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Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Les auditeurs sont invités à réagir, par téléphone ou via les réseaux sociaux aux grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Aujourd’hui, il reçoit Christine Kelly et Marc Menant pour leur ouvrage " Ces destins qui ont fait l’Histoire, Jeanne D’Arc, Beethoven, Antoine de Saint-Exupéry, Marie Curie, Victor Hugo, Napoléon Bonaparte" aux éditions PLON.

Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Europain, 11h-13h, Pascal Praud et vous.
00:05 - Les 11h à 13h sur Europain, vous composez le 0190293921 pour réagir avec Pascal Praud
00:10 et poser vos questions à nos invités ce matin, Pascal, Christine Kelly et Marc Menand.
00:14 - Christine Kelly et Marc Menand, quel plaisir d'être avec vous, d'autant qu'on se voit jamais.
00:18 - C'est vrai.
00:19 - Jamais !
00:20 - Tous les jours !
00:21 - On entend une petite imitation dans les couloirs, on dit "Qui est un pro est là ?"
00:25 - Christine, c'est un plaisir d'abord de travailler avec Christine parce que c'est vrai que vous
00:31 êtes toujours d'humeur égale, toujours conviviale, toujours fraternelle et c'est vrai que dans
00:38 cette maison CNews, vous avez une place particulière, forcément, depuis de nombreuses années, à
00:45 la tête d'une émission qui marche particulièrement, le soir, avec Marc bien sûr, et que vous
00:51 maîtrisez, j'ai envie de dire, avec moi ça m'est arrivé parfois de vous remplacer, les
00:58 gens qui vous écoutent n'étaient pas du tout contents, ils préfèrent, pensez-vous,
01:01 ils disent "Voilà quelle classe, elle sait écouter, elle sait apaiser, elle sait dire
01:07 les choses qu'il faut", c'est vrai que ce rôle que vous avez marque les téléspectateurs.
01:14 - On est complémentaires, Pascal, effectivement, non mais c'est vrai !
01:17 - C'est une manière délicate de dire les choses ! Vous voyez, c'est pour ça que je
01:23 vous aime, c'est pour cette délicate !
01:26 - Non mais c'est vrai qu'il y a le 19-20 et ensuite il y a le 21 et ce qui est bien c'est
01:31 qu'effectivement dans ces émissions, on est avec notre identité, des gens disent "Mais
01:35 pourquoi est-ce que je chuchote tout le temps ?" Ben je suis normale, je suis moi-même,
01:38 je suis naturelle et puis c'est vrai que cette émission, elle a grandi, elle a pris une
01:42 place importante dans le cœur des téléspectateurs et heureusement mais la famille, la famille
01:48 C News est une famille exceptionnelle et on est bien, on se balade dans les couloirs,
01:52 alors disons-le, on joue au foot dans les couloirs avec Pascal Praud, on chante aussi
01:56 régulièrement avec Pascal Praud et rappelons que depuis LCI, vous veniez aussi à LCI
02:01 dans nos rédactions chanter, il n'a pas changé !
02:03 - C'est vrai qu'en tout cas, je pourrais vous renvoyer ce compliment parce que c'est
02:09 vrai que vous êtes la même depuis toutes ces années, avec votre sensibilité, vos
02:14 engagements et qui sont restés les mêmes intacts et puis votre passion pour ce métier
02:20 de journaliste et donc pour l'histoire parce que c'est ce qui nous intéresse ce matin,
02:24 c'est des seins qui ont fait l'histoire alors évidemment, Jeanne d'Arc, Beethoven,
02:29 Antoine de Saint-Exupéry, on va égréner tous ces noms mais comment vous avez choisi
02:34 ces noms et pourquoi ? - Comment on a choisi ces noms ? Tout est
02:38 venu à commencer par cette émission qu'on a fait ensemble avec Marc Menand, c'est
02:43 "Grand Destin" sur CNews tous les dimanches, on faisait avant "La belle histoire de France"
02:48 avec Franck Ferrand et Marc Menand et petit à petit, on s'est dit pourquoi ne pas faire
02:53 un livre avec Lisbuel, Chiplon, pourquoi ne pas faire un livre pour reprendre quelques
02:58 portraits de nos différents destins et c'est de là qu'a commencé cette petite histoire,
03:05 Marc Menand et moi avons choisi ces dix portraits avec difficulté parce qu'il y avait beaucoup
03:10 d'entre-choisir, ceux qui sont français, on a quand même Beethoven mais beaucoup de
03:15 portraits français, des hommes, des femmes.
03:17 - Et l'homme qui découvra l'Amérique, découvrit !
03:23 - Et c'est comme ça qu'on a voulu retranscrire l'émission.
03:28 - Justement vous qui n'êtes pas historien mais qui depuis tant d'années, on a toujours,
03:34 on va parler par exemple de Jeanne d'Arc, quelle est la part parfois de la légende,
03:41 de la vérité historique, est-ce qu'on sait absolument tout, est-ce qu'il y a des choses
03:47 qui ont été avec le temps malaxées, mixées, patinées, voilà et c'est ça, mon interrogation
03:55 elle est souvent sur ces grands destins du roman national, notamment Jeanne d'Arc, c'est
04:02 intéressant d'ailleurs ce que vous dites, c'est un personnage qui représente le courage
04:05 absolu, la foi aussi, c'est elle, son destin rappelle qu'à un moment donné il y avait
04:09 vraiment une empreinte chrétienne forte dans nos façons de vivre et que l'on était tenu
04:13 par le ciel.
