• il y a 2 ans
Un policier retraité de Fort Worth appelle le service d’urgence tard en soirée. Des ambulanciers se précipitent chez lui pour trouver sa femme gisant dans son lit, une blessure de projectile à la poitrine qu’elle s’est infligée elle-même, selon les dires du mari. Les tests balistiques, les analyses d’empreintes digitales et le test du détecteur de mensonge ne permettront pas de déterminer s’il est coupable. C’est grâce à des experts en analyse de projection de sang qu’on pourra enfin accuser cet ancien policier du meurtre de sa femme. À Columbus en Ohio, dans un champ de maïs, on trouve le corps d’une femme à moitié nue. Elle a été étranglée. Deux semaines plus tard, on trouve un autre corps sur un chantier de construction près du même champ de maïs. Cette nouvelle victime a connu un sort identique à celui de la première victime, mais, dans son cas, les experts relèvent l’empreinte d’une paume de main sur son corps. Lorsque les autorités découvrent une troisième victime dans le même secteur, ils sont persuadés qu’un tueur en série est à l’œuvre. Parfois, les enquêteurs n’ont besoin que d’une empreinte digitale partielle ou d’une trace de pneu pour résoudre un crime crapuleux.

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Personnes
Transcription
00:00 Dans la capitale de Lohéau, un terrain vague est devenu un cimetière pour une femme qu'on
00:06 a enterrée là. Ce sera un immense défi que de résoudre ce meurtre. Les détectives
00:13 devront avoir recours à une technique peu commune pour découvrir l'identité du meurtrier.
00:19 Le service d'urgence de Fort Worth au Texas reçoit un appel désespéré. Une femme a
00:26 été abattue d'un coup de feu. Les enquêteurs judiciaires se mettent à la recherche d'indices
00:31 dans des endroits inusités et espèrent que la victime elle-même leur fournira des informations
00:36 sur la façon dont elle est morte et sur le mobile de ce meurtre. Qu'un crime soit méticuleusement
00:44 planifié ou commis lors d'un accès de range, les coupables laissent toujours des traces
00:49 derrière eux. Les enquêteurs qui ont l'œil exercé parviennent à discerner ces impressions
00:58 fatales.
00:59 Dans ce cas, les enquêteurs se sont rendus compte qu'ils n'avaient pas de mémoire. Les
01:29 enquêteurs ont donc été mis au point.
01:30 Dans cet épisode, certains n'ont été changés. Columbus, capitale de l'Ohio, dans cette
01:35 ville du Midwest américain, en vit encore avec de solides valeurs. Malgré une population
01:39 sans cesse grandissante, le taux de criminalité y est nettement inférieur à celui d'autres
01:44 villes américaines à la population équivalente. Mais le 7 novembre 2001, Richard Middleton
01:51 fit une découverte troublante. Sur un terrain vague, il trouva le corps nu d'une femme
01:57 gisant parmi des herbes hautes. Il appela immédiatement le service d'urgence. La téléphoniste
02:10 dépêcha une équipe d'enquêteurs sur le site. Des policiers de Columbus et des ambulanciers
02:17 se rendirent sur place au sud du centre-ville. Sur les lieux même, on déclara la victime
02:26 morte. Les enquêteurs établirent un périmètre de sécurité autour de la zone et se mirent
02:31 à la recherche d'indices. Ils espéraient reconstituer les événements qui avaient conduit
02:36 à la mort de cette femme. Lors de l'examen de la scène du crime, les enquêteurs notèrent
02:41 la position du corps de la victime. Elle gisait sur le dos, un bras au-dessus de sa tête.
02:47 Son sous-vêtement avait été tiré vers le bas jusqu'aux chevilles. Mais les indices
02:55 les plus troublants étaient les marques de liens sur son cou. On soupçonnait une strangulation.
03:03 Les experts recueillirent quelques vêtements, notamment une chaussure de course noire et
03:09 blanche près du cadavre. Malgré la découverte de ces indices, on ne disposait d'aucune piste
03:14 solide. La route serait longue pour trouver le coupable. Ronald Jester fut le premier
03:19 détective à arriver sur la scène du crime.
03:22 On avait trouvé peu d'indices sur place. Il n'y avait aucune arme et rien non plus
03:28 sur la personne avec qui la victime était, ni sur l'endroit d'où elle provenait.
03:32 On n'a trouvé aucune pièce d'identité sur elle. Il nous était donc impossible
03:35 de remonter en arrière jusqu'au dernier endroit où elle avait été. Il n'y avait
03:39 aucun de ces éléments qui nous fournissent une piste et nous permettent de nous mettre
03:43 à la recherche d'un suspect.
03:45 Les enquêteurs rencontrèrent les résidents du quartier. Bon nombre d'entre eux avaient
03:51 entendu des cris plus tôt, mais ils avaient cru qu'il s'agissait d'enfants qui jouaient.
03:55 Personne n'avait vu quelqu'un ou quelque chose de suspect.
04:01 Les techniciens photographièrent tout le secteur, de même que le corps. Ils prirent
04:12 un soin particulier à protéger les mains de la victime, car des indices pouvaient s'être
04:17 logés sous ses ongles. Le corps fut transporté au bureau du coroner de Franklin County.
04:28 On prit des photos encore plus détaillées, particulièrement des blessures de la victime.
04:33 Brad Lewis, le médecin légiste et coroner de Franklin County, pratiqua l'autopsie.
04:45 Il remarqua les traces au cou de la victime. Après avoir analysé ses blessures, il put
04:51 tirer des conclusions sur la cause de sa mort.
