Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Jacqueline nous raconte sa rencontre avec René, en résidence séniors à Saint-Brieuc dans les Côtes-d'Armor, et nous montre que l'amour n'a pas d'âge.
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00:00 - Europ1 - Pascal Proévou
00:03 - Il vient nous voir de temps en temps à CNews, mais deux salles, deux ambiances.
00:15 Vous avez vu, Europ1, c'est un peu différent.
00:17 On est un peu plus dans quelque chose de joyeux.
00:21 Alors, on a parlé d'Omer tout à l'heure, et je sais que vous nous avez interrogé pendant la pub.
00:26 C'est pas Omer Simpson.
00:28 - Ah d'accord, vous comprenez pas pourquoi vous rigolez tous.
00:31 - C'est Omer, le célèbre poète.
00:35 - Mais je me doute, je me doute.
00:37 - Alors, vous, vous avez souvent parlé d'amour.
00:39 Et d'amour de manière idéale.
00:42 - Non, c'est bien faux.
00:44 - Nous sommes, figurez-vous, avec Jacqueline et René, ils ont 88 et 89 ans.
00:48 Mais à la limite, ça c'est banal.
00:50 Ils sont en couple, vous savez depuis combien de temps ?
00:53 Depuis trois ans, simplement.
00:55 Et c'est ça qui est drôle, parce qu'ils se sont rencontrés en mars 2020 dans une résidence senior à Saint-Brieuc, dans les côtes d'Armor.
01:01 Et depuis, ils ne se quittent plus.
01:03 Donc c'est ça qui est intéressant.
01:05 S'ils étaient ensemble depuis 60 ans, ce serait banal.
01:08 Alors, qui est avec nous ? C'est Jacqueline ou c'est René ?
01:10 Bonjour Jacqueline !
01:12 - Bonjour à vous.
01:14 Alors, je suis Jacqueline et René, mon compagnon bien-aimé, est juste à côté de moi.
01:19 - Bon alors ça c'est formidable, parce que j'imagine que René n'est pas votre première histoire d'amour, Jacqueline, à 86 ans.
01:24 - Non, non, c'est pas la première.
01:26 Disons que c'est la seconde.
01:28 Mais c'est peut-être la meilleure, parce que pour moi c'est une véritable révélation d'avoir rencontré René.
01:34 Vraiment, j'en suis encore émue lorsque je vous parle de notre histoire.
01:39 - On l'est tous.
01:40 - Voilà, on s'entend très bien, caractère, et au point de vue amour, vraiment, je vous dis pas que c'est peut-être pas l'homme de ma vie, mais presque.
01:48 Vraiment.
01:50 - Mais quand vous dites que vous vous êtes rencontrés, comment vous vous êtes rencontrés, et qu'est-ce qui a fait que vous êtes ensemble aujourd'hui ?
01:59 - Eh bien écoutez, voilà. Nous avions l'habitude tous les deux de nous asseoir sur un banc.
02:04 Alors au début on se connaissait pas, on se parlait presque pas, puis peu à peu nous avons commencé à parler, à échanger des regards.
02:14 Et nous avons beaucoup parlé, René m'a raconté sa vie, son passé, et moi je lui ai raconté le mien.
02:21 Et peu à peu, je me suis rendue compte que René, qui était près de moi, j'ai lu dans son regard comment René est un être d'une grande bonté.
02:34 Et cette bonté, ce sentiment m'a bouleversée, et m'a même émue.
02:40 Et là je vous dis en toute sincérité, c'est de là que j'ai commencé à aimer René.
02:45 Et René qui me regardait très tendrement, il a compris aussi.
02:49 Donc il y a eu un échange intellectuel, mental, disons.
02:56 Moi je crois aux vibrations, je crois à l'alchimie.
02:59 Et je pense que dans ces instants-là, nous avons vécu une très belle alchimie.
03:04 Parce que nos cœurs se sont rencontrés, mais après avoir parlé quand même pas mal.
03:09 Parce qu'il fallait déjà qu'on fasse connaissance, et plus j'entendais René parler, plus je l'appréciais.
