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Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Didier van Cauwelaert, Auteur de "L’enfant qui sauva la terre" chez Albin Michel & Fabrice Larue, PDG de PulluP Entertainment, acteur majeur du jeu vidéo en France

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##C_EST_EXCELLENT-2024-11-10##

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Transcription
00:00Bonsoir, bonsoir, c'est excellent votre rendez-vous du dimanche soir sur Sud Radio avec ceux qui
00:09excellent dans leur chemin.
00:10Il est connu pour ses récits émouvants et humanistes, souvent marqués par des éléments
00:14magiques ou surnaturels.
00:16L'écrivain Didier Vancovelart est de retour sur le plateau de cet excellent avec son tout
00:19dernier roman, L'enfant qui sauva la Terre, sorti chez Albin Michel, histoire dans laquelle
00:23la santé de Thomas, le personnage principal, est liée à celle de la planète.
00:28Il transforme donc une bataille personnelle contre la maladie en une quête pour préserver
00:31l'environnement ou quand la fiction n'est pas très loin de notre réalité.
00:34Didier Vancovelart, bienvenue sur Sud Radio.
00:36Bonjour.
00:37Bonjour.
00:38Il possède une solide expérience de plus de 40 ans dans les médias, l'entertainment,
00:42les contenus, ayant dirigé des entreprises de premier plan et créé plusieurs structures
00:46d'investissement et de production audiovisuelle.
00:48Fabrice Larue est désormais PDG de Pull Up Entertainment et il emmène tout droit à
00:52l'entreprise de jeux vidéo vers l'effirmement de la réussite.
00:55Fabrice Larue, vous êtes tourné vers l'innovation, la diversification et vous continuez de transformer
00:59ce paysage du divertissement mais cette fois de manière internationale et c'est excellent.
01:03Bienvenue.
01:04Merci de nous recevoir.
01:05Avec plaisir.
01:06C'est excellent.
01:07Chers auditeurs, bienvenue chez vous.
01:08Alors Didier Vancovelart, votre nouvel ouvrage, je l'ai dit, c'est L'enfant qui sauve la
01:15Terre.
01:16C'est sorti chez Albin Michel.
01:17C'est l'histoire de Thomas, un jeune garçon de 12 ans qui, malgré un destin tragique,
01:21trouve une lueur d'espoir en se liant à la planète grâce à un clown dont on ne sait
01:24pas très bien s'il existe ou si c'est un extraterrestre ou juste une vision de sa
01:28propre pensée.
01:29Ou une hallucination due aux symptômes de sa maladie orpheline ou un complot de la bienveillance
01:36qui utilise cette créature étrange pour venir lui redonner un but, une envie de vivre,
01:43un sens de la vie.
01:44Vous savez quand on dit à un gamin de 12 ans qu'on ne sait pas guérir et qu'on le
01:51met en soin palliatif et où, comme il le dira lui-même, je suis là pour mourir le
01:56mieux possible.
01:57Ce qui m'a frappé, moi, quand j'ai découvert ces centres, c'est cette énergie incroyable
02:02qu'ont ces gamins qui ont une maturité, une lucidité et qui vivent en même temps
02:07intensément.
02:08C'est le dernier moment où il y a cet humour souvent noir mais aussi très positif dans
02:17la manière instinctive de vouloir réconforter les gens du chagrin qu'ils ont à cause
02:25de leur état.
02:26Et comme il dit, quand il parle du personnel soignant, il les comprend parce qu'il y
02:31a beaucoup de rotations dans les gens qui partent et puis qu'il faut les aider à tenir
02:36le coup.
02:37Un jour, une femme clown ouvre la porte de sa chambre et lui dit « la médecine ne peut
02:43rien pour toi, mais toi, tu peux soigner la terre et c'est ce qui va rendre ta guérison
02:49nécessaire ».
02:50Alors au début, il rit poliment, il n'y croit pas une seconde, il dit « c'est quoi
02:53ce numéro ? »
02:54Et apparemment, les autres personnes ne le voient pas.
02:59Elle lui dit « clown, c'est juste une couverture pour accéder jusqu'à toi en dépit des
03:07contrôles sanitaires ».
03:08Mais maintenant, elle dit « mais vous êtes qui ? »
03:11« Je suis qui tu veux, je me conformerai à ce que je suis, une fée, une extraterrestre,
03:18je suis la Vierge Marie.
03:19»
03:20Jusqu'à quoi il lui répond « je suis trop vieux pour croire aux fées, les extraterrestres,
03:23ça n'existe pas et la religion, ça ne sert qu'à se taper dessus ».
03:27Et peut-être qu'elle existe, peut-être qu'elle est invisible aux autres, peut-être
03:31qu'il se l'est fabriquée pour lui, ou peut-être que c'est une manière pour quelqu'un
03:37de se faire passer pour cette créature extraordinaire qui va lui redonner un but et lui prouver
03:43qu'il a les moyens d'agir à distance sur l'état de la planète.
03:46Et de s'auto-guérir en même temps.
03:48Oui, dire à quelqu'un « tu es utile, tu es indispensable, la Terre a besoin de toi
03:53».
03:54C'est le meilleur moyen de se guérir par les ressources intérieures, par la puissance
03:59réparatrice de la pensée.
04:01Nos pensées peuvent polluer autant qu'elles peuvent réparer.
04:04C'était ma question d'après, nos pensées se matérialisent dans le livre, c'est-à-dire
04:09que la manière dont on pense nous emmène dans la matière qu'on aura prédéfinie
04:14pour nous-mêmes.
04:15C'est un peu ça que vous nous dites.
04:16Tout est interconnecté, on voit comment fonctionne la nature, les rapports entre les arbres et
04:21les animaux, entre tous ces échanges dont l'homme s'est exclu à force de fabriquer
04:29des outils, aussi merveilleux soient-ils, mais qui l'ont éloigné de sa propre nature
04:34et de son interconnexion.
04:36D'une certaine réalité, oui.
04:37Ce qui est intéressant, c'est que souvent dans vos livres, la frontière est floue entre
04:42la réalité et le fantastique.
04:43Est-ce que l'imaginaire a cette fonction thérapeutique ou salvatrice face aux défis
04:48contemporains, nos défis personnels, mais surtout les défis climatiques, tous les défis
04:52qu'on connaît dans la société d'aujourd'hui ?
04:54Oui, bien sûr.
04:55Je pense que nos pensées peuvent polluer autant qu'elles répartent, mais la visualisation
05:03créatrice est quelque chose qui existe.
05:05Comme on peut faire du bien à des gens, ces expériences faites très nombreuses en milieu
05:10hospitalier, où on demande à des groupes de se concentrer sur des numéros de lits,
05:14ils ne savent pas qui est dedans, ils ne savent pas de quelle maladie souffre la personne.
05:18Simplement, on envoie pour les croyants des prières au 105, au 24, au 212, et un autre
05:24groupe de non-croyants envoie de la pensée positive, de la bienveillance, d'autres numéros.
05:30Et c'est intéressant dans toutes ces études.
05:32Il y a quand même en moyenne 70-80% d'amélioration de l'état général de la personne sur qui
05:38on se concentre.
05:39Mais le groupe de croyants ou le groupe de non-croyants ont des résultats qui sont similaires.
05:43C'est-à-dire que cette information envoyée, une information, elle trouve son destinataire.
05:49Et la formation de bienveillance, la formation d'amour, comme malheureusement les informations
05:55de haine, de violence, ça trouve son chemin.
05:59Elles ont tendance à plus s'accrocher même, celles-là, j'ai envie de dire.
06:01Oui et non.
06:02En ce moment, en tout cas.
06:03Oui et non, parce qu'on peut s'en protéger.
06:05On sent tout à coup quand vous n'êtes pas bien.