04:14 - Voilà, mais c'est exactement ça, alors vous avez raison, que de points d'interrogation
04:19 sur ce destin, néanmoins grâce au procès, il y a eu le premier qui s'est terminé mal,
04:25 là qu'on a de l'assignation au bûcher, puis le deuxième en réhabilitation et là
04:31 les éléments perlent, on peut arriver à déterminer ce qui fut crucial dans cette
04:38 émergence d'un personnage imaginé, une petite gamine qui n'est pas du tout bergère, oh
04:43 que nenni mon ami, elle est la fille d'un personnage important qui rend justice auprès
04:50 du seigneur de Baudricourt et cette jeune fille de temps en temps on la voit à côté
04:56 de son père, où ça ? Dans la petite île qui se trouve à l'intérieur de Donrémy
05:01 où on regroupe les animaux du village quand il y a une alerte, quelle alerte ? Les anglais,
05:08 ces salopards qui sont en train de nous envahir et qui menacent de tenir le pouvoir car il
05:12 y a eu le fameux traité de Troyes et Isabaud de Bavière qui a cédé la succession au
05:18 roi d'Angleterre, ce qui signifie quoi ? Et bien que l'avenir détermine la France
05:25 en étant dépendante du trône d'Angleterre, Charles VII étant dehors de ça et elle,
05:31 elle a cette vision à 14 ans, ces voix qui lui disent "il faut sauver le dauphin".
05:36 - Bon là j'ai mis une pièce dans la machine, manifestement, je rappelle que ma question
05:40 était "comment les historiens travaillent sur les archives ?" c'était ça ma question,
05:47 mais bon je connais l'ami Marc qui lui prépare, il faut le dire Christine, son intervention
05:56 le soir, il arrive avec 5-6 livres sur un thème, c'est un foutatrac ou un foutrac son
06:02 bureau comme je n'ai jamais vu un bureau, incroyable, il a un sac de sport dans lequel
06:08 on retrouve des oranges, des livres, des vitamines, etc.
06:13 - Et ce que j'aime en fait avec Marc Menand ici présent, c'est que malgré ses 103 ans,
06:21 alors petite parenthèse, celui en Wikipédia on dit qu'il a 79 ans, ce n'est pas du tout
06:24 son âge, il est beaucoup plus jeune que ça, je le dis en passant parce que c'est une erreur
06:28 de Wikipédia, il ne le dira jamais mais moi je le dis à sa place, mais il est plus jeune
06:31 que ça.
06:32 Mais ce qui est intéressant c'est que malgré justement son histoire, il a toujours, son
06:39 histoire c'est-à-dire ça fait des années qu'il est dans le secteur, il a une passion
06:43 pour le travail et quand on dit on va décider tel portrait Victor Hugo ou bien Marie Curie,
06:51 il va prendre tous les livres, comme vous dites Pascal, 4-5 livres, il va les dévorer,
06:56 les corner, les souligner, les travailler, regarder, trouver l'anecdote qu'on n'a jamais
07:02 soulignée pour mettre en valeur et ça Pascal, c'est le secret de victoire de Marc Menand,
07:08 le travail, le travail, le travail, ne jamais s'asseoir sur ses lauriers, aller piocher,
07:13 vérifier l'information, appeler ses amis historiens, les vrais, pour vérifier l'information.
07:17 - Alors c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui l'a connu, Victor Hugo, Marie Curie,
07:22 c'est quand même un avantage.
07:24 - Mais c'est beau ce travail, c'est beau.
07:26 - C'est aussi, avant Jeanne d'Arc non, mais il y a...
07:28 - Non mais Victor Hugo, Pascal, vous savez qu'il a fait tourner les tables, donc je garde
07:33 la méthode pour entrer en contact avec lui.
07:35 - Bon, alors j'ai salué évidemment DJ Fab, Fabrice Laffitte, avec lequel vous avez travaillé,
07:43 je ne sais pas si vous connaissiez Géraldine Hamon qui est désormais avec nous sur Europe,
07:48 et puis je n'ai pas salué un homme pour qui l'histoire est vraiment au cœur de sa vie,
07:55 c'est Monsieur Boubouk.
07:56 - Bonjour à tous.
07:57 - Voilà, qui sait à peu près tout de l'histoire de France.
08:01 - Oui, je suis imprenable.
08:03 - Oui non mais c'est vrai, c'est vrai.
08:04 - Il a un doctorat en histoire.
08:05 - On peut me poser toutes les questions.
08:06 Il a un doctorat, effectivement.
08:07 Il a un doctorat en histoire.
08:10 Alors là, il n'y a pas que des personnages historiques, il y a aussi des personnages
08:14 qui sont entrés dans l'histoire, mais par les arts, Léonard de Vinci, je pense, et
08:19 alors Beethoven, Christine Kelly, je ne m'attendais pas forcément à voir Beethoven dans ce livre
08:23 pour avoir d'emblée une idée du personnage, citons-le, "je veux saisir le destin à la
08:28 gorge, dans cette résolution bouillonne la volonté viscérale, la détermination inébranlable,
08:33 la rage d'être le compositeur de sa propre vie, il signe 366 oeuvres dont 32 concertos
08:39 digifables."
08:40 Donc ça c'est le plus célèbre, peut-être, morceau de musique de Beethoven, puisque c'est
08:50 le pam pam pam pam.
08:51 Neuf symphonies, les numéros 5 et 9 sont des chefs-d'oeuvre.
08:56 Ça c'est la symphonie numéro 5, comme vous l'avez reconnue, M.
09:02 Coulon, qui continue d'égayer nos âmes, écrivez-vous, c'est cela qui résonne en
09:07 nous, Beethoven.
09:08 Pourquoi plus Beethoven, par exemple, que Mozart ?