03:16 Et peu à peu, je l'ai aimé.
03:18 Mais pas tout de suite, pas tout de suite, ça a demandé un certain temps.
03:22 Mais une fois que l'amour était installé dans mon cœur, je crois que maintenant, pour tout l'ordre du monde, je voudrais que ma vie change.
03:31 Je resterai avec René le plus longtemps possible.
03:35 Même s'il nous reste un an à vivre, ou peut-être deux ans, trois ans, qu'importe.
03:40 Les moments que nous passons ensemble, nous les partageons avec beaucoup d'amour.
03:45 Et je voudrais, je souhaite, enfin tous les deux nous souhaitons, que lorsque des personnes âgées,
03:51 qu'elles aient 80, 85 ans, 90 ans, qu'elles ne s'inquiètent pas. On peut aimer à cet âge-là.
04:00 Et chose extraordinaire, être aimée, c'est merveilleux.
04:04 Mais se sentir être aimée, je crois que c'est la plus belle chose qui puisse arriver à un homme.
04:10 Se sentir aimée.
04:12 Moi, je suis aimée par l'homme que j'aime. Il m'aime beaucoup.
04:17 Et pour nous, je crois que c'est un cadeau du ciel.
04:21 Je dirais même, peut-être, c'est peut-être un miracle.
04:24 Enfin, c'est un cadeau de la vie.
04:27 - Et Jacqueline, vous lui avez volé un baiser, je crois.
04:30 - Oui, oui.
04:33 - Je crois. C'est vous qui avez fait le premier pas, chère, à Claude Michel Schönberg.
04:42 René a quand même, vers moi, il a fait quand même une démarche essentielle.
04:47 Il m'a abordée, toujours sur le banc, en me parlant de choses et d'autres.
04:52 Et moi, peu à peu, peu à peu, mais avec du temps, parce que je suis quand même une femme assez prudente.
04:58 Je me disais toujours, où suis-je, avec qui je suis ?
05:02 Et peu à peu, comme je vous disais tout à l'heure, René m'a conquis.
05:07 Son regard, sa façon d'être, cette bonté qui vraiment me bouleverse, me trouble.
05:15 - Il est près de vous, René ? - Oui, mais il est à côté.
05:18 - Et qu'il nous dise un petit mot, parce que chaque homme doit rêver qu'une femme parle de lui comme ça.
05:27 - Je vous le passe.
05:30 - René, Jacqueline a dit quelque chose qui nous a beaucoup touchés.
05:35 C'est un être de grande bonté.
05:37 Et c'est formidable d'être traversé par des émotions positives, de bienveillance, de gentillesse et justement de bonté.
05:47 Il est avec nous, René ?
05:49 - Je vous écoute, monsieur, bonjour.
05:51 - Bonjour René. D'abord, je vous félicite.
05:53 Et puis, j'imagine que les mots que vous avez entendus de Jacqueline vous ont touchés.
06:00 - C'est certain.
06:02 - Vous pouvez dire que je suis un homme vraiment comble.
06:07 - Et vous êtes donc ensemble depuis trois ans.
06:13 Vous avez 88 et 89 ans.
06:15 Et pardonnez-moi peut-être d'être indiscret, mais est-ce que lorsque vous étiez dans cette résidence,
06:21 vous étiez peut-être au départ dans deux appartements différents ?
06:24 Est-ce que vous avez décidé ?
06:26 - C'est toujours le cas.
06:28 Chacun a son studio.
06:32 Et ça me touche. Mais c'est nettoyable.
06:34 - Je vous remercie beaucoup, René.
06:36 Je vous remercie beaucoup.
06:38 Alexandre Jardin peut-être peut-être...
06:40 - Oui. D'abord, je voudrais remercier Jacqueline pour la beauté de son témoignage.
06:44 C'est proprement bouleversant de vous écouter.
06:48 Et vous remercier aussi pour la beauté de votre langue.
06:50 Je crois que tout le monde a été frappé par la beauté des expressions, des tournures,
06:56 par la finesse de votre langage.
