Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Il est midi, bonjour, soyez les bienvenus. Je suis très heureux de vous retrouver à nouveau en ce mercredi 12h14, C'est Midi News,
00:00:06 deux heures de témoignages au plus près de vos préoccupations. Et vous le savez, c'est l'ADN de notre chaîne et je ne le dis pas justement par hasard,
00:00:15 vous allez très vite comprendre. Des reportages et des débats. Oui, on fait aussi des reportages sur C'est News et ce midi, quelque chose me dit
00:00:22 qu'avec mon équipe de grands débatteurs, les débats seront animés. Mais tout de suite, vous voulez connaître le sommaire de notre première heure ?
00:00:28 Voici le sommaire. A la une, C'est News. Oui, C'est News, plus que jamais au plus près des préoccupations des Français avec ce sujet.
00:00:35 Y aura-t-il des trains ce week-end pour les départs en vacances ? La CGT Sud Rail appelle à la grève. Vous le savez, on en saura davantage cet après-midi.
00:00:43 On vous dévoilera un sondage C'est News Europe 1 et le journal du dimanche. Mais faut-il, avec cette question, faut-il interdire la grève dans les transports
00:00:50 en commun durant les vacances scolaires ? Je ne vous dis rien, la réponse dans quelques instants. Et puis, Gabriel Attal, lui, s'est exprimé ce matin.
00:00:57 La grève est un droit, dit-il, mais travailler est un devoir. A la une aussi, on va parler de notre chaîne, de C'est News, la chaîne qui semble déranger.
00:01:07 Le Conseil d'Etat a demandé à l'Arkom, le régulateur des médias, de renforcer son contrôle sur nous. Une décision qui fait suite à un recours de Reporters sans frontières
00:01:15 qui s'attaque à notre liberté d'informer, à notre liberté d'expression. On va y revenir largement. On écoutera Christophe Deloire, le secrétaire général
00:01:23 de Reporters sans frontières. Il était l'invité de Pascal Praud ce matin. Comme quoi, et oui, comme quoi, tout le monde peut s'exprimer sur notre chaîne.
00:01:30 Et puis, dans Bili News, vous voyez les images en direct. On suivra l'hommage qui sera rendu dans une vingtaine de minutes à Robert Bannater, place Vendôme,
00:01:39 devant le ministère de la Justice. Hommage présidé par Emmanuel Macron. On écoutera cet hommage en direct. Et sur place, on retrouvera Thomas Bonnet et Solène Boulan.
00:01:50 Voilà ce menu très chargé pour notre émission. Tout de suite, on fera le tour de l'information dans quelques instants. Je vais vous présenter le plateau de grands témoins
00:02:02 qui m'accompagne. J'accueille avec beaucoup de plaisir Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causeur. J'ai peut-être une question à vous poser.
00:02:12 J'ai peut-être vous demander pour qui voter, votre taille, etc. parce qu'on attend. Il faut des fiches.
00:02:18 – Ah oui, bien sûr, votre signe astrologique peut-être. – Et peut-être votre signe astrologique.
00:02:21 – Vous rigolez, mais moi, depuis hier, je ne rigole pas. Je pense que c'est une attaque extrêmement grave contre la liberté de la presse,
00:02:27 menée par une organisation de défense de la liberté de la presse, qui, j'aimerais savoir d'ailleurs, si ils ont fait…
00:02:33 Quand on a vu des journalistes participer au 7 octobre, j'aimerais savoir s'ils se sont souciés de cela.
00:02:39 Et ce qui est encore plus grave, c'est qu'il n'y ait pas de soulèvement de toute la profession aujourd'hui.
00:02:44 Parce que vous connaissez l'adage, quand on viendra vous chercher, les gars, si vous voulez, on ne sera pas là.
00:02:49 Mais on sera là quand même, en fait.
00:02:51 – Bon, on en reparlera longuement, évidemment, dans cette émission, alors que vous voyez ces hommages en direct.
00:02:57 Et on parlera de Robert Bannater dans quelques instants.
00:02:59 Kévin Bossuet, je vais vous demander votre fiche aussi, professeur d'histoire. J'ai besoin de savoir. J'ai besoin de tout savoir.
00:03:04 – Maintenant, on veut ficher les professeurs de la République.
00:03:07 Et quand je raconte mon quotidien, j'aimerais bien savoir si mon quotidien est de droite, de gauche, d'extrême droite, d'extrême gauche.
00:03:14 J'attends qu'on me le dise, parce que moi, je n'arrive pas à percevoir la logique de tout cela.
00:03:17 – On en reparlera, évidemment.
00:03:19 Jacques-Yves, avec beaucoup de plaisir. Olivier Dardigolle, chroniqueur politique.
00:03:24 Et attention, Emmanuel Macron, qui arrive pour cet hommage national à Robert Bannater.
00:03:33 Et Philippe Bilger, ancien juge d'instruction et magistre honoraire, est avec nous aussi, que je salue.
00:03:38 Mais nous allons rester sur ces images, évidemment.
00:03:41 Et cet hommage national qui va être rendu dans quelques instants à Robert Bannater.
00:03:54 – Il y a eu beaucoup de monde, Philippe Bilger, évidemment, ces derniers jours,
00:03:59 pour rendre hommage à Robert Bannater, grand avocat qu'il en est, et garde des Sceaux.
00:04:06 – Comme Kévin, Thierry, je souhaite bien du plaisir à celui qui voudra me ficher intellectuellement et politiquement.
00:04:16 Et pour le reste… – On en parlera.
00:04:19 – Absolument. – Vous êtes un peu anore.
00:04:21 Faites attention à ce que vous dites. – Voilà, je vais faire attention.
00:04:25 – Philippe, je me tourne vers vous, dès qu'on a appris le décès de Robert Bannater.
00:04:31 Vous avez eu la gentillesse de témoigner dans Mininews, évidemment.
00:04:35 Qu'est-ce qu'on retient de Robert Bannater ? Il y a tellement de choses à dire sur Robert Bannater.
00:04:42 – Oui, en même temps, Thierry, si vous le permettez, maintenant que quelques jours ont passé, tout de même,
00:04:49 on peut respecter l'homme et son parcours exceptionnel, mais mettre quelques réserves sur sa politique pénale.
00:04:57 Et j'ajoute que le respect, pour moi, n'est pas l'idolâtrie. J'en dirai pas plus.
00:05:03 – Elisabeth, hein, Elisabeth Lévy. Pas de polémique aujourd'hui, évidemment, mais sur…
00:05:09 – Si, si, non, mais même, je dirais même que c'est un hommage à Robert Bannater, un homme des Lumières,
00:05:14 un homme donc de la discorde civilisée-esprit qui devrait tous nous habiter, d'avoir des désaccords avec lui,
00:05:22 ce qui n'empêche évidemment pas le respect. Heureusement que nous ne vivons pas dans un monde où tout le monde pense pareil.
00:05:29 Maintenant, ce qui frappe chez Robert Bannater, c'est la traversée de l'histoire, la naissance dans la tragédie,
00:05:34 l'histoire de la famille, comme vous le savez, en partie emportée dans les camps.
00:05:39 Et puis, si vous voulez, un peu comme Simone Weil dans un autre regi, si vous voulez, ce parcours fulgurant dans la République.
00:05:46 Et c'est une figure de la gauche française et d'une gauche qui, malheureusement, est malheureusement pratiquement en voie de disparition.
00:05:53 Et ça, c'est un crève-cœur pour nous tous. Alors, je sais qu'elle ne l'est pas complètement,
00:05:57 nous en avons un digne représentant ici, de cette gauche républicaine, mais bon… Ah, merde !
00:06:03 – Chivine Bossuet, alors que le cercueil de Robert Bannater arrive…
00:06:07 – On parle beaucoup de l'abolition de la peine de mort, mais il y a aussi une chose qui est à mettre en avant,
00:06:14 c'est la dépénalisation de l'homosexualité. Parce qu'avant Robert Bannater, l'homosexualité était une circonstance aggravante.
00:06:23 Et il a mis fin à tout cela. Et ça reste un homme quand même qui s'est battu pour nos libertés,
00:06:28 qui était un très bon orateur, qui était toujours dans la justesse, dans la justice.
00:06:32 Et moi, ce que je salue, c'est sa cohérence idéologique. Quand il est contre la peine de mort, il est aussi contre l'euthanasie.
00:06:39 C'est vraiment… Il y a un vrai engagement pour la vie. Et souvent, dans une partie de la gauche,
00:06:43 il y a cette contradiction qui, moi, me laisse perplexe.
00:06:46 – On va se taire quelques instants, puisque je vous le disais, le cercueil de Robert Bannater arrive.
00:06:53 [Applaudissements du public]
00:07:03 [Applaudissements du public]
00:07:31 [Applaudissements du public]
00:07:36 [Applaudissements du public]
00:07:41 [Applaudissements du public]
00:08:06 [Applaudissements du public]
00:08:16 [Applaudissements du public]
00:08:36 [Applaudissements du public]
00:08:58 [Applaudissements du public]
00:09:18 [Applaudissements du public]
00:09:28 [Applaudissements du public]
00:09:48 [Applaudissements du public]
00:10:07 – J'ai l'honneur, au nom du gouvernement de la République,
00:10:12 de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort en France.
00:10:18 [Musique]
00:10:37 [Applaudissements du public]
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00:17:46 [Musique]
00:18:06 – Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort,
00:18:09 l'entendre vous dire, à vous, Robert Basater ?
00:18:11 [Musique]
00:18:17 – Tu as fait ce que tu as pu, entre.
00:18:19 [Musique]
00:18:48 [Applaudissements]
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00:18:58 [Applaudissements]
00:19:02 [Applaudissements]
00:19:05 [Applaudissements]
00:19:08 [Applaudissements]
00:19:12 [Applaudissements]
00:19:15 ...
00:19:42 -Le sang sur la lame.
00:19:45 La tête coupée d'un homme.
00:19:47 Une vie fauchée.
00:19:50 Ce spectacle morbide,
00:19:54 Robert Badinter y assista à l'aube,
00:19:57 le 28 novembre 1972,
00:20:00 dans la cour de la prison de la Santé.
00:20:04 Avant, il y avait eu la plaidoirie, désespérée,
00:20:10 pour sauver son client,
00:20:12 Roger Bontemps, coupable qui n'avait pas tué.
00:20:16 Le procès perdu à trois, la grâce sollicitée en vingt,
00:20:21 les visites chaque matin dans la cellule,
00:20:25 les derniers jours d'un condamné.
00:20:27 Avant, il y avait eu ce dilemme insoutenable.
00:20:31 Qui des deux condamnés, Buffet ou Bontemps,
00:20:33 exécuté en premier ?
00:20:35 Ce sera Bontemps, avaient statué leurs avocats,
00:20:38 car Bontemps a encore un peu d'histoire
00:20:41 mieux vaut qu'il parte d'abord.
00:20:43 Après,
00:20:46 il n'y avait plus rien que la nuit,
00:20:51 l'odeur de sang,
00:20:53 les visages des bourreaux,
00:20:55 la mort.
00:20:57 La mort sans recours,
00:21:01 une vie tombée parce que la justice, alors, tuait.
00:21:06 Son mentor, maître Torres, l'avait prévenu jadis,
00:21:10 "Tu deviendras vraiment un avocat
00:21:12 "après ta première mort de condamné."
00:21:15 Ce matin-là, à la santé,
00:21:19 c'est un coup près qui tranche aussi
00:21:22 le destin de Robert Badinter.
