Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / BeTV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: François Damiens! Il nous présente « Le vent des marquises », film dramatique et à l’accent belge puisqu’il y incarne un acteur malade en train de tourner un biopic sur Jacques Brel. Interview: Fabrice du Welz
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Court métrageTranscription
00:00 ...
00:06 -Cher François, ça va ? -Ca va, bien.
00:10 -C'est toujours un plaisir de te voir,
00:13 de te rencontrer dans le cadre de cette émission.
00:16 La dernière fois qu'on s'était vus, c'était à l'occasion
00:19 de la sortie de ton propre film.
00:21 -Ouais.
00:22 ...
00:27 -Depuis, t'enchaînes les films.
00:30 ...
00:34 -Wake up !
00:35 -Aujourd'hui, nous sommes là pour évoquer ta participation
00:38 au nouveau film de Pierre Godot, "Soulevant des marquises".
00:41 -Trois sur un, première. Allez, moteur.
00:43 -Axe !
00:44 -Il y a deux manières de réagir devant ce concept.
00:46 C'est de décréter cet idiot ou aller voir.
00:48 Et j'avoue avoir un grand fait pour les hommes qui vont voir.
00:51 -OK, coupé.
00:53 -Alain, tes analyses ne sont pas bonnes.
00:55 Tu as un cancer du côlon de Stade 2.
00:57 -Ca se soigne. Il faut commencer maintenant.
00:59 -Pour situer le film, tu interprètes Alain,
01:02 qui est un acteur célèbre, qui apprend qu'il est malade.
01:05 Il y a une prise de conscience.
01:07 Tu es sur le tournage d'un film où, dans ce film,
01:09 que tu tournes, tu incarnes et tu portes Jacques Brel.
01:13 C'est quelque chose qui a dû énormément te parler.
01:17 -Déjà, je suis passionné de Brel depuis que je suis tout petit.
01:22 D'ailleurs, j'ai pas dû me documenter dans sa vie.
01:24 Je la connaissais.
01:26 J'ai vu toutes ses interviews, je connais ses chansons, ses films.
01:29 Sa quête de liberté m'a toujours impressionné.
01:33 Son côté radical,
01:36 cette espèce d'honnêteté mélangée à la lâcheté.
01:40 C'est quelqu'un qui s'arrange avec sa conscience aussi.
01:44 Je te cache pas que le fait de tourner soit un relié
01:47 en Bretagne, en Corse, c'est...
01:49 -C'est pas à tomber dans l'oreille d'un seul.
01:52 -Il y a peut-être une carte à jouer.
01:54 -J'y crois pas.
01:56 -Je suis venu pour te voir. -T'es bon ton âge ?
01:58 -Non.
01:59 -Ta fille va bien.
02:01 -Elle a grandi. On dirait une vraie femme.
02:04 Je vais en profiter pour rester.
02:05 -On doit t'accueillir comme si de rien n'était.
02:08 -C'est quoi, le problème ? C'est Brel ?
02:10 La maladie ? Les chansons ?
02:12 -Qu'est-ce qui te fait peur ? -Je sais que tu vas repartir.
02:15 T'es malade ou pas ? -J'aimerais savoir, François,
02:18 ce qui t'a touché dans cette histoire.
02:20 -Il a commencé par me faire très peur, Pierre Godot,
02:23 quand il m'en a parlé. -Pourquoi ?
02:25 C'était une biographie de Brel ? -Oui, directement.
02:28 Je lui ai dit non, non, non.
02:29 Et puis, j'ai compris assez rapidement
02:32 que c'était pas un biopic sur Jacques Brel.
02:34 Je suis commencé à un peu me détendre.
02:37 Et puis, il y avait l'aspect chanson aussi.
02:39 Je lui ai dit que je ne pouvais pas chanter.
02:41 Je ne suis pas chanteur. Je suis pas complètement con.
02:45 Et puis, après, quand il m'en a parlé,
02:47 ça correspondait à la fin de la vie de Jacques Brel.
02:50 Et en fait, les sentiments qu'il évoquait
02:53 dans le film me parlaient, à savoir l'amour,
02:55 la liberté, la culpabilité de pas être là,
02:58 à l'endroit où on devrait être.
03:00 Il est parti très longtemps.
03:02 On a un abondant, entre guillemets, un peu,
03:05 sa femme et ses enfants.
03:06 -On n'a pas évoqué le personnage de la fille, de Lou.
03:09 -Tu fais quoi ? -Je t'accompagne.
03:11 -Il est porté par Salomé de Wiles.
03:13 -Tu me laisses conduire ?
03:15 -Tu m'avais dit qu'on serait que tous les deux.
03:18 -Tu voulais me voir toute seule ? -Merci.
03:20 -Vous saviez comment je vous admire ?
03:22 -Qu'est-ce qui me reste ? Dis-moi ce qui me restera de toi.
03:25 -Il y a une semaine, t'étais pas malade, et là...
03:28 Regarde-toi.
03:29 -Donc, elle voit arriver cet homme,
03:31 elle comprend que cet homme est malade,
03:34 et elle tombe sur le scénario du film qui l'a quitté
03:37 et plonge dans l'imaginaire.
03:38 C'est quelque chose qui est très intéressant,
03:41 parce que c'est aussi le cinéma qui rapproche.
03:44 -Oui, c'est vrai.
03:45 C'est quelque part le cinéma qui a écarté le père de sa fille
03:49 et quelque part, c'est ça qui va les rapprocher.
03:52 Dans le film, j'aime pas quand on me dit
03:54 "Je voudrais te voir, te parler", c'est pas le meilleur moyen.
03:57 Tandis que quand on arrive à se rejoindre par quoi que ce soit,
04:01 ça peut être une partie de sport ou un film ou quoi que ce soit,
04:05 parce que là, on peut échanger.