09:11 Alors, lorsque vous mettez cette musique et lorsque vous dites Beethoven, je suis encore
09:16 pleine d'émotions, parce que je me rappelle de cette émission qu'on avait faite avec
09:19 Marc Menand et j'avais les larmes aux yeux.
09:22 En écoutant Marc Menand me raconter la vie de ce génie, ce génie qui a quatre ans, j'en
09:28 ai des frissons en vous parlant, il y a quatre ans, son père alcoolique le mettait devant
09:33 un piano, le frappait pour qu'il puisse jouer.
09:35 Frappait, frappait, et il jouait sous les coups de son père et pour amuser son père
09:41 et ses amis.
09:42 Et c'est comme ça qu'il s'est mis au piano, qu'il a grandi.
09:44 Il n'entendait pas d'une oreille, il a continué à jouer, même en étant sourd.
09:49 La puissance de ce...
09:50 - Il était sourd d'ailleurs, c'est une légende.
09:52 - Non, non, non.
09:53 Petit à petit, petit à petit.
09:54 - A la fin, vous savez ce qu'il faisait ? Il n'entendait plus rien.
09:57 D'ailleurs, lorsqu'il joue la neuvième symphonie, il est là, il assiste au concert.
10:06 Mais il ne sait pas ce qui se passe, c'est dans sa tête qu'il essaie de déterminer
10:13 l'instant de l'exécution.
10:16 Et à la fin, sans doute qu'il a raté un endroit, toujours est-il que tout le monde
10:21 est debout en train de l'applaudir et lui, il est encore en train d'emporter les musiciens.
10:26 - Ludwig Von B, dans Orange Mécanique, où nous avons un peu notre Ludwig Von B européen,
10:34 c'est Monsieur Liberté.
10:35 - Ah le Libanon !
10:38 - Qui a des grandes mains, telles des baguettes, et qui nous rappelle qu'il faut dire que
10:47 nous sommes sur Europe.
10:48 - Et la petite baguette dont vous vous servez, lui, il en avait une petite, c'était un
10:53 crayon qu'il mettait pour recevoir les vibrations du piano, afin de savoir si ce qu'il avait
10:59 imaginé dans sa tête avait la bonne consonance.
11:03 - Vous écoutez beaucoup de musique classique, Christine ?
11:05 - Oui, j'aime bien Mozart, je fais beaucoup écouter à ma fille, j'ai redécouvert le
11:09 classique, évidemment quand on a un enfant, tout de suite on se plonge dans les classiques,
11:15 et c'est vrai que Beethoven, effectivement, j'ai une affection particulière parce que
11:18 lorsqu'on connaît la densité du personnage et l'enfance du personnage, tout de suite
11:22 on voit les choses autrement.
11:23 Il y a un autre personnage, si vous permettez, qui me plaît beaucoup dans le livre "J'ai
11:26 le droit" ou pas ?
11:27 - Non, parce que Monique veut parler de Beethoven avant, et nous avons quelques interactions
11:30 dans cette émission, c'est un peu le principe aussi, et Monique souhaitait dire un petit
11:35 mot sur Beethoven.
11:36 Bonjour Monique !
11:37 - Bonjour Pascal, qu'est-ce que ça me fait plaisir de vous entendre !
11:40 - Je vous en prie Monique, et ça vous fait plaisir également de rencontrer M. Menand,
11:45 Mme Kelly ?
11:46 - Ah, alors écoutez, je suis ravie, d'autant plus que Beethoven, c'est l'homme de ma vie,
11:51 vous venez dans mon salon, au-dessus du piano il y a un grand portrait de Beethoven, j'ai
11:56 deux portraits dans mon coin-repart, j'avais fait un canevas avec Beethoven, donc Beethoven,
12:02 il a été, sa troisième symphonie qui est historique puisqu'il l'avait écrite pour
12:07 Napoléon Bonaparte, enfin quand il s'est fait saquée en peur, il a arraché la première
12:13 page et il a écrit pour le souvenir d'un grand homme, quant à la neuvième symphonie
12:19 dont vient de parler la dame dont je ne me rappelle pas le nom.
12:21 - Christine Kelly ?
12:22 - Oui, donc cette neuvième symphonie est devenue l'hymne européen qui a été un petit
12:29 peu...
12:30 - C'est ce qu'on appelle l'hymne à la joie ?
12:31 - Ben oui tout à fait, c'est l'hymne à la joie, moi je l'ai chanté avec Ozawa, je
12:35 l'ai chanté avec les plus grands chefs de la planète, avec Bischoff, je faisais partie
12:43 de l'Orchestre de Paris donc j'ai chanté avec eux.
12:45 - Ah oui, vous étiez dans l'Orchestre de Paris.
12:46 Bon, on va marquer une pause Monique et vous aurez peut-être une question à poser.
12:49 Je précise pour notre ami Boubouk, Beethoven, et nous parlons du compositeur, ce n'est pas
12:55 un chien.
12:56 - Je sais que la jeune génération...
12:59 Je ne m'attendais pas du tout à la vanne en plus.
13:02 - La jeune génération pense parfois que Beethoven est le nom d'un chien.
13:07 - Je sais qu'on parle de lui lui.
13:10 - Est-ce qu'on peut entendre quelques concertos de Beethoven, parce qu'ils sont quand même
13:14 assez connus ces concertos également et puis après vous nous ferez part.
13:18 Vous jouez vous-même d'un instrument ?
13:19 - J'ai fait 17 ans de piano, je joue moins maintenant.
13:22 - Comme je vous envie.
13:23 - Ah mais j'ai vraiment adoré.
13:25 - Et vous jouez toujours ?
