• l’année dernière
Judith Beller reçoit Marion Rousse, ancienne cycliste professionnelle, consultante France Télévision et directrice générale adjointe chez Live For Event, et François Blanc, fondateur et directeur conseil de l'Agence Communic'Art.

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##C_EST_EXCELLENT-2024-01-21##

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Transcription
00:00 - Sud Radio 7 Excellent, Judith Beller.
00:04 - Bonjour à toutes et à tous, c'est excellent comme tous les dimanches, exceptionnellement
00:08 à 21h aujourd'hui car nous avons cédé notre place au rugby.
00:11 Contente de vous retrouver sur Sud Radio.
00:14 Cour année championne de France de cyclisme sur route à seulement 20 ans, elle a marqué
00:18 l'histoire de ce sport par ses exploits.
00:19 Mais elle ne s'arrête pas là, à 24 ans, Marion Rousse a fait une transition audacieuse
00:23 en mettant un terme à sa carrière de coureuse pour embrasser une nouvelle passion, le journalisme
00:27 sportif.
00:28 Et puis depuis 2022, elle s'est vue confier une mission d'envergure en devenant la directrice
00:34 du tout nouveau Tour de France Femmes.
00:36 Marion Rousse est donc une femme qui continue de pédaler vers l'excellence et c'est excellent.
00:39 Bienvenue Marion Rousse.
00:40 - Bonsoir à tous et merci pour le portrait.
00:43 - Avec plaisir.
00:44 Il a bâti sa renommée en mettant son expertise au service des acteurs du monde de l'art et
00:48 de la culture.
00:49 François Blanc est à la tête de l'agence Communicart qui l'a fondée en 2004.
00:52 De la création d'outils éditoriaux, relations presse en passant par l'organisation d'événements,
00:56 la communication digitale, l'animation des réseaux sociaux, François Blanc et son équipe
01:00 façonnent des stratégies qui mettent en lumière le riche patrimoine cultural de leurs clients.
01:04 Et ça aussi, c'est excellent.
01:05 Bienvenue sur Sud Radio, François Blanc.
01:07 - Merci, c'est bien dit.
01:09 - C'est excellent sur Sud Radio, chers auditeurs.
01:12 Bienvenue chez vous.
01:13 Alors Marion Rousse, je le disais, vous avez pris la direction du Tour de France Femmes
01:20 dont la première édition a eu lieu en 2022.
01:21 Puis le message, il est fort.
01:23 Enfin un Tour de France Féminin et enfin une femme pour le diriger.
01:26 - Alors c'est vrai que moi, j'ai été un cycliste professionnel.
01:30 On en a parlé tout à l'heure et j'ai commencé le vélo à l'âge de 6 ans.
01:34 Et je pense que pour tous les cyclistes, qu'on soit un homme ou une femme, la plus belle
01:39 course au monde, c'est le Tour de France.
01:41 Et malheureusement, du haut de mes 6 ans, je savais que je ne participerais jamais au
01:45 Tour de France Femmes puisqu'il n'existait pas.
01:47 Donc évidemment, quand on m'a confié la tâche de devenir directrice de ce Tour de
01:51 France Femmes pour la première édition, j'ai été ravie de voir au bord des routes
01:57 autant de jeunes filles qui peuvent enfin s'identifier à des championnes féminines.
02:01 Ça, c'est du rêve.
02:02 - Ça, c'est énorme.
02:03 Du coup, vous vous replongez un petit peu dans la petite fille que vous étiez en vous
02:07 disant finalement, moi, je n'ai pas eu cette route-là, mais je l'ouvre pour les autres.
02:10 - Oui, complètement, complètement.
02:12 C'est une tâche où je suis vraiment investie, évidemment.
02:15 Je vois aussi que les mentalités ont changé, que le cyclisme féminin professionnel a très
02:23 bien évolué.
02:24 Et heureusement, ça n'a plus rien à voir avec ce que moi, j'ai vécu, ce que j'ai
02:29 connu.
02:30 Je n'étais pas rénumérée, j'étais cycliste professionnelle, mais j'avais de professionnel
02:33 que le mot finalement, parce que oui, il fallait que j'aille bosser l'après-midi.
02:36 Donc je m'entraînais le matin et puis il fallait bien y gagner sa vie.
02:39 Donc évidemment, c'était quand même compliqué de pouvoir rivaliser avec les 5-6 cyclistes
02:44 qui étaient rénumérées.
02:45 Et donc là, c'est vraiment la différence.
02:48 Avec l'envie de faire ce Tour de France Femmes, bien évidemment qu'il y ait des sponsors
02:52 qui s'y intéressent parce qu'on est enfin médiatisé.
02:54 Il y a plus de 190 pays dans le monde qui retransmettent deux heures de direct par jour.
02:59 C'est énorme et c'est du jamais vu.
03:00 - Alors justement, ce Tour de France 2024, il est adapté en plus au calendrier des Jeux
03:05 Olympiques de Paris.
03:07 Il va débuter à Rotterdam le 12 août.
03:09 Après huit étapes incluant des sections pour les sprinteuses, il y a les spécialistes
03:13 des classiques et les grimpeuses aussi.
03:14 La course va culminer à l'Alpe d'Huez le 18 août.
03:17 Elle va poursuivre l'exploration des sommets les plus exigeants pour le peloton féminin.
03:20 J'ai envie de dire quelle aventure ! Et puis pour le coup, vraiment, c'est des sacrés
03:23 athlètes !
03:24 - Ah vous avez bien révisé !
03:25 - Je travaille bien mes fiches !
03:26 - Non, non, non, mais c'est vrai qu'on a proposé un parcours et ce depuis la première
03:30 édition hyper complète.
03:32 Parce qu'on est là aussi pour faire connaître des personnages puisque les cyclistes féminines,
03:36 c'est tout nouveau.
03:37 - Bien sûr.
03:38 - On puisse les voir et les découvrir à la télé.
03:39 - C'est un engouement aussi.
03:40 - On a vraiment voulu tracer un parcours qui récompense les sprinteuses, les baroudeuses,
03:45 les puncheuses et également les grandes grimpeuses.
03:47 Et on est là aussi pour s'inscrire dans l'histoire.
03:49 Et on sait que l'histoire du Tour de France, c'est les sommets.
03:52 - Bien sûr.
03:53 - Et l'Alpe d'Huez, il n'y a pas beaucoup mieux.
03:54 - Ce n'est pas n'importe quel sommet.
03:55 Alors c'est important de dire aussi l'étendue des possibilités de ces athlètes-là.
03:59 - Ah c'est des vrais athlètes ?
04:00 - C'est-à-dire que quand on soit homme ou femme, on peut tout à fait s'attaquer au
04:03 sommet.
04:04 - Évidemment !
04:05 - Une petite anecdote, c'est qu'il y a eu un Paris Roubaix Femmes qui a eu lieu depuis
04:10 maintenant trois ans.
04:11 Et Paris Roubaix, c'est l'étape des pavés dans le Nord, tout le monde connaît.
04:15 Et donc quand on a voulu créer cette course Paris Roubaix Femmes, il y en a pas mal quand
04:19 même qui ont rigolé.
04:20 En disant "mais qu'est-ce qu'on va aller mettre une femme sur des pavés, c'est n'importe
04:23 quoi".
04:24 Et les femmes ont répondu à la pédale.
04:25 Et ça a été juste magnifique.
04:27 Il y a vraiment eu un avant et un après.
04:29 Le Tour de France Femmes, ce n'est pas un cadeau qu'on leur fait, mais c'est parce
04:31 qu'elle le mérite et qu'il y a un vrai intérêt sportif.
04:34 - Donc le mérite, c'est un peu le maître mot.
04:36 - Exactement.
04:37 Je pense que quand on met les bonnes personnes à la bonne place, ça ne peut que marcher.
04:40 - Alors on imagine qu'il y a quand même pas mal de défis dans l'organisation de ce
04:44 tour.
04:45 En plus, vous êtes adaptée au calendrier des JO, on l'a dit.
04:48 L'impact que vous attendez, qu'est-ce que c'est ?
04:51 - Alors c'est vrai que c'est une année particulière et ça sera la même chose tous
04:54 les quatre ans.
04:55 Il va falloir s'adapter avec les dates des Jeux Olympiques.