06:08Tandis qu'une pensée de bienveillance, une visualisation qui vous veut du bien, votre
06:15corps, même à votre insu, va l'accueillir de manière plus naturelle.
06:19Et puis il y a l'idée du sens aussi.
06:21Du sens qu'on donne aux choses, du sens qu'on donne à ses actions et à la vie, aux décisions
06:25qu'on prend.
06:26Et le fait de donner un sens, en fait, ça aide à le trouver tout simplement.
06:30C'est-à-dire même si on ne l'a pas au départ.
06:31Bien sûr.
06:32Et puis l'idée que justement, on n'est pas le seul enjeu.
06:37Ce n'est pas un combat d'ego, ce n'est pas un combat de survie pour soi.
06:40Et puis d'abord, il n'est pas tout seul.
06:42Ce que réussit cette femme clown, c'est de lui dire...
06:45Oui, parce que c'est un petit garçon, je le précise, dont la maman est décédée
06:47à sa naissance, dont le père est absent.
06:50On ne va pas dire tout.
06:51On ne va pas dire tout pourquoi, mais il est quand même très seul, effectivement.
06:54Oui, et c'est pour ça aussi qu'il est un peu le chouchou des infirmières, parce que
06:59personne ne vient jamais le voir et que peut-être on lui a envoyé cette femme clown pour cette
07:02raison-là.
07:03Et elle lui dit, mais tu n'es pas tout seul.
07:07Je recrute tout autour de la planète des enfants malades comme toi et vous vous concentrez
07:13au même instant sur un problème, que ce soit la barrière de corail qu'il faut, la
07:17barrière de corail qu'il faut sauver, que ce soit les abeilles dont il faut empêcher
07:21la destruction et votre pouvoir à tous, d'autant plus que vous avez cette énergie de celui
07:29qui dit qu'il n'a pas le temps pour soi, puisque vous êtes tous malades et en sursis,
07:34et votre sursis, il va se prolonger à mesure que vous agirez ensemble.
07:37Donc l'idée que lui, quand il va jouer ce jeu quand même pour savoir où ça le mène,
07:44qui est cette femme, jusqu'où elle peut aller, et l'idée d'être connecté avec
07:47ces autres énergies qu'il ne connaît pas, va évidemment créer une énergie supplémentaire
07:54en lui.
07:55Et donner du sens, justement, alors Fabrice Larue, je rappelle que vous êtes créateur
07:59de contenus innovants de jeux vidéo, vous aussi, vous intégrez du sens dans vos jeux
08:05avec Pull-Up Entertainment, vous avez lancé des projets de jeux vidéo qui mettent en
08:08avant surtout des valeurs universelles, c'est important pour vous de donner du sens aussi
08:11à des choses qui n'en ont pas forcément toujours ?
08:12Surtout dans le jeu vidéo, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, le chiffre d'affaires,
08:18ce sont des médias très importants, et c'est sûr que c'est beaucoup regardé par des
08:22jeunes.
08:23Donc ce qu'on essaie de faire aussi, nous, comme des jeux comme Chant of St.
08:26Nard, ce sont des jeux ludo-éducatifs, c'est-à-dire que ça donne du sens, parce qu'on est certes
08:31entrepreneur, on est là pour faire du chiffre d'affaires et vendre des contenus internationaux,
08:35mais on a aussi une responsabilité sociale, et donc comme c'est des jeunes qui sont pendant
08:39des heures devant des écrans, on a une responsabilité de ce qu'on leur met devant les yeux.
08:43Et donc on fait des jeux comme Space Marine 2, qui a été vendu à plus de 4 millions
08:49et demi de joueurs dans le monde en un mois, ça c'est des jeux incroyables, mais on fait
08:53des jeux ludo-éducatifs, comme Chant of St. Nard, qui sont des jeux qui nous permettent
08:58de sortir du jeu plus intelligent qu'en rentrant.
08:59Et des jeux vidéo d'ailleurs, que vous taclez légèrement, vous taclez l'écran vous, Didier
09:05Van Kovlaert ?
09:06Non, c'est-à-dire que dans cet étage de l'hôpital, il y a un garçon qui s'est de
09:11maladie terrible, il s'appelle la progéria, c'est-à-dire que c'est un vieillissement
09:14accéléré, et en fait le gamin à 14 ans est en train de mourir de vieillesse, et il
09:22s'échappe dans une réalité virtuelle, avec un casque de réalité augmentée que
09:25lui ont offert ses parents à leur dernier passage, dans lequel il passe son temps à
09:31tuer des zombies, c'est-à-dire à se couper, donc là on n'est pas du tout dans le genre
09:35de contenu que Fabrice propose.
09:37Mais je partage l'avis de Didier, c'est vrai que c'est un danger, les jeunes s'isolent
09:43parfois derrière des écrans, ils vivent dans un monde, si vous regardez le film Ready
09:46Player One de Spielberg, qu'on a tous vu, bon ils vivent dans un monde du métavers,
09:52c'est un monde de oui-oui, tout le monde va bien, exceptionnel, et ils éteignent leur
09:55ordinateur, ils se retrouvent tout seuls devant un écran, ils ont une vie qui est pauvre,
09:59triste.
10:00C'est pas moi qui vais juger les écrans, puisque je suis un homme des écrans depuis
10:0310 ans, 20 ans, 30 ans.
10:05Mais il faut juger l'utilisation qu'on en fait.
10:07Absolument, et puis je trouve quand même qu'il faut raison garder.
10:10Ça peut couper les liens sociaux, parce qu'ils ont 200 000, 300 000 amis sur Facebook ou
10:17Twitter, mais quand ils éteignent leur ordinateur, ils sont tout seuls.
10:21Comme nous tous d'ailleurs.
10:22Donc on a aussi une responsabilité là-dessus.
10:25Allez, Sud Radio, parlons vrai, c'est excellent, avec l'écrivain Didier Vancovelart et son
10:29roman L'Enfant qui sauve à la terre, c'est sorti chez Albin Michel et le PDG de Pull-Up
10:33Entertainment, le créateur de jeux vidéo Fabrice Larue, on revient après une courte
10:37pause, vous restez avec nous, à tout de suite.
10:42Merci d'être avec nous sur Sud Radio, chers auditeurs, c'est un bon choix, c'est excellent
10:45ce soir comme tous les dimanches à 19h, avec ce soir, le roman c'est Didier Vancovelart
10:50et son livre L'Enfant qui sauve à la terre, c'est sorti chez Albin Michel, c'est un très
10:53joli livre, je vous le recommande, et on est aussi avec Fabrice Larue qui est à la tête
10:57de Pull-Up Entertainment, l'entreprise de jeux vidéo qui cartonne dans le monde entier.
11:01Alors Fabrice Larue, quelques chiffres déjà, vous êtes la deuxième boîte d'édition
11:03de jeux vidéo en France après Ubisoft, qui rentre un peu de ses casse-figures on peut
11:07le dire.
11:08Nous on a eu la chance d'avoir quelques succès, c'est pas nous qui décidons, c'est le consommateur,
11:14il achète des livres, il décide de ce qu'il doit acheter, il achète des jeux.
11:17Didier Vancovelart, vous en êtes à 47 livres, c'est ça, à peu près ?
11:21A peu près, oui.
11:22C'est pas mal aussi.
11:23Alors, pour en revenir sur Pull-Up Entertainment, le marché mondial quand même des jeux vidéo,
11:29c'est pas loin de 180 milliards à l'année, c'est une croissance de 6% cette année,
11:33et puis alors pour Pull-Up, vous avez largement atteint votre chiffre d'affaires de l'année
11:36dernière, même plus, entre juillet et septembre, avec le succès, vous en parlez à l'instant
11:40de Space Marine 2, autant dire que votre secteur il se porte très bien ?