13:26 - Non plus maintenant, plus maintenant malheureusement, mais toute mon enfance j'ai joué.
13:29 Je jouais de grands morceaux, Lettres à Élise, etc.
13:33 Des Exodus, enfin des morceaux.
13:35 Le piano m'émeut jusqu'à maintenant et maintenant ma fille joue du piano et pardon, je suis
13:40 une fille très émotive, mais le piano me parle, la musique classique me parle, me parle
13:43 vraiment à mes tripes et chaque note me dit quelque chose.
13:48 - Et vous cher Marc, vous jouez d'un instrument de musique ?
13:51 - Non, non, non, non, non, fils de gueux, on n'avait pas les moyens de se payer des
13:55 leçons.
13:56 - Mais non, mais c'est ça, parce qu'il y a une réalité, en revanche je mets mieux
13:59 à ce que j'ai dit.
14:00 - C'est que les gosses de riches qui jouent du piano.
14:03 - Non mais c'est pas ça, c'est que au départ...
14:04 - Vous auriez pu faire du tambourin, des chansons...
14:06 - Il a fait l'école de la marine marchande, il a fait...
14:09 - De la cymbale.
14:10 - Ma musique c'est celle des mots.
14:11 - Ah.
14:12 - Voilà.
14:13 - Bon, bah écoutez, non mais c'est vrai que...
14:16 Et vous lisez la musique impeccablement, le solfège, vous lisez, parce que vous avez
14:21 appris ça jeune, évidemment.
14:22 - Oui, oui, oui.
14:23 - Bah ça c'est...
14:24 Il n'y a pas de conseils à donner aux parents, à personne en général, mais c'est vrai
14:28 que faire apprendre la musique, parce que quand on est jeune on apprend extrêmement
14:32 vite, passer un certain âge, au-delà de 100 ans c'est parfois un peu plus compliqué.
14:38 - Non mais ma mère elle a appris le piano, elle a 81 ans, elle a eu 81 ans hier, et
14:43 elle a appris le piano à 78 ans.
14:45 - Vous allez aller la voir votre maman pendant les vacances de Noël ?
14:48 - Oui, oui, c'est mon objectif.
14:49 - Et vous restez combien de jours ?
14:51 - Normalement une semaine.
14:53 - Mais ça vous fait plaisir !
14:55 - Ah bah oui, au soleil, avec maman, mon père, évidemment, le petit bain familial, comme
14:59 mon enfant.
15:00 - Bon forcément, ils sont très fiers de votre parcours.
15:02 - Oui, oui, ils sont fiers, ils sont protecteurs, ils sont encourageants, et oui, ils m'ont
15:11 vu évoluer, ils ont été extrêmement durs avec moi, et c'est pour ça que toutes les
15:15 histoires d'enfance dures et difficiles me parlent et me touchent beaucoup, et en même
15:20 temps ils ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui, et je leur suis extrêmement reconnaissante
15:25 et j'adore beaucoup mes parents, et faire un bain familial au moment de Noël, rien
15:29 ne vaut ça pour repartir pour l'année prochaine.
15:31 - On pourrait écouter peut-être une chanson de Noël de Fort-de-France tout à l'heure.
15:34 - Ah oui, c'est mon oncle qui l'a faite !
15:36 - Non !
15:37 - Oui, le frère de ma mère, Arthur Apatou.
15:38 - On en parle dans une seconde, il vous écoute tous les soirs ?
15:42 - Mes parents très souvent, et ma grand-mère aussi, qui a 100 ans.
15:47 - Votre grand-mère a 100 ans ? Bah écoutez, présentez-la !
15:49 - Déjà ?
15:50 - Je ne peux pas dire présentez-la à Marc, non, ce n'est pas un gars très sérieux,
15:55 si vous voulez, et je ne souhaiterais pas que votre grand-mère termine dans des endroits
16:01 que je ne citerais pas ici.
16:02 Bon, il est 11h26, en tout cas ça nous fait plaisir que vous soyez là tous les deux,
16:06 et puis c'est vrai qu'il y a une atmosphère dans votre émission où je crois que les
16:12 gens le ressentent également, c'est que les gens s'aiment bien, voilà, et c'est important.
16:15 - Il y a de l'amour entre nous, oui.
16:16 - En tout cas, les gens s'aiment bien, on a connu parfois des rédactions où les gens
16:20 ne s'aiment pas forcément, et ça se voit en fait à l'antenne.
16:23 Alors il ne s'agit pas de passer nos vacances ensemble, mais parfois lorsqu'il y a de l'hostilité
16:27 ou de la rancœur entre les uns et les autres, ça ne fait jamais de la bonne télévision.
16:32 Les gens qui nous écoutent, ils aiment une chose, c'est que les gens s'entendent bien
16:36 à l'antenne et ils apprécient ça.
16:38 - J'ai fait six ans au CSA et trois ans ensuite d'interdiction de médias, donc je suis resté
16:41 dix ans sans faire des médias, et quand je suis revenue, j'étais très surprise de
16:44 voir à quel point le téléspectateur et l'auditeur sentent tout, ils vous décryptent sans filtre.
16:50 Alors qu'avant ils pouvaient avoir des doutes, mais maintenant ils vous connaissent par cœur,
16:53 et c'est pour ça que, effectivement, dans Face à l'Info et comme toutes sur les autres
16:56 chaînes, les autres émissions pardon, on a vraiment ce sentiment, on donne cette bienveillance,
17:01 ce vrai, cette transparence totale pour être le plus proche du téléspectateur, ne jamais
17:06 lui mentir.
17:07 - On revient avec "Bon baiser" de Fort-de-France dans une seconde.
