A la Une de ce journal, la colère gronde chez les agriculteurs. Le monde paysan est prêt à rallier Paris pour faire valoir ses revendications…
Nous irons ensuite en Ukraine avec le décryptage de l’historien militaire Sylvain Ferreira. Nous nous intéresserons à ces coups de com’ permanents pour annoncer l’envoi de nouvelles armes à Kiev.
Puis nous passerons par les Etats-Unis où les primaires sont lancées. Les deux adversaires de 2020 devraient à nouveau s’affronter pour la prochaine élection présidentielle.
Et nous reviendrons ensuite sur l’explosion des défaillances d’entreprise.
Nous irons ensuite en Ukraine avec le décryptage de l’historien militaire Sylvain Ferreira. Nous nous intéresserons à ces coups de com’ permanents pour annoncer l’envoi de nouvelles armes à Kiev.
Puis nous passerons par les Etats-Unis où les primaires sont lancées. Les deux adversaires de 2020 devraient à nouveau s’affronter pour la prochaine élection présidentielle.
Et nous reviendrons ensuite sur l’explosion des défaillances d’entreprise.
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00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, bienvenue dans cette nouvelle édition.
00:18 À la une de ce journal, la colère gronde chez les agriculteurs.
00:21 Le Monde Paysan est désormais prêt à rallier Paris pour faire valoir ses revendications.
00:26 Nous irons ensuite en Ukraine avec le décryptage de l'historien militaire
00:29 Sylvain Ferreira.
00:30 Nous nous intéresserons à ces coups de com' permanents
00:33 pour annoncer l'envoi de nouvelles armes à Kiev.
00:35 Puis nous passerons aux États-Unis où les primaires sont lancées.
00:38 Alors que Donald Trump s'est offert un deuxième succès,
00:41 il devrait sans aucun doute affronter Joe Biden lors de la course à la Maison Blanche.
00:46 Et puis pour finir, nous reviendrons ensuite sur l'explosion
00:48 des défaillances d'entreprises en France.
00:51 [Musique]
00:55 Un drame dans le drame et un bras de fer qui pourrait se durcir
00:58 après la mort d'une agricultrice mardi.
01:00 Le conflit opposant État et paysans pourrait prendre une nouvelle tournure.
01:04 Explication d'Olivier Frèrejac.
01:07 La mort d'une agricultrice mardi et de sa fille quelques heures plus tard
01:10 a jeté un voile noir sur les mobilisations paysannes
01:13 qui agitent le pays depuis plusieurs jours.
01:15 Mardi vers 5h30 du matin à Pamie-en-Ariège,
01:18 une voiture avait foncé sur un mur de paille à son bord des étrangers sous au QTF.
01:22 Une actualité dramatique qui n'a pas empêché au mouvement
01:26 de se poursuivre partout en France.
01:28 Mardi, dans la Drôme sur l'autoroute A7,
01:30 un agriculteur se confiait sur la volonté de bloquer les voies de communication.
01:35 Nous on a choisi ici l'autoroute absolument
01:37 parce qu'en fait on s'est dit que si on bloquait localement,
01:39 on allait embêter nos collègues, nos familles.
01:41 Qu'ici on embête ceux qui font du commerce.
01:43 Donc l'éco-structure, nous aussi peut-être dans un certain moment,
01:47 mais en outre mesure.
01:49 Une mobilisation qui implique des sacrifices financiers
01:51 pour des agriculteurs déjà éprouvés,
01:53 mais qui veulent faire entendre leur voix.
01:55 Des revendications de bon sens qui rejoignent les principaux thèmes de la souveraineté,
02:00 comme l'explique le vice-président de la FDSEA, de l'Oise, Pascal Foucault.
02:05 On s'occupe des agriculteurs quand il y a des actions
02:08 et après on tombe aux oubliettes.
02:10 On a perdu 20% des agriculteurs depuis 10 ans.
02:13 20%.
02:14 On a une souveraineté alimentaire qui est en perdition.
02:16 Vous savez qu'un poulet sur deux provient de l'étranger.