11:44Le secteur, moi qui ai fait beaucoup de presse de radio, de télévision, j'ai toujours cherché
11:49des secteurs où il y avait de la création, de la croissance et de la consolidation.
11:54Et quand j'ai arrêté la production de visettes, quand j'ai vendu mon groupe à TF1, je me
12:00suis dit quels sont les secteurs qui cochent toutes les cases mais qui ont un marché mondial.
12:04Et le jeu vidéo, c'est 95% de chiffre d'affaires à l'international, c'est 93% numérisé.
12:10Donc 5% en France, c'est ça ?
12:115% en France, oui.
12:13Le marché, c'est 180 milliards, c'est 3,5 milliards de joueurs qui dépensent 60 dollars
12:17par an.
12:18C'est énorme.
12:19Et c'est un taux de croissance, 3,5 milliards de joueurs, c'est 40% de la population mondiale,
12:22pratiquement 50% de la population mondiale.
12:24Et ils dépensent 60 dollars en moyenne par an.
12:27C'est énorme.
12:28Il reste entre 2 à 3 heures sur un écran.
12:30Et c'est plus le petit jeune de 15-25 ans, la moyenne d'âge c'est 39 ans, et c'est 51%
12:35hommes, 49% femmes.
12:36Mais le marché, il est exceptionnel, il est formidable, c'est comme la production audiovisuelle,
12:42sauf que la production audiovisuelle, elle ne se vendait pas toujours bien à l'international.
12:44La preuve, on a fait Versailles, qui était une des plus belles séries, elle se vendit
12:48à l'international, mais bon, ce n'était pas exceptionnel.
12:50Là, c'est tout de suite tourné à l'international, c'est tout de suite tourné vers le consommateur,
12:54c'est tout de suite interactif, alors qu'une série, ce n'est pas interactif.
12:58Dans le jeu vidéo, c'est interactif, vous pouvez évoluer dedans.
13:00Donc il y a une interactivité qui est beaucoup plus forte.
13:03Et alors, pour créer ces jeux vidéos, vous avez rassemblé un collectif international
13:06de talents.
13:07Donc le but, c'est de créer des expériences vidéos ludiques, marquantes, engagées, c'est
13:10ce que vous dites.
13:11Votre groupe, il se distingue par sa volonté d'associer l'innovation, la qualité, l'exclusivité
13:15avec des studios renommés, puis un catalogue de jeux cultes aussi, que vous avez rachetés.
13:19L'idée, c'est de fédérer aussi les créateurs du monde entier autour de ces valeurs que
13:23vous portez.
13:24C'est-à-dire que ce n'est pas que du ludique, on l'a dit tout à l'heure.
13:27Alors, ici, comme partout, le plus beau des métiers, c'est l'auteur, c'est le créatif,
13:32c'est la feuille blanche.
13:33Qu'est-ce que dans la presse, la radio, dans l'édition, dans le livre et dans le jeu vidéo,
13:37le talent, c'est le créatif.
13:38Donc, notre rôle, c'est d'attirer des talents, les mettre dans un contexte où ils peuvent
13:42s'exprimer, créer et nous, on doit leur apporter le support pour qu'ils puissent se
13:48développer.
13:49Si vous mettez tout sur les créatifs, ils créent, mais ils ne gagnent pas toujours
13:51d'argent.
13:52Vous mettez tout sur les financiers, ils savent compter, mais ils ne savent rien créer.
13:56Moi, mon rôle, c'est d'associer les créatifs et les financiers pour que des projets créatifs
14:00puissent être portés, diffusés au plus grand nombre.
14:02Et effectivement, la difficulté ou du moins l'intérêt, c'est de trouver des talents.
14:10Et de ce point de vue-là, le jeu vidéo, en France, on est bon.
14:13Est-ce que vous travaillez avec des écrivains comme Didier Van Gogh ?
14:16Dans le jeu vidéo, pas encore.
14:18En série télé, on le fait beaucoup.
14:20On travaille beaucoup avec des auteurs en série télé.
14:22Mais là, ce que je vais essayer de démontrer, c'est qu'il y a un pont entre la série télé
14:26et le jeu vidéo.
14:27Oui, parce que vous avez transformé vos jeux vidéo en série télé.
14:30Absolument.
14:31Oui, parce que tout de suite, vous prenez un jeu comme Plektel, qui est un de mes jeux
14:35préférés, qui est un jeu narratif, contemplatif, qui est très, très beau, qui se passe au
14:40XIVe siècle, une qualité graphique exceptionnelle.
14:43Quand vous prenez des histoires comme ça, vous pouvez tout de suite le développer en
14:48série télé.
14:49Parce qu'il y a de la magie.
14:50Vous vous plongez dans un univers.
14:51Absolument.
14:52C'est immersif.
14:53Mais surtout, quand vous avez une communauté de 12 millions de joueurs, vous allez voir
14:59une plateforme.
15:00Et vous lui dites, j'ai une communauté de 12 millions de joueurs dans ce segment 25-35
15:04ans.
15:05Eux, ils sont intéressés.
15:06Parce qu'aujourd'hui, les plateformes cherchent à avoir du contenu original, compétitif par
15:11rapport à leurs concurrents.
15:12Et s'il y a déjà une communauté qui a déjà regardé ce qu'il connaît, la marque, ils
15:17vont suivre forcément.
15:18Ce qui est intéressant, c'est cette frontière qu'il y a entre cette virtualité et une certaine
15:22forme de réalité.
15:23Parce que quand on revient à une série, on revient quand même, même si c'est évidemment
15:27du projeté et de l'imagination, à une certaine forme de réalité, plus connue en tout cas.
15:31Alors, c'est des séries qui sont différées.
15:33C'est des fictions.
15:34Si on va sur l'animation, non.
15:35Parce qu'on fait aussi des séries d'animation.
15:38Mais c'est vrai qu'on revient à des réalités.
15:40On l'a vu d'ailleurs avec les plus grosses licences de Star Wars qui sont développées
15:45en jeu.
15:46Et de l'autre côté, vous avez des licences comme The Witcher, qui était un livre d'ailleurs
15:49qui a été vendu à des millions d'exemplaires, qu'on a sorti.
15:52Qui est devenu une série.
15:53Qui est devenue une série.
15:54Très bonne série d'ailleurs.
15:55Absolument.
15:56Évidemment, l'IA, on imagine que ça change beaucoup de choses.
15:58Pardon ?
15:59L'intelligence artificielle.
16:00Alors, paradoxalement, dans le jeu vidéo, c'est un outil qu'ils utilisent depuis des années.
16:06D'accord, oui, forcément.
16:07Le jeu vidéo, ils sont très, très, très en avance.
16:10Ce qui m'a surpris dans le jeu vidéo par rapport à tous les métiers de l'entertainment
16:13que j'ai fait, c'est leur avance technologique à deux endroits, deux éléments que je vais
16:18vous donner.
16:19Le premier, c'est sur le doublage.
16:21L'intelligence artificielle pour la localisation.
16:24Nous, on sort un jeu dans plusieurs pays, tout de suite, on peut faire un doublage en
16:28direct avec l'intelligence artificielle.
16:30Ce qui vient juste d'arriver, nous, dans nos téléphones, il y a peu de temps, effectivement.
16:34Et la deuxième chose, c'est grâce à un algorithme, on en parlait tout à l'heure,
16:39le personnage évolue à l'intérieur du jeu et en fonction de sa consommation, on peut
16:43le faire évoluer grâce à l'intelligence artificielle dans des mondes différents,
16:47dans des maps différentes, dans des phénomènes différents, dans des histoires.
16:50Et pour penser plusieurs fois au même endroit, c'est plus la même histoire à plusieurs endroits.
16:53Ça, c'est magique.