04:57 Depuis le début de ce Tour de France Femmes, on a vraiment tenu à être la quatrième
05:02 semaine du tour, donc de bénéficier de la couverture médiatique qu'ont les hommes
05:08 pour que les hommes aient envie de regarder du vélo parce qu'au mois de juillet, tu as
05:11 envie de passer tes vacances à regarder du vélo.
05:12 Donc là, ça va être un challenge supplémentaire.
05:15 Nous, ce qu'on voulait vraiment, c'était de rester dans les vacances parce que c'est
05:18 un sport populaire, une fête populaire, c'est gratuit.
05:22 Donc on voulait vraiment avoir du monde au bord des routes.
05:25 Et le fait de partir des Pays-Bas, évidemment, c'est aussi pour soulager un peu toutes les
05:29 forces de l'ordre qui seront vraiment prises pendant tout l'été.
05:32 Et Rotterdam, c'est un beau clin d'œil parce que c'est les Pays-Bas, c'est le
05:35 pays de la petite reine.
05:36 Toutes les championnes actuellement viennent des Pays-Bas et on s'attend à un succès
05:41 populaire.
05:42 - Alors justement, en 2023, sur la médiatisation, les huit étapes ont été diffusées en direct
05:47 sur France 2.
05:48 Pour la première fois, deux étapes, la première et la septième, étaient proposées en intégralité.
05:51 Cette nouvelle couverture médiatique, justement, ça influence aussi la perception du public
05:55 du coup.
05:56 Et ça ouvre aussi le vélo à d'autres pays qui ne sont pas forcément amenés à s'y
05:59 intéresser.
06:00 - Oui, c'est du jamais vu, je l'ai dit tout à l'heure, mais dans plus de 190 pays dans
06:03 le monde, finalement, avant on n'existait pas, on avait l'impression de ne même pas
06:08 avoir de statut social quand on disait aux gens qu'on faisait du cyclisme, ça n'existait
06:11 pas pour eux.
06:12 Et pour les gens qui ne sont pas passionnés de cyclisme, le cyclisme c'est que le Tour
06:16 de France, que tu sois un homme ou une femme.
06:18 Donc tu as l'impression de devenir cycliste professionnel à partir du moment où tu participes
06:22 au Tour de France.
06:23 Et ça maintenant c'est une possibilité pour toutes les jeunes filles qui nous regardent,
06:26 pour toutes les athlètes actuellement.
06:28 Et puis oui, évidemment, je pense que le public s'est rendu compte de la vitesse folle
06:32 que les cyclistes pouvaient aller.
06:34 Et puis surtout qu'elle le méritait, que ça envoie du lourd finalement une femme sur
06:38 un vélo et que ça n'a rien d'anormal.
06:40 - C'est une avancée significative quand même pour la visibilité des femmes en général
06:43 en fait, j'ai envie de dire.
06:44 - De toute façon, le nerf de la guerre, ça reste quand même la médiatisation parce
06:47 que le système économique dans le cyclisme féminin, il n'y en avait pas, était très
06:52 précaire.
06:53 Et le fait qu'on puisse enfin avoir des diffusions aussi importantes avec des audiences aussi
07:00 qui marchent, et ce du premier jour jusqu'à la dernière étape, donc ça montre vraiment
07:03 qu'il y a un intérêt pour les téléspectateurs, pour le public parce qu'ils sont nombreux
07:07 également au bord des routes, et montrer aussi à des sponsors que ça vaut le coup
07:10 d'investir dans le cyclisme féminin.
07:12 - Bien sûr.
07:13 Alors François Blantien, sur l'aspect sponsor/communication, vous êtes un expert en communication à
07:18 la tête de Communicart, je le rappelle pour les auditeurs, vous vous êtes bien d'accord
07:21 pour dire que le rôle du cyclisme féminin justement, il est majeur dans le développement
07:26 en général de la visibilité féminine dans le sport, notamment à l'aune d'événements
07:31 majeurs tels que le Tour de France ou les Jeux Olympiques, etc.
07:34 - Oui, évidemment, c'est un bastion qui a été pris par les femmes et c'est une très
07:39 bonne chose.
07:40 Le vélo c'est beau, et faire du vélo c'est fantastique.
07:45 Quand je pense au Tour de France, qu'il soit masculin ou féminin, moi je dis qu'il y
07:50 a deux émissions en télévision qui sont extraordinaires, c'est le Tour de France
07:54 et c'est "Déraciner des ailes".
07:56 C'est-à-dire les deux émissions qui vous montrent le patrimoine dans sa splendeur,
08:01 qui montrent à quel point la France est belle et à quel point elle regorge de trésors.
08:04 Et je crois qu'on peut remercier les réalisations de ces deux émissions, chacune dans leur
08:10 genre et dans leurs compétences, de montrer ce qu'il y a de plus beau en France.
08:14 Et le Tour de France, quand on parle d'accès à la culture et d'accès populaire à la
08:19 culture, je dis que le Tour de France a un rôle à jouer et joue un rôle véritable
08:24 sur ce plan.
08:25 - Oui, ça fait partie de notre patrimoine vivant.
08:26 - Absolument.
08:27 - Et c'est aussi ce qui fait rayonner la France à l'international.
08:29 Ça fait partie des choses qui font rayonner la France.
08:31 - La multitude de communications extraordinaires au service de la France.
08:36 Marie-Henri, c'est un moment significatif, important de votre première année en tant
08:40 que directrice à partager avec les auditeurs.
08:42 - Alors, je pense que le moment vraiment marquant, ça a été le premier départ que j'ai pu
08:47 donner dans la voiture de direction de course où on était sur l'avenue des Champs-Elysées
08:52 et où il y a eu vraiment une communion lorsque j'ai sorti ma tête du trou au vent, comme
08:56 le fait Christian Prudhomme d'ailleurs.
08:58 Et en fait, je me suis retournée et j'ai vu ce peloton de cyclistes féminines et en
09:02 fait, on s'est regardé parce qu'on a vraiment senti qu'on était au départ de quelque chose
09:06 de grand.
09:07 Et ça, c'est une image que j'aurai tout le temps.
09:09 - C'est émouvant aussi.
09:10 - Oui, c'est émouvant parce que c'est vrai que des galères, j'en ai quand même connu
09:14 en étant cycliste professionnel.
09:16 Moi, je me suis vu quand même dormir dans des internats, dans des compétitions qui
09:21 étaient quand même des grandes compétitions, des compétitions World Tour.
09:24 Donc, on a fait quand même un grand chemin et ça fait plaisir de voir que les générations
09:30 futures ne connaîtront pas la galère que j'ai pu vivre.
09:32 - Donc finalement, vous avez connu la galère pour leur éviter à elles.
09:34 - Oui, mais du coup, c'est vrai que je me retrouve à une très belle place parce qu'ayant
09:39 connu tout ça, je sais d'où on vient et les efforts qu'il a fallu faire.
09:43 Je suis très fière du cyclisme actuel, du boulot des filles et puis surtout le spectacle
09:49 qu'elles nous montrent chaque jour.
09:51 Le peloton est beaucoup plus homogène parce que maintenant, il y a des salaires minimums
09:54 qui ont été instaurés.
09:55 Donc, chaque jour, sur chaque étape, c'était une vainqueur différente.
09:58 Il y a du niveau en final.
10:00 - Et alors, vos objectifs principaux en tant que jeune directrice qui débarque d'un tour
10:04 de France féminin qu'on découvre, etc.
10:06 Qu'est-ce que vous dites ? "Tiens, ça, je vais réussir à le faire."
10:09 - Ma priorité, c'est de pérenniser l'épreuve.
10:12 Parce que le tour de France femme, il y en a eu.
10:13 Il y avait la grande boucle féminine à l'époque.
10:15 - Oui, bien sûr.
10:16 - Mais ça n'a jamais fonctionné.
10:17 - Pourquoi ça a été inquiétant ?
10:18 - Parce que le format n'était pas le bon, tout simplement.
10:22 Parce que les médias ne s'y intéressaient pas.
10:23 Parce qu'il n'y avait pas de télé.
10:25 - Et parce que le rapport à la femme était différent aussi peut-être.
10:27 - Oui, je pense que les mentalités ont changé.
10:29 On est arrivé à un bon moment où le cyclisme féminin aussi avait évolué.
10:33 Parce qu'il ne faut pas avancer non plus trop vite.
10:35 C'est pour ça qu'il faut y aller prudemment.