00:21:24 Avant, ce matin-là,
00:21:27 il était un partisan de l'abolition de la peine de mort.
00:21:31 De ce jour, il en sera un combattant.
00:21:36 Une idée simple gouverna désormais la vie de Robert Badinter.
00:21:42 Pour ne pas perdre foi en l'homme,
00:21:44 il ne faut pas tuer les hommes, fussent-ils les pires coupables.
00:21:48 Il était devenu avocat par amour du droit
00:21:53 et pour gagner sa vie,
00:21:54 il sera l'avocat pour toujours de cette cause,
00:21:57 l'abolition.
00:21:59 Janvier 1977,
00:22:05 retour à Troyes,
00:22:07 dans la même cour d'assises
00:22:09 où furent jugés Buffet et Bontemps.
00:22:13 "Cri de la foule qui demande la mort de Patrick Henry,
00:22:16 "cet assassin d'enfant.
00:22:18 "Cri de la foule qui demande la mort de Robert Badinter,
00:22:22 "cet avocat des assassins.
00:22:24 "Les morts vous écoutent", répétait Robert Badinter.
00:22:29 Et le fantôme de Bontemps l'écoutait.
00:22:35 Les morts étaient sa conscience,
00:22:38 mémoire d'outre-tombe dont il redoutait le jugement.
00:22:42 À la barre, lui qui aimait et écrivait le théâtre
00:22:45 ne jouait pas un rôle.
00:22:47 Il était une âme qui crie,
00:22:49 une force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort.
00:22:53 "Si vous tuez Patrick Henry", lança-t-il au juré
00:22:56 dont il cherchait le regard,
00:22:57 "alors votre justice est injuste."
00:23:02 Le combat contre la mort devint sa raison d'être.
00:23:06 Après Patrick Henry,
00:23:08 Robert Badinter sauva la tête de 5 autres condamnés.
00:23:13 Les morts nous écoutent.
00:23:19 Les morts.
00:23:21 Ces morts.
00:23:23 Simon, son père,
00:23:26 arrêté le 9 février 1943 par les séides de Klaus Barbie.
00:23:32 Szyndléa, sa grand-mère déportée à 79 ans.
00:23:36 Idy, son autre grand-mère,
00:23:38 que dans la fuite la famille d'eux laissait s'éteindre seule à Paris.
00:23:42 Naftoul, son oncle, ses cousins,
00:23:44 tant des siens décimés par la Shoah.
00:23:48 La mort, comme ombre permanente,
00:23:51 à chaque contrôle de papier dans ce village de Savoie
00:23:54 quadrillé par les Allemands,
00:23:56 surveillé par la police de Paul Touvier.
00:24:00 La mort au trousse, sa quête de fantôme
00:24:03 après guerre à Auschwitz.
00:24:07 Oui, Robert Badinter fut un jeune homme hanté par la mort.
00:24:12 Sans doute est-ce pour cela qu'il fit toute son existence,
00:24:17 le choix résolu de la vie,
00:24:20 nourriture terrestre, nourriture céleste,
00:24:23 haut, très haut et bas, très bas.
00:24:25 Il vécut intensément chaque minute,
00:24:27 fureur de vivre des universités américaines au prétoire,
00:24:31 gourmandise des mots,
00:24:33 voyage jusqu'au bout des nuits sans sommeil
00:24:36 pour étudier, devenir docteur, préparer ses cours,
00:24:39 épiphanie de travail et de savoir,
00:24:41 fête de l'esprit, la vie, la belle vie,
00:24:45 celle des théâtres, celle de l'opéra,
00:24:47 la vie pour aimer, épouser Elisabeth,
00:24:50 couple dans le siècle, unie par l'universel,
00:24:54 complicité dans les épreuves et les procès,
00:24:56 les bonheurs et les livres,
00:24:58 presque 6 décennies d'une vie mêlée avec leurs 3 enfants,
00:25:02 Judith, Simon et Benjamin,
00:25:05 lumière d'un grand amour et amour des grandes lumières,
00:25:09 celle de Condorcet, de la Révolution, de la République.
00:25:14 Les morts vous écoutent.
00:25:20 Ceux qui écoutent Robert Badinter,
00:25:24 ce jour de septembre 1981,
00:25:27 s'appellent Jaurès, Clémenceau,
00:25:31 Briand, Camus, Hugo.
00:25:35 A la tribune de l'Assemblée nationale,
00:25:39 pour défendre la loi abolissant la peine de mort,
00:25:43 le garde des Sceaux porte l'engagement
00:25:45 du président François Mitterrand,
00:25:48 formulé durant la campagne en dépit de l'opinion.
00:25:54 Robert Badinter parle.
00:25:56 Plédoirie inoubliable contre une peine capitale
00:25:58 qui, par ses mots, est pulvérisée,
00:26:01 à son tour exécutée.
00:26:03 Robert Badinter parle.
00:26:05 La peine de mort dissuasive,
00:26:07 mais Patrick Henry lui-même criait un mort buffé, un mort bon temps,
00:26:11 devant le même palais de justice de Troyes,
00:26:13 quelques années plus tôt.
00:26:14 La peine de mort dénoncée par les religions,
00:26:17 les philosophies, les consciences du monde,
00:26:20 la peine de mort, appanage des dictateurs.
00:26:23 Robert Badinter parle.
00:26:25 Et la justice ?
00:26:27 La justice, n'est-ce pas seulement des juges, des jurés,
00:26:30 avec leurs failles, leurs erreurs ?
00:26:33 Alors faut-il accepter des exécutions sans cause ?
00:26:37 Des cadavres par accident ?
00:26:39 Un homme qui n'a pas tué coupé en deux
00:26:41 dans la cour de la prison de la santé ?
00:26:44 Non, ce n'est pas une question politique.
00:26:47 C'est une question morale.
00:26:50 Un cas de conscience.
00:26:54 Robert Badinter convainc.
00:26:57 Une majorité vota pour la loi entière.
00:27:02 Une majorité formée de la gauche,
00:27:04 rejointe par quelques députés de l'opposition,
00:27:07 menés par Jacques Chirac.
00:27:09 Robert Badinter avait gagné son plus grand procès.
00:27:19 Victor Hugo, son modèle, avait écrit 93.
00:27:23 Robert Badinter venait de tracer 81
00:27:27 dans l'histoire du progrès français.
00:27:30 Année de l'abolition.
00:27:32 Cela suffisait-il ? Non.
00:27:38 Il fallait encore rendre la justice plus humaine
00:27:41 et l'humanité plus juste.
00:27:43 Poursuivre l'oeuvre d'émancipation et de fraternité
00:27:46 promue par Condorcet.
00:27:49 Chasser les terribles démons de l'arbitraire
00:27:51 qui tuèrent Condorcet et tant d'autres après lui.
00:27:53 Derrière chacun, réprouvé, condamné, oublié.
00:27:58 Le garde des Sceaux voulait toujours voir une vie.
00:28:02 Simplement.
00:28:04 Irréductiblement.
00:28:06 Vie des homosexuels, discriminés,
00:28:10 dont Robert Badinter mit fin à l'opprobre légale.
00:28:14 Vie brisée des victimes dont il se soucia
00:28:17 plus que tout autre avant lui.
00:28:19 Vie citoyenne avec ses droits inaltérables.
00:28:22 Il supprima les tribunaux d'exception
00:28:25 et il ajouta un recours,
00:28:27 celui de la Cour européenne des droits de l'homme,
00:28:30 aux armes de liberté des justiciables français.
00:28:34 Vie des détenus, car pour lui existait un droit
00:28:38 qu'aucune loi ne pouvait entamer,
00:28:40 aucune sentence retranchée.
00:28:42 Le droit de devenir meilleur,
00:28:45 même en prison, même coupable.
00:28:50 La vie, sa vie menacée,
00:28:54 son honneur bafoué,
00:28:56 parce qu'il fut pendant 5 ans le ministre le plus attaqué de France,
00:29:00 cible d'une haine dont l'écho résonne encore
00:29:02 dans cette place Vendôme.
00:29:04 Mes chers compatriotes, tout à l'heure, vous l'avez applaudi,
00:29:07 dans cette même place, où alors,
00:29:10 des voix de haine s'élevaient pour l'attaquer
00:29:14 en raison de cette abolition.
00:29:17 La vie, cette vie sacrée, garantie par l'Etat de droit,
00:29:21 par les lois fondamentales de la République,
00:29:24 cette primauté de la personne humaine,
00:29:27 inscrite dans une décision du Conseil constitutionnel
00:29:30 qu'il présida et dont il était spécialement fier.
00:29:36 Vie d'études et de sagesse à la tête de cette institution,
00:29:41 vie vouée à défendre la dignité de chacun
00:29:44 et l'unité de la République
00:29:46 jusqu'au banc du palais du Luxembourg.
00:29:50 Protéger les vies, et qu'importent les frontières,
00:29:53 vie brisée par les fers de l'histoire,
00:29:55 arrachée par des assassins qu'il voulait voir juger
00:29:58 dans les cours internationales,
00:30:00 vie au-delà de la France, sa patrie,
00:30:02 lui qui aida tant de pays européens
00:30:04 sortis de la dictature ou de la guerre
00:30:07 à inventer leur constitution.
00:30:11 Oui, Robert Badinter avait choisi la vie.
00:30:19 La vie heureuse, la vie en République.
00:30:25 Souvenir des rêves de ses parents, juifs de Bessarabie,
00:30:30 pour qui la France se disait avec les mots de Zola
00:30:32 et les paroles de la Marseillaise.
00:30:35 Souvenir des vies héroïques,
00:30:38 de ses habitants de Cognin, en Savoie,
00:30:40 qui savaient que les Badinter réfugiés là étaient juifs
00:30:44 et ne dirent rien aux Allemands.
00:30:47 Robert Badinter, la République faite homme.
00:30:55 La vie contre la mort.
00:30:58 Cette vie portée jusqu'à son dernier souffle,
00:31:02 cet élan de colère qui fustigeait le négationniste de traitement,
00:31:05 lui, l'avocat, sur les bancs des accusés en mars 2017,
00:31:10 cette vie, la sienne, qui en changea tant d'autres,
00:31:13 qui en inspira tant d'autres, qui en éclaira tant d'autres,
00:31:16 lucide sur la chance qu'ils eurent
00:31:19 de croiser un jour ce géant du siècle.
00:31:21 Et à mon tour, je mesure cette chance.
00:31:25 La vie plus sombre depuis vendredi matin pour nous tous
00:31:32 et pour les Français pleurant aujourd'hui
00:31:34 sa force de colère, sa force de lumière
00:31:38 qui nous grandissait tous.
00:31:42 Les morts nous écoutent.
00:31:45 Oui, les morts nous écoutent.
00:31:50 Robert Badinter, vous nous écoutez désormais
00:31:54 et vous nous regardez.
00:31:57 Conscience morale que rien n'efface,
00:32:00 pas même la mort que le chagrin élève au rang d'exigence.
00:32:05 Et vous nous quittez au moment où vos vieux adversaires,
00:32:08 l'oubli et la haine, semblent comme s'avancer à nouveau,
00:32:14 où vos idéaux, nos idéaux sont menacés,
00:32:18 l'universel qui fait toutes les vies égales,
00:32:21 l'état de droit qui protège les vies libres,
00:32:24 la mémoire qui se souvient de toutes les vies.
00:32:27 Alors nous faisons aujourd'hui le serment,
00:32:30 je fais le serment,
00:32:33 d'être fidèles à votre enseignement et votre engagement.