16:55Donc, l'intelligence artificielle, moi, je suis rentré dans le jeu vidéo il y a quelques
16:59années, ce qui m'intéressait dans le jeu vidéo, c'est effectivement l'évolution
17:03technologique.
17:04Ça m'a nourri de la technologie.
17:05Parce que quand vous faites de la presse, de la radio, de la télévision, ce sont des
17:08médias français qui sont limités par des autorisations d'émette.
17:12Sur de la radio, vous émettez en France.
17:14Après, il faut vraiment aller sur le web pour avoir une diffusion internationale.
17:19On a aussi une volonté nationale, très clairement, pour le jeu.
17:22Alors que le jeu, nativement, il est international.
17:26Dizzy Vancovelart, on remarque cette évolution des univers fantastiques, finalement, aussi
17:31dans le jeu vidéo.
17:32Quand on lit vos livres, on se rend compte que c'est aussi quelque chose que vous avez
17:36pratiqué depuis longtemps, que c'est une culture populaire en plein essor.
17:39Est-ce que, justement, ça vous intéresserait, vous, de trouver un format interactif à vos
17:44livres ? Parce qu'il y en a quelques-uns où on pourrait carrément se plonger dans
17:47l'univers, comme dans un jeu vidéo.
17:48Moi, c'est ce que ça m'a inspiré.
17:49Ce qui me fascine dans la démarche, c'est que le héros, l'avatar du joueur, prend
17:56des décisions, à un moment donné, il va là ou il va là.
17:59Donc, tous les scénarios sont préécrits.
18:01Mais j'imaginais que des auteurs avaient préécrit tout ça.
18:05Vous me dites que c'est plutôt l'intelligence artificielle qui développe à partir d'une
18:09décision prise par le joueur.
18:12C'est l'auteur de Final Cut, quand même.
18:15Quand même, voilà.
18:16Vous me rassurez, quand même.
18:17Il reste de l'humain.
18:18C'est l'auteur qui fait la cut.
18:19Et nous, on le souhaite.
18:20L'intelligence artificielle n'est qu'un outil pour aider les auteurs.
18:24Mais c'est toujours le créatif, l'auteur qui a fait Final Cut, tout le temps.
18:27Parce que, moi, en tant que romancier, je joue avec mes lecteurs, qui sont un peu comme
18:34devant un jeu vidéo.
18:35Tout à coup, ils imaginent une telle piste, ils vont aller là.
18:37Sauf que c'est moi qui les emmène dans des fausses pistes ou dans des vraies.
18:42Et moi, j'ai mon chemin.
18:43Et je sais le chemin par où je dois les emmener.
18:46Oui, vous avez déjà la fin quand vous commencez à écrire le début.
18:49Oui, toujours.
18:50Alors après, ça peut s'enrichir.
18:52Ça peut être une autre fin ou aller ou m'arrêter avant la toute fin ou alors développer autre
18:59chose.
19:00Ça fait partie des surprises de l'écriture.
19:03Et cette impression formidable, on a l'impression que l'œuvre est pré-écrite, mais que vous
19:07ne le savez pas.
19:08Mais il y a des moments où vous avez travaillé pour une idée qui, au moment où elle arrive,
19:13c'était aberrant de ne pas l'avoir eue plus tôt, puisque tout, la suite du livre,
19:19ne pouvait que reposer là-dessus.
19:21Mais ça, c'est les grands mystères de l'écriture.
19:23Et moi, j'ai un grand respect du mystère.
19:25Il ne faut pas tout vouloir comprendre, analyser, domestiquer.
19:29Il y a cette part de labeur, de structures totalement rationnelles.
19:35Et puis, de cette structure-là, grâce à cette structure-là, arrive tout à coup quelque
19:41chose qui est de l'ordre du mystère, de la chose pré-écrite, d'une inspiration qui
19:48passe par nous, mais qui transcende.
19:51Et ça, ce moment-là, il est assez passionnant.
19:54Cette part de mystère.
19:55Je reprends ce que vous dites.
19:56Une imagination qui passe par nous, mais qui nous transcende.
19:59Ça, ça décrirait très, très bien ce que c'est qu'un jeu vidéo, finalement.
20:02On vend du rêve.
20:04On vend du rêve, c'est-à-dire qu'on fait sortir.
20:06Vous prenez un livre, vous prenez un jeu.
20:08Vous sortez de votre monde et vous projetez.
20:11D'ailleurs, c'est ce que je disais quand je faisais de la radio.
20:14On écoutait une chanson en radio.
20:16On faisait sa propre imagination.
20:18Quand on a fait des clips sur les chansons, ça nous a tué une partie du rêve.
20:22C'est comme quand on lit un roman.
20:23Un roman adapté, c'est difficile.
20:25C'est difficile.
20:26On est déçu.
20:27Qu'est-ce qu'on fait ?
20:28On vend du rêve.
20:29C'est-à-dire qu'on permet au lecteur ou au joueur de sortir de son univers,
20:33de s'évader et puis de faire sa propre...
20:36Il va mettre une image sur le personnage.
20:39Il va créer lui-même ses propres passages.
20:42D'ailleurs, ce que vous dites là illustre quelque chose qui est une surprise pour moi.
20:45Parce qu'on a tendance à dire que les écrans, y compris les jeux vidéo,
20:50éloignent les jeunes de la littérature.
20:52Eh bien, non.
20:53Le grand danger, l'éloignement de la littérature,
20:56c'était la génération d'avant, celle du zapping.
20:58Où tout à coup, les enseignants le confirmaient.
21:01Il n'y avait plus d'attention.
21:03Parce que le seul acte était de passer d'une chaîne à l'autre.
21:07Et donc, de ne pas rester fixé.
21:09Aujourd'hui, on a le scroll sur les réseaux sociaux.
21:11Oui, mais il y a aussi devant un jeu vidéo la concentration qu'il faut
21:14pour comprendre la logique du jeu.
21:16Où est le danger ? Où est le piège ?
21:18Où est le scénario ?
21:19Et donc, les jeunes qui passent par cet apprentissage-là
21:23et qui après ont une envie d'un produit fini,
21:27quand ils viennent sur nos livres,
21:29c'est qu'on leur raconte une histoire.
21:31Puisqu'eux ont contribué à la façonner.
21:33Donc, ils veulent aussi cet autre plaisir.
21:35Donc, il y a ces passerelles passionnantes
21:37qui font que les lecteurs d'aujourd'hui sont plus attentifs.
21:39Et je crois, ceux qui lisent,
21:41il y a toujours le même pourcentage en fait.
21:43Il ne faut pas faire de catastrophisme.
21:44Ça nous rassure.
21:45Ni d'angélisme.
21:46Sauf que ceux qui lisent aujourd'hui,
21:48lisent plus et plutôt mieux.
21:50Les Harry Potter, ceux qui ont des lectures difficiles,
21:53qui nous ramènent autant de Jules Verne,
21:56de Stevenson et tout ça.
21:58Ils sont même en manga maintenant,
22:00vous savez, ces livres-là.
22:02Exactement.
22:03Donc, l'effort que ça demande,
22:04et le plaisir,
22:05et l'arborescence intellectuelle et affective
22:08que ça stimule,
22:09sont intéressants pour nous.
22:11Bien sûr.
22:12Et leur concentration.
22:13Allez, c'est excellent.
22:14Sur Sud Radio,
22:15on est avec le romancier Didier Vancov-Lart
22:17et son tout dernier livre,
22:18L'Enfant qui sauva la Terre.
22:19C'est sorti chez Albain Michel.
22:21On est aussi avec le PDG de Pull Up Entertainment,
22:23Fred Fabrice Larue,
22:24le spécialiste des jeux vidéo qui nous font rêver.
22:26Vous restez là, nous reviens tout de suite.
22:32Vous avez choisi Sud Radio.
