Réduire la qualité de la vidéo.
Découvrir la chaîne Green Letter Club : https://www.youtube.com/@greenletterclub4184
Accords multifibres : https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_multifibres
Stratégie nationale bas carbone : https://www.ecologie.gouv.fr/strategie-nationale-bas-carbone-snbc#:~:text=Introduite%20par%20la%20Loi%20de,lutter%20contre%20le%20changement%20climatique.
Découvrir la marque 1083 : https://www.1083.fr/
Découvrir la marque loom, marque fondée par Julia Faure : https://www.loom.fr/
Pour changer le système :
Réclamer le RIC constituant : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2082
Changer de banque: https://www.lanef.com/ https://change-de-banque.org/particulier/
Passer à l'action militante: https://extinctionrebellion.fr/ https://derniererenovation.fr/
Changer de travail : https://jobs.makesense.org/fr
Sources
Serge Zaka https://www.youtube.com/watch?v=wXAOGmKHJeY
Didier Gascuel https://www.youtube.com/watch?v=7P3AfgT3iZ0
Julia Faure https://www.youtube.com/watch?v=0S8gtDkxHU0
Musique https://www.youtube.com/watch?v=1urmvRL4TiU
Réponses au quiz de fin :
/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
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Que va-t-on cultiver en 2050 sur la côte méditerranéenne française ?
Figue de barbarie, nèfle, pistache, vigne de pergola, vigne de table.
Quels sont les deux principes de la pêche écologie ?
Minimiser les impacts + Maximiser l'utilité économique et sociale.
Comment relocaliser l'industrie textile en France ?
La protéger contre la concurrence des autres pays. (exemple taxe kilométrique.)
Installer de nouvelles usines.
Utiliser de la technologie de pointe.
Formation pour les ouvriers, mais également pour les dirigeants.
Recherche et développement.
Recréer tous les maillons de la chaîne. (filature, tissage, teinture, laverie, producteur de boutons, etc.)
Planifier.
#greenletterclub #écologie #solution #faure #zaka #gascuel #agriculture #pêche #textile #ilnousfautunplan #loom #décroissance #degrowth #effondrement #interview #extrait #ethiqueettac
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Serge Zaka https://www.youtube.com/watch?v=wXAOGmKHJeY
Didier Gascuel https://www.youtube.com/watch?v=7P3AfgT3iZ0
Julia Faure https://www.youtube.com/watch?v=0S8gtDkxHU0
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Comment relocaliser l'industrie textile en France ?
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00:00 [Musique]
00:07 A quoi va ressembler l'agriculture, à quoi pourrait ressembler l'agriculture en France en 2050 ?
00:13 Est-ce qu'on va devoir adapter massivement les espèces qui sont cultivées ?
00:18 Tu as commencé à le dire par exemple dans le sud de la France.
00:20 Voilà, à quoi pourrait ressembler l'agriculture dans 20, 30, 40 ans ?
00:25 Alors on va parler de biogéographie.
00:27 Une biogéographie, c'est l'ère de répartition des espèces.
00:31 Alors ce qu'il faut savoir, c'est que les biogéographies des arbres, de l'agriculture remontent par le sud.
00:36 C'est-à-dire que la biogéographie de l'olivier remonte jusqu'à Bordeaux d'ici 2070-2100,
00:41 jusqu'à Lyon aussi d'ici 2070-2100, donc accompagnant la vigne, le romarin, le thym, les cigales, etc. donc la garigue.
00:49 Tandis qu'en Méditerranée, on aura plutôt une stépification, donc des stèpes.
00:52 On aura de plus en plus de figues, de figues de barbarie, de nefles, de pistaches également, de la vigne supergola, de la vigne de table.
00:59 Enfin en gros ce qu'on retrouve un petit peu du côté du Maroc, du Liban, de la Grèce du Sud, de l'Italie du Sud.
01:05 En fait on ne va pas mourir de faim avec le changement climatique en France.
01:09 Il faut juste savoir adapter nos cultures au contexte climatique local en amont.
01:14 En amont de 30 ans.
01:16 Parce qu'un abricotier du Roussillon qui ne poussera plus dans le Roussillon, qui poussera plutôt vers Agen ou alors vers Toulouse,
01:22 il a 35 ans d'exploitation cet arbre.