04:53 On lui avait infligé des coups avec un objet contondant, partout sur le corps, les bras
05:00 et les jambes. Elle avait été étranglée, ce qui avait provoqué sa mort.
05:05 On recueillit des échantillons de tissu et de la matière qui se trouvaient sous les
05:10 ongles de la victime. Des blessures importantes dans la région génitale indiquaient qu'elle
05:17 avait été violée. L'équipe d'experts recueillit des fluides corporels dans l'espoir
05:23 d'en tirer l'ADN de l'assaillant. Tous les indices furent mis sous scellés pour
05:29 être analysés ultérieurement. On releva ensuite les empreintes digitales de la victime.
05:35 La police les compara à celles de la base de données de l'OIO et trouva de qui il
05:46 s'agissait. La victime était Tina Baxter, âgée de 29 ans. Elle avait un dossier judiciaire
05:55 pour des délits mineurs. La police apprit également qu'elle avait eu de nombreuses
05:59 adresses différentes. Elle passait d'un endroit et d'un travail à l'autre.
06:07 Au laboratoire judiciaire de Columbus, l'experte Amarina Clarkson analysa les indices recueillis
06:14 lors de l'autopsie. Après avoir examiné les fluides corporels et les vêtements, elle
06:23 analysa les tâches trouvées sur les sous-vêtements de la victime à la recherche de sang et d'ADN.
06:30 On a constaté la présence de sperme sur les échantillons après avoir appliqué un
06:37 produit chimique qui entre en réaction avec le liquide séminal en devenant coloré. Puis
06:43 on passe à un autre test qui détecte une protéine que l'on ne trouve en grande quantité
06:47 que dans le sperme. Ces analyses confirmèrent que la victime avait été violée et fournirent
06:54 aux enquêteurs le code génétique de son assaillant. On ne disposait toutefois pas
07:00 d'un suspect pour faire la comparaison des deux codes. Son identité était toujours
07:05 inconnue. Afin de recueillir plus d'informations sur Tina, les détectives interrogèrent sa
07:16 famille et ses amis, notamment son frère. Celui-ci déclara que Tina avait eu des problèmes
07:23 dans le passé. Elle consommait de la drogue, mais depuis quelques temps elle tentait de
07:29 reprendre une vie normale. Son frère ajouta qu'elle était une mère dévouée pour ses
07:33 enfants. Il craignait toutefois qu'elle n'ait fait une rechute. Selon lui, il arrivait
07:42 souvent à Tina dans le passé de consommer de grosses quantités de drogue et de disparaître
07:47 pendant quelques jours. Il donna aux détectives le nom des bars qu'elle fréquentait. Si
07:57 Tina avait fait une rechute, elle n'avait pas eu à aller bien loin pour satisfaire
08:01 ses envies. Le détective se rendit au bar qu'elle fréquentait. Il montra sa photo
08:13 au client qui la reconnut, mais aucun d'entre eux ne l'avait vue le soir du meurtre. Les
08:23 détectives se retrouvèrent dans une impasse et l'enquête cessa de progresser. Pour tenter
08:29 de lui donner un second souffle, on forma une escouade spéciale qui analyserait toutes
08:34 les informations recueillies jusque là. Cette équipe se mit bientôt à émettre plusieurs
08:39 hypothèses. Malheureusement, cela ne porta pas fruit. Rien ne semblait vouloir sortir
08:54 l'enquête de l'impasse. On n'avait même pas trouvé du suspect. Mais cela devait
09:04 bientôt changer. Onze jours après la découverte du corps de Tina, un ouvrier ramassait ses
09:10 outils sur un chantier de construction au sud de Columbus lorsque quelque chose capta
09:15 son attention dans les broussailles. En y regardant de plus près, il fut horrifié
09:21 par ce qu'il découvrit. Il s'agissait du corps nu d'une femme gisant sur le sol.
09:27 Des détectives furent dépêchés sur la scène. C'était un endroit qu'ils connaissaient
09:35 déjà. Ils ne se trouvaient qu'à quelques cent mètres de l'endroit où ils avaient
09:41 recueilli le corps de Tina. Le détective William Gillette s'était rendu sur la scène
09:45 en voiture.
09:47 Jester et moi discutions des ressemblances entre les deux affaires après avoir entendu
09:51 la description par les patrouilleurs. Il devint rapidement évident qu'il y avait des liens
09:58 entre les deux cas. Comme Tina, la jeune femme avait été déshabillée et violée.
10:06 Le détective Gillette examina l'ensemble de la scène du crime.
10:11 On a remarqué que le corps de la victime était en mauvais état. On avait traîné
10:15 le cadavre sur une bonne distance et elle semblait avoir lutté contre son assaillant.
10:19 Les enquêteurs recueillirent les indices. Ils prirent tout ce qui semblait appartenir
10:27 à la victime. Ses vêtements et sous-vêtements et ses chaussures de course qui se trouvaient
10:32 près du corps. C'est alors que les enquêteurs remarquèrent un détail inhabituel.
10:39 On pouvait distinctement voir la forme d'une main sur le bras de la victime. Peut-être
10:54 cela fournirait-il des indices sur l'identité du meurtrier.
10:57 Sur son bras droit, là où il y avait de nombreuses blessures, on pouvait nettement
11:04 voir des empreintes de doigts sur sa peau. J'ai cru qu'il nous serait peut-être
11:07 possible d'en tirer des empreintes digitales.
