«Le grand magasin des rêves» de Miye Lee et la pièce «Un chapeau de paille d'Italie» au Théâtre Le Lucernaire
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Transcript
00:00 7h-9h, Europe 1 Matin.
00:03 Nicolas Carreau, ce matin, le livre du jour, je le montre à ceux qui le regardent sur
00:07 Europe 1.fr.
00:08 Roman coréen, livre phénomène.
00:10 Oui, phénomène, ça veut dire un million de lecteurs là-bas.
00:12 On n'en est pas encore là en France, mais c'est normal, les éditions piquées viennent
00:15 tout juste de le traduire.
00:16 Ça s'appelle « Le grand magasin des rêves » signé Mieh Lee, traduit par Pierre Biziou
00:21 et Choi Kyu-kwan.
00:22 Alors, que raconte ce livre ?
00:24 Ça commence avec Penny, l'héroïne.
00:25 Elle a un peu le trac, elle va passer un entretien pour un travail, elle a été sélectionnée,
00:29 elle a été souhaitée.
00:30 Alors, elle part acheter tout un tas de bouquins qui donnent des conseils pour ce genre d'exercice.
00:33 Ça vaut le coup de s'y mettre sérieusement.
00:35 Il y a un très bon salaire à la clé, des primes, des avantages sociaux et ça gâche
00:38 rien, le bâtiment est superbe.
00:39 Genre grand magasin parisien 19e, vous voyez, c'est normal puisqu'il s'agit d'un grand
00:44 magasin.
00:45 Et c'est donc le grand magasin des rêves, je parie.
00:46 Exactement.
00:47 Elle va d'ailleurs rencontrer Dolagout, le directeur très respecté, voire vénéré.
00:51 Et donc, ce magasin des rêves, c'est un endroit où l'on vend des rêves.
00:55 La ville où se trouve ce magasin n'est accessible qu'en dormant, bien entendu.
00:58 Il y a d'ailleurs ceux qu'on appelle des noctiluca, des créatures étranges chargées
01:02 de fournir un peignoir aux dormeurs impudiques.
01:04 Et on peut acheter un rêve, n'importe quel type de rêve, même un cauchemar si ça vous
01:08 fait plaisir, comme on regarde un bon film d'horreur.
01:10 Et on paye avec une monnaie très particulière.
01:12 Il y a des auteurs et des rêves très demandés.
01:14 Devenir une orque qui traverse le Pacifique, par exemple, de Kix Lumber, très connu, grand
01:19 prix 1999.
01:20 Ou vivre une semaine dans la peau de ses parents.
01:22 La pub pour ce rêve, c'était "arrêtez de crier sur vos enfants, offrez-leur ce rêve,
01:26 après ils auront tout compris".
01:28 Il y a "Flotter dans l'espace et contempler la Terre", ça c'est un classique.
01:31 Ou "Thé de l'après-midi avec des personnages historiques", vous pouvez choisir.
01:35 On suit Penny, donc on passe l'entretien avec elle, et ensuite au boulot.
01:38 Avec le quotidien du grand magasin, les événements extraordinaires, on passe en revue les différents
01:43 rêves et rêveurs, avec une ambiance onirique évidemment, et un côté Miyazaki, Totoro,
01:48 etc.
01:49 C'est la version japonaise, c'est la même douceur et le même réalisme magique.
01:53 - Quel rêve vous aimeriez vivre, vous Nicolas ?
01:55 - Je prendrais bien un thé avec, je ne sais pas, Fitzgerald et Alexandre Dumas.
01:59 - Ah, pas mal, pas mal.
02:00 Le grand magasin des rêves, signé Lee Mie.
02:04 Pardonnez-moi pour l'auteur.
02:06 - Je ne sais pas dans quel sens ça se dit.
02:08 - Lee, nom de famille, Mie, prénom, donc à l'asiatique on donne le nom avant le prénom.
02:12 - Très joli couverture.
02:13 - Merci Nicolas Caro.
02:15 Marie Gickel au théâtre cette semaine, c'est un grand classique du répertoire français.
02:19 Eugène Labiche, un chapeau de paille d'Italie, la pièce d'équipe Roco, mise en scène complètement
02:24 déjantée.
02:25 Marie, c'est au théâtre du Lucerner à Paris.
02:27 - Alors, vous connaissez l'histoire de cette pièce mythique.
02:29 Le héros Fadinar va se marier quelques jours avant ses noces.
02:32 Son cheval mange le chapeau de paille d'une jeune femme alors en plein rendez-vous avec
02:36 son amant.
02:37 Plus de chapeau, son alibi auprès de son mari tombe à l'eau.
02:40 Fadinar se lance donc dans la quête de ce fameux chapeau orné de coquelicots, tout
02:44 en gérant son mariage et sa belle famille.
02:47 Cette pièce inspira Orson Welles et Nino Rota et la voici entre les doigts de fées de
02:51 cette compagnie l'éternel été.
02:53 - Il faut absolument se procurer un chapeau tout semblable et vous êtes sauvés.
02:57 - Mais par deuil madame, tenez, l'envisiteur est magasin.
03:01 - Moi monsieur, mais je suis mourante.
03:02 - Monsieur, vous n'en voyez donc pas que madame est mourante ? Eh bien, je vais vers d'en haut.
03:08 - Voilà, voilà, mais vous monsieur, qui n'est pas mourante ?
03:12 - Moi, qui t'es madame dans un pareil état ?
03:14 - Ma chambre !
03:16 - Voilà, voilà !
03:18 Alors il faut vous imaginer pour décor, des matelas par terre comme une grande chambre
03:21 à coucher pour enfants, pour accueillir une mise en scène réjouissante entre le cirque
03:26 et le cartoon, si si c'est possible, portée par une troupe investie aux forts potentiels comiques.
03:32 Bref, c'est un bijou signé Emmanuel Beno.
03:34 Entre autres, il joue aussi le rôle de ce fadinar en plein cauchemar.
03:38 - On a vraiment tiré ça vers l'enfance, vers les textes avris, vers la communauté musicale,
03:42 vers un théâtre très corporel, très rythmé.
03:47 En fait, le sol est recouvert de coussins, de matelas, de couettes, et ça convoque en plus du rêve
03:52 d'un jeune marié, donc avec évidemment l'image romantique que peut avoir lui,
03:57 on convoque aussi l'image très enfantine de la cabane d'enfants, des contes.
04:03 Les acteurs ont toujours des mimiques à la Louis de Funès.
04:05 La pièce, elle fourmille de bonnes idées avec toujours le même objectif,
04:08 ne pas laisser une minute d'ennui au public.
04:11 - Voilà, un chapeau de paille d'Italie, c'est donc à voir au Lucerner à Paris jusqu'à mi-mars,
04:15 avant Avignon cet été, puis sans doute une tournée dans tout le pays.
04:19 Merci beaucoup, Marie Gickel, merci les amis.
04:21 - A demain. - Allez, à demain dans un instant.