01:25 Donc si on plante maintenant, c'est jusqu'en 2050,
01:27 il faut réfléchir en amont à cette adaptation des biogéographies, des filières.
01:32 Il faut 15 ans pour créer une filière, donc c'est dès maintenant qu'il faut que l'État investisse dans ses futures productions régionales.
01:38 Donc il n'y a pas que les biogéographies par contre pour s'adapter,
01:42 il y a également plein d'autres solutions, et on a la chance en agriculture d'en avoir beaucoup.
01:46 Les variétés par exemple, peut-être pour le nord de la France, le blé, le maïs, ce ne sera pas suffisant pour le sud,
01:51 mais pour le nord de la France, c'est intéressant, le blé, le maïs, le colza, le tout autre.
01:54 Améliorer la résistance à la sécheresse, le porc racinaire qui va se faire chez l'eau en profondeur,
01:59 améliorer la résistance à la canicule, par exemple en limitant les vapeaux de transpiration sur la structure foliaire.
02:04 Il y a plein de choses encore à explorer, qu'il faut explorer et qui ont déjà beaucoup été explorées depuis 70 ans.
02:10 On a également les paysages.
02:12 Par exemple, au lieu de mettre tous les eaux dans le même panier et de faire de la monoculture,
02:15 peut-être diversifier les paysages,
02:17 comme ça si la culture en monoculture est impactée, elle peut économiquement en parlant,
02:21 se rabattre sur une autre culture régionale.
02:24 Sur les paysages, rajouter des arbres isolés, des haies pour couper le vent,
02:27 pour limiter les vapeaux de transpiration.
02:30 Sur l'agronomie maintenant, donc là c'est plus terre à terre,
02:33 travailler un petit peu plus sur la vie du sol,
02:35 parce qu'un sol vivant, c'est un sol qui va stocker plus d'eau.
02:39 S'il stocke plus d'eau, c'est 7 à 10 jours parfois supplémentaires
02:43 dans le cadre d'une sécheresse, d'une disponibilité en eau.
02:45 Et pour stocker cette eau, il faut avoir moins de labours,
02:47 voire pas de labours pour les puristes.
02:50 Des cultures intermédiaires, ça c'est très important.
02:52 C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir un sol nu entre des cultures,
02:54 on peut ouvrir des fleurs, de légumineuses,
02:57 des choses qu'on ne va pas récolter mais qui vont faire de l'ombre
03:00 pour éviter l'évaporation et la transpiration.
03:02 Ensuite, on a le matériel,
03:04 donc des systèmes d'irrigation plus performants,
03:07 le goutte-à-goutte enterré, ça peut être aussi intéressant.
03:09 Aussi on a le numérique, donc là ça dépend de la sensibilité de chaque agriculteur,
03:14 mais les images satellites, les outils d'aide à la décision
03:16 pour savoir quelle quantité d'eau il faut apporter,
03:18 quand est la meilleure date.
03:20 Donc toutes ces petites pièces de puzzle que je parle,
03:24 ça fait la résistance au changement climatique.
03:27 Et il faut travailler sur tout et ne pas travailler seulement
03:30 comme on le fait beaucoup actuellement en France sur les variétés.
03:34 Il faut le faire mais pas que sur ça.
03:36 Et également les retenus d'eau pour l'irrigation,
03:39 on travaille beaucoup là-dessus et on travaille beaucoup moins,
03:41 par exemple, sur l'évolution des bio-géographies
03:43 qui pour moi sont essentielles.
03:46 Par exemple, tu prenais l'exemple tout à l'heure des oliviers,
03:49 si je ne dis pas de bêtises, alors c'est possible que ce soit,
03:52 mais il me semble qu'il faut plusieurs dizaines d'années,
03:55 voire 20 ans pour qu'un olivier puisse donner des olives.
03:59 Les oliviers, ça vit jusqu'à des milliers d'années.
04:02 C'est très compliqué d'établir des filières,
04:05 ou si on prend le cas du vin,
04:07 on voit que dans le sud de Bretagne ou jusqu'en Normandie,
04:10 on pourrait faire du vin dans les années qui viennent,
04:12 mais c'est un travail de titan d'établir une filière,
04:16 de faire en sorte qu'il y ait des tonneliers,
04:19 toute une filière.