11:09 Les techniciens en scène de crime prirent bien soin de ne pas déplacer le corps. S'il
11:18 parvenait à prélever les empreintes, il faudrait qu'il soit attentif à ne pas les
11:21 détruire. Pour conserver le corps en vue de ce genre d'analyse, ils évitèrent de
11:27 le placer dans un sac. Ils devaient conserver le corps à une température de 21 degrés
11:32 pour s'assurer du succès de l'opération.
11:34 Si la température était inférieure à 21 degrés, la poudre n'adhérerait pas à
11:44 la peau, ce qui rendrait la prise d'empreintes impossible.
11:47 Tout portait à croire que le premier meurtre n'était pas un acte isolé. Les enquêteurs
11:54 étaient aux prises avec deux crimes commis vraisemblablement par un seul individu. Et
11:59 ici semblait rôder dans le quartier. Il avait déjà trouvé sa deuxième victime. Combien
12:05 de temps s'écoulerait-il avant qu'il en trouve une troisième?
12:10 À Columbus, en Ohio, on avait trouvé les cadavres de deux femmes, partiellement dévêtues,
12:17 dans un secteur isolé du sud de la ville. Les deux femmes avaient été trouvées gisant
12:23 sur le dos. Les enquêteurs déterminèrent que la première victime, Tina Baxter, avait
12:30 été étranglée et violée. On ne disposait toujours pas d'un suspect auquel on aurait
12:35 pu comparer l'ADN de l'assaillant. Les circonstances entourant la mort de la deuxième
12:40 victime étaient étrangement identiques, sauf pour un détail.
12:44 On a trouvé une pierre tachée de sang près de son corps.
12:46 Elle semblait avoir été tuée d'un coup à la tête plutôt qu'étranglée.
12:52 Le détective Gillette continua à passer au peigne fin la deuxième scène de crime
12:59 qui se trouvait à moins d'un terrain de football de celle où l'on avait trouvé
13:02 le corps de Tina Baxter. Il aperçut alors sur le sol des traces de pneus très nettes
13:08 qui s'éloignaient de la scène du crime.
13:10 On pouvait voir ces traces de pneus récentes qui semblaient avoir été laissées là par
13:14 un pick-up. Les techniciens judiciaires prirent des
13:18 photos avant de mesurer ces traces. Mais en raison de la terre meuble, il leur
13:24 fut impossible d'en faire des moulages. Au laboratoire judiciaire de Columbus, le
13:32 corps fut autopsié. Les experts eurent recours aux techniques
13:37 les plus récentes pour faire l'examen. La victime avait une blessure caractéristique
13:44 qui épousait la forme d'une main sur le bras.
13:46 Le médecin légiste examina cette blessure et en conclut qu'il y avait des traces évidentes
13:52 de lutte. Il y avait de multiples éraflures et contusions
13:58 sur ses bras, ses jambes et le reste de son corps.
14:01 On a également noté à la nuque d'importantes blessures infligées avec un objet contendant.
14:05 On photographia chacune des blessures en notant avec précision leur forme et leur emplacement
14:12 sur le corps. Les experts se mirent ensuite à la recherche
14:16 d'indices qu'on ne voit pas à l'œil nu, sous un éclairage ordinaire.
14:19 À l'aide d'une source de lumière spéciale, les experts se mirent au travail.
14:33 Mais ils n'obtinrent pas le résultat escompté. Les techniciens de laboratoire eurent ensuite
14:43 recours à une procédure complexe et qu'ils ne réussissent malheureusement que très
14:47 rarement. Ils entendaient prélever les empreintes du
14:50 meurtrier sur le corps de la victime. L'agent spécial Gary Wilgers supervisa l'opération.
14:57 Les chances d'obtenir des empreintes à même un cadavre sont infimes. Il n'y a environ
15:05 que 75 ou 80 cas au pays où cela a fonctionné. Pour prélever ces empreintes, les techniciens
15:14 commencèrent par dresser une tente de plastique au-dessus du corps. Ils créaient ainsi une
15:19 tente de fumigation de fortune. Ensuite, ils placèrent dans un réchaud un
15:24 contenant rempli de cyanoacrylate, mieux connu sous le nom de supercolle. À mesure
15:32 que la colle chaufferait, des vapeurs s'en échapperaient.
15:35 Ces vapeurs de supercolle adhèrent au corps et aux empreintes qui s'y trouvent. Ensuite,
15:42 on prend de la poudre magnétique, une poudre spéciale qui nous sert à relever les empreintes,
15:47 et on en saupoudre minutieusement le corps à la recherche de toute empreinte qui pourrait
15:51 se trouver. Cette poudre est composée de petits filaments
15:56 magnétiques qui adhèrent à la supercolle. Toute empreinte deviendra alors apparente.
16:04 On applique ensuite un gel qui se solidifie en quelques minutes. Une fois sec, on retire
16:17 le gel et avec lui, l'empreinte. Les blessures sur le bras de la victime ne
16:24 permirent pas de relever les empreintes, mais sur la jambe gauche, on découvrit un indice.
16:29 Il s'agissait de l'empreinte d'une paume de main intacte. Malheureusement, les bases
16:37 de données d'empreintes digitales ne contiennent pas les empreintes des paumes de main. Même
16:41 si le meurtrier avait laissé cet indice derrière lui, les enquêteurs ne pouvaient toujours
16:45 pas progresser. Les techniciens judiciaires poursuivirent
16:49 leurs analyses. Ils relevèrent les empreintes des doigts de la victime après y avoir appliqué
16:54 de l'encre. On pût immédiatement l'identifier. Elle s'appelait Cathy Henderson. Tout comme
17:00 la première victime, elle avait un casier judiciaire et était une consommatrice de
17:05 drogue connue des autorités. Les détectives annoncièrent la mauvaise nouvelle à sa famille.
