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Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti se dit "confiant" sur le travail à venir de la Commission mixte paritaire pour "trouver une voie de passage" au texte de loi immigration, rejeté en début de semaine par les députés.

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Transcription
00:00 - Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin le ministre de la Justice dans le grand entretien du 7-10.
00:06 Questions, réactions, amis auditeurs, amies auditrices au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter.
00:14 Eric Dupond-Moretti, bonjour. - Bonjour.
00:17 - Et bienvenue à ce micro, on va revenir avec vous dans un instant sur l'inscription de l'IVG dans la Constitution
00:24 que vous avez proposée en Conseil des ministres mardi.
00:28 Mais d'abord, le coup de tonnerre politique de la semaine avec cette motion de rejet adoptée dans l'hémicycle lundi en fin d'après-midi
00:36 qui vous empêche donc d'examiner le projet de loi immigration de Gérald Darmanin comme c'était prévu.
00:41 Comment appelez-vous ce qui s'est passé lundi ? Un camouflet, un désaveu, une claque ?
00:49 - Ben l'histoire n'est pas terminée encore. - Non mais ce qui s'est passé mardi ?
00:55 - Ben écoutez, c'est la vie démocratique. Elle est faite parfois de succès, les succès sont collectifs.
01:04 Et puis parfois, la Constitution prévoit ce qui s'est passé. Mais pour autant, la question de mon point de vue c'est qui a gagné et qui a perdu ?
01:17 - Alors ? - Ceux qui ont gagné c'est les passeurs par exemple.
01:20 Il y avait dans ce volet de loi porté par Gérald Darmanin le durcissement des pénalités contre les passeurs.
01:31 J'ai souhaité en faire un crime. C'est le petit volet justice de ce texte.
01:37 Ils doivent se frotter les mains ces gens qui n'ont aucune considération pour la vie humaine.
01:43 La Méditerranée est un cimetière à ciel ouvert. Ils prennent du pognon à des malheureux qui veulent quitter la misère qui est la leur.
01:52 Les passeurs se frottent les mains. Et puis qui a perdu ? Ce sont ceux qui travaillent chez nous, qui sont étrangers,
02:01 que l'on se proposait de régulariser. 60% des gens qui travaillent dans le BTP en région parisienne sont étrangers.
02:10 Tous ne sont pas en situation irrégulière, mais certains d'entre eux le sont.
02:14 Et si l'on veut un instant imaginer la France sans cette main d'oeuvre, je ne sais pas qui ramasse les fruits et légumes,
02:20 je ne sais pas qui conduit les taxis, je ne sais pas qui fait la cuisine, je ne sais pas qui est dans le BTP.
02:27 Tous les métiers en tension ont besoin de cette main d'oeuvre.
02:32 - Mais justement Eric Di Pomoretti, peut-être que ceux qui ont gagné aussi politiquement c'est la droite et l'extrême droite
02:37 puisque maintenant le texte qui va aller en commission mixte paritaire c'est un texte qui sera durci.
02:42 Il y a quelques semaines, Bruno Retailleau à la sortie du Sénat disait "ce n'est plus le texte du gouvernement,
02:47 c'est notre texte à nous maintenant comme on l'a remanié".
02:49 Il va en sortir cela, peut-être que c'est une victoire de LR et de RN ce qui s'est passé.
02:55 - Non, c'est une... - Et un échec, votre échec à vous aussi.
02:59 Dans "Les perdants" vous ne parlez pas du gouvernement, mais vous pouvez reconnaître, Gérald Darmanin lui-même a reconnu que c'était un échec.
03:05 - Oui, mais d'abord tout n'est pas terminé.
03:09 Et deuxièmement, les français ont envie de ce texte. Ils le disent dans tous les sondages.
03:17 Très très majoritairement.
03:19 Donc je ne suis pas convaincu moi que l'extrême droite sorte gagnante, que l'extrême gauche sorte gagnante.
03:26 D'ailleurs, ils ont poussé une espèce de cri de joie, mais ça s'arrête là.
03:32 Ils ne sont pas allés ensemble dans la même salle des fêtes, ils ne voulaient pas les mêmes choses.
03:36 Donc nous verrons, c'est à la fin du bal que l'on paie les musiciens, dit-on.
03:40 Moi, je vais vous dire, j'ai confiance dans le travail qui va être conduit devant la commission mixte paritaire.