10:37 Parce que si on avance trop vite, on n'aura pas ce qu'il faut pour avancer.
10:41 - Ça, c'est un peu vrai dans tout, non ?
10:42 - Je pense que c'est une formule qui marche.
10:44 Donc voilà, moi, c'est vraiment pérenniser l'épreuve.
10:47 On y va petit à petit.
10:48 Mais là où je suis très fière, c'est qu'on a vraiment gardé les mêmes codes qu'on
10:53 applique sur le tour de France homme.
10:54 Que ce soit l'aspect caravane, il y a des caravanes où les gens peuvent venir en famille,
10:59 ça reste un événement gratuit.
11:00 À ciel ouvert, c'est un beau terrain de sport.
11:03 Donc on a les vrais codes et les bons codes qui marchent.
11:06 - Et les sponsors vous suivent maintenant ?
11:07 - Et les sponsors nous suivent.
11:08 Pour la petite anecdote, quand même, la première édition, il y avait quelques sponsors qui
11:12 étaient des sponsors pour le tour de France homme qui ne nous avaient pas suivis la première
11:16 année.
11:17 Je peux vous dire que sur la deuxième année, ils étaient là.
11:18 Maintenant, ils y sont tous.
11:19 - Bon, bah écoutez, ça veut dire que vous faites du beau boulot a priori ?
11:22 - Moi, à la compagnie de toutes nos équipes.
11:26 C'est comme dans tout le sport.
11:27 - C'est un travail d'équipe ?
11:28 - C'est un travail d'équipe.
11:29 Et puis évidemment, on ne peut que tirer son chapeau aux cyclistes féminines.
11:32 - Eh bien, on leur tire notre chapeau et puis c'est excellent tout ça évidemment sur
11:36 Sud Radio.
11:37 On va vous revenir tout de suite, chers auditeurs, avec la présidente du tour de France femme,
11:41 attention, Marion Rousse, et le fondateur de l'agence Communicard, François Blanc.
11:44 C'est excellent évidemment.
11:45 A tout de suite.
11:46 - Sud Radio, c'est excellent.
11:50 Judith Beller.
11:51 Merci d'être avec nous sur Sud Radio.
11:53 C'est un bon choix, je dirais même plus.
11:54 C'est excellent.
11:55 Avec moi ce soir pour vous, la cycliste et présentatrice, attention, Marion Rousse,
12:00 à la tête du tour de France femme et le spécialiste de la communication culturelle,
12:04 François Blanc, à la tête de Communicard.
12:05 François Blanc, tout d'abord, une petite question d'actu quand même.
12:09 C'est la première que je vais vous poser.
12:10 Elle me brûle les lèvres.
12:11 Votre opinion sur la nomination toute fraîche de Rachida Dati au ministère de la Culture ?
12:15 - Ça a fait beaucoup de bruit.
12:17 Ça a fait beaucoup de bruit en interne, je dirais, dans le milieu de la culture.
12:20 Ça a fait beaucoup de bruit en externe, dans le milieu de la politique, bien évidemment.
12:24 Ça ne laisse personne indifférent.
12:25 Et c'est peut-être l'élément le plus important de la chose.
12:31 C'est-à-dire que ça attire la lumière, en bien ou en mal, pour ou contre.
12:37 - Quand on parle en bien ou en mal, ce n'est pas grave, on en parle.
12:39 - Exactement, comme le disait Warhol.
12:42 Donc ça attire l'attention sur le sujet.
12:46 Et comme l'objectif, la feuille de route de la nouvelle ministre, il faudra dire aussi
12:52 que Rima n'avait pas démérité du tout dans son poste et avait un lien charnel très
13:02 fort avec l'ensemble du secteur.
13:05 Mais si on pose la question de savoir si un ministre de la Culture qui n'aurait pas une
13:14 maîtrise totale de tous les arts est capable de remplir sa mission, oui.
13:18 - Parce qu'elle n'est pas prédestinée au départ.
13:20 - Oui, mais il y en a eu d'autres et qui n'ont pas été mauvais.
13:22 Et puis, la ministre de la Culture est entourée d'un personnel des administrations de très
13:28 haut niveau et qui savent encadrer, proposer ou exécuter les choses.
13:34 Je crois que sa feuille de route est sinon totalement définie, du moins dans les grandes
13:38 lignes assez claires.
13:39 L'accès populaire à la culture, les femmes aussi.
13:45 Et puis peut-être un certain nombre aussi de réponses ou de saillies ou d'arguments
13:52 face à des situations qui peuvent relever de la censure aujourd'hui dans le monde de
13:57 l'art et de la culture.
13:58 Bref, quelqu'un qui a une personnalité et dont on va voir ensuite ce qu'elle va faire.
14:02 - Donc pour l'instant, vous êtes plutôt satisfait, quoi, en fait, en soi ?
14:05 - Je dis qu'il faut laisser sa chance.
14:06 - Vous aimez la mise en lumière, mais il faut voir ce que ça peut lui donner.
14:11 - Personne n'est assuré de réussir.
14:14 Personne n'est assuré de réussir.
14:16 Mais elle a des qualités de poigne et une popularité qui peuvent lui permettre de faire
14:22 des grandes choses si elle en a l'intention et les moyens.
14:25 - Alors pour continuer sur l'actualité, on va parler un peu de la vôtre.
14:28 François Blanc, vous vous occupez donc chez Comunicart, votre agence de l'exposition en
14:33 cours jusqu'au 24 janvier, qui est en ce moment donc à la galerie Cécile Facoury à Paris,
14:38 du peintre majeur sénégalais Suleyman Keïta, qui est décédé en 2014.
14:43 C'est un artiste que l'on surnommait le magicien de l'âme.
14:46 Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi ?
14:47 - Oui, c'est un magicien de l'âme dans le sens où il a su exprimer son art en partant
14:54 des grandes traditions spirituelles qui sont celles de son pays, le Sénégal.
15:00 C'est un artiste qui est décédé en 2014, mais qui a laissé une trace extrêmement
15:05 importante auprès de tous les artistes.
15:07 Ce n'est pas simplement un artiste d'artistes, comme on dit, mais c'est un artiste qui vraiment
15:11 existait en soi et dont la galerie Cécile Facoury a repris ce qu'on appelle l'estate,
15:18 c'est-à-dire l'ensemble de son œuvre, pour la cataloguer, la valoriser et commencer
15:24 à la présenter au niveau où elle doit être présentée.
15:26 C'est un artiste historique, son travail relève de l'histoire de l'art.
15:30 - Qu'est-ce qui le rend aussi exceptionnel ?
15:32 - Ce qui le rend aussi exceptionnel déborde l'intensité de son travail, la force de
15:40 ses œuvres.
15:41 Je ne peux que recommander d'aller les voir.
15:43 Je crois que c'est ainsi qu'on peut être convaincu.
15:46 C'est une exposition qui dure jusqu'au 27 janvier à la galerie Cécile Facoury, qui
15:52 se trouve à Paris, à 29 Arbenus Matignon.
15:55 J'encourage tout le monde à aller voir.
15:57 - François Blanc, quand on travaille sur l'exposition d'un artiste tel que Suleyman
16:03 Keïta, comment est-ce qu'on transmet son essence et comment est-ce qu'on valorise son
16:06 héritage dans la communication qu'on met en place ?
16:10 - Cela dépend surtout de la qualité et de l'engagement de la galerie, qui est là très
16:15 important, je dirais même total, et qui savent à la fois regrouper toutes les œuvres qui
16:20 ont pu exister, les préserver, les restaurer pour certaines, et les présenter de la façon
16:26 la plus didactique possible, pour la faire reconnaître par tous ceux qui vont prendre
16:33 la mesure de cet artiste et son importance historique, et faire qu'il soit reconnu le
16:38 plus possible, pas simplement au Sénégal, mais justement à l'extérieur.
16:41 - Pour le rendre accessible ?
16:42 - Le rendre accessible, le rendre expliqué, le rendre valorisé, et faire que ce ne soit
16:49 pas un artiste maudit ou un artiste oublié, mais que ce soit un artiste vivant dans le
16:53 sens où il va inspirer des artistes d'aujourd'hui.
16:56 - Est-ce qu'une exposition, ça se construit comme un magazine, par exemple, où il y a
17:00 un chemin de fer qu'il faut suivre pour arriver d'une introduction à une conclusion ? Est-ce
17:04 que ça s'écrit comme ça, une exposition, François Blanc ?
