180 Minutes Info (Émission du 15/12/2023)

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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de 180 minutes info comme chaque jour avec nos débats autour de l'actualité brûlante jusqu'à 17h évidemment.
00:00:11 Nos invités sont là, Raphaël Stainville qui nous a rejoint. Bonjour, fayez bienvenue. Les informations avec Isabelle Piblou dans quelques instants.
00:00:17 Bonjour Isabelle, Éric de Ritmaten déjà là pour la chronique éco dans quelques instants.
00:00:21 Mais d'abord comme chaque jour, voici votre éphéméride.
00:00:25 [Musique]
00:00:30 Chers amis, bonjour. Nous souhaitons aujourd'hui une très bonne fête au Ninon et au Nina.
00:00:36 Sainte Ninon est une esclave. Elle est originaire de Cappadoce, c'est-à-dire du centre de la Turquie actuelle.
00:00:42 Elle est enlevée toute jeune et vendue dans la région de l'actuelle Géorgie.
00:00:47 C'est encore un pays païen. On y vénère les astres et les arbres. Ce n'est pas le cas de Nina qui, elle, est chrétienne.
00:00:54 On la connaît même parfois sous le nom de sainte chrétienne.
00:00:58 Un beau jour, on lui confie un enfant qui est en train de mourir. Elle s'occupe de lui, elle le soigne et surtout, elle prie.
00:01:04 L'enfant guérit. Cette histoire est connue de toute la population.
00:01:08 Elle parvient aux oreilles de la reine Nana qui, elle aussi, est malade.
00:01:13 Nana convoque donc Nina et elle se retrouve guérie à son tour.
00:01:17 La reine et son époux, le roi Myriam, veulent la récompenser.
00:01:21 Mais Nina refuse l'or qu'on lui propose. Elle ne veut qu'une seule chose, qu'ils se convertissent.
00:01:26 C'est ce qu'ils vont faire. Les deux souverains demandent alors à Nina de fonder une église dans la région.
00:01:32 Puis l'empereur Constantin va envoyer des prêtres sur place pour évangéliser la province.
00:01:39 Nina, quant à elle, serait morte vers 335.
00:01:43 Et voici pour finir le refrain du psaume extrait de la liturgie du jour.
00:01:48 "Qui marche à ta suite, Seigneur, aura la lumière de la vie."
00:01:53 C'est tout pour aujourd'hui. A demain, chers amis. Ciao.
00:01:57 Et ravi de vous retrouver dans votre 180 minutes info.
00:02:01 C'est l'heure du journal avec Isabelle Piboulot.
00:02:03 Isabelle, l'armée israélienne a récupéré la dépouille d'Elia Toledano, l'otage franco-israélien.
00:02:08 Il avait été capturé le 7 octobre par les terroristes du Hamas.
00:02:12 Je partage le choc et la peine de sa famille.
00:02:15 Il avait 28 ans, a déclaré Emmanuel Macron sur X, qui promet de continuer d'œuvrer sans relâche pour libérer tous les otages.
00:02:23 Selon TSAAL, au moins 132 personnes sont toujours retenues dans la bande de Gaza.
00:02:28 Les précisions de Marine Sabourin.
00:02:30 Ses proches n'avaient aucune nouvelle de lui depuis son enlèvement le 7 octobre dernier.
00:02:36 Elia Toledano, 28 ans, otage franco-israélien, est mort.
00:02:40 Passionné de musique, ce jeune homme avait été enlevé alors qu'il participait à une rave party
00:02:45 où il s'était rendu avec sa meilleure amie Mia Shem, autre otage franco-israélienne, libérée le 30 novembre.
00:02:51 Elia Toledano travaillait dans l'événementiel organisé des mariages et des bar mitzvahs notamment.
00:02:57 L'armée israélienne annonce ce matin avoir récupéré et ramené sa dépouille en Israël.
00:03:02 Le corps d'Elia Toledano a été récupéré par nos forces spéciales lors d'une opération à Gaza.
00:03:08 Sur Twitter, la ministre des affaires étrangères partage son immense peine à l'annonce du décès d'Elia Toledano
00:03:15 et réaffirme que la libération de tous les otages est une priorité.
00:03:19 La menace terroriste préoccupe à l'échelle européenne. Un attentat terroriste a donc été déjoué au Danemark.
00:03:27 A l'issue d'un coup de filet antiterroriste, le parquet danois a ordonné la nuit dernière
00:03:32 le placement en détention provisoire de 6 personnes jusqu'au 9 janvier.
00:03:36 Israël a déclaré jeudi que ces suspects interpellés agissaient au nom du Ramas.
00:03:41 Mais les autorités danoises ne l'ont pas confirmé. On écoute la première ministre du Danemark.
00:03:46 C'est une situation extrêmement sérieuse. Nous venons de procéder à un grand nombre d'arrestations
00:03:53 en relation avec un possible cas de terrorisme au Danemark.
00:03:56 Il démontre quelque chose concernant la situation dans laquelle nous nous trouvons.
00:04:03 Danemark qui ne veut pas de la paix, qui est contre notre démocratie.
00:04:07 Nous avons pu constater depuis plusieurs années qu'il y a des gens qui vivent au Danemark
00:04:11 et qui ne nous veulent pas du bien, qui sont contre notre démocratie, notre liberté
00:04:16 et qui sont contre la société danoise et tout ce qui va avec.
00:04:19 Comme la liberté et l'égalité des genres.
00:04:24 Nous avons eu des attaques de terre dans le Danemark il y a 10 ans. C'est très, très longtemps.
00:04:29 La dernière attaque terroriste date d'il y a 10 ans. C'est très, très sérieux.
00:04:33 Et bien sûr, cela concerne Israël et Gaza.
00:04:35 C'est totalement inacceptable qu'il y ait des gens qui importent un conflit
00:04:38 qui vient d'une autre partie du monde au Danemark.
00:04:41 En France à présent, le service statistique du ministère de l'Intérieur a publié une étude
00:04:47 qui a été baptisée "Vécu et ressenti en matière de sécurité".
00:04:51 L'objectif est de mesurer l'insécurité dans le pays. Dans les grandes lignes,
00:04:55 une femme sur quatre confie renoncer à sortir seule de chez elle.
00:05:00 Les détails avec Adrien Spiteri et Clotilde Payet.
00:05:03 C'est l'un des chiffres les plus marquants de ce rapport sur le sentiment d'insécurité en France.
00:05:09 Une femme sur quatre renonce à sortir seule de chez elle.
00:05:12 En cause, les craintes d'être harcelée ou agressée sexuellement par exemple.
00:05:16 Certaines ont même décidé de se munir d'objets de défense en cas d'agression.
00:05:20 Dans mon sac, il n'y a pas longtemps, j'ai mis une bombe lacrymogène.
00:05:23 Je me suis dit peut-être que je ne pourrais pas m'en servir, je n'en sais rien.
00:05:26 Je ne sais pas comment les événements pourraient se passer,
00:05:29 mais en tout cas j'ai au moins ça qui me rassure un peu.
00:05:31 Pour d'autres, l'insécurité est une réalité déjà vécue.
00:05:34 J'ai subi un vol à l'arraché avec agression violente.
00:05:38 On m'a projetée contre une clôture.
00:05:42 On m'a tiré le manteau pendant une trentaine de mètres.
00:05:46 J'ai fini à l'hôpital avec le col du fémur brisé.
00:05:49 Autre enseignement de cette étude du ministère de l'Intérieur.
00:05:52 18% des Français déclarent se sentir en insécurité dans leur quartier ou leur village.
00:05:57 Le chiffre monte à 25% pour les habitants de l'agglomération parisienne.
00:06:01 Enfin, plus d'un Français sur deux, 56% au total,
00:06:05 sont globalement satisfaits de l'action nationale des forces de l'ordre.
00:06:08 Dans le journal, dans l'actualité également,
00:06:12 quatre adolescentes placées en garde à vue à Lyon.
00:06:14 Elles pourraient être impliquées dans l'agression d'un adolescent roué de coups par un groupe de filles.
00:06:18 Une enquête a été ouverte pour violences aggravées et menaces de mort réitérées
00:06:23 à la suite de ces violences commises le 10 octobre.
00:06:26 La victime, qui a souffert d'une incapacité totale de travail fixée à un jour,
00:06:30 avait déposé plainte après cette agression.
00:06:33 Les signalements d'atteinte à la laïcité à l'école sont en net recul.
00:06:37 Un constat observé le mois dernier,
00:06:40 les signalements étaient en forte hausse en septembre et en octobre,
00:06:43 d'après le ministère de l'Education.
00:06:45 Gabriel Attal s'est rendu ce matin dans un collège d'Épinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis.
00:06:50 Adrien Spiteri et Pierre-François Altermat ont suivi son déplacement.
00:06:54 L'objectif était double pour Gabriel Attal ce matin à Épinay-sur-Seine.
00:06:58 Depuis le collège Jean Vigo, le ministre de l'Education nationale
00:07:02 a évoqué les chiffres des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires.
00:07:07 Les signalements ont baissé au mois de novembre de 75%,
00:07:11 grâce notamment aux mesures prises par le gouvernement et l'interdiction du port de La Baïa.
00:07:18 Autre objectif également pour Gabriel Attal, passer un message de fermeté,
00:07:23 alors que certains professeurs dénoncent depuis plusieurs semaines une montée de la violence dans les établissements scolaires.
00:07:29 En témoigne notamment cette élève reine de 12 ans qui a menacé sa professeure d'anglais avec un couteau de 15 cm.
00:07:37 Le ministre de l'Education nationale assure que dans chaque cas des sanctions fermes seront prononcées
00:07:43 et que des contrôles sont effectués, notamment depuis la rentrée de septembre,
00:07:48 pour vérifier ce qu'il y a à l'intérieur des sacs des élèves.
00:07:52 Le verdict pour Monique Olivier est attendu mardi.
00:07:55 En attendant, le procès se poursuit à la cour d'assises des Hauts-de-Seine.
00:07:59 On le rappelle, l'ex-femme de Michel Fourniré est comparée pour complicité dans les enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domesse,
00:08:05 Johanna Parich et Estelle Mouzin.
00:08:08 On va retrouver à Nanterre Noémie Schultz de notre service Police-Justice.
00:08:12 Noémie, bonjour. Après trois semaines d'audience, les débats sont clos.
00:08:16 Ce matin, les pères de deux des trois victimes ont pris la parole une dernière fois
00:08:20 et cet après-midi, l'heure est aux plaidoiries des partis civils.
00:08:24 Oui, le père d'Estelle Mouzin et celui de Johanna Parich sont tous les deux venus dire leur conviction.
00:08:30 Monique Olivier est coupable.
00:08:33 Toute la matinée, le président de la cour d'assises a lu les procès verbaux d'audition de Michel Fourniré, mort il y a deux ans.
00:08:39 Alors à la barre, Eric Mouzin fait part de son inquiétude.
00:08:42 Souvent, les déclarations de Fourniré sont alambiquées, tortueuses.
00:08:45 Les jurés, craint-il, pourraient boire la tasse, ne pas tout comprendre.
00:08:50 Alors il a voulu leur dire sa certitude que le tueur en série est bien responsable de la mort d'Estelle.
00:08:55 Eric Mouzin raconte ce jour où, lors d'une confrontation, Fourniré a reconnu l'enlèvement et l'assassinat d'Estelle.
00:09:01 Et il poursuit. Hier, Monique Olivier a donné des détails qu'elle n'avait jamais donnés auparavant.
00:09:06 Je pense que ce qu'on a entendu hier est très clair.
00:09:09 Comprendre Monique Olivier a vu Estelle et ne l'a pas sauvée.
00:09:12 Puis le père de Johanna Parich, une jeune étudiante anglaise disparue quand elle avait 20 ans, s'avance à la barre.
00:09:19 Lui non plus n'a pas de doute. Monique Olivier a aidé Michel Fourniré à piéger sa fille.
00:09:24 Elle avait répondu à une petite annonce pour donner des cours d'anglais.
00:09:27 J'ai toujours trouvé très bizarre qu'elle ait fait confiance à un homme seul, mais un homme accompagné d'une femme, aidé d'une femme, ça c'est possible.
00:09:34 Elle aurait fait confiance après avoir entendu les débats pendant plus de deux semaines. Nous en sommes totalement convaincus.
00:09:40 Noémie Schultz en direct de Nanterre pour CNews. On passe à la chronique éco maintenant avec vous Eric de Ritmaten.
00:09:46 On s'attendait à une hausse des tarifs de l'électricité en 2024.
00:09:50 Ce sera plus élevé que prévu et c'est une taxe qui revient et qui va rapporter gros qui en est la cause.
00:09:56 Écoutez, décidément, l'État a besoin d'argent. Donc il va simplement aller chercher là où il se trouve cet argent.
00:10:01 Alors vous avez d'un côté 10% qui était annoncé pour relever les factures d'électricité.
00:10:06 Ça, c'est pour 2024. Mais ce qui n'était pas prévu, c'est la TICFE. C'est quoi cette TICFE ?
00:10:12 C'est la Taxe Intérieure de Consommation Finale sur l'Électricité. Merci du cadeau.
00:10:17 Cette taxe avait été supprimée avec la crise énergétique et le pic inflationniste.
00:10:21 Eh bien elle revient et pour cause, elle rapportait 9 milliards à l'État.
00:10:25 Et alors, actuellement, comme les caisses sont vides, on ne va pas s'en priver.
00:10:28 L'annonce a été faite hier lors du passage en force du budget 2024, rappelons-le, avec le 49-3.
00:10:34 Concrètement, sur la facture, cela va représenter quel surcoût, Eric ?
00:10:38 Ça va faire grimper la facture d'environ et en moyenne 130 euros par an, incluant les 10% de hausse prévue dont je vous parlais.
00:10:46 Mais cela aurait pu être pire, 250 euros de plus si la taxe avait été intégralement réactivée.
00:10:51 Regardez bien, les taxes sur l'électricité hors TVA avaient été réduites à un seul euro lors de la crise.
00:10:56 Et là, elles vont remonter à 32. C'était trop.
00:10:59 Donc finalement, on va faire à mi-chemin en mettant simplement une taxe intermédiaire.
00:11:03 Mais quand même, ça va rapporter de l'argent.
00:11:05 En fait, l'État cherche à rattraper la période Covid et avec la grande générosité qui a dominé.
00:11:09 Cet écart va donc être comblé petit à petit.
00:11:11 Et en résumé, l'électricité va continuer d'augmenter, les taxes aussi et le pouvoir d'achat, lui, va baisser.
00:11:16 La chronique éco d'Eric de Ritmaten dans le journal d'Isabelle Piboulot.
00:11:20 A tout à l'heure pour l'actualité. 14h30, Isabelle Piboulot.
00:11:23 On se retrouve avec Christian Proutot et Raphaël Stainville dans quelques instants.
00:11:28 On marque une pause et on évoque toute l'actualité de la journée.
00:11:31 A tout de suite sur CNews.
00:11:32 Toujours en direct sur CNews, 180 minutes, Info avec Raphaël Stainville, Christian Proutot,
00:11:40 Isabelle Piboulot pour les informations.
00:11:42 Nous partons en Israël.
00:11:44 L'otage français Elia Toledano est décédé.
00:11:46 C'est ce qu'a annoncé l'armée israélienne qui a réussi à récupérer son corps grâce à une opération militaire.
00:11:51 Antoine Estève, envoyé spécial CNews sur place.
00:11:54 Antoine, on rappelle qu'Elia Toledano avait été capturé par le Hamas le 7 octobre dernier.
00:11:59 Effectivement, il participait au Nova Party, vous savez, ce grand festival à la frontière avec Gaza,
00:12:08 sur la commune de Reim, ici dans le sud.
00:12:11 Et effectivement, il a été pris pour otage avec de nombreuses personnes de ce festival.
00:12:16 Et surtout, il a été retrouvé par les forces spéciales israéliennes la nuit dernière,
00:12:21 a priori après un raid justement entre les villes de Canyounès et de Rafah.
00:12:26 Alors, nous avons très peu d'informations évidemment sur les circonstances de sa mort.
00:12:30 Tout ce qu'on sait, c'est qu'ici, c'est un choc terrible pour les familles d'otages qui se trouvent derrière moi,
00:12:34 qui continuent à se réunir, vous le voyez, ici sur cette grande place dans le centre de Tel Aviv, tous les jours.
00:12:39 Tous les soirs, ils manifestent aussi devant les bureaux, notamment de l'état-major des armées ici.
00:12:43 Et ils sont particulièrement découragés ces jours-ci parce qu'on leur annonce des mauvaises nouvelles en permanence.
00:12:48 Hier soir encore, le porte-parole de l'armée israélienne disait que la guerre sera longue,
00:12:53 que les combats seront encore intenses et surtout que, pour le moment,
00:12:56 l'armée israélienne ne détenait toujours pas territorialement le nord de la bande de Gaza,
00:13:00 ne contrôlait toujours pas les infrastructures du Hamas, mais aussi les infrastructures administratives,
00:13:05 comme il le souhaitait justement dans les premiers jours de la guerre.
00:13:07 Bref, tout cela, beaucoup de mauvaises nouvelles pour les familles qui se trouvent ici.
00:13:10 Antoine Estève en direct d'Israël au sujet de la disparition, du décès de ce jeune homme de 28 ans,
00:13:17 de cet otage franco-israélien, d'autres otages encore, bien sûr, près de 130,
00:13:21 on l'évoquera après 16 heures avec un porte-parole de Deux Salles.
00:13:25 Mais ce que l'on peut dire avant que je vous cède la parole, Raphaël Stainville,
00:13:28 c'est déjà la réaction du président de la République, Emmanuel Macron, à ce sujet-là.
00:13:34 On verra aussi la réaction de la ministre des Affaires étrangères dans quelques instants.
00:13:37 Mais en effet, Emmanuel Macron qui s'est ému de cette situation.
00:13:41 Notre compatriote Elie Toledano a été enlevé le 7 octobre par le Hamas.
00:13:44 Profonde tristesse ce matin en apprenant son décès à Gaza.
00:13:47 Je partage le choc et la peine de sa famille.
00:13:50 Réaction également de Catherine, ce matin, ministre des Affaires étrangères.
00:13:53 Catherine Toledano qui a exprimé sa tristesse véritablement.
00:13:57 La ministre des Affaires étrangères après le décès d'Elie Toledano aujourd'hui.
00:14:03 Il y a tristesse en effet, Raphaël Stainville, mais il y a aussi l'échec peut-être
00:14:08 que l'on peut considérer pour la Maie israélienne si un otage n'a pas pu être récupéré vivant.
00:14:14 La question aussi qui demeure, c'est qu'on ne sait pas dans quelles circonstances
00:14:18 Elie Toledano a pu mourir.
00:14:21 Est-ce que c'est à la suite d'une opération ? Est-ce qu'il était déjà mort ?
00:14:25 La réalité c'est que depuis qu'il a été capturé par le Hamas le 7 octobre,
00:14:31 on était sans nouvelles de preuves de vie d'Elie Toledano.
00:14:36 Donc dans l'immédiat, il est trop tôt, trop hâtif de considérer que c'est un échec de l'armée israélienne.
00:14:44 Ce qui est certain, c'est que le président a pu noter qu'il œuvrait sans relâche
00:14:49 à la libération des otages, mais le contexte aujourd'hui n'est pas propice à la poursuite des négociations.
00:14:56 On sait que pour l'instant, aucune trêve n'est envisageable, que les combats se poursuivent.
00:15:03 Et donc les risques pour les otages qui sont encore détenus par le Hamas sont immenses
00:15:09 du fait des combats qui font rage, mais aussi parce que les conditions de vie dans les tunnels de Gaza
00:15:17 rendent compliquée la survie d'un certain nombre d'otages.
00:15:21 Oui, d'autant que c'est une situation très opaque, très complexe, car Tsaïl a peu d'informations
00:15:27 sur l'état de santé des autres otages qui sont encore retenus, notamment.
00:15:33 Je pense que si Tsaïl avait des informations, déjà on n'aurait pas eu ce sentiment d'un bombardement erratique.
00:15:39 Ils auraient beaucoup mieux ciblé, puisqu'il ne faut pas oublier que
00:15:43 à peu près 30 000 bombes ont été renvoyées, ou obus, et que ces 30 000 peuvent être guidées.
00:15:51 C'est-à-dire des frappes qui sont de l'artillerie classique.
00:15:55 Pour revenir au décès de ce pauvre otage, ce qui est terrible,
00:16:02 ce qui m'inquiète, je reviens tout à fait à ce qu'a dit Raphaël,
00:16:05 c'est le silence assourdissant des Israéliens.
00:16:11 S'ils avaient le moindre élément pouvant amener à une certitude qu'il y a eu une exécution,
00:16:17 et que ce n'est pas la conséquence de l'action militaire, je pense qu'ils seraient empressés de le dire.
00:16:23 Et comme je crois que l'enterrement doit avoir lieu aujourd'hui,
00:16:27 tout ça me paraît assez rapide par rapport à ce qu'on est tous en droit d'attendre,
00:16:34 et en particulier les familles des otages, sur le comportement qu'aurait pu avoir le Hamas
00:16:41 vis-à-vis de ces otages dont on sait qu'ils sont d'une manière inacceptable, importants pour eux.
00:16:50 Donc il y a quelque chose de compliqué dans cette affaire.
00:16:54 Il faut se garder bien sûr de ne pas porter des analyses trop rapides,
00:16:59 mais je crois quand même qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans le sens de l'apaisement
00:17:04 au niveau de l'objectif qui voudrait être atteint et la manière de le faire.
00:17:09 Je pense qu'ils ne sont pas dans le bon processus, surtout qu'ils viennent vous expliquer maintenant,
00:17:14 alors qu'à partir de maintenant, il semblerait que Gazanor pensait qu'il n'y avait plus rien,
00:17:22 et ils viennent vous expliquer qu'ils n'ont pas encore la maîtrise de Gazanor.
00:17:26 - Pour le sort des otages, en effet, en question dans cette affaire.
00:17:30 La lutte contre le Hamas qui se poursuit aussi en Europe, plusieurs opérations antiterroristes,
00:17:34 notamment en Danemark, ont été menées ces derniers jours,
00:17:37 qui ont permis l'interpellation d'individus en lien d'ailleurs avec le Hamas.
00:17:40 Claude Moniquet est en direct avec nous, merci de nous rejoindre Claude Moniquet.
00:17:44 Quelles sont les circonstances de ces arrestations, et notamment cet attentat terroriste déjoué au Danemark ?
00:17:50 - C'est encore assez confus.
00:17:53 En fait, il y a eu deux vagues d'arrestations, une au Danemark,
00:17:56 où sept personnes ont été arrêtées, trois hier matin et quatre dans la journée,
00:18:02 qui sont des gens qui sont, semble-t-il, tous liés à une bande urbaine qui s'appelle Loyal To Familia,
00:18:11 LTF, qui est très connue au Danemark et en Scandinavie,
00:18:14 qui représente plusieurs centaines de personnes,
00:18:16 et qui est essentiellement active dans le crime organisé, trafic de stupéfiants, trafic d'armes, etc.
