Mettez-vous d'accord : voeux d'Emmanuel Macron, permis de conduire à 17 ans, France Travail

  • il y a 9 mois
Mettez vous d'accord avec Laurence Péraud. Autour de la table ce lundi 1er janvier :
- Jean-François Beaujour, avocat et président du Forum Transatlatique ;
- Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris et co-fondateur de l'agence Cogiteurs ;
- François Cocq, enseignant, essayiste, analyste politique et ex-porte parole de campagne d'Arnaud Montebourg.

Le débat tournera autour de 3 questions :
- Comment Emmanuel Macron va-t-il relancer son quinquennat ?
- L'automobile à un tournant ?
- France Travail, la réforme du RSA : une bonne idée ?


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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-01-01##

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Transcription
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, mettez-vous d'accord, Laurence Perrault.
00:05 La page internet sudradio.fr, bien sûr.
00:08 Mettez-vous d'accord avec notre débat,
00:10 nos débats du jour et surtout nos débatteurs
00:12 qui sont avec nous en studio.
00:14 Jean-Claude Bonjour, bonjour.
00:16 - Bonjour. - Oui, bonjour, bonjour.
00:18 - Oui, oui, quand j'étais petit on me faisait souvent la blague.
00:21 - Sauf que là je ne l'ai pas fait exprès.
00:23 - Bonne année à vous.
00:25 - Je vois que merci beaucoup mon année 2024
00:27 va continuer avec mon problème avec les noms et les prénoms.
00:29 Vous êtes avocat, président du Forum Transatlantique.
00:33 Frédéric Faugerat, bonjour. - Bonjour Laurence.
00:35 - Bonne année. - Merci, bonne année à vous, bonne année à toutes.
00:37 - Président de Tencan Paris, c'est une agence de communication entre autres.
00:40 Et cofondateur de l'agence Cogiteur et auteur de "La com est un métier".
00:45 J'aime beaucoup le mot cogiteur.
00:47 - La communication c'est beaucoup cogiter avant de produire.
00:51 - Cogiteur et cogiteuse.
00:53 François Coque, bonjour. - Bonjour Laurence, bonjour à tous.
00:56 - Vous êtes enseignant, essayiste, analyste politique
00:59 et ex-porte-parole de la campagne d'Arnaud Montebourg.
01:02 J'aime bien remettre toutes les choses en place
01:04 parce que moi d'abord, pour être très honnête avec tout le monde,
01:06 ce n'est pas la première fois que je vous entends
01:08 puisque j'écoute Sud Radio, mais c'est la première fois que je vous rencontre.
01:10 Donc je commence vraiment bien l'année.
01:12 Et puis je me mets toujours à la place de ceux qui arrivent à l'écoute de Sud Radio.
01:15 Mais qui sont ces gens ? Comme ça on sait tout.
01:17 Avez-vous passé un beau réveillon ?
01:19 - Pas mal, oui, pas mal. - C'était bien ?
01:21 - Heureux, chaleureux. - Ah très bien. Et vous ?
01:23 - Oui, un réveillon comme il se doit.
01:26 - Festif ou plus calme ?
01:28 - Festif, toujours un petit peu quand même.
01:30 - Oui, je suis d'accord. - Il faut bien marquer la transition.
01:32 - Festif, mais on a pu regarder à la télévision
01:37 les Champs-Elysées et puis ce très beau spectacle.
01:40 J'ai trouvé que c'était super.
01:43 - C'était à minuit quoi, il y avait un million de personnes sur les Champs.
01:46 - Bah oui, c'était super.
01:48 - Alors évidemment on va parler de trois sujets
01:50 qui nous dérangeaient un petit peu en ce 1er janvier,
01:52 alors qu'ils nous dérangent ou pas.
01:54 On va revenir sur le discours du Président Macron,
01:56 on aura aussi l'occasion de parler de France Travail
01:59 avec la réforme du RSA,
02:01 et puis le monde de l'automobile qui est à un tournant.
02:03 On a eu les chiffres en plus ce matin des ventes de l'automobile pour 2023.
02:06 Mais avant cela, place à vos coups de cœur et à vos coups de gueule.
02:09 Frédéric Fougera, votre coup de cœur ?
02:12 - Alors déjà une résolution, je vais essayer de ne faire que des coups de cœur cette année.
02:16 J'en fais beaucoup mais je vais essayer de ne faire que ça.
02:18 Je pense qu'il y a suffisamment de gens pour faire des coups de gueule.
02:20 Il y a souvent de bonnes raisons d'en faire,
02:22 mais je vais essayer de me concentrer sur du positif.
02:24 Et je voudrais faire un coup de cœur en forme de vœu,
02:26 justement, aux esprits positifs pour 2024.
02:29 Alors les esprits positifs, ce sont ceux qui feront 2024,
02:33 c'est nous, c'est vous qui nous écoutez.
02:35 Donc mon coup de cœur va donc à celles et ceux qui ont du cœur,
02:38 qui préfèrent la douceur, à la fureur,
02:41 qui ont envie de construire plutôt que de détruire.
02:44 Mon coup de cœur, il va à celles et ceux qui s'engagent
02:46 pour des causes qui les dépassent,
02:48 qui préfèrent faire du bien plutôt que de répandre le malheur,
02:51 qui préfèrent le collectif à l'égoïsme,
02:53 qui préfèrent rassembler plutôt que discriminer,
02:56 qui préfèrent inventer, créer plutôt que critiquer,
02:59 qui préfèreront l'esprit olympique à l'esprit polémique.
03:03 Voilà, en toute sincérité, mon coup de cœur va à vous toutes et tous.
03:06 Et je vous souhaite une très belle, bonne et heureuse année.
03:09 - Vous me l'envoyez ça ? - Avec plaisir.
03:11 - Parce que moi je veux me le lire tous les matins.
03:13 J'adore.
03:15 - Mais oui, mais en entendant Frédéric,
03:17 certains pourraient se dire "oh c'est un philosophe, un utopique"
03:20 avec un peu de condescendance.
03:22 Et voyez, c'est le paradoxe de notre société.
03:24 D'un côté, on dénonce un certain nombre d'événements,
03:29 la violence, la guerre, comment est-ce possible, etc.
03:32 Et de l'autre côté, lorsqu'il y a des gens qui disent,
03:34 et comme Frédéric vient de le dire,
03:36 "faisons place à la nuance", et je pense notamment
03:38 à l'ouvrage de Pierre Bimbaume, "L'art de la nuance".
03:40 Essayons de réfléchir, essayons d'avancer
03:43 en mettant l'essentiel au centre de notre réflexion.
03:47 Très souvent, on peut trouver ça un peu utopique.
03:49 Oui, j'ai envie de dire que le travail à faire,
03:51 la fameuse déconstruction dont parlent certains,
03:53 serait peut-être d'essayer de réfléchir comme cela.
03:55 Regarder ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise,
03:58 ne pas systématiquement qu'on se déroule comme un ennemi,
04:01 regarder le verre à moitié rempli plutôt qu'à moitié vide,
04:05 et c'est pas simplement une utopie,
04:07 c'est aussi peut-être comme cela,
04:09 que dans notre vie, au quotidien,
04:11 et peut-être au-delà, on évite les drames,
04:14 on évite les fâcheries,
04:16 on évite tout ce qui fait que l'homme est un ennemi pour l'homme.
04:19 Jean-Claude Beaujour qui vient de réagir,
04:20 est-ce que vous voulez réagir tout de suite, François Coq ?
04:22 Oui, parce que moi j'apporterais quand même une nuance.
04:25 J'adhère bien sûr à ce propos,
04:27 mais dès lors qu'on se réduit à l'échelle
04:30 de ce que j'appelle depuis la crise du Covid,
04:32 les bulles de solidarité repliées.
04:34 C'est-à-dire on se replie sur un environnement
04:36 beaucoup plus proche de nous, des gens qui nous sont chers,
04:39 dans lequel on peut exercer cette pensée positive,
04:42 tous ces espaces de solidarité,
04:44 et en même temps, je crois qu'il ne faut pas avoir la naïveté
04:47 de croire que par nos interventions individuelles,
04:50 quelles qu'elles soient, on peut aujourd'hui faire face
04:52 à des effets de système, non pas qui nous dépassent,
04:54 mais qui s'imposent à nous,
04:56 et ce n'est pas en changeant uniquement
04:58 nos comportements individuels, à quelque niveau que ce soit,
05:01 qu'on arrivera à changer cette superstructure,
05:04 si on ne s'attaque pas directement à celle-ci.
05:06 Je ne suis pas tout à fait d'accord, si je peux me permettre,
05:08 je rentre dans le débat moi aussi.
05:10 - Je n'avais pas imaginé que mon coup de cœur ferait débat.
05:13 - Il est central, je suis assez d'accord avec M. Lavocache,
05:17 il est central M. Maître Beaujour,
05:19 c'est qu'à partir de l'individu qu'on peut créer le groupe,
05:22 et donc si nous les individus on commence à travailler comme ça,
05:24 ok, ça peut paraître un petit peu utopique,
05:26 mais si on commence vraiment à s'y mettre,
05:28 on peut rejoindre le coup de cœur.
05:30 - Moi je ne partage pas, je comprends ce que dit Michel,
05:33 mais je ne partage pas son point de vue, pourquoi ?
05:35 On ne dit pas que c'est la seule façon,
05:37 on dit qu'à un moment donné, moi par exemple,
05:39 je n'ai pas la possibilité en tant qu'individu
05:41 d'empêcher la guerre à tel ou tel endroit,
05:43 ou d'empêcher etc.
05:45 En revanche, dans mon écosystème, dans mon quotidien,
05:49 et puisque vous avez été le porte-parole d'un responsable politique,
05:52 vous savez bien que le dialogue social en entreprise,
05:55 la souffrance en entreprise est un vrai sujet,
05:57 un sujet qui mine le salarié au quotidien.
06:01 Là par exemple, si chacun peut dire
06:05 "j'apporte ma contribution au quotidien,
06:08 j'essaie de faire avancer",
06:10 ça ne va pas empêcher une grande guerre,
06:12 mais déjà si le salarié, là où il est,
06:14 il souffre moins, ça sera déjà un petit quelque chose.
06:17 Je ne suis pas en train de dire que c'est la seule solution,
06:19 on n'est pas naïf, je suis d'accord,
06:21 en revanche je suis en train de dire que chacun,
06:23 dans son écosystème, peut essayer d'apporter sa contribution.
06:26 Et précisément, moi je considère que très souvent,
06:28 l'égoïsme consiste à dire
06:30 "moi comme je ne peux rien y faire,
06:32 c'est le système qui est comme ça, je me glisse dans le système
06:34 et j'exécute".