00:32:38 Fidèles.
00:32:40 Et vous pourrez écouter nos voix couvrir celles des antisémites,
00:32:44 des négationnistes, comme votre voix couvrait la leur,
00:32:47 les réduisait au silence.
00:32:49 Fidèles.
00:32:51 Et vous pourrez écouter des audiences, des plaidoiries,
00:32:54 des lectures de jugement,
00:32:56 coeur vibrant de l'état de droit si souvent remis en cause
00:32:59 au moment où vous partez.
00:33:01 Fidèles.
00:33:02 Pour que vous puissiez écouter un jour
00:33:04 quand le Parlement du dernier pays,
00:33:06 pratiquant la peine de mort, dira "Elle est abolie",
00:33:10 mettant le point final à notre combat désormais universel.
00:33:15 Nous serons fidèles.
00:33:18 Pour ceux qui ont été tués, pour ceux qui n'avaient pas tué,
00:33:22 pour tous vos morts et pour ceux qu'il faut sauver.
00:33:27 Pour Simon, pour Idis, pour Shinlea, pour Naftoul.
00:33:32 Nous serons fidèles.
00:33:34 Pour cette part d'humanité qui fut si longtemps oubliée
00:33:37 dans le siècle et demeure si fragile,
00:33:40 nous serons fidèles.
00:33:43 Car c'est vous qui, aujourd'hui, parmi la foule,
00:33:47 nous êtes fidèles.
00:33:51 Vigie aux sourcils broussailleux,
00:33:54 fendus d'un sourire soudain, vibrant d'indignation
00:33:57 et d'une colère juste quand sont attaquées
00:33:59 les principes universels.
00:34:01 Vous nous restez fidèles.
00:34:04 Comme vous l'étiez chaque année, en silence,
00:34:09 hommes parmi les hommes, rue Sainte-Catherine à Lyon,
00:34:13 pour commémorer la rafle où fut enlevée votre père
00:34:18 un 9 février, encore.
00:34:23 Vous êtes là, aujourd'hui, parmi nous.
00:34:29 Les lois de la vie et de la mort comme suspendues,
00:34:33 vaincues, abolies.
00:34:37 Alors s'ouvre le temps de la reconnaissance de la nation.
00:34:44 Aussi, votre nom devra s'inscrire
00:34:47 aux côtés de ceux qui ont tant fait pour le progrès humain
00:34:51 et pour la France et vous attendent au Panthéon.
00:34:56 Vive la République, vive la France.
00:35:01 (...)
00:35:32 (...)
00:35:41 -Au nom.
00:35:42 (La marseillaise)
00:35:47 (...)
00:35:56 (...)
00:36:06 (...)
00:36:16 (...)
00:36:28 (...)
00:36:38 (...)
00:36:48 (...)
00:36:58 (...)
00:37:09 (...)
00:37:17 (...)
00:37:25 (...)
00:37:33 (...)
00:37:37 (...)
00:37:45 (...)
00:37:54 (...)
00:38:02 (...)
00:38:15 (...)
00:38:23 (...)
00:38:33 (...)
00:38:42 (...)
00:38:50 (...)
00:39:00 (...)
00:39:10 (...)
00:39:20 (...)
00:39:29 (...)
00:39:37 (...)
00:39:47 (...)
00:39:57 (...)
00:40:13 (...)
00:40:23 (...)
00:40:33 (...)
00:40:43 (...)
00:40:53 (...)
00:41:03 (...)
00:41:14 (...)
00:41:24 (...)
00:41:34 (...)
00:41:44 (...)
00:41:55 (...)
00:42:05 (...)
00:42:15 (...)
00:42:25 (...)
00:42:35 (...)
00:42:45 (...)
00:42:56 (...)
00:43:06 (...)
00:43:16 (...)
00:43:26 (...)
00:43:36 (...)
00:43:43 -Vous venez de vivre en direct sur CNews l'hommage à Robert Banninter,
00:43:48 la Vendôme.
00:43:50 Avec ce discours d'Emmanuel Macron,
00:43:53 on va faire un tour de table avec mes grands témoins du jour.
00:43:56 Et cette conclusion, il y a beaucoup de choses à dire, évidemment,
00:44:00 d'Emmanuel Macron, votre nom devra s'inscrire au Panthéon.
00:44:05 C'est, entre autres, ce qu'on retiendra, Olivier Dertigolles.
00:44:07 -Oui. -Mais pas que.
00:44:09 -A la fin de son intervention, Emmanuel Macron, très certainement,
00:44:12 auprès d'en avoir parlé et avoir eu l'accord de la famille,
00:44:14 annonce la panthéonisation de l'ancien garde des Sceaux.
00:44:17 La dernière fois qu'il s'était exprimé sur ce sujet,
00:44:19 il avait dit "c'est un processus qui prend du temps".
00:44:22 Moi, je suis très ému par la dernière image
00:44:24 de voir le cercueil de Robert Banninter
00:44:27 retrouver le ministère de la Justice,
00:44:31 ces portes qui se referment.
00:44:33 Il faut dire, le président l'a rappelé,
00:44:34 qu'il n'a pas toujours été applaudi entre 81 et 86,
00:44:39 lorsqu'il a exercé cette responsabilité.
00:44:41 Puis après, il est parti présider le Conseil constitutionnel.
00:44:44 C'est un exercice très délicat de rendre hommage
00:44:46 à une figure aussi considérable, aussi forte,
00:44:50 que Robert Banninter, dans toutes les dimensions,
00:44:52 bien sûr, sur son lien à la justice, à la politique,
00:44:56 à ses engagements, à sa connaissance de l'âme humaine.
00:44:59 Banninter disait "l'homme est un animal qui tue".
00:45:03 Cette phrase m'a résonné beaucoup depuis vendredi,
00:45:07 dans tout ce que j'ai pu retrouver concernant Banninter.
00:45:11 Je trouve que le président a prononcé un hommage honorable,
00:45:20 en rappelant, bien sûr, en laissant une part considérable
00:45:24 au combat pour l'abolition de la peine de mort,
00:45:27 avec d'autres dimensions.
00:45:29 Bon, certains diront très certainement
00:45:31 qu'il manque des choses, ou que c'est trop emphatique,
00:45:35 mais le temps de l'hommage, aujourd'hui,
00:45:37 pas de la polémique, évidemment, en fait parfois trop.
00:45:40 J'ai trouvé que c'était un discours de qualité.
00:45:45 – C'est très difficile, de toute façon,
00:45:48 comme vous l'avez dit, d'être à la hauteur de ces circonstances,
00:45:51 en évitant tout à fait le pateau,
00:45:54 et surtout quand vous devez en faire plusieurs, si vous voulez, d'affilés,
00:45:57 alors du coup, ça donne un peu ce…
00:45:59 Mais vous avez raison, c'était un beau discours.
00:46:02 Il y a un aspect de Robert Banninter qui est jamais cité,
00:46:04 c'est que quand il a quitté, en quelque sorte,
00:46:06 peu à peu, les responsabilités politiques,
00:46:08 d'abord, il y a une chose, j'ai fait allusion,
00:46:11 c'est sa fracture, son divorce avec une partie de la gauche,
00:46:15 qui a été, je pense, quand même assez douloureux,
00:46:19 et c'est aussi le fait qu'il s'intéressait quand même à beaucoup de…
00:46:24 Par exemple, il a écrit ce livre sur sa grand-mère, Idis,
00:46:27 qui est un très bon récit, qui a été transformé en BD
00:46:32 avec Richard Malkin, qui est un avocat qui fait des scénarios de BD.
00:46:36 Moi, je me rappelle avoir été le voir pour une exposition
00:46:39 qui avait eu lieu au musée d'Orsay,
00:46:41 qu'il avait faite avec Jean Clerc sur la peine de mort.
00:46:43 Et alors, je peux vous dire, cette exposition,
00:46:45 j'en ai gardé une image très précise, parce qu'on arrivait à Orsay,
00:46:47 - Il y avait la… - Et il y avait la guillotine.
00:46:49 Et d'ailleurs, le personnel d'Orsay s'était quasiment mis en grève
00:46:53 parce qu'il ne voulait pas voir ce truc tous les matins en arrivant, évidemment,
00:46:57 mais c'était quand même…
00:46:59 Et donc, il s'investissait aussi,
00:47:01 parce que c'était une très belle exposition.
00:47:02 Jean Clerc, c'est vraiment un conservateur, absolument.
00:47:06 Et voilà, je me rappelle cette image.
00:47:08 - C'est pas d'ailleurs celle de la santé,
00:47:10 il faudrait demander à Philippe s'il a une information.
00:47:11 - Alors là, je ne sais pas.
00:47:14 - On continue le tour de table.
00:47:15 C'était impressionnant de voir ce clip résumant,
00:47:19 le parcours de Robert Bonaterre au tout début de cet hommage.
00:47:23 Je sais que ça ne vous laisse pas insensible, vous, Kimbosby,
00:47:26 en tant que professeur d'histoire, évidemment.
00:47:28 - Évidemment, non, ça ne me laisse pas insensible.
00:47:30 Moi, ce que je retiens de Robert Bonaterre,
00:47:32 c'est sa lutte contre l'antisémitisme,
00:47:35 c'est sa lutte contre le négationnisme.
00:47:37 Emmanuel Macron l'a rappelé.
00:47:38 Par exemple, son père, Simon, a été déporté
00:47:42 et est mort dans l'horrible camp de Sobibor en Pologne.
00:47:45 Son oncle, Naftoul, a été déporté et est mort à Auschwitz.
00:47:50 Et on comprend mieux à travers cela l'engagement de Robert Bonaterre
00:47:54 pour la vie, que cela soit contre la peine de mort
00:47:57 ou même contre l'euthanasie.
00:47:59 Et surtout, il a fait condamner Robert Faurisson,
00:48:02 ce faussaire de l'histoire,
00:48:04 celui qui niait ce qui s'est passé à Auschwitz,
00:48:08 qui niait l'existence des chambres à gaz.
00:48:11 Et moi, en tant que professeur d'histoire,
00:48:14 j'ai ça en mémoire.
00:48:16 Je suis aussi celui qui va transmettre aux jeunes générations
00:48:20 l'horreur des camps.
00:48:21 Et d'ailleurs, je vais vous faire une confidence,
00:48:23 si j'ai choisi ce métier, c'est aussi pour cela.
00:48:27 Transmettre aux jeunes générations
00:48:29 ce qui s'est passé dans le passé.
00:48:30 Transmettre aux jeunes générations ce savoir
00:48:33 qui leur permet de se situer dans le temps
00:48:35 et de lutter notamment contre ceux qui détruisent l'histoire,
00:48:40 qui la salissent avec des mensonges et de la haine.
00:48:43 -Philippe, je vous donne la parole dans quelques instants,
00:48:45 priorité évidemment aux témoignages.
00:48:46 On va retrouver Thomas Bonnet et Solène Boulan,
00:48:49 qui étaient place Vendôme.
00:48:51 Thomas Bonnet, bonjour.
00:48:53 Vous avez vécu cette cérémonie in situ.
00:48:57 Beaucoup d'émotions, beaucoup d'applaudissements.
00:48:59 Et on retiendra ce qu'on évoquait avec nos grands témoins du jour,
00:49:02 effectivement, le nom de Robert Badinter,
00:49:05 qui devra s'inscrire au Panthéon, Thomas.
00:49:07 -Oui, Thierry, c'est la phrase à retenir du discours d'Emmanuel Macron.