00:18:21 Et ces gens sont accusés d'avoir préparé des attentats et d'être en lien avec un mouvement terroriste étranger, sans précision.
00:18:27 En Allemagne, on a arrêté trois personnes, dont les Allemands là nous disent que ce sont des membres,
00:18:31 sinon des membres du Hamas, en tout cas des gens qui étaient tous d'origine moyenne orientale,
00:18:36 et en relation étroite avec des dirigeants de la branche armée du Hamas.
00:18:40 Et entre ces deux groupes, il y a un homme qui a été arrêté aux Pays-Bas,
00:18:43 qui est plus âgé qu'il pourrait être le chef de ce réseau,
00:18:46 et lui était en contact avec les deux cellules.
00:18:48 Donc il semblerait qu'on est en face d'un réseau transnational,
00:18:52 et qui pour la première fois en Europe, est un réseau terroriste opérationnel,
00:18:57 mis en place par le Hamas, alors que jusqu'à présent le Hamas se servait de l'Europe,
00:19:01 uniquement pour sa propagande et pour récolter des fonds.
00:19:03 Cela confirme que la menace terroriste est permanente en Europe actuellement, Claude Moniquet ?
00:19:09 Alors d'une part, ça confirme bien sûr que la menace terroriste est permanente,
00:19:13 on l'avait vu à Arras, à Bruxelles, ou à Mirakay, à Paris.
00:19:17 Mais là on était en face d'acteurs individuels, ce qu'on appelle faussement les loups solitaires.
00:19:23 Là c'est beaucoup plus inquiétant, parce que non seulement on est en face du Hamas,
00:19:26 qui serait actif pour la première fois en Europe de manière terroriste,
00:19:29 mais c'est aussi le retour de réseaux structurés,
00:19:32 puisqu'on parle aussi d'une cage d'armes que le Hamas aurait enterrée
00:19:35 il y a un certain temps en Europe, pour servir à des attentats.
00:19:38 Donc on est en face de quelque chose qu'on n'avait plus vu depuis 2015-2016,
00:19:44 les attentats de Paris et de Bruxelles,
00:19:47 la mise en place de réseaux pouvant agir transnationalement,
00:19:51 et composés de plusieurs personnes relativement lourdement armées,
00:19:55 si un jour on trouve ces armes, ce qui apparemment n'est pas le cas,
00:19:58 pour le moment ce qu'on a trouvé c'est des précurseurs explosifs,
00:20:01 comme du nitrate d'ammonium.
00:20:03 Mais donc ça c'est très inquiétant.
00:20:05 Est-ce que cela veut dire que cette menace est forcément en lien avec la situation au Proche-Orient,
00:20:09 en lien donc avec la guerre contre le Hamas,
00:20:12 ou est-ce qu'il y a aussi un lien plus ou moins direct antisémite ?
00:20:16 Alors ce que disent les sources danoises,
00:20:20 ce qu'on a dit depuis le Danemark et confirmé depuis l'Allemagne,
00:20:24 c'est que les cibles visées, ils n'entrent pas dans la précision,
00:20:27 on ne sait d'ailleurs pas si les cibles avaient déjà été clairement sélectionnées,
00:20:30 mais que les cibles visées étaient des cibles juives et israéliennes en Europe,
00:20:34 plusieurs cibles apparemment dans plusieurs pays européens,
00:20:37 au moins une en Allemagne.
00:20:39 Donc là il n'y a pas de doute sur le caractère antisémite et anti-israélien de l'affaire.
00:20:44 Mais ce qui est de nouveau très intéressant,
00:20:46 c'est que la cellule allemande a été activée par le Hamas en février dernier,
00:20:52 donc avant le mois d'octobre.
00:20:54 Et ça semble prouver qu'au moment,
00:20:56 ou ça pourrait prouver en tout cas, il faut être prudent,
00:20:58 qu'au moment où le Hamas était en train de préparer,
00:21:00 de planifier les attaques du 7 octobre,
00:21:03 il était en même temps en train de mettre en place les conditions d'un coup double,
00:21:06 d'un suivi en Europe contre des cibles juives et israéliennes.
00:21:10 Et là bien entendu, c'est un autre souci, un autre motif d'inquiétude.
00:21:14 Merci Claude Monniquet, merci pour toutes ces précisions.
00:21:17 Christian Proutot, si besoin était,
00:21:19 cette menace terroriste en Europe, sur le sol français,
00:21:22 on l'a vu récemment bien sûr, mais dans d'autres pays,
00:21:25 elle est quasi permanente, elle est surtout très très inquiétante,
00:21:28 parce qu'elle fait écho en effet à ce qu'il se déroule actuellement au Proche-Orient
00:21:31 et à la guerre qui est menée contre le Hamas.
00:21:33 Oui mais il ne faut pas se voiler la face.
00:21:35 Le terrorisme a toujours été l'expression de ce qui se passait ailleurs
00:21:38 et de quelque chose qui, bien évidemment,
00:21:41 soit parce que nous en étions plus ou moins liés ou plus ou moins responsables,
00:21:45 comme ça s'est passé sur de nombreux théâtres d'opérations au Moyen-Orient,
00:21:49 puisque nous y participions, faisait qu'à ce moment-là,
00:21:52 ils avaient besoin de montrer à ces groupements qu'ils existaient,
00:21:56 que ce que nous faisions pouvait apporter des risques à notre population.
00:22:00 Là, moi j'ai une analyse un peu différente.
00:22:02 Je pense que tout le monde est conscient que ce qui se passe là-bas peut nous amener des ennuis.
00:22:08 Ce qui fait que la politique qui est celle de Danemark,
00:22:11 qui est une politique qui date des derniers attentats il y a dix ans,
00:22:15 de bien surveiller plutôt que d'anticiper,
00:22:19 pour une fois ils ont changé, ils ont anticipé.
00:22:22 Donc quand on dit attentat déjoué, je pense que c'est une menace de mise en œuvre d'attentats.
00:22:27 Ce n'est pas ce que nous faisons en France ?
00:22:29 D'anticiper, comme le fait Danemark ?
00:22:31 En France, on va plus vite.
00:22:33 Parce qu'en France, on arrête plus vite.
00:22:36 Il n'y a même pas un début de commencement d'exécution,
00:22:39 déjà on arrête les gens, la preuve, ça pose des problèmes de procédure.
00:22:43 Après, ou du moins pour la charge de la preuve,
00:22:47 mais on n'a pas eu ce mode opératoire, nous, depuis qu'on a eu nos soucis.
00:22:53 Parce que nous, on a tellement pris qu'on préfère taper d'abord,
00:22:58 et puis après on verra ensuite, même si ce que l'on trouve n'est pas à la hauteur de ce qu'on voudrait espérer.
00:23:04 Mais au moins, on se dit que des gens dont on pense à travers ce qu'on appelle le renseignement technique,
00:23:10 pour être plus court, les écoutes téléphoniques,
00:23:13 ou ce que ces gens-là regardent sur Internet, ça fait partie également des renseignements techniques,
00:23:19 on a des doutes sur ce qu'ils vont en faire et pourquoi ils font ça.
00:23:23 Néanmoins, Raphaël Stainville, il y a des trous dans la raquette.
00:23:26 On l'a vu avec le débat autour des fichiers S, notamment,
00:23:30 et même si les polices européennes et notamment la police française travaillent bien dans la lutte,
00:23:34 pour déjouer des attentats, dans la lutte anti-terroriste,
00:23:37 il y a malheureusement des loups solitaires, parfois, qui arrivent à passer entre les gouttes.
00:23:41 Oui, mais non seulement la police travaille bien,
00:23:44 mais malgré tout le travail qui est fait, et c'était l'exemple de l'attentat de Birak M,
00:23:50 ça n'empêche pas que des attentats soient commis.
00:23:53 Mais je pense que ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le Hamas, à partir du 7 octobre,
00:23:59 c'était l'un de ses leaders qui avait utilisé l'expression, il a parlé d'un djihad mondial.
00:24:04 C'est-à-dire qu'il y a d'un côté la cause palestinienne, qui existe depuis longtemps,
00:24:08 mais il y a une volonté des mouvements islamistes d'imposer ce djihad au niveau mondial.
00:24:15 Et donc, ce djihad trouve, dans un certain nombre de pays qui ont eu une immigration plus ou moins importante ces dernières années,
00:24:25 un terrain plus aisé pour passer à l'action.
00:24:30 Et le Danemark, qui a beaucoup accueilli des vagues de populations immigrées de ces pays du Maghreb,
00:24:39 aujourd'hui en paye aussi les conséquences, quand bien même tardivement, il a repris en main sa politique migratoire
00:24:45 pour essayer de mieux contrôler ses flux.
00:24:47 On se retrouve dans quelques instants, 180 minutes info.
00:24:50 On fera un point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot et nos débats continuent sur l'antenne de CNews.
00:24:54 A tout de suite.
00:24:55 Retour en direct à 14h30 sur CNews avant de retrouver nos débats.
00:25:03 Le journal avec Isabelle Piboulot.
00:25:06 Il avait été capturé, Isabelle, le 7 octobre par le Hamas.
00:25:09 Elie Toledano, otage franco-israélien, a été retrouvé mort.
00:25:12 L'armée israélienne a récupéré sa dépouille.
00:25:15 Je partage le choc et la peine de sa famille.
00:25:18 Il avait 28 ans, a déclaré Emmanuel Macron sur X, qui promet de continuer d'œuvrer sans relâche pour libérer tous les otages.
00:25:26 Selon Tssahal, au moins 132 personnes sont toujours retenues dans la bande de Gaza.
00:25:30 Avant l'annonce de la mort d'Elie Toledano, son frère s'est exprimé hier sur notre antenne au micro de notre journaliste.
00:25:35 Spécialiste des relations internationales.
00:25:38 Daniel Toledano a appelé l'Union européenne et l'ONU à réagir face au Hamas pour accélérer la libération des otages. Écoutez.
00:25:45 L'Union européenne et l'ONU ont beaucoup de pouvoir.
00:25:51 S'ils tombent d'accord pour enfin dire stop à cette situation et insister sur la libération des otages,
00:25:59 alors le Hamas prendra note.
00:26:02 Le Hamas saura qu'il n'a plus d'argent du tout.
00:26:05 Et nous savons tous que cet argent vient de tous les contribuables français, que cet argent va directement au Hamas.
00:26:15 Alors le consensus entre le Parlement français et le Parlement européen, entre l'Union européenne et l'ONU, peut faire beaucoup.
00:26:27 Et certainement beaucoup plus que ce qui a été fait jusqu'à présent.
00:26:30 Ce qu'ils ont déjà fait.
00:26:33 Avignon. Deux femmes ont été agressées par le même individu.
00:26:37 Selon le parc et le suspect, un Algérien né en 1993 a tenté de violer une femme de 23 ans avant d'emmener de force dans un squat une collégienne de 14 ans et de la violer.
00:26:48 L'individu a été placé en détention au provisoire. Une expertise psychiatrique a été ordonnée.
00:26:53 Retour sur les faits avec Augustin Donatiu.
00:26:57 Deux jeunes femmes, probablement victimes du même agresseur dans la journée de lundi.
00:27:02 Hier, un individu a été placé en détention au provisoire à Avignon.
00:27:06 Il est accusé d'avoir tenté de violer une jeune femme de 23 ans qui venait de déposer ses enfants à la crèche.
00:27:12 Selon les premiers éléments de l'enquête, il l'aurait emmené dans une ruelle sous la menace d'un couteau en réclamant un rapport sexuel.
00:27:20 C'est alors qu'un passant l'aurait fait fuir.
00:27:22 Mais quelques instants plus tard, l'homme aurait emmené de force une jeune fille de 14 ans dans un squat avant de la violer.
00:27:29 L'homme interpellé est un Algérien âgé de 30 ans en situation irrégulière sur le territoire.
00:27:34 Il n'était pas connu de la justice mais avait été contrôlé quelques jours plus tôt par les forces de l'ordre sur un point de deal.
00:27:41 Une obligation de quitter le territoire lui a été remis le 12 décembre dernier.
00:27:44 Le téléphone de la jeune mère agressée a été retrouvé sur lui par les policiers.
00:27:50 Et puis une histoire incroyable, un adolescent britannique a été retrouvé cette semaine dans la région de Toulouse.
00:27:56 Il avait disparu en 2017.
00:27:58 Oui Lionel, un chauffeur livreur l'a conduit à un poste de gendarmerie.
00:28:02 Alex Batty est aujourd'hui âgé de 17 ans.
00:28:05 Il doit être rapatrié prochainement en Angleterre près de Manchester.
00:28:08 Et rendu à sa grand-mère, les précisions de notre correspondante à Londres, Sarah Menaille.
00:28:13 Hier, c'est par l'intermédiaire de l'ambassade du Royaume-Uni à Paris que la police britannique a été prévenue.
00:28:19 Cela faisait six ans que la police de Manchester relançait régulièrement l'enquête en publiant notamment des appels à témoins.
00:28:25 Aujourd'hui, l'histoire de ce garçon qui a disparu lorsqu'il avait 11 ans et qui en a aujourd'hui, 17, passionne les Britanniques.
00:28:31 L'affaire fait la une des journaux et la photo d'Alex Batty se retrouve notamment en une du journal Le Times, du Daily Express ou encore du Daily Mirror.
00:28:39 La grand-mère du garçon, Suzanne Caruana, qui a légalement la garde de l'enfant et qui avait signalé à l'époque la disparition de son petit-fils,
00:28:45 a témoigné dans le journal The Sun, indiquant qu'elle était désormais en contact avec le garçon.
00:28:50 "Je suis très heureuse, je lui ai parlé et il va bien, mais c'est un tel choc", voilà ce qu'elle a déclaré.
00:28:55 En 2018, dans une interview pour la BBC, la grand-mère soupçonnait sa fille, la mère de l'enfant, de l'avoir entraînée dans un mouvement sectaire,
00:29:02 ce qui reste encore à être déterminé évidemment par l'enquête.
00:29:05 Pour l'instant, l'adolescent refuse d'indiquer précisément où se trouve sa mère.
00:29:09 L'Ukraine au menu du Conseil européen de Bruxelles.
00:29:13 On le rappelle, l'Union européenne a décidé hier d'ouvrir les négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie.
00:29:19 Une décision historique. Volodymyr Zelensky a salué une victoire pour l'Ukraine et pour l'Europe.
00:29:25 Les explications de notre envoyé spécial en Belgique, Florian Tardif.
00:29:29 Écoutez, oui, c'est une décision historique pour deux raisons.
00:29:32 Premièrement, parce que les 27 sont finalement arrivés rapidement à un accord sur l'ouverture des négociations avec l'Ukraine
00:29:37 pour lui permettre d'adhérer à l'Union européenne, ce qui a surpris d'ailleurs ici l'ensemble des journalistes.
00:29:42 Et deuxièmement, parce qu'il s'est produit quelque chose de quasiment inédit.
00:29:46 Victor Orban qui était le seul, hostile, disons-le, à cet élargissement, a quitté la table des négociations au moment du vote.
00:29:53 Ce qui a permis donc d'aboutir à cet accord à l'unanimité, non pas à 27, mais à 26.
00:29:58 Alors si le signal de soutien à l'Ukraine envoyé hier par les Européens est un signal important,
00:30:03 la route est encore longue avant une adhésion à l'UE, puisque ce n'est que la première étape d'un processus qui prendra du temps.
00:30:09 Il faudra ensuite que les 27 définissent un cadre de négociation et qu'ils convoquent la nécessaire conférence intergouvernementale.
00:30:16 Alors sans rentrer dans les détails, cela ne se fera pas avant l'année prochaine.
00:30:20 Et il faudra de nouveau un vote à l'unanimité avec là encore la menace d'un potentiel veto hongrois.
00:30:26 C'était le journal d'Isabelle Piboulot. On vous retrouve à 15h, Isabelle, pour faire un prochain point sur l'information.
00:30:32 On marque une pause dans quelques instants avec Raphaël Stavide et Christian Proutot.
00:30:36 On vous raconte ces chiffres alarmants en matière d'insécurité communiquée par le ministère de l'Intérieur.
00:30:41 A tout de suite.
00:30:42 Retour sur le plateau de 180 minutes info avec Raphaël Stavide, Christian Proutot, Isabelle Piboulot.
00:30:50 Et cette information, le ministère de l'Intérieur vient de publier une étude particulièrement alarmante sur le vécu et le ressenti en matière de sécurité en France,
00:30:58 dont l'objectif est de mieux mesurer le degré d'insécurité dans notre pays. Les détails avec Adrien Spiteri.
00:31:06 C'est l'un des chiffres les plus marquants de ce rapport sur le sentiment d'insécurité en France.
00:31:12 Une femme sur quatre renonce à sortir seule de chez elle. En cause, les craintes d'être harcelée ou agressée sexuellement par exemple.
00:31:19 Certaines ont même décidé de se munir d'objets de défense en cas d'agression.
00:31:23 Dans mon sac, il n'y a pas longtemps, j'ai mis une bombe lacrymogène. Je me suis dit peut-être que je ne pourrais pas m'en servir, j'en sais rien.
00:31:30 Je ne sais pas comment les événements pourraient se passer, mais en tout cas, j'ai au moins ça qui me rassure un peu.
00:31:35 Pour d'autres, l'insécurité est une réalité déjà vécue.
00:31:38 J'ai subi un vol à l'arraché avec agression violente. On m'a projetée contre une clôture. On m'a tiré le manteau pendant une trentaine de mètres.
00:31:50 J'ai fini à l'hôpital avec le col du fémur brisé.
00:31:52 Autre enseignement de cette étude du ministère de l'Intérieur.
00:31:55 18% des Français déclarent se sentir en insécurité dans leur quartier ou leur village.
00:32:01 Le chiffre monte à 25% pour les habitants de l'agglomération parisienne.
00:32:05 Enfin, plus d'un Français sur deux, 56% au total, sont globalement satisfaits de l'action nationale des forces de l'ordre.
00:32:12 Des chiffres inquiétants, Christian Proutaud.
00:32:16 On a le sentiment que l'insécurité est partout, avec les risques de cambriolage, d'agression notamment.
00:32:24 Mais ce qu'on note, c'est que désormais, une femme sur quatre n'ose plus sortir de chez elle seule.
00:32:31 Elle reste à la maison parce qu'elle craint d'être agressée ou d'être harcelée. C'est assez incroyable.
00:32:37 Oui, alors le chiffre est inquiétant parce que, bien évidemment, sans qu'il y ait peut-être une réalité objective dans les chiffres,
00:32:47 à ce qu'elle pourrait risquer, ce qu'elle ressent, puisque c'est un peu l'objet également de ce travail,
00:32:52 fait qu'il y en a une sur quatre qui ne sort pas. Donc ça, c'est important.
00:32:57 Il faut renverser la tendance. Et même, je trouve que le chiffre, disons qu'on fait confiance à la police, n'est pas si important que ça, dans le fond.
00:33:04 C'est-à-dire que ce sentiment ou ce vécu, puisque c'est également cette manière qui a été qualifiée l'étude,
00:33:14 ce vécu ne donne pas un bon signe sur l'état de notre pays en matière de sécurité.
00:33:22 Alors on connaît le retard que nous avions pris en matière de personnel.
00:33:28 Je parle là pour les gens de terrain qui, eux, sont confrontés tous les jours aux gens qui viennent les voir parce qu'ils ont eu des agressions,
00:33:36 ils ont été les victimes de vols. Il faut pouvoir anticiper tout ça et surtout avoir une présence, parce qu'on le sait,
00:33:45 c'est important en particulier pour les agressions à caractère de vocation sexuelle, si je dois m'exprimer ainsi.
00:33:55 Il faut qu'on puisse circuler sans que tout d'un coup on ait le sentiment d'être isolé tout seul.
00:34:03 Et il y a un élément qui n'a pas été pris en compte, puisque ces études remontent quand même à une période, je crois qu'elle a six mois, il me semble, le temps de la présentation.
00:34:13 C'est très récent.
00:34:14 Il faut pas oublier que, et ça c'est un constat qui a été fait, sur ce ressenti il y avait eu le fait que la plupart, en particulier les petits villages et tout,
00:34:26 pour des raisons d'économie, avaient diminué l'éclairage public.
00:34:31 Et il y a cette notion également dans le public d'éclairage public qui contribue, c'est pas une arme absolue, mais qui contribue à ce sentiment d'insécurité.
00:34:42 Il y a beaucoup à faire.
00:34:43 Bien sûr, ce sentiment d'insécurité il est prégnant, il augmente considérablement dans les villes et notamment à Paris, Raphaël, mais également dans les campagnes.
00:34:51 On le note avec la crainte des cambriolages.
00:34:53 Mais juste encore quelques mots sur les femmes qui sont des cibles privilégiées désormais de tous les agresseurs ou autres voleurs.
00:35:01 Moi je m'étonne que le ministère de l'Intérieur ait eu besoin d'avoir eu recours à une étude sur le vécu et le ressenti des femmes vis-à-vis de la montée de la violence.
00:35:13 Il y a des chiffres bruts, le ministère de l'Intérieur les connaît par cœur, le ministre les a sur son bureau tous les matins.
00:35:20 Il a des remontées de terrain et bien évidemment que cet ensauvagement et cette violence que l'on constate en France n'est pas nouveau, n'est pas un phénomène nouveau.
00:35:29 Et ce qui me gêne dans la manière dont on peut analyser ces chiffres, c'est qu'il y a une sorte de confusion entre le vécu, donc ces femmes qui ont eu réellement l'expérience de cette violence,
00:35:41 et cette violence ressentie ou supposée. La violence, elle est là, elle est là pour tout le monde.
00:35:47 Et ce qui est certain, c'est que dans ce contexte, les femmes sont parmi les premières victimes de cette insécurité.
00:35:53 Dans votre journal tout à l'heure, on évoquait le cas de ce ressortissant algérien clandestin en France qui a agressé sexuellement deux jeunes femmes à Avignon.
00:36:04 Il y a quand même aussi des choix qui confortent finalement cette insécurité.
00:36:09 Il était noté dans ce reportage que cet Algérien clandestin avait reçu une OQTF, sauf que comme il n'avait pas de casier judiciaire, pas d'antécédent judiciaire,
00:36:20 il n'a pas été placé en centre de rétention administrative, comme le choix en a été fait par le ministre de l'Intérieur,
00:36:26 de privilégier aujourd'hui ceux qui sortent de prison et qui sont éligibles finalement à être exclus et renvoyés chez eux.
00:36:35 Mais tout le reste, tous ces clandestins qui sont en France, qui jusqu'à présent n'ont pas encore eu mal à partir avec la police ou la justice,
00:36:44 échappent finalement à ces placements en rétention. Et on voit avec quelles conséquences ça peut avoir aujourd'hui.