22:33On est content d'être avec vous.
22:34C'est excellent ce soir,
22:35comme tous les dimanches à 19h,
22:37avec l'écrivain Didier Vancov-Lart
22:38qui nous vient avec son dernier roman,
22:39L'Enfant qui sauva la Terre.
22:41C'est sorti chez Albain Michel.
22:42Et Fabrice Larue qui est PDG de Pull Up Entertainment
22:45qui crée des jeux vidéo.
22:47Alors, Didier Vancov-Lart,
22:48dans ce livre, justement,
22:49L'Enfant qui sauva la Terre,
22:50votre héros, Thomas,
22:52le petit Thomas,
22:53nous rappelle l'importance d'agir
22:54pour préserver notre planète.
22:55C'est un sujet qui interpelle
22:56toutes les générations,
22:57qui nous interpelle tous.
22:58Pourtant, on n'agit pas tous comme il faudrait.
23:01On sait qu'en plus,
23:03avec le président Trump, par exemple,
23:05qui vient de passer,
23:06il y a des choses qui vont reculer
23:07en termes de travail autour du réchauffement climatique.
23:10Quand on vous entend parler de lui,
23:13vous nous dites qu'à travers
23:15ces petites actions individuelles,
23:17on peut changer une globalité,
23:18un peu comme Pierre Rabhi nous disait,
23:19mais ça devient compliqué d'y croire.
23:22Non, parce que si on arrête d'y croire,
23:25si on baisse les bras,
23:27si on ferme les antennes du rêve,
23:30c'est terminé.
23:32Et puis, comme dit la clown à Thomas,
23:34à un moment donné,
23:35ce n'est pas en répétant tout le temps
23:38que la Terre se réchauffe
23:39qu'on va l'aider à refroidir.
23:41Donc, il y a d'autres actions.
23:43Donc, il faudrait dire quoi ?
23:44La Terre va se refroidir ?
23:45Alors, ce pouvoir,
23:46c'est ce qu'elle lui apprend,
23:47c'est une chose qui marche très fort.
23:49Le meilleur moyen d'obtenir un résultat,
23:52c'est de se réjouir de l'avoir déjà obtenu.
23:55Parce qu'il y a une force qui est plus efficace
23:58que l'espoir ou la prière,
24:00c'est la gratitude.
24:02Et cette énergie que l'on diffuse
24:04et que d'autres personnes peuvent capter
24:06et amplifier,
24:07et que la nature peut ressentir aussi,
24:09il y a ces expériences extraordinaires
24:11faites par ce Mexicain,
24:13ce paysan illettré,
24:15Rosé Carmen Garcia Martinez,
24:17qui fait pousser les plus grands
24:20et les meilleurs fruits et légumes du monde
24:23sans eau, sans engrais,
24:25uniquement avec des pensées d'amour
24:27et du dialogue.
24:29Ça, il paraît que ça marche vraiment.
24:31Quand on parle aux plantes,
24:32elles sont contentes.
24:34Lui, il dit que la conversation
24:36est le meilleur des fertilisants.
24:38Et il le prouve.
24:40Tous les pays du monde
24:42où il est passé en testé en université,
24:44à Paris,
24:46j'étais là quand on l'a testé au musée
24:48d'histoire naturelle,
24:50et non seulement la taille,
24:52mais il fait des choux de 50 kilos,
24:54des pieds de maïs
24:56de plus de 5 mètres.
24:58En leur parlant, du coup.
25:00Oui, et en leur voyant ce dialogue d'amour,
25:02en le visualisant,
25:04en disant tu vas être le plus beau,
25:06tu vas tous nous donner du plaisir.
25:08Est-ce que ça marche pour nous-mêmes ?
25:10Si on se regarde le matin dans le miroir
25:12en disant c'est moi la plus belle,
25:14est-ce que ça marche ?
25:16Oui, mais ce qui marche encore mieux,
25:18c'est si quelqu'un vous dit
25:20oui, tu es la plus belle.
25:22Parce que là,
25:24on est dans une pensée d'amour
25:26et non pas dans une volonté de l'ego.
25:28Et on est dans cette rencontre
25:30d'énergie,
25:32il fait qu'il se passe quelque chose.
25:34Alors ça paraît être un truc de bisounours,
25:36mais non, quand la science vous prouve
25:38que ça existe,
25:41que la nature est en demande
25:43de cette connexion, de ce contact-là,
25:45parce que c'est ce qu'elle utilise,
25:47comment les végétaux
25:49se font
25:51polliniser ?
25:53Par la séduction ?
25:55Par la ruse ? Par le leurre ?
25:57Des orchidées capables
25:59de se transformer, de créer
26:01à l'intérieur de la fleur
26:03la copie absolue
26:05d'une guêpe femelle
26:07pour attirer une guêpe mâle qui va venir
26:09la polliniser.
26:11Sauf que
26:13elle ne trouve pas l'orifice
26:15alors il se remplit
26:17de pollen qui va les porter
26:19sur une autre fleur.
26:21Parce que cet orchidée-là, je pense,
26:23il n'a aucun pollinisateur. Donc elle a dû fabriquer
26:25quelque chose à l'heure. Et non seulement
26:27elle fabrique l'apparence et les proportions,
26:29mais elle fabrique l'odeur.
26:31Elle fabrique les phéromones sexuels
26:33qui attirent.
26:35C'est sûr qu'elle a une conscience.
26:37La grande question est de savoir
26:39où est-elle allée chercher l'information ?
26:41Parce que la guêpe en question
26:43c'est une idée.
26:45La guêpe femelle, elle vit sous terre.
26:47Elle n'a pas d'ailes.
26:49Et elle ne sort qu'au moment où
26:51pour être fécondée
26:53et c'est le mâle qui la chope
26:55qui lui a des ailes et la féconde
26:57en l'air.
26:59Donc au moment où
27:01l'orchidée fabrique cette image-là,
27:03elle n'a jamais vu la guêpe femelle.
27:05Pas une guêpe qui vole.
27:07Donc où est-elle allée chercher
27:09son image ? Si ce n'est peut-être
27:11dans la conscience du mâle
27:13qui cherche sa femelle. Là c'est de l'hypothèse
27:15de romancier. Mais pour comprendre
27:17la nature, il faut
27:19et qu'on est sûr du résultat,
27:21après essayer d'imaginer quel chemin
27:23a choisi la nature. Donc cette
27:25information constante qui est là partout, la manière,
27:27c'est tout ce que la clown apprend à Thomas.
27:29C'est-à-dire s'insérer dans
27:31ce processus de
27:33communication tout azimuth
27:35qui fait que les arbres
27:37quand ils sont attaqués, se préviennent
27:39mutuellement, modifient
27:41la composition de leurs feuilles.
27:43Mais ça on sait comment ils communiquent avec les racines.
27:45Mais ça, si vous voulez, quand j'ai
27:47écrit il y a 20 ans là-dessus, c'était avant
27:49que les scientifiques l'éprouvaient.
27:51L'imaginaire il est là aussi.
27:53Donc c'est peut-être parce que vous avez projeté cette
27:55vision-là qu'on a fini par la trouver.
27:57C'est ça que vous dites. J'ai travaillé beaucoup avec Jean-Marie Pell
27:59qui était grand botaniste du monde
28:01et qui me soumettait des énigmes
28:03par rapport à des comportements de plantes
28:05pour avoir mon envie de romancier.
28:07Et quelquefois, oui, ça accompagnait
28:09des recherches et des découvertes.
28:11Fabrice Larue, quand on écoute Didier Van Kovlaert
28:13en fait il nous parle de la communauté de la nature
28:15dont on fait partie en fait.
28:17On parle de communauté globale terrienne.