03:46 Et on va trouver une voie de passage qui permettra de durcir contre ceux qui sont indésirables chez nous,
03:55 tout en permettant de régulariser ceux qui participent à notre économie, qui sont parfaitement intégrés.
04:01 Éric Dupond-Moretti, le président de la République a refusé la démission de Gérald Darmanin,
04:07 mais tout de même, n'est-ce pas un échec personnel pour le ministre de l'Intérieur ?
04:11 Pardon, mais on ne peut pas résumer ça à une question de personne.
04:15 Il a porté le texte, il a défendu depuis le jour.
04:18 Ça fait des mois et des mois qu'il négocie.
04:20 J'entends bien ce que vous me dites.
04:23 Moi, je me félicite de pouvoir continuer à travailler avec Gérald Darmanin.
04:28 Il ne ménage ni son temps, ni ses énergies.
04:31 Il est au service des Français, de leur sécurité.
04:33 Et alors, j'ai vu ce matin, je ne peux pas m'interdire de vous dire cela,
04:37 même si ce n'est pas une question que vous m'avez posée,
04:40 que Mme Mélanie, qui est l'une des références importantes du Rassemblement National,
04:48 fait appel à de la main-d'œuvre étrangère dans les métiers en tension.
04:53 Non seulement, elle s'est rapprochée de l'Europe, vous le savez,
04:56 puisque à l'origine, elle allait tout régler toute seule.
04:58 Et le RN disait "mais vous voyez, en Italie, on ne va pas faire comme chez nous".
05:04 Non seulement, elle s'est rapprochée de l'Europe, disais-je,
05:06 mais elle fait appel aujourd'hui à des étrangers,
05:09 parce que dans certains métiers en tension, on en a besoin.
05:13 Voilà, je vous ferme cette parenthèse.
05:14 - Eric Dupond-Moiqui, puisque vous parlez du Rassemblement National,
05:16 Jordan Bardella demande la dissolution de l'Assemblée Nationale.
05:18 Il dit que ce n'est pas possible de continuer à gouverner comme ça,
05:21 soit à coup de motion de rejet, soit à coup de 49.3.
05:23 Il faut dissoudre l'Assemblée Nationale.
05:25 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
05:26 - Moi, je lui réponds qu'avec une majorité relative,
05:29 on a fait passer beaucoup de textes.
05:31 Beaucoup de textes, et des textes importants.
05:32 - Pas les plus importants.
05:34 Les retraites, l'immigration, le budget passent par 49.3 ou par motion de rejet ?
05:39 - Alors, d'abord, Mme Léa Salamé, l'immigration, ça n'est pas terminé.
05:45 Patientez un peu.
05:47 Il y a des textes majeurs qui ont été passés.
05:51 Les textes sur la hausse des moyens pour la justice,
05:56 une loi organique pour la justice,
05:59 hausse des moyens pour les forces de sécurité intérieure,
06:03 pour nos armées.
06:04 Ces textes sont possibles.
06:06 - Sérieusement, c'est tenable pendant trois ans et demi encore de continuer comme ça ?
06:10 - Pour ne rien vous cacher, quand on lit la Constitution de la Vème République,
06:13 naturellement, on préférerait avoir une majorité absolue.
06:16 Mais il n'en reste pas moins que 50 textes ont été passés
06:21 dans les conditions que nous savons et avec le Parlement tel qu'il est.
06:25 Donc, évidemment que c'est possible.
06:28 Ensuite, ça dépend de ce que l'on choisit,
06:30 ou on choisit l'intérêt des Français,
06:32 ou on choisit la petite politique politicienne.
06:36 C'est ce que RN et l'extrême-gauche ont souhaité faire sur ce texte.
06:41 - C'est marrant, vous ne dites pas LR alors que c'est LR qui vous a lâchés.
06:43 - On n'a pas posé la question encore.
06:47 - Non, parce que je vous entends depuis tout à l'heure,
06:49 vous tapez sur l'extrême-droite et l'extrême-gauche,
06:50 la politique qui aérie de l'extrême-droite et de l'extrême-gauche, certes, peut-être,
06:54 mais LR, c'est eux que Gérald Darmanin essaie de convaincre depuis des mois et des mois
06:58 et qu'ils l'ont lâché au dernier moment.
06:59 - Alors, moi j'ai travaillé avec LR sur un certain nombre de textes,
07:01 on a trouvé des compromis, j'ai travaillé avec les socialistes,
07:04 mais on est évidemment sidérés.