00:36:52 Voilà, une application plus stricte de la loi tout simplement, c'est ce que préconisait d'ailleurs sur notre antenne ce matin Nicolas Dupont-Aignan.
00:37:00 Écoutez, il faut que les délinquants aillent en prison, il faut construire des places de prison, il faut appliquer les peines, il faut rétablir un état.
00:37:08 La police le fait, vous savez, dans ma circonscription on a des policiers remarquables et comme partout en France, ils arrêtent et la justice libère.
00:37:16 Et vous avez dans le programme de Debout la France, dans celui du RN, dans celui du LR, le même programme.
00:37:22 Pourquoi on ne l'applique pas ensemble ? Pourquoi il n'y a pas une coalition ?
00:37:26 Et notamment aussi la répression Christian Potho parce qu'en effet la police travaille bien, mais comme vous le soulignez tout à l'heure,
00:37:32 même la confiance des Français semble altérée, la confiance en la police, parce qu'elle est démunie, elle arrive à réprimer, mais parfois la justice ne suit pas.
00:37:42 Oui, bien qu'on peut dire que c'est malgré tout quelque chose qui aurait pu être fait avant, mais on sent malgré tout qu'il y a une évolution,
00:37:52 on le voit dans l'application des peines, etc.
00:37:55 Mais on a malheureusement les exemples qui font qu'on se dit "c'est pas normal, il y a une infraction, elle devrait être appliquée"
00:38:02 et par rapport aux services qui font leur boulot, c'est un peu désespérant de parfois retrouver les mêmes,
00:38:09 dont on pourrait penser qu'au moins, à défaut de pouvoir être expulsé dans le délai, ils pourraient au moins être en rétention.
00:38:18 Mais bon, là il y a quelque chose qui ne fonctionne pas très bien, on le sait, et je trouve dommage du coup, sans en revenir à ce débat sur l'immigration,
00:38:30 que alors que des gens, je viens de vous expliquer qu'ils sont d'accord pour mettre en place quelque chose,
00:38:37 le phénomène n'est pas nouveau, mais ils n'ont pas pu se mettre d'accord au moment où il fallait voter une loi.
00:38:42 La loi, immigration, on va en parler dans quelques instants d'ailleurs, puisque Gérald Darmanin a été à Calais aujourd'hui,
00:38:47 on va l'entendre et on va vous raconter la journée du ministre de l'Intérieur.
00:38:51 A tout de suite sur l'antenne de CNews.
00:38:53 Retour sur le plateau de 180 minutes infos sur CNews, toujours en compagnie de Christian Prouto, de Raphaël Stainville,
00:39:02 Lucas Djukubovits nous a rejoint, bonjour, soyez-y, bienvenue, Nathan Devers également, bonjour Nathan Devers,
00:39:08 bienvenue, on débat avec vous dans quelques instants, mais d'abord un point sur l'information.
00:39:12 Isabelle Piboulot, on vous retrouve Isabelle avec l'armée israélienne qui a récupéré la dépouille d'Elia Toledano,
00:39:18 otage franco-israélien du Hamas.
00:39:20 Il avait été capturé le 7 octobre dernier, Emmanuel Macron déclare sur X "je partage le choc et la peine de sa famille".
00:39:28 Il avait 28 ans, le président de la République promet de continuer d'œuvrer sans relâche pour libérer tous les otages.
00:39:34 Catherine Colonna également a apporté son soutien. Pour rappel, selon TSAHAL, au moins 132 personnes sont toujours retenues dans la bande de Gaza.
00:39:42 Depuis le début de la guerre, des médecins français se sont rendus en Israël pour apporter leur soutien au personnel médical local.
00:39:49 Une aide pour soigner les militaires blessés dans les combats dans la bande de Gaza.
00:39:54 ORL français, le docteur Lelouch collecte et apporte du matériel médical sur les zones de front.
00:40:00 Reportage de nos envoyés spéciaux Stéphanie Rouquier et Antoine Esteve.
00:40:05 Le docteur Lelouch nous donne rendez-vous dans un ancien hangar agricole, au milieu d'un kibbutz, transformé en camp retranché à la frontière avec Gaza.
00:40:14 La zone de guerre est toute proche. Il est venu livrer du petit matériel pour les soldats. Ce sont des dons d'associations françaises.
00:40:21 On leur apporte certaines choses dont ils ont besoin, certains médicaments parfois, des atels, des choses qui servent en plus de ce qu'ils ont déjà.
00:40:31 Le petit plus du jour, c'est ce sac médical conçu spécialement pour les zones de combat.
00:40:36 Il se remplit, il se défend très facilement, amovible. On a fait coudre ça en plus pour mettre des choses qui sont étanches.
00:40:48 On a des poches et en plus ce sac peut se mettre sur un gilet pare-balles.
00:40:52 Ce qui a auparavant été compliqué pour un médecin d'avoir sa troue, son gilet, son gilet pare-balles, son casque. Là avec ça, il peut tout faire.
00:41:00 Deux équipes médicales rentrent de la bande de Gaza. Ils ont évacué plusieurs blessés sur place.
00:41:05 Il y a des endroits où on ne peut pas sortir les blessés, même avec des véhicules légers.
00:41:09 On doit attendre les hélicoptères, on doit attendre des véhicules blindés pour sortir les blessés.
00:41:14 Et on amène notre savoir-faire ici aussi, là pour le bien-être de nos soldats.
00:41:24 Les échanges de tirs et les explosions dehors, de l'autre côté de la frontière, nous rappellent la proximité des combats.
00:41:31 Les équipes de la Juden Shalom se rendent dans Gaza au moins deux fois par jour. Ils doivent assurer leur propre sécurité.
00:41:37 En début de semaine, ils ont dû riposter face à une attaque de commando du Hamas, cachée dans un tunnel.
00:41:42 Ici, le soignant est un soldat avant tout.
00:41:45 Dans l'actualité également, quatre adolescentes en garde à vue à Lyon.
00:41:50 Elles pourraient être impliquées dans l'agression d'une adolescente rouée de coups par un groupe de filles.
00:41:55 Une enquête a été ouverte pour violences aggravées et menaces de mort réitérées à la suite de ces violences commises le 10 octobre.
00:42:02 La victime, qui a souffert d'une incapacité totale de travail fixée à un jour, avait déposé plainte après cette agression.
00:42:09 Et puis le service statistique du ministère de l'Intérieur a publié hier son étude baptisée "Vécu et ressenti en matière de sécurité, l'objectif est de mesurer l'insécurité dans le pays".
00:42:18 Dans les grandes lignes, une femme sur quatre confie au renoncer à sortir seule de chez elle.
00:42:22 On voit ça dans le détail avec Adrien Spiteri et Clotilde Payet.
00:42:26 C'est l'un des chiffres les plus marquants de ce rapport sur le sentiment d'insécurité en France.
00:42:32 Une femme sur quatre renonce à sortir seule de chez elle.
00:42:35 En cause, les craintes d'être harcelée ou agressée sexuellement par exemple.
00:42:39 Certaines ont même décidé de se munir d'objets de défense en cas d'agression.
00:42:43 Pour d'autres, l'insécurité est une réalité déjà vécue.
00:42:59 J'ai subi un vol à l'arraché avec agression violente. On m'a projetée contre une clôture.
00:43:05 On m'a tiré le manteau pendant une trentaine de mètres. J'ai fini à l'hôpital avec le col du fémur brisé.
00:43:13 Autre enseignement de cette étude du ministère de l'Intérieur.
00:43:16 18% des Français déclarent se sentir en insécurité dans leur quartier ou leur village.
00:43:21 Le chiffre monte à 25% pour les habitants de l'agglomération parisienne.
00:43:25 Enfin, plus d'un Français sur deux, 56% au total, sont globalement satisfaits de l'action nationale des forces de l'ordre.
00:43:32 On prend à présent la direction du Pas-de-Calais où deux collégiens ont été menacés au QUTR par un camarade de classe.
00:43:39 Les faits se sont déroulés mercredi au collège de la Maurigny à Saint-Omer.
00:43:43 Deux élèves ont été poursuivis par un autre collégien criant à la wag bar avant qu'une surveillante n'intervienne.
00:43:50 L'adolescent de 14 ans est déjà connu des services de police.
00:43:53 L'effet de violence se multiplie dans les établissements scolaires et inquiète les parents d'élèves écoutés.
00:43:58 Il y a toute une jeunesse aussi qui ne va pas bien.
00:44:01 Déjà il y a eu le Covid, mais la situation globale, mondiale, est extrêmement anxiogène, extrêmement angoissante.
00:44:08 Les enfants, notamment les plus jeunes, mais même les collégiens, sont des vétables éponges.
00:44:13 Et de quelque part, ça les déstabilise.
00:44:15 C'est vrai, aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle nous, les fédérations de parents d'élèves,
00:44:19 on demande justement à ce qu'il y ait un suivi psychologique pour les élèves, beaucoup plus poussé,
00:44:24 et surtout un encadrement nettement développé.
00:44:28 Vous imaginez bien qu'un collège avec un assistant d'éducation pour une centaine d'élèves, c'est clairement pas suffisant.
00:44:35 Le procès de Monique Olivier se poursuit à la cour d'assises des Hauts-de-Seine.
00:44:39 Le verdict est attendu mardi.
00:44:42 Aujourd'hui, l'heure est aux plaidoiries des parties civiles.
00:44:45 Hier, Monique Olivier a été interrogée sur la disparition en 2003 d'Estelle Mouzin,
00:44:49 dont l'ADN a été retrouvé sur un matelas appartenant à l'ex-couple Olivier Fourniret.
00:44:55 Le père d'Estelle Mouzin est revenu sur les atrocités subies par sa fille.
00:45:00 Je vous propose de l'écouter.
00:45:01 Comment imaginer qu'un enfant puisse rester 24 heures ou plus sans manger,
00:45:07 jeté au fond d'une camionnette par un froid glacial, dans une maison vide, sans eau, sans couverture, sans le moindre réconfort ?
00:45:17 Alors bien sûr, vous me direz que ce serait encore plus pervers d'apporter du réconfort avant de lui faire subir quelque chose.
00:45:23 Mais c'est un non-respect.
00:45:25 Mais ça a été expliqué aussi par tous les psychologues, psychiatres qui ont étudié le couple, et en particulier Monique Olivier.
00:45:35 Ce ne sont pas des enfants, ce sont des choses, des objets de satisfaction, de leurs besoins.
00:45:43 L'Union européenne a décidé d'ouvrir les négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie.
00:45:49 Oui, Charles Michel, président du Conseil européen, l'a annoncé hier.
00:45:53 Volodymyr Zelensky a salué une victoire pour l'Ukraine et toute l'Europe.
00:45:57 Les explications de Marine Sabourin.
00:46:00 La classe politique ukrainienne parle d'un jour historique.
00:46:04 Pour la première fois hier, les dirigeants européens ont réussi à se mettre d'accord sur l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Ukraine.
00:46:12 Si le Premier ministre hongrois s'opposait largement à cette décision qu'il jugeait désastreuse pour l'avenir de l'UE, il a cette fois décidé de s'abstenir.
00:46:20 Je pense que pour cette rencontre, nous avons fait un grand pas dans la bonne direction.
00:46:28 Et puis nous avons surpris tout le monde parce que nous avons pu, en un temps record, prendre une décision très forte sur l'élargissement en général et en particulier sur l'Ukraine.
00:46:37 De son côté, le président ukrainien souligne une victoire pour l'Ukraine et pour toute l'Europe.
00:46:45 Nous avons pris la décision d'entamer les négociations d'adhésion à l'UE.
00:46:51 C'est un travail considérable que d'intégrer l'Etat, toutes les institutions, toutes les normes, tout cela à l'Union européenne. Mais nous y parviendrons.
00:46:59 En revanche, les dirigeants de l'UE n'ont pas réussi à convaincre la Hongrie de lever son veto à une nouvelle aide de 50 milliards d'euros en faveur de l'Ukraine, comprenant 33 milliards de prêts et 17 milliards de dons.
00:47:13 Une nouvelle aide pourtant jugée cruciale à Kiev, au moment où une aide américaine de plus de 60 milliards de dollars reste bloquée au Congrès en raison de réticences d'élus républicains.
00:47:23 Le sujet devrait revenir sur la table à l'occasion d'un nouveau sommet début janvier.
00:47:28 Et nous terminons ce journal avec la disparition de Guy Marchand. Nous avons appris son décès aujourd'hui à l'âge de 86 ans pour cet acteur qui a marqué plusieurs générations.
00:47:38 En effet, coup de torchon ou encore le feuilleton Nestor Burma, chanteur crooneur, on s'en souvient avec le fameux titre "Destiné".
00:47:45 Il disparaît donc aujourd'hui et nous voulions lui rendre hommage avec ces quelques images.
00:47:51 Voilà donc pour le journal d'Isabelle Piboulot. On se retrouve dans quelques instants pour l'actualité et les débats avec nos invités Christian Prouto, Raphaël Steinville, Lucas Jakubowicz et Nathan Devers.
00:48:00 A tout de suite sur CNews.
00:48:07 Toujours en direct sur le plateau de 180 minutes info sur CNews.
00:48:11 Évidemment avec nos invités Christian Prouto, Raphaël Steinville, Lucas Jakubowicz et Nathan Devers.
00:48:16 Gérald Darmanin était à Calais aujourd'hui. Il s'est entretenu avec la maire de la commune.
00:48:21 Il a voulu montrer évidemment l'importance de la loi immigration.
00:48:24 Il en a profité également pour saluer et féliciter des policiers.
00:48:29 On vous retrouve sur place et en direct. Tanguy Hamon pour nous raconter la journée à Calais du ministre de l'Intérieur.
00:48:36 Oui, le ministre de l'Intérieur a félicité les forces de l'ordre.
00:48:42 Grâce à eux, près de 16.000 migrants au moins ont réussi à traverser la Manche par rapport à l'an dernier.
00:48:47 Un taux d'interception des embarcations de 60%.
00:48:51 Mais le travail n'est évidemment pas fini.
00:48:53 Il reste encore énormément de migrants qui tentent quotidiennement de traverser la Manche.
00:48:57 Nous en avons vu un grand nombre d'ailleurs en parcourant les rues de Calais aujourd'hui.
00:49:02 Le travail des forces de l'ordre reste donc encore très difficile.
00:49:05 Ils sont déployés 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, dans les terres, sur les plages, sur la mer.
00:49:11 Ils sont parfois agressés par les migrants.
00:49:13 Plusieurs policiers et gendarmes blessés au cours de leur mission ont d'ailleurs été décorés cet après-midi par Gérald Darmanin.
00:49:19 Le ministre de l'Intérieur qui a d'ailleurs demandé à aller encore plus loin dans cette lutte contre l'immigration.
00:49:25 Il a demandé à ce que l'on criminalise les passeurs grâce à la loi immigration
00:49:29 pour qu'ils écopent de peines de prison beaucoup plus lourdes qu'actuellement lorsqu'ils passent face à la justice.
00:49:36 Le but est également d'améliorer la vie des habitants de Calais et de sa région
00:49:41 qui subissent les violences et les incivilités des migrants et des passeurs quotidiennement.
00:49:46 Tanguy Hamon en direct de Calais avec Laurence Sellerier pour les images.
00:49:50 On va évoquer évidemment la loi immigration dans quelques instants.
00:49:52 D'ailleurs on entendra Gérald Darmanin qui s'est exprimé, qui continue à faire le VRP de sa loi.
00:49:58 Il y a évidemment l'aspect politique avec notamment les LR à convaincre pour cette loi
00:50:04 qui a donc été rejetée lundi à l'Assemblée Nationale, vous le savez en tout cas par son texte.
00:50:09 Mais d'abord juste un petit mot Raphaël Stainville sur la situation à Calais
00:50:13 qui semble être l'un des épicentres de l'immigration avec la présence depuis très longtemps de nombreux migrants.
00:50:18 Et malgré les efforts de la police, malgré les efforts du ministère de l'Intérieur, on n'a pas de solution véritablement.
00:50:25 Mais le cas de Calais est très intéressant, il est même assez ubueste parce que d'un côté on a la France
00:50:32 qui affiche sa volonté de mieux contrôler son immigration et qui à Calais finalement empêche ces migrants
00:50:40 qui ne rêvent que d'une chose que de partir en Grande-Bretagne d'y parvenir.
00:50:44 Donc on est incapable de contenir ceux qui arrivent, en revanche on garde ceux qui sont déjà là.
00:50:49 Et d'ailleurs c'est même l'objet d'un accord qui a été signé entre la France et la Grande-Bretagne en mars 2023
00:50:54 où en échange de 543 millions versés par la Grande-Bretagne à la France, la France s'engage à tout faire
00:51:02 pour que ces migrants ne parviennent pas à rejoindre les côtes anglaises.
00:51:06 Donc c'est là l'espèce de paradoxe, on voit que certes les policiers se montent assez efficaces
00:51:13 dans leur manière d'empêcher ces candidats à la Grande-Bretagne de partir
00:51:20 mais la question c'est comment on fait pour que ces exilés, ces clandestins repartent d'où ils sont arrivés.
00:51:27 D'où l'intérêt Nathan Devers pour Gérald Darmanin d'être sur le terrain et à Calais notamment
00:51:32 qui je le disais est un épissant, c'est pas le seul, il y a la frontière aussi entre la France et l'Italie
00:51:36 où il y a de nombreux migrants qui passent d'un pays à l'autre en effet.
00:51:41 Ces migrants du côté de Calais, Gérald Darmanin a voulu peut-être les pointer du doigt
00:51:45 d'où l'importance de faire passer sa loi en tout cas, ce sont les propos qu'il a voulu tenir aujourd'hui.
00:51:52 L'intérêt en termes de communication en effet on le voit et il est flagrant
00:51:55 mais comme le disait Raphaël le mot "ubuesque" est bien trouvé pour désigner ce qui se passe à Calais
00:51:59 et qui n'est pas ancien. Il y avait déjà un film de Yann Moix en 2019 qui s'appelait "Re-Calais"
00:52:04 et qui décrivait très très bien l'absurdité totale d'une situation où personne n'était content
00:52:10 puisque les exilés aspirent à partir en Angleterre, ils ne veulent pas rester en France
00:52:16 en tout cas ceux qui vont à Calais et qui transitent par Calais.
00:52:19 L'Angleterre a signé des sortes d'accords extrêmement égoïstes et même avant 2023
00:52:24 où elle demande en fait à la France de faire le travail de garde-frontière pour elle
00:52:28 et en fait la question qu'on peut se poser à mon avis face à cela
00:52:31 c'est est-ce que ce problème de Calais est l'affaire du ministre de l'Intérieur ?
00:52:35 Il me semble au contraire que tout dans ce problème relève de la politique extérieure
00:52:39 c'est-à-dire des relations avec l'Angleterre.
00:52:41 Là il y a vraiment une diplomatie, on pourrait revenir sur la place de l'Angleterre
00:52:45 de manière beaucoup plus générale dans le projet européen
00:52:48 où dès le début il y a une forme d'égoïsme fondamentale de la part de la politique anglaise
00:52:52 vis-à-vis du projet européen, égoïsme ensuite confirmé par le Brexit
00:52:56 dont les Anglais eux-mêmes aujourd'hui prennent conscience des écueils
00:53:00 et politique extérieure aussi par rapport aux pays de provenance.
00:53:04 Quand on interroge les exilés en question, ils ne sont pas partis
00:53:07 parce qu'ils étaient très heureux et parce qu'ils avaient envie d'aller faire des vacances.
00:53:11 Ils sont partis parce que, si vous voulez, ils n'avaient plus de perspective de vie
00:53:14 dans le pays où ils avaient grandi, qui était leur terre natale
00:53:17 et ces départs sont des déchirements.
00:53:19 Donc il me semble que faire peser la question migratoire sur le ministre de l'Intérieur
00:53:23 c'est une absurdité profonde, évidemment, qui a des fins de communication.
00:53:26 Je suis faussement naïf en disant cela.
00:53:28 Dans quelques instants, très vraisemblablement, nous écouterons Emmanuel Macron
00:53:31 qui va peut-être s'exprimer sur cette thématique en direct de Bruxelles
00:53:34 mais d'abord Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur qui était présent à Calais
00:53:37 et qui a bien insisté sur le fait que sa loi immigration doit passer.
00:53:42 Écoutez.
00:53:43 Ce qu'il faut c'est que nous ayons un texte.
00:53:45 Nous ayons des mesures qui luttent contre l'immigration irrégulière,
00:53:48 qui luttent contre les passeurs, qui luttent contre les délinquants étrangers
00:53:51 parce que si nous ne les avons pas, je pense que les Français se diraient légitimement
00:53:55 que les responsables politiques à Paris ne se rendent pas compte
00:53:59 de ce qu'ils vivent dans la vraie vie et avec les vrais gens.
00:54:01 Voilà, et donc je pense qu'il est de la responsabilité de tous.
00:54:04 Chacun doit faire un pas.
00:54:05 Nous avons pris acte de la motion de rejet.
00:54:07 Nous regrettons qu'on n'ait pas eu le temps de discuter de cette question
00:54:10 très importante à l'Assemblée nationale.
00:54:12 Chacun en convient, je me suis déjà exprimé, mais maintenant que c'est fait,
00:54:15 le gouvernement a pris une responsabilité.
00:54:17 Il a tendu la main aux Républicains puisqu'il a dit
00:54:19 "On va prendre le texte du Sénat et on va l'étudier en commission mixte par hectare".
00:54:22 Nous aurions pu retirer ce texte.
00:54:24 Ce n'est pas le choix qu'a fait le président de la République.
00:54:26 Gérald Darmanin, Lucas Jakubowicz qui est sous pression, qui joue gros
00:54:30 mais qui fait comme si.
00:54:31 Il continue à assumer véritablement depuis qu'il a obtenu de nouveau
00:54:35 la confiance d'Emmanuel Macron.
00:54:37 D'abord, il n'a jamais perdu la confiance, il l'a toujours eue.
00:54:40 Il a présenté sa démission tout de même.
00:54:41 Il a présenté, mais on sait très bien que c'est un numéro de communication
00:54:44 que la démission serait refusée.
00:54:46 Et là, tout le monde dit que Gérald Darmanin est affaibli.
00:54:49 Mais en réalité, là, il joue sur du velours.
00:54:51 C'est-à-dire qu'il va défendre une loi qui est portée par l'opinion publique,
00:54:55 notamment l'opinion publique de droite,
00:54:57 qui ne comprend pas pourquoi les élus LR et peut-être Assemblement National
00:55:01 se sont opposés pour des raisons de politique politicienne
00:55:04 à un texte qui correspond à leur idéologie.
00:55:07 C'est d'ailleurs exactement ce qui s'est passé quand il y a eu le veto
00:55:10 pour la réforme des retraites, où les électeurs de droite étaient favorables
00:55:13 à l'allongement de durée de cotisation.
00:55:16 C'était d'ailleurs dans le programme de Valérie Pécresse.
00:55:19 Et encore une fois, le gouvernement avait joué sur du velours.