17:10 Ils interrogèrent la colocataire de Cathy et l'un de ses amis. Celui-ci déclara que
17:26 le soir de la disparition de Henderson, les trois amis s'étaient promenés en voiture.
17:30 Vers minuit, il avait laissé la colocataire de Cathy dans le centre-ville de Columbus.
17:37 Quant à Cathy, elle avait demandé qu'il la dépose elle aussi. Mais elle lui avait
17:41 dit de l'attendre, car elle reviendrait vite. Il déclara qu'il croyait qu'elle allait
17:47 s'acheter de la drogue. Il l'avait attendue, mais en vain. En colère, il était rentré
17:55 chez lui. C'était la dernière fois qu'on avait vu Cathy en vie.
18:01 La nouvelle du meurtre de Cathy Henderson fit la manchette. La police savait que cette
18:06 nouvelle créerait des remous au sein de la population de Columbus, mais espérait ainsi
18:11 obtenir des informations sur les deux crimes. On n'eut pas à attendre bien longtemps avant
18:19 qu'un témoin ne se manifeste. L'homme avait vu un pick-up de couleur foncée à
18:26 l'aube sur le chantier de construction où l'on avait trouvé le corps d'Henderson.
18:31 Il avait roulé à côté du véhicule dont les phares étaient allumés, mais n'avait
18:37 vu personne à l'intérieur. Il n'avait repensé à cela qu'en lisant les articles
18:45 à propos des meurtres. Il montra aux enquêteurs à quel endroit exactement le véhicule était
18:55 garé. Les détectives se rendirent au chantier et y interrogèrent les ouvriers. Ceux-ci
19:08 déclarèrent qu'il était plutôt rare qu'une voiture se trouve sur le chantier
19:12 un dimanche. Ils ajoutèrent qu'aucun d'eux ne possédait de pick-up comme celui qui
19:17 leur avait été décrit. Le temps commençait à manquer aux détectives. Ils n'avaient
19:24 toujours pas identifié de suspect et la population de Columbus vivait dans la peur. Comme les
19:32 deux victimes avaient été trouvées l'une près de l'autre, peut-être pourrait-on
19:35 surveiller les lieux pour tenter d'arrêter le meurtrier avant qu'il ne tue une autre
19:39 femme. La police organisa la surveillance des lieux entourant les scènes de crime.
19:46 Si le suspect revenait, on serait prêt à l'accueillir. Le détective Russell Redmond
19:53 disait que ce n'était qu'une question de temps avant que le tueur ne frappe à nouveau.
19:56 Cela m'inquiétait au plus haut point. Le fait que ce tueur en Syrie rôdait à Columbus
20:02 et s'attaquait aux femmes me faisait peur. Et n'importe qui pouvait devenir sa prochaine
20:06 victime. La police surveillait le chantier 24 heures par jour. Il fallait absolument
20:15 arrêter le tueur avant qu'il ne passe de nouveau à l'acte. Quatre jours seulement
20:24 après le meurtre de Cathy Anderson, les pires craintes des enquêteurs s'avérèrent. Un
20:30 travailleur du sud de la ville mettait des déchets dans une baine en ordure quand il
20:35 aperçut une femme gisant au sol. Il appela la police sans tarder. Les détectives croyaient
20:43 qu'il s'agissait là de la troisième victime du même prédateur. Le tueur avait frappé
20:51 de nouveau. On avait trouvé une troisième femme morte en seulement quelques semaines.
20:56 Les détectives se rendirent sur la scène du crime. La dernière victime était une
21:04 jeune femme blanche. Elle se trouvait dans le même secteur que les deux premières.