02:19 En viande bovine, vous savez qu'on est maintenant déficitaire.
02:22 En lait, dans trois ans, on sera importateur net de lait.
02:26 Je ne sais pas si vous vous imaginez dans un pays comme la France.
02:28 C'est dramatique.
02:30 Le discours de bon sens de terrain demeure cependant édulcoré
02:33 au niveau de la direction nationale.
02:35 En effet, si localement les paysans s'agitent,
02:37 la représentation des agriculteurs est l'affaire de la FNSEA
02:40 et de Jeunes agriculteurs,
02:41 les deux organisations héritières de l'UNSA d'avant-guerre.
02:45 Dans une pratique de la cogestion avec l'État,
02:46 ces structures sont rompues à la politique parisienne.
02:49 Maintenant, on y a fait part de toutes les doléances
02:52 de nos agriculteurs qu'on représente.
02:55 J'ai envie de dire que ce souci, la balle est dans son camp.
02:58 On a redit au Premier ministre qu'on ne se contenterait pas de mots,
03:01 qu'aujourd'hui, ce que les agriculteurs attendaient,
03:03 c'était des actes précis.
03:05 Et donc ces actes, ils sont amenés d'abord à court terme.
03:08 Et donc on attend du Premier ministre que, dans la semaine,
03:11 il puisse faire un certain nombre de déclarations
03:13 qui fassent bouger les lignes sensiblement
03:16 et qui montrent aux agriculteurs que ce n'est pas simplement des mots.
03:19 Faire bouger les lignes sensiblement.
03:21 Pas sûr que cela suffise à calmer la colère agricole
03:24 qui agite le pays depuis plusieurs mois
03:26 et qui se formalise par des blocages et des actions chocs
03:28 depuis plusieurs jours.
03:30 Remonter à propos de leurs conditions de vie,
03:32 du trop-plein de normes, de la taxation du gazole non routier
03:34 imposé par Bruxelles et d'un ensemble de normes auvergnées écologistes
03:38 qui s'imposent aux produits français,
03:39 mais pas nécessairement aux produits importés.
03:41 Le monde paysan est à bout.
03:43 Dans ce contexte, la FNSEA, premier syndicat agricole du pays,
03:46 voit toutes les caméras braquer sur lui,
03:49 mais semble parfois en délicatesse avec la base paysanne
03:51 comme cela a pu être vu à Toulouse la semaine dernière.
03:55 Le chemin est en train de se faire.
03:57 Merci de ceci, je l'espère que le ministère du futur les entend.
04:08 Maintenant, vous comprenez les facteurs de rentrée chez vous dans le cadre de l'élection.
04:22 Les décisions de la FNSEA sont en train de se faire.
04:27 Des dissensions entre meneurs syndicaux et bases agricoles
04:30 qui s'expliquent aussi par le profil toujours très business et politique
04:33 des patrons de la FNSEA.
04:35 L'actuel chef de file du syndicat, Arnaud Rousseau,
04:38 est issu d'une école de commerce médiocre de la région parisienne,
04:41 l'European Business School,
04:42 qui récupérait historiquement les cancres de bonnes familles.
04:45 Il a lancé sa carrière dans le courtage et le négoce de matières agricoles,
04:49 un profil de financier donc,
04:51 de Comcom, d'EG, de Biogaz, du Multien,
04:54 administrateur de Saipol,
04:56 président du CA de Sofitropéole,
04:58 qui finance les crédits aux agriculteurs,
05:00 et président du conseil d'administration de la multinational Avril,
05:03 qui comprend les marques Iso4, Le Sueur, Matin ou encore Puget.
05:06 En tout, il dirige ou administre une quinzaine d'entreprises,
05:10 de holding et de fermes.
05:11 Souvent proche des républicains et rarement très hostile à Bruxelles,
05:15 la direction de la FNSEA craint une récupération par le RN,
05:19 très fort dans les campagnes.
05:21 Une crainte qui n'existe pas à l'égard d'élus
05:23 comme le président de la région Nord, Xavier Bertrand,
05:25 que le vice-président de la FNSEA, Lux Messert, retweet sans sourciller.