07:09 Évidemment sidérés.
07:11 L'extrême-droite, l'extrême-gauche, on n'en a vraiment pas grand-chose.
07:16 Oui, LR, ça nous a surpris.
07:18 Mais le Sénat est aussi LR, pardon, et puis le texte est sorti du Sénat.
07:25 Donc, moi, je dis que la CMP devrait nous apporter
07:30 la résolution de ces difficultés que vous évoquez.
07:34 - Lors d'une visite au Panthéon vendredi dernier, Emmanuel Macron a indiqué
07:38 que le moment était venu d'un rendez-vous avec la nation au mois de janvier.
07:42 Il n'a pas dit de quoi il s'agissait exactement.
07:45 Il souhaite envoyer un message d'unité.
07:47 Il évoque la nécessité de rappeler la France à elle-même et à ce qu'elle est,
07:53 à ce qui nous constitue en tant que peuple.
07:55 Ça veut dire quoi, Éric Dupond-Moretti ?
07:59 - Mais vous pensez que c'est moi qui va, à cet instant,
08:03 faire les annonces que le président de la République fera en janvier ?
08:07 - C'est très philosophique, donc j'en appelle à vos qualités d'exégète.
08:11 - Je ne suis pas le porte-parole d'une parole présidentielle
08:15 qui n'a pas été prononcée.
08:17 Invitez-moi pour que je commente le cas échéant
08:20 ce que le président de la République aura dit.
08:23 Mais il n'est pas dans mon rôle.
08:26 - Mais vous savez-vous ce que c'est que rappeler à la France à elle-même,
08:29 à ce qu'elle est, à ce qu'elle nous constitue ?
08:31 - On a tous eu une idée de la France,
08:35 de son universalité,
08:38 des communautarismes qui nous rongent,
08:41 d'un certain nombre de choses de cette nature, de la décivilisation,
08:45 d'un certain nombre de phénomènes auxquels nous assistons.
08:49 Voilà, j'imagine, pardon,
08:51 l'imaginaire étant le dernier refuge de la liberté,
08:54 qu'il y aura sans doute ce souffle-là dans les annonces présidentielles,
08:58 mais je ne peux pas vous en dire plus.
08:58 - Vous parlez de décivilisation ?
09:00 - Madame, on assiste.
09:02 - Vous parlez de décivilisation, comme Emmanuel Macron ?
09:04 - C'est un mot qu'a utilisé le président de la République.
09:05 - Vous parlez d'enseuvagement aussi ?
09:07 - Oh, ça c'est une querelle sémantique qui m'opposerait
09:11 à Gérald Darmanin.
09:12 Moi, je vais vous dire, j'ai la chance d'avoir un partenaire
09:16 qui est Gérald Darmanin,
09:18 et je pense que dans le domaine régalien qui est le nôtre,
09:22 on travaille parfaitement ensemble.
09:24 Et je veux dire d'ailleurs que ça n'a pas toujours été le cas,
09:26 puisqu'on a connu des périodes où l'intérieur et la justice
09:30 étaient si j'ose dire, si vous me permettez cette expression,
09:32 un couteau tiré, ça n'est pas le cas aujourd'hui.
09:34 - En tout cas, cet épisode parlementaire a éclipsé
09:38 ce qui devait être un moment important de la semaine,
09:41 et un moment important tout court,
09:43 avec la présentation au Conseil des ministres mardi
09:46 du projet de loi constitutionnel qui va inscrire l'IVG,
09:49 l'interruption volontaire de grossesse dans notre Constitution.
09:53 Un alinéa sera ajouté qui stipule que
09:56 « la loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté de la femme
10:00 qui lui est garantie d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».
10:04 Les mots sont importants.
10:06 Pourquoi avoir retenu le mot « liberté d'avoir recours à une IVG »
10:10 plutôt que le mot « droit » ?
10:12 Pourquoi ne pas garantir un droit à l'IVG dans la Constitution ?
10:16 - Vous savez déjà que le texte a fait l'objet d'un examen
10:20 devant l'Assemblée nationale et devant le Sénat.
10:24 Les deux assemblées ont voté pour une constitutionnalisation
10:28 et je dis à cet instant de l'IVG.
10:30 Ensuite, les versions ont un peu divergé.
10:34 Liberté et droit.