06:35 - Ce n'est pas qu'une histoire d'égoïsme,
06:37 il y a l'égo aussi.
06:38 D'ailleurs, puisqu'on parle positif,
06:39 je vous donne rendez-vous à partir de midi,
06:41 où j'aurai la chance de recevoir Mo Dang Kawa,
06:43 qui est vraiment dans la positive attitude,
06:44 et comment être mieux.
06:45 Je vous laisse réagir.
06:46 - Non, juste deux mots,
06:47 parce que je crois que tout ça peut nous amener
06:49 effectivement très loin,
06:50 en anticipant les sujets qu'on va discuter ensuite,
06:53 notamment sur les questions politiques.
06:54 Moi je ne fais pas partie de ces gens qui pensent
06:56 que les sociétés sont intrinsèquement polarisées
06:59 ou radicalisées,
07:00 et que les gens sont déjà aujourd'hui,
07:02 en fait, les uns contre les autres.
07:03 Je pense que la sphère politique, par exemple,
07:05 les sphères du débat public,
07:06 sont des sphères qui sont elles-mêmes
07:08 beaucoup plus polarisées que ne le sont les sociétés.
07:10 Et c'est parce que cette polarisation existe en haut,
07:12 qu'elle se déverse sur les sociétés,
07:14 qu'on en est à la situation dans laquelle on est.
07:16 Et non pas les gens eux-mêmes
07:18 qui seraient dans des situations de conflictualité à la base.
07:21 Donc moi je suis pour ces pensées extrêmement positives,
07:24 pour ces démarches d'empathie
07:26 et d'aller vers les autres,
07:28 mais je ne suis pas si sûr que ça,
07:29 que le problème soit dans la société aujourd'hui,
07:31 elle-même,
07:32 il n'est pas tant dans la société
07:33 que dans ce qui aujourd'hui nous dirige,
07:35 et qui pour des raisons politiques,
07:38 politiciennes, ou de géopolitique,
07:40 ou des raisons économiques,
07:41 instrumentalise une polarisation.
07:43 - C'est pour ça que je parlais de l'art de la nuance de Pierre Bimbaume.
07:46 - Après le très beau coup de cœur de Frédéric,
07:51 qui a déjà permis de commencer un très bon moment.
07:54 - Évidemment, lancez l'émission.
07:55 - Oui, c'est très bien.
07:56 Votre coup de cœur, Jean-Claude Bougeau.
07:57 - Alors moi je devais aller à quelque chose de beaucoup plus simple,
07:59 vous voyez, c'est là pour le coup,
08:01 vraiment terre à terre.
08:02 Moi un coup de cœur aux 90 000 agents des forces de l'ordre
08:06 qui hier n'ont pas fêté la Saint-Sylvestre,
08:09 en tout cas pas comme nous,
08:10 pour assurer la sécurité des Français.
08:11 Alors vous voyez, justement,
08:12 on parlait de pensée positive et pensée négative,
08:14 on se plaint lorsque les choses ne se passent pas bien.
08:17 Hier soir, globalement, à l'exception de quelques incidents,
08:20 eh bien 90 000 de nos concitoyens
08:22 qui sont des pères et des mères de famille,
08:24 des frères, des sœurs,
08:25 n'étaient pas en famille
08:26 pour pouvoir assurer notre sécurité.
08:28 Et ça aussi, il faut savoir le dire,
08:30 le reconnaître et leur dire merci, tout simplement.
08:33 - Votre coup de cœur ou coup de gueule, François ?
08:35 - Ah, c'est un petit peu les deux à la fois.
08:37 En réalité, ça part d'un coup de gueule,
08:38 mais pour se terminer sur un coup de cœur,
08:40 c'est-à-dire que j'ai été marqué et touché,
08:42 l'enseignant que je suis a forcément été touché
08:44 quand il a appris que là, à la veille du jour de l'an,
08:47 pendant à nouveau des vacances scolaires,
08:48 un enseignant a à nouveau été menacé de mort,
08:51 c'était cette fois un enterre.
08:53 Mais ce n'est jamais qu'un nouvel enseignant
08:55 dans une série qui est de plus en plus longue,
08:57 avec une répétition de plus en plus fréquente
09:01 dans cette année si terrible
09:02 qui a été marquée par l'assassinat islamiste
09:05 à l'encontre de Dominique Bernard à Arras.
09:08 Et j'ai quand même la sensation
09:11 qu'il y a une forme d'être malgré nous,
09:13 malgré nous tous, et je le dis y compris moi
09:15 en tant qu'enseignant, il y a une forme
09:16 quasiment d'accoutumance qui est en train de se faire
09:19 et on ne peut pas se permettre de rentrer là-dedans.
09:23 Le ministre Attal a un discours
09:27 qui vient comme un point d'appui,
09:30 mais on sait ce que sont les lourdeurs
09:32 de l'éducation nationale.
09:33 Avant que ce discours redescende,
09:35 d'ailleurs c'est là-dessus qu'il sera jugé,
09:36 parce qu'un discours, tout le monde peut en faire,
09:37 est-ce qu'il sera capable de faire bouger,
09:40 là encore, la superstructure éducation nationale ?
09:43 En attendant, les enseignants sont,
09:44 une fois encore, en première ligne,
09:47 et ils ont besoin, je crois, de l'appui de tous,
09:50 parce qu'on ne peut pas changer l'ensemble
09:51 de la société exclusivement par l'école.
09:53 Je suis assez d'accord, là, pour le coup,
09:54 je n'ai pas donné mon avis,
09:56 mais je vous le partage quand même.
09:58 J'ai discuté avec des enseignants
10:00 peu avant le réveillon de la Saint-Sylvestre
10:03 et plusieurs sur ces sujets-là,
10:04 et plusieurs me disaient,
10:05 il y a l'enseignant, mais il y a aussi,
10:07 par exemple, les familles,
10:09 il y a l'encadrement des familles
10:11 par rapport aux enfants.
10:13 Une enseignante me disait,
10:14 c'est un point de détail,
10:15 mais elle me disait, voilà, dans mon école,
10:17 il y a un enfant que les parents
10:19 n'ont pas envoyé à l'école 15 jours
10:21 avant les fêtes de fin d'année
10:23 parce qu'il devait partir je ne sais où.
10:25 Et donc, elle me dit, à partir de ce moment-là,
10:27 c'est un gamin qui va prendre du retard
10:28 par rapport aux autres.
10:29 Donc, on a une école à deux systèmes,
10:32 et je ne parle pas simplement d'école.
10:34 Vous avez parlé de cette agression.
10:38 C'est vrai qu'il y a ce rapport à l'école,
10:39 ce rapport à l'autorité,
10:40 ce rapport à l'institution,
10:41 et ça, c'est véritablement toute la société
10:43 qui doit être mobilisée.
10:44 Frédéric Fausion, vous voulez réagir vite fait,
10:46 avant la pause ?
10:47 Justement, oui, je suis tout à fait d'accord
10:48 avec ce qu'avait dit Michel.
10:49 Et effectivement, le ministre de l'Éducation nationale
10:51 sera jugé sur son discours et sur ses actes,
10:53 mais c'est aussi la superstructure dans son ensemble
10:55 qui sera jugée, parce que s'il a toute une superstructure
10:57 contre lui, il peut avoir toute la volonté du monde,
10:59 toute la détermination.
11:00 Si la superstructure ne veut pas bouger ou freine,
11:02 elle sera aussi responsable de la situation.
11:04 Il n'y a pas qu'une seule personne
11:05 qui est responsable au ministère de l'Éducation.
11:07 Quelques réactions sur la page Facebook
11:08 de Sud Radio.
11:09 Vous êtes nombreux déjà à interagir avec nous.
11:10 Vous savez que vous pouvez noter vos questions,
11:12 votre avis.
11:13 Juste pour réagir sur votre coup de cœur,
11:15 Jean-Claude Beaujour,
11:16 pour les 90 000 agents de force de l'ordre
11:18 qui étaient présents sur le terrain hier soir.
11:19 Certains nous disent,
11:20 "Oui, n'oublions pas aussi les soignants
11:21 qui sont restés aussi très actifs."
11:23 Et tous ces métiers qui nous ont permis
11:25 de passer un très beau réveillon.
11:27 Absolument.
11:28 C'est vrai que j'aurais pu citer
11:30 les soignants, les pompiers, etc.
11:32 Mais tous ceux et celles qui se mobilisent
11:34 au quotidien,
11:35 pas seulement le soin de courbe,
11:36 absolument.
11:37 Pour notre santé, notre sécurité,
11:38 et nos vins, et nos réveillons,
11:39 et notre gastronomie,
11:40 parce qu'il était question de cela aussi.
11:41 Une première pause dans notre débat.
11:43 Et puis on vous retrouve,
11:44 Jean-Claude Beaujour,
11:45 avocat président de Forum Transatlantique,
11:47 Frédéric Fougera,
11:48 président du TENCAN Paris,
11:50 et également François Coque,
11:51 enseignant, analyste et analyste politique,
11:53 pour commencer à parler de nos sujets.
11:55 On commencera sur ce que vous avez pensé
11:57 du discours de monsieur le président hier soir.
11:59 A tout de suite.
12:00 Et mettez-vous d'accord avec nos invités
12:07 ce midi, enfin ce midi,
12:08 ben oui, 11h16,
12:09 presque, parce que c'est déjà l'heure de l'apéritif.
12:11 On n'a pas débranché depuis hier soir.
12:13 Non, je rigole, avec modération, bien évidemment.
12:15 Nos invités, Jean-Claude Beaujour,
12:17 avocat président du Forum Transatlantique,
12:19 Frédéric Fougera,
12:20 qui est président du TENCAN Paris,
12:21 c'est une agence de communication,
12:23 et cofondateur de l'agence Cogiteur,
12:24 et auteur de "La Com"
12:25 et "Un métier aux éditions",
12:26 Bréal Studi Rama,
12:27 et François Coque,
12:28 qui est enseignant,
12:29 essayiste, analyse politique,
12:30 ex-port-parole de la campagne d'Arnaud Montebourg,
12:32 et aujourd'hui,
12:33 nos débatteurs sur Sud Radio.
12:36 On va commencer, si vous le voulez bien,
12:37 messieurs, par parler du président Macron,
12:40 du discours présidentiel d'hier soir.
12:43 Grande surprise par grande surprise.
12:45 Quelles sont vos réactions ?
12:46 Qui veut commencer ?
12:47 - Moi, je peux commencer sur l'aspect communiquant,
12:50 avant de rentrer sur le fond.
12:51 - Tout à fait.