28:19Vous, vous avez une communauté
28:21aussi qui est une communauté de joueurs
28:23qui est une communauté
28:25qui vous suit,
28:27qui est dans ce constant
28:29processus de communication dont nous parle Didier Van Kovlaert.
28:31Il agit très objectivement
28:33dans vos jeux aussi.
28:35Déjà, est-ce que vous avez un retour sur
28:37leur utilisation ? Est-ce que leur influence
28:39justement fait évoluer le développement des jeux
28:41mais aussi votre direction stratégique parfois ?
28:43Absolument. Mais par contre, quand on écoute Didier
28:45c'est beaucoup plus poétique que moi.
28:47C'est pas grave, on n'est pas là pour comparer.
28:49On est là pour créer le lien.
28:51C'est beaucoup plus poétique. Moi je bois ses paroles
28:53parce que je trouve ça magique
28:55la poésation de l'orchidée.
28:57C'est exceptionnel, félicitations.
28:59C'est sûr que...
29:01Oui mais de le retranscrire,
29:03de le vivre, de l'écrire
29:05comme ça, de nous raconter
29:07c'est déjà un vrai talent, je vous promets.
29:09Sans flagornerie.
29:11Nous, c'est vrai
29:13qu'on a la chance. Quand vous faites
29:15de la radio par exemple, vous parlez
29:17à un public. Vous connaissez un peu
29:19l'âge, le sexe, etc.
29:21Mais vous ne le connaissez pas bien.
29:23Dans le jeu vidéo, on fait du beat aussi.
29:25C'est-à-dire qu'on parle au consommateur final.
29:27Et on sait qui c'est.
29:29L'âge, le sexe,
29:31ce qu'il consomme. Donc on a des databases.
29:33Donc on construit des databases.
29:35Et on le connaît.
29:37Une fois qu'on le connaît, on peut communiquer
29:39avec lui, voir ce qu'il attend, voir ce qu'on peut lui apporter.
29:41Alors, il faut en même temps
29:43dans les médias, il ne faut pas non plus faire toujours
29:45ce que les clients attendent ou les téléspectateurs attendent
29:47parce qu'on est aussi une force de proposition.
29:49Il faut leur proposer des choses auxquelles ils ne pensaient pas.
29:51Parce que sinon,
29:53il n'y a plus de surprises.
29:55Quand je faisais des journaux, ils demandaient un consensus.
29:57On avait un consensus plat et ça ne plaisait pas.
29:59Donc on est quand même, c'est là le rôle d'un auteur
30:01ou d'un rédacteur en chef,
30:03c'est de faire des propositions pour surprendre
30:05le lecteur en lui montrant quelque chose
30:07qu'il ne s'attendait pas.
30:09Surtout que quand maintenant
30:11on n'a plus que 10, 15, 20 minutes le matin
30:13pour lire un journal, si vous lisez
30:15le journal en diagonale, il faut vraiment l'attraper
30:17pour lui offrir un angle qui fait
30:19que vous allez l'arrêter et qu'il va lire le papier.
30:21Les gros titres quoi.
30:23Les gros titres. Alors que sur les réseaux sociaux,
30:25il y a un algorithme qui a déterminé
30:27votre profil et on vous pousse
30:29du contenu,
30:31mais c'est toujours le contenu qui correspond à ce que vous souhaitez.
30:33Alors là du coup, vous n'ouvrez pas vos chakras
30:35sur d'autres horizons.
30:37Ce qui n'est pas le cas du jeu vidéo.
30:39Ce qui n'est pas le cas du jeu vidéo.
30:41Il y a un contenu familier au départ la plupart du temps
30:43mais vous les emmenez ailleurs.
30:45Absolument. Et ça c'est la force du jeu vidéo.
30:47Moi ce qui me surprend,
30:49c'est la profondeur du marché
30:51et la profondeur
30:53de la découverte de ce secteur.
30:55Je suis surpris de ça
30:57et c'est ce qui m'intéresse.
30:59Quand je faisais de la presse, la radio, la télévision,
31:01c'était un marché français
31:03et je connaissais mes consommateurs français.
31:05Là j'ai un marché mondial sur une communauté qui évolue énormément.
31:07Et en plus qui est internationale
31:09donc de tout type de pays aussi.
31:11Le profiling est plus compliqué.
31:13Très compliqué parce qu'après il y a des adaptations locales.
31:15Ne serait-ce que pour aller en Chine
31:18ou aller aux Etats-Unis.
31:20La Chine c'est compliqué.
31:22Il y a beaucoup de censure.
31:24Qu'est-ce que vous ne pouvez pas montrer en Chine que vous montrez en France par exemple ?
31:26D'abord il y a une
31:28autorité de censure
31:30par laquelle on doit valider
31:32du sexe,
31:34du sang, des armes.
31:36Ils peuvent très bien nous bloquer des jeux.
31:38Et du coup on n'a pas un marché
31:40à un milliard et demi de joueurs
31:42alors qu'eux viennent nous proposer des produits
31:44qu'ils ont développés en Chine.
31:46Et donc finalement
31:48l'idée c'est que que ça soit
31:50les livres dans l'émission qui crée le lien
31:52ou les jeux vidéo, en fait vos deux
31:54outils, j'ai envie de dire, sont là
31:56pour aussi créer le lien entre les gens.
31:58Clairement. Et vous aussi d'ailleurs Didier
32:00parce que quand on lit un livre
32:02on le partage, on en parle derrière.
32:04Donc vous avez un peu un rôle
32:06comme ça de... Prescripteur.
32:08Voilà, de prescripteur tout à fait, merci.
32:10Oui je fais des
32:12propositions, c'est important
32:14et
32:16je suis bien dans cette
32:18époque, avec toute sa
32:20difficulté, sa dureté
32:22parce que
32:24un romancier il est là pour faire des propositions
32:26pas pour dénoncer, pas pour témoigner
32:28pour proposer autre chose.
32:30Essayez ça, vous verrez si ça marche ou pas.
32:32Amenez les gens, et c'est comme ça qu'on réveille
32:34l'espoir, la curiosité, la concentration
32:36si importante.
32:38La concentration que demande un livre
32:40alors on peut en sortir
32:42avec des livres anxiogènes
32:44encore plus inquiets, mais on peut
32:46moi je préfère montrer la réalité telle qu'elle est
32:48au départ et montrer comment
32:50on peut
32:52la transcender,
32:54l'embellir, la transformer
32:56la fertiliser
32:58comme l'orchidée.
33:00Et c'est vrai que quand
33:02j'ai la chance que les lecteurs me disent
33:04c'est un livre qui fait du bien
33:06C'est un peu le cas de tous vos livres.
33:08Oui mais franchement
33:10En fait vous avez un peu un rôle
33:12de médecin de l'âme aussi de vos lecteurs.
33:14C'est une mission.
33:16Oui c'est ça, vous êtes auto-missionné.
33:18En restant modeste, parce que c'est pas mon but
33:20Non parce que c'est vraiment des livres qui font du bien.
33:22Parce que j'ai besoin moi
33:24égoïstement
33:26d'être dans un monde où les gens vont mieux.
33:28Partager des sourires, partager quelque chose
33:30Mais déjà si vous vous êtes mieux
33:32vous serez mieux avec les autres.
33:34Donc j'écris aussi, j'écris par
33:36insatisfaction du réel
33:38De la même manière qu'on fabrique des jeux vidéo
33:40pour faire des extensions
33:42qui vous rendent
33:44meilleur, plus léger
33:46plus profond, plus joyeux
33:48et plus empathique.
33:50L'écrivain Didier Van Covelarde
33:52vous l'entendez, il nous parle de son roman
33:54L'enfant qui sauve à la terre, c'est sorti chez Albin Michel
33:56C'est très joli, je vous le conseille.
33:58Et puis on est aussi avec le PDG de Pull Up Entertainment
34:00le créateur de jeux vidéo
34:02d'un autre monde.