21:08 Il semblait y avoir du sang autour de sa bouche et sur ses mains. Elle portait un chandail
21:18 noir et un pantalon de jogging. Ses poches avaient été tournées à l'envers et sorties
21:24 du pantalon. Ce que le détective Redmond redoutait le plus s'était produit. Nous
21:30 étions persuadés que cette scène de crime et cette victime d'homicide étaient reliées
21:33 aux deux autres. On identifia la victime. Elle s'appelait Beth Ellen Fisher. Elle avait
21:41 un profil identique aux deux autres femmes. Elle avait un casier judiciaire pour des délits
21:46 mineurs, changeait régulièrement de travail et consommait de la drogue. Elle avait été
21:52 étranglée et violée. Le mode d'opération du meurtrier était identique dans les trois
21:58 cas. Mais contrairement aux deux autres scènes de crime, la police eut un coup de chance
22:04 inattendu. Le détective Russell Redmond remarqua des traces de pneus semblables à celles observées
22:11 près du corps de Tina Baxter. Mais cette fois-ci, on pouvait nettement voir qu'un
22:20 des pneus était sorti de sa jante. J'ai remarqué des marques de pneus dans un stationnement
22:27 là où le sol était plus graveleux. La trace était inhabituelle et cela m'a pris quelques
22:32 minutes pour me rendre compte que c'était la trace de la roue d'un véhicule qui roulait
22:35 avec une crevaison. On suivit la trace. Celle-ci menait un pick-up qui ne se trouvait qu'à
22:46 15 mètres du corps de la femme. Le pneu était sorti de la jante. Lorsque ce véhicule
22:56 était arrivé sur la scène du crime, ce pneu était toutefois bien gonflé. Peu de
23:01 temps après, il avait crevé et c'était des faits de la jante, rendant la conduite
23:05 du véhicule impossible. Le véhicule portait toujours une plaque d'immatriculation. Les
23:14 enquêteurs photographièrent les traces de pneus et notèrent soigneusement la distance
23:18 qu'avait parcouru le véhicule. Des recherches auprès de la Régie des transports permirent
23:27 de découvrir que le pick-up appartenait à un homme du quartier qui était propriétaire
23:31 d'une entreprise des mondages. L'homme fut convoqué à un interrogatoire. Il déclara
23:37 qu'il ignorait où se trouvait son pick-up. On informa que son véhicule avait été abandonné
23:42 près de la scène d'un crime. Il répondit qu'il l'avait prêté à son employé,
23:47 Christian Fuehr. Celui-ci en avait besoin car son propre véhicule avait été remorqué
23:54 à la fourrière. Le propriétaire consentit à une fouille de son pick-up. Les experts
24:02 ne trouvèrent aucune preuve de la présence de Beth Ellen Fischer à bord. Le détective
24:09 Redmond convoqua ensuite Christian Fuehr à un interrogatoire. Celui-ci était demeuré
24:15 très calme et maître de ses émotions. Il déclara au détective que le soir du meurtre
24:20 de Fischer, il avait rencontré deux femmes et qu'il avait fait une balade à bord de
24:24 leur voiture. Elle l'avait ensuite déposé à un bar vers 4 heures du matin et il était
24:29 rentré chez lui. Le détective Redmond croyait qu'il pourrait facilement détruire cet
24:36 alibi. Dès le début de cette enquête, nous savions que le véhicule se trouvait à seulement
24:43 15 mètres du corps. Et pourtant, Fuehr niait s'être trouvé dans le secteur. On savait
24:51 donc qu'il nous mentait. Les policiers surveillèrent le suspect pendant 24 heures. Pendant ce temps,
24:57 une équipe d'experts judiciaires ratissa le chantier de construction à la recherche
25:01 de quoi que ce soit qui indiquerait que Christian Fuehr était impliqué dans les trois meurtres.
25:06 Mais leurs recherches furent vaines. C'est alors que la chance sourit au détective.
25:13 Une femme vint les rencontrer. Elle connaissait les trois victimes pour les avoir aidées à
25:18 se débarrasser de leurs problèmes de drogue. Elle ajouta qu'elle disposait d'informations
25:23 importantes à propos de la nuit du meurtre de Beth Ellen Fischer. Un homme lui avait
25:29 dit que Beth Ellen lui devait 50 dollars. Cette dernière et lui étaient partis ensemble
25:35 à bord d'un pick-up noir. Selon la femme, Beth Ellen l'appelait Woodman, l'homme des
25:42 pois. On l'avait surnommé ainsi parce qu'il travaillait pour une entreprise d'émondage.
25:47 Cela fournissait un motif raisonnable à la police pour obtenir un mandat de perquisition
25:53 du véhicule de Christian Fuehr. Comme celui-ci se trouvait déjà à la fourrière suite à
25:59 des contraventions de stationnement impayés, les agents purent agir rapidement. Les experts
26:06 judiciaires se rendirent sur place pour fouiller le véhicule. On prit des empreintes des pneus.
26:12 Le détective Redmond et son équipe voulaient absolument mettre le tueur en série derrière
26:19 les barreaux. Au laboratoire judiciaire de Columbus, Heather
26:25 Crock examina les empreintes de pneus photographiées sur la deuxième scène de crime. Elle les
26:32 compara ensuite à celles des pneus du véhicule de Fuehr.
26:35 J'ai pu conclure que les sculptures des pneus sur l'empreinte étaient identiques à celles
26:44 d'un des pneus sur le véhicule du suspect. Suite à cette analyse, les enquêteurs croyaient
26:55 pouvoir démontrer la présence des deux véhicules que conduisait Fuehr, le sien et celui de
27:00 son patron, sur deux scènes de crime. Ils devaient maintenant prouver la présence
27:07 du suspect lui-même sur les lieux. Ils obtinrent un mandat de la cour les autorisant
27:15 à recueillir des échantillons de sang et de salive de Christian Fuehr. Amorina Craxon
27:21 examina l'ADN pour voir s'il était identique. Craxon put confirmer ce que la police soupçonnait
27:31 déjà. J'ai comparé l'échantillon de sperme recueilli
27:36 sur le corps de la victime aux échantillons de sang de Christian Fuehr et constaté que
27:41 l'ADN était le même. Les enquêteurs corroborèrent cette conclusion
27:48 avec les autres échantillons prélevés à même le corps de Kathy Anderson.
27:53 Robin Rogenbeck, un expert judiciaire du Bureau d'identification et d'enquête criminel,
27:58 comparant en smith l'empreinte de paume de main trouvée sur le corps de la deuxième
28:02 victime à celle de Fuehr. J'ai relevé 12 ou 13 points identiques. Selon
28:11 moi, c'était une identification sûre à 100%. Deux autres experts ont effectué la
28:16 même analyse et sont arrivés à la même conclusion.
28:20 Ces preuves démontraient non seulement que Fuehr avait touché à cette femme, mais elles
28:27 indiquaient également qu'il l'avait fait après qu'elle soit morte. En effet, les
28:31 empreintes sur le corps d'une personne toujours en vie disparaissent rapidement en raison
28:35 de la transpiration et des mouvements de son corps.
