• il y a 11 mois
Lundi 15 janvier 2024, SMART MORNING SOUMIER reçoit Olivier Grisez (DG, Loxam France)

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00:00 Salut à tous, c'est un sacré acteur qui vient nous voir, l'Oxam, et le directeur
00:12 général Olivier Griset.
00:13 Bonjour Olivier.
00:14 Bonjour Stéphane.
00:15 Je dis sacré acteur, 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, c'est ça ?
00:19 C'est ça.
00:20 Actionnariat familial, complètement familial ?
00:21 Oui, alors on est effectivement principalement sur un actionnariat familial, la famille des
00:26 prêts.
00:27 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur de la location en plus.
00:30 Mais alors l'Oxam, pour le coup franchement je crois que la marque est connue.
00:33 C'est quoi le taux de notoriété de l'Oxam aujourd'hui ?
00:35 Alors le taux de notoriété on ne le mesure pas trop parce qu'on est essentiellement
00:39 dédié aux professionnels.
00:40 Oui auprès des artisans et tout ça.
00:41 Exactement, on a une bonne notoriété.
00:42 En ce moment d'ailleurs il y a une campagne donc vous entendez peut-être parler de l'Oxam.
00:46 On est une société à la base française, on est une société qui est née en Bretagne.
00:50 Totalement, familiale, et donc c'est quand même du matériel de chantier en location.
00:53 On va parler de décarbonation de ce matériel de chantier.
00:56 Non mais ça veut dire que c'est capitalistiquement quelque chose d'assez lourd à porter.
01:02 Donc voilà, porté par une famille je trouve ça…
01:04 Une vraie success story effectivement.
01:07 Belle, belle.
01:08 C'est même presque plus qu'une ETI, 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
01:11 On est encore dans la taille d'une ETI, une grosse ETI.
01:13 Voilà, on se classifie encore ETI.
01:16 Une grosse ETI.
01:18 Voilà.
01:19 Donc, ton enjeu là aujourd'hui, pourquoi est-ce que tu as tenu à venir nous voir ?
01:25 C'est pour parler décarbonation justement.
01:27 Tout à fait.
01:28 De l'ensemble de ce matériel de chantier.
01:29 Oui, alors déjà on n'est pas que matériel de chantier, on intervient également sur
01:32 des grands événements sportifs tels que la coupe du monde de rugby et les jeux olympiques.
01:36 Mais ce qui intéresse…
01:37 Qu'est-ce que tu fais là-dessus ?
01:38 Alors en fait typiquement la machine à produire les images sur les JO, c'est ce qu'on
01:42 appelle un broadcast center dans lequel il y a des bâtiments éphémères du câblage,
01:48 de la climatisation.
01:49 On fournit en fait tous les matériels et l'infrastructure pour permettre aussi la
01:51 continuité de l'activité.
01:52 S'il y avait une coupure de courant, donc on a des groupes, enfin il y a toute une infrastructure
01:56 qui est dédiée et on participe via cette infrastructure.
01:59 On fait la même chose pour la coupe du monde de rugby en ce moment, donc vers Roland-Garros,
02:02 il y a un broadcast center, le fameux bunker quand on parle des…
02:04 Oui, oui, oui.
02:05 Donc il y a à la fois les bunkers mais également la fabrique à images.
02:09 Donc on contribue également sur ce plan, l'événement sportif international, à la
02:14 logistique de ces grands événements.
02:15 Donc on est assez diversifiés.
02:17 On est d'abord connu pour le BTP.
02:18 Ah mais pour moi, c'est…
02:19 On est très présent dans la route.
02:20 Ça reste le cœur de l'activité quand même.
02:22 Exactement, c'est le cœur de l'activité.
02:24 En gros, deux tiers de notre activité en France, elle est tournée autour des activités
02:28 de BTP.
02:29 L'un des grands enjeux que l'on a, et on l'hérite en fait de nos clients, mais
02:32 aussi d'un engagement dans notre politique RSE qui est d'arriver effectivement à soutenir
02:36 un scénario à 1,5° à l'horizon du fin de siècle.
02:40 Donc ça veut dire qu'on a une trajectoire carbone et en gros pour comprendre un petit
02:43 peu pourquoi on s'attaque à la décarbonisation de chantier, il faut comprendre comment est
02:47 structuré le bilan carbone de la société L'Oxam.
