• avant-hier
Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / Be TV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Fabrice Du Welz. L'habituel présentateur de cette émission est, exceptionnellement, l'invité du programme. Car il en est le réalisateur. La rencontre a été menée par Köen Mortier, lui-même réalisateur, producteur, scénariste. Il a 27 longs métrages à son actifs et qui connaît bien le travail de Fabrice. Pour rappel, "Maldoror" est inspiré « partiellement et librement » par l’affaire Dutroux. Il mêle aussi tensions sociales et résonances dramatiques.
Transcription
00:00...
00:07Je fais un clap ?
00:08On est partis.
00:11Bonjour, monsieur Fabrice.
00:13J'ai pris ta place parce que t'as un film qui va sortir.
00:17Maldorra.
00:18...
00:27On est tous là pour faire le travail de la police
00:30car on constate qu'il ne se passe rien.
00:32La première question, c'est assez simple.
00:35J'aimerais bien savoir la raison pour laquelle t'as fait cette histoire.
00:38D'abord, je vais revenir à l'origine.
00:40J'avais 20 ans quand l'affaire Dutroux a éclaté en Belgique.
00:44Je pense que j'avais quelques certitudes
00:47sur le monde qui était organisé,
00:50que j'allais devoir affronter, la justice, la police, la société.
00:55Ce spectacle terrifiant a été un détonateur pour moi.
00:58Ca m'a glacé.
01:00Je m'étais dit que c'était une histoire
01:02que, un jour, j'affronterais.
01:06Il m'a fallu du temps, quelques films et beaucoup d'échecs
01:09pour comprendre que je devais être un peu plus mûr.
01:13J'ai trouvé le point de vue.
01:15J'avais un point de vue qui me semblait moralement digne
01:18d'un jeune gendarme qui s'extrait de sa condition
01:23et contribuait à l'effort de justice global, collectif.
01:27T'as vraiment une gueule de p'tit con.
01:29Une vraie gueule de flic.
01:31Si j'ai choisi cet uniforme, c'est pour faire bouger les choses.
01:34Je veux qu'on ramène la petite à leurs parents.
01:36On a travaillé énormément sur les faits.
01:38On a fait un travail de journalisme.
01:41Après, il y a le travail de la fiction.
01:43Pour moi, Paul Cherthiès, c'est la contraction du peuple.
01:46C'est une sorte d'allégorie populaire.
01:49Ce qui m'intéressait, c'était de s'ancrer
01:51dans l'aspect culturel, socio-économique de Charleroi,
01:55la réalité des gens, de cette région,
01:58et de doucement être dans l'allégorie.
02:01Je mets Paul Cherthiès dans cette équation-là,
02:04cette équation impossible.
02:05Puisque la justice faillit, que peut-il faire ?
02:08Ça te tue, celui-là ?
02:09Il a déjà été condamné pour viol sur mineurs.
02:12On s'est monté une opération pour en avoir le coeur net.
02:16L'opération Maldor.
02:18Tu parles de Paul, en fait,
02:20joué, interprété par Anthony Bajon.
02:23Je trouve qu'il était incroyable.
02:25Mais c'est aussi un choix pas facile.
02:28Ça, ça m'intéresse. Pourquoi t'as choisi vraiment lui ?
02:30J'ai repéré Anthony Bajon dans un film de Cédric Canne
02:34qui s'appelle La prière.
02:35Je l'ai jamais oublié.
02:37En fait, j'ai vu Anthony très tôt dans le processus.
02:40Et très vite, dans son oeil, j'ai vu qu'il avait de la colère.
02:43Anthony Bajon, c'est un gamin en colère.
02:46Il a une enfance très difficile.
02:48Il a aussi une naïveté.
02:51Il est très joyeux aussi.
02:53Ce qui est aussi bizarre pour ce genre de personnage.
02:56Non, parce qu'il a l'air d'un enfant.
02:58Même Alba, sa jeune femme au début,
03:01ils ont l'air d'enfants, on dirait des adolescents.
03:03Ils se marient dans une espèce de candeur et d'innocence.
03:06Et cette innocence, je voulais la fracasser.
03:09Elle est où, la cave ?
03:10Quelle cave ?
03:12Quand j'ai interrogé Whit, le 25 juin 1995,
03:14il a mentionné les caves pour construire ça.
03:16Elle est où ? Elle est où, la cave, dans le plan ?
03:17Vous voyez bien qu'il a raconté n'importe quoi.