00:49:15 Il y avait encore quelques doutes sur la volonté du président
00:49:18 de la République d'inscrire le nom de Robert Badinter au Panthéon.
00:49:21 Des doutes qui ont donc été levés par la voix du chef de l'Etat,
00:49:24 qui a eu un discours plein d'émotions,
00:49:27 et très lyrique aussi, lorsqu'il a commencé avec cette image,
00:49:30 l'image du sang sur la lame, cette tête coupée,
00:49:33 cette image glaçante, pour commencer son discours d'hommage
00:49:37 à Robert Badinter.
00:49:38 Beaucoup d'émotions ici, beaucoup de personnalités également
00:49:41 qui a été présente.
00:49:42 La plupart des membres du gouvernement ont fait le déplacement,
00:49:45 beaucoup de députés, de sénateurs.
00:49:47 Et puis, il y avait cette polémique autour des députés de la FI.
00:49:50 Ils étaient deux, finalement, à avoir fait le déplacement.
00:49:52 Il s'agissait d'Éric Coquerel et de Caroline Fiat,
00:49:55 qui ont assisté à cette cérémonie d'hommage,
00:49:57 malgré les demandes de la famille de Robert Badinter
00:50:00 de ne pas avoir ni de représentants de la FI,
00:50:03 ni du Rassemblement national.
00:50:06 Ça, c'est donc pour l'aspect un peu polémique de cette cérémonie,
00:50:09 malgré tout, qui a été très remplie d'émotions,
00:50:12 avec beaucoup de personnalités,
00:50:14 beaucoup de personnes aussi qui ont fait le déplacement.
00:50:15 Vous allez peut-être le voir sur ces images.
00:50:17 Il y a encore, à l'heure où je vous parle,
00:50:19 plusieurs centaines de personnes qui s'étaient rassemblées
00:50:21 sur la place Vendôme pour assister à cet hommage.
00:50:24 C'est la place Vendôme, d'ailleurs, où c'était la première fois
00:50:26 qu'un hommage était organisé de la sorte.
00:50:28 Et l'image que l'on retiendra aussi,
00:50:30 c'est celle de ce cercueil revêtu d'un drapeau tricolore
00:50:34 et qui entre au ministère de la Justice.
00:50:37 Un symbole, là aussi, pour celui qui, en tant que garde des Sceaux,
00:50:40 a participé à abolir la peine de mort.
00:50:44 - Merci beaucoup, Thomas Bonnet, avec Claustre-Laine Boulan,
00:50:46 depuis la place Vendôme.
00:50:48 Je termine mon tour de table avec mes grands témoins du jour,
00:50:50 Philippe Bilger, qu'avez-vous retenu de cette cérémonie émouvante ?
00:50:53 - Vous savez que, bien sûr, le discours était beau,
00:50:56 selon les normes macroniennes.
00:50:59 Je regrette tout de même cette propension qu'il a,
00:51:03 où ces rédacteurs, à partir d'un événement lui-même tragique,
00:51:09 de faire une sorte de redondance dans la dramatisation.
00:51:13 Par ailleurs, et je ne veux pas introduire
00:51:17 la moindre dissidence vulgaire dans ce consensus qui s'est élaboré,
00:51:22 je suis mal à l'aise tout de même avec ces étouffements funèbres
00:51:29 qui accablent un mort sous des éloges,
00:51:34 comme si, en réalité, la manière de le faire durer dans nos cœurs
00:51:40 n'était pas d'accepter son humanité,
00:51:44 et, mon Dieu, le droit pour quiconque de critiquer des parts de sa vie.
00:51:49 J'entends bien les limites de l'hommage national,
00:51:53 mais c'est un petit peu ce qui me gêne.
00:51:56 On ne se demande jamais si tout ce qu'il a accompli et qu'on loue
00:52:00 n'a pas eu des conséquences délétères.
00:52:03 - Merci beaucoup, mon cher Philippe.
00:52:05 Ainsi, on va prendre une première pause dans "Mini-News".
00:52:09 Évidemment, voilà ce qu'on pouvait dire.
00:52:10 On aurait pu dire beaucoup de choses encore sur cet hommage à Robert Bannater.
00:52:14 Il faudra donc retenir que son nom devra s'inscrire au panthéon.
00:52:18 La phrase prononcée au cours de son discours par Emmanuel Macron.
00:52:21 On se retrouve pour la deuxième partie avec beaucoup, évidemment, de sujets.
00:52:25 Je ne vous en dis pas plus. C'est sur "CBN News" que ça se passe.
00:52:28 A tout de suite.
00:52:29 Allez, il est 13h01, et une seconde, très précisément.
00:52:37 Rebonjour, merci de nous accueillir.
00:52:38 "CBN News", partie 2.
00:52:40 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entoure dans quelques instants,
00:52:42 mais tout de suite, évidemment, le sommaire de cette partie 2.
00:52:45 Dans cette partie 2, on va revenir plus longuement sur les menaces qui pèsent sur notre chaîne "CNews".
00:52:49 La chaîne qui semble déranger.
00:52:51 Ouh là, attention.
00:52:52 On va revenir sur cette information qui est tombée hier et qui nous a fait réagir.
00:52:55 Vous, fidèles téléspectateurs de "CNews",
00:52:57 le Conseil d'État a demandé à l'ARCOM, le régulateur des médias,
00:53:00 de renforcer son contrôle sur nous.
00:53:02 Cela fait suite à un recours de reporters sans frontières.
00:53:04 Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF,
00:53:07 était l'invité de Pascal Praud ce matin.
00:53:10 À la une, "CNews", plus que jamais plus près des préoccupations des Français.
00:53:14 Avec ce sujet, y aura-t-il des trains ce week-end pour les départs en vacances ?
00:53:18 La CGT suira y appel à la grève, vous le savez.
00:53:20 On en saura davantage cet après-midi.
00:53:22 Et on vous dévoilera un sondage chez "News Europe 1" et le journal du dimanche.
00:53:27 Enfin, on reparlera de l'affaire Big Malion.
00:53:30 Nicolas Sarkozy sera fixé aujourd'hui.
00:53:33 Noémie Choulle se suit le procès.
00:53:34 Pour nous, nous serons avec elle.
00:53:36 Voilà pour votre menu pour cette dernière heure.
00:53:38 Tout de suite, on fait un tour de l'info avec Michael Dorian.
00:53:41 Rebonjour, Michael.
00:53:42 - Bonjour, Thierry. Bonjour à tous.
00:53:43 Vous l'avez suivi en direct tout à l'heure.
00:53:45 L'hommage national rendu à Robert Badinter, place Vendôme, à Paris,
00:53:49 devant le ministère de la Justice, où il a siégé 5 ans sous François Mitterrand.
00:53:54 Emmanuel Macron a salué la mémoire de l'ancien garde des Sceaux
00:53:57 décédé vendredi à l'âge de 95 ans.
00:53:59 Je vous propose de l'écouter.
00:54:00 - Vous êtes là, aujourd'hui, parmi nous.
00:54:06 Les lois de la vie et de la mort comme suspendues,
00:54:12 vaincues, abolies.
00:54:15 Alors s'ouvre le temps de la reconnaissance de la nation.
00:54:21 Aussi, votre nom devra s'inscrire
00:54:24 aux côtés de ceux qui ont tant fait pour le progrès humain
00:54:29 et pour la France, et vous attendent au Panthéon.
00:54:34 - Dans le reste de l'actualité, la grève est un devoir.
00:54:39 La grève est un droit, mais travailler est un devoir.
00:54:42 Gabriel Attal a réagi au mouvement des contrôleurs de la SNCF
00:54:46 qui demande des augmentations de salaires,
00:54:48 alors qu'un train sur deux seulement devrait circuler ce week-end
00:54:51 en plein chassé-croisé des vacances entre les zones A et C.
00:54:54 Autre mouvement de grogne à présent, celui des agriculteurs.
00:54:58 Gabriel Attal a reçu hier à Matignon la FNSEA
00:55:01 et les jeunes agriculteurs une rencontre de deux heures
00:55:04 qui s'est, selon Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA,
00:55:07 plutôt bien passée. Le Premier ministre assure
00:55:09 que les engagements du gouvernement seront tenus.
00:55:12 On l'écoute.
00:55:14 - Les agriculteurs attendent beaucoup de nous et ils ont raison.
00:55:17 J'ai pris un certain nombre d'engagements à l'occasion
00:55:20 du mouvement qui a eu lieu il y a plusieurs semaines.
00:55:23 Ces engagements seront tenus.
00:55:25 L'objectif de ce rendez-vous, c'est de faire un point d'étape
00:55:28 avec eux sur l'avancée de ces chantiers.
00:55:30 On voit que beaucoup de choses ont avancé.
00:55:31 Il y a d'autres décrets qui sont prévus.
00:55:34 Ils ont été envoyés au Conseil d'Etat et sortiront dans les semaines.
00:55:37 Sur la simplification, on avance aussi.
00:55:38 Je m'étais engagé à ce qu'on agisse au niveau européen
00:55:41 pour simplifier un certain nombre de choses.
00:55:43 Le président de la République s'est particulièrement mobilisé
00:55:45 au Conseil européen du 1er février.
00:55:47 Là aussi, on a des avancées.
00:55:49 - C'est officiel.
00:55:51 Le permis de conduire dématérialisé se généralise
00:55:54 à partir d'aujourd'hui partout en France.
00:55:56 L'expérimentation locale a été concluante.
00:55:59 Vous pouvez donc consulter dès à présent votre permis
00:56:02 via l'application France Identité.
00:56:04 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:56:06 a été pour l'occasion en visite ce matin
00:56:08 à l'Agence nationale des titres sécurisés.
00:56:11 Et puis, ça ne vous aura pas échappé aujourd'hui, Thierry.
00:56:14 Enfin, j'espère pour vous, c'est la Saint-Valentin.
00:56:16 J'espère que vous ne l'avez pas oublié.
00:56:17 Si vous cherchez encore une idée cadeau,
00:56:19 autre que le traditionnel bijou,
00:56:21 sachez que la célèbre fête des amoureux
00:56:23 peut aussi être un moment gustatif.
00:56:26 Macarons, chocolat ou autre gourmandise,
00:56:28 les confiseurs vous attendent.
00:56:29 Yaël Benhamou les a testés pour vous.
00:56:31 - Cette année, vous pourriez faire plaisir à votre partenaire
00:56:35 avec des chocolats Patrick Roger, des donuts Krispy Kreme
00:56:39 ou bien des macarons Ladurée.
00:56:40 Pour la Saint-Valentin, les enseignes fabriquent
00:56:43 exclusivement des produits aux couleurs de l'amour.
00:56:46 - Notre macaron pour cette Saint-Valentin,
00:56:47 autour de la vanille et de la fraise,
00:56:50 avec ce visuel de coeur,
00:56:52 on peut apercevoir la crème infusée à la vanille.
00:56:56 Et au coeur, on va retrouver la compotée de fraises.
00:57:01 - Le géant américain du donut, Krispy Kreme,
00:57:04 arrivé en France en décembre dernier,
00:57:06 veut aussi tirer son épingle du jeu.
00:57:08 - Pour la Saint-Valentin, nous sommes très originaux,
00:57:10 nous avons fait un coeur, mais un magnifique coeur,
00:57:13 très gourmand et que les clients vont adorer.
00:57:16 - Dans un registre plus classique,
00:57:18 la maison Patrick Roger a fabriqué des coeurs
00:57:20 avec du chocolat de Madagascar
00:57:22 et des morceaux d'orange coupés en forme de carré.