00:55:22 Je voulais juste rebondir à un point que mentionnait Nathan tout à l'heure,
00:55:25 que je trouve très intéressant, en question des migrants.
00:55:28 Les migrants, c'est avant tout, et c'est très cynique,
00:55:31 une arme de négociation diplomatique.
00:55:33 Souvenez-vous des migrants à Calais.
00:55:35 Pendant le Brexit, il y avait des négociations entre l'Union Européenne
00:55:38 et la Grande-Bretagne sur des droits de pêche.
00:55:41 Et la France était sur le papier perdante.
00:55:43 Et le gouvernement, à l'époque, avait dit, en gros, je schématise,
00:55:46 mais si vous, les Anglais, vous n'acceptez pas nos conditions
00:55:50 en matière de pêche, on va lâcher les migrants.
00:55:53 Et le gouvernement de Ghane avait fait pareil dans ses négociations avec l'Union Européenne.
00:55:56 Depuis des décennies, les migrants sont, entre guillemets,
00:55:59 une arme de pression diplomatique.
00:56:01 Est-ce que la situation de Calais, Christian Proutot,
00:56:04 est l'exemple type au cœur de la loi immigration de Gérald Darmanin ?
00:56:09 Non. Alors, non. Non, non.
00:56:12 Je crois que c'est, bien sûr, c'est le bouton au bout du nez,
00:56:17 mais c'est pas au cœur.
00:56:20 C'est un des éléments, et d'ailleurs, Nathan l'a très bien résumé,
00:56:23 d'une situation qui va beaucoup plus loin que simplement le problème de l'immigration
00:56:28 tel que l'on pourrait le voir, puisque de toute façon,
00:56:31 c'est qu'ils veulent pas rester chez nous.
00:56:33 C'est que du transit.
00:56:35 Et c'est là où, d'ailleurs, je m'étonne que le ministre de l'Intérieur
00:56:39 n'ait pas souligné une chose, refaire un texte pour dire
00:56:43 que les passeurs sont des gens insupportables,
00:56:47 mais il y a un moyen très simple, c'est la qualification de leur acte.
00:56:50 C'est du trafic d'êtres humains.
00:56:52 Et là, c'est plus du tout la même peine.
00:56:54 C'est beaucoup plus lourd.
00:56:56 Alors, ne pas considérer que des gens qui font payer des gens
00:56:59 qui déjà ont sorti tout ce qu'ils avaient pu avoir comme sous
00:57:03 pour espérer un avenir meilleur en Grande-Bretagne,
00:57:06 le payent à des escrocs qui sont le point de passage obligé,
00:57:13 et dire que c'est pas du trafic d'êtres humains,
00:57:15 c'est qu'il y a quelque chose qui me laisse surréaliste
00:57:17 dans la qualification au moment où on les intercepte.
00:57:19 Donc, comme d'habitude, je ne suis pas persuadé
00:57:22 qu'il y a besoin d'un nouveau texte.
00:57:24 Utilisons les textes qu'il y a en place et tapons comme il faut taper.
00:57:27 Et il faut appliquer la loi qu'on concrètement a fait le samedi.
00:57:30 Je ne suis pas d'accord du tout avec ce qu'il y a pu être dit,
00:57:33 notamment par Lucas, expliquant que Gérald Darmanin joue sur du velours.
00:57:37 Il joue sur du velours si le simple fait d'avoir un texte,
00:57:40 de présenter un texte et de le faire voter,
00:57:42 suffit à régler le problème de l'immigration.
00:57:44 Le problème, c'est que certes, ce texte,
00:57:46 celui qui était, même celui du Sénat,
00:57:48 qui est une version durcie de celui que portait Gérald Darmanin,
00:57:53 ne suffit pas à régler tous les problèmes.
00:57:55 Loin de là, il en est empêché quasiment à tous les stades, à tous les niveaux.
00:57:59 Le cas le plus récent, c'est le cas de cet Ouzbek,
00:58:03 que Gérald Darmanin, à grand renfort de communication,
00:58:06 nous explique qu'il l'a expulsé dans son pays,
00:58:08 il était radicalisé,
00:58:10 mais que la CEDH et le Conseil d'État
00:58:17 demandent à la France de le reprendre
00:58:20 sous peine d'une amende de 300 euros par jour.
00:58:22 Donc, il est empêché partout et tout le temps.
00:58:24 Ce n'est pas une loi ordinaire qui va changer les choses,
00:58:26 c'est une loi constitutionnelle qui permettrait,
00:58:29 à la rigueur, à la France, de retrouver une vraie politique migratoire.
00:58:33 Aujourd'hui, on peut se gargariser en disant,
00:58:35 certes, on va avoir peut-être un nouveau texte de loi,
00:58:37 ce texte de loi n'apportera que des abominations à la marge.
00:58:41 Et le texte de loi, surtout, puisque Gérald Darmanin ne cesse de le marteler,
00:58:44 il doit aider les Français,
00:58:47 venir au secours des Français en matière d'immigration.
00:58:50 Il est fait pour les Français, mais on a plutôt le sentiment
00:58:52 qu'il s'agit de politique politicienne,
00:58:54 aussi avec, et je vais vous céder la parole dans quelques instants,
00:58:57 Lucas Jakubowicz, mais de la politique politicienne
00:59:00 avec le choix des partis, notamment, de réfuter la loi.
00:59:04 Écoutez ce qu'a dit Gérald Darmanin à ce sujet-là,
00:59:06 si la loi immigration ne passe pas,
00:59:08 eh bien, il y aura des réjouissances, vous allez l'entendre,
00:59:11 pour le Rassemblement National.
00:59:13 Et ce message, c'est celui d'un ministre de l'Intérieur
00:59:17 qui, vous savez, aime sa région, aime les policiers et les gendarmes,
00:59:22 aime le débat politique. La politique, c'est l'endurance,
00:59:25 et c'est aussi d'essayer de convaincre que ce qu'il faut,
00:59:27 c'est des mesures pour les Français.
00:59:29 Et je crois qu'il y a un avantage avec ce qu'on disait
00:59:32 avec Madame Bouchard dans notre vie politique,
00:59:34 c'est que nous sommes gaullistes.
00:59:35 Et le gaullisme, bien sûr, il y a différentes écoles,
00:59:38 mais c'est d'abord l'intérêt général.
00:59:40 Je pense que l'intérêt général des Français et de la France,
00:59:43 c'est que nous ayons des mesures très fermes et très rapides
00:59:46 pour lutter contre l'immigration irrégulière,
00:59:48 sinon, la réjouissance sera du côté du Rassemblement National.
00:59:51 Pierre Danslejardin du Rassemblement National,
00:59:54 qui a beaucoup oeuvré, justement, pour que cette loi,
00:59:56 ce texte en tout cas, soit retoqué, Lucas Jakubowicz.
00:59:58 Oui, juste pour répondre brièvement à Raphaël,
01:00:00 quand je disais que Gérald Darmanin jouait sur du velours,
01:00:04 c'était en termes de politique politicienne,
01:00:06 ce n'était pas sur le fond du texte.
01:00:08 Le fond du texte, je crois qu'on est tous d'accord,
01:00:10 que la loi passe ou pas, que ce soit la version dure ou pas dure,
01:00:13 il n'y a pas grand-chose qui va changer.
01:00:15 Des lois sur l'immigration, on en a plein.
01:00:17 On a des lois qui sont supposées déjà expulser les délinquants.
01:00:20 Je vous rappelle juste le chiffre d'EQTF,
01:00:22 il y a seulement 10% des EQTF qui sont vraiment exécutés.
01:00:26 On peut faire toutes les lois du monde,
01:00:28 mais ce problème-là, il n'est pas résolu,
01:00:30 ça ne changera pas grand-chose, si vous voulez.
01:00:32 N'attendons vers le débat politique, finalement,
01:00:35 parce que Gérald Darmanin l'a encore dit,
01:00:37 on vient de l'entendre, cette loi, elle est faite pour les Français,
01:00:40 mais est-ce que véritablement, tous les partis,
01:00:42 quels qu'ils soient, pensent vraiment concrètement aux Français,
01:00:45 quand ils sont en train de réfuter cette loi
01:00:48 ou quand ils sont en train de la négocier ?
01:00:51 Je ne sais pas très bien ce que ça veut dire ici,
01:00:54 penser aux Français.
01:00:56 De Gaulle, justement, faisait la distinction tout le temps
01:00:58 entre ce qu'il appelait la France et ce qu'il appelait les Français.
01:01:00 Et toute la pensée politique du général De Gaulle
01:01:02 repose sur cette distinction que les politiques actuelles
01:01:05 font de moins en moins.
01:01:06 Et ce qu'ils appellent l'intérêt général de la France,
01:01:08 souvent, c'est quelle opinion est majoritaire
01:01:11 dans les sondages auprès des Français.
01:01:13 Ce n'est pas une attitude extrêmement gaulliste.
01:01:15 Et De Gaulle n'était pas toujours, on l'oublie,
01:01:17 mais n'était pas toujours très populaire
01:01:19 et pas dans toutes les catégories de la société.
01:01:21 Il y a eu des moments où il a traversé
01:01:23 des grandes vagues d'impopularité.
01:01:25 Je veux revenir sur un point, sur cette idée
01:01:27 que cette loi, elle ne change rien.
01:01:29 Peut-être, évidemment, que ce n'est pas
01:01:31 une révolution copernicienne,
01:01:33 et ça, je pense que tout le monde serait d'accord,
01:01:35 mais il y a des choses qui changent.
01:01:36 Je vais vous donner un exemple très concret.
01:01:37 Aujourd'hui, quand quelqu'un demande le droit d'asile,
01:01:39 s'il est débouté, il a un certain nombre de recours.
01:01:41 Et il peut notamment passer une audience
01:01:43 qui est faite devant trois juges.
01:01:45 Pourquoi trois juges ?
01:01:46 Parce que c'est élémentaire dans le droit,
01:01:48 mais quand vous avez un seul juge,
01:01:50 étant donné que les juges sont des êtres humains,
01:01:52 ils peuvent avoir des biais.
01:01:53 Des biais collectifs, des biais liés à l'heure de leur repas.
01:01:56 Et donc, ça va influencer subjectivement
01:01:58 la décision qu'ils vont prendre.
01:02:00 Donc, on disait trois juges, comme ça,
01:02:02 l'audience de recours au droit d'asile,
01:02:04 elle était plus rigoureuse, si vous voulez.
01:02:06 Et là, dans cette loi, par exemple,
01:02:08 vous avez cette idée qu'on passe de trois juges à un juge.
01:02:10 Donc, ce qui est vraiment comme effet,
01:02:12 ça va avoir nécessairement comme conséquence
01:02:15 d'augmenter le nombre de jugements
01:02:19 qui vont être faits avec des biais cognitifs,
01:02:21 individuels, subjectifs.
01:02:22 Donc, ça, par exemple, c'est un élément,
01:02:24 je vous prends volontairement un point de détail,
01:02:25 mais parce qu'à mon avis, il faut être concret,
01:02:26 où cette loi, à mon avis, elle va vraiment
01:02:28 dans la mauvaise direction.
01:02:29 Et il y aurait juste un dernier élément
01:02:30 de réflexion ou de questionnement.
01:02:31 Quand Gérald Darmanin nous dit
01:02:33 qu'il veut lutter contre le Rassemblement National,
01:02:35 faire en sorte qu'il ne se réjouisse pas,
01:02:37 il applique la méthode que Nicolas Sarkozy
01:02:39 avait appliquée lui aussi, avant,
01:02:41 quand il était au ministère de l'Intérieur,
01:02:43 qu'on pourrait appeler la méthode de l'aspirateur,
01:02:44 théorisée par Patrick Buisson.
01:02:46 Enfin, on reprend les idées du Rassemblement National,
01:02:48 comme ça, on aspire les voix,
01:02:49 on est un tout petit peu plus...
01:02:50 Enfin, on est un peu plus modérés,
01:02:51 on est plus modérés,
01:02:52 mais on reprend la même tendance
01:02:54 et on estime que ça va faire baisser
01:02:55 le Rassemblement National.
01:02:56 Peut-être qu'à court terme, ça marche,
01:02:57 mais à long terme, il me semble au contraire
01:02:59 que ça présente le risque, objectivement,
01:03:02 de servir presque de marche-pied
01:03:04 à la politique du Rassemblement.
01:03:05 – Mais ce texte de loi, Lucas Jacubovis,
01:03:06 les Français le comprennent-ils vraiment ?
01:03:09 Les politiques, les députés notamment,
01:03:11 qui se penchent sur ce texte à l'Assemblée Nationale,
01:03:14 le comprennent-ils vraiment ?
01:03:16 Le connaissent-ils de manière exhaustive,
01:03:18 totale et complète ?
01:03:20 – Je ne veux pas parler à leur place,
01:03:21 mais j'espère que oui.
01:03:23 Mais en tout cas...
01:03:24 – Elle paraît tellement complexe.
01:03:26 – Elle paraît complexe,
01:03:27 mais si vous voulez, pour les Français,
01:03:28 quand on leur parle de l'immigration,
01:03:29 il y a plusieurs choses qui viennent à l'esprit.
01:03:30 Il y a par exemple, diminuer les flux,
01:03:32 ou les laisser tels quels,
01:03:34 si on prône par exemple la créolisation de la société.
01:03:36 Pour les Français qui, entre guillemets,
01:03:38 réclament une réduction des flux migratoires,
01:03:41 la loi, effectivement, ne propose pas grand-chose.
01:03:44 Et ça s'explique aussi, là je vais reprendre
01:03:46 la métaphore de Nathan sur l'aspirateur,
01:03:48 c'est qu'effectivement, Nicolas Sarkozy
01:03:50 avait une espèce d'aspirateur
01:03:52 pour essayer de siphonner les voix de l'extrême droite.
01:03:54 Le problème de la Macronie,
01:03:55 c'est qu'ils sont centrales sur l'échiquier politique,
01:03:57 ils ont un double aspirateur.
01:03:59 Ils vont essayer à la fois d'aspirer des voix de LR,
01:04:01 de la droite, mais en même temps,
01:04:03 ils ont quand même envie d'aspirer les reliquats
01:04:05 de la social-démocratie, d'où l'idée par exemple
01:04:07 de régularisation pour les métiers en tension,
01:04:09 qui de facto, en fait, va augmenter les flux migratoires.
01:04:12 Donc c'est vrai que le gouvernement est un peu coincé,
01:04:14 la Macronie est un peu coincée, c'est comme au jeu de go,
01:04:16 vous savez, vous avez trois positions,
01:04:18 et la position centrale est systématiquement la perdante.
01:04:21 Là, c'est ce qui est en train d'expérimenter le gouvernement.
01:04:24 - Raphaël Stainville, si la loi ne passe pas,
01:04:26 va-t-il y avoir une implosion du gouvernement ?
01:04:28 Un séisme politique ?
01:04:30 Gérald Darmanin qui pourrait d'ailleurs
01:04:32 démissionner de nouveau ?
01:04:34 Ou est-ce qu'il pourrait y avoir
01:04:36 une décision du président de la République
01:04:38 qu'on attend pour l'instant, qui s'exprime à Bruxelles
01:04:40 et qui va peut-être dire quelques mots
01:04:42 sur cette loi immigration ?
01:04:43 - Disons, ça serait le révélateur de ce qui est latent
01:04:45 depuis plusieurs mois et depuis qu'on a une assemblée
01:04:48 où la majorité ne dispose plus d'une majorité absolue.
01:04:51 C'est que sur les textes les plus importants,
01:04:54 la possibilité de pouvoir s'accorder,
01:04:56 de trouver une majorité pour pouvoir passer les textes
01:04:58 en dehors de l'usage du 49-3 est impossible.
01:05:02 Donc c'est une majorité empêchée,
01:05:04 un gouvernement empêché, un président empêché,
01:05:07 et donc qui peut continuer à durer.
01:05:10 Rien dans la Constitution ne les oblige
01:05:12 à renoncer à leur mandat,
01:05:15 mais pour un exercice totalement inefficace
01:05:20 de leur ministère ou de leur mandat pour les députés.
01:05:24 Donc c'est ça, c'est le risque,
01:05:26 c'est une sorte de paralysie,
01:05:28 tout en maintenant les apparences
01:05:30 d'une démocratie qui fonctionne,
01:05:32 parce que rien légalement ne les empêche à démissionner.
01:05:34 - Mais force est de constater, Christian Proutaud,
01:05:36 que tout le gouvernement pour l'instant fait bloc
01:05:38 derrière Gérald Darmanin, derrière cette loi.
01:05:41 Il y a un risque politique qui est pris
01:05:43 par l'ensemble du gouvernement,
01:05:45 même le président directement.
01:05:47 - Non mais on est tout à fait d'accord,
01:05:49 mais tout le monde doit reconnaître
01:05:51 que c'est eux-mêmes qui se sont mis dans ce piège.
01:05:53 Tout le monde, les oppositions ont réclamé une loi,
01:05:56 certains pour ne pas avoir de loi,
01:05:58 d'autres pour en avoir une plus forte,
01:06:00 mais au bout du compte, personne ne leur demandait.
01:06:02 Quand on regarde les aspirations des Français,
01:06:05 on s'aperçoit que le programme de l'immigration,
01:06:07 ce n'est pas leur problématique initiale,
01:06:11 mais c'est une problématique politique importante.
01:06:13 - C'est l'une des problématiques qui revient le plus
01:06:17 dans les sondages, dans les priorités des Français.
01:06:19 - Ce n'est pas la première dans l'ordre des préoccupations.
01:06:22 - Vous pouvez faire la santé, mais la santé...
01:06:24 - C'est bien pour ça d'ailleurs que ça attire
01:06:26 beaucoup de gens autour de ce problème de l'immigration
01:06:29 pour essayer de l'utiliser politiquement,
01:06:31 en se disant "nous on va faire ça".
01:06:34 Mais sinon, honnêtement, je pense que les gens
01:06:37 s'intéressent d'abord à ce qui se passe chez eux.
01:06:39 Et l'immigration, je pense qu'avec Nathan
01:06:43 et l'analyse qu'il a faite tout à l'heure,
01:06:45 me convient parfaitement.
01:06:47 Je pense que c'est plus un problème de politique entre eux,
01:06:50 c'est politico-politicien,
01:06:52 qu'un vrai problème au niveau des Français.
01:06:56 Les Français ont d'autres préoccupations.
01:06:58 Après, on peut effectivement dire
01:07:00 qu'il faut prendre la marche au-dessus
01:07:02 et qu'il faut les protéger malgré eux-mêmes,
01:07:04 et se dire qu'effectivement, il y a une problématique.
01:07:07 Mais ce qui me paraît étonnant, c'est de voir que par exemple,
01:07:10 quand vous voyez que Mélanie en avait fait son programme
01:07:13 et qu'elle va annoncer qu'elle va avoir 450 000 étrangers
01:07:16 parce qu'elle a des problèmes de flux tendus
01:07:19 au niveau de l'emploi, pour 2024-2025,
01:07:25 c'est étonnant, c'est quand même un gouvernement
01:07:28 de droite qui était vraiment à droite.
01:07:30 Ce qui prouve bien que la manière dont on gère
01:07:33 le problème de l'immigration est plus un problème de ressenti
01:07:36 au niveau d'une certaine forme de politique
01:07:39 qu'au niveau d'une nécessité par rapport à une économie
01:07:43 et un fonctionnement d'un État.
01:07:45 Oui, mais l'immigration, Lucas Jokubowitz,
01:07:47 est-elle vraiment l'une des priorités,
01:07:49 peut-être pas la principale, comme le disait Christian Proutaud,
01:07:51 mais l'une des priorités des Français ?
01:07:53 On le constate, notamment quand on demande,
01:07:55 on recense les Français, on leur demande
01:07:57 s'ils seraient prêts à participer à un référendum,
01:08:00 notamment, parce qu'on leur donne la parole
01:08:02 et qu'ils puissent donner leur avis
01:08:04 dans le cadre de l'immigration.
01:08:06 Ils ont des avis très tranchés, très directs
01:08:08 et très simplistes, finalement, qui ne rentrent pas
01:08:10 forcément dans la complexité du cadre de cette loi.
01:08:12 En fait, il y a deux choses.
01:08:14 Est-ce que l'immigration, c'est quelque chose de prioritaire
01:08:16 pour l'opinion publique, quand on regarde les sondages ?
01:08:18 De facto, non.
01:08:20 Ensuite, quand on demande aux Français,
01:08:22 est-ce que vous pensez qu'il y a, par exemple,
01:08:24 trop d'immigrants en France, qu'on doit réduire les flux, etc. ?
01:08:26 Là, on voit que la majorité de la population,
01:08:28 y compris à gauche, est pour une réduction des flux.
01:08:31 Alors, après, effectivement, pourquoi ça coince ?
01:08:33 Il y a des histoires de droit de l'homme,
01:08:35 de loi supranationale à respecter, mais alors...
01:08:37 Par exemple, dans le cadre de cette loi immigration,
01:08:39 il y a quelque chose de très bête,
01:08:41 mais que je n'ai jamais entendu à la télé ou à la radio,
01:08:43 mais moi, que je trouve très important et clé,
01:08:45 c'est le problème que LR ne soutienne pas le projet.
01:08:47 Et en fait, ils ne soutiennent pas le projet
01:08:49 parce que, si vous voulez, la politique, c'est avant tout
01:08:51 des histoires humaines.
01:08:53 Et le gros problème du gouvernement actuel, en fait,
01:08:55 c'est la date des législatives de 2022.
01:08:57 Qu'est-ce qui s'est passé en 2022 ?
01:08:59 Vous vous souvenez que, quand la Macronie a fait des investitures,
01:09:01 ils ont mis des candidats macronistes
01:09:03 dans toutes les circonscriptions, y compris...
01:09:05 - Pardon, Lucas, c'est pas du tout le sujet.
01:09:07 - Si LR ne soutient pas ce projet,
01:09:09 c'est qu'il considère que cette loi technique
01:09:11 ne résout pas les problèmes
01:09:13 et l'immigration dans sa matrice.
01:09:15 Et en revanche, il aurait fallu,
01:09:17 et c'est pour ça qu'il plaide pour ça...
01:09:19 - Je vous interromps. Emmanuel Macron...
01:09:21 - ...dans la loi constitutionnelle.
01:09:23 - Emmanuel Macron à Bruxelles,
01:09:25 qui évoque la loi immigration, justement, en direct.
01:09:27 On l'écoute.
01:09:29 - Vous n'avez pas la garantie du soutien
01:09:31 de votre majorité sur ce texte.
01:09:33 La faute à qui ? La vôtre ?
01:09:35 Celle de la Première ministre, celle du ministre de l'Intérieur ?
01:09:37 Garde-t-il votre confiance aujourd'hui ?
01:09:39 - D'abord, j'ai toujours défendu
01:09:41 l'article 49.3 et l'utilisation
01:09:43 des textes de la Constitution
01:09:45 parce que je pense que c'est une bonne chose.