17:10 On aura deux chansons de Noël aujourd'hui, parce qu'on a une chanson de Noël vers 12h50
17:14 que DJ Fab choisit avec précision.
17:17 On aura un indice peut-être tout à l'heure sur la chanson d'aujourd'hui.
17:21 - Oui, c'est un classique américain chanté par un acteur américain des années 30 qui
17:28 a reçu un Oscar.
17:29 Ça vous aide pas ?
17:30 - Un acteur américain ?
17:32 - Qui commence par Bing !
17:33 - Bing Crosby !
17:34 - Exact !
17:35 - Ah oui !
17:36 - Ah bravo !
17:37 - Hier soir je regardais...
17:38 - Pascal, notre ami Marc l'a connu, je crois qu'il était en classe.
17:43 - C'est Marc et son père !
17:46 - Hier soir, je regardais, il n'y a que nous qui pourrions, moi qui peux regarder ça,
17:52 un film de Fritz Lang avec Edward G. Robinson qui s'appelle "La femme au portrait", qui
17:56 est un film des années 30.
17:57 Donc effectivement, avec MyCanal, on a accès à tous ces films-là, c'est formidable !
18:02 A tout de suite !
18:03 - Hop'un, Pascal Praud !
18:04 - Joyeux Noël, joyeux Noël, bon baiser de corps de France !
18:11 Ce soir on éteint la télé, ce soir on s'en va chanter, y'a pas de sapin !
18:21 - Alors, je me disais, c'est l'oncle de votre mère ?
18:26 - Oui, le frère de ma mère, qui s'appelle Arthur Apatou, qui a créé, qui a fondé
18:33 la Compagnie Créole.
18:34 Alors elle n'y est plus maintenant, mais c'est lui qui l'a fondée.
18:37 Je sais pas si vous vous rappelez, les lunettes noires, le chapeau, le perroquet, avec la
18:41 voix grave.
18:42 - Ah oui, le perroquet, je me souviens du perroquet !
18:44 - Cette chanson-là, on la connaît par cœur, et la Compagnie Créole, elle nous a bercés.
18:48 On a vraiment adoré.
18:50 Donc voilà, merci pouce au clé d'oeil à la famille !
18:52 - Vos premiers Noël, évidemment, étaient au soleil.
18:54 - Oui, alors c'est très intéressant dans cette chanson, on dit « y a pas de sapin ».
18:57 Et c'est vrai que nous, moi j'ai plein d'amis avec qui on va au ski chaque hiver, je suis
19:02 la seule à pas skier parce que j'ai grandi dans une île où y a pas de sapin, y a pas
19:06 de neige, on prenait un petit arbre, on mettait des guirlandes dessus, à notre façon, c'est
19:10 bizarre de faire un Noël français, sans sapin, sans neige !
19:14 Et j'ai grandi comme ça, avec des petites boules, des petites guirlandes qu'on faisait
19:18 sur des morceaux de branches un peu bizarres.
19:21 Mais de s'approprier Noël aussi, à notre façon, par exemple Noël à Marie-Galante,
19:25 qui est une petite île à côté de la Guadeloupe, c'est avec des chats, des bœufs, et on se
19:31 balade comme ça, c'est ça un peu les calèches, et on déguise, et c'est là qu'on met le
19:35 petit Jésus sur une petite calèche avec des bœufs, et c'est ça la tradition locale !
19:40 - Ces dessins qui ont fait l'histoire, Christine Kelly est avec nous, et Marc Menand, vous
19:44 êtes sur Europe 1, on va parler de Beethoven il y a une seconde, et on va remercier Monique
19:50 qui était avec nous, fan absolue de Beethoven, peut-être Monique avez-vous une pièce à
19:55 nous proposer de Beethoven, quelque chose peut-être de moins connu, un concerto je
19:59 disais tout à l'heure, quelque chose que nous pourrions écouter ?
20:01 - Quelqu'un qui a joué du piano jusqu'au bac, qui a eu 19 au bac à l'option musique,
20:07 j'ai joué la sonate au Père de Lune, la pathétique, tout un tas de sonates, des concertos
20:12 pour piano il en a 5, un concerto pour violon, un triple concerto pour piano, violon, violon,
20:17 et je voudrais demander à la dame si elle est allée, Kelly comme le grâce Kelly ?
20:24 - Oui, ça s'écrit comme ça ! Je ne suis pas sûr que ce soit sa mère, mais bon...
20:31 - Ce n'est pas grave, elle a une très jolie voix, et je voulais lui demander, ainsi qu'à
20:38 son collègue, s'ils sont allés à Vienne, et s'ils sont allés au Zentral Friedhof,
20:44 où est enterré Beethoven, il n'y a d'ailleurs pas que Beethoven, il y a aussi Schubert,
20:49 Brahms, Johann Strauss, et la tombe d'honneur de Mozart au milieu, et s'ils sont allés
20:54 à Haringenstadt, parce que je peux vous lire un tout petit bout du testament, "Oh vous
20:59 hommes qui me regardez, ne me faites pas passer pour haineux, fous, ou misanthropes, combien
21:04 vous êtes injustes pour moi, vous ne savez pas la raison secrète de ce qui vous paraît ainsi."
21:10 Excusez-moi, je viens d'être opéré des yeux, donc je ne vois pas très clair pour lire.
21:14 "Mon cœur et mon esprit étaient enclins depuis l'enfance aux doux sentiments de la
21:18 bonté, même à accomplir de grandes actions. Je suis toujours été disposée, mais sans
21:22 j'ai seulement depuis six ans, quel est mon état affreux, aggravé par des médecins
21:28 sans jugement, trompés d'année en année." Donc là, il est sourd. Je ne peux pas vous
21:33 lire ça, parce qu'il y en a deux pages, on en a pas besoin.