28:38 Fort de ces preuves, les détectives convoquèrent Fuehr à un nouvel interrogatoire.
28:44 Même s'ils lui montrèrent en détail les preuves dont il disposait, Fuehr refusa
28:56 de parler. Malgré tout, les preuves étaient accablantes.
29:01 Le 28 novembre 2001, la police arrêta Christian Fuehr sous trois chefs d'inculpation de
29:11 meurtre. Grâce aux analyses criminalistiques, les enquêteurs sont parvenus à reconstituer
29:19 les événements qui ont mené à la mort de Cathy Anderson. Fuehr l'a sans doute
29:24 attiré dans son pick-up en lui offrant de la drogue. Il s'est ensuite rendu avec
29:30 elle sur le chantier de construction. Une fois sur place, il est devenu violent.
29:35 Plus la jeune femme lui résistait, plus il était enragé. Il a saisi une pierre et
29:41 l'a frappée jusqu'à ce qu'elle cesse de respirer.
29:43 Pour s'éviter la peine de mort, Christian Fuehr a fini par plaider coupable des trois
29:50 homicides. Il a été condamné à trois peines de réclusion consécutives sans possibilité
29:56 de libération conditionnelle. Alors que certains tueurs s'attaquent à des inconnus pour
30:05 préserver leur identité, d'autres s'en prennent à des personnes de leur entourage,
30:10 mais laissent des indices qu'ils ont plus de difficultés à éliminer.
30:13 C'est à Fort Worth, au Texas, que commence ce que l'on appelle l'Ouest américain.
30:22 Est-ce à cause de son passé riche en histoire de cow-boy? On y compte trois armes par habitant,
30:29 mais peu d'entre eux croient qu'elles serviront à commettre un crime.
30:31 Dans la soirée du 14 mars 1995, la violence était toutefois au rendez-vous. La téléphoniste
30:44 du service d'urgence reçut un appel désespéré. L'homme au bout du fil s'identifia comme
30:49 étant Warren Horinek. Cet ex-policier déclara que sa femme s'était accidentellement tiré
30:54 un coup de revolver et demanda qu'on envoie une ambulance chez lui. Les agents de la police
31:03 de Fort Worth répondirent aussitôt à son appel. Quand les ambulanciers arrivèrent
31:08 sur les lieux, Warren Horinek leur ouvrit la porte. Il avait du sang sur son tee-shirt.
31:13 Sa femme, Bonnie, gisait sur son lit. Les ambulanciers virent alors ce qui ressemblait
31:21 à une blessure à la poitrine. Ils tentèrent de trouver le pouls de la victime ou quelques
31:29 autres signales vitales, mais il était trop tard. Bonnie Horinek était morte.
31:35 Des techniciens judiciaires et des enquêteurs arrivèrent sur les lieux et se mirent à
31:43 la recherche d'indices. En fouillant la chambre à coucher, les détectives trouvèrent
31:48 deux armes, un fusil de chasse et un revolver de calibre 38. Le détective J.D. Roberts
32:00 du service de police de Fort Worth menait cette enquête. Il détermina la trajectoire
32:05 de la balle. Le projectile avait transpersé la victime de part en part, puis il avait
32:11 traversé le matelas et réussi à endommager la moquette sous le lit. La trajectoire du
32:17 projectile indiquait que la victime était couchée sur le lit lorsqu'elle avait été
32:21 touchée. On ne trouva aucun fragment de balle dans la chambre. Les détectives notèrent
32:27 également qu'une taie d'oreiller avait été nouée autour du cou de Bonnie. Il n'y
32:35 avait toutefois aucune trace de lutte. La police examina les portes et les fenêtres
32:42 afin de voir si quelqu'un ne serait pas entré par effraction dans la maison. Mais on ne
32:47 remarqua rien d'anormal. Il n'y avait pas eu d'intrus.
32:50 À Fort Worth, au Texas, on avait trouvé Bonnie Horinek abattue d'un coup de feu dans sa
32:59 chambre. Il n'y avait pas de trace d'entrée par effraction et les détectives soupçonnaient
33:04 qu'elle s'était enlevée la vie. Ils désiraient maintenant interroger le mari de Bonnie pour
33:09 reconstituer les événements qui avaient mené à sa mort. Comme il était la seule autre
33:14 personne dans la maison au moment de la mort de sa femme, il devait faire une déposition
33:18 en règle. Il fut donc conduit au poste de police. Les enquêteurs demandèrent à Horinek
33:26 de leur décrire les événements de la soirée. Celui-ci déclara que Bonnie et lui étaient
33:32 sortis manger au restaurant. Il reconnut avoir bu quelques bières.
33:35 De retour à la maison, Bonnie avait filé tout droit dans la chambre à coucher. Elle
33:41 était avocate et avait plusieurs rendez-vous tôt le lendemain matin. Warren déclara qu'il
33:49 n'était pas fatigué et qu'il était resté dans le salon pour écouter la télévision.
33:53 Peu de temps après, il avait entendu un coup de feu. Il avait alors saisi son fusil et
34:06 s'était précipité dans la chambre. Il croyait qu'il y avait un intrus dans la maison.
34:12 À sa plus grande consternation, il avait trouvé sa femme atteinte d'une balle. Elle ne bougeait
34:18 plus. Il avait appelé le service d'urgence et donné la respiration artificielle à Bonnie
34:24 dans l'espoir de la ranimer. Il ajouta que la téléphoniste lui avait alors indiqué
34:28 de mettre une telle oreiller autour du cou de sa femme pour endiguer les moragies.