12:52 - Parce que l'exercice des vœux,
12:53 c'est plutôt un exercice difficile,
12:54 qui, je trouve, a du mal à se renouveler.
12:56 Et c'est un exercice
12:58 où on pense qu'il faut faire un bilan,
13:01 ce qui n'intéresse pas grand monde,
13:02 puisque tout le monde a déjà jugé l'action.
13:04 On pense qu'il faut projeter une vision,
13:06 ce qui n'intéresse pas grand monde,
13:07 parce que tout le monde a déjà son opinion.
13:09 Du coup, c'est un exercice assez difficile et délicat.
13:12 Il y a un de vos confrères, qui, sur les réseaux,
13:15 a publié un cumul des entrées de discours
13:18 de présidents de la République
13:19 depuis 20, 30 ans, peut-être au-delà,
13:21 où quasiment tous les discours commencent par
13:23 "Nous avons eu une année très difficile,
13:25 mais je suis confiant dans l'année qui va débuter."
13:27 Pour une fois, on n'a pas eu cette entrée de discours.
13:30 On a d'ailleurs eu, pour faire écho
13:32 au coup de cœur de Jean-Claude,
13:33 plutôt un message pour les aînants, les soignants,
13:36 ceux qui assuraient la sécurité hier soir.
13:39 Mais déjà, rien que sur la forme,
13:41 avant de rentrer sur le fond.
13:42 Alors la forme, on peut aussi déjà parler
13:44 de l'aspect un peu triste, tout nez,
13:45 de la mise en scène dans un jardin, triste en hiver.
13:48 La mise en scène n'était pas terrible.
13:50 - Là, c'est le communicant qui parle.
13:51 - Oui, oui.
13:52 Alors, est-ce que c'est un choix d'image, de sobriété ?
13:54 Après, il faut connaître quelle était l'intention
13:56 de communication réelle.
13:58 Bon, ce n'était pas très prestigieux.
13:59 Heureusement, on a eu des images de Paris
14:01 et de la France plus prestigieuses, ensuite,
14:03 avec les festivités sur les Champs-Élysées.
14:05 Mais l'exercice, c'est quand même un exercice
14:07 qui est compliqué, parce que, quelque part,
14:09 tout le monde s'en fout, en réalité, au final.
14:11 Sauf les commentateurs et les politiques
14:13 qui ont déjà préparé, de toute façon,
14:15 leurs réponses et leurs critiques.
14:17 Certaines années, les publie-même,
14:19 avant le discours des vœux.
14:21 Donc, c'est un exercice qui mériterait
14:23 d'être renouvelé.
14:24 Et il y a beaucoup à faire pour être
14:26 un exercice utile, ou alors se poser la question
14:28 de faut-il adresser ses vœux sous cette forme,
14:30 si c'est pour rester dans cette démultiplication
14:33 de mêmes effets assez tristes.
14:36 Enfin, sans... Pas très passionnant.
14:38 - Sur la forme, François Coq, sur la forme, pour l'instant.
14:40 - Oui, sur la forme, déjà,
14:42 M. Macron avait quand même vidé ses vœux
14:44 de leur substance, à partir du moment où
14:46 il avait décidé d'enjamber la séquence
14:48 de la fin de l'année, en annonçant
14:50 au lendemain du projet de loi
14:52 immigration, un grand rendez-vous
14:54 avec la nation, dont on ne sait pas très bien
14:56 ce que c'est, on y reviendra, j'imagine, dans quelques instants.
14:58 - En janvier. - En janvier, donc à partir de là,
15:00 on savait qu'il ne se passerait pas grand-chose
15:02 de ses vœux, et de fait, ça donne effectivement
15:04 cette impression un peu triste,
15:06 où on attend que la France
15:08 soit au rendez-vous pour 2024,
15:10 d'ailleurs c'est ce que promet le président,
15:12 et en même temps, le décorum, ce sont tous les drapeaux
15:14 des pays pour les Jeux Olympiques.
15:16 Alors M. Macron a prévu une année 2024
15:18 remplie de grands événements,
15:20 les commémorations des 80 ans
15:22 du débarquement et de la libération...
15:24 - Il ne s'en a pas prévu, il s'impose à nous.
15:26 - Oui, historiquement, oui.
15:28 - Ils vont rythmer son année
15:30 et son calendrier politique.
15:32 Et lui fait le choix, dès à présent,
15:34 de tout miser sur les Jeux Olympiques,
15:36 qui ne sera pas forcément, on verra bien
15:38 ce qu'il en sera dans quelques mois, mais qui ne sera pas forcément
15:40 l'événement le plus rassembleur pour le peuple français.
15:42 - Votre avis sur la forme également, Maître ?
15:44 - Je pense que toute la difficulté
15:46 de ses vœux,
15:48 j'imagine, si on ne les fait pas,
15:50 on foutaxe de ne les avoir pas faites.
15:52 Si on les fait,
15:54 c'est vrai que ce n'est pas un exercice
15:56 superbe, parce que
15:58 à la fois, parce que sur le contenu,
16:00 et on en parlera, il n'y a pas grand chose
16:02 à annoncer, et puis moi aussi,
16:04 je me suis amusé à regarder les vœux
16:06 à l'époque de Giscard,
16:08 à l'époque de... - Bonsoir !
16:10 - Il n'y a pas grand chose, et même
16:12 Anémone avait un petit mot à dire.
16:14 On s'aperçoit que c'est... Donc peut-être qu'il faudrait
16:16 sur le plan de la scénographie, je pense qu'on peut
16:18 dire ça comme ça, renouveler le truc
16:20 qui soit peut-être plus sympa,
16:22 si finalement on ne veut pas dire
16:24 beaucoup, mais
16:26 faire en sorte que ce soit moins
16:28 convenu, mais je ne suis pas un spécialiste
16:30 en matière de communication, je ne peux pas vous dire,
16:32 mais c'est un peu mon ressenti sur le
16:34 format, on attend sans...
16:36 Voilà, c'est comme ça.
16:38 - Sur le fond, maintenant, on a
16:40 la sensation quand même qu'il était beaucoup dans l'action
16:42 ou tout du moins qu'il voulait agir, et c'est un mot
16:44 qu'il a souvent employé.
16:46 - Il veut agir,
16:48 je reviens à ce qui est quand même
16:50 la grande échéance, ce rendez-vous avec la nation dont personne
16:52 ne sait ce qu'il est,
16:54 on apprend au moment où il fait son
16:56 discours de vœux que le premier conseil
16:58 des ministres de l'année va être repoussé
17:00 et qu'il ne se tiendra pas ce mercredi 3 janvier,
17:02 mais le 10 janvier,
17:04 sans que des raisons soient données,
17:06 on a l'impression quand même d'un flou politique,
17:08 si je dis ça, c'est parce qu'on a quand même l'impression
17:10 et la répétition de grandes annonces
17:12 qui débouchent sur rien. Là, on a le rendez-vous
17:14 avec la nation en janvier. Le coup d'avant,
17:16 on avait la grande initiative politique qui s'est
17:18 terminée par les rencontres de Saint-Denis où au final
17:20 plus personne n'y va.
17:22 Avant ça, on avait le conseil
17:24 national de la refondation dans lequel il ne se passe
17:26 quasiment plus rien. Avant ça, on avait
17:28 la séquence guerre contre le
17:30 Covid. Avant ça, on avait eu l'itinérance
17:32 mémorielle juste avant le mouvement des
17:34 Gilets jaunes. Puis le grand débat avec le pays.
17:36 Monsieur Macron nous propose à chaque fois de grandes
17:38 initiatives qui ne sont finalement suivies
17:40 d'aucun fait et
17:42 vous dites "Monsieur Macron
17:44 donne l'impression de vouloir agir". Oui, mais en fait,
17:46 il répète toujours
17:48 les mêmes stratégies
17:50 politiques, c'est-à-dire
17:52 il feint de faire preuve de volontarisme
17:54 et au final, tout ça ne débouche
17:56 sur pas grand chose, sinon quelques artefacts
17:58 de communication. François Coq qui vient de nous
18:00 donner son avis. Monsieur Fougera.
18:02 Fougera.
18:04 Moi, j'ai vu du
18:06 positif, j'ai vu du plus négatif,
18:08 j'ai vu du neutre, j'ai eu
18:10 des interrogations en écoutant
18:12 et en voyant le positif, par exemple,
18:14 c'est qu'il a rappelé que la démocratie fonctionnait
18:16 parce que quand même beaucoup de gens, aujourd'hui,
18:18 s'emploient à essayer de nous faire croire que la démocratie
18:20 ne fonctionne pas. Il a rappelé que
18:22 le Parlement avait voté de nombreuses lois
18:24 cette année, il n'y a pas que le budget qui passe
18:26 au 49-3 ou la réforme des retraites.
18:28 J'ai vu sur le site
18:30 du Sénat qu'il y avait
18:32 54 lois qui avaient été votées cette année, donc
18:34 oui, le Parlement fonctionne.
18:36 Certains ont beau vouloir dire le
18:38 contraire, c'est faux.
18:40 Sur la partie plus négative, c'est ce qui a été
18:42 évoqué, c'est le ton
18:44 martial m'a un peu surpris
18:46 parce qu'il revient
18:48 souvent avec ce ton martial
18:50 dans ses discours, pas seulement dans ses mots,
18:52 et effectivement, le mot "réarmement" a été
18:54 utilisé. - Réarmement de l'économie, réarmement...
18:56 - Dès le premier usage, il m'a surpris, mais alors la répétition
18:58 a été encore
19:00 plus étonnante.
19:02 Dans mes interrogations, je me demandais
19:04 s'il s'adressait vraiment à tous les Français
19:06 ou s'il a choisi une cible de Français.
19:08 J'ai trouvé que même s'il parlait
19:10 d'une façon assez simple, il y avait une forme
19:12 de discours qui était quand même assez élitiste.
19:14 J'ai posé cette question, est-ce qu'il fait le choix de ne s'adresser
19:16 qu'à une partie de la nation et pas à toute ?
19:18 C'est mon interprétation, je n'en ai pas la moindre idée.
19:20 J'ai noté une phrase extrêmement ambitieuse
19:22 que je ne lui aurais pas recommandée
19:24 si j'étais son communicant, et qui est de dire
19:26 qu'en 2027, nous aurons 10 ans d'avance,
19:28 là où en 2017, nous avions 10 ans de retard.
19:30 Ça, je pense qu'il sera très
19:32 facile de lui montrer que nous serons en retard
19:34 sur plein de sujets en 2027.
19:36 Alors peut-être que c'était une petite
19:38 pique satisfaction personnelle
19:40 pour ses prédécesseurs,
19:42 mais je ne trouve
19:44 ni ça très fort
19:46 ni plutôt maladroit.