21:36 - On a compris l'essentiel, si j'ose dire. Et je vous remercie grandement, Monique, et
21:41 l'endroit dont on parle. Monique, vous y êtes allée ?
21:44 - Oui, il y a encore trois ans, avec Franck Ferrand et ma compagne.
21:50 - Joli voyage. 11h35 sur Europe 1, et nous parlons de Victor Hugo.
21:56 - Donc Victor Hugo, un génie évidemment démesuré, la tragédie a aussi nourri son
22:04 génie, écrivez-vous, je pense notamment à "Demain, dès l'aube", ce poème émouvant
22:08 que nous apprenons tous à l'école, et la mort de sa fille Léopoldine en 1843, près
22:13 de Rouen. Charles d'Acry a décidé de faire une sortie à bord de son canot, avec lui
22:18 son oncle, capitaine au long cours, et le jeune fils de ce dernier. Et puis après,
22:22 on connaît l'histoire. Bon, Victor Hugo, génie absolu, génie politique, génie
22:28 littéraire, des poèmes, des romans, des essais, le mot de Gide qu'on comprenait mal
22:35 d'ailleurs, moi quand j'avais 15 ans je comprenais mal ce mot. Quel est le plus grand
22:39 écrivain du 19ème siècle ? Gide avait répondu "Hugo, hélas". Et on comprenait mal ce
22:48 "hélas" qu'il voulait dire. - C'est-à-dire qu'on a le sentiment, après
22:53 de telles éruptions, et l'interrogation, elle est comment un être peut ainsi être
23:02 dans une créativité permanente ? Ce bouillonnement inouï. Quand vous prenez les livres de Victor
23:09 Hugo, non seulement il y a cette narration, cette capacité à faire jaillir les métaphores,
23:14 mais également il les enrichit d'éléments qui vous plongent directement en témoin de
23:21 l'époque qu'il est en train de lire. Il faut lire l'homme qui rit, l'homme qui
23:25 rit est un monument de monuments. - C'était un auto-portrait de vous. Puisque
23:30 vous, vous riez tout le temps d'ailleurs. C'est peut-être aussi un des secrets de
23:35 votre jeunesse. - Je pense que ça en fait partie et Victor
23:39 Hugo avait cette capacité-là. Ce goût de la dérision, ce goût de l'amitié. Et
23:46 tout à l'heure quand on a commencé cet entretien avec vous, vous avez dit "mais
23:50 pourquoi ces destins ?" Eh bien on s'aperçoit que tous ont un lien. C'est la capacité
23:56 à s'être forgé une solitude, c'est-à-dire à s'être trouvé. Car on ne peut avoir
24:03 l'ambition de se projeter dans l'existence de façon conquérante si on n'a pas un
24:08 socle. Et ce socle c'est soi. Qui est-on ? Et à partir de là, quel que soit les emmerdes,
24:15 pouvoir se replier dans ces profondeurs et c'est dans ces profondeurs qu'on trouve
24:20 l'élément du rebond. Et ça c'est Victor Hugo qui très tôt se retrouve à cheminer
24:27 avec sa maman, à courir derrière le général Hugo, le général Hugo qui est l'un des
24:32 officiers de Napoléon. Je ne vais pas raconter, c'est dans le livre, mais ce qui est fascinant
24:38 chez lui c'est que jamais, jamais, jamais cet homme, quand vous évoquez la disparition
24:45 de Leopoldine, c'est terrifiant. Il est avec Juliette. Ils ont passé... - Juliette Drouet.
24:52 - Juliette Drouet, sa maîtresse. Comme tous les ans. Quelques jours en parenthèse, en
24:58 dehors du temps, l'Espagne. Et puis les voilà, après une longue marche du côté de Bayonne
25:07 qui entre dans un restaurant pour prendre un thé. Ils vont au fond, il y a là des
25:14 journaux. Chacun se saisit d'un exemplaire. Et soudain, Hugo hurle "non ce n'est pas vrai,
25:24 non ce n'est pas vrai". Il vient de lire la disparition de sa Léopoldine, sa petite
25:33 Léopoldine avec laquelle il avait cultivé, comme avec tous ses enfants, en particulier
25:39 avec elle, une fraternité, une proximité étonnante. Il l'aimait tellement qu'il ne
25:47 voulait pas qu'elle se marie. Père possessif ! Et il avait cédé parce qu'il voulait son
25:53 bonheur. - Je suis d'accord avec vous, mais à l'aune du regard d'aujourd'hui, je cite
26:00 souvent cette phrase magnifique qui n'est pas de moi. Quand on dit "j'aime le poulet",
26:04 c'est pas toujours bon pour le poulet. Eh bien, quand Victor Hugo aime tellement sa
26:09 fille, dites-vous qu'il ne souhaite pas qu'elle se marie. Je pense à cette phrase parce qu'aimer
26:15 quelqu'un, surtout que c'est ses enfants, c'est d'abord vouloir qu'il soit autonome,
26:19 me semble-t-il. - Mais il finit par lui... Justement, il est d'accord. C'est là où
26:22 il a cette force-là. Mais là, il découvre l'erreur du vide. - Christine, alors évidemment,
26:28 il y a assez peu de personnages du XXe siècle, assez peu. Il y a Antoine de Saint-Exupéry.
26:33 Mais effectivement, je me suis dit, il n'y a pas de Gaulle, par exemple, il n'y a pas
26:37 François Mitterrand, peut-être parce qu'il y avait une volonté de ne pas entrer dans
26:42 l'histoire du jour, du moment, ou peut-être qu'on n'a pas assez de recul sur ces personnages.
