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Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:00 très concernant pour cette deuxième partie, c'est la migraine.
00:03 Alors si vous en souffrez, sachez que vous n'êtes pas seul,
00:06 parce qu'il y a 11 millions de Français qui sont dans le même cacou
00:09 et pour beaucoup d'entre vous, c'est un cauchemar.
00:13 Alors aujourd'hui, avec le Dr Brigitte Pillon, on va vous dire qu'il existe des solutions.
00:16 Et vous parlez de... Alors, à la fin de sa chronique,
00:19 elle vous parlera de ce qu'elle appelle le scandale concernant certains anti-migraineux.
00:24 Mais d'abord, pour commencer, un rappel, qu'est-ce que c'est qu'une migraine ?
00:28 C'est l'enfer. Alors pour parler de maladies migraineuses,
00:32 il faut en avoir eu au moins cinq.
00:35 Quand vous faites une crise comme ça de migraine,
00:37 on ne peut pas parler de maladies migraineuses.
00:39 Il faut déjà qu'il y en ait eu cinq.
00:41 Et après, ça répond à des critères très précis.
00:45 Déjà, rien que le nom, migraine, la moitié du crâne,
00:49 donc ça va toucher la moitié du crâne.
00:50 Mais c'est indifféremment à droite à gauche ?
00:52 Oui, ça peut être d'un côté ou de l'autre, mais c'est que la moitié.
00:55 C'est vraiment, ça répond au nom, sinon ce sont des céphalées ou des maux de tête.
00:58 Mais les migraines, c'est la moitié du crâne.
01:00 Après, ça dure de 4 à 72 heures.
01:04 Si vous avez l'impression d'avoir une migraine qui dure une heure,
01:07 ce n'est pas une migraine.
01:08 Si ça dure cinq jours, ce n'est pas une migraine.
01:11 Donc il faut que ça dure entre 4 heures et 72 heures.
01:14 Ensuite, c'est une douleur qui est pulsatile.
01:18 C'est-à-dire, comme il y a une origine vasculaire, une composante vasculaire,
01:21 ça fait comme un cœur qui bat dans la tête.
01:22 Vous voyez, c'est pulsatile, comme un cœur qui bat.
01:28 Et c'est accompagné bien souvent.
01:30 Encore une fois, là, je parle de migraines, la classique.
01:34 Parce qu'après, il y a des migraines ophtalmiques,
01:37 il y a des migraines avec aura.
01:38 Donc on parle de celle-là.
01:40 Souvent des nausées, des vomissements.
01:42 C'est aggravé à l'effort.
01:44 Ça veut dire que dès que vous faites un petit effort, ça accentue.
01:47 - Un même effort.
01:49 - Mais pas un effort physique ou intellectuel aussi, non ?
01:53 - Oui. Sur l'effort intellectuel, je ne sais pas quel effort il faut faire.
01:58 Mais c'est vrai que de toute façon, on est tellement obsédé par son mal de crâne.
02:04 Une hypersensibilité au bruit, ce qu'on appelle une phonophobie,
02:08 et à la lumière, photophobie.
02:10 C'est-à-dire, en fait, quand on a tout ça, on se met dans le noir.
02:13 Et voilà, tu restes chez toi, tu ne bouges pas, tu ne vas pas travailler.
02:17 Ça bousille la vie perso.
02:19 Là, tu ne peux plus t'occuper de tes enfants, tu ne peux plus rien faire.
02:22 Tu ne supportes pas le bruit de la lumière, tu restes chez toi, enfermé dans ton lit.
02:25 Tu ne peux plus... Un effort...
02:27 - Attendez, vous avez envie de 4 à 3 jours. 4 heures ou 3 jours ?
02:30 Entre 4 heures et 3 jours.
02:31 - Voilà. Donc c'est un enfer.
02:33 - Bon. Ça touche qui ?
02:35 - Alors, ça touche à peu près, vous le disiez, le nombre de personnes.
02:38 20 % de femmes, 10 % d'hommes et 5 % d'enfants.
02:42 - C'est injuste.
02:43 - Donc vous voyez, ce n'est quand même pas rien.
02:44 Et ça, c'est important quand même d'y penser,
02:48 parce que souvent, on a les enfants qui se disent jamais à la tête.
02:50 On ne se dit rien. Ça peut être aussi une migraine.
02:52 Quand ils se disent bien souvent, il ne faut pas se dire c'est du cinéma.
02:55 Ça peut être une migraine aussi.
02:57 - Pourquoi plus de femmes, d'ailleurs ?
02:58 - Alors, il y a une composante hormonale.
03:01 C'est assez complexe, la migraine, comme mécanisme,
03:04 mais il y a une composante hormonale qui explique le nombre supérieur de femmes.
03:08 Et il y a aussi des migraines au moment des règles.