34:32 Quand les détectives demandèrent à Warren Horinek d'où provenait l'arme de sa femme,
34:37 celui-ci déclara que le revolver de calibre 38 était à lui. Il le conservait dans un
34:42 étui sous le matelas du côté du lit où dormait Bonnie.
34:46 Les détectives demandèrent ensuite à Horinek de bien vouloir se soumettre à un test de
34:50 poudre explosive, ce qu'il accepta. On ne trouva toutefois aucune trace de poudre sur
34:56 ses mains. Les enquêteurs demandèrent également à Horinek de laisser ses vêtements. On les
35:01 enverrait au laboratoire pour analyse. Même si tous les indices semblaient indiquer qu'il
35:09 y avait eu suicide, les détectives devaient poursuivre leur enquête. Ils renvoyèrent
35:15 Warren Horinek chez lui et lui dire qu'ils l'appelleraient s'ils avaient d'autres questions
35:19 à lui poser. Les enquêteurs espéraient que l'autopsie de la victime leur apporterait
35:25 des réponses et qu'ils pourraient ainsi fermer le dossier. Le médecin légiste examina
35:30 le corps et détermina que Bonnie avait reçu un projectile dans la poitrine. Il prit note
35:35 de la trajectoire de la balle. Elle était entrée dans la poitrine et était sortie
35:39 par le dos. Il ne trouva aucun fragment dans le corps. Plusieurs indices laissaient croire
35:45 à un suicide. L'angle du cou et l'endroit où se situait la blessure, un peu à gauche,
35:52 étaient conformes à une blessure qu'elle aurait pu s'infliger elle-même. Mais d'autres
35:57 indices contredisaient cette hypothèse. Lorsque quelqu'un utilise une arme pour se tirer
36:04 dessus, on retrouve toujours des traces de poudre sur lui. Pourtant, lors de l'examen
36:11 des mains de la victime, le médecin légiste ne trouva rien. Sans pouvoir affirmer que
36:19 la victime était morte suite à un suicide ou un homicide, le médecin légiste indiqua
36:25 dans son rapport qu'elle était morte de cause indéterminée. Dans le but d'étayer
36:31 la thèse du suicide, les détectives rencontrèrent les parents de Bonnie. Les membres de la famille
36:37 de quelqu'un qui s'est suicidé ont souvent du mal à admettre que cette personne qu'ils
36:41 aimaient se soit enlevée la vie. Les parents de Bonnie étaient de ceux-là. Ils refusaient
36:49 de croire que leur fille s'était suicidée. Selon eux, une seule chose dans sa vie ne
36:54 fonctionnait pas, son mariage. Bonnie avait confié à ses parents que Warren était aux
36:59 prises avec un problème d'alcool. Elle leur avait également dit qu'après avoir
37:03 eu envie de le quitter, elle avait décidé de tenir bon. Les parents de Bonnie n'accusaient
37:09 pas formellement Warren Rolinek, mais ils croyaient que celui-ci avait peut-être joué
37:14 un rôle dans la mort de leur fille. Ils pressèrent les policiers de laisser l'enquête ouverte.
37:20 Sans aucune preuve que la mort de Bonnie ait été le résultat d'un homicide ou d'un
37:27 suicide, les détectives étaient dans l'impasse. Les parents de Bonnie s'obstinaient à refuser
37:36 de croire au suicide de leur fille. Déçus par l'enquête, ils firent appel au service
37:42 de l'avocat Mike Ware.
37:45 J'avais connu Bonnie de son vivant. J'étais persuadé que ce n'était pas un suicide.
37:53 Mais alors, la seule autre conclusion logique, c'était qu'il s'agissait d'une mort par
37:58 homicide.
37:59 Ware vérifia le dossier personnel de Warren Rolinek lorsqu'il était policier. Les faits
38:08 étaient troublants. Au cours de sa carrière, Rolinek s'était vu reprocher à maintes
38:14 reprises abus d'alcool et insubordination. Mais ce n'était pas là le plus inquiétant.
38:19 De nombreuses fois, il avait utilisé son arme à feu à la maison. Après l'un de ses épisodes
38:30 violents, Bonnie avait appelé la police pour que l'on essaie de calmer son mari. Mais
38:35 Rolinek ne se maîtrisait plus du tout. On l'avait mis alors en détention et forcée
38:41 à subir une évaluation psychiatrique.
38:43 Plus j'examinais cette affaire, et plus il m'apparaissait évident que son comportement
38:51 passé démontrait qu'il avait pu en venir à commettre ce crime.
38:57 Même si Ware savait que le problème d'alcool et de violence de Warren ne prouvait pas qu'il
39:04 était un meurtrier, l'absence de poudre explosive sur les mains de la victime, elle, était
39:09 éloquente.
39:10 Si l'on y repensait sérieusement, c'était quelque chose de facile à nettoyer. Cet homme
39:17 avait été policier, il savait bien cela. Si c'était lui qui avait appuyé sur la détente,
39:22 il lui était facile d'éliminer cette poudre explosive. Et s'il s'agissait d'un suicide,
39:28 elle n'avait pas pu, elle, éliminer cette poudre.
39:32 Rien dans le comportement de Bonnie n'indiquait qu'elle voulait mettre fin à ses jours.
39:38 Elle avait même prévu un voyage d'affaires le lendemain de son décès.