00:57:25 Un cadeau qui ne peut pas déplaire d'après le chef.
00:57:28 - On peut acheter une bouteille, mais c'est différent.
00:57:32 Le chocolat est vraiment un vecteur de communication, d'énergie.
00:57:36 C'est fantastique, il y a tellement de beau et de bon dedans.
00:57:40 - C'est un moment fort de l'année pour ces enseignes.
00:57:43 La Maison Ladurée prévoit de vendre 30 000 coffrets Saint-Valentin
00:57:46 à travers le monde.
00:57:48 - De quoi se régaler en ce jour de fête des amoureux.
00:57:52 Thierry, l'essentiel de l'actualité, c'est terminé.
00:57:54 Je vous retrouve dans 15 minutes.
00:57:55 - Merci beaucoup.
00:57:56 Je ne sais pas ce que vous avez prévu pour la Saint-Valentin.
00:57:58 Je vous poserai la question hors plateau.
00:58:01 Je vais saluer nos grands témoins du jour.
00:58:03 Elisabeth Lévy, directrice de rédaction de Causer.
00:58:05 Soyez à la bienvenue.
00:58:06 - Merci.
00:58:07 - Encore une fois, je ne vous donne pas votre fiche.
00:58:10 Olivier d'Artigolle, connecteur politique.
00:58:12 Je ne vous donne pas votre fiche non plus.
00:58:14 Kevin Bossuet, professeur d'histoire.
00:58:16 - Si on est méchant, ça compte.
00:58:18 - Faites attention à ce que vous dites.
00:58:21 Nous sommes surveillés.
00:58:22 Philippe Bilger, ancien juge d'instruction, magistrat honoraire.
00:58:25 - Quel bon vieux Thierry, juge d'instruction,
00:58:27 gardon, avocat général.
00:58:29 - Enfin, juge d'instruction, j'étais.
00:58:31 Mais il y a des lustres.
00:58:33 - On s'en souvient.
00:58:34 - Quand j'étais considéré comme gauchiste.
00:58:36 C'est paradoxal.
00:58:37 - On va commencer avec le Conseil d'Etat
00:58:42 qui a demandé hier à l'ARCOM,
00:58:44 on en a un peu parlé tout à l'heure,
00:58:46 le régulateur des médias, vous le savez,
00:58:48 de renforcer son contrôle sur notre chaîne.
00:58:50 Une décision qui fait suite à un recours
00:58:53 de reporteurs sans frontières
00:58:54 qui considèrent que nous sommes devenus un média d'opinion.
00:58:56 Non, j'ai un certain âge, quelques années de métier,
00:58:58 j'ai travaillé pour d'autres chaînes
00:59:00 et on ne fait que traiter des sujets
00:59:03 qui sont au plus proche de vos préoccupations.
00:59:05 C'est le moins qu'on puisse dire.
00:59:07 Visiblement, ça agace parce que ça marche.
00:59:09 On parle de l'insécurité, on parle du pouvoir d'achat,
00:59:11 on parle de la crise des agriculteurs.
00:59:14 On a été une des premières chaînes à évoquer cette crise
00:59:16 en Europe et en Allemagne, dans "Mini News Weekend".
00:59:18 On a vu qu'il y a eu un effet domino.
00:59:20 La situation à Mayotte aussi, on a été très présents.
00:59:23 Et puis, Nord-de-Plaza-Certains,
00:59:26 il y a beaucoup de reportages.
00:59:28 Il y a beaucoup de journalistes qui travaillent sur cette chaîne.
00:59:30 Et ici, évidemment, toutes les opinions s'expriment.
00:59:33 Vraiment toutes.
00:59:35 Et j'insiste pour le dire, la liberté est absolue.
00:59:39 - Sauf celles qui refusent de venir.
00:59:41 - Exactement.
00:59:43 - Les opinions qui sont exclues,
00:59:45 ce n'est pas des opinions, c'est des individus.
00:59:48 Il faut quand même le répéter.
00:59:51 Il n'y a aucune exclusive de les invitations.
00:59:53 Il y a des gens qui ne veulent pas venir.
00:59:55 - Je peux vous dire que ça fait un peu plus d'un an et demi
00:59:57 que ma liberté de journaliste a toujours été respectée.
01:00:00 Et Serge Neidjar, notre directeur, nous laisse...
01:00:04 Voilà. Contrairement à ce que certains veulent prétendre.
01:00:07 Et c'est important de le dire.
01:00:09 - Vous ne recevez pas des ordres ?
01:00:11 - Évidemment, je ne reçois pas des ordres.
01:00:13 Attendez, je vais peut-être avoir Serge Neidjar qui va me dire
01:00:16 "Vous traitez ça". Bah non, écoutez, c'est... Voilà.
01:00:18 Et c'est important de le dire.
01:00:20 On va revenir largement, parce que j'ai besoin de vous entendre
01:00:22 sur le sujet.
01:00:24 Mais Christophe Deloire était l'invité de Pascal Praud ce matin.
01:00:27 Voilà. On lui a donné la parole.
01:00:29 Je propose de l'écouter et on ouvre le débat ensemble.
01:00:31 - Vous observez, Rui, que Votre Intention Contrière
01:00:33 a attaqué l'ARCOM, le Conseil d'Etat.
01:00:35 - Ah oui, vous êtes...
01:00:38 - Effectivement, pour inaction dans le dossier CNews.
01:00:40 Que la décision du Conseil d'Etat, elle s'applique
01:00:42 à l'ensemble de l'audiovisuel.
01:00:44 Nous ne demandons évidemment pas...
01:00:46 - Oui, mais vous l'avez attaqué que CNews.
01:00:49 - Nous ne demandons pas... Non, mais...
01:00:51 Nous ne demandons évidemment pas un droit spécifique,
01:00:54 ou au contraire des restrictions spécifiques pour CNews.
01:00:56 Absolument pas.
01:00:58 - Dans tact.
01:01:01 - Vous conviendrez que la loi, elle s'applique pour tous
01:01:03 de la même manière.
01:01:05 - Et pourquoi vous n'attaquez que CNews, alors ?
01:01:07 Pourquoi vous n'avez pas attaqué France Inter ?
01:01:09 - Et parce que, et je crains que ce matin,
01:01:14 notre discussion en soit un exemple, un mauvais exemple,
01:01:17 mais sur les plateaux de CNews,
01:01:19 où on est plus souvent dans le commentaire, la discussion,
01:01:24 que dans l'enquête.
01:01:26 - C'est dément.
01:01:29 - Le niveau de journaliste d'enquête, de terrain...
01:01:32 - Le commentaire France Inter, qu'est-ce que vous racontez ?
01:01:35 Le commentaire a toute sa place sur France Inter, bien sûr,
01:01:38 mais ici, il y a des reportages ici.
01:01:40 - En tout cas, ce principe de pluralisme,
01:01:43 il s'applique évidemment à tout l'audiovisuel privé.
01:01:46 - D'accord, mais si vous aviez ciblé tout le monde,
01:01:48 pourquoi vous avez ciblé CNews ?
01:01:50 - On est dans des débats avec des nuances sur les mêmes positions.
01:01:54 - Alors, Elisabeth Lévy, je commence par vous.
01:01:56 - Moi, je voudrais revenir sur cette distinction,
01:01:59 si vous voulez, entre un mauvais journalisme d'opinion
01:02:02 et un bon journalisme d'information.
01:02:04 Alors d'abord, comme vous avez dit, c'est très important,
01:02:06 un journalisme d'opinion au pluriel, c'est très important.
01:02:10 Et on cite beaucoup le service public, mais pardon,
01:02:13 moi qui suis aussi une auditrice parfois du service public,
01:02:16 je peux vous dire que le pluriel des opinions n'est pas toujours présent,
01:02:20 ou plus exactement, elles ne sont pas au même statut.
01:02:23 Ça, c'est la première chose.
01:02:25 On peut parfaitement avoir des commentaires qui sont de l'opinion
01:02:30 et qui sont des commentaires d'une information.
01:02:32 Ça ne veut pas dire qu'on prend des libertés avec les faits,
01:02:34 ça ne veut pas dire, si vous voulez, qu'on raconterait n'importe quoi.
01:02:37 Après, ce qu'ils n'aiment pas, je pense, ces gens dans CNews,
01:02:39 c'est qu'on n'a pas forcément la même hiérarchie de l'information
01:02:43 que toutes les autres.
01:02:45 D'ailleurs, ça dépend lesquelles, en réalité, si vous voulez.
01:02:47 Et ce qui se passe, si vous voulez, c'est que pendant 40 ans,
01:02:51 il y a eu un espèce de ronronnement, que je ne dirais même pas progressiste,
01:02:54 qui était en quelque sorte le ronronnement obligé sur les grands médias.
01:02:59 Alors, vers 2010, on a vu arriver des gens, on a appelé ça les réacs.
01:03:03 Quelle horreur !
01:03:04 Des gens qui ne pensaient pas forcément la même chose que les autres.
01:03:07 Et c'est ça qui a été considéré, et puis ça s'est amélioré encore,
01:03:10 je dirais, avec CNews, qui a ouvert, si vous voulez,
01:03:14 le champ de la diversité des opinions qu'on peut entendre,
01:03:16 parce que c'est ça qui est important.
01:03:18 - Oui, mais pourquoi la chaîne marche ?
01:03:19 - Parce que, comme je le disais, on parle des préoccupations des Français,
01:03:22 des sujets concernants.
01:03:24 - Mais bien sûr.
01:03:25 - Concernants. Vraiment.
01:03:26 - Oui, c'est une hiérarchie de l'information qui nous est souvent propre
01:03:29 et qui ne passe pas sous silence les faits qui ne vont pas
01:03:32 dans le récit irénique qu'on veut nous faire.
01:03:35 - Et on parle aux Français, et les Français nous regardent.
01:03:38 - Mais pourquoi cette chaîne fonctionne aussi bien ?
01:03:41 Parce qu'elle s'inscrit dans la vie quotidienne des Français ?
01:03:44 - C'est ce que je vous dis.
01:03:45 - Parce que sur CNews, on parle de tout.
01:03:48 Et quand je vois M. Deloire assimiler cela à des petits commentaires,
01:03:53 je suis choqué.
01:03:54 La montée de l'islamisme au sein de l'école de la République,
01:03:57 ce sont des petits commentaires.
01:03:58 La montée de l'insécurité dans notre pays, ce sont des petits commentaires.
01:04:03 C'est une honte que de dire cela.
01:04:05 J'ai écouté M. Deloire ce matin chez Pascal Praud.
01:04:09 Il n'a répondu à rien parce qu'il n'a aucune argumentation.
01:04:13 Il nous raconte ailleurs que CNews remet en cause la démocratie.
01:04:17 Mais non, CNews renforce la démocratie en donnant la parole à des gens
01:04:22 qui ne l'ont pas ailleurs en évoquant certains sujets
01:04:25 que l'on n'aborde pas ailleurs.
01:04:28 La vérité, c'est que M. Deloire est de gauche.
01:04:31 Et ça ne lui plaît pas d'avoir des gens qui tiennent un discours
01:04:35 qui est en contradiction avec ce qu'il pense.
01:04:38 Et enfin, qui est M. Deloire pour donner des leçons de journalisme
01:04:42 à toute la rédaction de CNews ?
01:04:45 C'est la première fois que j'interviens ici.
01:04:48 Mais il y a des journalistes formidables
01:04:51 qui font un véritable travail de terrain.