19:48 Mais bon, peut-être a-t-il pris son pied
19:50 en disant cela.
19:52 En revanche, puisqu'on
19:54 le critique, c'est la première
19:56 personne à critiquer, et en France
19:58 on ne se prive pas de critiquer.
20:00 On est dans une République
20:02 qui souffre de ne pas avoir beaucoup de républicains
20:04 mais plutôt des partisans qui sont en campagne
20:06 électorale permanente et qui critiquent
20:08 toute la journée. Mais il a fait une annonce
20:10 sur la réouverture de Notre-Dame
20:12 et qui ne s'est pas moqué de lui ?
20:14 Qui n'a pas dit que ce serait intenable ?
20:16 Qui n'a pas dit que ce serait infaisable ?
20:18 Au moins, Notre-Dame, c'est une chose qui va
20:20 être faite. Alors maintenant,
20:22 on va nous expliquer que ce n'est pas l'essentiel, que ce n'est pas
20:24 important, mais ce seront certainement les mêmes
20:26 qui expliquaient que c'était infaisable, intenable
20:28 et qu'on n'était pas capable de prendre ce type d'engagement
20:30 et de le tenir. Il y a au moins un engagement qui va
20:32 être tenu, ça va être la réouverture de Notre-Dame cette année.
20:34 C'est déjà un bon point.
20:36 - Maître Beaujeu, votre avis également ?
20:38 - Je pense que
20:40 c'est vrai qu'on a
20:42 dit que c'était un exercice difficile.
20:44 Là où nos concitoyens
20:46 et si on peut changer quelque chose
20:48 à cet exercice, c'est que
20:50 l'exercice conduise à des résultats.
20:52 Et nos concitoyens sont beaucoup dans
20:54 l'attente de résultats, puisque tout le monde a en tête
20:56 aujourd'hui, nous sommes en 2024,
20:58 l'échéance de 2027,
21:00 tout le monde a en tête cette échéance.
21:02 Si
21:04 ceux qu'on dit être
21:06 les partis républicains
21:08 veulent aborder dans de bonnes
21:10 conditions cette échéance de 2027,
21:12 alors il va falloir avoir des résultats
21:14 de manière concrète,
21:16 pour les Français. Vous voyez par exemple, ce matin
21:18 j'entendais que l'indice de la construction
21:20 a chuté, parce que
21:22 nos concitoyens ont un vrai problème
21:24 de logement. On nous attend sur des sujets
21:26 très concrets. On nous attend sur des
21:28 sujets... l'emploi. Alors c'est
21:30 vrai que la politique économique a produit un certain
21:32 nombre de résultats positifs, mais il va
21:34 falloir véritablement
21:36 concrétiser les choses.
21:38 En tout cas, il va falloir être au
21:40 rendez-vous sur l'ensemble du septembre.
21:42 Moi je pense que, là encore,
21:44 les gens...
21:46 Voilà,
21:48 le quotidien,
21:50 c'est qu'est-ce que j'ai dans mon assiette,
21:52 comment est-ce que j'assure l'éducation de mes enfants,
21:54 comment est-ce que je me soigne,
21:56 comment répondre à des sujets
21:58 concrets, tels que je pense, parce qu'on est
22:00 très Paris-centré,
22:02 il y a des aires médicaux, comment est-ce qu'on
22:04 répond à ces sujets ?
22:06 C'est un peu tout cela qui va être
22:08 au rendez-vous.
22:10 Et vous voyez, par exemple, sur la loi
22:12 sur l'immigration qui a été prise, c'est très bien d'avoir
22:14 pris un certain nombre de mesures
22:16 qui, symboliquement, vont avoir de l'effet,
22:18 mais la question, par exemple, de
22:20 l'immigration clandestine et ses conséquences
22:22 sont
22:24 un sujet d'importance dans les régions d'outre-mer,
22:26 notamment en Guyade, notamment à Mayotte,
22:28 où ça pose de vrais sujets. Toujours là-bas,
22:30 il y a la question de l'eau
22:32 qui n'est pas résolue. Et ça,
22:34 nos concitoyens nous
22:36 attendent vraiment au résultat.
22:38 Rappelez-vous que
22:40 les départements des Antilles
22:42 ont voté à 70% pour
22:44 Marine Le Pen, parce que précisément,
22:46 et non pas que les gens soient Rassemblement National,
22:48 à 70% au deuxième tour pour
22:50 Marine Le Pen contre un peu plus de 30% au président,
22:52 c'était pas exactement 70%, mais c'était
22:54 quelque chose comme cela, parce que précisément,
22:56 sur des sujets, c'était un cri de révolte
22:58 en disant "nous, on s'en fiche
23:00 des discours, on a besoin simplement un peu
23:02 d'eau pour se laver, pour boire, pour vivre normalement".
23:04 - Et d'ailleurs, il a un peu visé le Rassemblement,
23:06 enfin un peu, il a visé le Rassemblement National,
23:08 pendant son discours hier soir. - Oui, mais il suffit pas de viser,
23:10 il suffit pas de viser. Les gens, nos concitoyens,
23:12 quand vous n'avez pas d'eau, et qu'on
23:14 vous dit que vous allez vous laver ou vous allez boire
23:16 une fois tous les trois jours, je vous parle
23:18 de choses qui arrivent dans les départements français.
23:20 Quand on vous dit que les maternités
23:22 vont pas pouvoir fonctionner, c'était le cas à Mayotte,
23:24 normalement, parce qu'il n'y a pas assez d'eau, et qu'on vous dit
23:26 "ben on va vous livrer des bouteilles d'eau",
23:28 mais vous imaginez qu'on livre des bouteilles d'eau
23:30 dans un bureau industriel ? - Mais quel est votre regret,
23:32 Jean-Claude Beaujour ? Vous auriez aimé qu'hier soir,
23:34 le président Macron soit un peu plus
23:36 en contact avec la réalité des Français ?
23:38 - Ben sur un certain nombre de choses, parce que
23:40 réarmé, et je comprends bien
23:42 qu'un discours comme celui-là,
23:44 il prend un peu d'auteur,
23:46 mais attention, ce sont, et
23:48 on disait "quelles catégories de Français ?"
23:50 Nos compatriotes, puisqu'il a
23:52 visé le Rassemblement National,
23:54 nos compatriotes nous attendent véritablement sur leur
23:56 quotidien, et
23:58 quand on réindustrialise, et je suis pour la
24:00 réindustrialisation, ça veut rien dire
24:02 à quelqu'un qui n'a pas d'eau
24:04 dans sa salle de bain, ou dans sa cuisine !
24:06 Ça veut rien dire ! - Je ne suis pas sûr
24:08 que le président de la République ait pris
24:10 de la hauteur, et qu'il ait même essayé
24:12 de prendre de la hauteur, ce qui devrait être pourtant l'objet des voeux,
24:14 c'est-à-dire s'adresser, ça a été dit tout à l'heure,
24:16 à tous les Français. Or là, c'est pas ça ce qu'a fait
24:18 M. Macron. Il s'est adressé à un
24:20 segment électoral. Il a
24:22 volontairement clivé
24:24 la scène politique en faisant
24:26 ce que moi j'appelle la stratégie du socle,
24:28 c'est-à-dire essayer de renforcer son socle électoral
24:30 en admettant aujourd'hui
24:32 un principe qui est que la démocratie
24:34 fonctionne à l'ère de la démocratie
24:36 minoritaire. Sauf que cette démocratie minoritaire
24:38 telle qu'on la connaît aujourd'hui, M. Macron ne dispose
24:40 pas d'une majorité relative. Il gouverne
24:42 de manière minoritaire. Eh bien,
24:44 cette séquence de démocratie minoritaire
24:46 ne peut pas être pérenne dans le temps. Et pourtant,
24:48 M. Macron s'y enfonce
24:50 toujours un peu plus. Si je dis ça,
24:52 c'est que, par exemple, sur la question européenne,
24:54 il a dit, il a posé les choses
24:56 en termes très binaires, soit continuer
24:58 l'Europe ou la bloquer.
25:00 En faisant ça, vous avez raison, il installe
25:02 une dichotomie de l'espace avec le Rassemblement
25:04 national, notamment sur ces questions-là.
25:06 Mais est-ce que la scène politique a besoin
25:08 de débats aussi manichéens
25:10 aujourd'hui ? Est-ce qu'on ne peut pas aujourd'hui être critique
25:12 sur la question européenne ? Est-ce qu'on ne peut
25:14 pas critiquer le fait qu'à ce 1er janvier,
25:16 l'espace Schengen va être élargi
25:18 à la Roumanie et à la Bulgarie ? Et d'ailleurs,
25:20 on voit bien qu'il y a un problème, parce que ce n'est pas élargi
25:22 au niveau terrestre, mais c'est élargi uniquement
25:24 au niveau maritime et aérien. Est-ce qu'on
25:26 ne peut pas mettre en débat la question
25:28 du processus d'adhésion de l'Ukraine
25:30 et de la Moldavie qui a été imposée par Mme von der Leyen ?
25:32 Donc, toutes ces questions-là, M. Macron
25:34 les passe sous le tapis et
25:36 finalement, présente les choses de manière très
25:38 binaire. Et ça n'aide pas au débat
25:40 public, ça vise juste à rassembler son électorat
25:42 à quelques mois d'élections européennes
25:44 d'une grande importance. - Mais est-ce que ce que vous
25:46 dites, François Coq, rentre dans
25:48 l'exercice de vœux présidentiels pour
25:50 le Nouvel An ? On en reparle dans quelques instants
25:52 avec mes invités, François Coq, que vous venez
25:54 d'entendre enseigner en essayiste d'analyse politique et
25:56 ex-porte-parole d'Arnaud Montebourg. A ses côtés,
25:58 nous avons aussi Frédéric Fougera, président
26:00 de TENCAN.
26:02 Je ne peux pas y arriver ! Paris est une
26:04 belle agence de communication, entre autres.
26:06 Et Maître Jean-Claude Beaujoux, président du Forum
26:08 Transatlantique. A tout de suite et vous pouvez
26:10 réagir sur la page Facebook de Sud Radio
26:12 si vous aussi vous voulez participer à ce débat.
26:14 Sud Radio. Mettez-vous d'accord ?
26:18 Laurence Perrault.
