• il y a 11 mois
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Transcription
00:00 -Vous recevez Vincent Makeng et Martin Provost
00:03 pour le film "Bonheur", Pierre et Marthe, qui sort aujourd'hui.
00:07 -Si vous voulez devenir un modèle...
00:09 -Vous m'avez demandé si je voulais bien poser pour vous.
00:13 Musique douce
00:15 ...
00:17 -Je sais même pas ton nom.
00:18 -Marthe. Et toi ?
00:20 -Pierre.
00:21 ...
00:24 Tu veux vivre avec moi ?
00:26 ...
00:31 -Ce sont mes amis, les nabis.
00:32 C'est Ruzel, Cygniac, Luia.
00:35 Ensemble, on a décidé de révolutionner la peinture moderne.
00:39 -Rien que ça.
00:40 -Avec ça, "Bonheur", Pierre et Marthe,
00:43 c'est un biopic qui se déroule sur un demi-siècle,
00:46 50 ans d'amour, puisqu'il explore ce couple
00:48 que formait le peintre Pierre Bonnard, que vous jouez,
00:51 Vincent Makeng, et s'amuse et épouse Marthe,
00:55 interprétée par Cécile de France, qui est formidable dans le film.
00:59 Je dois vous avouer que je ne connaissais pas Pierre Bonnard
01:02 avant de voir ce film.
01:03 Est-ce que vous le connaissiez avant de jouer dedans ?
01:07 -Non, j'ai appris à le connaître grâce au film
01:10 et aussi sa vie.
01:13 C'est une vraie découverte.
01:15 C'est vrai que c'est un peintre majeur,
01:17 donc j'ai honte de lui faire cette réponse.
01:20 -Il suffit de traverser au Musée d'art moderne,
01:22 vous avez tous les marques.
01:24 On se dit "Ah, mais oui, je connais les tableaux,
01:27 on les a déjà vus."
01:28 -Bien sûr.
01:29 Et ça donne envie, ce film, d'aller explorer son oeuvre.
01:32 Ce qui est fou dans cette histoire,
01:34 c'est cette histoire d'amour,
01:36 c'est que Marthe a menti toute sa vie,
01:39 à l'homme de sa vie, sur son identité,
01:42 Martin Provost.
01:43 En réalité, elle s'appelait Maria Boursin.
01:45 -Elle était du Berry,
01:47 elle s'est faite passer pour une princesse italienne,
01:49 elle s'est inventée une vie,
01:51 et il l'a crue pendant 35 ans.
01:53 -Elle lui a raconté qu'elle était orpheline, c'est ça ?
01:56 -Qu'elle n'avait pas de famille,
01:58 et même c'est allé encore plus loin,
02:00 parce qu'après sa mort,
02:02 Pierre ne savait pas qu'elle avait une famille.
02:05 -Elle a caché sa mère, sa soeur, ses nièces.
02:07 -Il y a eu un procès retentissant,
02:09 le film ne traite pas tout ça,
02:11 mais Bonnard a fait un faux...
02:13 À l'époque, on léguait à sa femme ce qu'on appelait l'atelier,
02:16 Dorin était mort de chagrin,
02:18 il avait perdu son atelier quand sa femme était morte,
02:21 il a fait un faux en disant "Je sous-signais Marthe Bonnard,
02:24 lègue à mon mari son atelier",
02:26 et il a daté de la date de l'enterrement de Marthe.
02:29 Donc, ça a été à sa mort,
02:31 on a découvert la supercherie,
02:34 il y a eu un procès retentissant, l'oeuvre a été bloquée.
02:37 C'est une autre partie de sa vie qui est aussi passionnante.
02:41 -Vincent McKenney, c'est la première fois
02:43 que vous jouez un personnage qui a réellement existé,
02:46 et que vous jouez un rôle qui évolue sur 50 ans,
02:49 beaucoup investi,
02:50 parce que votre transformation physique est impressionnante,
02:53 votre corps, votre visage changent au fil des époques,
02:56 ça a été très compliqué, j'imagine.
02:58 -C'est pas très compliqué, mais ça a été un travail,
03:02 et puis aussi de rentrer dans l'univers de Martin.