17:06 - Alors il y a les expositions de galeries, mais qui sont des expositions marchandes, et
17:10 c'est très bien ainsi, donc il peut y avoir toute une série de critères qui sont pris
17:14 en compte pour organiser et présenter les choses, mais il y a aussi les expositions
17:18 dans les institutions, et je trouve que le format qui est le plus intéressant, en tout
17:22 cas qui me touche le plus, c'est ce qu'on appelle les monographies.
17:25 C'est-à-dire quand on présente à un moment, dans un même espace, l'œuvre complète,
17:30 on va dire, d'un artiste, et là on voit sur 20 ans, 30 ans, 50 ans, 60 ans, la persistance
17:37 de l'engagement, les errances et les réussites, les hauts et les bas, et surtout la cohérence
17:44 d'un travail d'un artiste, et c'est toujours quelque chose d'extrêmement émouvant, et
17:49 ce qui redonne la totalité d'une œuvre, c'est les moments absolument exceptionnels
17:54 d'une relation avec un artiste.
17:55 Alors l'art c'est une fenêtre ouverte sur le monde, un peu comme le sport, d'ailleurs
18:00 ce sont deux disciplines qui se rejoignent là-dessus.
18:03 Contribue à la diversité culturelle dans les œuvres ou dans les artistes que vous
18:09 décidez de représenter ? C'est évidemment un sujet pour vous ça, François Blanc.
18:12 C'est aujourd'hui un vrai sujet, qui est dans certaines régions du monde traité
18:17 de façon abrupte, en essentialisant les artistes et leurs œuvres, et en faisant que certaines
18:27 expositions vont jusqu'à même être victimes de polémiques qui vont à l'encontre de
18:35 la liberté de choix ou de création.
18:40 Et pourtant la question de la diversité culturelle est extrêmement importante, et trouver les
18:45 moyens de présenter, de montrer dans un esprit d'inclusivité est quelque chose de très
18:53 important.
18:54 Mais aujourd'hui beaucoup de fonds de dotation, comme par exemple le fonds de Paul-Emmanuel
19:02 Réfert qui s'appelle Réfert Art Initiative, mènent des actions extrêmement déterminées
19:07 pour mettre en lumière la diversité culturelle des artistes français ou des artistes en France
19:13 et montrer à quel point cette diversité est riche et permet non simplement des dialogues,
19:21 mais d'ouvrir d'énormes possibilités pour de jeunes artistes qui sont enfin reconnus
19:26 dans leur spécificité, dans leur pratique du jarrisme, et c'est quelque chose d'absolument
19:31 fondamental.
19:32 Comprendre cette diversité, ça permet aussi de mieux comprendre toutes les couches de
19:35 la société en fait, finalement.
19:37 Et c'est d'aborder cette diversité, ça permet de comprendre l'éventail, non ?
19:42 Je ne vous vois pas au chou de la tête.
19:45 Non, non, absolument.
19:47 Mais je dirais qu'il est aussi important de faire une présentation d'une exposition
19:54 de Van Gogh au Musée d'Orsay qui est accessible par tout le monde et qui permet de rassembler
19:59 autour d'une histoire, d'un historique et d'un peintre majeur.
20:03 Les portes sont ouvertes et tout le monde peut y aller.
20:08 Et il y a beaucoup de mesures qui sont prises pour faire que des publics scolaires ou des
20:12 publics autres puissent y accéder.
20:15 Et de la même manière, dans des situations plus confidentielles, dans des expositions
20:21 plus confidentielles, il y a la possibilité de montrer l'expression très pointue d'artistes
20:27 très particuliers avec une identité culturelle extrêmement précise et qui peuvent s'exprimer.
20:34 Et là aussi, il est possible d'aller les voir et de se confronter à quelque chose
20:38 auquel on n'était pas habitué.
20:39 Oui, parce que chers auditeurs, des fois on n'ose pas trop pousser la porte des galeries,
20:41 mais il faut le faire parce qu'elles sont là pour justement aussi faire découvrir
20:46 d'autres formes d'art ou peut-être des arts moins accessibles en général.
20:49 Bien sûr.
20:50 Et le comité des galeries d'art, d'ailleurs, a fait une campagne de publicité qui était
20:53 tout à fait intéressante en expliquant qu'en fin de compte, l'ensemble des galeries,
20:57 que ce soit à Paris ou ailleurs en région, ce sont des musées gratuits qu'on peut visiter.
21:03 C'est important de le dire.
21:05 Et ils découvraient des choses absolument fantastiques.
21:07 Alors, puisqu'on parle d'inclusion, diversité, Marion Rousse, forcément, je rebondis sur
21:12 les JO, puisque vous êtes programmée en même temps que les JO et les JO paralympiques.
21:16 Entre les deux, oui, exactement.
21:17 Entre les deux, voilà, qui arrive avec le monde entier aussi qui va débarquer.
21:21 Le sport, c'est donc bien un moyen de célébrer cette richesse de la diversité aussi, qu'elle
21:27 soit une richesse de la diversité de pays ou de conditions, en fait.
21:32 Oui, exactement.
21:33 Si je ne m'abuse, les JO, ça doit être le deuxième événement le plus regardé au
21:36 monde.
21:37 Donc, oui, le sport rassemble.
21:39 Le fait que les JO paralympiques, maintenant, soient vraiment diffusés, évidemment, ça
21:44 permet aussi de pouvoir les connaître.
21:46 Il y a des sports, alors ce n'est pas le cas du cyclisme, mais qui ne vivent que grâce
21:51 aux JO.
21:52 Donc, évidemment, c'est quelque chose de très important.
21:54 C'est une fois tous les quatre ans.
21:55 Et puis, pour moi, le sport, c'est la meilleure école de la vie.
21:58 Donc, n'hésitez pas à inscrire vos enfants dans des cours de sport.
22:01 Pourquoi c'est la meilleure école de la vie ?
22:02 Parce qu'on apprend ce que c'est de se faire mal.
22:05 On apprend des valeurs, la rigueur dans un monde où parfois on l'oublie un peu.
22:10 Et puis, c'est bon pour la santé, tout simplement.
22:13 Il faut bouger, il faut aller prendre l'air, découvrir aussi d'autres choses.
22:17 Bien sûr.
22:18 François Blanc, une intersection entre l'art et le sport, grosso modo, peut-être, je ne
22:23 sais pas ce que vous avez prévu pour les JO, si vous avez prévu de travailler sur
22:25 des expos ou quoi, mais on se dit que ça pourrait renforcer une expérience globale,
22:29 contribuer à plus de liens entre les peuples, entre les différentes couches de société.
22:33 Qu'est-ce que vous en pensez ?
22:34 Il y a déjà beaucoup d'acteurs du monde de l'art qui ont préparé des choses à
22:40 l'occasion des Jeux Olympiques.
22:42 Il y a eu aussi une exposition dernièrement au Musée des Arts Décoratifs à Paris sur
22:46 le sport et le design et la recherche formelle, les vêtements, toute une série d'éléments
22:54 comme ça.
22:55 Oui, bien sûr.
22:56 L'art, je veux dire, si vous allez aujourd'hui à l'exposition Nicolas Destal, vous voyez
23:04 aussi des œuvres qui sont...
23:05 Alors dites aux auditeurs où allait l'exposition quand même, parce qu'ils ont envie d'aller
23:09 la voir.
23:10 Au Musée d'Art Moderne à Paris.
23:11 Au Musée d'Art Moderne à Paris.
23:12 Et il y a toute une série d'œuvres qui sont d'une série qui s'appelle "Les footballeurs"
23:18 et où Destal avait peint après un match au Parc des Princes et avait fait un certain
23:25 nombre de toiles qui sont quasi emblématiques et qui aujourd'hui sont très recherchées.
23:29 Donc elles sont aujourd'hui visibles au Musée d'Art Moderne.
23:33 Ce sont des images de sport.
23:35 Bon, comme quoi le sport effectivement...
23:37 Voilà, Marion Rousse a pris une petite exposition à aller voir.
23:42 Plus de liens entre les peuples de l'art du sport, c'est Sud Radio et c'est excellent.
23:46 On est avec la grande cycliste Marion Rousse, présidente du Tour de France Femmes et puis
23:50 l'experte de la communication François Blanc, fondateur de Communicart.
23:53 Vous restez avec nous les copains.