03:19Il n'y aurait plus eu d'autre chance.
03:21En fait, Maldoror est très différent de tes autres films.
03:25Comment t'as fait que t'as changé quelque part du cinéma que tu fais ?
03:30Je sais qu'il y a un événement très important,
03:33pour moi en tout cas, dans la fabrication,
03:35c'est le documentaire que j'ai fait autour de Béatrice Dalle,
03:38La Passion selon Béatrice,
03:39où là, il y a eu quelque chose qui s'est opéré
03:42dans le lâcher-prise complet.
03:43C'est-à-dire qu'on était à trois caméras,
03:45on était une toute petite équipe,
03:47et j'ai lâché prise,
03:49j'ai expérimenté pour la première fois le travail avec une caméra digitale,
03:53et je pense que ce changement m'a permis d'envisager Maldoror autrement.
03:58Et c'est toi qui as écrit avec ton écrivain fixe ?
04:01C'est Domenico Laporta,
04:03c'est la première fois que je travaillais complètement avec lui,
04:06et Domenico a une formation de juriste, d'avocat,
04:09et c'est quelqu'un qui connaît la dramaturgie.
04:11Et donc, si tu veux, on voulait inscrire ça
04:13dans une espèce de fresque belge,
04:18avec de grande ampleur, parce qu'on avait un point de vue.
04:20On n'a pas besoin d'être dans la cave,
04:22on n'a pas besoin de représenter les gamines,
04:24on ne doit plus parler des parents.
04:26On a notre point de vue, et à un moment donné, peu à peu,
04:29le personnage de Paul Chartier prend tout le spectre de la fiction.
04:33De Dieu a ménagé cette cave depuis deux ans.
04:37Maldoror est une opération de surveillance exclusivement.
04:40Vous allez lui coller au basque et le choper en flagrant délit.
04:42Mais pas avant.
04:44Maldoror, ouvrez !
04:45Vous avez une cave ici ? Vous pouvez me la montrer ?
04:52T'as rien entendu ?
04:53Tu sens vraiment une évolution dans la caméra.
04:56Et je me demandais, est-ce que c'était déjà dans l'écriture,
04:58écrit comme ça ?
04:59Je commence à me poser la question de la caméra
05:01qu'un peu avant le tournage.
05:03Et là, la rencontre avec Charles Roy était déterminante,
05:06parce que je n'imaginais pas que Charles Roy était comme ça.
05:09Tu connaissais Charles Roy, mais de loin.
05:10Là, j'ai passé du temps à Charles Roy.
05:12Je me suis immergé à Charles Roy.
05:14J'ai énormément flâné, marché, rencontré des gens.
05:18Et donc ça, ça a irrigué, ça a changé beaucoup de choses.
05:21Et donc, à un moment donné, quand j'ai rencontré,
05:23par exemple, le début du film, cette communauté italienne,
05:26c'était pas écrit comme ça.
05:27Je l'ai rencontré, je l'ai intégré complètement au film.
05:30Et donc, on a décidé de faire ce mariage,
05:31mais avec les gens de cette communauté,
05:34et de le filmer comme un documentaire.
05:36En fait, ce qui m'intéresse, c'est que ce soit incarné,
05:38que c'est l'air vrai, que c'est l'air juste.
05:40Tu vois, par exemple, j'ai emmené les gendarmes avec moi,
05:42sur le plateau, ils validaient absolument tous les gestes.
05:45Quand tu vois le film, t'as jamais le sentiment
05:49que quelqu'un joue le flic ?
05:51Non.
05:51Là, tu sens des humains.
05:54On a tout fait pour que ce soit le plus juste possible,
05:58mais le plus simple possible.
06:00Et après, c'est une cohésion de troupes,
06:02presque entre les acteurs professionnels, on va dire,
06:05ceux qui ont été engagés pour le film,
06:06les acteurs non professionnels, le casting sauvage.
06:09Le dimanche, on allait à la messe, dans la communauté,
06:13puis on prenait le café, on discutait avec les gens,
06:15on mangeait du gâteau.
06:16Il y a un lien qui s'est tissé.
06:18Et la volonté, c'était de...
06:21Oui, de jouer entre la petite histoire et la grande histoire,
06:24et faire des va-et-vient entre tout ça,
06:26mais avec une vraie authenticité sur, encore une fois, le contexte,
06:29les gens, les lieux.
06:33Pourquoi est-ce que vous refusez de partager
06:34les éléments de l'enquête avec les parents des victimes ?