10:36 Nous avons travaillé, proposé un texte qui a été
10:40 amodié légèrement d'ailleurs par le Conseil d'État
10:44 et c'est une possibilité pour nous de présenter
10:48 un texte équilibré qui devrait, je le dis au conditionnel
10:52 parce que je ne veux pas escamoter le travail parlementaire
10:56 mais qui devrait nous permettre de trouver les équilibres
11:00 qui vont ultérieurement nous permettre d'avancer.
11:04 - Pour avoir le vote du Congrès.
11:06 - Bien sûr parce que vous savez qu'il faut 3/5ème des parlementaires
11:10 pour changer la Constitution.
11:12 - Eric Dupond-Moretti, qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent
11:14 qu'il n'était pas nécessaire de constitutionnaliser le droit à l'avortement,
11:17 que la France n'est pas les Etats-Unis et que l'avortement n'y est pas menacé ?
11:21 - Mais Madame, c'est une garantie pour l'avenir.
11:25 Voilà. Et ça n'est pas rien. Vous savez ce que les Polonais
11:29 ont fait, ancien régime si j'ose dire.
11:31 - Avant la victoire de Donald Tusk.
11:33 - Absolument. Quand une femme voulait avorter, on lui faisait entendre
11:37 les battements de cœur de l'embryon qu'elle portait.
11:40 C'est pour moi une torture.
11:42 Donc rien n'est jamais acquis en réalité.
11:46 Et aux Etats-Unis, vous savez, après un demi-siècle
11:51 de droits qui paraissaient absolument certains,
11:54 la Cour suprême a rendu une décision qui, évidemment,
11:58 a mis en péril la liberté des femmes.
12:01 Et puis la France, celle que nous aimons, je pense,
12:06 sera le premier pays au monde à inscrire cette liberté dans la Constitution.
12:12 Et ce sont d'abord des droits, des libertés,
12:17 mais aussi des symboles qui sont très forts.
12:20 Que notre pays, qui est le pays des Lumières,
12:23 s'illustre de cette façon, moi je le dis, ça emporte
12:27 mon enthousiasme et je le dis avec modestie, ma fierté.
12:30 - Allez, on passe au Standard Inter. Dominique, bonjour.
12:34 - Bonjour, France Inter. Bonjour, Monsieur le Ministre.
12:37 - Vous nous appelez de Haute-Corse, je crois.
12:40 - Tout à fait, oui. - Allez, on vous écoute.
12:42 - Belle région.
12:44 - Monsieur le Ministre, est-ce que la justice a les moyens
12:47 de contrecarrer la violence causée par les émeutiers
12:51 qui auraient fait, semble-t-il, à savoir un milliard de dégâts
12:56 dehors des dernières violences ?
12:59 - Merci pour cette question sur les moyens de la justice
13:03 face aux émeutes. Eric Dupond-Moretti vous répond.
13:06 - Bonjour, Monsieur. Une double réponse, si vous me le permettez.
13:09 D'abord, la justice a été pendant 30 ans un abandon total,
13:13 budgétaire, humain et politique. On a souhaité, par des budgets
13:19 qui sont historiques, et ce sera 60% d'augmentation du budget
13:23 sur les deux quinquennats, embaucher des juges, embaucher
13:29 des greffiers et des contractuels. Ces embauches sont à l'évidence
13:34 historiques et la justice avait besoin de ces moyens.
13:37 Plus spécifiquement sur les émeutes, je vais porter en début d'année
13:41 un texte pour amener notamment les parents à davantage de responsabilités.
13:47 - Alors justement, c'est aussi à l'aune de ce qu'a annoncé
13:52 au ROR Berger la ministre des Solidarités cette semaine,
13:54 la mise en place de travaux d'intérêt général pour les parents défaillants,
13:57 Eric Dupond-Moretti. Après les émeutes de juin, on a constaté
14:01 que 60% des émeutiers mineurs étaient majoritairement élevés
14:04 dans des familles monoparentales par des mamans seules,
14:06 avec des pères défaillants ou absents, ou pas là.
14:10 Peut-on vraiment faire payer le poids à des mères seules
14:13 de la première connerie, comme dit Emmanuel Macron, de leurs enfants ?
14:18 C'est-à-dire faire payer les parents défaillants, faire des travaux
14:22 d'intérêt général aux mamans seules qui élèvent leurs enfants,
14:25 est-ce que c'est vraiment une mesure de justice sociale ?