04:20 Tout à fait.
04:21 En fait, la filière, ce n'est pas que la production,
04:24 c'est la formation à la production, c'est le stockage,
04:27 c'est le transport, c'est la consommation, c'est la transformation.
04:30 C'est vraiment de la fourche à l'assiette.
04:33 De la fourche à la fourchette, comme on dit.
04:35 Et pour ça, il faut 15 ans minimum.
04:38 Par exemple, la filière des pruneaux d'Agent
04:40 n'est pas arrivée du jour au lendemain.
04:42 Elle s'est mise en place progressivement
04:43 et avec un effet d'émulation,
04:45 de plus en plus de producteurs ont fait des pruneaux
04:46 jusqu'à créer un IGP ou un AOC dans la région.
04:51 On a les filières, par exemple, des pistaches de France
04:53 qui sont en train de se mettre en place du côté de Cavaillon ou d'Avignon.
04:56 Et là, pour l'instant, l'État n'investit pas trop dans ces filières-là,
05:00 mais il va falloir qu'il le fasse
05:01 parce que ce sont des filières d'avenir de résistance
05:04 aux gels tardifs puisqu'elles fleurissent plus tard,
05:07 aux résistances aux sécheresses et aux canicules
05:09 puisque ce sont des espèces qui viennent des plateaux de Ciri
05:11 ou d'Iran plutôt dans le Moyen-Orient.
05:14 Donc, en réalité,
05:16 c'est maintenant qu'on doit travailler sur nos futures filières.
05:21 À juste ce titre, tu prenais l'exemple des olives,
05:23 il faut 10 ans minimum pour avoir une rentabilité intéressante
05:26 et 150 ans, jusqu'à 150 ans de déploitation.
05:29 Donc, en fait, les oliviers de Bordeaux, les oliviers de Lyon,
05:31 les oliviers de Toulouse qu'on porte maintenant,
05:33 c'est pour nos enfants qu'on le fait.
05:36 C'est pour avoir une vision long terme de notre protection agricole nationale,
05:40 de notre production agricole, de notre indépendance
05:44 par rapport aux autres pays, voire même de l'exportation.
05:46 Et c'est sur ça, en fait, que moi, j'ai du mal à garder mon calme,
05:50 on va dire, je hausse un peu le ton, c'est que
05:54 il faut arrêter ce système où on veut mettre des petits pansements,
05:56 une petite variété nouvelle, une réserve de succion au nourrissement.
06:01 Ça, c'est intéressant, ces petits pansements,
06:02 ils sont accompagnés d'évolutions plus intenses de l'agriculture
06:07 et notamment ces nouvelles biogéographies, ces nouvelles espèces.
06:11 Et mon objectif en tant qu'agroclimatologue,
06:12 c'est pas de dire on va détruire l'agriculture qu'on cesse,
06:14 on va rien produire, on va mourir de faim.
06:16 Moi, c'est de dire je veux que l'on continue à produire pour nos enfants
06:20 en 2050 et pas qu'on se retrouve en face du mur
06:22 avec des arbres qui vont pousser pendant 20 ans,
06:24 mais qu'on n'a pas planté suffisamment en avance.
06:26 C'est ça mon problème et c'est ça que je voudrais qu'on résout en France
06:30 et je voudrais bien qu'on travaille dessus avec l'État pour avancer à ce sujet.
06:33 Dans les solutions,
06:42 vous dites que c'est une question qui revient à chaque fois
06:45 quand vous donnez des conférences,
06:47 c'est une discussion qu'on a souvent quand on parle de poissons,
06:51 que l'aquaculture pourrait être une solution pour la pêche,
06:55 c'est-à-dire réduire l'impact de la capture de poissons sauvages
06:59 en développement des fermes aquacoles.
07:02 Qu'est-ce que vous en pensez ?
07:03 Est-ce que l'aquaculture, c'est une solution vraiment
07:06 pour qu'on puisse toujours consommer du poisson
07:09 sans réduire vraiment notre consommation ?
07:11 Alors, j'ai envie de dire, on ne peut pas répondre à cette question
07:15 en considérant l'aquaculture comme un tout.