26:20 - Et on continue notre débat aujourd'hui. Mettez-vous d'accord
26:22 jusqu'à midi. Vous savez qu'à partir du midi,
26:24 nous aurons le plaisir de recevoir Mo Dang Kawa
26:26 pour un peu de douceur, de sérénité,
26:28 pour savoir faire attention
26:30 à soi-même, ne plus être mené par son
26:32 égo. Ça va être un gros et beau rendez-vous
26:34 avec Mo Dang Kawa, auteur de
26:36 "Respire", "Plus jamais sans moi"
26:38 et le célèbre "Kilomètre Zéro" aux éditions
26:40 R-Roll. Alors, je suis avec
26:42 Jean-Claude Beaujour, avocat-président du Forum Transatlantique
26:44 et Frédéric Fougera, président
26:46 de Tencan Paris, cette belle agence de communication.
26:48 Je l'ai bien dit, là, Frédéric ? - Parfaitement.
26:50 - Je fais des progrès. Écofondateur
26:52 de l'agence Cogitor et auteur de "La Com' et un métier".
26:54 Bien sûr, François Coque, qui est enseignant, essayiste
26:56 et également analyste politique.
26:58 Et on revient sur ce
27:00 discours présidentiel du
27:02 31 décembre, donc c'était hier soir.
27:04 On a commencé à évoquer quelques sujets,
27:06 enfin, quelques-uns des sujets. Je voudrais que
27:08 vous réagissiez aussi sur la façon
27:10 dont il a repositionné aussi l'Europe,
27:12 réaffirmé comme ça cette souveraineté.
27:14 Il a vraiment revendu...
27:16 - La souveraineté européenne. - Voilà, la souveraineté européenne.
27:18 - Monsieur Macron avait présenté ça pendant sa campagne
27:20 de 2017 et ça a été
27:22 le premier
27:24 point saillant qu'il a fait sortir
27:26 dès la fin de l'été et le début
27:28 de l'automne 2017, donc lors de son premier
27:30 quinquennat, en affirmant l'idée
27:32 d'une souveraineté européenne.
27:34 Sans me demander d'ailleurs sur cette question
27:36 leur avis aux Français, parce que quand
27:38 on leur a demandé leur avis aux Français sur la question
27:40 de la souveraineté européenne
27:42 à l'occasion du référendum sur le traité
27:44 constitutionnel européen de 2005, ils n'étaient
27:46 pas d'accord. Cette idée de souveraineté européenne leur a
27:48 été imposée par la force avec le traité de
27:50 Lisbonne, avec l'accord entre à l'époque l'UMP
27:52 et le parti socialiste, mais les Français
27:54 ne sont a priori pas
27:56 d'accord sur cette question. Et pour autant,
27:58 M. Macron veut
28:00 aller à marche forcée, non seulement
28:02 vers l'Union européenne, mais vers une souveraineté
28:04 européenne qui serait donc une suprasouveraineté.
28:06 Une souveraineté qui s'imposerait
28:08 à toutes les autres.
28:10 Il y a une forme là-dedans de dilution
28:12 de ce qu'est
28:14 la nation en tant que
28:16 corps politique. Et
28:18 cette question-là mériterait, elle aussi,
28:20 un débat. Et non pas dire, comme
28:22 le présente M. Macron, et comme il l'a présenté
28:24 encore hier soir, "la
28:26 souveraineté européenne, c'est l'avenir
28:28 et c'est le bien", et tous ceux qui ne sont
28:30 pas d'accord avec ça seraient d'affreux réactionnaires.
28:32 Je crois que, ça encore, cette manière
28:34 de mener le débat public n'est
28:36 pas porteuse et n'aide pas
28:38 à l'élévation des consciences.
28:40 - Frédéric Fongerain ?
28:42 - Moi ce que j'aimerais sur l'Europe, c'est qu'on
28:44 ne prenne pas l'Europe pour
28:46 la poubelle de toutes nos frustrations,
28:48 et que les responsables politiques
28:50 expliquent, travaillent
28:52 à ce que est l'Europe, à ce que
28:54 doit être l'Europe, plutôt que de toujours l'utiliser
28:56 pour venir dénoncer tout ce qui ne va pas,
28:58 que ça relève d'ailleurs de compétences européennes,
29:00 que ça n'enlève pas de compétences européennes.
29:02 Peut-être faut-il se rappeler, dans ces temps
29:04 de guerre, le président de la République en a cité
29:06 le Proche-Orient, a cité
29:08 l'Ukraine et la Russie, il a par exemple oublié
29:10 le Rwanda et la RDC, il y a quand même
29:12 beaucoup de terrains de conflit dans le monde
29:14 qui sont très violents, où la barbarie
29:16 s'exerce. L'Europe, ça a été
29:18 d'abord créée pour créer la paix,
29:20 et on vit dans un monde
29:22 de... enfin, dans une Europe de paix,
29:24 depuis que l'Europe s'organise.
29:26 Alors l'Europe, elle n'est pas parfaite, évidemment,
29:28 malheureusement, mais c'est quand même
29:30 la première intention,
29:32 c'est celle-ci. Maintenant, construire l'Europe,
29:34 oui, ça doit être une Europe de citoyens,
29:36 et une Europe de citoyens,
29:38 et une Europe de nations. Il y a beaucoup à construire,
29:40 il y a beaucoup à débattre, mais il faudrait le faire
29:42 honnêtement, il faudrait le faire sereinement,
29:44 et pas seulement utiliser
29:46 l'Europe pour cracher
29:48 tout ce qu'on veut cracher sur la politique
29:50 des uns ou des autres, parce qu'à entendre
29:52 certains, rien de ce que serait
29:54 l'Europe ne serait bon depuis toujours,
29:56 alors qu'on a eu plein d'alternances, d'alternatives politiques.
29:58 Voilà. Moi, j'aimerais
30:00 que... et je ne suis pas certain que
30:02 l'élection européenne va y aider, parce que l'élection
30:04 européenne, ça va être en partie un référendum
30:06 pour ou contre Macron, pour ou contre
30:08 le rassemblement national, pour ou contre
30:10 El-Effi et ses débordements.
30:12 J'ai bien peur
30:14 qu'on ne parle pas beaucoup d'Europe. - Alors, beaucoup de réactions
30:16 sur Facebook, malgré certains qui pensent qu'on
30:18 ne va pas les citer, mais beaucoup de réactions
30:20 contre l'Europe, quoi qu'il en soit, et c'est peut-être
30:22 assez représentatif d'une partie de la population
30:24 qui a du mal à comprendre, en fait.
30:26 - Ce qui est intéressant, je respecte
30:28 parfaitement ces personnes qui peuvent me dire qu'elles sont contre,
30:30 mais elles sont contre quoi, en réalité ?
30:32 En fait, on ne sait pas
30:34 de quoi on parle.
30:36 C'est ça, la difficulté.
30:38 C'est quoi le problème ? C'est parce qu'il n'y a plus de frontières
30:40 entre les pays ? C'est quoi le problème ?
30:42 C'est parce qu'on peut aller librement
30:44 d'un pays à l'autre, nous, Européens ?
30:46 Est-ce que les gens sont contre ça ? Ils préfèrent faire la queue
30:48 à une frontière ? Non, on est contre
30:50 quoi, en réalité ? - Peut-être qu'ils sont contre
30:52 le fait de ne pas pouvoir souverainement reprendre
30:54 les décisions qui s'imposeraient sur les questions
30:56 industrielles, économiques, sur la question énergétique,
30:58 et que M. Macron
31:00 est un élève zélé de la présidence
31:02 de l'Union Européenne,
31:04 et qu'avant de prendre toute décision,
31:06 veut que celle-ci soit avalisée par tous.
31:08 Il y a d'autres pays qui choisissent de reprendre le contrôle.
31:10 C'est l'expression de M. Macron, "reprendre le contrôle".
31:12 Moi, je trouve qu'il a posé un bon diagnostic.
31:14 Il a dit "reprendre le contrôle",
31:16 il a dit "réarmement".
31:18 Autant de mots qui sont dans le débat public
31:20 pour essayer de les récupérer
31:22 dans son escarcelle, sauf que
31:24 au final, il ne nous fait pas la démonstration que
31:26 c'est le cas. "Reprendre le contrôle", regardez les Espagnols sur la question
31:28 énergétique. Ils n'ont pas attendu un an et demi
31:30 avant de faire le premier pas, ils n'ont pas
31:32 attendu l'aval de Bruxelles. - François Coq, ne reprenez pas
31:34 la parole tout de suite ! Je vous taquine.
31:36 Je voudrais aussi avoir votre réaction,
31:38 maître Beaujour. - Je vais
31:40 réagir par rapport à ce que
31:42 vous venez de dire en indiquant que
31:44 beaucoup de gens sont contre l'Europe. - En tout cas, par
31:46 rapport au discours, au début,
31:48 le discours du président Macron sur la souveraineté européenne.
31:50 - Bien sûr, et en fait, on se rend bien compte,
31:52 y compris en nous entendant autour de ce...
31:54 sur ce plateau, que le
31:56 vrai sujet est de savoir
31:58 1) quelle est la part
32:00 qui doit être laissée au national
32:02 et la part qui doit être gérée
32:04 au plan européen. Pourquoi ?
32:06 Parce qu'on doit aussi se rendre à l'évidence
32:08 au moment où l'Europe
32:10 a été construite il y a plus de
32:12 60 ans,
32:14 le monde n'était pas le même. Aujourd'hui,
32:16 le monde a changé. On le voit, la France,
32:18 si on avait une France
32:20 exclusivement française,
32:22 c'est 75 millions d'habitants,
32:24 certes avec un produit intérieur brut
32:26 qui la place à la 5ème
32:28 ou 6ème puissance mondiale,
32:30 mais face à une Chine qui vaut
32:32 1,5 milliard, face à une
32:34 Inde, face à un Brésil, etc.
32:36 Donc on se rend bien compte que le plan européen
32:38 peut aussi être un moyen
32:40 de réponse. Pour autant, nous avons
32:42 le droit d'avoir une souveraineté
32:44 nationale sur un certain nombre de sujets.
32:46 Deuxièmement, on a bien vu qu'aujourd'hui
32:48 et on ne changera pas le monde,
32:50 face à la crise du Covid, on a bien vu
32:52 que la réponse
32:54 européenne
32:56 pouvait être un embryon de réponse
32:58 en prenant acte de nos lacunes
33:00 nationales. Donc je pense que le vrai sujet,
33:02 le vrai débat est de savoir
33:04 ce qui doit être géré au plan,
33:06 même si le droit, nos textes, le prévoient,
33:08 mais de manière concrète, ce qui doit
33:10 être repris au plan national,
33:12 ce qui doit être impérativement
33:14 géré au plan européen. Le troisième
33:16 élément,
33:18 Eric,
33:20 François, a effectivement dit
33:22 l'Espagne,
33:24 ça s'est fait le 1er janvier,
33:26 l'Espagne a décidé
33:28 de reprendre sa souveraineté
33:30 sur le plan énergétique,
33:32 etc. Justement, je crois que ce qu'il faut
33:34 éviter pour l'avenir, et ça, ça mérite
33:36 débat,
33:38 qu'à l'occasion de chaque crise,
33:40 chaque pays ne décide
33:42 pas de son côté, dans son coin,
33:44 je vais faire ainsi ou ainsi,
33:46 parce que simplement, il irait
33:48 de son intérêt propre à un moment donné.