14:29 Alors, il ne s'agit en aucune façon de pénaliser les parents dépassés,
14:34 il faut les aider. Il faut en revanche responsabiliser
14:38 les parents défaillants. La maman seule, elle peut avoir
14:44 beaucoup de mal à tenir son gamin. Mais il y a un certain nombre
14:47 de parents qui, dans leur désinvolture, au fond, n'éduquent pas leurs enfants.
14:53 Et le retour de l'autorité, c'est d'abord le retour de l'autorité parentale.
14:58 Puis il y a un certain nombre de mesures, je ne vais pas toutes les décliner ici,
15:01 mais par exemple, le placement de nuit d'un gamin qui traîne.
15:05 Ça, c'est tout à fait nouveau. On veut le mettre en place,
15:08 parce qu'on pense, moi, je pense qu'un gamin de 12 ans,
15:12 il n'a rien à faire dans les rues à partir d'une certaine heure.
15:14 Donc, où il est à la maison, et les parents assument...
15:18 Donc les travaux d'intérêt général, pardon, si 60% des émeutiers
15:21 sont élevés par des mamans seules, c'est pour les 40% d'autres ?
15:25 C'est pour qui ?
15:26 Madame, tout est une question de cas par cas.
15:28 Le travail d'intérêt général, vous savez, c'est une peine
15:31 qui concerne non pas le haut du spectre de la criminalité,
15:35 mais il est important d'associer les parents.
15:37 On a aussi créé, renforcé une infraction.
15:43 Les parents, parfois, ne sont même pas présents dans les audiences
15:46 qui concernent leur môme.
15:47 Il y a quelque chose qui ne va pas bien, là.
15:49 Donc, il faut rappeler chacun à ses responsabilités.
15:52 On manque à l'évidence d'autorité, mais ça doit se faire au cas par cas.
15:56 Et il ne s'agit pas, je rejoins votre préoccupation,
16:00 de pénaliser les mamans seules, par exemple,
16:03 qui sont dépassées par les événements.
16:04 En tout cas, ces mesures, ces annonces ont fait bondir
16:07 le maire de Grenoble, Éric Piolle, sur Twitter.
16:09 Si on suit Aurore Berger, les travaux d'intérêt général
16:12 concernent aussi Zemmour, Morano ou encore Dupont-Moretti.
16:16 Leurs enfants ont également eu affaire à la justice.
16:19 En vérité, cette mesure ne vise que ceux qui subissent déjà
16:22 la pauvreté et le racisme.
16:24 Que lui répondez-vous ?
16:26 D'abord, que mon fils a 34 ans.
16:28 Donc, tenez vos gosses.
16:30 Vous voyez, ça s'applique au ptimum.
16:33 Il aurait mieux fait de se taire, le maire de Grenoble.
16:36 Un mot sur ce qui s'est passé il y a deux semaines.
16:39 Les suites de l'attentat terroriste du pont de Bir Hakeim.
16:42 Attentat qui a relancé la question de la prise en charge
16:44 des troubles psychiatriques des radicalisés qui sortent de prison.
16:46 Gérald Darmanin a affirmé qu'il n'y avait pas eu de ratage de la police
16:49 mais qu'il y avait eu un ratage dans le suivi psychiatrique de l'assaillant.
16:53 En gros, il vous renvoie la balle.
16:55 Est-ce que la justice a failli sur ce point précis
16:57 du suivi psychiatrique de cet homme qui a tué un homme
17:00 et en a blessé gravement deux autres ?
17:02 Moi, je ne l'ai pas du tout pris comme ça.
17:04 Quand un acte terroriste est commis,
17:08 la première chose que l'on doit faire,
17:10 pardon pour cet anglicisme, je le déteste,
17:12 mais c'est de débriefer, de voir exactement où on a pu faillir
17:16 si nous avons commis une erreur.
17:19 Et je pense que quand une erreur est commise, d'ailleurs, nous l'assumons.
17:24 En même temps, vous le savez, il n'y a pas de législation parfaite.
17:28 L'idée, c'est que de chaque fait,
17:31 nous puissions tirer un certain nombre de conclusions,
17:34 nous permettons d'aller de l'avant et de mieux protéger les Français.
17:37 Là, en l'occurrence, qu'est-ce que l'on a comme difficulté ?
17:40 On a un homme qui ne prend pas ses médicaments.
17:45 Et c'est sa mère qui va d'ailleurs alerter les services de renseignement, vous le savez.
