Elisabeth Lévy : "On attendait que Rachida Dati assume une vision conservatrice de la culture"

  • il y a 9 mois
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-01-15##

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Transcription
00:00 - Et 8h12, Lévi, sans interdit. Bonjour Elisabeth Lévy.
00:04 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:06 - Vous revenez sur l'arrivée de Rachida Dati au ministère de la Culture, où il y a déjà eu beaucoup de commentaires.
00:12 - Oui, alors vous savez, j'ai toujours eu un faible, enfin vous ne le savez pas d'ailleurs,
00:17 j'ai toujours eu un faible pour Rachida Dati, son côté ambitieux, intrigante,
00:21 sa façon de porter la haute culture française, très chic, son combat de chipi avec Hidalgo qui m'amuse.
00:27 Mais la passation de pouvoir, c'était déjà inquiétant, ça donnait l'impression que Rachida Abdul-Malak cédait la place à Rima Dati,
00:34 ou le contraire, et pas seulement, parce qu'elles se sont données du cher Rachida, cher Rima.
00:39 Alors, la première chose c'est que tous deux jouent du violon sur le thème "Je suis une femme issue de la diversité",
00:46 comme si ça leur conférait une once de plus-value. Écoutez.
00:49 Bon, alors, vous l'avez dit, on n'entend pas le son, pardon, alors je vais vous le dire,
00:55 voilà ce qu'a dit Madame Dati, vous l'avez dit Madame la Ministre, cher Rima,
00:59 nous avons cela en commun, la liberté de penser, notamment pour les femmes,
01:03 une liberté de parler, notamment pour les femmes, une liberté de créer, notamment pour les femmes.
01:08 Nous avons aussi en commun d'incarner la diversité culturelle qui fait la force de notre pays.
01:13 Alors, citons aussi les propos lunaires de Rima Abdul-Malak, tenue sous le regard énamouré des patronnes de l'audiovisuel public Delphine Ernotte et Sybille Veil,
01:23 "face à la désinformation, à la simplification trop fréquente de la pensée", a-t-elle dit, suivez mon regard,
01:30 "elle salue le service public de l'audiovisuel dont, dit-elle, les équipes travaillent avec rigueur en toute indépendance, la bonne blague".
01:38 Alors, Rima Abdul-Malak aura méconnu jusqu'au bout le sens de sa fonction, garantir le pluralisme des médias
01:44 et pas le piétiner avec sa croisade personnelle contre les chaînes Bolloré.
01:48 Or, pourquoi je parle de cela ? Parce qu'en public, Rachida Dati professe la même admiration pour le service public
01:55 qu'elle avait déclaré que France Inter, ça fait partie du parcours républicain des Français.
02:01 - Bon, votre dossier est un peu léger, là, quand même, Elisabeth Lévy.
02:04 - Pas tant que ça, dit, parce qu'en réalité, ça témoigne d'une soumission idéologique au gauchisme culturel.
02:10 Or, Rachida Dati n'y croit même pas, elle ne veut pas être Ricard sur France Inter, c'est tout.
02:15 De même, quand elle arbore son statut de femme et de maghrébine, elle sert d'allerdute en multiculti
02:21 au lieu de défendre l'universalisme. Alors, pour son arrivée, c'est le premier pas.
02:25 Elle aurait pu affirmer que la culture n'est pas la propriété de la gauche, rappeler que le ministre n'est pas là
02:32 pour diffuser la propagande progressiste, ni pour distribuer des bons et des mauvais points aux médias,
02:37 ni d'ailleurs pour promouvoir une culture mondialisée, mais pour permettre aux Français d'accéder à leur héritage commun.
02:43 Après Rima Abdulmalak, dont les initiatives s'appelaient par exemple la Relève ou le Nouveau Monde,
02:49 tout un programme en soi, on attendait que Rachida Dati assume une vision conservatrice de la culture,
02:55 orientée justement vers la préservation de cet héritage. Ce n'est pas en disant ce que Le Monde et la presse de gauche veulent entendre
03:02 qu'elle fera mentir ce qui la voit simplement comme une traîtresse de droite.
03:07 - Lévy, sans interdit.
03:11 Arlette Chameau, Éric Revelle, qu'en pensez-vous ? Elle fait de la politique aussi, non ?
03:16 Éric Revelle.
03:17 - Évidemment, évidemment, je vais vous donner son cap politique, on verra si je suis démenti.
03:22 Elle est donc nommée ministre de la Culture, elle a comme objectif la mairie de Paris, comme vous le savez,
03:27 puisqu'il y a eu un deal avec Macron pour qu'elle n'ait pas de candidats à renaissance en face d'elle.
03:31 Donc que va-t-elle faire ? À mon sens, au ministère de la Culture, Ruth Vallois, elle va essayer de séduire, oui,
03:36 Elisabeth a raison, les bobos de gauche, les parisiens bobos de gauche, puis quand elle quittera le gouvernement
03:42 peut-être un an avant les élections, un ou six mois, bien là elle se remettra à avoir un discours de droite.
03:47 Voilà, c'est la vieille politique politicienne dont les français...
03:50 Enfin, on aura le bol, mais c'est ça qu'elle va faire. Vous croyez quoi, mon cher Patrick ?