06:36Ce ne sont pas les citoyens qui mènent l'enquête.
06:38Mon café, ce n'est pas mon boulot.
06:40Tu ne dors pas, tu ne manges pas, Paul, tu ne peux rien faire.
06:42Je vous parle de la trafique de pédophiles dont on ne gagne pas l'ampleur.
06:44Ça pue, là !
06:46C'est terminé, Chartier, là !
06:47Non, mais non !
06:49Sergio Lopez, comment tu l'as poussé
06:53d'être quelqu'un comme personnage ?
06:55En fait, tu sais, c'était Benoît Paulvoorde
06:57qui devait faire Marcel de Dieu.
07:01Benoît a finalement décliné pour des raisons de calendrier,
07:04donc il n'a pas pu faire le film.
07:06Et Sergi faisait partie de la bande de Dieu.
07:10Et donc, quand Benoît est parti, j'ai été voir Sergi et je lui ai dit,
07:12mais prend le rôle.
07:15Et je crois que, comme il est catalan,
07:19il a entendu parler de l'histoire.
07:20Tu vois, il n'y a pas de charge émotionnelle trop forte, en fait.
07:25Parce qu'il ne connaît pas vraiment.
07:26C'est ça, il s'en fout.
07:28Pour lui, c'était un personnage haut en couleur,
07:33un peu bas du front à appréhender.
07:35Et la confrontation, si tu veux, entre l'innocence de Bajon,
07:40cette espèce de jeune adolescent avec cette tête d'enfant
07:44qui se bat contre cette espèce de diable, d'ogre,
07:49devenait fascinant visuellement.
07:53Il se fout des mecs, là.
07:54Il se fout des mecs dans la tête.
07:56Il est où ?
08:00Tu es un flic, tu ne fais rien de mon père.
08:05C'est tout.
08:06Je n'ai plus de questions.
08:08Merci, Koen.
08:09Bien, à la prochaine.
08:11À la prochaine.
08:14Quand vient l'an neuf,
08:16l'heure des défis en tout genre sonne souvent en même temps.
08:19Dans les salles cette semaine, il y a du risky business dans l'air,
08:23que vous soyez boxeur, chanteur ou pilote d'avion.
08:27Vas-y, s'il te plaît, ferme !
08:29Serre plus fort !
08:30Qu'est-ce qu'il y a ?
08:31Qu'est-ce que c'est ?
08:32Tu sais, c'est un agent américain.
08:33Il a dit qu'il allait nous voir.
08:35Il veut.
08:40Je vais te donner des vidéos.
08:41Les pieds sur le sol.
08:42Et moi, la semaine prochaine, je vais à Barcelone.
08:44Je profite de cette voie qu'a le rêve américain, bravo !
08:47On le fait pour qui, là, ce soir ?
08:49Pour Tarek.
08:50Allez, on est venu.
08:53Si Angèle aime Bruxelles,
08:55Tarek, lui, ne peut pas en dire autant tous les jours.
08:58Même si la profession lui reconnaît un vrai talent
09:00de combattant en armes martiaux mixtes,
09:02il va devoir lutter contre les pressions
09:04des autorités de la ville
09:05pour pouvoir offrir une vie meilleure à ses proches.
09:25Il y a bien un pilote dans l'avion,
09:27mais pas forcément rassurant.
09:34Je peux ouvrir une boîte à snacks.
09:37Entre un dangereux détenu et un tueur à gage,
09:39il va falloir s'accrocher dans ce thriller haute tension
09:42signé par Mel Gibson.
09:4468 ans, 80 films et deux Oscars plus tard,
09:48L'arme fatale n'a pas signé son dernier opus.
09:57Je suis Robbie Williams.
09:59Je suis l'un des plus grands popstars du monde.
10:02C'est mon histoire,
10:04mais je ne la dirai pas d'une manière ordinaire
10:06car je ne vois pas comment les autres me voient.
10:10Dans les deux prochaines heures,
10:11votre cul est le mien !
10:13Pour être honnête, j'ai toujours été un peu moins évolué.
10:18Allons-y de l'avant, allons-y ?
10:21Révélé par le boy's band Take That dans les années 90,
10:25Robbie Williams n'a pas connu une ascension sans embûche
10:28vers la célébrité.
10:29La preuve avec ce biopic surprenant qu'il a lui-même produit.
10:36À la semaine prochaine.

Recommandations