23:54 A tout de suite.
23:55 Sud Radio, c'est excellent.
23:59 Judith Beller.
24:00 Merci d'écouter Sud Radio, c'est excellent.
24:02 Comme tous les dimanches, vous êtes tous ici chez vous, chers auditeurs, avec la présidente
24:06 du Tour de France, Marion Rousse.
24:07 Attention, le Tour de France Femmes et le fondateur de l'agence Communicart, François Blanc.
24:12 Alors Marion Rousse, on va revenir un petit peu à votre parcours quand même.
24:14 Avant d'être la présidente du Tour de France Femmes, vous avez été une des rares femmes
24:18 qui était commentatrice aussi du Tour de France.
24:20 Depuis en 2017, vous avez commencé, c'est ça ?
24:22 C'est bien ça, oui.
24:23 J'étais la première femme à commenter du cyclisme masculin.
24:27 Ah ouais.
24:28 Et bon, je suis contente, maintenant quand même.
24:30 T'en as un milieu bien macho aussi.
24:31 Ouais, ouais, ouais, aussi.
24:32 Et finalement, je me mettais aussi quelques barrières parce que quand on m'a proposé
24:35 ce poste, j'ai moi-même hésité à l'accepter en me disant "mais comment ça va être perçu
24:40 alors que c'est complètement débile ?" finalement, puisque du vélo, j'en ai fait toute ma vie.
24:44 Donc je suis aussi autant capable d'en parler qu'un homme.
24:48 Bien sûr.
24:49 Est-ce que vous avez dû jouer des coups d'un peu quand même ?
24:51 Bah non, ça se fait plutôt naturellement.
24:53 Je suis pas grande gueule, je suis pas à m'imposer.
24:56 Donc voilà, je parle d'un sport que je connais sur le bout des doigts.
25:00 Et les gens, je pense que c'est là où j'en tire ma plus grande réussite, c'est que les
25:05 gens, ils ont vu tout de suite que j'étais pas là parce qu'il fallait mettre une blonde
25:08 à l'antenne, qu'il fallait un statut, que ça faisait bien, mais parce que je connaissais
25:11 mon sujet et que je le maîtrisais.
25:13 Donc c'est vraiment une grande fierté.
25:16 Le moment le plus marquant pour vous en tant que commentatrice du Tour de France ?
25:20 Je crois que cette année, on a quand même vécu un grand moment avec l'innovation où
25:25 on peut entendre maintenant ce qui se dit entre les oreillettes des coureurs et de la
25:29 voiture des directeurs sportifs.
25:31 Et le moment où le Tour de France finalement bascule presque où Taday Pogacar, il dit
25:35 "je suis mort".
25:36 Et sans nous, on l'entend en direct.
25:39 Et on a eu quelques frissons en se disant "mais là le Tour, il est plié, ça y est,
25:43 c'est un tournant du Tour de France".
25:44 Est-ce que c'est pas le fait de le dire qui l'arrête ?
25:48 C'est dramatique.
25:49 On est dans quelque chose de dramatique.
25:51 Et puis voilà, pour mettre un petit peu de gaieté dans tout ça, je pense que le virage
25:55 Thibaut Pinot pour son dernier Tour de France, dernière participation de Thibaut Pinot qui
25:59 était vraiment en 2019, pourquoi pas pouvoir remporter ce Tour de France.
26:05 On l'attend, ce vainqueur français.
26:07 Et donc là, il a arrêté sa carrière en fin de saison et tous les supporters se sont
26:11 rassemblés et ça a été juste des images magnifiques.
26:14 Et je vous incite à aller voir.
26:16 Ça a dû vous toucher puisque vous faites des vidéos.
26:18 Oui, beaucoup d'émotions.
26:19 Et puis voilà, un coureur comme Thibaut Pinot, c'est ma génération.
26:22 Donc on a fait l'équipe de France ensemble quand on était jeunes.
26:25 Et c'est un coureur qui est romantique, Thibaut Pinot.
26:29 C'est un coureur que les gens aiment.
26:31 Qu'est-ce que ça veut dire "romantique" dans votre bouche ?
26:33 Romantique parce que tu vas très haut avec Thibaut Pinot et tu vas également très bas.
26:36 C'est un coureur qui peut tout gagner.
26:38 Plutôt passionné du coup.
26:39 Oui, exactement.
26:40 Et du jour au lendemain, voilà, comme son abandon au Tour de France en 2019 où tu le
26:45 vois gagner le Tour de France et en fait, il abandonne.
26:47 C'est fou ça.
26:48 Donc tu passes par tous les états grâce à lui.
26:49 Ça doit vous faire quelque chose à vous ça aussi de voir un grand sportif comme ça.
26:52 Ah mais nous à l'antenne, honnêtement, on passe par tous les états.
26:55 Et on vibre parce qu'on est des passionnés.
26:58 On est des passionnés derrière notre micro.
26:59 Donc on ne fait pas semblant, on ne joue pas.
27:02 Et c'est quand même un sport magnifique qui nous procure des émotions assez incroyables.
27:07 Alors vous, vous êtes quand même passé, Marie-Anne, du cyclisme professionnel au
27:09 monde du journalisme sportif, du commentatrice à votre nouveau rôle de présidente du
27:16 Tour de France Femmes.
27:17 Quand vous êtes passée du cyclisme à la télé, c'est quand même totalement un
27:21 changement de carrière, même si vous commentez le vélo.
27:23 En plus, vous avez arrêté le vélo.
27:26 C'est ça ?
27:27 Oui, au début, je faisais un peu les deux.
27:28 Qu'est-ce qui vous a pris, on a envie de dire ?
27:29 Je ne sais pas parce qu'en plus, je n'étais pas du tout prédestinée à faire de la télé.
27:33 Ce n'est pas du tout un milieu qui m'intéressait.
27:35 Moi qui étais plutôt timide quand même pour la petite anecdote.
27:38 J'étais le genre de gamine qui allait gagner des courses, mais qui avait horreur d'aller
27:41 chercher sa récompense sur le podium parce que tout le monde allait la regarder.
27:43 C'est carrément contre nature.
27:45 Et quand on m'a proposé de venir commenter, on m'a invité en tant que championne de France.
27:52 J'étais championne de France en titre.
27:54 On m'a invité en tant qu'invité, qu'on invite pas mal de champions.
27:57 J'y suis déjà un peu allée à reculons.
28:00 Et finalement, ça m'a vraiment plu de pouvoir commenter mon sport parce que même des courses
28:07 que je ne commente pas, je les regarde à la télé et je les commente moi-même dans
28:11 mon canapé.
28:12 J'ai pas l'impression que c'est un boulot.
28:13 Honnêtement, j'ai pas l'impression que c'est un boulot et je mesure ma chance tous
28:16 les jours.
28:17 Finalement, quand on aime ce qu'on fait, c'est un peu ça l'idée.
28:20 C'est merveilleux.
28:21 Je pense que c'est la plus belle chose qu'on puisse avoir de se lever le matin et puis
28:24 d'aller faire quelque chose qu'on aime.
28:26 Oui, bien sûr.
28:27 Alors François Blanc, vous aussi, vous faites un truc que vous aimez clairement.
28:29 Ça fait 30 ans que vous êtes dans la com, un peu plus même je crois.
28:33 L'agence Communicard, ça date de 2004, mais vous en étiez pas du tout à votre galop
28:36 d'essai.
28:37 Pourquoi ? Comment vous êtes tombé dedans ? Qu'est-ce qui vous a motivé à créer cette
28:41 agence ?
28:42 D'abord, j'ai toujours aimé l'art.
28:45 J'ai toujours acheté des œuvres.
28:46 J'ai toujours aimé les artistes.
28:50 Et à un moment, je me suis dit que ce que je savais faire en communication, il fallait
28:57 le décliner sur quelque chose qui allait devenir énorme.
29:00 Il y a 20 ans, je me suis dit que le marché allait devenir énorme.
29:03 Je ne me suis pas trompé.
29:04 Clairement pas.
29:05 Et j'ai pensé que pour les institutions, les questions de médiation, les questions
29:12 d'accessibilité, toutes ces questions qui sont fondamentales et qui sont toujours en
29:16 débat aujourd'hui, étaient extrêmement importantes en termes de lien social et d'impact.
29:22 Et que pour ces deux secteurs, que ce soit le marché et les galeries ou les foires ou
29:29 autre, que ce soit pour les institutions, les musées et les fondations, il fallait
29:34 des professionnels de bon niveau.