03:55 Vous croyez qu'elle va privatiser le service public ? Mais pas du tout !
03:58 Elle va essayer de se mettre dans la poche des électeurs de gauche des deux arrondissements
04:03 qui font la différence à Paris, c'est tout !
04:05 Arlette Chabot, oui, puis ensuite Elisabeth Lévy qui reviendra.
04:08 Je crois qu'il ne faut pas effectivement perdre l'objectif qui est celui de Rachida Dati,
04:13 c'est la mairie de Paris, bien entendu, et elle veut incarner, parce qu'elle a beaucoup parlé,
04:18 utilisé le mot "populaire" pendant cette passation de pouvoir extrêmement cordiale, et c'est vrai,
04:23 avec Rima Abdoulmanach, "populaire", elle va incarner une droite populaire.
04:27 Elle a rappelé qu'elle avait appris à lire les grands classiques grâce à des bibliobus dans sa banlieue,
04:34 qu'elle a fréquenté les maisons de la culture, chère à André Malraux,
04:38 et c'est comme ça qu'elle avait progressé.
04:40 Donc elle va incarner une droite populaire, et la droite populaire ainsi la culture populaire,
04:45 elle la vole aussi à la gauche, parce que c'était ça la gauche, c'était la culture populaire,
04:49 théâtre, national, populaire, le TNP, donc elle récupère le côté populaire.
04:54 Et ça, c'est plutôt malin, et puis les décisions qu'elle prendra,
04:59 évidemment, elle jettera un oeil sur Paris avec beaucoup d'intérêt.
05:03 - Elizabeth Lévy, est-ce que vous êtes convaincue par ce que vient de dire Éric Revelle ?
05:08 - Pas tout à fait, je suis plutôt sur la ligne Revelle, je dois dire.
05:13 - Ça ne m'étonne pas !
05:14 - Non, non, mais peut-être, alors Arlette, j'aimerais beaucoup que vous ayez raison,
05:22 parce que moi ça me désole, si vous voulez, cette mainmise d'une petite Camaria,
05:28 alors j'essaie de trouver un mot plus sympathique, c'est peut-être un peu exagéré,
05:31 mais d'une petite caste de gauche, si vous voulez, cette mainmise sur la culture,
05:36 sur la bienséance, sur les élégances culturelles, ça commence à être fatigant.
05:41 Et, si vous voulez, on n'a pas besoin d'innovation, de chantier ceci,
05:46 de relève de nouveaux mondes, on a au contraire besoin, si vous voulez, aujourd'hui,
05:51 alors c'est peut-être pas vrai à toutes les époques, d'une conception conservatrice de la culture.
05:56 C'est-à-dire que notre problème aujourd'hui, c'est de préserver, de préserver et de faire accéder à l'héritage.
06:01 Et franchement, les premiers pas de Dati, on a vraiment l'impression qu'elle donne des gages.
06:05 Maintenant, peut-être que Arlette a raison et je serais ravi que ce soit le cas.
06:11 - Oui, parce qu'il faut le dire aussi, Éric Revel, le monde a changé aussi, bien sûr.
06:18 Et Rachida Dati, elle ne peut pas mener une politique de la culture des années,
06:25 enfin d'il y a une vingtaine ou une trentaine d'années.
06:27 Elle est obligée de s'adapter en fait aux nouveaux modes, probablement,
06:31 de communication, aux changements, la façon dont les gens pensent en fait aujourd'hui.
06:36 Est-ce qu'il y a des gens qui veulent que le monde évolue, bien sûr ?
06:39 Donc, Elisabeth dit, oui, il faut conserver, d'accord, il faut conserver, mais il faut évoluer aussi, quoi, non ?
06:43 - Oui, enfin, ça dépend ce que vous appelez l'évolution, Jean-Patrick.
06:47 Si l'évolution, c'est de basculer comme le faisait la précédente ministre de la Culture
06:54 dans un wookisme débridé, moi je préfère être conservateur, je vous le dis franchement.
06:59 Vous savez, conservateur, c'est pas un gros mot, hein, c'est conserver le patrimoine.
07:03 Stéphane Bern est un conservateur quand il défend le patrimoine.
07:07 Donc, si c'est pour basculer dans ce genre de fossé, pardonnez-moi,
07:11 je suis plutôt un conservateur progressiste, mais dans "Conservateur progressiste", il y a "Conservateur".
07:16 Moi, vous voyez, ce qui m'intéresse, c'est que quand Notre-Dame brûle, qu'on la reconstruise, vous voyez,
07:22 pratiquement à l'identique, c'est mon point de vue.
07:24 Bon, après, vous avez raison, l'évolution, l'évolution, voilà.
07:28 Mais si vous voulez, il faut arrêter avec ces mots qu'on balance à la face des gens.
07:32 Même Macron, "révolution", il demande à ses ministres au Premier Conseil d'être des soldats de l'en-deux !
07:38 - Non, mais enfin, enfin ! - On va voir, tiens, qu'est-ce que vous entendez par là ? "Révolutionnaire" ?
07:42 - Et Emmanuel Macron qui doit s'exprimer demain soir, on verra s'il y aura révolution à l'Elysée ou pas.
07:49 Sylvain Maillard aussi sera l'invité de Jean-Jacques Bourdin tout à l'heure à 8h30.
07:53 C'est le patron du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale, mais dans un instant,
07:57 Éric Revelle et Arlene Chabot reviennent, et puis vous pouvez nous faire part aussi de vos témoignages,
08:02 de vos réactions, 0826 300 300 sur Sud Radio.

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