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Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou s'intéresse à la stratégie européenne "de la ferme à l'assiette".
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NewsTranscription
00:00 - Bonjour Nicolas Bouzou. - Bonjour Dimitri. - Bonjour Amissa. - Bonjour Nicolas.
00:04 - Alors parmi les nombreuses raisons de la colère des agriculteurs, Nicolas, on trouve la stratégie européenne "Farm to Fork", de la ferme à la fourchette.
00:12 De quoi s'agit-il ?
00:13 - D'un exemple de politique écologique radicale, non scientifique, avec des conséquences délétères pour tout le monde.
00:19 Le plan "Farm to Fork", c'est la partie agricole du Green Deal, c'est le pacte vert, le grand plan écologique de l'Union Européenne
00:26 qui est en train d'être décliné progressivement dans les 27 États membres.
00:30 "Farm to Fork", c'est la politique qui, à l'horizon 2030, prévoit de réduire de 50% le recours aux pesticides,
00:36 de 20% l'usage d'engrais chimiques, de 50% les ventes d'antibiotiques pour les animaux d'élevage,
00:42 et de consacrer 25% des surfaces agricoles au bio.
00:46 Alors tout ça c'est très bien sur le papier, mais enfin sur le papier seulement,
00:49 parce que dans la vraie vie, ça nécessite de diminuer notre production agricole
00:52 et donc d'importer davantage de produits étrangers qui ne sont pas soumis à ces règles.
00:56 - Alors hier matin, dans les colonnes du Figaro, le député européen François-Xavier Bellamy évoquait une politique de décroissance.
01:03 Est-ce qu'il a raison ?
01:04 - Il a parfaitement raison, et les premiers à nous avoir avertis, ce sont les Américains.
01:07 Alors évidemment pas par grandeur d'âme, simplement, les Américains se sont inquiétés de la hausse des cours mondiaux
01:13 que la stratégie européenne pourrait provoquer.
01:16 Le département du commerce américain prévoyait une baisse de la production agricole européenne de 11%,
01:21 et une augmentation des prix de 17%.
01:24 Du coup, la commission européenne a fait sa propre étude,
01:27 elle a confirmé la baisse de la production,
01:30 toutes les études ont confirmé la baisse de la production, notamment dans l'élevage,
01:33 mais la commission a affirmé que ce n'était pas trop grave,
01:36 parce que de toute façon il fallait manger moins de viande.
01:38 Alors je rappelle qu'on demande aux agriculteurs européens de produire moins,
01:41 mais qu'on limite aussi leur capacité à innover,
01:43 par exemple en rendant quasi-impossible les cultures OGM,
01:46 puis cette politique qui fait baisser les rendements,
01:49 elle augmente les coûts, et du coup elle appauvrit les agriculteurs eux-mêmes.
01:52 - Mais c'est quand même fou, et on persiste dans cette voie aujourd'hui Nicolas.
01:55 - Oui, c'est une politique qui a été conçue sans évaluation,
01:58 et les évaluations a posteriori n'ont absolument rien changé.
02:01 En fait, c'est la première politique de décroissance écologique qui est assumée.
02:05 Alors, les agriculteurs et certains observateurs alertent depuis des années,
02:09 mais enfin ils sont traînés dans la boue, accusés de conflits d'intérêts,
02:12 accusés de vouloir polluer.
02:13 C'est une politique idéologique, sadomasochiste,
02:15 qui a pour conséquence d'augmenter nos importations,
02:18 qui a pour conséquence de faire le bonheur des Américains, des Chinois, des Brésiliens, des Argentins,
02:22 mais ça n'a aucun impact sur l'environnement.
02:24 C'est un exemple farm to fork à l'état chimiquement pur
02:27 de la pratique de la faillite de l'idéologie de la décroissance.
02:30 - Signature Europe 1 Nicolas Bouzou. Merci beaucoup Nicolas.
02:33 - A demain.