29:35 Me considérant comme un professionnel de bon niveau, je me suis dit qu'il y avait quelque
29:42 chose à faire pour apporter des solutions et apporter du conseil.
29:46 Il y avait une place à prendre, clairement.
29:48 On conseille donc les professionnels du monde de l'art, musées, fondations, institutions,
29:53 foires, galeries ou artistes internationaux, à tout simplement trouver leur public, ou
29:59 s'exprimer, ou se positionner.
30:00 Le marché de l'art, c'est un marché extrêmement compétitif, très concurrentiel.
30:04 C'est plus concurrentiel que le grain, le cuivre ou quoi que ce soit.
30:08 Il y a des dizaines de milliers d'artistes, centaines de milliers d'artistes.
30:10 Il y a énormément de collectionneurs.
30:12 Il y a plein de propositions.
30:14 C'est un marché, donc c'est du marketing, on va dire.
30:21 Alors, c'est des mots qui font un peu drôle dans le milieu de l'art.
30:24 Alors, on va l'échanger en disant, c'est le faire savoir et savoir-être sur son marché.
30:30 D'accord.
30:31 Et si vous aviez un projet vraiment qui vous rendait fier, le plus emblématique à partager
30:39 avec nous, qu'est-ce que ça serait alors ? François Blanc.
30:42 C'est la façon dont on a accompagné certains artistes internationaux qui se posaient des
30:48 questions sur, pas tellement la façon de s'exprimer, mais la façon de défendre ce
30:53 qu'ils disent, qu'ils ne soient pas pollués par des intermédiaires et qu'ils puissent
30:58 s'exprimer et donc développer leur art dans de bien meilleures conditions.
31:04 Et ça, on a fait des grandes réussites à ce niveau-là.
31:08 Mais aussi, on a aidé beaucoup de galeries à vraiment percer et par là, à aider leurs
31:16 artistes à réussir.
31:18 Et ces artistes, ils confient leur vie aux galeries.
31:19 Oui, mais on dit souvent justement que ces dix artistes, quand ils réussissent, ce sont
31:22 un peu un gras avec leur galerie, etc.
31:25 Est-ce que vous avez eu ce genre d'expérience ou finalement, quand même, vous sentez que
31:30 la générosité ou l'investissement que vous mettez sur certains projets, en fait,
31:34 il y a quand même une certaine reconnaissance.
31:36 Ce qu'il faut retenir, c'est l'engagement incroyable des galeristes pour leurs artistes.
31:41 C'est un métier extrêmement dur que beaucoup ont envie de faire.
31:45 Et c'est vrai qu'on voit des gens changer de métier et se dire je vais devenir galeriste.
31:51 Ouh là là ! Il faut avoir un gros compte en banque.
31:55 Il faut avoir un gros...
31:56 Ou un gros associé.
31:57 Un gros engagement.
31:58 Si on reprend l'histoire de Perrotin, Emmanuel Perrotin, qui aujourd'hui a énormément de
32:05 galeries dans plusieurs pays, dans plusieurs continents.
32:08 Il y a pas tous Emmanuel Perrotin.
32:09 Il y a des artistes fantastiques qui a démarré...
32:11 Dans son appartement.
32:12 En mangeant des nouilles et en dormant dans sa galerie pendant longtemps.
32:16 Il a su agréger autour de lui des gens qui croyaient en lui.
32:20 Il a su construire sa galerie comme il le faut et à l'échelle mondiale.
32:24 Et pour répondre à un marché qui est mondial aujourd'hui, il faut des très grandes qualités.
32:30 Donc certains comme lui vont très très loin.
32:33 D'autres moins loin.
32:34 Mais ça ne veut pas dire qu'ils ont moins d'engagement.
32:36 L'engagement est extrêmement important.
32:37 C'est une histoire de chance aussi ?
32:39 Est-ce que c'est une histoire de chance aussi ?
32:41 Il faut de la chance comme autour de France.
32:44 La réussite.
32:45 Il n'y a pas de champion sans chance que ce soit en F1 ou que ce soit en cyclisme.
32:50 Pareil, c'est une rencontre qui va vous faire rencontrer un artiste de qualité et qui va
32:56 vous étonner et qui va rencontrer lui-même son public.
32:58 Les choses vont s'en baller, je dirais même, parfois trop.
33:02 Mais c'est ça qui fait le sel de ce métier.
33:05 Pour en revenir un peu au sujet des femmes, je suis en boucle, mes auditeurs me connaissent
33:11 bien.
33:12 Marion Rousse, selon vous, le tour de France Femmes, est-ce qu'il peut avoir un impact
33:15 sur la motivation et le développement des femmes dans le monde professionnel mais de
33:19 manière plus générale ?
33:20 On ne parle pas que des sportives.
33:21 Et des artistes, par exemple.
33:23 Je le vois.
33:24 Je prends encore mon vélo pour aller rouler.
33:28 Il y a quelques années, je ne croisais que des hommes.
33:31 Et maintenant, je vois de plus en plus de femmes qui pratiquent le cyclisme.
33:36 Pas que niveau compétition, je parle aussi niveau loisirs.
33:39 La pratique du cyclisme, c'est vraiment ouverte aux femmes.
33:45 C'est un pur bonheur pour moi de le constater sur la route.
33:49 François Blanche, je vous repose la question.
33:51 Est-ce que vous pensez que le fait qu'il y ait un tour de France Femmes et que ça soit
33:55 valorisé comme ça, ça permet peut-être même à des artistes ou à des femmes d'autres
33:59 secteurs de se donner des chances qu'elles n'auraient pas forcément saisies ?
34:02 Je crois que la présence et l'action des femmes dans tous les domaines est au-delà
34:08 du positif.
34:09 C'est une donnée qui va croissante et c'est formidable.
34:13 Moi, j'adore regarder le golf féminin.
34:15 J'adore regarder le football.
34:18 J'adore regarder le foot féminin.
34:21 Ça va moins vite, mais c'est incroyablement technique.
34:26 Et elles se mettent des ramponneaux majeurs, choquants.
34:31 Donc, il n'y a pas de concurrence sur ce terrain-là.
34:36 C'est marrant, c'est bien.
34:38 Et le vélo, pareil.
34:39 Ça doit se bagarrer pareil.
34:41 Ça doit se trahir pareil.
34:43 Et c'est formidable.
34:45 C'est la vie.
34:46 Alors, dans le monde de l'art, rapidement, on connaît quand même des femmes reconnues
34:51 et connues.
34:52 Il y a Frida Kahlo, il y a Louise Bourgeois, Camille Claudel, Nikit Sainfald, il y a Yoï
34:57 Kuzma, qui est plus contemporaine.
34:58 Elles ont quand même un point commun, c'est qu'elles souffrent quand même d'un manque
35:02 de visibilité par rapport aux hommes.
35:04 On connaît évidemment mieux Rodin qu'Camille Claudel, etc.
35:09 Elles sont moins célébrées par le public en général.
35:13 En tout cas, elles ont été invisibilisées de façon très claire, soit par le marché,
35:18 les marchands, soit par leurs compagnons.
35:21 Il y a le film "Pierre et Marthe", aujourd'hui, qui est un film autour de Pierre Bonnard et
35:30 de sa compagne qui est devenue sa femme.
35:33 Et en fin de compte, au cours du film, apparaît qu'elle était peintre et qu'elle a exposé.
35:39 Et c'était pas mal du tout.
35:41 Donc cette histoire-là, elle est générale.
35:45 Aujourd'hui, il y a un rattrapage considérable qui est opéré par les institutions qui mettent
35:50 en avant les femmes et qui font des expositions autour des femmes, par les galeries.
35:54 Et il y a une attention vraiment très poussée sur les jeunes femmes et jeunes artistes aujourd'hui,
36:01 que ce soit dans les écoles des beaux-arts ou que ce soit dans les expositions de galeries.
36:06 Il y a vraiment quelque chose de fondamental qui est en train de se passer, qui est durable,
36:12 irréversible et qui est profitable aux amateurs d'art et bien sûr aux artistes.
36:17 Et c'est excellent sur Sud Radio.
36:19 Merci pour la transition.
36:20 Nous sommes avec la cycliste et présentatrice Marion Rousse à la tête du Tour de François,
36:24 mais le spécialiste de la communication culturelle François Blanc à la tête de Communic'Art.