05:30 La coordination rurale, structure plus modeste,
05:32 pourrait gagner des adhérents,
05:33 si la FNSEA venait à se compromettre trop rapidement avec les autorités.
05:37 En effet, plus indépendant, le syndicat est dirigé par des bénévoles vivants dans leurs fermes.
05:42 À gauche, la Confédération Paysanne profite de l'aubaine
05:45 pour dénoncer les traités de libre-échange
05:46 et leurs conséquences sur l'agriculture française.
05:49 Côté politique, la gauche écologiste montre toute sa détestation de la paysannerie française
05:54 et l'ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot
05:57 estime que les écologistes seraient en prison
06:00 s'ils en faisaient autant que les agriculteurs.
06:02 Dans l'ensemble de la gauche, le malaise est palpable.
06:05 Le Fonds de Commerce Banlieusard et la haine du français de la campagne
06:08 a fait un long chemin depuis l'affiche de Mitterrand de 1981, la force tranquille.
06:13 Le député de la Somme, François Ruffin,
06:15 qui vise à réconcilier précaires des villes et précaires des champs,
06:18 s'est essayé à quelques messages de soutien,
06:20 parmi lesquels celui d'un tracteur sur lequel est inscrite la formule
06:24 « N'importons pas ce que l'on interdite en France ».
06:27 Un slogan qui peut concerner au-delà des seuls produits agricoles,
06:30 ce qui échappe certainement au député assimilé insoumis
06:33 qui peinera à rallier des paysans à la cause de son parti,
06:36 alors que le réceptacle naturel des colères rurales en France
06:40 semble demeurer le Rassemblement National avec son discours protectionniste,
06:44 même si le parti d'Éric Zemmour reconquête se mobilise également sur le sujet.
06:49 Côté souverainiste, la critique de l'Union Européenne,
06:51 à l'origine de nombreuses normes ici dénoncées, est au cœur des débats,
06:54 mais pour l'heure, aucune formation défendant une sortie de l'UE
06:57 ne semble pouvoir donner de la voix sur ce sujet,
07:00 ni peser dans les prochaines élections européennes.
07:03 Un débouché électoral qui ne devrait de toute manière pas changer la donne.
07:06 En revanche, une intensification de la mobilisation
07:09 avec la perspective de voir les agriculteurs bloquer Paris
07:12 pourrait être autrement plus efficace.
07:14 Partout en France, les barrages se multiplient
07:17 et de plus en plus d'agriculteurs se mobilisent.
07:20 De là à renverser la table, il reste du chemin,
07:23 surtout quand on sait la capacité de l'exécutif en place
07:26 à faire la sourde oreille ou à se montrer violent contre les oppositions populaires,
07:30 comme cela a pu être le cas lors des manifestations de Gilets jaunes.
07:34 Le serpent de mer des envois d'armes à l'Ukraine continue,
07:41 pendant que Kiev réclame une accélération de la cadence.
07:43 Les Occidentaux, dont la France, multiplient les effets d'annonce.
07:47 Le point tout de suite.
07:48 Des camions César, des munitions, des avions,
07:51 la foire aux armes occidentales n'en finit pas de briller dans les déclarations d'intention.
07:56 Pourtant, face aux grands seigneurs européens,
07:59 le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmitro Kouleba
08:02 se confie à un quotidien allemand pour dénoncer la lenteur des livraisons.
08:06 L'historien militaire et animateur du site Veil stratégique Sylvain Ferreira
08:10 nous explique la teneur des envois occidentaux
08:13 en admettant que toutes les livraisons se déroulent bien,
08:15 c'est-à-dire qu'elles soient à la fois honorées et non empêchées par la Russie.
08:19 La coalition de l'artillerie voulue par les Européens
08:22 devrait permettre de fournir à l'Ukraine entre la fin de cette année et le début de 2026
08:30 environ 220 000 obus de 155 mm
08:34 pour doter la majorité des pièces d'artillerie qui sont déployées par l'armée ukrainienne.