01:04:54 J'ai eu la chance de parler de mon quotidien de professeur.
01:04:57 Des problèmes que pose la montée de l'islam politique,
01:05:01 de la violence au sein de l'école.
01:05:03 Et ça, ce sont des petits commentaires.
01:05:06 Mais vive CNews, vive la démocratie !
01:05:09 Quand je croise les gens dans la rue qui me remercient
01:05:13 pour les chroniqueurs, et maintenant, qu'est-ce que j'apprends ?
01:05:16 On va devoir nous ficher.
01:05:18 Moi, professeur d'histoire, ça me rappelle des heures sombres.
01:05:21 Moi, professeur de la République, on va devoir me ficher,
01:05:24 savoir si je suis de gauche, de droite, etc.
01:05:27 Mais on s'en fout.
01:05:30 Je mets en avant mon quotidien et mes analyses qui en découlent.
01:05:33 C'est tout. Et merci CNews de me permettre de dire cela.
01:05:36 Mais c'est la vérité. Il y a un danger.
01:05:39 -Oui, mais disons les enfants. -Ca me rappelait.
01:05:42 -Pas tout à fait.
01:05:44 -Je vous donne la parole, parce qu'il est 13h14, quasiment,
01:05:48 et on a rendez-vous avec Mickaël Dorian.
01:05:51 -Pour l'information. -Vous avez tout compris.
01:05:54 -La grève est un droit, mais travailler est un devoir.
01:05:57 Gabriel Attal a réagi au mouvement des contrôleurs de la SNCF
01:06:00 qui demande des augmentations de salaires
01:06:04 alors qu'un train sur deux seulement devrait circuler ce week-end
01:06:07 en plein chassé-croisé des vacances entre les zones A et C.
01:06:10 Toujours concernant le Premier ministre,
01:06:12 il préside à Matignon la remise du prix Ilan Halimi.
01:06:15 Depuis 2019, ce prix récompense des jeunes qui ont lutté
01:06:19 contre l'antisémitisme. L'occasion de rendre hommage à Ilan Halimi,
01:06:22 ce jeune homme de 23 ans torturé à mort parce que juif,
01:06:25 par le gang des barbares, c'était en 2006.
01:06:28 Et puis un espoir de trêve entre Israël et le Hamas
01:06:31 après une journée positive de pourparlers hier au Caire
01:06:35 entre les services de renseignement américain israélien
01:06:38 et le pays avec pour objectif incesser le feu dans la bande de Gaza
01:06:41 et une nouvelle libération d'otages.
01:06:44 - Merci, Michael.
01:06:47 On poursuit le débat sur cette menace qui plane sur CNews.
01:06:51 Je vous propose et je vous donne la parole juste après.
01:06:54 Je me suis engagé, évidemment, Philippe Piguet,
01:06:57 sur Christophe Deloire qui est encore intervenu ce matin
01:07:00 chez notre ami Pascal et qui évoque la stratégie du putoir.
01:07:03 - Pardon ?
01:07:07 - Ecoutez un peu la séquence.
01:07:10 - Vous savez que "Reportage sans frontières"
01:07:13 s'est battu sur les pratiques du propriétaire de CNews,
01:07:16 Vincent Bolloré, vis-à-vis de ses rédactions
01:07:19 avec, disons-le, encore ces derniers jours,
01:07:23 j'observe que ces faits n'ont pas été évoqués ici,
01:07:26 mais deux sociétés des journalistes de deux médias du groupe
01:07:29 qui ont dû interrompre leurs travaux,
01:07:32 des rédactions où il y a eu à plusieurs reprises
01:07:36 la stratégie du putoir.
01:07:39 On met quelqu'un qui fait fuir les journalistes
01:07:42 et avec des rédactions...
01:07:45 - Ce que vous dites est absolument faux.
01:07:48 - Des procédures Bayon !
01:07:51 - Ce que vous dites est faux et insultant.
01:07:55 Il n'y a pas de stratégie du putoir.
01:07:58 - Des procédures Bayon, un défaut de contradiction
01:08:01 dont votre plateau dégagne aujourd'hui.
01:08:04 - C'est un défaut, monsieur Deloire.
01:08:07 C'est même scandaleux, c'est insultant
01:08:11 pour les gens qui dirigent cette chaîne,
01:08:14 notamment Serge Mejjar.
01:08:17 Vous avez eu un mouvement de journalistes
01:08:20 qui n'étaient pas d'accord quand M. Morandini faisait de l'antenne.
01:08:23 Jusqu'à ce jour, il est encore sous la présomption d'innocence.
01:08:27 La réalité, c'est que des gens n'ont pas voulu
01:08:30 que Jean-Marc Morandini fasse de l'antenne sur CNews
01:08:33 pour diffuser un documentaire sur le système B.
01:08:36 - Je vous répète, sur la E-télé, j'ai vécu cela.
01:08:39 Des gens sont partis en grève
01:08:43 parce qu'ils ne voulaient pas de Jean-Marc Morandini
01:08:46 et parce qu'il est toujours présumé innocent.
01:08:49 Je conteste ce que vous dites.
01:08:52 - Je vais en terminer là.
01:08:55 - On pouvait essayer de discuter.
01:08:59 - La stratégie du putoir ?
01:09:02 - C'est des noms de mammifères.
01:09:05 - On a échangé avec vous.
01:09:08 - C'est vous qui avez parlé de la stratégie du putoir.
01:09:11 - Je trouve ça insultant.
01:09:15 - C'est un enjeu qui dépasse les logiques partisanes.
01:09:18 C'est un enjeu démocratique.
01:09:21 On pourrait, je pense,
01:09:24 entre des contrats journalistes ou pas,
01:09:27 arriver à se mettre d'accord sur l'importance de principes
01:09:31 qui transcendent, plutôt que d'être dans des logiques
01:09:34 de polarisation très rudes.
01:09:37 - Je voulais vous faire écouter cette intervention.
01:09:40 Je rappelle que Christophe Deloire est délégué
01:09:43 des Etats généraux de la presse.
01:09:47 - Et de l'information.
01:09:50 - Mais vous imaginez ?
01:09:53 - J'aurais pu avoir envie, tellement je suis paradoxal,
01:09:56 de défendre un tout petit peu Deloire
01:10:00 qui est laminé absolument dans cette émission.
01:10:03 - Vous avez vu l'expression qu'il utilise ?
01:10:06 - Mais justement, en entendant cet extrait,
01:10:09 je change radicalement d'avis.
01:10:12 C'est un scandale, ce qu'il dit.
01:10:15 Je reprends ce qu'a dit Elisabeth tout à l'heure.
01:10:19 J'entends Olivier Faure ce matin sur Sud Radio
01:10:22 qui dit que c'est scandaleux, ces news.
01:10:25 On ne va jamais inviter.
01:10:28 On ne cesse de dire que tout le monde peut venir.
01:10:31 Pascal Praud l'a encore répété hier soir.
01:10:35 - D'où la présence de Christophe Deloire ce matin.
01:10:38 - Absolument. Ca n'est pas notre faute
01:10:41 si les gens qui veulent venir ne viennent pas.
01:10:44 Plus sérieusement, si vous le permettez,
01:10:47 je trouve que l'épée de Damoclès mise
01:10:51 par le Conseil d'Etat dans les reins de l'Arkham
01:10:54 provoque, suscite,
01:10:57 une double très bonne nouvelle.
01:11:00 D'abord, dans la forme, c'est la reconnaissance
01:11:03 du succès insupportable de ces news.
01:11:07 Et sur le fond, c'est quelque chose
01:11:10 qui va enfin nous permettre de mettre en cause
01:11:13 justement l'idéologie de ces médias publics
01:11:16 qui, subtilement ou ostentoirement,
01:11:19 eux, défient le pluralisme.
01:11:23 Ils ont fait une erreur de Loire
01:11:26 qui dévoie "Reporter sans frontières"
01:11:29 en dévoyant ce qu'était le "Reporter sans frontières".
01:11:32 - Je vous montrais une petite séquence
01:11:35 entre Robert Ménard et Christophe Deloire
01:11:39 puisque vous savez que c'est Robert Ménard
01:11:42 qui a confondé la grande époque.
01:11:45 - Je ne sais pas si vous vous rendez compte
01:11:48 que "Reporter sans frontières" est une organisation
01:11:51 de défense de la liberté de la presse.
01:11:55 - C'est un des heures les plus sombres.
01:11:58 En revanche, il y a quelque chose
01:12:01 d'une demande de censure qui vient de journalistes.
01:12:04 - Il y a eu deux moments intéressants
01:12:07 dans l'heure consacrée à l'échange assez vif.
01:12:11 Le premier, c'est que M. Deloire dit
01:12:14 qu'il ne conteste pas la ligne éditoriale.
01:12:17 On l'a fait répéter deux fois.
01:12:20 Je pense d'ailleurs que la neutralité
01:12:24 n'est pas une question de la liberté de la presse.
01:12:27 Je crois à la bataille des idées,
01:12:30 à la dispute, à la confrontation idéologique.
01:12:33 Je pense que c'est très sain.
01:12:36 Il y a deux moments importants quand on lui dit
01:12:39 que s'il y a une difficulté dans la diversité
01:12:43 des faits ou des opinions,
01:12:46 il faut encourager ceux qui ne veulent pas venir
01:12:49 à rejoindre les plateaux et à venir croiser le fer.
01:12:52 La deuxième chose, Philippe Bilger l'a dit,
01:12:55 c'est que la décision du Conseil d'Etat
01:12:59 qui élargit aujourd'hui sa mainmise
01:13:02 sur des domaines où il ne devrait pas aller,
01:13:05 c'est une bombe à fragmentation.
01:13:08 C'est impraticable.
01:13:11 Je lui ai pris l'exemple du Dr Millau.
01:13:15 On fait comment pour Brigitte ?
01:13:18 Et pour les animateurs ?
01:13:21 - On fait ceci de manière...
01:13:24 - Je voudrais vous faire écouter
01:13:27 cette séquence entre Robert Ménard et Christophe Deloire
01:13:31 qui est intéressante.
01:13:34 Robert Ménard n'est pas du tout du même avis
01:13:37 que Christophe Deloire.
01:13:40 - Christophe, je suis atterré.
01:13:43 Quand on a créé "Reportage frontière",
01:13:47 c'était pour ne pas avoir cette attitude.
01:13:50 Je ne peux pas savoir si je suis d'accord ou pas d'accord
01:13:53 avec ce qui se passe à l'antenne de CNews.
01:13:56 Tu devrais être le premier à te réjouir
01:13:59 qu'un certain nombre de points de vue
01:14:03 qui n'étaient jamais entendus sur des médias
01:14:06 et des télévisions en France le sont grâce à CNews.
01:14:09 C'est ça, ton boulot.
01:14:12 Ton boulot, c'est pas de quoi ?
01:14:15 Tu es l'arbitre des élégances ?
01:14:19 "Reportage frontière", ça a été créé,
01:14:22 c'est moi qui l'ai créé avec 3 journalistes,
01:14:25 je l'ai dirigé pendant 23 ans.
01:14:28 Ça a été fait pour défendre des gens
01:14:31 dont on trouvait des opinions, pour certaines,
01:14:35 de temps en temps, même indéfendables.
01:14:38 On allait sortir des gens de prison
01:14:41 dont je ne partageais rien, absolument rien.
01:14:44 - C'est exactement ce que vous disiez, Elisabeth.