36:29 A tout de suite pour la fin de l'émission.
36:30 Sud Radio, c'est excellent.
36:34 Judith Bélair.
36:35 C'est excellent sur Sud Radio.
36:37 C'est bientôt la fin de votre émission autour de l'excellence française et de ses esprits
36:40 polyformes.
36:41 Ce soir pour encore un quart d'heure à peine, je suis en compagnie de la cycliste Marion
36:45 Rousse, patronne du Tour de France Femmes et du spécialiste de la communication culture,
36:50 François Blanc, patron de l'agence Communic'Art.
36:52 Alors, on parlait de diversité, je reviens dessus un tout petit peu quand même.
36:56 On parlait de diversité, de la richesse, de la diversité dans le sport, de la richesse,
36:59 de la diversité dans la culture, dans l'art.
37:02 On peut parler d'égalité des genres parce que le sport et la culture, c'est des vecteurs
37:06 de promotion important.
37:08 Oui, évidemment.
37:09 C'est vrai que moi, je dis tout le temps qu'à partir du moment, et je pense que ça
37:13 s'applique dans tous les domaines, qu'on met les bonnes personnes à la bonne place,
37:17 ça fonctionne.
37:18 Ce n'est pas une question de genre.
37:19 Ce n'est pas une histoire de genre, c'est une histoire de compétence.
37:20 Exactement.
37:21 Donc vraiment, c'est vraiment ce que je pense et c'est comme ça que je mène ma carrière
37:26 personnelle.
37:27 C'est comme ça que vous recrutez vous, François Blanc ?
37:29 Comment vous recrutez ? Parce que vous avez une équipe quand même assez féminine, je
37:33 pense.
37:34 Est-ce que c'est naturellement ?
37:35 Non, mais ce n'est pas ça.
37:36 C'est que quand vous passez une annonce et que vous recevez les CV, c'est à 95% féminin.
37:46 Donc, parfait.
37:47 En particulier dans le monde du foot ?
37:50 Et donc l'agence est à 95% féminine.
37:53 Vous êtes des hommes quand même ?
37:55 Bien sûr.
37:56 Au même poste ?
37:57 Pareil.
37:58 Même compétence ?
37:59 Vous n'allez pas me chercher, évidemment.
38:00 Donc, non, non.
38:01 Une chose est sûre, c'est que c'est vrai que c'est essentiellement féminin dans le
38:04 domaine de la communication et aussi dans le domaine de la culture.
38:09 La culture, l'art, c'est très attirant.
38:11 C'est très agréable.
38:12 C'est plus facile de raconter ça à table que de dire qu'on travaille dans les Pompfinès,
38:17 mais pourtant, les Pompfinès, ça peut être très bien fait.
38:20 Mais voilà, tout simplement, c'est gratifiant.
38:22 C'est gratifiant.
38:23 Et dans le sens où c'est gratifiant, c'est gratifiant aussi pour tous ceux qui ont accès
38:28 à l'art.
38:29 Et c'est pour ça que la question aujourd'hui de rendre l'accessibilité à l'art et aux
38:34 questions culturelles au maximum de gens est vraiment une question clé.
38:38 Une question clé parce que ça fait partie de l'identité, parce que ça fait partie
38:42 des fondamentaux.
38:43 Ça fait partie de ce qui relie les gens et ça fait partie de l'histoire et ça fait
38:48 partie de la transmission dans le monde.
38:50 Donc, c'est des questions majeures qui doivent être traitées afin de sortir de l'entre-soi
38:56 qu'on peut considérer être aujourd'hui le milieu de l'art et de la culture pour
39:02 une grande partie de la population.
39:04 Et cela, travailler à réduire cet écart est une question vraiment importante.
39:10 Alors, François Blanc, vous avez dit, on passe un peu sur le numérique, parce que vous
39:14 avez dit une phrase qui m'a marqué.
39:17 Il faudrait batailler pour que la révolution numérique permette une révolution de l'accès
39:21 aux arts.
39:22 Vous avez dit ça.
39:23 Alors, quelle stratégie adopter, justement, adapter aussi pour rester innovant en respectant
39:28 cette tradition justement et ce savoir-faire séculaire ?
39:32 Oui, alors, il y a deux choses.
39:35 Il y a d'un côté les artistes qui utilisent des outils numériques et qui créent des
39:38 arts.
39:39 Bon, très bien, formidable.
39:41 Je parlais plutôt de la visibilité qu'on leur donne.
39:43 Oui, et ça permet de faire des découvertes en termes artistiques qui sont extraordinaires.
39:50 De la même manière que quand est apparu le tube de peinture, ça a permis aux artistes
39:55 de sortir de l'atelier et d'aller peindre sur le motif en pleine nature.
39:59 Et ça a donné l'école de Barbizon et puis ensuite bien d'autres.
40:02 Mais aujourd'hui, le numérique doit permettre un accès aux choses de l'art ou au patrimoine.
40:11 Il y a plein d'autres éléments qui relèvent de la culture.
40:15 C'est extrêmement important et c'est une possibilité considérable et qui permet à
40:18 des peuples comme à des catégories de pouvoir accéder alors qu'ils n'avaient pas accès
40:22 auparavant.
40:23 Et aujourd'hui, il y a quelque chose qui existe et qui a été mis en place par Emmanuel
40:29 Macron et par le ministère de la Culture, qui est le pass culture.
40:33 Et aujourd'hui, moi, je considère que le pass culture, c'est le monument de Macron
40:37 dans le domaine culturel.
40:40 Il y a eu les pyramides de Mitterrand et bien d'autres choses.
40:44 Et Macron, c'est le pass culture, bon, c'est pas une pyramide.
40:47 Au musée des arts premiers de Jacques Chirac.
40:52 Mais le pass culture, et j'avais fait faire un sondage avec le Journal des arts sur l'utilisation
40:58 et la réalité de la pénétration du pass culture et sa pratique.
41:00 Il faut quand même expliquer ce que c'est aux auditeurs.
41:02 Le pass culture, c'est une application qui est nourrie de quelques centaines d'euros
41:08 qui permet à des jeunes de 18 ans de pouvoir consommer des livres, des entrées de cinéma
41:18 ou de spectacle ou des entrées de musée.
41:22 Ce montant est abondé par la communauté, par l'État.
41:28 Et une partie pour des jeunes plus jeunes est gérée en partenariat avec les équipes éducatives.
41:37 Il y a eu des essais dans un certain nombre de départements
41:42 et les résultats sont assez étonnants et extrêmement positifs.
41:45 Et la généralisation du pass culture est aujourd'hui un des objectifs du ministère de la culture
41:51 et donc de la nouvelle ministre.
41:53 Et je crois que c'est quelque chose qui... un leg en tout cas d'Emmanuel Macron sur ce thème-là
42:01 qui est extrêmement important et qui vise la jeunesse.
42:03 Et on sait à quel point c'est important dans les jeunes années
42:07 de pouvoir se construire autour de la culture et d'y avoir accès.
42:09 Bien sûr.
42:10 Alors Marie-Aurousse, pour revenir un petit peu à cette révolution numérique qu'on vit tous,
42:15 c'est un vrai sujet pour vous aussi en termes de visibilité de ce tout nouveau Tour de France Femmes.
42:19 Comment est-ce que vous envisagez cette communication ?
42:22 Comment vous travaillez avec vos équipes pour mettre en place un vrai message sur les réseaux ?
42:27 Il est important.
42:28 De toute façon, on a chez Armory Sport Organisation un pôle dédié à la révolution numérique.
42:34 Et donc, je vais en parler tout à l'heure, mais le Team Radio, par exemple, c'est une vraie nouveauté.
42:38 Ça permet donc aux téléspectateurs d'avoir accès à ce qui se dit entre les cyclistes et la voiture des directeurs sportifs.
42:46 Donc ça c'est quand même assez exceptionnel.
42:48 Et pour la petite anecdote, les hommes avaient refusé la première année.
42:52 Donc ça a été vraiment une nouveauté chez les dames avec le Tour de France Femmes.
42:56 Et ils ont vu que ça marchait bien, qu'il y avait des bonnes réactions.
42:59 Donc les hommes nous ont suivis.
43:01 Mais évidemment qu'il faut vivre aussi avec son temps et que ça en fait partie.
