Guillaume Bigot : "Le surféminisme de Rousseau est excessif"

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Transcript

00:00 - Et 7h43, vous revenez ce matin, Guillaume Bigot, sur les réactions de Sandrine Rousseau,

00:05 justement au réarmement démographique proposé par Emmanuel Macron.

00:08 - Exactement Patrick, parce qu'on la connaît Sandrine Rousseau, elle ne fait pas dans la demi-mesure.

00:12 Mais là, je peux vous assurer qu'elle était vraiment colère en écoutant la conférence de presse du président de la République.

00:18 Pourquoi ? Parce que le président a proposé deux pauvres mesures dans le cadre de son réarmement démographique.

00:23 Lutter contre l'infertilité d'un côté et réformer le montant peut-être de l'indemnité du congé parental.

00:30 Ouh là là, Sandrine Rousseau, ça ne lui a pas plu du tout. Là, sa réaction, elle a été salée.

00:34 C'est du brutal, comme on disait dans les "Tontons-Flingueurs".

00:37 Elle a prétendu que l'État s'en prenait à l'utérus des femmes, qu'ils se mêlaient de ce qu'ils ne regardaient pas.

00:42 Elle qui hier était prête à envahir la vie privée des gens, à coller des amendes aux hommes pas assez déconstruits

00:47 pour partager les tâches domestiques, elle n'a pas hésité à déclarer "les utérus ne sont pas une affaire d'État".

00:53 Il n'y a pas d'enjeu national à ce qu'il y ait des enfants.

00:56 Ces discours-là sont des discours que l'on a vus dans les pires périodes.

00:59 L'utérus des femmes appartient aux femmes. Bref, lâchez les utérus.

01:02 - Et vous dites que c'est excessif ?

01:04 - C'est plus qu'excessif, je pense que c'est surtout faux.

01:07 La politique nataliste de la France qui a permis au pays de passer de 39 millions d'habitants en 1944

01:12 à 68 millions d'habitants aujourd'hui n'a pas été du tout une politique pétenniste ou des heures les plus sombres.

01:17 Au contraire, c'était une politique portée par le gaullisme et le communisme

01:20 qui a rendu les allocations familiales qu'ils ont créées universelles,

01:25 sans lien avec le revenu, et qui a créé le quotient familial.

01:28 Donc déjà c'est faux. En plus, ce n'est pas seulement excessif, c'est absolument hors-sujet.

01:32 La politique de natalité dans les pays démocratiques, c'est une politique incitative.

01:36 Elle est là pour aider les femmes qui veulent des enfants à en avoir, en aucun cas à forcer les femmes à avoir des enfants.

01:41 C'est si excessif que ça en devient contradictoire.

01:44 Le surféminisme de Mme Rousseau est en train de se mêler du désir des femmes qui ont envie d'avoir des enfants

01:50 et qui ont peut-être besoin de l'aide de l'État.

01:53 Mme Rousseau prétend savoir mieux que les femmes, toutes les femmes ce qu'elles veulent.

01:56 Et si les femmes qui ont envie d'avoir des enfants, Mme Rousseau va peut-être les accuser de collaborer avec l'État patriarcal qui veut lâcher un canon.

02:03 - Oui, c'est ça. Bon, elle n'a peut-être pas tort quand même sur certains points,

02:06 parce que c'est tout de même une décision individuelle aussi, qui ne regarde que les femmes et les couples, non ?

02:11 - Répétons-le. C'est une politique incitative et ses décisions ne regardent que les femmes ou les couples, ça c'est sûr.

02:17 Le problème, c'est que c'est aussi un enjeu national, c'est une affaire d'État finalement, le taux de fécondité pour un pays.

02:23 Pourquoi ? Parce que le résultat de ces millions de décisions individuelles, il y a des effets collectifs gigantesques.

02:29 Un pays qui n'a plus 2,1 enfants par femme, c'est pas seulement un pays qui verra inéluctablement sa population diminuer,

02:37 ça peut-être que Mme Rousseau et ses amis s'en félicitent, il y aurait surpopulation, réchauffement climatique,

02:42 mais surtout, ça va induire inéluctablement un vieillissement et des effets en cascade.

02:46 On le sait pour financer les retraites, on le sait moins, ça va réduire mécaniquement la croissance,

02:51 il va y avoir un problème d'investissement, il y a même des effets de seuil, quand vous descendez en dessous de 1,5 enfants par femme,

02:56 la pente est quasiment impossible à remonter. Il y a un hiver démographique qui se prépare, un pays comme la Chine,

03:01 on nous le présente comme la première puissance du monde, il peine à avoir un enfant, il peine les Chinoises à avoir un enfant par femme,

03:07 ce qui veut dire qu'inéluctablement, l'effondrement sur lui-même de la croissance chinoise et de l'économie chinoise est programmé.

03:15 C'est quasiment impossible à enrayer. Donc Emmanuel Macron avait raison, c'est bien un enjeu national la démographie.

03:20 Merci Guillaume Bigot, nous y reviendrons peut-être si vous le voulez, d'ailleurs avec vos questions aussi tout à l'heure à 8h15.

03:27 *Musique*

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