03:06 C'est vrai aussi que j'ai un attachement
03:10 pour les films qui se passent sur beaucoup d'années,
03:12 en tant que public,
03:13 et je trouve que dans ce film-là,
03:15 il y a une émotion que j'aime beaucoup,
03:18 c'est-à-dire qu'on voit ces personnages vieillir,
03:21 et là, en l'occurrence, on voit leur histoire d'amour,
03:24 comme ça, d'année en année.
03:26 Je trouve que c'est un très beau film.
03:28 -Et vous êtes très fort pour adopter
03:29 la gestuelle d'une personne âgée.
03:31 -C'est extraordinaire.
03:33 -J'avais envie d'arrêter, de le regarder.
03:35 -Je te revois encore en haut des marches.
03:38 -C'est bluffant.
03:39 -Avec son petit chapeau, son vieux lénage...
03:41 -C'est un vrai sceptuagénaire.
03:43 -Même caca, même cadran.
03:46 -Oui, enfin, bref...
03:48 -Un vieillard qui sait tout faire.
03:51 -C'est vrai.
03:52 Dans le film, Vincent Mackeyne,
03:54 on vous voit peindre les œuvres de Pierre Bonnard.
03:57 Comme votre mère est peintre,
03:58 peut-être que ça vous a aidé,
04:00 ça vous a donné une petite base ?
04:02 Vous avez été briefé ?
04:03 -Ça m'a aidé, peut-être, mais j'ai pris des cours.
04:06 En fait, j'ai essayé de faire semblant
04:10 de peindre à la façon de Bonnard,
04:12 mais c'était extrêmement important pour moi
04:15 parce que la professeure Edith de peinture
04:18 m'expliquait qu'il ne fallait pas se précipiter
04:20 pour dessiner un visage,
04:22 qu'il fallait longtemps regarder le visage
04:24 et après se mettre à peindre.
04:26 Et quelque part, rien que ce...
04:29 -Ces indications-là ont aidé beaucoup.
04:31 -Quand vous dessinez au fusain,
04:32 c'est vous qui dessinez ?
04:34 -Oui. -Toutes les scènes ?
04:35 -Vous avez bossé. -Toutes les scènes.
04:37 -Il y a une petite main.
04:39 Mais très peu.
04:41 -J'étais fier quand j'ai vu le film.
04:43 -Vous dessinez, c'est votre premier.
04:45 -Il est très fort.
04:46 Et apprendre à dessiner les traits de Marthe Bonnard,
04:49 parce que c'est ça aussi qui est très beau,
04:51 c'est qu'il n'a pas cessé de peindre sa femme,
04:54 qui est présente dans un tiers de ses œuvres,
04:57 sauf qu'il ne peignait jamais ses yeux.
04:59 Son visage était toujours un peu fou.
05:01 -C'est mon interprétation.
05:03 Quand j'ai commencé à regarder vraiment
05:05 les œuvres de Pierre qui représentait Marthe,
05:08 ce qui m'a frappé dans ce fameux tableau
05:09 qui s'appelle "Le déjeuner", c'est qu'on ne voyait pas ses yeux.
05:12 C'était comme si le peintre avait passé ses doigts sur les yeux,
05:14 avait essayé de comprendre quelque chose.
05:16 Et je me suis dit, tiens, c'est intéressant,
05:18 ce mensonge transparaît dans l'œuvre.
05:20 Le mensonge de Marthe est là, dans le visage de Marthe,
05:23 et il le dit sans le savoir.
05:25 Je trouvais ça très beau et j'ai regardé plein d'œuvres
05:28 et j'ai vu qu'en effet, le visage de Marthe est indéfinissable.
05:30 -Ce n'est pas le cas pour tous les personnages,
05:32 notamment pour sa maîtresse, enfin, une de ses maîtresses.
05:34 -René, Lucienne, tout ça, on sait qui c'est.
05:36 -C'est très, très beau.
05:37 Et puis c'est aussi un film sur la sensualité,
05:40 le rapport à la nature.
05:42 On va en parler.
05:43 Bonnard, Pierre et Marthe de Martin,
05:45 à Provo avec Vincent Macagné et Cécile de France-Lasseur,
05:47 aujourd'hui au cinéma, dans un...

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