33:50 Je pense que ça mérite aussi réflexion,
33:52 sinon on ne construit pas un ensemble
33:54 européen. On construit quelque chose où on
33:56 dit être ensemble, et chaque fois qu'il y a un problème,
33:58 chacun reprend ses billes. Pour moi,
34:00 ça n'est pas ça, une Europe
34:02 stable. Ça serait effectivement une réflexion
34:04 autour de ce qui est essentiel, ce qu'on peut faire,
34:06 ce qu'on peut faire ensemble. Effectivement, Mme Merkel
34:08 et un certain nombre l'ont
34:10 dénoncée, a une politique énergétique
34:12 très favorable à l'Allemagne,
34:14 on s'est rendu compte à l'occasion de la guerre
34:16 entre l'Ukraine et la Russie
34:18 que, bon, elle s'était un peu plantée,
34:20 et là, on a découvert, oui, sur la question
34:22 nucléaire, le sujet se pose.
34:24 Donc, vous voyez, ce sont autant de sujets
34:26 sur lesquels il me semble qu'il faut
34:28 faire débat sereinement, et ne pas dire simplement
34:30 on est pour ou on est contre, parce que
34:32 l'Europe a aussi fait aussi des choses.
34:34 Je pense notamment à l'aménagement du territoire,
34:36 concernant des investissements qui sont faits un peu
34:38 partout dans certaines régions, avec l'aide
34:40 de l'Union Européenne. - Alors, on est pour ou on est contre,
34:42 je ne sais pas, mais en tout cas, on a fait
34:44 un petit tour d'horizon de vos réactions par rapport
34:46 au discours du Président Macron
34:48 hier soir, pour le passage à la nouvelle
34:50 année. Juste, on va changer de sujet,
34:52 parce que vous savez qu'il y en a d'autres qui sont
34:54 prévues. Merci beaucoup déjà Anne, cette franchise que vous avez
34:56 à chaque fois sur l'antenne de Sud Radio. On parle vrai,
34:58 et vous pouvez bien sûr réagir aussi sur la page
35:00 Facebook. Maintenant, je voudrais qu'on attaque
35:02 un autre sujet, qui me tient un peu à cœur,
35:04 puisque vous me retrouvez avec Jean-Luc Moreau
35:06 tous les samedis, à partir de 11h, on parle auto
35:08 sur Sud Radio. On va parler de l'automobile
35:10 et tout ce qui est mobilité en général, avec
35:12 un premier sujet que j'aimerais
35:14 évoquer avec vous,
35:16 le permis de conduire à 17 ans.
35:18 Vous en pensez quoi ? Qui veut commencer ?
35:20 Monsieur de la Communication,
35:22 Monsieur Frédéric Fougera.
35:24 - Je n'ai pas spécialement d'avis sur ce sujet,
35:26 on voit que dans certains pays, on peut
35:28 conduire encore plus tôt,
35:30 on voit que la conduite accompagnée permet aussi
35:32 de l'apprentissage plus tôt,
35:34 effectivement, pourquoi pas, c'est une
35:36 possibilité intéressante, mais je, franchement,
35:38 - Vous avez des enfants ? - Pas d'avis particulier
35:40 sur ce sujet,
35:42 mais si ça permet à l'apprentissage
35:44 une meilleure façon de conduire, parce qu'on
35:46 y est sensibilisé au plus tôt, et qu'on
35:48 permet cet apprentissage plus tôt, pourquoi pas
35:50 effectivement. - Monsieur François Coque ?
35:52 - Je n'ai pas la sensation que c'était
35:54 une priorité. Je ne suis
35:56 pas foncièrement contre, mais je pense
35:58 qu'il y avait beaucoup d'autres choses à faire, qu'il fallait
36:00 renforcer l'accompagnement, effectivement,
36:02 notamment dans l'apprentissage,
36:04 et puis,
36:06 revoir aussi la manière dont, aujourd'hui,
36:08 on passe le permis de conduire, je pense que
36:10 ce qui préoccupe plus les jeunes aujourd'hui, c'est cette
36:12 difficulté à pouvoir passer le
36:14 permis de conduire sans se faire
36:16 faire les poches, parce qu'aujourd'hui,
36:18 c'est quand même beaucoup ça qui se passe par
36:20 différentes écoles
36:22 de conduite,
36:24 je crois que ça, c'est un problème
36:26 plus important que le fait d'avancer... - Vous êtes un peu dur,
36:28 pour dire qu'elles font les poches, les écoles de conduite,
36:30 c'est un métier, quand même, il y a des gens
36:32 qui ont un salaire... - L'idéalisation de ce métier
36:34 a créé des débordements absolument calamiteux.
36:36 - Ah, dans ce sens-là, oui.
36:38 Mais les vraies bonnes auto-écoles
36:40 ne font pas les poches, elles vont être... - Non, mais
36:42 ce qu'on voit à l'œuvre depuis quelques années,
36:44 malheureusement, ce ne sont plus... - Donc vous remettez plus en question...
36:46 - Ce ne sont plus exclusivement les vraies
36:48 bonnes auto-écoles que vous évoquez,
36:50 sur lesquelles je pourrais vous rejoindre.
36:52 - Je comprends mieux votre position.
36:54 Maître Beaujour. - Alors, je vais taquiner
36:56 un peu l'enseignant... - L'enseignant,
36:58 pour ceux qui nous rejoignent, c'est François Coque.
37:00 - Je vais taquiner François Coque.
37:02 - François-Éric Michel.
37:04 - La question posée,
37:06 c'était est-ce qu'effectivement
37:08 c'était une bonne chose, 17 ou 18 ans,
37:10 en réalité,
37:12 et non pas est-ce que c'était
37:14 l'affaire du moment ou pas, parce que
37:16 tout gouvernement fait de la politique,
37:18 M. Montebou faisait aussi de la politique, quand il était au gouvernement,
37:20 donc on saisit toujours une opportunité politique.
37:22 Plus sérieusement, ça c'était pour une taquinerie,
37:24 quand même, le 1er janvier.
37:26 Plus sérieusement, non, le fond
37:28 de votre question, c'est est-ce que
37:30 il y a,
37:32 est-ce qu'on peut juridiquement,
37:34 est-ce qu'en termes de sécurité, ça pose un problème
37:36 que l'on ait le permis de conduire à 17
37:38 plutôt qu'à 18 ? J'imagine que c'est
37:40 une grosse partie du débat.
37:42 - Ils l'ont géré, ça, parce que c'est le conducteur
37:44 qui est responsable, même à 17 ans, ça s'est fait.
37:46 - Est-ce que finalement, c'est une bonne chose ?
37:48 Moi, je trouve qu'il y avait une incongruité,
37:50 c'est qu'on peut avoir son brevet
37:52 de pilote d'avion
37:54 à 17 ans, et même
37:56 un peu avant pour le brevet
37:58 de base, mais 17 ans, alors
38:00 qu'on ne pouvait pas apprendre à conduire,
38:02 en tout cas, on ne pouvait pas avoir son permis
38:04 avant 18 ans. Donc, ça ne me paraît pas choquant.
38:06 En revanche, le vrai sujet, c'est
38:08 la question de la sécurité sur la route, parce qu'au-delà
38:10 de la responsabilité civile,
38:12 c'est la question de la discipline, de la sécurité
38:14 sur la route, et cela, c'est vraiment
38:16 une question culturelle.
38:18 Je regardais hier les contrôles
38:20 sur...
38:22 en matière d'alcootest,
38:24 par exemple,
38:26 c'est accepté qu'il soit pratiqué,
38:28 certains reportages disaient que c'était bien pratiqué,
38:30 et vous avez des pays, je ne les
38:32 ne les citerai pas, où effectivement,
38:34 vous ne conduisez pas en état
38:36 quand on a consommé
38:38 de l'alcool, je peux vous dire que
38:40 c'est respecté. Donc, derrière
38:42 la question des 17 ans, pour moi, il n'y a pas... - C'est une culture.
38:44 - Il y a une culture de la sécurité routière
38:46 qu'il nous faut renforcer. Je tairai le nom de ce
38:48 pays, mais j'étais récemment dans
38:50 un pays où il est
38:52 interdit de conduire en ayant
38:54 pris de l'alcool, et un diplomate me disait
38:56 "non, non, j'ai laissé ma voiture", donc qui aurait pu
38:58 bénéficier des fameuses immunités, il me dit
39:00 "non, non, j'ai laissé ma voiture parce que je ne veux
39:02 pas risquer de problème parce qu'on va
39:04 prendre un verre de bière à la fin
39:06 du spectacle". - Maître Beaujourd, d'autant plus que
39:08 chez les 18-24 ans, c'est l'alcool
39:10 émis au volant qui est la plus forte
39:12 cause de mortalité, pour les 18-24 ans.
39:14 - C'est pour ça que j'en parle. Nous avons
39:16 une forme d'agressivité, il faut continuer
39:18 en oubliant, et je ne veux pas
39:20 passer sous silence,
39:22 le fait qu'on a fait énormément de progrès, parce que
39:24 tout n'est pas, voilà, on n'est pas tout dans
39:26 l'ultra-drame, on a fait énormément de progrès
39:28 au cours des 30-40 dernières années
39:30 en termes de sécurité routière, mais il faut
39:32 encore renforcer notre
39:34 réflexe et notre culture de sécurité
39:36 au travail. Pour moi, c'est cela qui est le plus
39:38 important derrière le permis
39:40 17 ou 18 ans. - Et puis on verra...
39:42 - Et la mobilité, évidemment, la mobilité
39:44 pour les jeunes, parce que là encore, nous oublions
39:46 que nous parlons souvent en urbain,
39:48 et que dans les zones rurales, on a besoin
39:50 de la voiture pour pouvoir se déplacer.
39:52 - Exactement, on en reparlera tout au long
39:54 de l'année sur les antennes de
39:56 Sud Radio, puisqu'on verra un peu les premiers...
39:58 les premières conséquences, tout du moins les premiers
40:00 bouleversements, oui ou non,
40:02 d'avoir le permis à 17 ans. Allez, on se
40:04 retrouve dans quelques instants avec nos trois débatteurs.
40:06 Nous, on n'est pas toujours d'accord, mais c'est bien.