43:04 Est-ce qu'on n'a pas peur finalement que trop communiquer, ça fait perdre l'essence aussi ?
43:08 Et que par exemple, le fait d'entendre le cycliste qui parle à son entraîneur...
43:12 Il y a des modérateurs, heureusement.
43:14 Parce que des fois, il y a des trucs pas très beaux à entendre.
43:16 Il faut dire la vérité aussi.
43:18 Ça ne dénature pas quoi ?
43:20 On en voit beaucoup, c'est vrai.
43:22 Je pense qu'on n'est pas tous d'accord sur la question.
43:24 D'ailleurs, même nous, dans nos équipes.
43:26 Moi, j'aime avoir accès à toutes ces coulisses.
43:31 Et puis justement, de donner l'accès à tout le monde.
43:34 Je trouve que c'est bien.
43:36 Et en même temps, je comprends aussi qu'on puisse dire
43:38 que ça enlève une partie du charme de ce qu'on ne sait pas.
43:41 C'est ça.
43:42 C'est un peu comme les voix à la radio qu'on voit maintenant.
43:44 On nous voit maintenant.
43:46 Et vous François Blanc, est-ce que vous ne pensez pas que trop communiquer aussi,
43:49 via tous ces réseaux, cette révolution numérique et tout,
43:53 sur l'art ou sur quel que soit le sujet,
43:55 ça ne risque pas justement de...
43:57 Cette trop de vulgarisation risque de perdre un peu les sens maîtresse du sujet.
44:03 Beaucoup de gens avaient peur que le numérique
44:07 fasse qu'on se détourne de la mise en présence d'une oeuvre.
44:13 C'est le contraire qui se passe.
44:15 C'est plus on a accès à de l'information,
44:18 plus on voit, plus on partage, y compris sur les réseaux sociaux,
44:21 plus on a envie et on déclenche l'envie de voir en vrai.
44:25 Donc non, ce n'est absolument pas concurrentiel.
44:28 C'est au contraire stimulant.
44:31 Et ça apporte énormément d'informations aux gens
44:35 qui leur donnent envie de vivre la chose en vrai.
44:38 L'un et l'autre.
44:40 Marion Rousse, on commence par vous.
44:42 Si vous aviez un conseil à donner à une jeune femme
44:45 qui a envie de devenir cycliste de haut niveau, ça serait quoi ?
44:49 De ne se poser aucune limite.
44:52 D'être sérieuse, de se donner toutes les chances de réussir.
44:56 Parce que rien n'est facile.
44:59 Donc il faut se battre.
45:01 Simplement y croire et persévérer, avoir une rigueur de vie.
45:05 Parce qu'il faut choisir, il faut faire des choix aussi dans la vie.
45:09 Quand on est sportif professionnel,
45:11 ou quand on a envie d'exceller dans n'importe quel domaine,
45:14 il y a des concessions à faire.
45:16 Donc il faut être prêt à les faire.
45:18 Donc il faut savoir ce qu'on fait.
45:20 Pour faire les concessions, il faut savoir quelle route on prend.
45:23 Et vous François Blanc, quelqu'un qui aurait envie de se lancer
45:26 ou dans l'art, ou dans la communication,
45:28 peut-être dans l'art pour vous, un artiste plutôt ?
45:31 Se lancer dans l'art, c'est une conviction intime.
45:36 Qu'on soit plasticien, qu'on ait envie d'être peintre,
45:39 qu'on ait envie de chanter ou de danser,
45:42 c'est vraiment une expression, c'est quelque chose d'existentiel.
45:45 Et on ne peut pas réussir en étant cynique.
45:48 On ne peut réussir qu'en étant soi-même.
45:51 Et que l'expression artistique devienne quelque chose de fondamental,
45:55 auquel on ne peut pas échapper.
45:57 Mais là aussi, il faut travailler.
46:00 C'est comme tout. Il faut savoir se remettre en cause.
46:02 Il faut savoir ne jamais lâcher.
46:04 Et être cohérent et s'écouter soi-même d'abord et avant tout.
46:08 Avant d'écouter les autres.
46:10 Il faut toujours s'écouter soi-même ?
46:12 Oui.
46:13 Pourquoi ?
46:14 Parce que la force est en soi.
46:16 Et l'artiste l'exprime.
46:18 C'est beau.
46:19 On arrive à la dernière question de cette émission.
46:23 Marion Rousse.
46:24 C'est une question piège du coup ?
46:26 Oui.
46:27 Ah quand même !
46:29 Que dirait l'adulte que vous êtes à l'enfant que vous étiez, Marion ?
46:33 Que je vais me surprendre.
46:39 C'est tout ?
46:41 Oui.
46:42 Quand vous étiez petite ?
46:43 Je n'ai pas de feuille de route.
46:45 Je ne suis pas carriériste.
46:47 Pourquoi vous surprendre ?
46:48 Quand vous étiez petite ?
46:49 J'étais passionnée.
46:52 J'ai toujours été quelqu'un de très sérieux.
46:55 Et aussi qui s'écoutait beaucoup.
46:58 On en revient au même.
47:00 Mais qui a toujours eu ses valeurs.
47:02 Et qui a toujours réussi en s'écoutant.
47:05 Et en respectant ce qu'elle était.
47:07 De ne pas s'inquiéter finalement.
47:10 Et de continuer sa route à elle.
47:13 Sa propre route.
47:14 D'accord.
47:15 Bah écoutez.
47:16 Et vous François Blanc ?
47:18 Qu'est-ce que vous diriez, vous l'adulte, à l'enfant que vous étiez ?
47:20 Ce petit garçon là ?
47:22 Travaillez moins.
47:24 Ouais c'est vrai ?
47:27 Non.
47:28 Vous avez été complètement déterminé sur votre route depuis l'enfance.
47:31 Comment vous en êtes venu là où vous êtes ?
47:34 Avec le recul.
47:36 Je suis quelqu'un qui a toujours aimé la presse.
47:38 Mon frère, ma soeur aussi.
47:40 On s'est toujours battu enfant pour les journaux que ramenait mon père à la maison.
47:44 D'accord.
47:45 On a tous eu la carte de presse.
47:47 Et tous étaient journalistes.
47:50 Non c'est parce que je pense que
47:52 aider une entreprise.
47:54 Ou aider des artistes.
47:56 Ou aider des galeristes à réussir dans leur projet.
48:00 C'est quelque chose qui me va.
48:02 Il y a une utilité très claire.
48:05 Et c'était prédéterminé votre chemin ?
48:08 C'est quelque chose que j'ai toujours aimé faire.
48:10 Donc finalement que vous vous êtes arrangé pour faire.
48:12 Puisque vous avez envie de le faire.
48:14 Et ben voilà c'est excellent et c'est fini.
48:16 Mais on était bien ensemble hein Marion Rousse ?
48:17 Très très bien.
48:18 Merci.
48:19 Merci à tous les deux.
48:20 Merci à tous de votre fidélité.
48:22 C'était excellent votre émission sur Sud Radio.
48:23 On se retrouve dimanche prochain à 19h.
48:25 Cette fois-ci pas à 21h pour écouter de nouveaux destins.
48:27 Le tour de France Femmes.
48:29 Présidé par Marion Rousse.
48:30 C'est pendant les JO et les JO paralympiques.
48:32 Entre les deux en fait.
48:33 Du lundi 12 au dimanche 18 août.
48:35 Et puis toutes les infos c'est sur letourfemmes.fr.
48:40 François Blanc, l'exposition du pain de Sénégalais.
48:43 Souleymane Keïta.
48:44 C'est en cours jusqu'au 27 janvier.
48:47 A la galerie Cécile Fakhoury à Paris.
48:49 Vous pouvez nous redire l'adresse s'il vous plaît.
48:51 29 avenue Métignon.
48:52 29 avenue Métignon.
48:53 Et pour ceux qui veulent en savoir plus, le site c'est cécilefakhoury.com.
48:59 Merci à Maxime Senna qui réalise pour vous aujourd'hui à Sud Radio ses équipes.
49:03 Vous pouvez retrouver toutes vos émissions.
49:05 C'est excellent.
49:06 Destins de femmes, etc.
49:07 Sur le site, la chaîne YouTube de Sud Radio.
49:09 Les réseaux sociaux et Deezer.
49:10 Les copains, les copines.
49:11 A dimanche prochain.
49:12 Bisous.
49:13 Bisous.
49:14 [Musique]

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