07:17 L'aquaculture, elle est extrêmement diversifiée.
07:19 Il y a des formes d'aquaculture qui sont vertueuses,
07:22 qui contribuent à améliorer les questions de sécurité alimentaire dans le monde,
07:26 notamment dans les pays du Sud.
07:28 Cette aquaculture-là, c'est une aquaculture essentiellement de poissons herbivores.
07:32 C'est une aquaculture plutôt extensive.
07:35 Elle se développe à toute vitesse et je pense qu'elle a vraiment une place à jouer
07:40 par rapport à des questions vraiment de sécurité alimentaire.
07:42 Malheureusement, ce n'est pas celle-là qu'on connaît chez nous.
07:44 Ce qu'on connaît chez nous, l'aquaculture, c'est essentiellement le saumon,
07:48 très, très majoritairement, mais aussi la truite de mer, le bar,
07:52 le flétan et quelques autres espèces.
07:55 Tous ces poissons-là, ce sont des poissons piscivores,
07:58 c'est-à-dire des poissons qui se nourrissent eux-mêmes de poissons dans la mer.
08:01 Et donc, pour les élever, il faut leur donner de la farine de poisson.
08:05 Et donc, on va pêcher en mer des sardinelles sur les côtes de l'Afrique,
08:09 des anchois sur les côtes du Pérou,
08:12 et on transforme ça en farine de poisson pour nourrir nos élevages.
08:16 J'ai envie de dire, c'est un système totalement aberrant.
08:19 C'est un élevage de loup qu'on élèverait avec de la farine de renard ou de lièvre
08:24 qu'on irait chasser dans la forêt.
08:26 Ça n'a strictement aucun sens.
08:28 Je considère que les protéines de la mer, c'est une ressource rare
08:32 et elles doivent être réservées à l'alimentation des humains,
08:35 prélevées en quantité raisonnable, parcimonieuse, mesurée en regardant les impacts,
08:40 et lorsqu'elles sont prélevées, réservées à l'alimentation des humains.
08:43 Donc, cette aquaculture-là, elle ne résout pas les problèmes de la surpêche,
08:47 elle les aggrave.
08:48 Mais c'est même pire que ça, parce que c'est au sud
08:51 qu'on va chercher les poissons dont on fait de la farine de poisson.
08:54 Et donc, moi je connais bien la situation, par exemple en Mauritanie.
08:57 En Mauritanie, aujourd'hui, il y a plus de 300 000 tonnes de sardinelles
09:01 qui sont pêchées tous les ans,
09:03 souvent d'ailleurs par de la petite pêche artisanale, des pirogues,
09:07 qui viennent livrer leurs sardinelles à des usines de farine de poisson
09:12 pour faire de la farine et pour alimenter les élevages du Nord.
09:16 On prend l'alimentation des pays pauvres
09:21 pour la donner à manger à nos saumons des pays riches.
09:24 Donc c'est écologiquement absurde, et éthiquement extrêmement critiquable.
09:29 Non, ce n'est pas la solution à la surpêche.
09:31 Vous dites qu'il faut faire une révolution démocratique,
09:35 une révolution de la gouvernance.
09:37 Qu'est-ce que ça veut dire, une révolution de la gouvernance
09:40 pour nos consommateurs ? On est assez loin de ce sujet-là.
09:42 Qu'est-ce que ça veut dire ?
09:43 Alors, la révolution de la gouvernance, elle implique le consommateur,
09:47 et je vais y revenir, mais elle explique d'abord les acteurs
09:49 qui sont impliqués dans le système pêche.
09:51 Et probablement au premier rang desquels, les pêcheurs.
09:54 Pas eux tous seuls.
09:55 On sait que les pêcheurs laissés tous seuls arrivent à bien gérer
10:00 des petites ressources, la coquille des baisers et des seins brilleux.
10:03 Là, ils se connaissent, ils sont autour de la table, ils discutent.
10:06 Ils sont parfaitement capables, finalement, de quoi ?
10:08 De s'approprier collectivement la question de la durabilité des pêches.
10:12 Lorsque vous avez affaire à un grand stock à l'échelle de la mer du Nord,
10:15 avec des pêcheurs de différents pays utilisant différents engins,
10:18 c'est beaucoup plus compliqué.