40:08 C'est ça le débat, c'est ça la vie. Jean-Claude Beaujour,
40:10 qui est avocat et président du Forum Transatlantique,
40:12 Frédéric Frougeyra, président de
40:14 TANCAN Paris, et François Cacque,
40:16 enseignant et essayiste. Prochain sujet,
40:18 allez, on va parler de France
40:20 Travail et de la
40:22 soi-disant réforme du RSA,
40:24 qui a repris un petit coup dans l'aile, là, c'est reculé un peu
40:26 quand même. On en parle avec vous en détail.
40:28 [Musique]
40:30 - Sud Radio, mettez-vous d'accord,
40:32 Laurence Perrault. - Et pour notre
40:34 dernier quart d'heure, mettez-vous d'accord, vous êtes
40:36 toujours les bienvenus, hein, sur Facebook
40:38 pour réagir à ce qui se passe sur l'antenne de Sud Radio.
40:40 On parle le vrai, et on parle le vrai avec
40:42 Jean-Claude Beaujour, avocat et président du Forum Transatlantique,
40:44 François Cacque, enseignant et essayiste et
40:46 analyse politique, et ex-porte-parole
40:48 de campagne d'Arnaud Montebourg, et Frédéric
40:50 Frougeyra, président de TANCAN Paris,
40:52 grosse agence de communication.
40:54 Alors, on va parler, puisque
40:56 c'est un des sujets que j'avais envie de vous proposer,
40:58 depuis minuit, Pôle emploi
41:00 est devenu France Travail. Est-ce que ça
41:02 va encore changer beaucoup de choses dans
41:04 les deux, trois semaines qui arrivent ? Je ne suis pas sûr.
41:06 Mais, il y avait une réforme du
41:08 RSA qui était annoncée,
41:10 avec, normalement, une obligation
41:12 de faire 15 heures d'activité, pas mal de choses.
41:14 Que pensez-vous, déjà, de la réforme du RSA
41:16 dans le cadre de France Travail ? Monsieur Fougera.
41:18 - Est-ce que, Laurence, on peut commencer par, déjà,
41:20 juste le point, France Travail,
41:22 par rapport à Pôle emploi, parce que
41:24 on change de nom, on change de
41:26 gouvernance, on change de logo,
41:28 pourquoi pas, très bien, mais en réalité,
41:30 pourquoi faire ? Qu'est-ce qui va changer ?
41:32 Est-ce que ce
41:34 système va être
41:36 plus efficace ? Moi, je l'espère.
41:38 Mais, est-ce qu'on va, par exemple, commencer
41:40 par évaluer l'expérience utilisateur ?
41:42 Parce qu'aujourd'hui, quand on est à Pôle emploi,
41:44 enfin, hier, quand on était à Pôle emploi,
41:46 jamais, on vous demandait
41:48 si vous étiez satisfait, si le travail
41:50 effectué correspondait à vos besoins.
41:52 - Ils le font, maintenant.
41:54 Ça fait longtemps que vous n'avez pas été inscrit chez Pôle emploi.
41:56 - Ne croyez pas ça.
41:58 Ne croyez pas ça.
42:00 - Ah, ils le font.
42:02 - Mon expérience, c'est de
42:04 pouvoir recevoir ou
42:06 de vous dire que...
42:08 Je m'en mêle les pinceaux, je suis désolé.
42:10 - C'est moi qui vous ai coupé la parole, pardon.
42:12 - J'ai des exemples, malheureusement,
42:14 très récents. Ça ne fait pas tout
42:16 Pôle emploi, mais ça fait quand même l'expérience
42:18 des demandeurs.
42:20 Vous allez sur le site Pôle emploi,
42:22 il ne fonctionne pas. Vous avez
42:24 avec beaucoup de peine un échange
42:26 avec des gens de chez Pôle emploi, et la seule réponse qu'on vous fait, c'est
42:28 "Ah bah si, normalement, ça doit fonctionner" ou
42:30 "Ah, on vient de le changer, donc on ne comprend pas,
42:32 donc vous n'avez pas d'aide".
42:34 On vous demande de justifier des documents que vous avez déjà fournis,
42:36 on vous les refuse, et on ne vous explique pas
42:38 pourquoi. Vous pouvez, pendant
42:40 4 mois, avoir 5 conseillers
42:42 différents et courir en permanence après.
42:44 Et vous n'êtes pas accompagné,
42:46 vous n'êtes vraiment pas toujours accompagné.
42:48 Il y a forcément des gens très bien, il y a forcément
42:50 des Pôle emploi qui doivent mieux fonctionner d'autres,
42:52 mais franchement, l'expérience utilisateur
42:54 chez Pôle emploi, elle est quand même assez
42:56 catastrophique, et elle est surtout
43:00 massive, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune
43:02 attention particulière à
43:04 chaque personne. Une personne qui arrive à avoir
43:06 son conseiller, on lui répond "Ah bah non, je ne peux pas vous répondre
43:08 parce que moi je suis 800 personnes en même temps, donc je ne peux
43:10 pas vous répondre". Ok ? Donc alors, vous
43:12 servez à quoi ? Alors, changer
43:14 Pôle emploi en France Travail,
43:16 bah super, changer de logo, changer de nom, changer
43:18 de gouvernance, mais alors espérons que ce soit pour du
43:20 mieux, parce que franchement, c'est pas
43:22 terrible aujourd'hui. - Alors, je ne partage pas la même
43:24 expérience que vous, et je vais juste donner
43:26 ma propre expérience, puisque je suis inscrite
43:28 depuis pas si longtemps, parce que voilà,
43:30 je fais partie des gens, après 50 ans, qui ont été
43:32 remerciés, pas assez radieusement, mais
43:34 dans une autre vie professionnelle,
43:36 et pour moi, c'est parfait. - Bah voilà.
43:38 - Je fais partie des gens qui peuvent dire que
43:40 le site est parfait,
43:42 le rapport avec les conseillers sont parfaits,
43:44 alors peut-être parce que j'ai plus de 50 ans, peut-être qu'ils font
43:46 plus attention aux anciens, je sais pas.
43:48 François ? - Non, mais je crois que là, c'est une
43:50 bonne question qui est posée, c'est-à-dire, pourquoi
43:52 basculer de Pôle emploi
43:54 à France Travail, et quel est le bilan
43:56 qui en a été tiré ? Et ça ramène
43:58 à la question du RSA,
44:00 quel est l'objet de cette réforme ?
44:02 On pourrait penser qu'une réforme du RSA,
44:04 à l'occasion du basculement de Pôle emploi
44:06 vers France Travail, viserait
44:08 un meilleur accompagnement
44:10 des demandeurs. Aujourd'hui,
44:12 dans les mesures qui sont préconisées,
44:14 c'est pas ça qui ressort, très honnêtement,
44:16 c'est pas ça qui ressort. On a plus l'impression
44:18 qu'il y a une chasse pour
44:20 aller essayer de récupérer
44:22 un certain nombre d'allocations pour ne pas les
44:24 distribuer qu'un meilleur accompagnement.
44:26 L'une des carences de Pôle emploi,
44:28 et vous l'avez évoqué, c'était le trop
44:30 grand nombre, pléthorique, de demandeurs
44:32 que devait suivre un
44:34 conseiller, qui créait dans bien des cas
44:36 des difficultés, et tant mieux,
44:38 il y a effectivement... - Des exceptions ?
44:40 - Non, mais ces gens-là faisaient aussi bien leur travail,
44:42 mais ils faisaient bien leur travail à la mesure
44:44 de leurs possibilités. - À la mesure du possible, oui.
44:46 - Voilà. Et est-ce que cette question-là
44:48 est résolue par le basculement de
44:50 Pôle emploi à France Travail ?
44:52 - Non, ça n'a pas été explicité, et ce n'est pas explicité
44:54 dans la loi. Et je le dis, ça se répercute
44:56 immédiatement sur la question derrière du
44:58 RSA, dont on ne voit pas bien
45:00 ce que les allocataires
45:02 et les bénéficiaires pourraient
45:04 gagner dans l'accompagnement.
45:06 - Moi, de ce que je vois
45:08 et ce que j'attends en tant que
45:10 à la fois utilisateur,
45:12 parce que dans nos cabinets
45:14 nous utilisons les services
45:16 des
45:18 différentes organismes sociaux,
45:20 c'est que finalement, en France, le rapport au
45:22 travail, que ce soit l'occasion de modifier
45:24 la réflexion sur
45:26 1) le rapport au travail,
45:28 sur ce qu'attendent
45:30 les employeurs, je ne dis
45:32 pas ce qu'ils attendent l'employeur en tant que
45:34 tel, mais en termes de compétences,
45:36 quels sont les nouveaux débouchés, parce que pour bien
45:38 accompagner, il faut aussi
45:40 bien connaître le tissu économique,
45:42 il faut connaître le tissu du
45:44 monde du travail. Et toute la difficulté,
45:46 et j'espère que dans cette réforme, je ne peux
45:48 que l'espérer, parce que j'attends aussi pour voir,
45:50 toute la difficulté, c'est d'avoir
45:52 pour pouvoir bien accompagner
45:54 des conseillers qui comprennent
45:56 bien l'offre,
45:58 et aussi les tendances,
46:00 de manière à pouvoir guider,
46:02 euh, euh, euh, euh,
46:04 voilà, de manière à accompagner de manière
46:06 optimalement
46:08 des personnes qui sont en recherche d'emploi.
46:10 Ça, c'est la première chose. La deuxième chose,
46:12 peut-être, et j'espère, là aussi,
46:14 ça serait peut-être une piste, c'est que
46:16 on travaille plus en corrélation
46:18 avec les services RH, que ce
46:20 soit de l'administration
46:22 publique, mais aussi de
46:24 l'entreprise, des entreprises privées,
46:26 pour mieux comprendre ce qui
46:28 est attendu, les formations
46:30 anticipées, parce que parfois on propose des formations
46:32 qui ne sont pas nécessairement adaptées
46:34 au marché de
46:36 la demande. Donc voyez, ce sont des
46:38 poches comme cela, parce que nous, au fond,
46:40 on dit, on dénonce toujours le fait qu'on a
46:42 des milliers d'emplois disponibles
46:44 en France, on a aussi
46:46 des chômeurs qui ne trouvent pas
46:48 à travailler.
46:50 Comment mettre en connexion tout cela ?
46:52 Comment faire la corrélation entre l'offre
46:54 et la demande ? C'est la grosse
46:56 difficulté. Et là, c'est un peu
46:58 le vide. Donc j'espère que les conseillers
47:00 seront eux-mêmes formés
47:02 à mieux accompagner
47:04 les demandeurs d'emploi.