39:41 Les membres de sa famille se tournèrent ensuite vers Cathal Grant, un pathologiste judiciaire
39:49 réputé de Bedford, au Texas, qui se spécialise dans l'analyse psychologique des victimes
39:55 de suicides.
39:56 Grant interrogea les parents de la victime, ses amis et ses collègues de travail, et
40:02 tous lui décrivirent Bonnie comme une femme heureuse qui voyait la vie du bon côté.
40:06 Rien n'indiquait donc qu'elle songeait à se suicider.
40:09 Elle conservait même dans son sac à main des messages trouvés dans des biscuits chinois.
40:17 Grant en conclut que cette femme n'avait pas le profil des gens qui prévoient se tuer
40:22 d'une balle dans la poitrine avec un revolver de calibre 38.
40:25 En me basant sur ce que j'ai obtenu, il m'est apparu peu vraisemblable que cette femme eût
40:31 été dans des dispositions pour s'enlever la vie.
40:33 Pour analyser les indices matériels, Mike Ware fit appel au service de Tom Bevel, un
40:42 spécialiste judiciaire renommé expert en analyse de projection de sang.
40:47 Bevel tenta de déterminer si le sang sur le t-shirt de Horinek avait été projeté
40:52 là à cause du coup de feu ou parce que la victime l'aurait expectoré par le nez
40:56 et la bouche pendant la réanimation.
40:58 Selon lui, le sang ainsi expectoré serait très différent de celui projeté par une
41:05 balle.
41:06 Dans son labo, Bevel décida de recréer une tâche de sang, comme on en obtiendrait une,
41:12 en tirant un bout portant.
41:13 Il plaça un t-shirt comme celui que portait Horinek ce soir-là, près d'une éponge
41:18 imbibée de sang.
41:19 Il tira ensuite un coup de feu avec une arme identique à celle trouvée dans la chambre
41:24 de la victime.
41:25 Les éclaboussures de sang se dispersèrent sur le t-shirt selon une certaine configuration.
41:33 Il examina ensuite le vêtement et nota les gouttelettes caractéristiques suite à un
41:38 coup de feu.
41:39 Elles ne ressemblaient en rien aux tâches qui auraient été expectorées par la victime.
41:43 Les tâches de sang produites par l'expectoration sont plus pâles.
41:48 L'air force le sang à sortir et l'on y trouve donc des bulles.
41:51 Quand la police examine ces tâches, il ne reste que de petits cernes car les bulles
41:54 d'air ont éclaté.
41:55 Les gouttelettes de sang causées par une expectoration sont de forme irrégulière.
42:01 Beville examina ensuite le t-shirt que portait Warren le soir du décès de sa femme.
42:07 Les tâches que j'ai examinées dans ce cas-là n'étaient pas pâles du tout et
42:11 il n'y avait aucun cerne indiquant la présence de bulles d'air.
42:14 Elles étaient de forme plutôt homogène.
42:16 Beville nota la présence de plus d'une centaine de ces gouttelettes projetées à
42:23 haute vélocité.
42:24 La plupart étaient d'un diamètre inférieur à un dixième de millimètre, soit la taille
42:29 d'une graine de pavot.
42:30 Pour Beville, cet âge démontrait formellement que Warren Horinek était proche de sa femme
42:37 quand elle avait été touchée par le projectile.
42:39 Quand j'ai examiné le t-shirt porté par Horinek, j'ai vu comme une fine vaporisation
42:48 de sang.
42:49 Cela indiquait que le sang avait été projeté à haute vélocité, comme quand il y a blessure
42:57 par balle.
42:58 Les tâches de sang produites lors du tir d'essai et celles du t-shirt d'Horinek
43:05 étaient semblables.
43:06 Il ne s'agissait donc pas de sang provenant de la bouche et du nez de la victime.
43:11 Beville en conclut que Warren Horinek avait abattu sa femme.
43:16 Muni de ces nouvelles preuves, l'avocat Mike Ware présenta les résultats de ses
43:24 analyses à un grand jury.
43:26 Celui-ci approuva la mise en accusation de Warren Horinek.
43:33 En mars 1996, un an après la mort de sa femme, Horinek fut arrêté et accusé de meurtre.
43:41 Avec les preuves dont il disposait, les enquêteurs sont parvenus à reconstituer les événements
43:48 qui ont conduit au meurtre.
43:50 Ils ont conclu que Warren Horinek avait bu une importante quantité d'alcool ce soir-là.
43:58 Bonnie et lui se sont sans doute disputés à cause du voyage d'affaires de Bonnie
44:02 le lendemain.
44:03 Elle a finalement été secouchée, mais Warren, lui, est devenu de plus en plus fou de colère.
44:09 Il a attendu qu'elle s'endorme.
44:11 Puis, un de ses fameux accès de colère l'a conduit trop loin.
44:16 Warren Horinek a tué sa propre femme.
44:20 Quand on examine les antécédents de cet homme et ses comportements de plus en plus
44:25 violents envers sa femme, on peut voir que cela allait prendre cette tournure.
44:29 En août 1996, après un procès d'une semaine, Warren Horinek a été trouvé coupable de
44:38 meurtre.
44:39 Il a été condamné à 30 ans d'emprisonnement.
44:41 Lorsqu'un meurtre est commis, son auteur tente toujours de berner les enquêteurs en
44:49 dissimulant ses traces.
44:50 Mais les sciences judiciaires continuent toujours d'évoluer, mettant ainsi en lumière les
44:56 impressions fatales laissées par les criminels et les forçant à répondre de leurs actes
45:02 devant la justice.
45:03 "Musique d'outro"

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