02:49 En gros, en France, c'est un million de tonnes de CE2.
02:52 Le scope 1 et 2 en gros, donc nos besoins internes, nos émissions directes et puis
02:56 les consommations d'énergie, ça représente sur ce million à peu près 50 kilos de tonnes.
03:00 Donc l'essentiel, c'est du scope 3.
03:02 Oui, parce que…
03:03 Attends, le préciser quand même pour les quelques qui ne connaîtraient pas L'Oxam.
03:07 C'est-à-dire, toi, tu es loueur de l'ensemble de ces matériels.
03:09 Mais évidemment, le scope 1, le scope 2, il est chez les fabricants de l'ensemble
03:14 de ces gros engins.
03:15 Il est sur nos agences.
03:17 Le scope 3, en fait, il est à la fois sur le cycle de production, mais également sur
03:20 la consommation énergétique, c'est-à-dire les émissions indirectes.
03:23 C'est en gros l'utilisation de nos matériels sur les chantiers.
03:25 Exactement.
03:26 En gros, sur le million de tonnes, deux tiers, c'est les émissions faites par nos clients
03:30 avec nos matériels sur leur chantier pendant tout le cycle de vie de nos matériels.
03:33 Donc l'enjeu, en fait, pour nous, c'est de proposer des alternatives à nos clients.
03:37 Alors, c'est quoi, qu'est-ce qui tire, entre guillemets, cette décarbonation ?
03:40 Il y a des grandes agglomérations, principalement, qui sont dans des enjeux, bien sûr, de réduction
03:45 de l'empreinte carbone, mais aussi de qualité de l'air.
03:47 Donc, en fait, c'est pour ça que les deux sujets se recoupent à un moment donné.
03:50 Quand on fait un chantier bas carbone, on fait également un chantier qui émet moins
03:54 de polluants dans l'atmosphère.
03:55 Et puis, il y a le sujet du bruit.
03:57 Donc, en fait, de plus en plus, on parle de chantiers à faibles émissions.
04:01 Attends, attends, attends.
04:03 Juste pour préciser, un chantier bas carbone, ça veut dire que c'est un chantier qui tourne
04:07 avec des engins électriques.
04:08 Exactement, tout à fait, c'est ça.
04:09 Alors, des matériels qui sont électriques, ils peuvent être aussi hybrides, avec du
04:13 biogaz ou des biocarburants.
04:15 Et ils peuvent, pour certains de ces composants, également appeler de l'hydrogène.
04:19 Mais là, tu es complètement dépendant des fabricants, des industriels qui conçoivent
04:25 l'ensemble de ces engins.
04:26 Tout à fait, Stéphane.
04:27 En fait, aujourd'hui, dans notre feuille de route, on a une trajectoire qui compte pour
04:31 arriver à notre objectif et nos ambitions de réduction de notre empreinte carbone.
04:36 On est tributaire principalement de l'offre de nos industriels.
04:39 On évoquait quelques-uns d'entre eux.
04:42 Et donc, notre sujet, c'est de stimuler l'innovation auprès de notre écosystème.
04:46 On est quand même un gros acheteur sur nos catégories de matériel, numéro 4 mondial.
04:50 Donc, on a un certain pouvoir d'achat.
04:52 Et donc, ça fait partie, effectivement, de notre travail.
04:54 C'est de réunir tout notre écosystème, de le stimuler autour de, on parle souvent
04:59 du 20/80, de nos cœurs de gamme, pour effectivement qu'ils nous proposent, dans un horizon de
05:03 temps viable, c'est-à-dire en gros dans les 2-3 ans qui viennent, des alternatives.
05:06 Et pour donner un petit peu le rythme de l'innovation, c'est tous les 6 mois, grosso modo, on a
05:11 des nouveaux matériels qui vont entrer dans notre gamme, qu'on va mettre en test, en
05:15 situation de chantier, requérir le feedback de nos clients, et derrière, qu'on va mettre
05:19 à l'échelle, ou pas, parfois il y a des matériels qui ont plus ou moins de viabilité
05:22 technique, dans le cadre de notre gamme qu'on appelle l'Oxgreen.