34:04Et pas que d'ailleurs, Fabrice Larue, ils sont avec vous sur Sud Radio
34:06Vous restez là pour la fin de l'émission, à tout de suite.
34:12Vous êtes bien sur Sud Radio et nous aussi
34:14C'est excellent comme chaque dimanche, encore un peu de temps
34:16à passer ensemble ce soir avec l'écrivain Didier Van Covelarde
34:18qui nous vient avec son dernier roman
34:20L'enfant qui sauve à la terre, c'est sorti chez Albin Michel
34:22et Fabrice Larue, le PDG de Pull Up Entertainment
34:24qui crée des jeux vidéo.
34:26Alors justement Fabrice
34:28avant d'être du coup
34:30créateur de jeux vidéo, vous l'avez dit
34:32vous avez eu un sacré parcours, vous avez commencé Charbonnier
34:34avec votre papa
34:36qui vous a mis le pied à l'étrier
34:38et puis ensuite vous avez commencé à travailler dans la presse gratuite
34:40ensuite vous avez créé
34:42alors je fais tout ça de mémoire
34:44Radio Nostalgie, Radio Classique
34:46et puis ensuite vous avez commencé
34:48à produire notamment Plus Belle la Vie
34:50vous avez rassemblé plein de boîtes de production
34:52c'est devenu New One
34:54et puis vous avez développé
34:56des séries comme Versailles
34:58alors qui a quand même été développée
35:00à l'international tout de même
35:02et c'est intéressant parce que finalement
35:04vous avez quand même
35:06donné de la France à l'international avec une série comme Versailles
35:08et puis à la France vous avez donné
35:10de l'international puisque vous êtes quand même le premier
35:12à avoir fait des séries
35:14c'est-à-dire Plus Belle la Vie c'est vraiment la première série
35:16qu'on a suivie après Hélène et les Garçons
35:18pour ma part, c'est ma génération
35:20mais c'est vrai que c'est vraiment
35:22le syndrome série qui est arrivé en France par vous
35:24C'est-à-dire que
35:26quand vous rentrez dans un métier
35:28dans le monde des médias, il faut essayer d'être disruptif
35:30Moi quand j'arrivais dans la presse
35:32il y a 40 ans, c'est la PQR
35:34la Presse Quotidienne Régionale
35:36et qu'est-ce qu'on invente ? On invente
35:38les journaux gratuits qui est un lien
35:40qu'on livre directement dans les boîtes aux lettres
35:42parce que les gens ont besoin de communiquer entre particuliers et particuliers
35:44Quand on arrive dans la radio
35:46dans les années 85
35:48il y a des radios généralistes, périphériques
35:50comme Sud Radio qui émettent de Handor
35:52ou RTL qui émettent de Luxembourg
35:54Et on amène quoi ?
35:56On amène la FM. La FM c'est un nouvel
35:58espace de liberté. C'est un média disruptif
36:00La radio de papa c'est RTL
36:02et la radio du fils c'est NRJ
36:04NRJ ça veut dire Nouvelle Radio Jaune
36:06Donc on amène des choses disruptives
36:08C'est vrai qu'on a oublié que NRJ ça voulait dire
36:10Nouvelle Radio Jaune
36:12Ils ont ciblé
36:14les 15 à 25 ans et nous on a ciblé
36:16les 25 à 49 ans avec Nostalgie
36:18parce qu'il fallait bien qu'on se partage un peu le phénomène
36:20En plus
36:22Ce qui est marrant c'est que la tranche de population qui écoute Nostalgie
36:24je crois qu'elle n'a pas tellement bougé
36:26Ils ont suivi la cible et non pas le public
36:28D'accord
36:30Est-ce que c'est une bonne chose ou une mauvaise chose Fabrice ?
36:32Sinon à un moment donné vous vieillissez trop votre antenne
36:34donc c'est toujours difficile
36:36Vous travaillez 30 ans de moins
36:38Non mais il y a un autre avantage c'est la réconciliation des générations
36:40C'est-à-dire que
36:42quand vous dites à quelqu'un
36:44on a chanté ensemble sur
36:46les soldats des tropiques avec les enfants vous chantez
36:48D'ailleurs on vient de sortir des jeux vidéo qui s'appellent
36:50Tortues Ninja
36:52Le prescripteur c'était le père qui disait à son fils
36:54On va jouer à Tortues Ninja il y a 30 ans
36:56On va jouer ensemble à Tortues Ninja
36:58Ça a deux vertus
37:00Même moi je pourrais y jouer j'avoue
37:02D'abord il sait ce qu'il met devant l'écran de son fils
37:04ça le rassure
37:06et en plus il joue avec son fils
37:08C'est un créateur de lien
37:10C'est la réconciliation des générations
37:12Vous poursuivez le fil
37:14C'est intéressant de voir que
37:16en changeant de support vous êtes toujours l'idée directrice
37:18Moi oui
37:20Mon côté nostalgique
37:23Parce que le passé c'est passé et l'avenir on ne sait pas ce qui sera fait
37:25Le passé est un phare pour le présent
37:27Oui absolument
37:29C'est vrai c'est un phare pour le présent
37:31Il faut savoir d'où nous venons
37:33pour savoir où nous allons
37:35Mais il ne faut pas non plus toujours tomber
37:37dans le nostalgie parce que le côté c'était mieux avant
37:39on en a un petit peu marre
37:41Donc à chaque fois qu'on rentre dans un métier il faut être disruptif
37:43Moi quand je suis entré dans la télévision
37:45dans la production de télévision
37:47il y a
37:4920 ans pratiquement
37:512005-2007
37:53On faisait des unitaires
37:55pour France 3
37:57Je dis mais moi je veux pas ça, je veux des séries
37:59je veux des marques internationales
38:01je veux qu'on raconte des histoires
38:03je veux qu'il y ait des cliffhangers
38:05Et on m'a dit oui mais ça se fait pas, ça fait 30 ans qu'on fait comme ça
38:07À chaque fois il faut apporter quelque chose de disruptif
38:09Surtout qu'en France les barrières sont difficiles à faire tomber
38:11C'est toujours l'apport du changement
38:13Il faut que tout change
38:15pour que rien ne change
38:17Donc à chaque fois il faut qu'on se remette en risque
38:19Moi ce que j'ai toujours essayé de faire
38:21c'est qu'à chaque fois qu'on était installé dans notre conférence
38:23qu'on soit disruptif, qu'on se repose des questions
38:25Il faut penser en dehors du système
38:27parce que sinon c'est le système à un moment donné
38:29qui va vous imposer un standard
38:31C'est ce qui me gêne d'ailleurs aujourd'hui en France
38:33En France on a tout inventé, on a été les meilleurs créateurs
38:35on a créé la carte à puces, on a créé le premier moteur de recherche
38:37avant Google qui s'appelait le Minitel
38:39On a tout créé
38:41et on s'est tout fait piquer
38:43Aujourd'hui on est colonisé soit par les GAFAN
38:45Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft
38:47qui nous colonisent par la langue, par la tech
38:49ou par les chinois
38:51qui nous écrasent avec leurs marchés
38:53Et nous, la France, la vieille France
38:55il faut qu'on trouve un modèle
38:57Il y a à peu près que dans le luxe
38:59on s'en sort
39:01Moi je suis enthousiaste
39:03Je parle de la France
39:05On manque d'enthousiasme
39:07C'est-à-dire qu'il faut donner la place aux créatifs
39:09aux entrepreneurs
39:11Il faut laisser la place aux créatifs qui s'expriment
39:13L'autre jour je suis allé
39:15au CES à Las Vegas
39:17J'ai vu des jeunes créatifs
39:19qui étaient financés par des sociétés de chez nous
39:21BPI pour ne pas le solliciter
39:23des jeunes qu'on avait financés
39:25Qu'est-ce qu'ils cherchaient ?
