Loi immigration: Antoine Armand (Renaissance) ne trouve "pas vraiment" efficace et utile la "caution pour les étudiants internationaux qui viennent étudier sur notre sol"

  • l’année dernière
L'adoption de la loi sur l'immigration avec les voix du Rassemblement national a créé un malaise au sein de la majorité, illustré notamment par le vote contre le projet de 20 députés Renaissance, l'abstention de 17 autres et la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau. De son côté, Élisabeth Borne assure pourtant qu'il n'y a "pas de crise dans la majorité".
Transcript
00:00 - Donc c'est normal de voter un texte en sachant que ce texte n'est pas constitutionnel ?
00:04 - Pourquoi est-ce que j'ai voté ce texte ?
00:06 J'ai voté ce texte parce que dans ce texte, il y a la possibilité d'expulser
00:09 4 000 étrangers délinquants supplémentaires qui sont une menace pour l'ordre public.
00:13 L'écrasante majorité des Français le souhaitent.
00:16 Parce que dans ce texte, il y a la possibilité de régulariser 10 000 personnes,
00:20 c'est l'estimation qu'on a à ce stade, des étrangers qui sont irrégulièrement sur notre territoire
00:25 mais qui travaillent depuis des années, qui bossent, qui triment.
00:27 Ça devrait être le combat du Parti Socialiste qui était aux abonnés absents
00:31 mais vous avez décidé de disparaître et de démissionner.
00:33 - Arrêtez de raconter n'importe quoi, parlez et vous m'écouterez à la fin.
00:36 - Donc ça aurait dû être votre combat, vous avez décidé de vous défiler.
00:41 C'est pour ça que j'ai voté ce texte.
00:42 Ensuite, dans ce texte, il y a des mesures. Je vais vous en donner d'autres.
00:44 Vous en avez cité certaines, je vais vous en donner d'autres.
00:46 Mettre une caution pour des étudiants internationaux qui viennent étudier sur notre sol.
00:51 Franchement, est-ce que c'est efficace ? Est-ce que c'est utile ?
00:54 À mon avis, pas vraiment.
00:56 - Et vous attendez que le Conseil Constitutionnel fasse le boulot à votre place ?
00:59 - Non, pas du tout.
01:00 - On retire cette mesure.
01:01 - Écoutez, c'est normal que le Conseil Constitutionnel étudie la constitutionnalité d'une loi.
01:04 Pardon, mais là je rappelle une évidence.
01:06 - Vous le saviez par avance, c'est ça que j'essaie de comprendre.
01:09 - Mais attendez, je vais vous dire très simple.
01:11 Excusez-moi pour la banalité de la métaphore.
01:13 Mais quand vous êtes avec quelqu'un dans votre famille, que vous faites un choix collectivement
01:17 et que vous avez tous les deux des opinions différentes
01:20 mais que vous pensez que c'est important d'arriver à un choix
01:22 parce que c'est nécessaire pour l'intérêt général,
01:24 vous faites quoi ? Vous rentrez chez vous en disant "vous savez quoi ? Je vais rien faire".
01:27 Ça, c'est le choix de la nupèce.
01:29 Nous, ce n'est pas notre choix.
01:30 Pourquoi ? Parce que c'est une histoire de sécurité nationale et d'intégration.
01:34 - Il y a une consultante de BFMTV qui a pris cette image, je la trouve assez bonne,
01:37 et dit "c'est comme si vous jetiez un déchet sur le trottoir
01:40 sachant que derrière, quelqu'un allait le ramasser pour vous".
01:42 C'est un peu ça.
01:43 Finalement, vous avez voté sachant que derrière, le Conseil Constitutionnel
01:45 allait faire le ménage à votre place.
01:47 - Écoutez, d'abord, le Conseil Constitutionnel fait le ménage conditionnellement
01:50 pour tous les textes, quand il est saisi.
01:52 Donc là, vous essayez d'introduire une nouveauté qui n'existe pas.
01:56 Et puis, deuxièmement, pardon de le dire, mais le gouvernement a proposé un texte.
02:01 Ce texte, nous n'avons même pas pu l'examiner à l'Assemblée nationale
02:04 parce que certains ont jugé que les Français devaient être privés dans l'hémicycle
02:07 d'un débat. - Notamment la gauche.
02:09 - La gauche et le RN ensemble.
02:11 Ensuite, il y a eu un travail de compromis avec les Républicains,
02:14 qui étaient, je le rappelle, la seule force politique de tout l'hémicycle,
02:18 qui était prête à discuter.
02:20 - Sur son texte ? - Non, sur un compromis entre le texte et le nôtre.
02:24 On y reviendra. Dans le texte des Républicains, il me semble qu'il n'y avait pas
02:27 les régularisations. Bon.
02:28 Ensuite, que s'est-il passé ? La NUPES, des missionnaires,
02:31 malgré les mesures de régularisation, a choisi de faire son baroud,
02:34 et le RN s'est dit "Ouh là là, mais ça pourrait être un texte populaire,
02:38 et on veut mettre la majorité en difficulté", et s'est tout à coup découvert
02:42 un intérêt pour ce texte. Voilà.
02:44 Donc les Français ne sont pas dupes du théâtre, ce qui les intéresse,
02:46 c'est les mesures concrètes.

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