01:09:47 Maintenant, il y a des contextes, et c'est simple.
01:09:49 Le jeu des oppositions,
01:09:51 et je veux ici dire l'immense responsabilité
01:09:53 qu'ont prises
01:09:55 deux forces historiques de gouvernement,
01:09:57 je dis "historique" parce qu'elles ont décidé de ne plus l'être
01:09:59 en ne venant pas en rencontre de Saint-Denis,
01:10:01 en faisant le choix de voter avec la France insoumise
01:10:03 et le Rassemblement national,
01:10:05 le Parti socialiste et les Républicains ont décidé de se joindre.
01:10:07 Et donc de refuser tout dialogue.
01:10:09 Il est aussi vrai
01:10:11 que j'ai assumé l'utilisation de l'article 49.3
01:10:13 pour le vote final sur une loi des retraites
01:10:15 qui a été l'une des plus débattues de la Ve.
01:10:17 Ce ne serait pas sérieux
01:10:19 de passer un texte sensible en 49.3
01:10:21 alors que les oppositions
01:10:23 ont tout fait pour qu'il n'y ait pas de débat.
01:10:25 Vous voyez, j'essaie d'être cohérent, moi.
01:10:27 En tout cas, je pense que ça a été un jeu
01:10:29 d'obstruction et de refus de dialogue
01:10:31 que les Français ne peuvent pas comprendre.
01:10:33 Moi, je ne comprends pas non plus.
01:10:35 Parce qu'on peut être d'accord ou pas d'accord,
01:10:37 mais je trouve que c'est bizarre de ne pas dialoguer.
01:10:39 Maintenant, moi, je suis pour le résultat
01:10:41 et le pragmatisme.
01:10:43 Notre pays a besoin d'améliorer ses règles
01:10:45 pour mieux lutter contre
01:10:47 l'immigration illégale,
01:10:49 les trafiquants, au fond,
01:10:51 tous ceux qui profitent de la misère du monde
01:10:53 et qui affaiblissent notre système
01:10:55 en mettant trop de pression sur lui.
01:10:57 Et donc, nous avons besoin d'améliorer nos règles.
01:10:59 D'ailleurs, les Français plébiscitent
01:11:01 les éléments clés
01:11:03 qui sont dans le projet du gouvernement.
01:11:05 C'est pourquoi j'ai demandé à la Première ministre,
01:11:07 au ministre de l'Intérieur, à l'ensemble des forces
01:11:09 de finaliser dans les prochains jours
01:11:11 un dialogue et d'essayer d'avoir
01:11:13 une commission mixte paritaire
01:11:15 qui permettra ensuite d'aller au vote.
01:11:17 Et puis, j'en tirerai les conséquences,
01:11:19 je ne vais pas faire le travail du gouvernement et du Parlement
01:11:21 ou faire de la politique fiction.
01:11:23 Ce que je sais, c'est qu'il y a un gouvernement
01:11:25 qui est au travail,
01:11:27 un ministre qui n'a pas ménagé sa peine,
01:11:29 une majorité qui ne s'est jamais divisée,
01:11:31 jamais, sur ce texte, comme sur les précédents,
01:11:33 et c'est une grande force,
01:11:35 et un travail qui est en cours.
01:11:37 Donc, il faut laisser le travail se faire
01:11:39 et qui a su engager des vraies discussions
01:11:41 avec sa majorité,
01:11:43 mais aussi avec les forces d'opposition
01:11:45 qui ont été prêtes à revenir
01:11:47 pour trouver un dialogue et un compromis.
01:11:49 Donc, voilà, je suis favorable
01:11:51 à ce qu'un compromis intelligent soit trouvé
01:11:53 au service de l'intérêt général et du pays,
01:11:55 et qu'il nous permette d'avoir
01:11:57 un texte qui améliore
01:11:59 notre fonctionnement commun et permet
01:12:01 de mieux protéger les Français.
01:12:03 C'est ça qui m'importe, et c'est ça dont je suis le garant.
01:12:05 Je rappellerai, par ailleurs,
01:12:07 qu'il ne faut pas séparer ce que nous sommes en train de faire
01:12:09 en France de ce que nous avons bâti,
01:12:11 ce que nous sommes en train de finaliser en Européens,
01:12:13 parce que tout ça n'est qu'une chose,
01:12:15 mais la France, je le disais, est un pays d'arrivée secondaire,
01:12:17 et je veux insister sur le fait que
01:12:19 nous avons obtenu des résultats sous notre présidence
01:12:21 en améliorant
01:12:23 la protection de nos frontières extérieures,
01:12:25 le lien avec les pays d'origine et de transit,
01:12:27 et surtout en ayant des règles
01:12:29 plus rigoureuses
01:12:31 afin de lutter contre les mouvements secondaires
01:12:33 et donc mieux nous protéger.
01:12:35 C'est exactement ça que nous voulons, dans les prochains jours et prochaines semaines,
01:12:37 finaliser au niveau européen.
01:12:39 C'est au moins aussi important que la loi que nous passons.
01:12:41 - Question pour Jean Quatremer de Libération.
01:12:43 - Voilà, on revient ici en direct
01:12:45 sur le plateau de CNews.
01:12:47 On voulait absolument entendre la réponse
01:12:49 sur cette loi immigration,
01:12:51 sur notre thématique d'Emmanuel Macron,
01:12:53 et on l'a bien compris, Nathan Devers,
01:12:55 c'est aussi un débat avant tout politique.
01:12:57 Il dénonce ce blocage politique lundi
01:12:59 à l'Assemblée nationale,
01:13:01 et dit "moi, je suis cohérent",
01:13:03 comme sans doute l'ensemble des Français,
01:13:05 ce qui n'est pas le cas d'une grande majorité
01:13:07 de la classe politique.
01:13:09 - Déjà, ce n'est pas très sympathique qu'il ait interrompu
01:13:11 notre débat. On était en train de parler,
01:13:13 et il nous a quand même coupé la parole.
01:13:15 - Pour tout vous dire, on a prolongé un tout petit peu le débat
01:13:17 pour arriver à la réponse d'Emmanuel Macron en direct.
01:13:19 C'est la magie de la télévision.
01:13:21 - Non, mais sur le fond, je suis d'accord avec vous
01:13:23 quand vous replacez ça dans la perspective des législatives.
01:13:25 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, là, il parle de cohérence,
01:13:27 mais c'est vrai que ce qu'il a fait pendant
01:13:29 la loi à retraite, où il assume
01:13:31 son 49-3, ce n'était pas l'incarnation
01:13:33 la plus absolue du désir de dialogue,
01:13:35 même si c'est parfaitement légal et parfaitement constitutionnel
01:13:37 que d'utiliser le 49-3 pour faire passer une loi,
01:13:39 on n'était pas dans un moment de grande concertation.
01:13:41 Donc là, on voit bien une situation où,
01:13:43 de toutes les manières, le dialogue démocratique
01:13:45 est un peu détérioré par un retour
01:13:47 à quelque chose qui s'apparente
01:13:49 un peu à une situation de 4ème République
01:13:51 où le poids des partis pèse de plus en plus.
01:13:53 Mais j'aimerais juste revenir sur
01:13:55 quand même un paradoxe. C'est que
01:13:57 les gens qui a gauche, les députés qui a gauche,
01:13:59 ont voté contre cette loi,
01:14:01 l'ont fait parce qu'ils estimaient que cette loi
01:14:03 était trop à droite. Et en effet, je pense que
01:14:05 dans leur critique, il y avait un certain nombre d'éléments
01:14:07 qui étaient très importants. Mais
01:14:09 qu'est-ce que ça va avoir comme effet ?
01:14:11 Commission de mixe paritaire va encore plus droitiser
01:14:13 la loi. Et donc, si vous voulez, ils vont se retrouver
01:14:15 avec une loi qui va leur convenir encore moins.
01:14:17 Et là, il y a quand même un paradoxe. Dans une partie
01:14:19 de la gauche que je trouve intéressante,
01:14:21 c'est que normalement, la loi en politique, c'est la fameuse
01:14:23 phrase de Raymond Aron, c'est que la politique, c'est pas une
01:14:25 question de bien ou de mal, mais qu'à un moment, c'est des choix
01:14:27 qui se font selon des ordres de préférence, et qu'on essaye
01:14:29 de prendre ce qui est quand même le moins éloigné de soi.
01:14:31 Et que là, manifestement, les députés
01:14:33 de gauche qui ont fait le choix de s'opposer au débat
01:14:35 sur cette loi, ont préféré la perspective
01:14:37 du plus éloigné, et donc du plus
01:14:39 dangereux, que la perspective
01:14:41 du moins éloigné,
01:14:43 et donc d'une forme de compromis. Ça me
01:14:45 semble intéressant à relever quand même.
01:14:47 On reviendra un petit peu plus tard sur la loi
01:14:49 immigration. J'aimerais qu'on évoque aussi d'autres
01:14:51 thématiques. On sera d'ailleurs connecté
01:14:53 dans quelques instants avec le maire du 2e arrondissement
01:14:55 de Lyon, puisqu'on en vient à cette
01:14:57 vidéo d'agression ultra-violente
01:14:59 d'une adolescente dans cette ville
01:15:01 à Lyon, par trois autres jeunes filles
01:15:03 et une autre qui filme. C'est une
01:15:05 vidéo qui a été partagée
01:15:07 des millions de fois. Sandra Buisson du service
01:15:09 Police Justice de CNews nous a rejoint. Bonjour Sandra.
01:15:11 Qu'avez-vous à près au sujet de
01:15:13 cette affaire ? - Alors, il faut
01:15:15 savoir qu'actuellement, les quatre
01:15:17 jeunes filles qui sont suspectées d'avoir
01:15:19 participé en filmant ou en
01:15:21 portant des coups à l'agression
01:15:23 de cette adolescente de 13 ans et demi
01:15:25 le 10 octobre dernier, elles sont actuellement
01:15:27 entendues par les enquêteurs
01:15:29 sous le régime de la garde à vue. Les violences,
01:15:31 elles avaient été commises ce jour-là
01:15:33 dans le 9e arrondissement de Lyon.
01:15:35 Les jeunes filles avaient laissé la victime
01:15:37 sur place avant de partir.
01:15:39 Donc, c'était juste après les faits.
01:15:41 C'est suite à la diffusion de cette
01:15:43 vidéo à laquelle vous faites référence sur les réseaux
01:15:45 sociaux qu'une des suspectes,
01:15:47 âgée elle aussi de 13 ans et demi,
01:15:49 comme la victime, s'est présentée hier
01:15:51 soir au commissariat avec
01:15:53 sa mère. Elle a expliqué
01:15:55 qu'elle était sur les lieux au moment
01:15:57 des faits ce jour-là et que
01:15:59 depuis la mise en ligne de cette
01:16:01 vidéo, elle était l'objet de menaces
01:16:03 de mort sur les réseaux sociaux.
01:16:05 L'adolescente Roydecoux,
01:16:07 donc on le disait, elle a le même âge que cette suspecte,
01:16:09 elle a porté plainte deux jours
01:16:11 après l'agression, donc le 12 octobre.
01:16:13 Cette agression qui lui a occasionné
01:16:15 une journée dite "été".
01:16:17 L'enquête en cours, elle est ouverte
01:16:19 pour deux chefs, pour violences aggravées
01:16:21 et pour menaces de mort réitérées.
01:16:23 Voilà pour ces précisions.
01:16:25 Pierre Olivert, le maire du deuxième arrondissement
01:16:27 de Lyon est connecté en direct avec nous.
01:16:29 Merci d'avoir accepté notre invitation. En effet,
01:16:31 cette agression que décrit
01:16:33 Sandra Buisson s'est déroulée et elle a été
01:16:35 filmée sur le sol de
01:16:37 votre commune, de votre
01:16:39 arrondissement. D'abord, j'aimerais avoir une première
01:16:41 réaction. Est-ce que
01:16:43 on est là dans le cadre d'un quartier
01:16:45 dit sensible ou alors
01:16:47 y a-t-il des actes
01:16:49 de violences récurrents dans ce secteur,
01:16:51 dans ce quartier ?
01:16:53 Alors je précise, ça a été
01:16:55 pris dans le 9e arrondissement et pas dans
01:16:57 le deuxième. Mais oui,
01:16:59 on a souvent dans le 9e arrondissement
01:17:01 de gros problèmes de violences, de
01:17:03 règlements de comptes. Vous vous
01:17:05 souvenez peut-être de ces différentes
01:17:07 fusillades qu'il y avait eues à la Kalachnikov
01:17:09 dans le 9e arrondissement
01:17:11 et malheureusement, on le
01:17:13 voit, on a trop de problèmes de ce type-là
01:17:15 dans le 9e
01:17:17 arrondissement et cette vidéo est
01:17:19 particulièrement choquante, de voir
01:17:21 l'âge de ces jeunes,
01:17:23 entre 14 et 16 ans, arriver
01:17:25 à un tel niveau de violence. On voit
01:17:27 qu'il y a à la fois un problème
01:17:29 au niveau de l'éducation, mais aussi
01:17:31 au niveau de l'école. Je pense que
01:17:33 c'est un tout sur lequel on doit travailler
01:17:35 pour éviter que ce type de
01:17:37 problèmes et de violences se
01:17:39 reproduisent. Il faut constater,
01:17:41 Pierre-Oliver, que ce pourrait être un fait
01:17:43 banal, mais les jeunes filles
01:17:45 ont 13 ans. Comment peut-on
01:17:47 être aussi violent de manière
01:17:49 aussi précoce, avec
01:17:51 des pratiques de règlement de compte et
01:17:53 toujours cette volonté de filmer
01:17:55 pour faire des
01:17:57 clics ou des vues importantes
01:17:59 sur les réseaux sociaux ?
01:18:01 Je pense que vous avez
01:18:03 raison et à quelque part,
01:18:05 on l'assiste, on est de plus en plus
01:18:07 dans un ensauvagement de la société
01:18:09 et
01:18:11 c'est ce qu'on voit
01:18:13 dans cette vidéo, d'avoir
01:18:15 le réflexe de violenter quelqu'un
01:18:17 lorsqu'on n'est pas d'accord avec lui,
01:18:19 lorsqu'il y a quelque chose qui ne nous convient pas.
01:18:21 Je pense que c'est
01:18:23 le témoignage d'une société qui est en
01:18:25 évolution, dans le mauvais sens, parce que
01:18:27 l'éducation devrait,
01:18:29 au lieu de cela, nous permettre
01:18:31 de trouver de vraies réponses
01:18:33 et là, finalement, de plus en plus, nos jeunes
01:18:35 sont confrontés à la violence, à la délinquance.
01:18:37 D'ailleurs, on est dans
01:18:39 un quartier, le 9e arrondissement, où vous avez
01:18:41 beaucoup de problèmes de trafic de drogue,
01:18:43 de violence et c'est souvent
01:18:45 d'ailleurs les narcotrafiquants
01:18:47 ou les différents
01:18:49 responsables religieux qui peuvent tenir ces
01:18:51 quartiers-là et ce n'est plus la République
01:18:53 qui tient ces quartiers.
01:18:55 Malheureusement, on le voit, on a trop
01:18:57 de problèmes de violence dans notre société.
01:18:59 On l'a vu tout à l'heure, on en débattait avec
01:19:01 nos invités, Pierre Oliver, il y a
01:19:03 des chiffres d'insécurité qui augmentent.
01:19:05 Ces chiffres, d'ailleurs, émanent
01:19:07 du ministère de l'Intérieur,
01:19:09 des statistiques en tout cas et on a
01:19:11 le sentiment que l'insécurité
01:19:13 s'installe partout, dans les villes
01:19:15 comme dans les campagnes. Peut-on considérer,
01:19:17 pouvez-vous considérer, vous en tant que
01:19:19 maire d'arrondissement de la ville de Lyon,
01:19:21 que cette ville, cette cité
01:19:23 est une ville dangereuse ?
01:19:25 On le voit au quotidien, on a de plus en plus
01:19:29 de problèmes de sécurité à Lyon. Vous savez,
01:19:31 le ministre de l'Intérieur nous a apporté
01:19:33 des effectifs supplémentaires.
01:19:35 Mais au niveau
01:19:37 de la ville de Lyon, depuis qu'on a la
01:19:39 municipalité écologiste, on a de plus
01:19:41 en plus de mal à avoir des policiers municipaux.
01:19:43 À peine 65%
01:19:45 des effectifs sont pourvus dans cette police
01:19:47 municipale et si je rajoutais
01:19:49 les arrêts maladie, je pense que
01:19:51 ce chiffre tombe encore plus bas. Moi, je vois
01:19:53 dans le commissariat
01:19:55 de police municipale du deuxième,
01:19:57 on a à peine 50%
01:19:59 des agents qui sont en poste. Donc, tout ça
01:20:01 vient évidemment rajouter
01:20:03 un problème supplémentaire
01:20:05 sur cette violence. Et puis, on a aussi
01:20:07 une municipalité qui fait de l'angélisme
01:20:09 sur les questions de vidéoprotection
01:20:11 puisque le maire de Lyon est opposé au
01:20:13 déploiement d'un certain nombre de caméras
01:20:15 et le 9e arrondissement d'ailleurs
01:20:17 fait partie des secteurs de Lyon
01:20:19 où on est peu doté en caméras de vidéoprotection.
01:20:21 Et si on veut avoir une réponse globale,
01:20:23 il faut avoir un dispositif complet
01:20:25 dans lequel vous avez la police nationale et la police
01:20:27 municipale qui travaillent en commun
01:20:29 avec des caméras pour pouvoir suivre
01:20:31 les différents trafiquants. Et malheureusement,
01:20:33 toutes ces conditions ne sont pas réunies.
01:20:35 J'ajouterais d'ailleurs que le ministre de l'Intérieur a demandé au maire
01:20:37 de Lyon de déployer des caméras
01:20:39 de vidéoprotection supplémentaires
01:20:41 sur certaines zones bien ciblées
01:20:43 et cela, le maire de Lyon le refuse par
01:20:45 pure idéologie. - Merci Pierre-Olivier.
01:20:47 Merci d'être intervenu en direct sur l'antenne
01:20:49 de CNews Christian. Pour tout ce que l'on peut constater,
01:20:51 c'est que le visage de la violence ou de l'ultra-violence,
01:20:53 il est en train de muter
01:20:55 depuis quelque temps maintenant puisque ce sont
01:20:57 des jeunes filles ou des jeunes garçons
01:20:59 de plus en plus jeunes
01:21:01 qui commettent des actes
01:21:03 terribles, des actes extrêmement violents.
01:21:05 - Oui, alors ce qui est
01:21:07 plus choquant, c'est que, effectivement,
01:21:09 statistiquement, c'est les garçons
01:21:11 qui se livrent à ce genre d'exercice
01:21:13 et rarement
01:21:15 les jeunes filles.
01:21:17 Mais, comment c'est en voix,
01:21:19 parce que ce n'est pas la première fois,
01:21:21 et quelque chose qui donne
01:21:23 un signe de
01:21:25 la jeunesse qui n'est pas
01:21:27 encourageant. Et alors, plutôt que de toujours
01:21:29 raisonner en aval sur
01:21:31 si on les attrape, vous allez voir
01:21:33 ce qu'ils vont prendre, moi, je pense qu'il faut
01:21:35 quand même se poser le problème de ce qui se passe
01:21:37 avant. Comment se fait-il
01:21:39 qu'on se rende compte qu'une jeune fille
01:21:41 qui aurait dû déjà être observée
01:21:43 psychiatriquement, je pense à celle
01:21:45 qui a attaqué son professeur,
01:21:47 ne l'est pas été, qu'on l'ait simplement
01:21:49 changé de
01:21:51 collège comme si, par hasard,
01:21:53 le collège allait pour sa santé
01:21:55 être meilleur, etc.
01:21:57 C'est ça tout un problème, c'est pédopsychiatrique.
01:21:59 - Là, dans le cas
01:22:01 des trois jeunes filles qui ont agressé
01:22:03 cette adolescente de 13 ans et celle qui filme,
01:22:05 c'est plus l'effet de bande ou le
01:22:07 mimétisme, plus que l'aspect psychiatrique.
01:22:09 - Et le happy slapping, puisqu'on voit
01:22:11 qu'elles ont visiblement,
01:22:13 une d'entre elles filme,
01:22:15 et on met ensuite sur les réseaux sociaux, c'est aussi
01:22:17 quelque chose qui se propage chez les
01:22:19 adolescents, c'est le happy slapping, c'est-à-dire
01:22:21 agresser quelqu'un, et ensuite
01:22:23 l'humilier en mettant en ligne.
01:22:25 - Exactement, voilà, ce sont des pratiques désormais,
01:22:27 qui sont des pratiques certes modernes
01:22:29 ou technologiques, mais qui sont,
01:22:31 qui restent répréhensibles. - Oui, mais je pense que
01:22:33 c'est l'outil qui fait l'expression
01:22:35 de ce qui va mal au fond.
01:22:37 Si on prend pas ce problème dans ce sens-là,
01:22:39 on le résoudra pas.
01:22:41 - Il faut faire un bien psychiatrique de toutes ces jeunes filles,
01:22:43 en fait, c'est ce que vous préconisez.
01:22:45 - Non, ce que je préconise,
01:22:47 c'est qu'il faut se pencher
01:22:49 sur le problème de la pédopsychiatrie,
01:22:51 parce que je pense qu'il y a un problème
01:22:53 d'instabilité, qui ensuite
01:22:55 n'est pas du tout arrangé par les réseaux sociaux,
01:22:57 c'est tout. Avoir un outil
01:22:59 qui met tout d'un coup
01:23:01 en évidence ce qui
01:23:03 va pas chez les jeunes,
01:23:05 c'est courant, on le voit tout le temps.
01:23:07 Se mettre en avant
01:23:09 à travers des trucs complètement futiles,
01:23:11 c'est quand même quelque chose qui...
01:23:13 - Oui. - Que ce soit au niveau éducatif,
01:23:15 que ce soit au niveau du comportement,
01:23:17 est quelque chose qui est troublant.
01:23:19 - Ou alors admettre, Raphaël Stabil,
01:23:21 que la délinquance est de plus en plus
01:23:23 précoce et de plus en plus jeune, que ça touche
01:23:25 de plus en plus des adolescents de 13,
01:23:27 14 ans, alors qu'il y a peut-être 10
01:23:29 ou 15 ans, on était assez proche de la majorité.