08:39 C'est un chiffre ronflant, important,
08:42 mais quand on le compare d'une part à la cadence de tir de l'artillerie ukrainienne aujourd'hui,
08:49 et bien ça devient tout de suite beaucoup moins ronflant
08:52 puisqu'on nous a dit depuis le début de l'année 2024
08:56 que l'artillerie ukrainienne était descendue entre 2000 et 4000 obus par jour.
09:02 Donc ça veut dire que cette dotation permettrait d'avoir à peu près
09:07 deux mois et demi de munitions disponibles.
09:10 Et puis de l'autre côté, quand on compare au chiffre de ce que les Russes ont à disposition aujourd'hui,
09:17 on vient d'apprendre que la Corée du Nord avait livré un million d'obus à l'armée russe,
09:24 en plus de ce que l'armée russe a encore en stock et en plus de sa production.
09:29 Les envois d'armes par l'Occident s'intègrent donc parfaitement dans l'opération de propagande
09:33 qui sévit depuis le début du conflit ouvert, mais pas seulement.
09:37 On a encore eu un bombardement sur la ville de Donetsk,
09:40 c'est le énième bombardement à la fois depuis 2022 bien sûr,
09:44 mais surtout, rappelons-le, depuis 2014, cette ville est une véritable ville martyr.
09:50 Et on a, depuis 2022, eu à plusieurs reprises des preuves
09:56 qui ont été apportées par les services de sécurité civile de la ville,
10:01 selon lesquelles des obus français de 155 mm,
10:06 qui donc sont en dotation pour les canons César qu'on a livrés à l'armée ukrainienne,
10:10 ont été utilisés à cette occasion ou à ces occasions contre les populations civiles.
10:16 Donc on se dit, l'armée ukrainienne dispose de peu d'obus,
10:20 elle dispose de moins en moins de tubes en état de marche pour les utiliser,
10:25 et en plus, quand elle les utilise, ce serait vraisemblablement
10:29 pour les concentrer sur des cibles civiles,
10:33 puisque le marché qui a été touché ne représente en aucun cas
10:36 ni une zone de concentration de troupes, ni de matériel, ni un dépôt de logistique.
10:41 Sans doute de quoi ravir les contribuables européens, et particulièrement français,
10:46 en leur apprenant que leurs impôts servent en partie à financer des frappes
10:49 contre des cibles, contre d'autres populations européennes.
10:52 La Russie se doit, pour sa propre communication à l'égard de sa population,
10:57 de montrer les crocs de temps en temps pour rappeler à qui les États-Unis,
11:03 qui la Grande-Bretagne et la France, ou l'Allemagne,
11:06 que leur participation à la fourniture de munitions,
11:09 mais aussi, comme on l'a vu la semaine dernière avec l'histoire de la frappe sur Kharkiv
11:14 et sur des mercenaires français, qu'il faut mesurer toujours la façon
11:21 dont on s'engage contre la Russie et contre son armée sur le territoire ukrainien,
11:26 parce que si on n'y prend pas garde, on pourrait aller plus loin.
11:30 Je pense notamment à cette histoire d'accords de défense bilatéraux
11:36 entre l'Ukraine, la Grande-Bretagne, le Canada, et donc on l'annonce demain avec la France.
11:42 Si on devait signer de tels accords sur le modèle britannique,
11:48 et que demain ça autoriserait l'armée française à entrer sur le territoire ukrainien,
11:53 il est bien évident que là, par contre, on deviendrait un cobé légérant de facto,
11:58 et que les Russes nous prendraient cette fois-ci pour ennemis,
12:02 et se permettraient de nous frapper si le juge est nécessaire.
12:05 Des décisions occidentales toujours aussi dangereuses,
12:08 qui empêchent en plus l'émergence de discussions de paix
12:11 pour mettre enfin un terme à un conflit meurtrier.
12:19 Aux États-Unis, 2024 aura des goûts de 2020 après les premières primaires républicaines.
12:25 Tout porte à croire que Donald Trump affrontera à nouveau Joe Biden.
12:28 Explication de Renaud de Bourleuf.