10:20 Et donc, ce qui a été fait en Europe, ça a été de construire un modèle,
10:24 le modèle de la pêche, de la politique des pêches de l'Union européenne,
10:28 qui est un modèle très top-down.
10:29 Ce modèle a, d'une certaine manière, sauvé les pêcheurs d'eux-mêmes,
10:33 mais au prix d'une vision que je qualifie d'ultra-libérale de la pêche,
10:38 finalement avec beaucoup de plans de casse de navires,
10:40 beaucoup de développement de la pêche industrielle,
10:42 et puis avec une incompréhension très très forte de la part des pêcheurs.
10:45 La plupart des pêcheurs voient l'appareil de production qui est en train de se dégrader,
10:49 les petits bateaux qui disparaissent, etc.
10:51 Et finalement, ils ne participent pas à ce système, ils le subissent.
10:54 Donc, ce qu'il faut faire, si on veut une vraie durabilité,
10:58 c'est considérer les ressources comme un bien commun,
11:01 et construire ce que j'appelle la communauté du bien commun.
11:04 Voilà, les gens qui font des sciences sociales nous disent ça.
11:07 Le bien commun nécessite une appropriation intellectuelle par la communauté du bien commun,
11:11 qui s'approprie la question de la durabilité de la ressource.
11:14 Donc, il faut y impliquer les pêcheurs, il faut y impliquer les ONG,
11:18 parce qu'elles ont un rôle aujourd'hui très important et connu dans la gestion des pêches,
11:22 et qu'elles doivent être là pour forcer le système à avoir une vision de long terme,
11:27 à se projeter.
11:28 D'une certaine manière, les ONG, on n'a pas trouvé mieux pour représenter les générations futures.
11:32 Voilà, c'est peut-être pas parfait, il y a des choses à discuter dans la représentation pour les ONG,
11:38 mais c'est le moins mauvais de tous les systèmes pour représenter les générations futures.
11:42 Donc, elles doivent être dans la gouvernance, de la même manière que l'ensemble des usagers,
11:47 et c'est en forgeant ces communautés du bien commun qu'on arrivera à réellement avoir une vraie politique durable
11:53 de gestion du bien commun.
11:55 Le consommateur, lui, il est là pour accompagner, pour soutenir le mouvement.
12:00 Il doit pas oublier qu'il est aussi un citoyen.
12:02 Il doit voter, parce qu'il y a des choix politiques qui sont très importants pour la durabilité des pêches.
12:07 Mais il doit aussi accompagner le mouvement dans ses actes d'achat,
12:10 en favorisant une petite pêche douce, la pêche du jour, les engins les moins impactants, les circuits courts,
12:17 il y a plein de choses à faire.
12:19 En matière d'agriculture, on parle beaucoup de l'agroécologie.
12:22 Et donc, j'ai repris cette idée de ce mot pour finalement désigner le futur vers lequel il faut tendre.
12:29 C'est la pêche écologie.
12:30 La pêche écologie, elle repose sur les deux principes qu'on a rapidement évoqués,
12:33 mais je les redis parce que ça me paraît essentiel.
12:35 1. Minimiser les impacts.
12:37 2. Maximiser l'utilité économique et sociale.
12:40 Et ça, on peut, voilà, chaque kilo de poisson, on doit se dire,
12:43 comment je fais pour le pêcher avec moins d'impact ?
12:45 Et comment je fais pour que, finalement, ceux qui en bénéficient ne soient pas quelques actionnaires privés,
12:50 mais le plus grand nombre, les territoires, les pêcheurs, etc.
12:54 Et ça, quand on aborde les choses comme ça,
12:57 on réalise à quel point les marges de progression sont énormes.
13:02 Un point dont je n'ai pas parlé, mais que je peux reciter parce qu'il me paraît important,
13:06 on parle beaucoup d'impact de la pêche sur la biodiversité.
13:09 Et quand on parle d'impact de la pêche sur la biodiversité,
13:12 tout le monde a en tête l'impact sur les mammifères, sur les oiseaux,
13:16 éventuellement l'impact sur les fonds marins.
13:18 Ces impacts-là, ils sont très importants et on doit s'y attacher.
