Inflation : les boulangeries doivent s’adapter pour survivre

  • il y a 9 mois
Avec Maxime Lefebvre, artisan boulanger gérant de Mamatte à Gouvieux.

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Transcription
00:00 On va parler des boulangeries justement en espérant pouvoir retrouver Isabelle Jacob.
00:03 On est avec Maxime Lefèvre. Bonjour à vous Maxime Lefèvre.
00:06 - Bonjour.
00:07 - Bienvenue. Sur Sud Radio vous êtes artisan boulanger gérant de Mamat.
00:11 On est à Gouvieux dans l'Oise exactement, un peu au nord de Paris.
00:16 Vous avez des enseignes Mamat qui ont lancé un concept.
00:19 C'est un concept coup de pouce pardon.
00:22 C'était en novembre dernier. Ça consiste en quoi ce concept ?
00:24 - On laisse nos clients choisir le prix de la baguette.
00:28 On a mis un prix minimum juste au moins pour rentrer dans nos frais à 60 centimes d'euro.
00:34 Et en fait on propose aux clientes de payer la baguette le prix qu'ils souhaitent.
00:38 Voilà c'est notre petite opération anti-inflation pour aider un peu les gens à notre...
00:42 - Alors anti-inflation pour vous ? Pas nécessairement anti-inflation pour ceux qui payent.
00:46 Sauf que c'est vrai que c'est eux qui décident du prix qu'ils payent.
00:48 Par conséquent ce n'est pas de l'inflation subie. Ça vous avez raison.
00:51 - Oui et puis malgré tout la plupart des clients quand même du coup achètent beaucoup moins cher que ce qu'ils n'achetaient avant.
00:57 - Oui ça c'est vrai.
00:58 - Voilà on est sur un panier moyen à 87 centimes d'euro quand avant on vendait la baguette à 1 euro.
01:06 Ce qui veut dire qu'on a perdu 13 centimes sur le prix moyen.
01:10 Mais c'est moins que ce qu'on pensait puisqu'on a à la marge quelques clients qui les payent plus cher
01:14 en nous disant que c'est une opération...
01:18 Voilà ils nous félicitent pour l'opération et ils le font en espérant qu'on puisse la continuer le plus longtemps possible.
01:24 - Alors concrètement ça vous coûte combien en plus le coût de l'énergie par rapport à il y a 3 ans ?
01:31 - Bah l'énergie on est de l'ordre de x3 aujourd'hui.
01:37 Voilà c'est plus la crise x8, x10 comme il y a un an mais on a stabilisé à x3 et on va rester à x3.
01:46 - Vous allez rester à x3 ça c'est très clair.
01:48 Ce qui signifie qu'il va falloir trouver d'autres solutions parce que soit vous continuez à gagner moins bien votre vie qu'avant,
01:56 soit vous devez réduire la valure quoi c'est ça ?
01:58 - Bah en fait clairement, moi j'ai la chance d'avoir un business model éprouvé
02:03 mais beaucoup de petits artisans notamment qui n'ont pas fait ce travail de structuration
02:10 et puis il n'y a pas une boulangerie, il y a des boulangeries, il y a plein de modèles de boulangerie différents
02:14 mais celui qui est très très lié à le petit village qui est lié à la vente de baguettes, de croissants,
02:21 voilà il souffre de plus en plus.
02:24 On parle de boulangerie mais c'est très multisectoriel,
02:28 l'artisanat est de plus en plus impacté par la hausse des charges.
02:33 Multiplier par 3 le prix de l'énergie ça vous change un modèle économique ?
02:38 Alors les prix ont augmenté bien sûr et c'est pour ça qu'il y a beaucoup d'inflation
02:43 mais les marges ont été surtout comprimées et les comptes n'y sont pas
02:47 quand on regarde le bas de bilan il y a 2 ans et aujourd'hui,
02:53 c'est très difficile de rester sur le même niveau de rentabilité.
02:58 - Oui c'est sûr, c'est très difficile.
02:59 Ce que je vous propose mon cher Maxime Lefebvre,
03:02 c'est de vous faire dialoguer avec Isabelle Jacob qu'on a retrouvée,
03:04 elle qui est primeur à l'Escale Gourmande au Halle de Nîmes
03:07 parce que peut-être que l'inflation impacte aussi les maraîchers.
03:10 Bonjour Isabelle Jacob, on vous a retrouvée ?
03:12 - Oui, bonjour !
03:14 - Formidable, vous êtes sortie de votre grotte, c'est magnifique,
03:16 on vous entend parfaitement bien, on est ravis de vous retrouver en tout cas.
03:20 Est-ce que vous êtes vous aussi impactée par la hausse des coûts de l'inflation notamment ?
03:25 - Oui, inévitablement.
03:27 Parce que là j'entendais avant que nous passions à l'antenne
03:31 les producteurs et agriculteurs qui manifestent leur mécontentement
03:35 donc inévitablement ça se répercute en cascade sur les prix
03:39 que nous sommes obligés de proposer à notre clientèle.
03:41 - Exactement, en plus vous avez dû constater comme Maxime Lefebvre