26:47 - Non, c'est parce qu'on n'a pas fait assez d'émissions, peut-être. Parce qu'on a choisi
26:52 vraiment, on jouait un peu comme ça avec le temps, avec les personnages, avec... On aurait
26:57 pu continuer encore, on en a d'autres sous le coude, peut-être pour les prochaines, mais
27:01 on a vraiment choisi comme ça, sans vraiment faire de lien avec l'histoire, de lien chronologique.
27:09 - Marie Curie, quand même, quel est le personnage féminin pour lequel vous avez peut-être
27:13 le plus d'admiration, Christine ? - C'est elle. C'est elle, parce que son destin
27:20 me fait trembler. Une femme qui a été première en tout, première femme à avoir des prix
27:30 Nobel, première femme à avoir un prix Nobel, première femme à avoir deux prix Nobel, première
27:34 femme à être professeure à la Sorbonne, à avoir une chaire à la Sorbonne, etc. Une
27:38 femme pour qui le mois de décembre, on est en plein décembre, lorsqu'on va faire les
27:42 fêtes, elle le 26 décembre 1898, elle annonçait la découverte du radium, par exemple. Le 10
27:47 décembre 1903, elle a eu son premier prix Nobel. Le 10 décembre 1911, elle a eu son
27:51 deuxième prix Nobel, et deuxième prix Nobel qu'elle a eu du mal à aller chercher parce
27:55 qu'elle était critiquée au nid dans la presse parce qu'elle avait une affaire, l'affaire
27:59 Lavandie, elle avait une affaire d'amour avec quelqu'un. Et comment on l'a détruit par
28:06 la presse, par les pressions politiques, alors que c'était une femme née en Pologne et
28:10 qui a fait tellement de choses pour la France. Son destin est émouvant pour les femmes, pour
28:15 celles qui travaillent, pour celles qui viennent apporter, construire leur destin en France
28:20 et voir à quel point elle a gardé son âme en Pologne, mais elle a tout donné à la
28:25 France. Et elle est morte affaiblie, non seulement de ses découvertes, mais affaiblie aussi
28:30 par les critiques, par les pressions politiques des uns et des autres, jaloux de son destin.
28:36 - Elle est victime de misogynie, écrivez-vous, des jaloux guettes après la mort de Pierre
28:40 Curie et veulent la faire chuter. Vous pourrez dédicacer ce livre à notre ami Olivier
28:44 Guédenck, fan d'histoire, je lui dis, Léonard de Vinci.
28:50 - Oui, évidemment. Vous n'allez pas m'interroger devant deux sommités comme ça, Pascal,
28:54 arrêtez. Je ne vais pas me ridiculiser.
28:58 - Je vous rappelle que c'est en sillant que Léonard de Vinci.
29:01 - Oh !
29:03 - Ah oui !
29:05 - C'était préparé ou ça j'ai mis comme ça, monseigneur ?
29:08 - Ah, c'est à l'approche !
29:10 - Tout à l'approche !
29:12 - Il est impressionnant, hein ?
29:14 - Je ne vous demande pas quel est votre personnage historique préféré.
29:17 - Ne vous embêtez pas avec ça, franchement.
29:19 - Vous répondriez Albator ou le capitaine Flamme.
29:24 - Maïa Lambert !
29:26 - J'ai l'impression qu'il y a un arc, le capitaine Flamme.
29:28 - Ah, mais peut-être Flamme qui débarque de notre galaxie.
29:35 - Mais tu l'as arrêtée.
29:37 - Bon, vous connaissez Olivier ?
29:39 - Oui, on le connaît.
29:41 - Il a un talent exceptionnel et une intelligence hors normes.
29:44 - Donc il nous a rejoint cet été, nous sommes venus ensemble.
29:49 - J'étais dans vos valises, voilà exactement.
29:51 - Il n'y a pas jusque là.
29:53 - Merci !
29:55 - Et régulièrement, il s'occupe des auditeurs et de la page Facebook.
30:02 - On en est à combien de la page Facebook d'ailleurs ?
30:04 - C'est carton, on est presque à 5700 !
30:06 - Oh !
30:08 - On trouve que 5700 personnes sur une page Facebook qu'il maîtrise depuis le 28 août.
30:14 - Bon, c'est pas non plus...
30:16 - Qu'est-ce que vous dites là ?
30:18 - Depuis le 28 août, il s'est passé combien de jours ?
30:20 - On en est à 4 mois, donc ça fait une centaine de jours !
30:23 - Mais non, il ne faut pas calculer comme ça, Pascal !
30:25 - Bon, d'abord vous vous levez, parce que monsieur Vidal Reval vient d'arriver.
30:28 - Bon, bon, pardon, merci.
30:30 - Bonjour, bonjour mon directeur.
30:32 - Bonjour.
30:34 - Tout le monde s'allie, on s'allie.
30:36 - Bon, je vais vous dire, Dona Vidal Reval vient d'arriver dans ce studio.
30:39 - Oui, qu'est-ce que je dois faire maintenant ?
30:41 - Bah, vous racinez.
30:43 - Ah, il veut vraiment faire dernier, il est capable d'en faire des heures et des heures de boue !
30:48 - D'ailleurs, dans ce livre, si vous me permettez, c'est Gestin qui en fait l'histoire,
30:51 Dona Vidal Reval, un chapitre pourrait quand même lui être consacré.
30:56 - Oui, c'est prévu !
30:57 - Un chapitre, ça suffirait pas.
30:59 - Bon, qu'est-ce que vous voulez nous dire ?