03:10 On appelle ça des migraines cataméniales.
03:13 Donc, on sait réellement qu'il y a une composante hormonale.
03:18 Et sinon, il n'y aurait pas de migraine.
03:20 - Oui, mais est-ce qu'on sait plus ?
03:21 - D'accord, mais est-ce qu'on sait plus que ça ?
03:23 Est-ce qu'on sait précisément à quoi c'est dû ?
03:25 - Alors, c'est un mécanisme très complexe, mais on le connaît de mieux en mieux.
03:28 Il y a une composante génétique.
03:31 Il y a 200 gènes qui sont impliqués dans la migraine.
03:34 Il y a une composante héréditaire.
03:35 On sait que dans une famille de migraineux,
03:37 on aura plus de risques de faire soi-même des migraines.
03:40 D'où l'intérêt aussi d'y penser pour ses enfants.
03:42 Il y a une composante neurologique et vasculaire.
03:46 C'est-à-dire qu'en fait, tout à coup, il va y avoir un message nerveux,
03:51 qui va aller...
03:52 Généralement, c'est un air qui s'appelle le trijumeau, peu importe,
03:54 qui va aller faire que les vaisseaux des ménages,
03:57 les ménages, c'est ce qui recouvre le cerveau,
03:58 vont se dilater, vont s'ouvrir, ça va créer une pression.
04:01 Il y a un petit messager de la douleur que l'on connaît depuis quelques années,
04:05 mais on connaît de mieux en mieux le mécanisme,
04:07 qui s'appelle la CGRP, peu importe.
04:10 C'est cette substance qui génère aussi la douleur.
04:13 Et c'est important, on y reviendra après pour les traitements.
04:16 Et il y a des facteurs déclenchants aussi.
04:18 - Qu'est-ce que c'est que ça, facteur déclenchant ?
04:21 - Il y a certaines personnes qui font des migraines avec du vin blanc,
04:25 avec du chocolat, en fumant.
04:29 - Ah non, mais ça, c'est fréquent.
04:30 Vous avez sans doute entendu ça.
04:32 Moi, le vin blanc, non, ça me filme mal au crâne.
04:35 J'ai souvent entendu ça.
04:36 - Oui, mais voilà.
04:36 Et alors, c'est important de faire son enquête.
04:38 Parce que si on retrouve le facteur déclenchant, on peut l'éliminer.
04:43 Il y a des choses qu'on peut éliminer.
04:44 Il y a des choses qu'on ne peut pas éliminer,
04:45 mais il y a des choses qu'on peut éliminer.
04:46 Donc ça, c'est important de faire sa petite enquête.
04:48 Après, il y a d'autres facteurs déclenchants qui sont...
04:53 C'est surtout, en fait, la migraine,
04:55 c'est essentiellement lié à un changement de rythme.
04:59 Par exemple, un changement de rythme de repas ou de sommeil,
05:03 ou parfois une émotion forte qui peut vous déclencher une migraine,
05:06 ou parfois quand vous êtes fatigué.
05:07 Et quand je dis changement de rythme,
05:09 il y a même ce que l'on appelle la migraine du week-end.
05:12 - Ah oui !
05:13 - Vous êtes habitué à vous lever tous les jours...
05:14 - La migraine du samedi matin.
05:15 - Voilà.
05:16 - Oui, oui, ça connaît.
05:17 - Vous êtes habitué à vous lever tous les jours à 5h30.
05:19 - Ah oui, ben non, si on peut jeter une migraine le samedi,
05:22 non, ça ne va pas le faire.
05:23 - Ah si, si, si.
05:24 Pour les gens qui travaillent, qui se lèvent très tôt,
05:27 j'en connais, et c'est ça, c'est la migraine du samedi matin.
05:30 Mais ça passe.
05:31 - Du samedi ou du dimanche.
05:32 - Oui, ça peut être deux jours.
05:34 - Oui, du coup, c'est quoi la fatigue résiduelle, en fait ?
05:38 - En fait, on est programmé, tu sais,
05:40 on est programmé pour certaines heures,
05:42 on a une horloge biologique dans le cerveau, etc.
05:44 Et qu'en fait, quand tu changes de rythme,
05:46 l'organisme, il ne comprend pas pourquoi je me lève tous les jours là.
05:49 Et c'est sa façon de parler, c'est de dire,
05:51 tiens, j'ai cranché une migraine, je me dis que ça ne va pas là.
05:53 - Pardon, vous qui vous levez très, très tôt,
05:56 le samedi et le dimanche, continuez à vous lever dans les mêmes horaires.
05:59 Mais non, parce que le fait de changement de rythme...
06:01 - Oui, je pense qu'elle va bien.
06:02 - Mais non, mais le coup de...
06:03 - Je pense qu'elle va bien.
06:04 - Non, mais écoute, William, non.