05:25 C'est quoi le sujet aujourd'hui, si on reste sur le chantier ? C'est les batteries, c'est-à-dire
05:33 c'est l'énergie nécessaire que peuvent aujourd'hui envoyer les batteries et les
05:38 systèmes électriques pour des engins qui sont, enfin on est en Ile-de-France, on voit,
05:42 je reste fasciné par les chantiers, vous aussi sans doute, j'imagine, les chantiers du Grand
05:47 Paris nous ont quand même montré des trucs complètement dingues, donc elles sont là
05:50 aujourd'hui les frontières de l'électrification.
05:54 Alors effectivement, contrairement à une voiture où on peut trouver des bornes de
05:57 recharge dans la rue, la difficulté d'un chantier c'est qu'il est par nature éphémère,
06:02 il n'est pas toujours branché au réseau électrique.
06:05 Donc la question de l'avitaillement de ces matériels est un vrai sujet.
06:08 Donc vous pointez du doigt le sujet numéro un, c'est comment à un moment donné on
06:12 assure l'autonomie, surtout des temps de recharge qui sont compatibles avec des chantiers
06:16 qui peuvent être très intenses.
06:17 Vous évoquiez le Grand Paris, ça fonctionne en 3,8, c'est non-stop.
06:20 Et puis avec des demandes de puissance qui sont considérables quand même.
06:24 Alors précisément, c'est aujourd'hui les limites un peu technologiques que l'on a,
06:27 on est aujourd'hui sur des matériels qui ont des puissances qui sont relativement
06:31 modestes justement pour trouver le bon arbitrage, le bon compromis entre temps d'avitaillement,
06:36 recharge électrique et autonomie.
06:38 Donc on est sur des matériels plutôt moyens de gamme, typiquement c'est ce qu'on appelle
06:44 une pelle de tonne 5, c'est la pelle que vous allez retrouver, la baguette de pain
06:46 entre guillemets pour un chantier dans Paris ou partout en France c'est la pelle de tonne
06:50 5.
06:51 Au-delà, on a des sujets d'autonomie, donc il y a des vraies ruptures technologiques
06:54 qu'on attend de notre écosystème fournisseur qu'on évoquait juste avant.
06:57 Le sujet numéro un, c'est quand vous êtes sur le chantier, il n'y a pas de prise de
07:00 courant et donc on met en place des batteries, voire des groupes électrogènes hydrogènes
07:04 parce que si vous mettez des groupes électrogènes diesel, ça ne marche pas non plus.
07:06 C'est ballot.
07:07 Donc en fait, il y a un sujet effectivement qui est qu'on doit remplacer la cuve à
07:13 fioul par un autre moyen de stocker de l'énergie.
07:16 Et ce qui n'est pas mal, c'est alors peut-être que vous y pensiez au moment de la diversification
07:20 mais ça colle parfaitement avec la diversification que tu nous racontais tout à l'heure pour
07:24 assurer la sécurité énergétique des événements, voilà je vais le dire comme ça.
07:27 Donc en fait là-dessus, on a une filiale notamment qui s'appelle Power dont le métier
07:32 en fait c'est de fournir des solutions d'énergie temporaire pour assurer la continuité de
07:36 la retransmission des grands événements qu'on évoquait à l'instant mais aussi
07:39 sur un chantier apporter la puissance qui n'est pas toujours en place quand on démarre
07:43 un chantier bien sûr.
07:44 Comment est-ce que tu peux, alors d'abord quatrième acteur mondial, je n'avais aucune
07:47 idée que Sam était quatrième acteur mondial, mais alors de quoi, de la location de…
07:53 De la location de matériel.
07:55 De la location de matériel, quatrième acteur mondial.
07:57 Est-ce que tu peux co-investir par exemple avec certains de tes fournisseurs pour essayer
08:03 d'accélérer cette décarbonation ? Alors en fait on parle plutôt de co-développement
08:07 et de co-investir parce qu'en fait à la fin nous on est quand même plutôt dans des
08:10 logiques d'achat.
08:11 Oui.
08:12 Alors quand on est sur effectivement des phases de test, on est plutôt sur de la location,
08:14 on teste, on est sur des prises de risques relativement maîtrisées, on va plutôt privilégier
08:20 des démarches de co-développement.
08:21 Alors c'est vrai avec des grands clients où on va tester des nouvelles technologies.