12:30 Les victoires successives vont-elles conduire à la revanche ?
12:33 Mardi, la première républicaine dans l'ONU en chair a donné une nouvelle victoire à Donald Trump.
12:38 54,8% contre Nikki Haley.
12:41 L'ancien gouverneur de Caroline du Sud et ancien ambassadeur auprès de l'ONU
12:45 obtient quant à elle 43,6%.
12:48 Une victoire sans appel pour l'ancien président,
12:50 dans un territoire de la côte Est, de tendance modérée,
12:53 et peu favorable à la vague dite "populiste".
12:56 De quoi montrer que la popularité de Donald Trump est toujours vive auprès de l'électorat républicain.
13:01 J'ai voté pour Trump.
13:03 Il a été en office pendant 4 ans, je pense qu'il a fait un bon travail.
13:06 Je sais qu'il est assez dénoncé, beaucoup de gens n'aiment pas ça.
13:10 Personnellement, je l'aime, je n'aime pas les choses qui sont sucrécôtées.
13:13 Il s'est mis à l'avant et fait ce qui doit être fait.
13:16 Ces 3 dernières années, pour moi, ont été un désastre.
13:20 Je suis en train de m'y rendre.
13:21 Donald Trump est un grand leader.
13:23 Je crois que notre pays est en grave danger de mourir.
13:27 Il est le seul avec la force, la courage et la sagesse
13:31 pour défendre le mal des libéraux progressistes.
13:34 De son côté, Nikki Haley, perdante sur un terrain qui lui était pourtant favorable,
13:38 ne s'avoue pas encore vaincue.
13:40 Je veux féliciter Donald Trump pour sa victoire ce soir.
13:44 Il l'a gagné.
13:45 Et je veux l'acknowledger.
13:48 Vous avez tous entendu le chantage dans la classe politique.
13:53 Ils se sont faits tomber en colère en disant que la course est terminée.
13:57 Ce n'est pas la fin !
14:04 J'ai des nouvelles pour tous.
14:08 New Hampshire est la première dans la nation.
14:11 Ce n'est pas la dernière dans la nation.
14:14 Les prochains scrutins permettront de savoir si Nikki Haley inversera la tendance.
14:18 Sa ligne modérée sur les sujets de société
14:21 et interventionniste sur les questions internationales
14:24 peut attirer des républicains plus centristes et des électeurs indépendants.
14:27 Cela lui assure surtout le soutien des financiers et des médias.
14:31 Avec ses prises de position en faveur de l'augmentation du soutien à l'Ukraine et à Israël,
14:35 et de la fin de toute coopération avec la Chine, l'Iran ou la Corée du Nord,
14:39 l'État profond américain ne lui fait pas mauvaise figure.
14:42 Mais la ligne républicaine tendance George Bush
14:44 a été progressivement marginalisée depuis la refonte du parti par Donald Trump.
14:49 Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, ne s'y est pas trompé
14:51 lorsqu'il a annoncé dimanche "jeter l'éponge"
14:54 et soutenir l'ancien chef d'État.
14:55 Il a mon endorsement parce qu'on ne peut pas retourner
14:57 à la vieille garde républicaine d'hier,
15:00 une répackage formée de corporatisme
15:03 que Nicky Haley représente.
15:05 Un corporatisme dont les Américains veulent de moins en moins.
15:08 Ironie de l'histoire, même en Caroline du Sud,
15:10 territoire de Nicky Haley,
15:12 les sondages donnent Donald Trump largement gagnant.
15:14 La victoire de l'ancien président à la vacitude républicaine
15:17 paraît assurée, sauf grande surprise.
15:19 Côté démocrate, il n'y a pas davantage de suspense.
15:21 Le même jour, le président sortant de Joe Biden a remporté
15:24 la primaire de son parti avec 51% des voix,
15:27 alors qu'il n'y était même pas candidat.
15:30 En effet, le chef d'État avait refusé de démarrer la course à l'investiture
15:33 dans un État qui ne lui est pas électoralement favorable.