01:14:48 - C'est rigolo de vouloir supprimer,
01:14:51 de vouloir faire taire une chaîne au nom du pluralisme.
01:14:54 Deuxièmement, on a oublié,
01:14:57 qu'il s'est passé quelque chose de très grave dans ce pays.
01:15:00 La ministre de la Culture, dont c'est pas le boulot,
01:15:03 a menacé CNews et C8 directement.
01:15:07 - C'est une dérive autoritaire.
01:15:10 J'ai pas dit que c'était le retour du nazisme.
01:15:13 - Je voudrais dire une chose à mes confrères.
01:15:16 Je le redis.
01:15:19 Quand on défend la liberté sans défendre celle des autres,
01:15:23 celle de ceux avec qui on n'est pas d'accord,
01:15:26 on ne défend pas la liberté.
01:15:29 Votre liberté, bande de pas solidaires,
01:15:32 est attaquée.
01:15:35 Vous ne vous en rendez même pas compte
01:15:39 parce que vous vous dites "C'est bien, ça tombe sur les autres,
01:15:42 ça nous concerne pas". C'est une attitude folle.
01:15:45 On a choisi ce métier pour informer et donner la parole.
01:15:48 C'est pour ça qu'on a choisi ce métier.
01:15:51 Il faut jamais l'oublier.
01:15:55 Ce que dit Christophe Delors est une attaque frontale
01:15:58 pour toute la rédaction de CNews et les jeunes journalistes
01:16:01 qui sont sur le terrain.
01:16:04 - On a encore le temps ?
01:16:07 - Non, parce qu'il y a la petite musique.
01:16:11 On part en pub. On se retrouve.
01:16:14 - Il est 13h30. Merci de nous accueillir chez vous.
01:16:17 C'est l'Aden Alidouat pour BiniNews.
01:16:20 Je vous présente mon équipe de grands témoins.
01:16:23 Ils sont tous sur le téléphone pendant la pause.
01:16:27 On va faire un tour d'horizon de l'information
01:16:30 avec Mickaël Dorian.
01:16:33 - C'est officiel, le permis de conduire dématérialisé
01:16:36 se généralise dans tout le pays.
01:16:39 A partir d'aujourd'hui, l'expérimentation locale
01:16:43 de la communication France Identité n'a pas d'obligation
01:16:46 à passer au numérique.
01:16:49 Première rencontre entre les syndicats agricoles
01:16:52 et Emmanuel Macron.
01:16:55 La coordination rurale et la Confédération paysanne
01:16:59 seront reçues à l'Elysée pour une première série de consultations
01:17:02 d'ici le salon de l'agriculture le 24 février prochain.
01:17:05 En ce mercredi décembre, les chrétiens du monde entier
01:17:08 entament le carême.
01:17:12 - On vous présente l'équipe qui m'entoure depuis le début
01:17:15 de cette émission.
01:17:18 Elisabeth Lévy, Olivier Dardigolle, Kevin Bossuet,
01:17:21 Philippe Bilger et Sandra Buisson.
01:17:24 Je ne sais pas si vous avez prévu de prendre le train
01:17:27 ce week-end, mes amis, parce que ça s'annonce un peu compliqué.
01:17:31 C'est le moins que l'on puisse dire, puisque la CGT et Sûrel Rail
01:17:34 appellent à faire grève.
01:17:37 On devrait en savoir un peu plus dans le courant de cette journée.
01:17:40 - On va poser la question avec un sondage CNews Europe 1
01:17:43 du journal du dimanche.
01:17:47 Faut-il interdire la grève dans les transports en commun
01:17:50 durant les vacances scolaires ?
01:17:53 Tambour et trompette, le résultat, 52% oui, 48% non.
01:17:56 - Étonnant.
01:17:59 - Vous attendiez un score plus...
01:18:03 - Je m'attendais à une tsunami de oui.
01:18:06 Le non résiste, je me sens un peu soutenu.
01:18:09 - Il y a peut-être des sujets.
01:18:12 - Est-ce qu'on pourrait faire comme les référendums
01:18:15 quand on n'a pas le bon résultat, on leur repose la question ?
01:18:19 - Ils ont peut-être mal compris la question,
01:18:22 mais je pense qu'il y aura un certain nombre de Français
01:18:25 très en scolaire, où ils ne prennent pas les transports.
01:18:28 - C'est quand même assez étonnant.
01:18:31 - Parce qu'ils aiment bien la SNCF.
01:18:35 - Il y a un mélange tout de même.
01:18:38 - On peut la comprendre, même s'il y a des catégories
01:18:41 beaucoup plus discréditées et malheureuses que les contrôleurs.
01:18:44 Mais il y a tout de même, dans la grève,
01:18:47 c'est ce qui m'exaspère en France,
01:18:51 une sorte de sadisme populaire.
01:18:54 - Vous allez voir samedi quand ils vont prendre leur train
01:18:57 à Gare Montparnasse ou Gare de Lyon.
01:19:00 - Ils ne se préoccupent pas de mon retour à Tours samedi.
01:19:03 C'est scandaleux.
01:19:07 - Je trouve que la grève dans les transports
01:19:10 et pendant les vacances scolaires, c'est de l'égoïsme.
01:19:13 Surtout pendant les vacances de Noël.
01:19:16 Vous avez des gens qui ont travaillé toute l'année,
01:19:19 qui ont mis de l'argent de côté parfois
01:19:23 pour se payer un billet de train pour retrouver leur famille,
01:19:26 et là, ils en sont empêchés à cause de syndicats
01:19:29 qui, en effet, bloquent tout.
01:19:32 Moi, je suis comme Gabriel Attal, je suis pour le travail.
01:19:36 Et même dans l'enseignement, moi, je n'ai jamais fait grève de ma vie,
01:19:39 et je vous le dis, je ne ferai jamais grève
01:19:42 parce que j'ai la continuité du service public chevillé au corps.
01:19:47 Et si j'estime que dans une entreprise, ça ne me plaît pas,
01:19:50 j'en pars.
01:19:53 - Avec l'Education nationale, c'est quand même plus compliqué.
01:19:57 - On peut démissionner, c'est ça le courage.
01:20:00 - Quand bien même, Kevin, vous n'avez jamais fait grève,
01:20:03 que vous le vouliez ou non, davantage obtenue
01:20:06 par ce qu'on appelle la conflictualité sociale.
01:20:09 Il y a des grades d'avancée sociale qui viennent dans notre pays
01:20:13 du mouvement populaire, du grève, et après,
01:20:16 avec des traductions législatives.
01:20:19 Deuxième chose, je m'étonne vraiment qu'il n'y ait pas
01:20:22 un tsunami dans le pays de parents qui disent
01:20:25 "mon fils, on espère qu'une chose pour toi, c'est être contrôleur de train".
01:20:29 La situation est tellement flamboyante
01:20:32 qu'on souhaiterait que tu réussisses et que tu y arrives.
01:20:35 Il se trouve que je prends régulièrement le train.
01:20:38 Le problème du train, c'est le tarif.
01:20:41 Pour aller à Pau, j'ai très souvent une offre tarifaire
01:20:45 plus avantageuse par l'aérien que par le train.
01:20:48 C'est un vrai problème dans notre pays.
01:20:51 On pourrait en débattre un jour, pourquoi ces prix aussi élevés.
01:20:54 Et je discute beaucoup avec les contrôleurs,
01:20:57 des fois ils reconnaissent, on discute.
01:21:01 Les gens en ont marre d'une chose dans notre pays,
01:21:04 la prime, ce n'est pas le salaire.
01:21:07 Il pose un certain nombre de sujets,
01:21:10 le fait d'être par exemple deux par train,
01:21:13 parce que le contrôleur d'un train, il faut connaître les métiers,
01:21:17 c'est intéressant, c'est des spécialistes du ferroviaire,
01:21:20 ce n'est pas simplement votre titre de transport.
01:21:23 Ils ont une responsabilité bien plus importante.
01:21:26 - Olivier, je veux juste vous répondre rapidement.
01:21:30 - Les prix sociaux des syndicats, je ne suis pas d'accord,
01:21:33 c'est parce qu'aujourd'hui les syndicats sont faibles
01:21:36 dans l'éducation nationale que je gagne beaucoup mieux ma vie.
01:21:39 Parce que quand vous prenez ce qui s'est passé
01:21:42 au cours de ces dernières années, les syndicats étaient contre
01:21:45 la mise en place du devoir fait, du pacte enseignant
01:21:49 qui nous permet de travailler plus pour gagner plus.
01:21:52 Les syndicats, avec l'appui de Najat, Valo, Belkacem,
01:21:55 ont supprimé la prime 3HSA, c'est-à-dire qu'avant,
01:21:58 ils avaient gagné 500 euros sur l'année.
01:22:01 Je suis en train de dire que dans l'éducation nationale,
01:22:05 les syndicats, par leur militantisme et leur idéologie,
01:22:08 vont à l'encontre du pouvoir d'achat des projets de couleur.
01:22:11 - Je connais votre honnêteté.
01:22:14 Vous allez donc me dire que le pacte enseignant
01:22:17 est en échec du fait de l'intervention des syndicats
01:22:21 ou que tout simplement des collègues à vous,
01:22:24 non syndiqués, ont pu dire "non, ça, je ne suis pas d'accord".
01:22:27 - On parle de la SNCF.
01:22:30 - Le pacte enseignant a pu être mis en place
01:22:33 parce que les syndicats n'ont pas eu assez de force
01:22:37 pour s'y opposer et que des collègues ultra-syndiqués
01:22:40 égauchisaient le refus.
01:22:43 Il y en a plein d'ensignants qui sont contents de prendre ce pacte.
01:22:46 - Elisabeth Lévy, un dernier mot sur cette menace de grève de la SNCF ?
01:22:49 - Excusez-moi d'interrompre ce passionnant débat
01:22:53 sur le pacte enseignant.
01:22:56 - Merci Elisabeth.
01:22:59 - Le problème, c'est qu'ils font grève en fonction
01:23:02 non pas de besoins absolument criants
01:23:05 parce que c'est quand même pas...
01:23:09 Travailler à la SNCF, il y a peut-être des inconvénients,
01:23:12 mais c'est quand même une bonne boîte.
01:23:15 Ils le font en fonction d'un rapport de force.
01:23:18 Ceux qui en auraient peut-être le plus besoin
01:23:21 n'ont pas le rapport de force.
01:23:25 - Qu'est-ce qui se passe dans notre pays ?
01:23:28 Déjà, on est drogués à l'argent public.
01:23:31 Il y a un certain nombre de gens qui vivent dans notre pays
01:23:34 sans travailler et qui sont à la charge de tous ceux qui travaillent.
01:23:37 Il y en a plus que dans les autres pays.
01:23:41 Or, la France n'est pas meilleure socialement, en réalité,
01:23:44 si on regarde la façon dont ça se passe.
01:23:47 Il faut quand même remettre en cause ce système
01:23:50 et le fait que depuis 20 ans, 30 ans,
01:23:54 on a un problème économique tiré par la consommation.
01:23:57 Nous subventionnons la consommation et nous ne produisons pas assez.
01:24:00 Donc évidemment que les salaires sont trop bas à l'arrivée.
01:24:03 C'est un problème pour les contrôleurs,
01:24:06 pour les agriculteurs, mais c'est un problème
01:24:09 dans toutes les PME françaises.
01:24:13 Si on n'aurait pas revu ça après,
01:24:16 je ne suis pas d'accord avec la plupart de nos fondés.
01:24:19 - On termine la séquence.