39:27Ils cherchaient à se financer avec des américains
39:29à Los Angeles et à Palo Alto
39:31Parce que c'est plus facile
39:33Donc on a des talents exceptionnels
39:35nos meilleurs ingénieurs
39:37qui sont tous dans la Silicon Valley
39:41On va revenir un petit peu sur vous aussi
39:43Vous avez commencé
39:45à écrire aussi pour votre papa
39:47Il y a une phrase qui est sur votre site
39:49Je vais faire quelque chose d'extraordinaire
39:51qui lui donnera envie de rester sur terre
39:53même en fauteuil roulant
39:55Les éditeurs refuseront pendant 12 ans
39:57chacun de mes romans
39:59mais la chirurgie s'offre à mon père
40:01pionnier de la grève de la hanche
40:03ça va vous sauver vous aussi
40:05C'est-à-dire que d'abord
40:07mon père me racontait des histoires à partir de ma naissance
40:09J'étais nourri par cet imaginaire, par cet humour
40:11Donc je reprends votre formule
40:13il m'a mis le pied à l'étrier
40:15de l'imaginaire, de l'humour
40:17de la lucidité sur le monde
40:19mais la lucidité correctrice
40:21qui fait qu'on crée un monde plus drôle
40:23plus partageable
40:25plus respirable
40:27Et puis il avait eu l'année de ma naissance
40:29un grave accident de voiture
40:31et il avait 15 cm de différence entre les deux jambes
40:33des souffrances terribles
40:35mais chaque fois qu'il racontait une histoire qui faisait rire les autres
40:37il ne souffrait plus
40:39Quand j'ai souffert
40:41d'un truc grave
40:43j'ai vécu ça dans ma chair aussi
40:45Oui, cet humour
40:47essayer de faire du bien aux autres
40:49ça fait du bien
40:51ça se retrouve évidemment dans mes romans
40:53parce que c'est une chose essentielle
40:55qu'on m'a transmise, que j'ai vécu personnellement
40:57et que maintenant l'imaginaire essaie de transmettre
40:59Donc
41:01un jour je rentre de l'école
41:03et j'entends mon père qui était quasiment invalide
41:05dire à ma mère le jour où je suis en fauteuil roulant
41:07il va me tirer une balle dans la tête, je ne veux pas vous imposer ça
41:09et là j'entends ça
41:11et au lieu d'être complètement cassé, je suis ultra dynamisé
41:13et je me dis
41:15je vais faire un truc qui va lui donner envie de vivre
41:17même en fauteuil roulant
41:19je vais être le plus jeune auteur publié au monde
41:21parce que déjà j'écrivais mes petites histoires
41:23et donc
41:25je n'ai plus aucun devoir d'école
41:27je ne fais que mes bouquins
41:31résultat prix Goncourt et prix féminin
41:33j'emprunte la secrétaire de mon père
41:35dans son cabinet d'avocat
41:37pour qu'elle tape en doucement mon manuscrit
41:39j'envoie chez les éditeurs à 9 ans
41:41et voilà
41:43c'est cet état d'urgence
41:45il fallait sauver mon père vite
41:47donc j'avais cet état d'urgence
41:49au secours de ma vocation
41:51qui fait que là j'étais le plus fort du monde
41:53donc comme quoi le désespoir
41:55ça peut rendre service
41:57ça crée une énergie
41:59on parle de l'énergie du désespoir
42:01parce que tout à coup
42:03en état de survie
42:05pour vous-même et encore plus
42:07pour quelqu'un d'autre que vous aimez tellement
42:09que vous essayez de sauver de lui-même
42:11ça vous donne des ailes
42:13et vous n'êtes plus à la même vitesse de défilement
42:15que les autres
42:17quand vous avez commencé à être primé
42:19votre papa ça a dû être incroyable pour lui
42:21oui parce qu'en même temps
42:23il était avocat à 18 ans
42:25il était orphelin de guerre
42:27il n'a pas eu le choix
42:29alors qu'il a toujours été un créateur amateur
42:31il a vécu ça à travers vous
42:33il y a eu ce moment terrible
42:35ma publication en 1982
42:37a coïncidé avec son départ en retraite
42:39après 50 ans
42:41de Barreau
42:43et un jour je découvre
42:45il me demandait toujours
42:47tu vois qui, tu fais quelle émission
42:49et un jour il me dit de lui donner son agenda
42:51et je découvre dans son agenda
42:53qu'il n'y avait plus que mes rendez-vous à moi
42:55qui peuplait son agenda
42:57et ce qui s'est passé de merveilleux
43:00après 50 ans de retraite
43:02on a vu une amie avocate
43:04un collaborateur
43:06qui n'était plus
43:08qui ne pouvait plus l'aider
43:10est venue chercher mon père
43:12donc il a repris du boulot
43:14mon père m'a toujours montré
43:16cet exemple de résurrection
43:18de résilience
43:20ce qu'il dit c'est important
43:22ça l'honore mais ça l'oblige
43:24en même temps il porte une responsabilité
43:26il porte un devoir
43:28on n'a plus qu'une minute 51
43:30c'est mon cas aussi
43:32j'ai perdu mes parents à 20 ans
43:34ma mère et à 30 ans mon père
43:36dans des situations catastrophiques
43:38je ne m'étendrai pas là-dessus
43:40parce que c'est trop compliqué
43:42ça a été terrible
43:44mais ça a été un moteur énorme
43:46le poids des drames nous donne des ailes
43:48le poids des drames nous donne des ailes
43:50non mais Didier a raison
43:52on concentre notre vie
43:54notre énergie en disant
43:56on doit être fort
43:58on doit être dans l'empathie
44:00vous savez quand on pense aux autres
44:02on pense un peu moins à soi
44:04on vit à leur santé
44:06j'ai perdu mes parents
44:08et j'ai toujours cette démarche là
44:10je vais vous voler quelques phrases
44:12on vit à leur santé
44:14à travers eux
44:16et après on va devoir se quitter
44:18qu'est-ce que vous faites à travers eux
44:20je leur fais des cadeaux
44:22parce que je pense qu'ils m'entendent
44:24je leur fais des clins d'oeil
44:26dans toute sa simplicité
44:28modeste
44:30c'est un moyen de communication très important
44:32s'il nous reste quelques temps
44:34je trouve que vous avez bien fait Judith de nous réunir
44:36parce que je trouve qu'on ne se connaissait pas avec Didier
44:38on a beaucoup de points communs
44:40dans nos blessures et nos souffrances
44:42qui nous ont construit
44:44et quand on dit que quelqu'un se tue au travail
44:46moi je me suis tué au travail
44:48parce qu'il n'y avait que ça que je pouvais m'exprimer
44:50et c'est comme ça qu'on est plus que vivant
44:52parce qu'on se tue au travail
44:54et dernier mot si je me permets
44:56moi aussi c'est grâce à mon père que je me suis mis au charbon
44:58donc
45:00ce qu'il faut dire c'est faire des rêves suffisamment grands
45:02pour parler perte de vue
45:04exactement
45:06ça sera le mot de la fin
45:08merci beaucoup messieurs pour cette très belle émission
45:10chers amis je vous rappelle
45:12que l'enfant qui sauve à la terre
45:14c'est sorti chez Albain Michel
45:16le livre de Didier Vancovelaert
45:18je vous le conseille fortement
45:20pour ceux qui veulent savoir
45:22les dernières infos sur les tout derniers jeux
45:24c'est pullupenttoutattaché.com
45:26c'est excellent
45:28c'est en intégralité sur Youtube
45:30sudradio.fr
45:32moi je vous fais des bisous
45:34je vous retrouve samedi prochain à 13h30

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