15:36 Les démocrates du New Hampshire ne l'ont pas entendu de cette oreille
15:39 et ont décidé d'organiser la primaire sans la candidature de Joe Biden.
15:42 Les électeurs n'ont eu qu'à rajouter le nom de leur candidat au crayon.
15:46 La victoire est donc officieuse,
15:47 mais suffira à conforter Joe Biden
15:50 dans sa volonté de s'accrocher à la Maison Blanche,
15:52 malgré son grand âge, le déclin de ses facultés cognitives
15:56 et un bilan plus que discutable.
15:59 Le président marche tout de même sur des oeufs,
16:00 sa politique est loin de faire l'unanimité, même parmi ses partisans.
16:04 Lors d'un rassemblement mardi en Virginie,
16:05 il s'est fait reprocher sa politique de soutien inconditionnel envers Israël.
16:09 À plusieurs reprises, il s'est fait huer au nom de "génocide Joe".
16:12 Mais Joe Biden a des atouts en poche,
16:14 le combat contre une prétendue extrême droite incarnée par Donald Trump.
16:18 Un des principaux thèmes de son rassemblement mardi
16:20 était la supposée attaque du courant conservateur contre les droits des femmes,
16:24 une occasion d'éviter de parler de son bilan économique et sécuritaire,
16:27 lequel devrait être remis sur la table par Donald Trump.
16:30 Et retour en France à présent pour parler un peu d'économie.
16:37 Bonjour Rémi Tell.
16:38 Bonjour Elizabeth.
16:39 Merci beaucoup d'être avec nous.
16:40 Vous êtes intéressé à la santé des entreprises,
16:42 et le moins qu'on puisse dire, c'est que le tableau est assez sombre.
16:44 Une récente étude a en effet publié des chiffres très inquiétants.
16:48 Oui, Elizabeth, 57 296 défaillances d'entreprises sur l'ensemble de l'année 2023,
16:54 soit une hausse de 35,8% par rapport à 2022,
16:58 une année qui avait elle-même connu un bond de 49% des défaillances.
17:03 Alors que l'on s'entend bien,
17:05 défaillance d'entreprise ne signifie pas faillite d'entreprise,
17:09 il s'agit du lancement d'une procédure judiciaire susceptible de déboucher
17:13 sur une sauvegarde, un redressement ou une liquidation.
17:17 Il n'en demeure pas moins que ces chiffres sont particulièrement inquiétants,
17:21 a fortiori quand on les regarde dans le détail.
17:24 Ainsi, le dernier trimestre de l'année 2023
17:27 a enregistré à lui seul 16 820 défaillances du jamais vu depuis 30 ans,
17:32 et la récession de 1992-1993.
17:35 Une accélération des défaillances semble donc se faire sentir,
17:39 notamment pour les entreprises de plus de 100 salariés,
17:42 même si les TPE continuent de concerner l'écrasante majorité des dossiers.
17:47 Autre élément notable, Élise, en 2023,
17:50 une défaillance sur quatre a touché le secteur de l'immobilier construction.
17:54 Le nombre de défaillances d'agences immobilières a par exemple doublé l'an passé.
17:58 Mais alors comment on peut expliquer une telle situation
18:00 pour ne pas dire une telle catastrophe ?
18:02 Alors il y a tout d'abord en effet de rattrapage post-Covid, Élise.
18:05 Le nombre de défaillances en 2023 est tout juste supérieur au niveau d'avant-pandémie,
18:11 surtout la politique du "quoi qu'il en coûte"
18:13 a maintenu artificiellement en vie des sociétés zombies
18:17 qui n'ont plus accès aujourd'hui à la fontaine d'argent magique
18:20 et sont donc contraintes de mettre la clé sous la porte.
18:24 Mais d'autres facteurs entrent également en jeu,
18:27 au premier rang desquels l'inflation bien sûr.
18:29 Dans une récente étude de la CPME,
18:32 91% des entrepreneurs déclaraient ainsi subir les conséquences de cette inflation
18:36 avec un effet ciseau délétère
18:38 puisque 69% de ces entrepreneurs déclarent rencontrer
18:43 des pressions de leurs clients pour vendre moins cher.