01:24:22 - Le premier ministre.
01:24:25 - Quand je me mets à la place des Français,
01:24:29 j'en suis un par ailleurs,
01:24:32 on peut avoir parfois le sentiment,
01:24:35 à chaque vacances qui arrivent,
01:24:38 d'avoir l'annonce d'un mouvement de grève.
01:24:41 Je pense évidemment aux Français,
01:24:45 je pense aussi à beaucoup de cheminots qui se disent
01:24:48 que c'est aussi l'image de notre entreprise,
01:24:51 de notre travail qui, à chaque fois, en prend un coup.
01:24:54 Je pense que les Français sont très attachés
01:24:57 à notre Constitution et aux droits de grève.
01:25:01 Ils savent que la grève, c'est un droit.
01:25:04 Mais je crois qu'ils savent aussi
01:25:07 que travailler, c'est un devoir.
01:25:10 - La grève est un droit, mais travailler est un devoir.
01:25:13 - Mine de rien, j'aime de plus en plus.
01:25:17 - Bon allez, Sandra Bisson.
01:25:20 - Les amis, est-ce que vous savez ce que c'est que Uber Cheat ?
01:25:23 - Le quoi ? - Uber Cheat.
01:25:26 - Si on traduit, nous ne pourrons pas le dire sur ce plat ?
01:25:29 - Non, il faut faire attention.
01:25:33 C'est comme une espèce de service de livraison alimentaire,
01:25:36 sauf que c'est avec, évidemment, ce que vous suggérez,
01:25:39 de la drogue.
01:25:42 Vous avez pu nous expliquer tout ça, ma chère Sandra.
01:25:45 Ça s'est installé depuis et vous avez pu rencontrer
01:25:49 et le confier à vous. On l'écoute et on en parle avec vous.
01:25:52 - Depuis maintenant quelques années,
01:25:55 c'est surtout ce qu'on appelle les Uber, Uber Cheat, Uber Coke,
01:25:58 Uber Drogue, où on a
01:26:01 une multitude de points de livraison
01:26:05 qui se font à domicile et ça s'accentue
01:26:08 de mois en mois, d'année en année.
01:26:11 Je pense que le Covid a accéléré ce phénomène de livraison à domicile
01:26:14 et la dangerosité dans les cités aussi fait que
01:26:18 beaucoup de consommateurs préfèrent se faire livrer à chez eux
01:26:21 plutôt que d'aller dans les cités pour acheter.
01:26:24 - En matière de drogue, le moins que l'on puisse dire,
01:26:27 c'est qu'on n'arrête pas les évolutions, ma chère Sandra.
01:26:30 - On ne va pas parler de progrès, on va parler d'évolution,
01:26:33 de transformation des trafics.
01:26:37 L'une de ces transformations, c'est l'essor des livraisons de drogue.
01:26:40 Notamment, ça permet aux trafiquants d'éviter toutes les stratégies
01:26:43 de pilonnage des effectifs de police sur les points de deal.
01:26:46 On parle de l'évolution de l'âge des victimes et des tueurs
01:26:49 dans les règlements de compte, puisque 7 mineurs ont été tués
01:26:53 en 2023. Du côté des tueurs, cette année, 6 mineurs ont été
01:26:56 mis en examen pour homicide volontaire.
01:26:59 Il y a aussi plus de femmes impliquées dans ces trafics
01:27:02 et à des niveaux plus importants qu'avant.
01:27:05 Elles ne sont plus seulement nourrices de la drogue ou de l'argent,
01:27:09 ou impliquées dans le blanchiment.
01:27:12 Elles peuvent désormais être plus actives dans la gestion
01:27:15 des drogues et même être impliquées dans les tentatives d'assassinat.
01:27:18 L'autre évolution, c'est le phénomène du recours aux jobbeurs.
01:27:21 À Marseille, l'ultra-violence qui se répand dans les règlements
01:27:25 de compte et les coups de force, à cause de ça,
01:27:28 les trafiquants ont de plus en plus de mal à trouver
01:27:31 des candidats locaux pour les petits postes de getter, de dealer,
01:27:34 parce que c'est très exposé aux fusillades.
01:27:37 Le risque de mourir est très important.
01:27:41 Ils passent des annonces sur des messageries cryptées
01:27:44 et on a pas mal qui viennent du Val d'Oise.
01:27:47 Ces jeunes sont attirés par l'idée de l'argent facile.
01:27:50 On est là face à une sorte d'intérimaire du trafic de drogue,
01:27:53 des trafiquants qui les appâtent avec des salaires attractifs
01:27:57 mais aussi avec la promesse d'être nourris, d'être logés.
01:28:00 - Et au bord de la mer ? - L'autre main d'œuvre ciblée
01:28:03 pour trouver des gens pour faire ces petites mains
01:28:06 de getter et de dealer, ce sont les clandestins,
01:28:09 proies faciles pour les trafiquants,
01:28:13 qui risquent la mort en allant sur les points de deal.
01:28:16 Les chefs du trafic savent que cette main d'œuvre
01:28:19 sera exploitable à long vie et qu'ils pourront la malmener
01:28:22 sans risque, parce que c'est un autre fait important
01:28:25 dans le trafic de drogue, c'est que la violence
01:28:29 n'a pas lieu qu'entre trafiquants rivaux,
01:28:32 au sein d'une même filière. Les petites mains
01:28:35 peuvent être à la merci de passage à tabac, voire de torture
01:28:38 de la part de ceux qui les emploient.
01:28:42 - Et le nouveau procureur, qui vient de prendre ses fonctions,
01:28:45 a annoncé qu'il allait ouvrir des enquêtes
01:28:48 sous la qualification de "procureur"
01:28:51 et que les gens ne pourraient pas se faire la mort
01:28:54 sans les drogue. - C'est un autre fait important
01:28:57 dans le trafic de drogue, c'est que les gens ne peuvent pas
01:29:01 se faire la mort sans les drogue.
01:29:04 - Et le nouveau procureur, qui vient de prendre ses fonctions,
01:29:07 a annoncé qu'il allait ouvrir des enquêtes
01:29:10 sous la qualification de "traite d'êtres humains".
01:29:13 - Oui. - Elizabeth ?
01:29:17 - "Ubercheat", c'est alors la livraison ?
01:29:20 - D'abord, ce qu'on voit, c'est qu'il y a
01:29:23 des véritables patrons voyous dans notre pays,
01:29:26 et ce sont ceux qui dirigent les trafics en drogue.
01:29:29 Deuxièmement, je ne sais pas si vous avez une idée là-dessus,
01:29:33 mais ce n'est pas seulement une blague quand je vous parle de Netflix,
01:29:36 je pense que ça infuse dans l'imaginaire de tous ces gens-là.
01:29:39 Je ne sais pas si vous avez déjà regardé ces séries sur les trafiquants.
01:29:42 - Les policiers disent qu'effectivement, les petites mains
01:29:45 qui viennent notamment d'autres régions se font une idée
01:29:49 d'argent facile, de travail. - Mais sur les tortures aussi !
01:29:52 - Ils ne sont pas du tout conscients de ce qui risque.
01:29:55 - Surtout ça aussi, sur les petits caïds qui torturent des gens.
01:29:58 On s'habitue, mais on est quand même chez les sangliers.
01:30:01 Mais moi, je voulais vous poser une question.
01:30:05 À partir du moment où ça se passe sur WhatsApp,
01:30:08 les policiers n'ont pas le droit de faire des interceptions
01:30:11 sur les messageries cryptées. Le policier avec qui on a discuté hier
01:30:14 nous disait qu'il faudrait une évolution de la loi pour permettre
01:30:17 de faire ça. Parce qu'en fait, vous pouvez infiltrer,
01:30:21 vous pouvez entrer dans un réseau Telegram.
01:30:24 Moi, je l'ai testé, je suis entrée dans un réseau Telegram
01:30:27 où on pouvait commander de la drogue.
01:30:30 Mais ce qu'ils veulent, c'est arriver à celui qui tient le compte,
01:30:33 à celui qui tire les ficelles derrière.
01:30:37 Les livraisons de drogue, c'est très facile de choper celui
01:30:40 qui livre, mais en fait, celui qui livre n'est pas en contact physique
01:30:43 avec le secrétaire qui prend les appels et les commandes,
01:30:46 qui lui-même n'est pas en contact avec l'échelon du dessus,
01:30:49 qui n'est pas en contact avec le rechargeur, celui qui va permettre
01:30:53 à celui qui livre de recharger en drogue au cours de la journée.
01:30:56 Parce que leur stratégie aussi, c'est de circuler avec très peu de drogue
01:30:59 à chaque fois et de recharger énormément.
01:31:02 Parce que s'ils se font attraper, les livreurs,
01:31:06 du coup, peuvent passer ça en consommation personnelle
01:31:09 et des fois, ça termine en amende forfaitaire.
01:31:12 Et c'est très difficile avec ça de remonter au-dessus
01:31:15 du simple livreur ou du simple rechargeur.
01:31:18 - C'est aussi bien organisé qu'un service secret.
01:31:21 - Il est toujours à l'heure, comme les trains de la SNCF ou presque.
01:31:25 C'est Michael Dorian, en forme.
01:31:28 - Je ne sais pas comment le prendre au-delà des trains.
01:31:31 - Très bien. - Non, vous étiez toujours à l'heure,
01:31:34 mais je ne sais pas comment vous avez pu le prendre.
01:31:37 - Merci beaucoup.
01:31:41 - L'hommage national rendu à Robert Badinter.
01:31:44 La cérémonie s'est déroulée devant le ministère de la Justice
01:31:47 où il a siégé 5 ans sous François Mitterrand.
01:31:50 L'ancien garde d'Essoe est décédé vendredi à l'âge de 95 ans.
01:31:53 Le Premier ministre Préside aujourd'hui à Matignon
01:31:57 la remise du prix Ilan Halimi.
01:32:00 Depuis 2019, ce prix récompense des jeunes
01:32:03 qui ont été tués par le gang des barbares en 2006.
01:32:06 Vol annulé, écoles fermées,
01:32:09 New York et le nord-est des Etats-Unis
01:32:13 sont paralysés sous 30 cm de neige.
01:32:16 Le célèbre Central Park est recouvert d'un épais manteau neigeux.
01:32:19 La galère pour les New Yorkais.
01:32:22 - Merci, Michael.
01:32:25 Bonne Saint-Valentin.
01:32:29 Merci pour votre fidélité.
01:32:32 - On embrasse Sonia aussi.
01:32:35 - Merci à l'équipe qui est m'entourée pour préparer ces 2 heures de formation.
01:32:38 Benjamin Bouchard, Abiba, M. Guizou, Cynthia Pina, Camille Jolie,
01:32:41 Naomi Benhamou, à la proclamation Nicolas Nissim,
01:32:45 à en régie Mathieu et Antoine à la réalisation, Ludovic et la vision,
01:32:48 Nicolas Rousson, je pense que je n'ai oublié personne.
01:32:51 Vous pouvez revivre notre émission sur le site cnews.fr
01:32:54 et si vous voulez tout savoir sur CNews, vous voyez le QR code.
01:32:57 Vous prenez votre smartphone, vous scannez et vous pénétrez
01:33:01 dans le site de CNews.
01:33:04 Merci de votre fidélité.
01:33:07 Avec l'excellente Nelly Denac, je vous dis bye-bye
01:33:10 et je vous retrouve vendredi à 12h pour Mini-News Week-end.
01:33:13 Wicked !
01:33:15 ...