01:23:31 - Oui, vous avez raison, bien sûr qu'on peut
01:23:33 souligner cet aspect-là des choses,
01:23:35 mais dans ce cas
01:23:37 de figure lyonnais, il y a
01:23:39 quelque chose qui me trouble
01:23:41 énormément, c'est que l'agression
01:23:43 a eu lieu le 10 octobre,
01:23:45 cette plaignante, cette victime
01:23:47 porte plainte le 12, il aura fallu attendre
01:23:49 que cette vidéo ressorte
01:23:51 en décembre pour que
01:23:53 les trois adolescentes
01:23:55 soient placées en garde à vue
01:23:57 et interrogées sur
01:23:59 les faits de barbarie qu'elles
01:24:01 ont commis sur une de leurs
01:24:03 camarades. Honnêtement,
01:24:05 je ne comprends pas, j'imagine
01:24:07 que cette jeune fille connaissait
01:24:09 les personnes qui
01:24:11 l'avaient agressée,
01:24:13 et ce temps de la réponse
01:24:15 à la foi policière pénale,
01:24:17 moi je le trouve qu'il est sidérant.
01:24:19 - Il y a eu une volonté de faire une rétention d'informations ?
01:24:21 - Non, mais pour l'instant, on ne sait absolument pas
01:24:23 si elle connaissait ses agresseurs, on ne sait pas si elle les connaissait.
01:24:25 - Après, il y a une autre chose qui est dite,
01:24:27 c'est qu'au-delà de la violence
01:24:29 qu'on voit de plus en plus, qui se traduit
01:24:31 de plus en plus fréquemment dans la
01:24:33 manière dont elle surgit dans l'actualité,
01:24:35 et lorsque l'on a été amené
01:24:37 à voir cette vidéo et les paroles
01:24:39 qui sont proférées,
01:24:41 il y a, au-delà des menaces
01:24:43 de mort, il y a aussi, moi je trouve, quelque chose
01:24:45 qui est de l'ordre de la
01:24:47 guerre d'identité.
01:24:49 C'est-à-dire qu'on entend "par là,
01:24:51 va niquer ta mère", il y a vraiment
01:24:53 dans le langage, quelque chose
01:24:55 d'une opposition culturelle
01:24:57 entre la personne
01:24:59 qui subit les coups
01:25:01 et les agresseurs. - Et un effet mimétique
01:25:03 aussi, que ce soit dans le verbe, mais également
01:25:05 dans les actes physiques. Merci Raphaël Stainville
01:25:07 et merci à Christian Poteau,
01:25:09 merci Sandra Buisson, je vais rester avec
01:25:11 Nathan Devers, avec Lucas Jakubowicz
01:25:13 pour évoquer le reste
01:25:15 d'actualités et d'autres débats à venir
01:25:17 juste après la pause, à tout de suite sur CNews.
01:25:19 [Générique]
01:25:21 Retour sur le plateau,
01:25:23 en direct, 180 minutes
01:25:25 infos sur l'antenne de CNews, toujours avec
01:25:27 Lucas Jakubowicz, avec Nathan Devers.
01:25:29 Jonathan Siksou nous a rejoint, bonjour. - Bonjour Lionel.
01:25:31 Harold Diman également, bonjour, on va évoquer Israël
01:25:33 dans quelques instants, mais d'abord,
01:25:35 le journal avec vous Isabelle Piboulot,
01:25:37 et à la une, à Bruxelles, Emmanuel Macron,
01:25:39 vous l'avez entendu en direct tout à l'heure,
01:25:41 rappeler un compromis intelligent sur la loi
01:25:43 immigration. - Oui, un compromis au
01:25:45 service de l'intérêt général,
01:25:47 le président de la République s'est exprimé
01:25:49 au Conseil européen à Bruxelles, précisant
01:25:51 qu'il tirerait les conséquences du
01:25:53 résultat des négociations en cours
01:25:55 avec l'opposition de droite au Parlement,
01:25:57 on écoute le chef de l'État.
01:25:59 Le jeu des oppositions,
01:26:01 et je veux ici dire l'immense responsabilité
01:26:03 qu'ont prise
01:26:05 deux forces historiques de gouvernement,
01:26:07 je dis historique parce qu'elles ont décidé de ne plus l'être,
01:26:09 en ne venant pas aux rencontres de Saint-Denis, en faisant le choix
01:26:11 de voter avec la France insoumise et le Rassemblement
01:26:13 national, le Parti socialiste
01:26:15 et les Républicains ont décidé de se joindre,
01:26:17 et donc de refuser tout dialogue.
01:26:19 Il est aussi vrai que j'ai
01:26:21 assumé l'utilisation de l'article 49.3
01:26:23 pour le vote final sur une loi des retraites
01:26:25 qui a été l'une des plus débattues de la cinquième.
01:26:27 Ce ne serait
01:26:29 pas sérieux de passer un texte
01:26:31 sensible en 49.3 alors que les
01:26:33 oppositions ont tout fait
01:26:35 pour qu'il n'y ait pas de débat.
01:26:37 Vous voyez, j'essaie d'être cohérent,
01:26:39 moi. En tout cas, je pense
01:26:41 que ça a été un jeu d'obstruction et de refus de dialogue
01:26:43 que les Français ne peuvent pas comprendre.
01:26:45 Moi, je ne comprends pas non plus. Parce qu'on peut être d'accord ou pas d'accord,
01:26:47 mais je trouve que c'est bizarre de ne pas dialoguer.
01:26:49 Maintenant, moi je suis pour le résultat
01:26:51 et le pragmatisme.
01:26:53 Et puis ce constat
01:26:55 alarmant en France, une femme sur quatre
01:26:57 renonce à sortir seule de chez elle.
01:26:59 C'est ce qu'a établi une étude
01:27:01 du service statistique du ministère de l'Intérieur
01:27:03 baptisé VQ et
01:27:05 le ressenti en matière de sécurité.
01:27:07 Les détails avec Adrien Spiteri et
01:27:09 Clotilde Payet.
01:27:11 C'est l'un des chiffres les plus
01:27:13 marquants de ce rapport sur le VQ et le
01:27:15 ressenti en matière de sécurité en France.
01:27:17 Une femme sur quatre renonce à sortir
01:27:19 seule de chez elle. En cause,
01:27:21 les craintes d'être harcelée ou agressée sexuellement
01:27:23 par exemple. Certaines ont même décidé
01:27:25 de se munir d'objets de défense en cas d'agression.
01:27:27 Dans mon sac, il n'y a pas longtemps,
01:27:29 j'ai mis une bombe lacrymogène.
01:27:31 Je me suis dit peut-être que je ne pourrais pas m'en servir,
01:27:33 je ne sais pas comment les événements
01:27:35 pourraient se passer, mais en tout cas
01:27:37 j'ai au moins ça qui me rassure un peu.
01:27:39 Pour d'autres, l'insécurité est une réalité
01:27:41 déjà vécue. J'ai subi un vol
01:27:43 à l'arraché avec agression violente.
01:27:45 On m'a projetée
01:27:47 contre une clôture.
01:27:49 On m'a tirée le manteau pendant
01:27:51 une trentaine
01:27:53 de mètres. J'ai fini à l'hôpital
01:27:55 avec le col du fémur brisé.
01:27:57 Autre enseignement de cette étude du ministère
01:27:59 de l'Intérieur, 18% des
01:28:01 Français déclarent se sentir en insécurité
01:28:03 dans leur quartier ou leur village.
01:28:05 Le chiffre monte à 25% pour les
01:28:07 habitants de l'agglomération parisienne.
01:28:09 Enfin, plus d'un Français sur deux,
01:28:11 56% au total, sont
01:28:13 globalement satisfaits de l'action nationale
01:28:15 des forces de l'ordre.
01:28:17 Quatre adolescentes
01:28:19 ont été placées en garde à vue à Lyon.
01:28:21 Des gardes à vue qui surviennent au lendemain
01:28:23 de la diffusion d'une vidéo
01:28:25 devenue virale. On y voit
01:28:27 une adolescente se faisant rouer de couffes
01:28:29 par des jeunes filles. Une enquête a été
01:28:31 ouverte pour violences aggravées
01:28:33 et menaces de mort réitérées à la suite
01:28:35 de ces violences commises le 10 octobre.
01:28:37 La victime, qui a souffert d'une
01:28:39 incapacité totale de travail fixée
01:28:41 à un jour, avait déposé plainte
01:28:43 après cette agression.
01:28:45 Ce constat
01:28:47 alarmant, donc, on l'évoquait,
01:28:49 puis les signalements d'atteinte à la laïcité à l'école
01:28:51 sont en net recul. Un constat
01:28:53 observé le mois dernier.
01:28:55 Les signalements étaient en forte hausse
01:28:57 en septembre et en octobre, d'après
01:28:59 le ministère de l'Education.
01:29:01 En visite dans un collège d'Épinay-sur-Seine
01:29:03 en Sainte-Saint-Denis ce matin,
01:29:05 Gabriel Attal a souligné l'efficacité
01:29:07 de l'interdiction de la baïa dans les écoles.
01:29:09 Écoutez.
01:29:11 L'an dernier, il y a eu plusieurs
01:29:13 milliers d'atteintes à la laïcité à cause de
01:29:15 tenue religieuse. Au mois de septembre,
01:29:17 autour d'un millier.
01:29:19 Et là, au mois de novembre, 66.
01:29:21 Donc on voit que la décision que j'ai prise
01:29:23 sur le port de la baïa et du camis
01:29:25 porte ses fruits, qu'elle est appliquée.
01:29:27 C'est la fin du port de la baïa et des tenues
01:29:29 religieuses à l'école.
01:29:31 On voit que ça entraîne une baisse
01:29:33 des chiffres d'atteintes à la laïcité.
01:29:35 Moi, ce que je veux en retenir,
01:29:37 c'est que la décision politique,
01:29:39 les choix clairs qui sont appliqués,
01:29:41 ça fonctionne. Ce que je veux en retenir
01:29:43 aussi, c'est qu'il n'y a plus
01:29:45 d'omerta. Quand il y a des signalements,
01:29:47 ça remonte. Si on veut pouvoir
01:29:49 prononcer des sanctions, il faut qu'il y ait des signalements.
01:29:51 Et on voit aujourd'hui que
01:29:53 chaque atteinte à la laïcité est désormais
01:29:55 signalée. Charge à nous
01:29:57 ensuite de faire appliquer les règles et de prendre
01:29:59 les sanctions nécessaires.
01:30:01 Le verdict pour Monique Olivier est attendu
01:30:03 mardi. En attendant, le procès
01:30:05 se poursuit à la cour d'assises des Hauts-de-Seine.
01:30:07 L'ex-femme de Michel Fourniret
01:30:09 comparée pour complicité dans les
01:30:11 enlèvements et meurtres de Marie-Angèle Domesse,
01:30:13 joint à Paris, chez Estelle Mouzin.
01:30:15 On va retrouver à Nanterre
01:30:17 Noémie Schultz, notre journaliste du service
01:30:19 Police-Justice. Vous avez suivi
01:30:21 les audiences du procès pendant
01:30:23 trois semaines. Ce matin, les
01:30:25 pairs de deux des trois victimes
01:30:27 ont pris la parole, une dernière fois,
01:30:29 avant les plaidoiries des partis civils.
01:30:31 Oui, et ces deux pairs
01:30:33 endeuillés sont venus dire leur conviction.
01:30:35 Monique Olivier est coupable. Elle a pris
01:30:37 une part active dans les enlèvements,
01:30:39 séquestrations et meurtres de Johanna Paris
01:30:41 chez Estelle Mouzin. Si Éric Mouzin
01:30:43 a tenu à prendre la parole, c'est peut-être parce
01:30:45 qu'à l'issue des débats, il veut
01:30:47 s'assurer que les jurés n'ont pas de doute.
01:30:49 Après tout, un ancien enquêteur de la police
01:30:51 judiciaire de Versailles est venu dire à la barre
01:30:53 qu'il doutait encore aujourd'hui
01:30:55 de la culpabilité du couple Fourniret-
01:30:57 Olivier dans l'affaire Mouzin. Alors,
01:30:59 ce père, qui se bat depuis 21 ans
01:31:01 pour connaître la vérité, a raconté
01:31:03 ce jour où, devant lui, Fourniret
01:31:05 a reconnu l'enlèvement et l'assassinat
01:31:07 de sa fille Estelle. Monique Olivier
01:31:09 a-t-il ajouté à donner,
01:31:11 lors de ce procès, des détails qu'elle n'avait jamais
01:31:13 donnés sur les quelques heures passées
01:31:15 au contact de la fillette en janvier 2003.
01:31:17 Puis, le père de Joanna Parish,
01:31:19 cette jeune étudiante anglaise disparue
01:31:21 à l'âge de 20 ans, s'est avancée
01:31:23 à la barre. Lui aussi a une certitude,
01:31:25 Monique Olivier a aidé Fourniret à
01:31:27 piéger sa fille, qui avait
01:31:29 répondu à une petite annonce pour donner
01:31:31 des cours d'anglais. J'ai toujours trouvé
01:31:33 très bizarre qu'elle ait fait confiance à un homme seul,
01:31:35 mais un homme accompagné et aidé
01:31:37 d'une femme. Ça, c'est possible.
01:31:39 Après avoir entendu les débats pendant plus de
01:31:41 deux semaines, nous en sommes encore plus
01:31:43 convaincus.
01:31:45 - On va terminer ce journal avec un hommage.
01:31:47 - On l'a appris aux alentours de 15 heures.
01:31:49 L'acteur et chanteur Guy Marchand
01:31:51 est décédé à l'âge de 86 ans.
01:31:53 Le crooneur s'était impaisiblement
01:31:55 à l'hôpital de Cavaillon,
01:31:57 dont le Vaucluse ont indiqué ses enfants
01:31:59 dans un communiqué. Guy Marchand
01:32:01 était notamment célèbre pour son rôle
01:32:03 du détective Nestor Burma,
01:32:05 créé par le romancier Léo Mallet,
01:32:07 série diffusée entre 91 et 2003.
01:32:09 - Et notamment aussi, vous l'avez dit,
01:32:11 chanteur crooneur avec son
01:32:13 destinée, notamment cette
01:32:15 chanson qui a bercé plusieurs générations.
01:32:17 Pas les plus jeunes, forcément, quand on fait un petit
01:32:19 sondage sur le plateau, mais Jonathan Siksu
01:32:21 y est très sensible. - Ah bah oui.
01:32:23 - Et c'est bien là l'essentiel. Voilà, Guy Marchand
01:32:25 qui nous a quitté aujourd'hui.
01:32:27 Merci Isabelle Piboulot, à tout à l'heure
01:32:29 pour le point sur l'actualité.
01:32:31 D'autres thématiques à venir, nous allons partir
01:32:33 avec nos invités, avec vous Jonathan Siksu,
01:32:35 Lucas Jakubowicz, Nathan Devers et Harold Iman
01:32:37 en Israël, où vous le savez, l'otage français
01:32:39 Eliat Oledano est décédé. C'est ce qui nous attend.
01:32:41 C'est ce qui a annoncé l'armée israélienne
01:32:43 qui a réussi à récupérer son corps
01:32:45 après une opération militaire.
01:32:47 Il avait été capturé par le Hamas
01:32:49 le 7 octobre. On fait le point avec vous
01:32:51 sur cette disparition et donc ce décès.
01:32:53 Antoine Estève, envoyé spécial
01:32:55 de CNews, sur place.
01:32:57 - Effectivement, c'est un coup dur
01:33:01 pour les familles des otages qui continuent
01:33:03 à se rassembler tous les soirs,
01:33:05 ici à Tel Aviv. Ce soir même, une grande
01:33:07 manifestation est prévue justement pour
01:33:09 demander encore une fois la libération
01:33:11 des otages. Vous le disiez, cet otage
01:33:13 a été retrouvé par des forces spéciales
01:33:15 israéliennes. C'était hier, dans la bande
01:33:17 de Gaza, entre Cagnones et Rafah.
01:33:19 Alors, on a très peu d'informations
01:33:21 évidemment sur les raisons de la mort
01:33:23 de ce jeune homme. Tout ce qu'on sait, c'est
01:33:25 que son frère a beaucoup, beaucoup battu
01:33:27 le pavé ces derniers jours, partout dans le monde
01:33:29 et particulièrement à Paris. Vous l'avez rencontré
01:33:31 d'ailleurs à CNews, pour pouvoir crier
01:33:33 ce message de paix, pour pouvoir dire qu'il faut
01:33:35 rouvrir des négociations. Et c'est vrai que c'est
01:33:37 ce qu'on entend ici en Israël, ces dernières
01:33:39 heures. Il faut maintenant négocier
01:33:41 avec le Hamas, directement ou
01:33:43 indirectement, comme la dernière fois avec le Qatar
01:33:45 et l'Egypte. Bref, tout cela, c'est un poids
01:33:47 politique très fort pour le gouvernement
01:33:49 israélien, qui s'exprime peu ces derniers jours
01:33:52 sur ces questions d'otages. Je vous rappelle que
01:33:54 trois sont décédés ces dernières 24 heures,
01:33:56 deux militaires et l'otage français.
01:33:58 Antoine Estève, en direct de Tel Aviv, en Israël,
01:34:01 pour CNews. Merci de nous avoir
01:34:03 accompagné. Nous sommes connectés immédiatement
01:34:05 en direct avec le Conel, Olivier Rafovitch,
01:34:08 porte-parole de TSAL. Merci d'avoir accepté
01:34:10 notre invitation. Il est vrai, et on en parle
01:34:13 depuis ce matin, sur notre antenne, que la mort
01:34:15 d'un otage franco-israélien, c'est un
01:34:18 choc. Comment c'est considéré en Israël,
01:34:21 au sein de l'armée également, et avez-vous
01:34:24 la possibilité de nous dire dans quelles
01:34:26 circonstances, est-ce que vous savez dans
01:34:28 quelles circonstances, l'otage franco-israélien
01:34:31 est décédé ?
01:34:32 Je vais vous répondre juste avant de vous dire
01:34:34 qu'il y a quelques minutes, il y a eu des sirènes
01:34:37 qui ont retenti dans la région de Jérusalem,
01:34:39 dans ce qu'on appelle la région du couloir
01:34:42 de Jérusalem. Ça fait très longtemps que des
01:34:44 missiles n'avaient pas été lancés de Gaza
01:34:46 vers Jérusalem, et donc c'est toujours
01:34:49 l'ambiance, nous sommes la veille de Shabbat,
01:34:52 enfin Shabbat même, qui a commencé
01:34:54 pratiquement, et donc des missiles tombent
01:34:56 sur Israël, en tout cas sont lancés vers Israël.
01:34:59 Pour ce qui est d'Elia Toledano,
01:35:04 nos services de renseignements avec l'armée
01:35:08 travaillent jour et nuit depuis le 7 octobre
01:35:11 pour tout faire pour ramener les otages
01:35:14 à la maison, sains et saufs, mais malheureusement
01:35:16 parfois il y a des renseignements qui nous
01:35:20 donnent l'information selon laquelle nous
01:35:22 sommes convaincus que l'otage qui a été
01:35:26 kidnappé vivant, j'ai bien dit vivant, comme
01:35:29 Elia Toledano, en fait est mort et a été
01:35:32 tué par le Hamas, et donc il y a un
01:35:34 opération qui se met en place pour aller
01:35:36 récupérer les otages, dans ce cas-là, un
01:35:39 otage malheureusement mort, et le ramener
01:35:41 en Israël avec tous les services de la
01:35:45 police scientifique pour vérifier
01:35:47 exactement l'identité, pour être sûr que
01:35:50 c'est bien Elia Toledano qui est décédé,
01:35:53 et donc nous informons la famille, mais au
01:35:56 delà de cela, ce que je peux vous dire c'est
01:35:58 que l'armée israélienne prend aussi des
01:36:00 risques, nous avons eu des opérations
01:36:02 dans lesquelles des soldats de Sahal ont
01:36:04 été tués, et d'autres blessés dans des
01:36:06 opérations pour aller récupérer même des
01:36:08 corps de nos otages, et pour nous c'est
01:36:11 une priorité absolue, avec la priorité en
01:36:14 même temps qui est d'éliminer le Hamas
01:36:16 dans la bande de Gaza.
01:36:18 Il est impossible pour le moment,
01:36:20 colonel Rafovich, de nous dire dans quelles
01:36:22 circonstances Elia Toledano est mort ?
01:36:25 Ce que nous pouvons dire encore une fois
01:36:27 à l'heure où nous parlons, c'est que d'abord
01:36:30 nous sommes avec sa famille dans ces heures
01:36:32 difficiles, qu'Elia a été kidnappé vivant
01:36:35 par les terroristes du Hamas, et qu'il a
01:36:38 été tué par le Hamas, au delà de cela je
01:36:40 ne peux pas en dire plus.
01:36:41 Je comprends bien, en effet, vous le dites,
01:36:43 l'armée israélienne prend énormément de
01:36:45 risques pour sauver les otages, vous allez
01:36:48 nous le répéter très vraisemblablement,
01:36:50 cela reste une priorité pour Israël,
01:36:52 mais quand un otage malheureusement décède,
01:36:55 quand un otage ne revient pas au pays,
01:36:58 est-ce que c'est considéré comme un échec ?
01:37:00 Vous savez, des hommes, des femmes, des
01:37:06 enfants, il y a encore une vingtaine de
01:37:09 femmes dont deux enfants, dont deux enfants,
01:37:11 un de dix mois et un de quatre ans, sont
01:37:13 toujours aux mains du Hamas.
01:37:15 Pour nous, on ne parle pas ici d'échec,
01:37:17 ici on parle de tout faire, nous sommes
01:37:20 déterminés à ramener les otages vivants et
01:37:23 vite en Israël, nous le savons, nous sommes
01:37:26 avec les familles, nous sommes une nation
01:37:28 aujourd'hui qui est, je dirais, mobilisée
01:37:31 tout entière par rapport à nos otages,
01:37:33 nous sommes également mobilisés pour
01:37:35 éliminer le Hamas, nous n'allons pas
01:37:40 donner de notes à ce qui se passe,
01:37:43 nous sommes évidemment tristes, plus que
01:37:46 tristes même, lorsqu'un otage est
01:37:49 malheureusement tué par le Hamas,
01:37:53 qui joue ici un rôle horrible, mortifère,
01:37:56 morbide avec les familles, avec les nerfs
01:37:58 des Israéliens, mais nous ne plierons pas,
01:38:01 nous continuons à tout faire pour les
01:38:02 récupérer, et c'est une priorité absolue
01:38:06 de TSAHAL et les services de renseignement
01:38:08 Shin Bet pour que nos otages reviennent à
01:38:11 la maison, nous ferons tout, je dis bien,
01:38:12 nous ferons tout pour les récupérer.
01:38:13 On a bien compris cette détermination
01:38:15 en effet, la complexité de la situation
01:38:19 avec les opérations militaires que vous
01:38:20 menez en effet, que TSAHAL mène,
01:38:23 colonel Rafović, c'est que peut-être que
01:38:25 vous ne disposez pas de toutes les
01:38:27 informations nécessaires pour arriver à
01:38:29 intervenir le plus rapidement possible,
01:38:31 et il y a ce compte-arbour chaque jour
01:38:33 qui est insoutenable, notamment pour les familles.
01:38:36 Je rentre il y a à peine une heure
01:38:39 d'une visite dans le plus grand tunnel
01:38:42 qui a été construit par le Hamas.