08:26 Par exemple on va tester une nacelle, une nacelle ça permet d'élever des gens par
08:29 exemple à 15 mètres de hauteur, qui aura bien sûr une motorisation électrique, mais
08:34 une petite pile à combustible hydrogène pour pouvoir assurer le raccord si jamais
08:38 au fond du chantier la machine se trouvait à être en bout de batterie.
08:42 Donc on teste ces nouvelles technologies et en général ça invoque un triptyque,
08:46 nous, également un client, souvent un grand client, et puis un écosystème qui va proposer
08:51 ces solutions.
08:52 Oui parce que le client, on n'en parle pas, mais il a tout intérêt lui aussi, ça va
08:55 rentrer lui aussi dans son bilan carbone si le chantier est électrifié.
08:59 Aujourd'hui il y a de plus en plus d'incitations, je parlais des collectivités, on a des collectivités
09:04 qui aujourd'hui abordent ce sujet de la décarbonation de manière assez large, je pense à des collectivités
09:08 comme Toulouse, comme Grenoble, comme Lyon, même Paris, où on a un certain nombre de
09:12 chantiers qui se déroulent aujourd'hui et qui sont poussés par les collectivités,
09:14 qui veulent effectivement tester le concept.
09:17 Donc aujourd'hui on arrive à démontrer que sur un chantier dans Paris, par exemple
09:19 des pistes à vélo, on arrive à apporter une alternative qui réduit de 70% l'empreinte
09:25 carbone du chantier sur la partie émission directe et également sur la pollution, l'émission
09:30 de polluants.
09:31 Et la vertu de ces chantiers c'est que ça mène, en fait quand on est sur des matériaux
09:33 électriques, il n'y a pas de bruit.
09:34 Donc on est capable de mesurer aussi l'impact positif pour les riverains, mais aussi pour
09:38 la sécurité des collaborateurs.
09:39 Parce qu'en fait le feedback, effectivement ça ne fait pas de bruit, alors ils nous font
09:43 aussi des courbes de retour sur les problématiques d'avitaillement, de thermie.
09:47 Quand il faut scier les briques, il faut scier les briques quand même.
09:49 Là électrique ou pas électrique, il y a toujours du bruit.
09:51 Il y a toujours un peu de percussion.
09:52 Oui, il y a toujours de la percussion.
09:53 Mais on arrive à démontrer que ce n'est pas de la science-fiction, que c'est accessible.
09:56 Cette utopie, peut-être il y a deux ou trois ans, on pensait que ce n'était pas possible.
10:00 Avec une approche un peu systémique, un peu planifiée, on arrive tout à fait à atteindre
10:04 ces objectifs d'ores et déjà aujourd'hui.
10:06 Malgré les limitations, comme on l'a évoqué tout à l'heure sur l'offre, qui ne couvrent
10:09 pas tous les matériels encore, mais on a sur le 20/80 de notre offre aujourd'hui
10:14 des alternatives qui fonctionnent.
10:16 Et dernière question Olivier, évidemment, je ne sais pas si c'est la marque la plus
10:19 célèbre d'ailleurs Caterpillar, si c'est la marque la plus célèbre de l'ensemble
10:22 de ces engins en tout cas.
10:23 Fashionable on va dire.
10:26 Pour les grands garçons que nous sommes toujours un peu, ça reste quelque chose.
10:30 Ils vous écoutent sur les grands américains, etc. ? Ils sont intéressés aussi par ce
10:37 qui se passe ?
10:38 Alors Caterpillar est un peu particulier parce qu'en fait, ils ne travaillent pas avec les
10:41 loueurs.
10:42 En fait, les très grands fournisseurs sont tous sur ce sujet.
10:45 On a un très grand événement qui s'appelle la Bauma où il y a une exposition des grands
10:51 matériels.
10:52 Donc, il y a tous les grands de ce monde qui viennent, donc Caterpillar, les très grands
10:54 fabricants qui sont aussi nos fournisseurs, donc ils viennent exposer l'innovation.
10:59 Donc aujourd'hui, quand vous allez à la Bauma, vous avez principalement de l'innovation
11:04 autour des matériels alternatifs.
11:06 Donc, c'est le champ d'innovation.
11:07 C'est leur enjeu quoi.
11:08 C'est leur enjeu du moment.
11:09 C'est l'enjeu du moment, bien sûr.
11:11 Merci pour tout ça Olivier Griset, le directeur général de L'OXSAM qui nous accompagnait.
11:17 *musique*
11:19 *sonnerie*

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