04:07 Ici, c'est à travers le cinéma qui les a éloignés...
04:10 -Qui se retrouve.
04:11 -J'ai envie de passer du temps avec toi, pas avec Brel.
04:14 -Brel, c'est moi. Je le veux.
04:16 Je sais faire que ça. -Pas grand-chose.
04:18 -C'est déjà mieux que rien.
04:20 -Qu'est-ce que ce film t'a apporté, François, ici ?
04:23 Est-ce que tu ressors différent ?
04:25 -Le fait de parfois s'arranger avec sa conscience.
04:28 Je me dis souvent que j'aime pas tricher par rapport à moi-même,
04:32 mais c'est vrai que je triche quand même.
04:34 -On triche tous.
04:35 -Sinon, je pense que la vie est extrêmement compliquée.
04:39 Je me rappelle avoir ma grand-mère qui disait
04:42 "A l'âge que j'ai, je dis ce que je pense."
04:46 Je lui dis "Maman, si tu dis ce que tu penses,
04:49 "elle va te retrouver toute seule."
04:51 Je me sens proche de Brel dans certaines phrases.
04:53 Elle m'encourage à certains moments de ma vie
04:56 où je me dis "Il faut y aller."
04:58 Quand il dit "Il est urgent d'être imprudent", ça me parle.
05:01 -T'as des enfants ? -Oui, bien sûr.
05:03 J'ai une ravissante fille que je vois trop peu.
05:06 -You're the only thing I need.
05:08 -Tu fais beaucoup de voiles.
05:10 Est-ce que ça te procure autant de plaisir que le cinéma ?
05:13 -Dans le cinéma, on n'est pas très libre.
05:16 Ce que j'aime dans la voile, c'est...
05:18 -Tu penses qu'on n'est pas très libre dans le cinéma ?
05:21 -Je me sens libre avant.
05:22 Je sais pas si t'as remarqué,
05:24 mais quand un réalisateur t'appelle,
05:26 il est en dessous, t'es au-dessus,
05:28 il essaie de te convaincre de le suivre.
05:31 Après, il est au-dessus de toi.
05:33 Une fois que le tournage est fini,
05:35 t'es le premier à repasser.
05:37 -Ca peut être une collaboration toute simple.
05:39 -Oui, bien sûr. J'aime bien les rapports authentiques.
05:42 Dans le mot "cinéma"... -Tu tournes beaucoup.
05:45 -Ça fait du bien parfois de... -De faire un peu de voilier.
05:48 -Est-ce que tu te vois, à un moment donné,
05:50 faire le grand voyage comme Brel et aller en Polynésie ?
05:54 -Ouais, j'aimerais bien. J'en rêve.
05:56 Mais je sens que c'est vers ça que je vais, quoi.
05:59 Je vais encore faire quelques films et puis...
06:01 Et puis mettre les voiles.
06:03 -Merci, François. -C'est moi qui t'ai remercié.
06:06 Plaisir partagé.
06:07 Rires
06:08 Musique rythmée
06:10 -Et comment va la planète cinéma en ce début d'année ?
06:13 Entre folie meurtrière et espionnage douteux,
06:16 elle affiche une certaine fragilité que les stars du 7e art
06:19 incarnent avec tout le talent qu'on leur connaît.
06:22 Musique rythmée
06:24 -I certainly hope you dance as well as you dress.
06:26 -There's only one way to find out.
06:29 Musique rythmée
06:31 ...
06:36 -You and I, we're not so different.
06:38 Agent Argyle.
06:40 ...
06:42 -Little help ? -Hold on.
06:43 -Et si la fiction rattrapait la réalité ?
06:46 Elle pourrait bien empoisonner la vie d'une célèbre romancière,
06:49 auteure d'un scénario que certains considèrent
06:52 comme prophétique et dangereux.
06:54 ...
07:01 Une chasse à la femme haletante s'annonce,
07:03 orchestrée par Matthew Vaughn,
07:05 le metteur en scène de la trilogie des Kingsmen.
07:08 ...
07:15 -Maman, tu fais quoi à ma caisse ?
07:17 -Ma mère se marque que les enfants n'ont pas de mandat.
07:20 Avenir au monde.
07:22 Il faut qu'on soit responsable vis-à-vis de nos actes.
07:25 ...
07:30 -Toi, c'est bien non, une petite présidente.
07:33 Tu vois, quand tu me vois mouguer, après l'élection,
07:36 mes mathématiques, je ne les connais plus.
07:39 -Et si on regardait le Cameroun sous un jour nouveau ?
07:42 Au travers du vécu de Pierrette, par exemple,
07:44 on voit une couturière entreprenante et courageuse
07:47 qui lutte au quotidien contre des conditions de vie précaires.
07:51 Un portrait rare présenté à la quinzaine des cinéastes canoises
07:54 l'an dernier.
07:55 ...
07:58 ...
08:17 -Qui n'a jamais rêvé d'habiter une maison avec jardin ?
08:20 Oui, mais quand elle jouxte le camp d'Auschwitz,
08:23 elle a tout de suite nettement moins de charme.
08:25 Le réalisateur Jonathan Glazer signe un drame virtuose et puissant,
08:29 récompensé par le Grand Prix à Cannes en 2023.
08:32 ...
08:36 ...
08:38 10 jours et plus de 48 000 spectateurs.
08:41 A Ostende, il n'y a pas que les promenades sur la digue
08:44 qui attirent les visiteurs.
08:45 Il y a aussi un prestigieux festival qui démarre ce 26 janvier.
08:49 L'occasion pour les cinéphiles de tous bords
08:51 de fêter cette nouvelle année dédiée à James Ensor,
08:54 le citoyen de la ville.
08:55 ...