17:50 Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce que l'administration peut vous contraindre
17:54 à prendre des médicaments si vous ne les prenez pas ?
17:57 Et c'est l'une des pistes sur lesquelles je travaille avec Gérald Darmanin
18:01 pour combler cette lacune qui ne pouvait pas nous apparaître
18:06 avant, évidemment, que l'acte soit réalisé dans ces conditions-là.
18:10 Je veux dire aussi, c'est très important pour moi,
18:14 que naturellement, c'est légitime, on s'arrête sur les actes terroristes
18:17 parce qu'ils sont effroyables, parce qu'ils nous endeuillent,
18:20 parce qu'on ne les supporte pas et qu'on ne peut pas les supporter.
18:24 Mais qu'il y a aussi des attentats qui sont déjoués
18:27 par nos services de renseignement.
18:30 Et qu'il faut aussi le rappeler, le risque zéro n'existe pas.
18:35 Il n'y a que certains extrémistes qui nous disent en permanence
18:39 que s'ils étaient au pouvoir, tout irait bien dans le meilleur des mondes.
18:43 Au standard, Simon nous appelle et nous attend. Bonjour, bienvenue.
18:49 Oui, bonjour à tous. Merci pour la qualité de vos émissions.
18:53 Merci à vous.
18:55 J'ai donc une question très simple à notre ministre.
18:58 Moi, en tant que simple citoyen, j'ai suivi forcément son procès
19:01 et il a été reconnu coupable de situation de triségal intérêts,
19:06 même s'il a été relaxé. Ma question est plus simple, monsieur le ministre.
19:09 Comment moi, en tant que simple citoyen, je peux encore avoir confiance en vous,
19:14 en mon ministre, sachant que ça a été reconnu quand même responsable de ça,
19:19 mais surtout, est-ce que vous n'êtes pas incompétent pour votre poste ?
19:22 J'en profite pour vous dire que je suis policier
19:24 et que votre comportement fait aussi monter la défiance
19:27 et me complique grandement la tâche au quotidien.
19:29 Voilà, merci à vous.
19:31 Merci, Simon, il a été relaxé.
19:33 Alors, on précise que l'élément matériel de la prise illégale d'intérêt a été bien constitué,
19:37 c'est ce qu'a dit la CGR, mais pas son intentionnalité qui a décidé de vous relaxer,
19:41 pour préciser les choses.
19:43 Votre question, monsieur, a un mérite, c'est qu'elle est claire.
19:46 Vous ne vous cachez pas derrière votre petit doigt pour exprimer vos sentiments,
19:49 mais vous trompez complètement. Je suis innocent.
19:52 J'ai été poursuivi pendant trois ans et demi.
19:55 Ma présomption d'innocence n'a pas été formidablement respectée par certains,
20:00 mais c'est comme ça, c'est l'époque un peu.
20:03 Pour le reste, je ne peux pas vous suivre.
20:06 Posez la question de la confiance.
20:08 Ben oui, d'accord, mais si une décision qui est innocente ne vous convainc pas,
20:12 je ne sais pas trop, monsieur, ce que je peux faire pour vous.
20:14 Question de Benoît sur l'appli d'Inter.
20:16 Qui a payé les frais d'avocat au procès dans la CGR ?
20:19 Alors, au jour d'aujourd'hui, mes avocats n'ont pas réclamé un seul centime.
20:23 Ils l'ont fait bénévolement ?
20:25 Madame, je vous réponds qu'au jour d'aujourd'hui,
20:29 mes avocats n'ont pas réclamé un seul centime d'honoraire.
20:33 Mediapart souhaite connaître le montant.
20:35 C'est la 35e fois que Mediapart nous contacte.
20:38 J'ai été avocat 36 ans.
20:40 Alors, quel est le montant ?
20:41 Ben, zéro, puisqu'ils n'ont pas réclamé un centime.
20:44 Et si jamais ils voulaient réclamer, qui paierait ?
20:46 Ben, il y a une protection fonctionnelle qui vaut pour l'ensemble des fonctionnaires
20:50 de ce pays, ministre compris, mais ce n'est pas le cas.
20:53 Maître Jacqueline Laffont a donc travaillé gratuitement.
20:56 Écoutez, Madame, Maître Jacqueline Laffont est une merveilleuse avocate
21:00 et elle m'honore de son amitié.
21:04 Merci.
21:05 Merci, Éric Dupond-Moretti, d'avoir été au micro de France Inter ce matin.

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