13:21 Mais il ne faut pas oublier un élément central,
13:23 c'est que l'impact sur la biodiversité, c'est d'abord l'impact sur les ressources qu'on exploite,
13:27 sur les morues, sur les harangs, sur les sols, sur les beaux-droits, sur les crevettes qu'on pêche.
13:32 Et cet impact-là, on pourrait le réduire énormément en augmentant les maillages.
13:39 Imaginez qu'aujourd'hui, une morue qui a une espérance de vie de 15 ans,
13:43 il n'y a quasiment aucune morue qui dépasse l'âge de 3 ans, 4 ans, quelques-unes éventuellement 5 ans.
13:49 Elles sont toutes pêchées avant.
13:50 Conclusion, les vieilles morues, elles ont disparu, les vieux cabillauds, ça n'existe pas.
13:55 Ils sont perdus pour la mer, pour les écosystèmes, et ils sont perdus pour les pêcheurs.
14:00 Si vous augmentez les maillages, c'est quasiment une espèce de miracle.
14:03 Vous recréez des poissons, alors peut-être pas tout de suite les morues de 15 ans,
14:06 mais des morues de 5 ans, de 6 ans, de 7 ans.
14:09 On a montré qu'en augmentant les maillages de la mer du Nord,
14:12 en les passant de 100 mm à 140 mm,
14:16 on pouvait doubler la quantité de poissons qu'il y avait sur les fonds marins de la mer du Nord.
14:21 On peut recréer, pas tout à fait le jardin d'Éden de l'origine,
14:25 de toute façon, les choses ont évolué, les écosystèmes sont dynamiques,
14:28 mais une certaine forme du jardin d'Éden, et avoir une forme de pêche
14:32 qui soit ce que j'appelle la cueillette des plus beaux fruits dans le jardin d'Élen,
14:35 c'est-à-dire une pêche sélective, où on n'impacte pas le reste,
14:37 et où on prélève, effectivement, que les poissons à partir d'une certaine taille.
14:40 On pourrait pêcher tout autant, avec beaucoup moins d'impact
14:43 sur l'ensemble de la biodiversité marine.
14:46 Rien que depuis 1993, la France a accumulé plus de 200 milliards d'euros de déficit dans le secteur textile.
14:59 Et donc ces déficits commerciaux à répétition, pour les financer,
15:01 on s'en dette, et on s'en dette auprès de prêteurs étrangers.
15:04 Donc même économiquement, c'est vraiment pas une bonne nouvelle, cette fast fashion.
15:09 Enfin, on a perdu de l'emploi, on détruit notre environnement,
15:11 et on creuse notre déficit commercial.
15:14 Du coup, qu'est-ce qu'il faudrait faire, justement ?
15:18 Enfin, on le voit, la mesure qui paraît comme ça, d'après ce que tu dis,
15:23 la plus évidente, ce serait de relocaliser la production.
15:27 Qu'est-ce qu'on peut faire pour relocaliser la production de textiles en Europe, en France ?
15:33 En fait, ce qui est assez intéressant...
15:39 On ne relocalise pas une production avec des mesurettes par-ci, par-là.
15:43 On relocalise une production quand il y a une vraie volonté stratégique de le faire.
15:49 C'est-à-dire que la première chose, quand tu veux relocaliser une production,
15:54 c'est qu'il faut la protéger pendant un temps de la concurrence des autres pays.
15:59 Sinon, t'as pas de débouchés.
16:01 Les accords multifibres, c'était une forme de protection de ces choses-là.
16:06 Mais en tout cas, il faut pendant un temps protéger cette production de la concurrence internationale.
16:12 Il y a plein de manières de le faire.
16:13 On peut mettre des taxes, on peut faire une taxe kilométrique, par exemple,
16:18 en pénalisant les produits qui viennent de l'Europe.
16:20 Une fois que t'as protégé ta production, il faut reconstruire une industrie.
16:25 Reconstruire une industrie, c'est de la technologie, c'est des usines.
16:29 Le textile, c'est un secteur qui est assez sensible à l'innovation et au gain de productivité.
16:37 Donc, il faut reconstruire une industrie avec de la technologie de pointe.