18:46 Les tarifs de l'électricité et du gaz eux continuent de s'envoler,
18:49 respectivement +43 et +89% pour les moyennes entreprises rien qu'en 2022.
18:55 L'enjeu des financements pose enfin problème.
18:57 73% des entrepreneurs interrogés par la CPME
19:01 font état d'un durcissement des conditions pour obtenir un crédit,
19:05 10% étant même interdits de prêts par leur établissement bancaire.
19:09 Pendant ce temps, il faut rembourser les prêts garantis par l'État
19:12 contractés entre 2020 et 2022,
19:14 ce que 28% des dirigeants d'entreprises concernés
19:18 affirment avoir du mal à faire.
19:19 Pour parer à ce problème, Bruno Le Maire a annoncé début janvier
19:22 un rallongement de 3 ans du délai de remboursement des PGE.
19:26 Reculez pour mieux sauter, telle semble être la stratégie du gouvernement.
19:30 La stratégie de Bruno Le Maire sans doute.
19:31 En tous les cas, on voit bien que ces entreprises qui ferment
19:34 sont déjà une mauvaise nouvelle en soi,
19:36 mais on peut aussi craindre des conséquences pires.
19:38 Oui, bien sûr, Elise, des conséquences pour l'emploi.
19:40 Tout d'abord, le groupe bancaire BPCE estime que 240 000 personnes
19:45 supplémentaires pourraient se retrouver au chômage en 2024
19:48 du fait des défaillances d'entreprises.
19:50 De son côté, l'OFCE anticipe une hausse du chômage de 0,7 point à 8%.
19:55 Autre aspect, le moral des salariés.
19:57 Une étude récente d'OpinionWay a ainsi mis en lumière
20:00 la nouvelle dégradation de leur santé mentale.
20:03 Merci beaucoup Rémi Tell pour cet éclairage pas très reluisant.
20:06 On passe tout de suite à l'actualité en bref avec Olivier Frèrejac.
20:09 Pierre Moscovici, auditionné par la Commission des lois du Sénat,
20:15 ce mercredi, le président de la Cour des comptes devra s'expliquer
20:18 sur son entrave à la publication du rapport de l'institution
20:21 sur la politique migratoire.
20:22 Rappelons que M. Moscovici avait de son propre aveu
20:26 différé la parution de ce document en plein examen du projet de loi immigration,
20:30 ne souhaitant pas que son contenu soit déformé ni instrumentalisé.
20:35 Sauf que d'aucuns ont estimé que son choix influençait les débats
20:38 en dissimulant les éléments utiles à la compréhension de tous.
20:42 Le rapport de la Cour des comptes soulignait notamment les nécessités
20:45 pour l'État de mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français.
20:49 Gabriel Attal sait s'entourer.
20:52 Le nouveau Premier ministre a nommé parmi ses conseillers
20:55 l'administrateur civil Ryan Nézard,
20:58 poste que ce dernier occupait déjà auprès du futur chef de gouvernement
21:02 à Bercy et à l'Éducation nationale.
21:04 Selon certaines sources, l'homme serait en couple avec une certaine Yvanne Trippenbach,
21:10 chef du service politique du quotidien Le Monde,
21:12 un lien politico-médiatique qui pourrait donc faire les affaires de la Macronie.
21:16 À plus forte raison que Ryan Nézard n'a pas toujours été en odeur de sainteté.
21:20 En janvier 2018, l'homme a été l'éphémère porte-parole de La République en marche
21:25 pendant cinq jours.
21:26 Il avait dû démissionner après que d'anciens tweets distillant des insultes
21:29 contre politiques et journalistes ont refait surface.
21:32 Tout tenté pour échapper à la justice,
21:36 mardi au tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor,
21:39 un homme devant comparaître pour abus de confiance au préjudice d'une personne vulnérable
21:43 s'est poignardé dans les toilettes du palais de justice.
21:46 Blessé à l'abdomen avec un couteau de cuisine, il a été hospitalisé.
21:50 Ses jours ne seraient pas en danger.