06:58 Et ce que j'ai entendu, c'est que vous êtes une femme qui avait fréquenté les livres.
07:03 Et je pense que pour aimer aussi finement, aussi joliment, aussi subtilement,
07:07 à un moment ou à un autre, il faut fréquenter la lecture.
07:10 Il faut fréquenter les gens qui dépiotent, qui vont au fond de la subtilité des sentiments.
07:18 Et chez elle, il y avait ça.
07:20 - Jacqueline, je vous remercie vraiment grandement.
07:22 Jacqueline et René, vous avez de l'espoir.
07:25 Vous voyez 88 et 89 ans.
07:27 - Ça m'a ému. On dirait deux âmes sœurs.
07:29 - Ça c'est une très belle expression. L'âme sœur.
07:32 Il faut trouver son âme sœur.
07:34 Et notre amie Céline Giraud qui vient d'entrer dans ce studio, peut-être l'a-t-elle trouvé ?
07:40 - Oui, je pense l'avoir trouvé.
07:42 Vous savez, tout ça est très fragile.
07:44 - J'espère qu'il nous écoute.
07:46 - Cette poésie, cette douceur, cette allégresse fait du bien dans cette période un peu tourmentée.
07:50 Le temps s'arrête quand je vous écoute, Pascal.
07:53 Pourtant, il file à toute allure. Il est déjà 12h55.
07:55 Et dans cinq minutes, je vais devoir délivrer l'information.
08:00 Et elle est riche encore une fois aujourd'hui.
08:02 On parlera évidemment de la colère des agriculteurs.
08:04 Vous vous en doutez bien.
08:05 On sera sur le terrain avec le vice-président de la FNSEA.
08:08 Et nous irons parler de ce théâtre de guignols qui va fermer au Champs de Mars pendant les Jeux Olympiques.
08:14 - C'est vraiment un dommage.
08:16 Je veux remercier Alexandre Jardin.
08:18 Évidemment, vous pourrez lire "Faire lire les nuls".
08:22 Et puis, "Quoi lire chez les écrivains mal famés", par exemple.
08:25 On peut lire Léon Daudet. On le lisait durant la pause.
08:28 Et c'est absolument d'une drôlerie, d'une férocité et d'une méchanceté.
08:32 - Je vais prendre votre livre, Alexandre Jardin. Je vais le prendre.
08:34 - Tiens, n'importe quoi.
08:36 - Il n'y a pas de crayon de couleur qui est donné aujourd'hui.
08:38 - Oh non !
08:40 - Il n'y a pas de coloriage.
08:42 - Je vais remercier évidemment Florian Carras ou Mayan.
08:45 Je vais remercier aujourd'hui notre ami Fabrice Laffitte.
08:48 Il n'était pas là. Il était remplacé par DJ Juju.
08:51 - Voilà, Julien.
08:53 - Julien qui sera là.
08:55 Quoi qu'il était là, plus exactement.
08:57 Et puis, je vais vous remercier Alexandre.
08:59 C'est toujours un plaisir.
09:01 Jadis, d'ailleurs, vous présentiez des livres, je crois, pour Ecanal.
09:03 Il y avait une rubrique que vous aviez faite dans les années 80.
09:05 Je ne sais pas si c'était Philippe Gildas, "Le Midi" ou pas.
09:07 Où vous présentiez des folios, je crois, à l'époque régulièrement.
09:11 - Et j'aimais faire lire les autres écrivains.
09:14 - Exactement.
09:15 Et Céline, nous allons vous laisser...
09:17 - Jadis. J'adore cette expression.
09:19 Plus personne ne dit Jadis.
09:21 - Monsieur Jadis, c'est un livre d'Antoine Blondin.
09:23 Longtemps, j'ai cru que je m'appelais Blondin.
09:25 En fait, je m'appelle Jadis.
09:27 "L'Incipit", comme vous le savez, cher monsieur.
09:31 - Évidemment.
09:33 - Il est 12h56, les amis.
09:36 À demain.
09:37 - Pascal Fraud, de retour demain entre 11h et 13h sur Eurofun.