06:06 - Franchement, ça va vous arriver, croyez-moi.
06:09 Vous allez vous réveiller très tôt, même pendant les vacances.
06:12 - Il paraît, il paraît. Pour l'instant, ça va jouer.
06:14 - Je te donnerai les petits conseils.
06:16 - Alors, quand on ne peut pas écarter le coupable,
06:19 si on ne sait pas de qui il s'agit, qu'est-ce qu'on fait ?
06:24 - Alors, on essaie quand même vraiment toujours de le rechercher,
06:27 surtout pas, il y a des médicaments, paracétamol, ça peut calmer.
06:31 Vraiment, le maître mot, c'est de le prendre dès le début.
06:34 Si on laisse une migraine s'installer, après, c'est redoutable.
06:37 Donc, paracétamol, anti-inflammatoire type kétoprophène, ibuprophène,
06:42 il y en a qui sont sans ordonnance, il y en a qui sont avec.
06:44 Après, il y a eu l'arrivée des triptans, qui a été magique.
06:47 Ce sont des médicaments qui resserrent les vaisseaux,
06:49 puisqu'il y a une dilatation qui provoque la migraine.
06:51 Donc, ça, ça a été vraiment un changement pour les migraineux.
06:55 Mais il y a des contre-indications, notamment cardiaque
06:58 ou avec d'autres traitements.
06:59 Et il y a surtout, depuis quelques années,
07:01 on a trouvé des anticorps qui bloquent la fameuse messagère
07:05 de la douleur dont je vous ai parlé tout à l'heure, la CGRP.
07:08 Donc, ils arrivent à les bloquer.
07:10 Ils sont formidables, ils sont très efficaces,
07:12 ils margent en 70 % des cas.
07:14 C'est en injectable.
07:15 Maintenant, il y en a quatre qui existent en injectable, sous-cutanée.
07:18 Il y en a un petit nouveau qui vient d'arriver par voie orale,
07:22 à fond sous la langue.
07:23 - Quand on le prend, ça dure combien de temps ?
07:28 Elle part, elle s'en va au bout de combien de temps ?
07:30 - Les migraines sont différentes, mais c'est très rapide.
07:32 - Ah, c'est rapide ?
07:33 - C'est très rapide.
07:34 Mais le problème, c'est que c'est en moyenne 250 euros l'injection,
07:38 et le petit dernier, le petit nouveau, c'est 25 euros le comprimé,
07:42 comme il en faut plusieurs.
07:43 Vous imaginez ? Je vous laisse faire le calcul.
07:44 Mais le scandale, il n'est pas là.
07:46 C'est-à-dire qu'on trouve quelque chose qui est efficace,
07:49 dans plus de 20 pays en Europe, c'est remboursé,
07:52 et en France, ce n'est pas remboursé.
07:54 Quand on sait à quel point c'est invalidant,
07:57 à quel point les gens ne peuvent pas aller travailler,
07:58 ne peuvent pas aller… Les enfants à l'école ne peuvent pas aller…
08:01 Voilà.
08:02 Ça coûte une fortune en absentéisme.
08:04 - Eh bien, faisant ton tour, maintenant, les gens souffrent.
08:06 - Mais t'en souffres.
08:07 - Le problème de la migraine… Enfin, le problème…
08:09 Ce qui est terrible, c'est que c'est un handicap invisible.
08:12 C'est-à-dire qu'en fait, personne ne sait.
08:14 - Non, mais…
08:15 - C'est un handicap.
08:16 - Qui autorise ?
08:17 - C'est invisible.
08:18 - Qui autorise le remboursement ?
08:19 C'est le ministère de la Santé ? C'est qui ?
08:21 - C'est les autorités de santé, mais après, il y a des…
08:23 - Non, non, non, mais c'est le ministère de la Santé qui décide,
08:25 oui, non, celui-là, on le rembourse, on ne le rembourse pas.
08:27 C'est ça que je voulais savoir.
08:28 - Non, mais après, c'est un peu plus complexe que ça.
08:30 - Ah bon ?
08:31 - Mais il y a aussi…
08:32 - Oui.
08:33 - Mais en tout cas, il y a des associations,
08:34 la Voix des Migraineux, qui se battent pour l'autorisation.
08:36 - Bon, allez.
08:37 - Et c'est pas…
08:38 - Ils vont réussir.
08:39 - Tout le monde est d'accord sur l'efficacité,
08:40 et personne ne le rembourse.
08:41 - On va faire une manif, Brigitte.
08:42 - Oui, on va faire une manif.
08:43 - On va faire ça, non ?
08:44 - Voilà.
08:45 - Mais oui, t'as raison.
08:46 - Ah, tu te suis aussi ?
08:47 - Oui.
08:48 - Bon, allez.
08:49 Merci beaucoup.
08:50 [Musique]

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