31:01 - Ah non, alors rien pour l'instant, j'ai pas préparé mes émulatres !
31:04 - Alors, il rentre dans le studio, il n'a rien préparé.
31:07 Il a repris tous les soupules des Frères Jacques.
31:12 - Allez-y, allez-y.
31:13 - Sauf que les Ému, ils connaissaient pas les Frères Jacques, évidemment.
31:16 Mais bon, le passé, il a du mal avec le passé.
31:18 - "C'est pas des boulines, ça boule, on coule sur les roches."
31:23 - On a quelques gimmicks dans cette émission.
31:25 On a les compagnons de la chanson, les Frères Jacques.
31:28 - On en a cinq !
31:29 - Ce n'est que des genres avec lesquels vous avez grandi.
31:31 - Oh là là !
31:32 - Vous avez pu interroger, vous avez fait leur début de carrière.
31:36 - Bon, ben on vous remercie en tout cas.
31:40 Parce que d'abord, c'est un bonheur, effectivement, d'être avec vous.
31:43 Je l'ai dit, alors Jeanne d'Arc, Christophe Colomb.
31:46 - Ah oui, magnifique.
31:48 - Mais oui, je sais, Christophe Colomb, c'est le premier socialiste.
31:50 Parce qu'il savait pas où il allait, il savait pas où il est arrivé.
31:54 Il faisait tout ça avec l'argent public.
31:56 - Il a tout découvert.
31:59 - Là, c'est la phase des pas de mort.
32:01 - C'est célèbre, Christophe Colomb.
32:03 Christophe Colomb était le premier socialiste, j'ai entendu ça de nombreuses fois.
32:06 Jean de La Fontaine, qui est peut-être le plus grand styliste français.
32:09 Moi, je suis...
32:10 Les journalistes sont souvent des fans absolus de Jean de La Fontaine.
32:13 Pourquoi ? Parce que c'est la concision.
32:15 C'est le plus grand styliste de la langue française.
32:18 Tout est dit en une économie de mots.
32:21 Y'a pas un adjectif, pas un adverbe, y'a rien.
32:23 Exceptionnel, Jean de La Fontaine.
32:25 - Oui, mais il sculpte.
32:26 Ça lui demande...
32:27 C'est-à-dire qu'on n'est pas dans ce travail de secrétariat
32:31 tel que malheureusement le pratiquent de nombreux littérateurs aujourd'hui.
32:35 Je dirais pas d'écrivains.
32:37 Lui, il prend les mots, il les caresse, il les façonne.
32:41 Il cherche à savoir s'ils sont dans la bonne tonalité,
32:45 s'il y a la musicalité des heures et des heures et des heures.
32:50 Et quand il y a un rebelle,
32:52 eh bien, il s'échappe de la table de travail,
32:55 chemine dans la campagne,
32:57 interroge son environnement,
32:59 regarde les bêtes qui s'égueillent,
33:02 il revient.
33:03 Et ça peut lui prendre plusieurs jours.
33:05 Et enfin, enfin, il trouve la symphonie.
33:09 Voilà La Fontaine.
33:11 - Eh bien, écoutez, on va vous remercier un mâle
33:14 qui répond à la terreur, mâle que le ciel.
33:16 Sa fureur, un ventin pour punir les crimes de la terre.
33:20 La peste !
33:21 C'est ce qu'il faut l'appeler par son nom.
33:23 - Il m'inquiète des fois.
33:24 - Capable donc de chier en un jour.
33:27 L'Aquéron.
33:28 - Vous savez pas ce que c'est l'Aquéron ?
33:29 - Non, non, non, non, non, évidemment non.
33:31 Il pense aussitôt qu'est-ce que je peux acquérir.
33:33 - L'Aquéron.
33:34 - C'était le fleuve de la mort, l'Aquéron.
33:38 - Le fleuve de la mort.
33:39 Faisons aux animaux la guerre.
33:41 Ils n'en mourraient pas tous, mais tous étaient frappés.
33:44 - Vous voyez la puissance de l'Aquéron.
33:46 - Ils n'en mourraient pas tous, mais tous étaient frappés.
33:48 On envoyait Point d'Occupé à chercher le soutien d'une mourante vie, etc.
33:53 Mais c'est génial.
33:54 On devrait apprendre une fois par semaine une fable de La Fontaine.
34:00 Et puis d'abord ça fait travailler la mémoire, mais c'est exceptionnel La Fontaine.
34:04 On se doit de se dire au revoir par ici.
34:05 - Oui, simplement c'est de dire que La Fontaine, quand vous lirez le livre,
34:08 vous découvrirez que ce grand libertin meurt avec un vautour dans le dos
34:13 qui veut le convertir, le condamner pour ses écrits.
34:15 - Ça vous plaît qu'il soit libertin ?
34:17 - C'est ce que vous voulez.
34:19 - On découvrira qu'il s'imposait le silice pour se faire pardonner.
34:26 - Le cielis ?
34:27 - Le cielis.
34:28 - Ah le cielis, j'avais compris que la Fontaine s'intéressait au cielis.
34:32 Qu'est-ce que c'est que ça ?
34:35 - Le cielis, vous ne savez pas non plus ce que c'est.
34:38 Cielis c'est un truc qu'on se met sur la jambe pour se faire souffrir soi-même.
34:41 - Soi-même ?
34:42 - Oui, même dans le don.
34:43 - Qu'il s'arrache la peau.
34:45 - Qu'est-ce que c'est exactement ?
34:47 - Ça écorche la peau, c'est pour vous faire souffrir.
34:50 - La pause et on se dit au revoir après.
34:53 Il est 11h48.

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