01:38:46 On voit combien d'argent, des millions,
01:38:49 des millions d'euros, dollars, de travail
01:38:52 intense, intensif, combien en fait de haine
01:38:55 ont été investis pour construire cette
01:38:59 ville souterraine pour attaquer et
01:39:01 détruire Israël, et nous apprenons, c'est
01:39:03 vrai, parfois avec du renseignement que
01:39:07 nous trouvons sur place, des nouvelles
01:39:09 informations sur les infrastructures
01:39:11 terroristes du Hamas qui s'est implanté
01:39:13 partout, partout, partout et partout.
01:39:15 Donc nous ne savons pas tout, c'est pour
01:39:17 cela que nous avons un service de
01:39:19 renseignement, c'est pour cela que nous
01:39:20 intervenons maintenant par rapport au
01:39:22 service de renseignement et au renseignement
01:39:23 que nous obtenons, et dès que nous
01:39:25 l'obtenons, nous agissons selon nos
01:39:30 estimations, selon nos analyses, avec la
01:39:34 priorité d'agir en faisant tout pour que
01:39:39 les otages soient vivants, soient restent
01:39:43 en vie, qu'il n'y ait pas d'assistants
01:39:45 d'action qui mettent en danger leur vie
01:39:46 évidemment, et dans cette guerre contre
01:39:48 le terrorisme du Hamas, que je
01:39:50 n'oublions pas qui est l'équivalent de
01:39:52 l'État islamique, et bien il y a tout
01:39:55 dans la manipulation, il y a tout dans le
01:39:57 cynisme, voilà c'est un des tunnels que
01:40:02 nous avons vu aujourd'hui, pas celui-là
01:40:04 mais un autre, celui-là a été beaucoup
01:40:05 plus important aujourd'hui, mais que
01:40:07 lorsque nous voyons tout ça, nous voyons
01:40:09 que le Hamas encore une fois est tout
01:40:12 sauf une organisation à but
01:40:16 philanthropique et à but humanitaire, ils
01:40:18 sont là pour faire la guerre, pour tuer,
01:40:19 et nous allons tout faire pour les
01:40:21 éliminer mais également libérer nos
01:40:22 otages. Merci Colonel Olivier Rafovitch,
01:40:24 merci d'être intervenu en direct sur
01:40:26 l'antenne de CNews. On évoque encore
01:40:28 cette disparition, Elia Toledano, Harold
01:40:30 Iman, vous êtes avec nous en plateau, vous
01:40:33 êtes entretenu avec son frère, hier vous
01:40:36 êtes en contact encore aujourd'hui, alors
01:40:38 il semble qu'Elia Toledano sera inhumé
01:40:40 aujourd'hui ou peut-être reste déjà le
01:40:42 cas, mais en tout cas vous aviez un
01:40:44 échange vibrant avec son frère hier.
01:40:47 Alors c'était quelques heures avant qu'il
01:40:49 ne l'apprenne, donc on ne peut pas vraiment
01:40:53 mettre en avant tout ce qu'il a dit
01:40:56 parce que ce n'est plus pertinent,
01:40:59 il ne savait pas si son frère était
01:41:01 vivant ou mort, il ne savait pas, et il avait
01:41:03 une théorie qui expliquait que son frère
01:41:05 pourrait encore être en vie parce qu'il a
01:41:07 été enlevé vivant et à l'endroit où il a
01:41:09 été enlevé, à cet endroit précis, les
01:41:13 terroristes n'ont pris que des gens valides
01:41:16 et ceux qu'ils ont blessés, ils les ont
01:41:18 achevés, ça on a appris. Donc son frère
01:41:22 aurait été pris saint et sauf parce qu'il
01:41:24 ne voulait pas traîner des blessés. Dans
01:41:27 ce commando-là, d'autres ont fait autre
01:41:30 chose. Le fameux 7 octobre. Le fameux 7
01:41:32 octobre et que Mia Shem, qui est un ami
01:41:35 des deux frères, une amie des deux frères,
01:41:37 elle a été enlevée séparément et contre
01:41:41 toute attente, même blessée, on l'a
01:41:43 capturée. Peut-être parce que c'était une
01:41:46 jeune fille, on ne sait pas. Donc il ne
01:41:48 savait vraiment pas du tout, mais il
01:41:50 travaille pour tous les otages et pas
01:41:52 seulement son frère. Et donc ils ont
01:41:55 développé un esprit de famille et ils
01:41:58 font tout dans le même sens. Donc il ne
01:42:01 se mêle pas de politique, mais ils disent
01:42:03 quand même qu'il faudrait que le monde
01:42:06 entier sache qu'eux, ils sont européens,
01:42:09 en l'occurrence, lui et son frère et Mia.
01:42:13 Beaucoup de gens en Israël ont la double
01:42:15 nationalité, mais c'est loin d'être la
01:42:17 majorité. Et donc il a dit "nous sommes
01:42:19 européens et si vous ne venez pas, vous
01:42:21 les européens, protéger les européens, un
01:42:23 jour ça va être vous les européens tout
01:42:24 court qui seront visés". Et j'aimerais
01:42:27 bien qu'on entende un son où il m'a
01:42:29 autorisé à diffuser certaines paroles
01:42:32 qui ne sont pas périmées, décalées.
01:42:34 Notamment sur le financement par les
01:42:37 occidentaux du Hamas. Et c'est précisément
01:42:39 ce qu'on va entendre. On écoute le frère
01:42:41 Delia Toledano à votre micro à Roald
01:42:43 Iman. L'Union Européenne et l'ONU ont
01:42:47 beaucoup de pouvoir. S'ils tombent d'accord
01:42:51 pour enfin dire stop à cette situation
01:42:53 et insister sur la libération des
01:42:55 otages, alors le Hamas prendra note. Le
01:43:00 Hamas saura qu'il n'a plus d'argent du
01:43:01 tout. Et nous savons tous que cet argent
01:43:08 vient de tous les contribuables français,
01:43:10 que cet argent va directement au Hamas.
01:43:12 Alors le consensus entre le Parlement
01:43:20 français et le Parlement européen, entre
01:43:22 l'Union Européenne et l'ONU, peut faire
01:43:24 beaucoup. Et certainement beaucoup plus
01:43:26 que ce qui a été fait jusqu'à présent.
01:43:28 Oui, c'est un champ de réveil qu'il nous
01:43:33 adresse. Parce qu'il nous dit "vous êtes
01:43:34 puissants, pourquoi vous n'utilisez pas
01:43:35 votre puissance ?" Et quand on y réfléchit,
01:43:37 c'est tout à fait logique. Nous pourrions
01:43:39 faire énormément puisque le Hamas s'est
01:43:41 financé en détournant l'aide internationale.
01:43:44 C'est pernicieux parce que l'aide
01:43:45 internationale, voire l'aide humanitaire,
01:43:47 arme le Hamas en quelque sorte. C'est ce
01:43:50 qu'il nous dit. C'est ce qu'il nous dit, mais
01:43:51 on le croit parce qu'il n'est pas le seul
01:43:53 à le dire et il n'est pas le seul à le
01:43:55 prouver, les détournements par le Hamas.
01:43:57 Alors comment est-ce qu'il se finance,
01:43:58 le Hamas ? Déjà, il prélève une taxe sur
01:44:00 tout ce qui rentre depuis l'Égypte, 20%
01:44:02 c'est pour eux, ce n'est pas prévu dans
01:44:04 les textes. Et le reste, c'est eux qui
01:44:05 contrôlent le gouvernement, donc ils
01:44:07 contrôlent l'aide qui passe par Israël,
01:44:10 qui va à l'autorité palestinienne et
01:44:12 ensuite leur est reversée à eux. Et ils
01:44:13 construisent un métro souterrain. C'est des
01:44:17 milliards, ça. Enfin, des dizaines, voire
01:44:19 des centaines de millions à la longue.
01:44:20 Donc, ils ont cet argent qui vient des
01:44:23 coffres publics. Et c'est ça qu'il dit.
01:44:26 Et si vous voulez les étouffer, faites ça,
01:44:27 parce que sans argent, ils n'existeront pas.
01:44:29 C'est une autre façon de voir que j'ai
01:44:31 trouvé très originale.
01:44:34 Le dossier des otages est particulièrement
01:44:37 dur à porter, Jonathan Cixous, pour Israël.
01:44:40 En effet, on a entendu le colonel
01:44:41 Rafovich, le témoignage au micro d'Harold,
01:44:44 du frère d'Elia Toledano, et pour autant
01:44:47 il y a toujours 120-130 personnes qui sont
01:44:50 retenues. On ne sait pas si elles sont en vie,
01:44:52 dans quel état de santé elles sont, et
01:44:55 véritablement, si la guerre dure, ce sera au
01:44:57 travers de ce dossier des otages.
01:45:00 Et plus le temps passe, plus la vie de
01:45:02 ces enfants, de ces femmes et de ces hommes
01:45:05 est menacée plus que jamais. On a compris
01:45:10 qu'Israël menait la guerre et, parallèlement,
01:45:13 tentait le mieux possible de pouvoir
01:45:15 récupérer ses otages, vivants, comme vient
01:45:18 de nous le dire le porte-parole de l'armée.
01:45:20 Mais ce qui est marquant dans l'affaire
01:45:22 de ces otages, c'est aussi qu'on voit que
01:45:25 ça embarrasse, ici même, en France. On voit
01:45:28 que le sort de ces otages franco-israéliens
01:45:31 ne sensibilise pas grand monde. C'est
01:45:36 presque tabou, à part l'antenne de ces
01:45:39 news. Peu de médias, me semble-t-il,
01:45:41 parlent tout simplement de ces gens,
01:45:45 encore une fois, de ces hommes, de ces
01:45:47 femmes, de ces enfants. Des affiches qui
01:45:49 sont collées sur les murs de Paris et
01:45:51 d'autres villes de France sont régulièrement,
01:45:53 systématiquement, arrachées, parfois par
01:45:55 des gens qui, en plus, ont l'intelligence
01:45:57 de se filmer et de ricaner en le faisant.
01:46:00 Donc, si vous voulez, ça révèle aussi,
01:46:03 ces réactions-là, voire ces non-réactions,
01:46:05 révèlent aussi une psychologie très
01:46:08 étrange. Je ne peux pas vous le dire
01:46:11 autrement. Elle est évidemment condamnable,
01:46:13 mais je ne veux pas croire, mais peut-être
01:46:15 que j'ai tort, qu'il y ait à ce point une
01:46:17 dose de non-humanité en France, aujourd'hui,
01:46:19 parmi mes compatriotes. Parce que ces gens
01:46:22 sont français, ils ont une double nationalité.
01:46:24 Combien de personnes ont une double
01:46:26 nationalité en France, aujourd'hui ?
01:46:27 C'est vrai, Lucas Jacobovits, on n'en fait
01:46:28 pas suffisamment état de ces otages, des
01:46:30 compatriotes français, mais de tous les
01:46:32 autres otages, parce que la situation est
01:46:33 intenable, effectivement, quand on est
01:46:35 retenu depuis si longtemps dans des
01:46:37 conditions qu'on imagine horribles.
01:46:39 Tout à fait. À la fois les otages, à la fois
01:46:41 les morts. Je rappelle sur cette antenne que
01:46:43 le 7 octobre, c'est un jour dans lequel il y a
01:46:46 eu plusieurs dizaines de français, de
01:46:49 citoyens français qui ont été tués. C'est
01:46:51 le plus grand massacre de civils depuis, je
01:46:53 crois, le Bataclan. Il n'y a plus beaucoup
01:46:56 d'hommages. On ne sait pas qui sont ces
01:46:58 personnes. C'est comme si les morts étaient
01:47:00 cachées sous le tapis. Pourquoi ? Peut-être
01:47:02 parce qu'ils ont une double nationalité,
01:47:03 peut-être qu'on ne les considère pas comme
01:47:05 des français à part entière. Moi,
01:47:07 effectivement, je trouve ça honteux. Enfin,
01:47:09 honteux de voir que la France cache sous le
01:47:12 tapis des dizaines de morts civiles, peut-être
01:47:14 pour ne pas froisser une partie de l'opinion
01:47:16 publique, peut-être pour essayer de rester
01:47:17 neutre. Et voilà, moi, j'aimerais rendre
01:47:20 hommage à tous les journalistes, à toutes
01:47:22 les chaînes, à tous les journaux qui, peut-être
01:47:24 seuls contre tous, en tout cas en minorité,
01:47:26 rendent hommage à ces citoyens français.
01:47:29 Nathan Devers, réaction sur ce qui a été
01:47:31 dit, justement, sur cette situation des
01:47:32 otages. Et malheureusement, la communication
01:47:34 même si elle est un peu morbide, qui est
01:47:36 faite autour de ce cas ? Oui, vous avez raison.
01:47:38 D'abord, j'aimerais rendre hommage aussi,
01:47:40 d'abord aux familles des otages, familles de
01:47:42 Elia Toledano, qui doit être dans une
01:47:44 situation absolument déchirante, et les
01:47:46 familles de tous les autres otages, qui sont
01:47:48 dans cette situation de ne pas savoir si
01:47:50 leurs proches sont vivants ou morts, et de
01:47:51 ne pas savoir s'ils préfèrent que leurs
01:47:53 proches soient vivants ou morts au fond,
01:47:54 parce qu'ils ne savent même pas comment
01:47:55 ils sont traités. C'est ce qu'avait dit le
01:47:56 père d'une petite fille, un moment, il
01:47:58 avait appris qu'elle était morte. En fait,
01:47:59 qu'elle était morte, elle n'était pas morte,
01:48:00 mais quand il a appris qu'elle était morte,
01:48:02 la première réaction était de se dire "ouf",
01:48:04 parce qu'au moins, elle n'est pas vivante, en
01:48:06 train de se faire torturer, violée, par des
01:48:08 pédophiles, par des terroristes, et on sait,
01:48:10 les États-Unis ont fait savoir, que si le
01:48:12 Hamas a mis fin aux négociations et à la
01:48:14 trêve, c'était parce qu'à un moment, il
01:48:16 fallait avoir libéré des femmes, plus de
01:48:17 femmes, et qu'il ne voulait pas que ces
01:48:19 femmes puissent témoigner des violences
01:48:20 qu'elles subissaient. Donc ça, il faut le
01:48:21 dire. Il faut marteler une deuxième
01:48:23 chose, et vous avez raison, qu'il y a des
01:48:25 gens, alors je ne dirais pas de la France,
01:48:26 mais il y a des gens en France, et dans le monde
01:48:28 d'ailleurs, qui n'ont pas fait grand cas de la
01:48:30 situation de ces otages, alors que par
01:48:31 exemple, quand il y avait des gens qui
01:48:32 étaient pris en otage, et qui étaient
01:48:34 torturés par l'État islamique, ça suscitait
01:48:36 des réactions tout à fait légitimes, d'horreur.
01:48:38 J'aimerais juste mettre le zoom sur une
01:48:40 institution en particulier, qui s'appelle
01:48:42 la Croix-Rouge, je rappelle que pendant la
01:48:44 Seconde Guerre mondiale, il y a deux
01:48:45 envoyés de la Croix-Rouge, qui sont allés
01:48:47 devant Auschwitz, et qui n'ont rien eu à
01:48:49 redire de la situation, ils n'y ont rien
01:48:52 vu de particulièrement grave à leurs yeux.
01:48:54 Claude Lanzmann avait fait un film très
01:48:56 important à ce sujet, et je rappelle que
01:48:58 un certain nombre de familles d'otages ont
01:48:59 fait savoir, notamment des otages qui
01:49:01 avaient des graves problèmes de santé,
01:49:02 qu'ils avaient demandé à la Croix-Rouge
01:49:04 d'essayer de faire en sorte de transmettre
01:49:05 des médicaments, etc., et qu'on leur avait
01:49:07 à peine répondu au téléphone, et que ça
01:49:09 avait été très compliqué, ne serait-ce que
01:49:10 d'avoir des contacts avec la Croix-Rouge,
01:49:11 alors de l'aide, c'était autre chose.
01:49:14 Donc ça, à mon avis, il faut mettre le
01:49:15 zoom là-dessus, et c'est quand même
01:49:17 incroyable de voir que des institutions
01:49:19 puissent comme ça porter des histoires
01:49:21 qui les dépassent.
01:49:22 Voilà qui est fait pour le zoom.
01:49:24 On marque une pause, on se retrouve dans
01:49:25 quelques instants avec nos invités.
01:49:26 D'autres débats autour de l'insécurité
01:49:28 galopante en France, notamment, avec des
01:49:30 chiffres très inquiétants du ministère
01:49:32 de l'Intérieur.
01:49:33 À tout de suite.
01:49:34 La dernière demi-heure, 280 minutes
01:49:39 infos sur CNews avec Jonathan Cixous,
01:49:41 Nathan Devers et Lucas Jakubowicz,
01:49:43 et le journal d'Isabelle Piboulot.
01:49:45 Isabelle, il faisait partie des
01:49:47 otages français retenus par le Hamas.
01:49:49 Elia Toledano est morte.
01:49:51 Ça, elle a récupéré la dépouille de ce
01:49:53 franco-israélien capturé le 7 octobre
01:49:56 dernier. Je partage le choc et la peine
01:49:59 de sa famille. Il avait 28 ans, a déclaré
01:50:01 Emmanuel Macron sur X, promettant de
01:50:04 continuer d'œuvrer sans relâche pour
01:50:05 libérer les 132 otages retenus dans la
01:50:07 bande de Gaza. À Paris, le rassemblement
01:50:10 hebdomadaire organisé par le CRIF
01:50:12 chaque vendredi au Trocadéro a été
01:50:14 dédié à Elia Toledano.
01:50:16 Marine Sabourin.
01:50:19 Ses proches n'avaient aucune nouvelle de
01:50:21 lui depuis son enlèvement le 7 octobre
01:50:23 dernier. Elia Toledano, 28 ans, otage
01:50:26 franco-israélien est mort. Passionné de
01:50:29 musique, ce jeune homme avait été enlevé
01:50:31 alors qu'il participait à une rave party
01:50:33 où il s'était rendu avec sa meilleure
01:50:35 amie Mia Shem, autre otage franco-israélienne,
01:50:38 libérée le 30 novembre. Elia Toledano
01:50:41 travaillait dans l'événementiel organisé
01:50:43 des mariages et des bar mitzvahs,
01:50:45 notamment. L'armée israélienne annonce
01:50:47 ce matin avoir récupéré et ramené sa
01:50:49 dépouille en Israël. Le corps d'Elia
01:50:51 Toledano a été récupéré par nos forces
01:50:53 spéciales lors d'une opération à Gaza.
01:50:56 Sur Twitter, la ministre des Affaires
01:50:58 étrangères partage son immense peine à
01:51:00 l'annonce du décès d'Elia Toledano et
01:51:03 réaffirme que la libération de tous les
01:51:05 otages est une priorité.
01:51:07 La menace terroriste préoccupe à
01:51:11 l'échelle européenne un attentat a été
01:51:13 déjoué au Danemark. À l'issue d'un coup
01:51:15 de filet anti-terroriste, le parquet
01:51:17 danois a ordonné la nuit dernière le
01:51:19 placement en détention provisoire de six
01:51:21 personnes jusqu'au 9 janvier. Israël a
01:51:24 déclaré jeudi que ces suspects interpellés
01:51:26 agissaient au nom du Ramas, mais les
01:51:28 autorités danoises ne l'ont pas confirmé.
01:51:30 On écoute la première ministre du Danemark.
01:51:33 C'est une situation extrêmement sérieuse.
01:51:37 Nous venons de procéder à un grand nombre
01:51:39 d'arrestations en relation avec un
01:51:41 possible cas de terrorisme au Danemark.
01:51:44 Il démontre quelque chose concernant la
01:51:46 situation dans laquelle nous nous trouvons.
01:51:48 Nous avons pu constater depuis plusieurs
01:51:55 années qu'il y a des gens qui vivent au
01:51:57 Danemark et qui ne nous veulent pas du bien,
01:51:59 qui sont contre notre démocratie, notre
01:52:01 liberté et qui sont contre la société
01:52:03 danoise et tout ce qui va avec.
01:52:05 Comme la liberté et l'égalité des genres.
01:52:11 La dernière attaque terroriste date d'il y a
01:52:13 dix ans. C'est très très sérieux et bien sûr
01:52:15 cela concerne Israël et Gaza. C'est
01:52:17 totalement inacceptable qu'il y ait des
01:52:19 gens qui importent un conflit qui vient
01:52:21 d'une autre partie du monde au Danemark.
01:52:23 A Marseille, le corps de Melody
01:52:27 Mendes da Silva a été retrouvé.
01:52:29 La mère de famille de 34 ans n'avait
01:52:31 plus donné signe de vie depuis le 3
01:52:33 novembre. Deux personnes sont mortes.
01:52:35 La mère de famille de 34 ans n'avait
01:52:37 plus donné signe de vie depuis le 3
01:52:39 novembre. Deux personnes ont été placées
01:52:41 en garde à vue. Parmi eux, un individu
01:52:43 de 40 ans a reconnu avoir tiré
01:52:45 à plusieurs reprises sur la victime
01:52:47 dans le cadre d'une relation
01:52:49 extra-conjugale tumultueuse.
01:52:51 Il conteste cependant toute intention
01:52:53 criminelle et préméditation.
01:52:55 Son placement en détention provisoire pour
01:52:57 assassinat a été requis.
01:52:59 Autre disparition, celle
01:53:01 de Delphine Jubilard, survenue il y a
01:53:03 trois ans dans le Tarn. Sa disparition
01:53:05 remonte à la nuit du 15 au 16
01:53:07 décembre à Cagna-Clémin.
01:53:09 Son mari, Cédric Jubilard, soupçonné
01:53:11 et dans cette affaire, n'a de cesse
01:53:13 de clamer son innocence. Retour
01:53:15 sur l'enquête avec Célia Barotte.
01:53:17 Depuis le
01:53:19 16 octobre dernier, les investigations
01:53:21 sur la disparition de Delphine
01:53:23 Jubilard sont terminées.
01:53:25 Les battues citoyennes et les perquisitions
01:53:27 au domicile de la jeune infirmière n'ont rien donné.
01:53:29 Mais pour les enquêteurs,
01:53:31 le principal suspect est cet homme,
01:53:33 son mari Cédric.
01:53:35 Le 18 juin 2021,
01:53:37 il est mis en examen pour homicide volontaire
01:53:39 par conjoint et incarcéré.
01:53:41 Lors de son audition en garde à vue,
01:53:43 la mère de Cédric Jubilard s'est
01:53:45 souvenue de propos qu'il avait tenus
01:53:47 au sujet de Delphine.