47:06 - J'ai un petit élément de réponse
47:08 suite à
47:10 ce qu'a dit François, mais juste pour répondre
47:12 à Jean-Claude, sur les propositions
47:14 d'offres que pouvait faire
47:16 Paul Emploi, donc encore
47:18 contre exemple à votre expérience
47:20 Laurence, mais un cadre
47:22 SUP, membre d'un comité exécutif d'un groupe
47:24 côté en bourse qui se retrouve au chômage,
47:26 on peut lui proposer une formation pour être
47:28 personnel des tâches dans la restauration.
47:30 - Ça, je l'ai vécu aussi.
47:32 - Voilà l'exemple.
47:34 - Qui est un chouette métier aussi.
47:36 - Il n'y a pas de souci.
47:38 Mais il y a beaucoup d'énergie perdue dans ce genre
47:40 de changement. - Je ne serais pas capable
47:42 d'être Elle Charcutier, parce que je me
47:44 comprends certainement le droit
47:46 au premier essai. Donc, s'il vous plaît,
47:48 il faut à un moment donné gagner du temps,
47:50 il faut donc véritablement
47:52 que les conseillers, qu'il y ait une osmose
47:54 entre le monde économique,
47:56 et c'est peut-être un sujet
47:58 qui a
48:00 été débattu il y a un certain temps,
48:02 mais je pense que ça
48:04 traduit aussi la culture française
48:06 où le rapport à l'entreprise
48:08 est un rapport encore très brimé,
48:10 très compliqué, très...
48:12 Vous voyez, on se regarde en chien de faïence.
48:14 Il faut des emplois, mais on n'aime
48:16 pas toujours l'entreprise.
48:18 Et vous voyez,
48:20 c'est tout cela qu'il y a derrière. Il faut des emplois,
48:22 mais le chef d'entreprise,
48:24 et je rappelle que 85%
48:26 de notre tissu économique en France,
48:28 c'est un tissu de PME.
48:30 On le rappelle, mais on fait arreau sur les
48:32 grandes entreprises, et donc le rapport
48:34 à l'entreprise est un rapport compliqué, donc notre
48:36 société est mal à l'aise avec ça,
48:38 y compris, y compris,
48:40 ceux qui sont chargés d'accompagner,
48:42 d'occuper la transition économique.
48:44 Donc ça se fait pas forcément très bien.
48:46 - Maître Beaujour, qui vient de s'exprimer sur l'antenne
48:48 de Sud Radio, je voudrais qu'on revienne, toujours,
48:50 j'ai bien compris que pour vous, vous êtes en attente de voir
48:52 si ce changement de nom, qui coûte des sous,
48:54 ça réagit sur Facebook en disant "beaucoup de
48:56 budget pour peut-être rien", mais on verra à suivre.
48:58 Mais je voudrais qu'on parle de cette réforme du RSA.
49:00 - Justement, Laurent, si vous ne m'appuyez pas une seconde,
49:02 pour le point qu'a soulevé François,
49:04 sur le nombre, justement, de conseillers
49:06 qu'il faut recruter pour avoir,
49:08 pour qu'ils disposent de portefeuilles
49:10 moins importants, dans les 18 départements
49:12 où déjà ce mode de RSA est testé,
49:14 l'État a versé 21 millions
49:16 d'euros pour recruter. - Voilà, on a les mêmes chiffres.
49:18 - Mais, aussi,
49:20 l'État, maintenant, demande dans cette nouvelle
49:22 organisation que l'ensemble des gens qui s'inscrivent
49:24 au RSA, enfin, qui vont demander le RSA,
49:26 doivent maintenant s'inscrire
49:28 à Feu-Pôle-Emploi. - Qui sont inscrits
49:30 automatiquement. - Voilà, donc ça va aussi,
49:32 ça concerne 2 millions de personnes,
49:34 je crois qu'il n'y en a que 20 ou 40% qui sont inscrits,
49:36 donc ça veut dire aussi beaucoup plus de gens
49:38 qui vont être inscrits à France Travail.
49:40 Donc, je ne sais pas si les effectifs vont suivre
49:42 de façon proportionnelle ou si, finalement,
49:44 chacun va se retrouver avec un portefeuille à suivre.
49:46 - Alors, à priori, l'expérimentation, c'est
49:48 15 000 personnes, là, sur les 18 départements,
49:50 je vois qu'on a les mêmes sources.
49:52 Et ça va être, à priori, les premiers
49:54 retours sont encourageants. Nous, dit-on,
49:56 bon, après, on peut nous dire ce qu'on veut,
49:58 et après, il y aura une enveloppe de 170 millions
50:00 qui est prévue pour une deuxième vague d'essais
50:02 dans d'autres départements. Mais vous,
50:04 que pensez-vous, surtout, du fait que...
50:06 Donc, ça va être reporté en 2025,
50:08 ça devait être là, au 1er janvier 2024,
50:10 c'est reporté d'un an,
50:12 que si on veut toucher l'URSA,
50:14 pour ceux qui ont... C'est quand même pas énorme,
50:16 l'URSA, on ne va pas non plus exagérer,
50:18 vivre avec l'URSA, c'est compliqué,
50:20 ce n'est pas simple, mais il va falloir,
50:22 en plus, travailler 15 heures.
50:24 Que pensez-vous de cette réforme-là ?
50:26 Parce qu'elle est là, aussi, la réforme.
50:28 Vous ne toucherez l'URSA que si vous acceptez
50:30 de travailler 15 heures.
50:32 Et si vous ne touchez pas, vous n'avez plus d'URSA.
50:34 Et si vous ne travaillez pas, pardon.
50:36 - Là, on plonge dans ce qui sont
50:38 les points, vraiment,
50:40 de principe de la réforme.
50:42 D'abord, sur la forme, vous avez raison de dire
50:44 que c'est reporté en 2025. Au mieux,
50:46 au 1er janvier 2025, parce que ce sont des décrets
50:48 d'application qui n'ont pas encore été publiés,
50:50 qui devraient être publiés dans les semaines qui viennent,
50:52 et on nous dit "au mieux, ça sera
50:54 au 1er janvier 2025". Donc, ça veut dire, quand même,
50:56 que le gouvernement a l'air bien embêté, quand même,
50:58 par cette histoire. Et bien sûr, qu'en communication,
51:00 ils nous disent que les premiers retours sont encourageants.
51:02 Mais enfin, c'est bien le moins qu'ils peuvent dire.
51:04 Sur les deux aspects, moi, que je souhaitais évoquer.
51:06 Le premier, c'est celui-là. Ces 15 heures
51:08 qui ont été introduites dans le débat parlementaire.
51:10 - L'activité hebdomadaire, par semaine.
51:12 - Ce sont les Républicains qui ont introduit ça.
51:14 Alors, d'abord, il faut savoir qu'il y a beaucoup de dérogations
51:16 là-dedans, et c'est quand même un peu une usine à gaz.
51:18 Parce qu'il y a, parmi les demandeurs,
51:20 beaucoup de raisons qui vont pouvoir
51:22 et permettre de s'y soustraire.
51:24 - Je vais vous couper, parce qu'il nous reste deux minutes.
51:26 Je voudrais vraiment avoir votre avis. Est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
51:28 Oui, on touche le RSA, mais c'est une bonne idée
51:30 de travailler à côté.
51:32 - Le problème, c'est que c'est flou.
51:34 Et quand c'est flou, il y a un loup.
51:36 Est-ce que ces 15 heures, avec des heures de travail
51:38 effectifs, auquel cas ça pose vraiment
51:40 un problème de principe,
51:42 ou est-ce que ces 15 heures
51:44 sur lesquelles on va faire de la formation,
51:46 de l'accompagnement,
51:48 où les allocataires vont être réintroduits
51:50 dans le milieu de l'entreprise, auquel cas,
51:52 je pense que ça fait partie des choses
51:54 et des bonnes idées. Mais tel que c'est présenté,
51:56 ça peut être les deux à la fois.
51:58 Et dans ce cas-là, ça laisse
52:00 des opportunités importantes.
52:02 - Sur 15 secondes, et le sujet est très complexe,
52:04 je vous dirais simplement que pour moi,
52:06 ce qui est important,
52:08 c'est que
52:10 un homme ou une femme
52:12 doit pouvoir, à un moment donné, ça peut être par la formation,
52:14 ça peut être par la participation
52:16 à un certain nombre de manifestations,
52:18 être en phase, être en mouvement avec
52:20 le monde réel, le monde du travail.
52:22 Parce qu'il y a des gens qui sont restés tellement longtemps
52:24 au chômage, qu'ils ont perdu
52:26 tout mécanisme. Ça en revanche,
52:28 il faut essayer de le réintégrer
52:30 sous un format
52:32 à peau fidée, parce que le drame, c'est que
52:34 parfois il y a des gens qui sont quasiment inemployables
52:36 à l'arrivée.
52:38 - Pour moi c'est une très bonne idée si ça permet de
52:40 motiver et d'aider des gens à retrouver l'emploi.
52:42 C'est une mauvaise idée si c'est uniquement fait pour faire des économies.
52:44 Et dans tous les cas, ça sera très difficile
52:46 à mettre en oeuvre, parce qu'obliger les gens
52:48 à travailler 15h, c'est une chose.
52:50 Leur trouver un emploi pendant 15h, et des entreprises qui les acceptent,
52:52 ça sera très compliqué. - Bien sûr, c'est de la naïveté.
52:54 C'est de la naïveté. Personne ne...
52:56 Moi j'emploie pas quelqu'un sur 15h.
52:58 Donc c'est vraiment le contact avec le monde du travail.
53:00 - Merci à tous les trois d'être
53:02 intervenus sur Sud Radio. C'est passé très vite.
53:04 Moi c'était mon premier exercice de type,
53:06 mais alors dites donc, c'est passionnant d'être avec vous.
53:08 - C'est pas ça, c'est pas ça. - Vous êtes passionnants.
53:10 - On vous recrute pas en deuxième semaine.
53:12 - Très bonne année, en tout cas, je commence bien la mienne.
53:14 Merci à Jean-Claude Beaujour,
53:16 avocat et président du Forum Transatlantique.
53:18 Frédéric Fougera, président du Zancan Paris,
53:20 agence de communication et cofondateur
53:22 de l'agence Cogiteur et auteur de la
53:24 "Comme est un métier" aux éditions Bréal
53:26 et Studi Ramay. Merci à François Coque, enseignant
53:28 essayiste, analyse politique et
53:30 ex-parte-parole de la campagne
53:32 de M. Arnaud Montebourg.
53:34 Merci à tous les trois. - Merci. - Et encore à tous les trois.
53:36 Très belle journée, très bonne année.

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