21:52 Une enquête a été ouverte.
21:53 En effet, le détecteur de métaux à l'entrée du tribunal n'a visiblement pas fonctionné.
21:58 Le procès a été reporté à une date ultérieure.
22:01 La victime a dû apprécier, mais aurait pu se contenter de faire confiance au laxisme judiciaire.
22:06 Le diagnostic de performance énergétique sera-t-il bientôt simplifié ?
22:11 C'est en tout cas la promesse réitérée par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire,
22:15 mardi, lors des rencontres de la simplification.
22:18 Si les modalités de cette éventuelle évolution restent floues,
22:22 elles pourraient porter sur la règle de calcul d'EPE,
22:24 réputée défavorable aux petites surfaces.
22:27 Le sujet crée la fracture au sein du gouvernement depuis de nombreux mois
22:31 entre partisans du statu quo et tenants d'un allègement des contraintes.
22:35 Sauf qu'à l'occasion du dernier remaniement,
22:37 Bruno Le Maire a récupéré le portefeuille Energy,
22:40 ce qui, assure-t-il, lui donne toute la légitimité requise pour faire valoir son point de vue.
22:44 On a hâte de voir ça.
22:46 Stéphane Séjourné cause dans le vide à l'ONU.
22:50 Mardi, le nouveau ministre des Affaires étrangères était à New York,
22:53 au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies,
22:55 où il a fait sa première intervention.
22:57 Le ministre a plaidé en faveur d'un État palestinien,
22:59 ajoutant par la suite que les paramètres de la solution au conflit israélo-palestinien étaient simples.
23:05 Deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité,
23:08 avec des frontières reconnues et sûres,
23:10 sur la base des lignes de 1967,
23:13 dont Jérusalem serait la capitale des deux États.
23:16 Une ligne qui a le mérite de rappeler la politique arabe de la France,
23:19 mais qui ressemble à un vœu pieux.
23:21 D'ailleurs, le gouvernement israélien refuse d'évoquer cette piste.
23:24 Le représentant de Tel Aviv a toutefois déclaré mardi
23:27 que si le Hamas livrait les responsables du 7 octobre,
23:30 la guerre s'arrêterait, ce qui évidemment n'arrivera pas.
23:33 Et voilà, nous approchons déjà de la fin de cette édition.
23:40 Dans un instant, retrouvez le Zoom du jour.
23:41 Hélène Banoun, pharmacienne biologiste,
23:43 présente son ouvrage sur la crise du Covid-19,
23:46 "La science face au pouvoir".
23:48 On a une corrélation entre la gravité de la Covid et le taux d'anticorps.
23:52 Plus... alors, ça ne veut pas dire que c'est le taux d'anticorps élevé
23:56 qui provoque une maladie grave, mais en tout cas,
23:58 chez les personnes qui ont des Covid graves,
24:00 il y a des taux d'anticorps élevés.
24:01 Voilà.
24:02 Et ce n'est pas les gens qui, donc, n'ont pas de réaction immunitaire, précisément.
24:05 Voilà, la réaction immunitaire est déviée vers un côté délétère,
24:10 et ces anticorps, on a montré qu'ils pouvaient être toxiques aussi,
24:13 puisqu'ils peuvent faciliter l'entrée du virus dans les cellules.
24:17 Ils peuvent aggraver la maladie.
24:18 Et ce qui est le cas, d'ailleurs, des anticorps vaccinaux aussi.
24:21 Il y a ce phénomène de facilitation qui était déjà connu,
24:23 par exemple, pour la dengue, et qu'on a retrouvé ici.
24:26 Également au programme de votre soirée, à partir de 21h,
24:28 vous pourrez découvrir un nouveau numéro de Bistro Liberté.
24:31 Éric Morillo et ses chroniqueurs reçoivent le géopolitologue Alexandre Delval.
24:35 À présent, c'est la fin de cette édition.
24:37 Merci à tous pour votre fidélité.
24:39 On se retrouve demain.
24:39 En attendant, portez-vous bien.
24:41 Bonsoir.
24:42 (Générique)