01:53:49 "Je vais la tuer, je vais l'enterrer et
01:53:51 personne ne la retrouvera." Même si Cédric
01:53:53 Jubilard continue de clamer son innocence,
01:53:55 son oncle et sa tante le décrivent
01:53:57 comme violent. L'un des fils du couple
01:53:59 dit avoir entendu ses parents se disputer
01:54:01 violemment. Et l'expertise
01:54:03 des lunettes cassées de Delphine Jubilard
01:54:05 laisse penser à une violente bagarre
01:54:07 entre les époux. Renvoyé devant la cour
01:54:09 d'assises du Tarn, le procès de
01:54:11 Cédric Jubilard est prévu fin 2024
01:54:13 ou début 2025.
01:54:15 Il encourt la réclusion criminelle
01:54:17 à perpétuité.
01:54:19 C'était le journal d'Isabelle Piboulot.
01:54:21 Prochain point sur l'information à 17h
01:54:23 sur l'antenne de CNews. Nos débats continuent à présent
01:54:25 avec nos invités, Lucas Jakubowicz,
01:54:27 Nathan Devers et Jonathan Cixous.
01:54:29 Et le ministère de l'Intérieur qui vient de publier
01:54:31 une étude particulièrement alarmante sur le
01:54:33 vécu et le ressenti en matière
01:54:35 de sécurité en France dont l'objectif est
01:54:37 de mesurer le mieux possible
01:54:39 le degré d'insécurité en France. Détail
01:54:41 avec Adrien Spiteri et Clotilde Payet.
01:54:43 C'est l'un des chiffres les plus marquants
01:54:47 de ce rapport sur le vécu et le ressenti
01:54:49 en matière de sécurité en France.
01:54:51 Une femme sur quatre renonce à sortir seule
01:54:53 de chez elle. En cause, les craintes d'être
01:54:55 harcelée ou agressée sexuellement par exemple.
01:54:57 Certaines ont même décidé de se munir
01:54:59 d'objets de défense en cas d'agression.
01:55:01 Dans mon sac, il n'y a pas longtemps, j'ai mis une bombe lacrymogène.
01:55:03 Je me suis dit peut-être que
01:55:05 je ne pourrais pas m'en servir, je n'en sais rien.
01:55:07 Je ne sais pas comment les événements pourraient
01:55:09 se passer mais en tout cas, j'ai au moins
01:55:11 ça qui me rassure un peu. Pour d'autres,
01:55:13 l'insécurité est une réalité déjà
01:55:15 vécue. J'ai subi un vol à l'arraché
01:55:17 avec agression violente.
01:55:19 On m'a projetée
01:55:21 contre une clôture.
01:55:23 On m'a tiré le manteau pendant une
01:55:25 on va dire, trentaine de mètres.
01:55:27 J'ai fini à l'hôpital,
01:55:29 j'avais le col du fémur brisé.
01:55:31 Autre enseignement de cette étude du ministère de l'Intérieur.
01:55:33 18% des Français
01:55:35 déclarent se sentir en insécurité
01:55:37 dans leur quartier ou leur village.
01:55:39 Le chiffre monte à 25% pour les habitants
01:55:41 de l'agglomération parisienne.
01:55:43 Enfin, plus d'un Français sur deux,
01:55:45 56% au total, sont globalement
01:55:47 satisfaits de l'action nationale des forces
01:55:49 de l'ordre.
01:55:51 Et en effet, parmi ces chiffres
01:55:53 particulièrement inquiétants,
01:55:55 une mutation peut-être de l'insécurité,
01:55:57 c'est qu'une femme sur quatre désormais
01:55:59 renonce à sortir seule.
01:56:01 Une femme sur quatre a peur.
01:56:03 On en parle avec nos invités, on en parle également avec
01:56:05 Thalia qui est en direct avec nous.
01:56:07 Merci d'avoir accepté notre invitation. On vous a aperçus dans le sujet
01:56:09 mais on avait envie de vous entendre
01:56:11 plus longuement témoigner sur
01:56:13 l'agression dont vous avez été victime
01:56:15 en juillet dernier,
01:56:17 qui vous handicap aujourd'hui.
01:56:19 Pouvez-vous nous raconter ce qu'il s'est passé,
01:56:21 s'il vous plaît ?
01:56:23 Bonjour.
01:56:25 Ça va être un peu compliqué parce que du coup,
01:56:27 c'est compliqué de revenir
01:56:29 chaque fois sur la même histoire
01:56:31 parce que je ne m'en remets pas.
01:56:33 En fait, c'était en janvier,
01:56:35 du coup, je revenais de voir
01:56:37 mes filles à Montpellier.
01:56:39 Je sors de la gare,
01:56:41 ma fille m'avait dit de l'appeler.
01:56:43 Quand je sortais de la gare,
01:56:45 j'ai complètement oublié.
01:56:47 Et je prends le chemin habituel,
01:56:49 je prends derrière le théâtre antique,
01:56:51 les arènes,
01:56:53 le chemin habituel,
01:56:55 tout est éclairé.
01:56:57 Puis je prends ma rue
01:56:59 qui me mène chez moi.
01:57:01 Puis je vois quelqu'un qui arrive
01:57:03 en face de moi et qui fait
01:57:05 comme un jogging.
01:57:07 Je n'ai pas pris ça pour une agression
01:57:09 puisque du coup, je pensais que c'était
01:57:11 quelqu'un, un jogger.
01:57:13 Il m'a bousculé.
01:57:15 Il est revenu vers moi.
01:57:17 Il m'a pris par derrière.
01:57:19 Du coup, il m'a projeté
01:57:21 contre la clôture.
01:57:23 J'atterris
01:57:25 sur le rebord de la clôture.
01:57:27 Et une fois que j'étais par terre,
01:57:31 il m'a tiré le manteau par le col
01:57:33 et il m'a fait prendre
01:57:35 tous les trottoirs, les uns après les autres,
01:57:37 en me tirant sur une
01:57:39 trentaine de mètres.
01:57:41 Une fois qu'il a eu le sac
01:57:43 qu'il aurait pu prendre avant,
01:57:45 en fait, je pense qu'il s'est acharné
01:57:47 sur moi.
01:57:49 Il m'a laissé là, sous la pluie,
01:57:53 sous le vent.
01:57:55 J'ai attendu
01:57:57 50 minutes en hurlant dans la rue.
01:57:59 Personne n'est
01:58:01 venu, personne n'a ouvert la porte.
01:58:03 C'est là que je me suis rendu
01:58:05 compte que ma jambe était bloquée sous l'autre
01:58:07 et
01:58:09 je hurlais
01:58:11 de douleur.
01:58:13 Je me suis traînée sur le bord
01:58:15 de la route.
01:58:17 Avant ça, j'ai essayé
01:58:19 avec l'index
01:58:21 de taper contre des grillages.
01:58:23 Personne n'a ouvert.
01:58:25 On a juste fermé les rideaux devant moi, en fait,
01:58:27 pour montrer
01:58:29 qu'on était là, mais que personne
01:58:31 n'intervenait.
01:58:33 Je suis arrivée sur la route
01:58:35 et j'ai attendu encore
01:58:37 et encore.
01:58:39 Du coup, j'étais par terre,
01:58:41 allongée sur la route.
01:58:43 Un côté du trottoir
01:58:45 était éclairé, de l'autre côté n'était pas
01:58:47 éclairé.
01:58:49 J'avais
01:58:51 un mouchoir dans la poche
01:58:53 et j'ai vu des phares
01:58:55 arriver. J'ai lavissé le mouchoir
01:58:57 en l'air et la voiture
01:58:59 s'est arrêtée à 10 cm de moi.
01:59:01 Une jeune femme est descendue
01:59:05 en hurlant, en me disant « qu'est-ce qui se passe ?
01:59:07 qu'est-ce qui se passe ? »
01:59:09 Elle a mis le warning. J'ai dit « ne me
01:59:11 touchez pas » et j'ai hurlé
01:59:13 sans arrêt. Elle a appelé
01:59:15 le 18.
01:59:17 La police municipale,
01:59:19 je tiens bien à le signaler,
01:59:21 que la police nationale n'est pas venue.
01:59:23 C'est la police municipale qui est venue.
01:59:25 Ils ne sont même pas venus
01:59:27 me voir, moi.
01:59:29 Pas moyen de joindre mes filles
01:59:33 puisque du coup, on m'avait tout volée.
01:59:35 J'ai été transportée à l'hôpital.
01:59:39 La police nationale est arrivée après
01:59:41 à l'hôpital, m'a interrogée.
01:59:43 J'étais sous morphine, impossible
01:59:47 de me soulager
01:59:49 tellement que j'avais mal.
01:59:51 On m'a passé la radio
01:59:53 à 3h du matin, sachant
01:59:55 que ça s'est passé à 7h le soir,
01:59:57 19h le soir.
01:59:59 Le maire m'a
02:00:01 téléphoné, bien sûr, en me
02:00:03 disant que tout allait s'arranger
02:00:05 mais il n'a rien fait.
02:00:07 La police nationale,
02:00:09 je ne peux pas les appeler parce que
02:00:11 je ne suis personne ingratable.
02:00:13 En fait, je suis une victime
02:00:17 présumée. L'agresseur
02:00:19 est un agresseur présumé, mais moi
02:00:21 je suis une victime présumée.
02:00:23 C'est-à-dire que votre agresseur, on ne le connaît pas.
02:00:25 Talia, pardonnez-moi et merci pour votre témoignage
02:00:27 très fort, très poignant
02:00:29 et votre courage et votre dignité
02:00:31 pour le raconter.
02:00:33 Ça veut dire qu'aujourd'hui, votre agresseur
02:00:35 n'a pas été arrêté, n'a pas été
02:00:37 identifié. Et quel est
02:00:39 votre état de santé, à la fois
02:00:41 physique, mais également psychologique ?
02:00:43 Psychologiquement,
02:00:45 je ne peux pas trop en parler.
02:00:47 J'ai trouvé moi-même un psychologue
02:00:49 qui fait l'EMDR.
02:00:51 Donc je dois payer moins
02:00:53 avec mes indemnités journalières.
02:00:55 Je suis une personne veuve.
02:00:57 On m'a
02:01:01 découvert un kyste de Tarlov
02:01:03 qui, s'il n'est pas
02:01:05 bien soigné, risque
02:01:07 de m'handicaper et me paralyser.
02:01:09 Donc il y a deux professeurs
02:01:11 dans la France
02:01:13 qui le pratiquent, un à
02:01:15 Colmar et un à Bicêtre.
02:01:17 Pour l'instant,
02:01:21 j'ai une canne.
02:01:23 J'ai
02:01:25 des bleus aux genoux, parce que
02:01:27 le bleu ne part pas.
02:01:29 Le col du fémur,
02:01:31 j'ai toujours
02:01:33 des séances de rééducation.
02:01:35 Je ne trouverai sûrement plus
02:01:37 de travail.
02:01:39 Je dois vivre comme ça.
02:01:43 Est-ce que vous aviez peur
02:01:47 de sortir, puisque apparemment
02:01:49 vous nous avez raconté que vous aviez
02:01:51 pris le train à la gare
02:01:53 sans finalement vous méfier
02:01:55 de ce qui pouvait arriver ?
02:01:57 Est-ce qu'avant votre agression, vous craignez
02:01:59 comme c'est le cas pour
02:02:01 beaucoup de femmes aujourd'hui, une femme sur quatre qui renonce à sortir
02:02:03 seule selon les chiffres du
02:02:05 ministère de l'Intérieur, est-ce que vous aviez peur
02:02:07 de circuler seule le soir,
02:02:09 notamment dans les rues ?
02:02:11 Non, j'avais confiance en ma ville.
02:02:13 Moi.
02:02:15 Parce que je suis née à Arles.
02:02:17 Je connais tout
02:02:21 à Arles. Et j'avais confiance
02:02:23 en ma ville, du coup. J'avais confiance
02:02:25 aux gens, aux rues,
02:02:27 à la police,
02:02:29 à mon maire.
02:02:31 Et j'avais confiance en fait aux gens,
02:02:33 du surtout. Et
02:02:35 par contre, je voulais signaler qu'il a été
02:02:37 pris en caméra,
02:02:39 vidéo, surveillance.
02:02:41 Ils ont tiré un portrait de lui,
02:02:43 mais ils ne le retrouvent pas.
02:02:45 Voilà. Donc,
02:02:47 ça me
02:02:49 fait encore
02:02:51 plus peur, parce que du coup, il est dans la nature.
02:02:53 C'est où j'habite.
02:02:55 Il a mon adresse.
02:02:57 Et
02:02:59 j'ai peur de sortir,
02:03:01 surtout à 17h le soir,
02:03:03 puisque je n'assiste à aucune
02:03:05 illumination de Noël.
02:03:07 Je fais rien.
02:03:09 Voilà. Je suis bloquée à la maison.
02:03:11 Je regarde
02:03:13 les platanes, les feuilles tombées. Je fais
02:03:15 rien. Voilà. Voilà ma vie.
02:03:17 Et cette agression,
02:03:19 évidemment, a brisé votre
02:03:21 existence et a fait basculer
02:03:23 votre vie.
02:03:25 On le comprend bien. On vous souhaite bien du courage
02:03:27 en tout cas. Et merci, Thalia,
02:03:29 d'avoir témoigné. Votre témoignage est important
02:03:31 en tout cas. Il faut le savoir pour
02:03:33 à la fois toutes les femmes
02:03:35 ou les victimes potentielles
02:03:37 qui vous regardent. Et
02:03:39 il vient évidemment en écho et en résonance
02:03:41 aux chiffres du ministère de l'Intérieur
02:03:43 qui expliquent qu'effectivement, les femmes
02:03:45 sont devenues des cibles privilégiées
02:03:47 et que surtout, elles ont peur maintenant de
02:03:49 vivre, tout simplement, et de sortir.
02:03:51 Donc on vous souhaite bien du courage
02:03:53 et merci infiniment pour votre témoignage,
02:03:55 Thalia. Je précise d'ailleurs que
02:03:57 à Arles, alors c'est pas un lien de cause à effet,
02:03:59 mais cette semaine,
02:04:01 parce que la sécurité est partout et on va en parler
02:04:03 dans quelques instants, mais il y a une femme de 89 ans
02:04:05 qui a été agressée en pleine rue. Le voleur
02:04:07 l'a frappée et lui a volé son portefeuille
02:04:09 et son téléphone. C'était il y a quelques jours
02:04:11 et c'est au même endroit qu'avec le témoignage
02:04:13 de Thalia
02:04:15 qui, depuis le mois de juillet, évidemment,
02:04:17 a vu son existence
02:04:19 complètement réduite
02:04:21 physiquement, psychologiquement
02:04:23 et même sur son quotidien
02:04:25 puisqu'elle n'ose plus sortir.
02:04:27 On a l'impression qu'il y a eu un basculement
02:04:29 sociologique de la violence
02:04:31 Jonathan Cixous. Les chiffres sont là
02:04:33 pour le dire, mais les témoignages
02:04:35 également. - Les témoignages
02:04:37 sont plus nombreux peut-être qu'auparavant
02:04:39 mais les agressions,
02:04:41 elles, au sens le plus large
02:04:43 parce que, heureusement, entre guillemets,
02:04:45 toutes les agressions ne s'accompagnent
02:04:47 pas d'actes sadiques
02:04:49 comme le témoignage
02:04:51 qu'on vient d'entendre semble
02:04:53 l'évoquer.
02:04:55 Mais les vols à la tire, les tentatives de viol
02:04:57 voire les viols, etc., tout cela,
02:04:59 les chiffres du ministère de l'Intérieur montrent
02:05:01 qu'ils sont en hausse.
02:05:03 La sociologie
02:05:05 de plusieurs des personnes
02:05:07 qui commettent ces actes a changé.
02:05:09 Je prends l'exemple de Paris.
02:05:11 Par exemple, on sait, chiffre à l'appui,
02:05:13 que 60 ou 70%
02:05:15 des méfaits
02:05:17 dans la rue
02:05:19 comme dans les transports en commun sont commis
02:05:21 par des mineurs. Alors, il y a
02:05:23 les fameux mineurs non accompagnés
02:05:25 qui viennent souvent d'Afrique
02:05:27 quel que soit le pays.
02:05:29 Et puis, vous avez aussi des mineurs
02:05:31 qui sont exploités par ces fameuses
02:05:33 filières d'Europe de l'Est.
02:05:35 Ces gens connaissent le droit français
02:05:37 mieux que vous et moi.
02:05:39 Ils savent qu'en employant des mineurs,
02:05:41 ils passent sous tous les radars.
02:05:43 Et quand ces enfants sont,
02:05:45 je vous parle là des filières de l'Est,
02:05:47 ces enfants qui sont arrêtés,
02:05:49 ils sont immédiatement,
02:05:51 déjà ils ne sont pas souvent arrêtés,
02:05:53 et s'ils le sont, ils ressortent immédiatement
02:05:55 du commissariat.
02:05:57 Et donc tout cela crée un vrai climat
02:05:59 qui est une réalité.
02:06:01 - Et à Paris, vous avez raison de le préciser,
02:06:03 avec l'étude et les statistiques
02:06:05 du ministère de l'Intérieur,
02:06:07 c'est exponentiel. C'est-à-dire que l'insécurité
02:06:09 s'installe partout, mais à Paris, notamment,
02:06:11 c'est particulièrement alarmant.
02:06:13 - Exactement. Et si vous voulez,
02:06:15 ce qui est terrible, c'est que ça donne,
02:06:17 que ce soit à Arles, qui est une si belle ville
02:06:19 en plus, mais que ce soit
02:06:21 partout à travers le pays,
02:06:23 finalement les chiffres montrent que 18% des personnes
02:06:25 même dans leur village ne se sentent pas
02:06:27 en sécurité. Un quart des franciliens,
02:06:29 c'est énorme. Ça représente quoi aussi ?
02:06:31 Ça représente
02:06:33 comme une démission,
02:06:35 mais une défaite de l'État.
02:06:37 L'État qui doit nous protéger, c'est l'un de ses devoirs
02:06:39 premiers, doit protéger
02:06:41 les Français,
02:06:43 semble incapable de pouvoir
02:06:45 le faire. Et ça, il y a de quoi
02:06:47 effectivement être...
02:06:49 avant d'être...
02:06:51 d'avoir peur, d'être en colère.
02:06:53 - Le plus inquiétant, le plus horrible
02:06:55 peut-être, en un temps de verre, c'est que la peur
02:06:57 s'est installée désormais. Avant, il y avait...
02:06:59 il y a toujours eu des agressions,
02:07:01 malheureusement, il y a toujours eu des
02:07:03 craintes, mais là, il y a cette espèce
02:07:05 de psychose qui s'est installée dans
02:07:07 l'esprit de la population française.
02:07:09 Et elle est justifiée.
02:07:11 - Écoutez, c'est difficile de faire un commentaire
02:07:13 après le témoignage bouleversant,
02:07:15 vraiment bouleversant, qu'on vient d'entendre,
02:07:17 d'une vie brisée, sur le
02:07:19 plan physique, sur le plan psychologique.
02:07:21 Vraiment, c'est difficile de faire la moindre
02:07:23 analyse politique, sinon pour dire
02:07:25 d'abord mon soutien à
02:07:27 cette femme, je ne sais pas si elle nous regarde encore,
02:07:29 et dire que moi, ce qui m'a sidéré
02:07:31 vraiment dans le récit
02:07:33 qu'elle faisait, c'était notamment le fait
02:07:35 que tout son voisinage,
02:07:37 manifestement, n'avait rien fait à part
02:07:39 fermer les volets. Ça, c'est
02:07:41 quelque chose, vous parliez de l'État, là, c'est
02:07:43 quelque chose qui ne relève pas de l'État, qui relève de la société,
02:07:45 qui relève d'une lâcheté
02:07:47 abyssale, parce que même si les gens ont peur,
02:07:49 ils peuvent moins appeler les pompiers, vous voyez. Et qui a été
02:07:51 d'ailleurs documentée, c'est ce qu'on appelle l'effet
02:07:53 Kitty Genovese, dans les années, je crois,
02:07:55 50 ou 60, à New York, une femme qui se fait assassiner,
02:07:57 qui s'appelait Kitty Genovese,
02:07:59 et qui se fait assassiner,
02:08:01 il y avait tout son voisinage qui assistait à la scène,
02:08:03 et il y avait les fenêtres qui étaient allumées, il y avait des dizaines
02:08:05 de témoins, et chacun se disait "c'est un autre
02:08:07 qui va réagir", et donc des lâchetés individuelles
02:08:09 s'additionnant, engendrent une lâcheté
02:08:11 collective. Alors, la question que vous posez
02:08:13 sur la psychose, d'abord
02:08:15 je remarque que le ministère de l'Intérieur
02:08:17 fait une faute de français, ils appellent ça le "ressenti",
02:08:19 ça n'existe pas le mot de "ressenti", ils appellent ça le "sentiment",
02:08:21 on appelle ça "impression". - Ça existe en termes
02:08:23 météorologiques, le "ressenti", c'est ce que disait Jonathan
02:08:25 Sixon il y a quelques jours. - Exactement, et c'est un peu insupportable
02:08:27 de voir des ministères ne pas
02:08:29 parler français. Mais, par contre,
02:08:31 le sentiment d'insécurité,
02:08:33 c'est une expression tout aussi absurde,
02:08:35 ça s'appelle la peur. Il faut arrêter
02:08:37 d'employer des sortes de périphrases ridicules,
02:08:39 ça veut dire juste la peur. Là qu'on nous dise qu'il y ait
02:08:41 une femme sur quatre qui ait peur
02:08:43 de sortir seule dans la rue, c'est un fait dont il faut
02:08:45 tenir compte. Qu'on sache aussi par exemple
02:08:47 que quand il y a des études qui sont faites, 100%
02:08:49 des femmes qui prennent les transports
02:08:51 en commun à Paris ont été victimes
02:08:53 d'intimidation ou de harcèlement
02:08:55 ou de frottement dans leur vie,
02:08:57 c'est un chiffre, enfin 99,999,
02:08:59 donc c'est vraiment 100%, c'est un fait
02:09:01 aussi dont il faut tenir compte. Que face
02:09:03 à cela, il faille avoir un débat public
02:09:05 sans démagogie, sans haine, sans
02:09:07 instrumentalisation, mais avec l'État
02:09:09 qui en fait une cause importante
02:09:11 et la société qui en fait aussi une cause importante,
02:09:13 c'est une évidence.
02:09:15 - Merci pour toutes ces précisions. On va terminer
02:09:17 sur cette thématique, puisque
02:09:19 le temps qui nous est interparti s'achève,
02:09:21 mais en effet ce témoignage édifiant,
02:09:23 moi, me fait encore froid dans le dos
02:09:25 et c'est malheureusement devenu
02:09:27 une réalité. Les chiffres et les statistiques
02:09:29 l'attestent, mais les situations de vie
02:09:31 de beaucoup de Français et de Françaises
02:09:33 notamment également. Merci de nous avoir accompagnés.
02:09:35 Punchline dans quelques instants
02:09:37 avec Olivier de Kérenfleck
02:09:39 et n'oubliez pas ce soir, 21h,
02:09:41 ça se dispute. Excellente émission.
02:09:43 À ce soir.
02:09:45 ♪ ♪ ♪

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