03:45 qui est toujours avec nous que parfois les clients achètent moins.
03:48 Du côté des fruits et légumes c'est pareil, certaines choses ne sont plus achetées ?
03:53 - Eh oui, c'est vrai que le consommateur privilégie bien évidemment
03:58 le carburant pour sa voiture, le chauffage pour sa maison
04:02 et après va regarder ce qui reste au bout du bout pour se nourrir.
04:07 - Exactement, alors on continue à essayer d'acheter des choses bonnes,
04:11 ça c'est important.
04:12 Vous Isabelle Jacob, je le disais, vous avez remporté un prix
04:15 et vous espérez filer en finale pour le Salon de l'agriculture en février,
04:18 c'est ça ? Vous filez d'ailleurs en finale ?
04:20 - Voilà, nous filons en finale, c'est exactement ça.
04:23 Alors donc, comme vous le disiez, avec mon mari David,
04:26 on est primeur dans les Alpes-de-Nîmes et on adhère à Saveurs Commerce
04:31 qui est une fédération des syndicats qui représente au niveau national
04:35 les commerçants spécialisés fruits et légumes
04:38 et ils ont leur pure formation, leur l'IFCAS.
04:44 Et donc nous avons participé à un concours qui s'appelle le concours des talents
04:49 où nous avons eu un jury qui est venu pendant une heure et demie
04:52 regarder non seulement la qualité des produits, la beauté, l'installation
04:56 et puis ce qu'on propose comme concept, j'y reviendrai tout à l'heure si vous voulez bien.
05:01 Et là, nous avons sur la catégorie marché,
05:05 remporté la catégorie au niveau région sud-ouest.
05:10 - Bravo !
05:11 - Merci.
05:12 - Bravo, vous montez à Paris pour le salon de l'agriculture à la porte de Versailles
05:16 et vous espérez être championne de France quoi.
05:18 - Voilà, donc on est cinq, puisqu'il y a cinq régions représentées sur cette catégorie-là.
05:22 Donc on a une chance sur cinq.
05:24 - Exactement, sauf si vous êtes plus forte que les autres
05:26 et dans ce cas-là, vous avez toutes vos chances, on vous le souhaite en tout cas,
05:29 pour les régions du sud-ouest.
05:32 Maxime Lefebvre, vous l'entendez, vous êtes tous un petit peu impacté, chacun à son échelle,
05:37 par cette hausse des coûts, ceci dit, quand on entend Isabelle Jacob,
05:41 on voit que personne ne perd la passion.
05:43 - Alors bien sûr, parce que voilà, c'est nos métiers,
05:47 donc on souhaite faire plaisir, on souhaite faire de la qualité
05:50 et puis je vais vous dire, c'est une question de...
05:53 Moi je ne peux pas envisager de faire mon métier autrement
05:57 parce que je le fais pour faire plaisir.
05:59 Et pour faire plaisir, il faut que les gens se régalent.
06:02 Voilà, alors maintenant, il y a un paradoxe qui est quand même considérable.
06:06 On entend dans les médias, il faut manger bien,
06:10 circuit court, le bio, vous prenez là, depuis la crise de l'inflation,
06:15 les magasins bio sont en défaillance de plus en plus
06:20 et le magasin préféré des français est le magasin Action,
06:24 une enseigne de Hardiskunt.
06:26 Donc c'est là le paradoxe entre le "on mange mieux, on fait attention à soi"
06:30 et la vraie consommation des gens.
06:32 Les gens arbitrent, font attention parce que...
06:35 - Ils mangent moins cher et souvent malheureusement c'est moins bon
06:38 et c'est ça le drame.
06:39 C'est pour ça qu'on va continuer à essayer de vous donner la parole,
06:42 à vous tous, tous les artisans qui nous écoutent,
06:45 les maraîchers aussi, les agriculteurs,
06:47 pour vous proposer des choses saines et à la fois pas chères à manger.
06:52 On y reviendra d'ailleurs de 10h à 11h dans Fergniaux,
06:54 le marché avec Vincent Fergniaux.
06:56 Isabelle Jacob, on est un peu pris par le temps
06:58 comme on en a perdu au début,
06:59 ce que je vous propose, et je m'y engage,
07:01 on prend rendez-vous avec vous pour le salon de l'agriculture
07:03 avant ou après la finale,
07:04 quel que soit d'ailleurs le résultat du concours.
07:06 Comme ça on reprendra des nouvelles de l'escale gourmande au Haldenim
07:09 où vous travaillez avec votre équipe.
07:12 Merci à vous également Maxime Lefebvre, artisan boulanger,
07:14 gérant de Mamat à Gouvieux, c'est dans l'Oise, dans les boulangers Mamat.
07:18 Vous pouvez choisir le prix de votre baguette
07:20 si vous voulez donner un coup de pouce à votre boulanger.
07:21 Ça c'est quand même une initiative formidable par les temps qui courent.

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