16:42 Maintenant, tu mets de l'argent et tu crées une dizaine d'usines avec de la technologie de pointe.
16:49 Ensuite, il faut qu'il y ait les bonnes personnes dans ces usines.
16:51 Il faut qu'il y ait des personnes qui soient formées, à la fois comme ouvriers et ouvrières,
16:55 mais aussi les ingénieurs, les patrons et patronnes de cette usine.
16:58 Si tu vas au Portugal ou au Bangladesh, les gens qui sont à la tête des usines,
17:03 c'est les majors des promos des écoles ingénieures.
17:05 Nous, on n'est pas encore au point à avoir les majors de promos de l'X
17:08 qui vont dans les Vosges reprendre une usine textile.
17:11 Il te faut de la formation et cette formation, elle est nécessaire.
17:15 Disons que la question des écoles, elle est aussi hyper clé
17:18 parce qu'il te faut de l'innovation, de la recherche et développement.
17:20 Pour ça, ça veut dire qu'il faut que, encore une fois, les secteurs de la recherche,
17:24 quand ils bossent main dans la main,
17:28 sur certains sujets avec les secteurs industriels.
17:31 Donc, il faut qu'il y ait de l'argent et aussi de l'énergie qui soient mises là-dedans.
17:35 Quatrième point, il faut recréer tous les maillons de la chaîne.
17:39 Ce qui est très fort au Portugal ou au Bangladesh,
17:42 pourquoi cette industrie textile est aussi performante ?
17:44 C'est parce que tous les maillons de la chaîne existent,
17:46 de la filature à la teinture, la laverie, la confection, le producteur de boutons.
17:49 Ils existent en plusieurs exemplaires.
17:51 Parce que si tu n'as qu'une seule laverie, qu'un seul teinturier,
17:55 qu'un seul tisseur et qu'un seul filateur,
17:58 la première intempérie, le premier qu'il lâche, c'est toute la chaîne qui s'effondre.
18:02 C'est un peu ce qui s'est passé en France.
18:04 En 1083, la marque de Jeans, ils ont essayé de recréer toute la filière Jeans en France.
18:10 Et un jour, la personne qui faisait leur teinture a mis la clé sous la porte.
18:13 Et donc, aujourd'hui, tous les Jeans qui sont faits en France,
18:16 on va les teindre en Italie parce qu'on n'a plus ce maillon-là.
18:20 Donc, il faut recréer des écosystèmes.
18:21 C'est ça qui fait la résilience, finalement, de cette industrie.
18:25 Donc, une fois que tu as tous ces éléments-là, tu prends un peu de recul et tu te dis,
18:28 ah bah oui, on n'arrive pas à relocaliser, en tout cas à recréer une industrie
18:32 sans avoir un plan extrêmement clair et une vision sur où on veut aller.
18:36 Lancer un petit peu des mesurettes par-ci, par-là, ça ne viendra pas.
18:40 Il faut un plan hyper fort.
18:43 On peut prendre la métaphore d'un arbre coupé.
18:47 L'industrie textile, aujourd'hui, c'est presque un arbre qu'on a coupé.
18:50 Il ne faut pas juste lancer une graine comme ça en espérant qu'elle va replan,
18:55 qu'elle va repousser.
18:56 Il va falloir créer les conditions.
18:57 Il va falloir une volonté puissante pour que cet arbre repousse.
19:03 Et je ne veux pas dire qu'il n'y a plus d'industrie textile en France.
19:05 Au contraire, moi-même, je suis très impressionnée par, finalement,
19:09 le courage et la volonté des industriels français qui persistent dans un environnement
19:14 aussi peu favorable, finalement, aux industriels français.
19:16 Il y en a beaucoup qui persistent malgré, finalement, ce contexte.
19:19 Donc, on les salue pas mal.
19:24 - Justement, c'est quoi l'état de l'appareil productif dans le secteur du textile ?
19:29 On a perdu énormément de savoir-faire.
19:31 On a perdu énormément de capacités de production aujourd'hui.
19:35 C'est quoi l'état de l'appareil productif dans le secteur du textile ?
19:39 - 3% des vêtements qui sont vendus en France sont faits localement.
19:44 Il reste très peu.
19:45 Il reste très peu.
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