Sudinfo vous propose l'émission "Home Cinéma" de VOO / Be TV consacrée à l'actualité du 7ème art. A l'honneur cette semaine: Claude Zidi. Le réalisateur mythique de comédies comme « Les Ripoux », « L’aile ou la cuisse » ou encore « Les Sous-doués » revient sur sa carrière et quelques anecdotes de tournage.
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Court métrageTranscription
00:00Il fait partie de ces réalisateurs dont le nom à lui seul est un label, Claude Zidi.
00:14Il me reçoit dans ses bureaux historiques au cœur de Paris pour une rencontre exceptionnelle.
00:19Claude Zidi est évidemment associé au genre comédie et pour cause de 1971-2003, il réalise
00:2625 films avec les plus grands comédiens du cinéma français.
00:30Lors de leur sortie, 19 de ses films dépassent le million d'entrées et les nombreux passages
00:35en télévision en font de véritables Madeleines de Proust pour toute une génération.
00:40Alors qu'est-ce qui explique cet incroyable succès et pourquoi les comédiennes et comédiens
00:45se sont bousculés pour faire un Zidi ? Allez hop, Home Cinéma, c'est parti !
00:50M. Claude Zidi, on est chez vous, on est dans votre bureau, un vieux bureau, vous êtes
00:58un réalisateur français qui travaille depuis les années 70, en tant que metteur en scène
01:05vous avez étudié le cinéma, on va en parler d'ailleurs, mais vous avez fait énormément
01:09de films, des films qui ont marqué ma génération principalement, 25 films, vous avez travaillé
01:17avec les plus grands, les plus grands comiques, vous êtes le roi de la comédie, vous étiez
01:21le roi de la comédie française, je crois que sur vos 25 films, on comptabilise presque
01:3080 millions d'entrées, ce qui donne le tournis, on va évoquer votre parcours hors normes
01:37parce que même vous vous le dites, vous n'étiez pas prédestiné à faire ce métier, en tout
01:43cas vous n'étiez pas prédestiné à faire le métier de metteur en scène, j'aimerais
01:46savoir monsieur Zidi, à quel moment vous vous dites, dans votre enfance, je vais faire
01:51du cinéma.
01:52Ce n'est pas dans mon enfance, c'est beaucoup plus tard, j'habitais à Hautevaux-Girard,
01:57j'allais au lycée Henri IV à pied, je passais devant une école qui s'appelait l'école
02:03directing de cinéma et de photo, qui est devenue l'école Louis Lumière, je passais
02:07tous les jours devant et puis un jour je suis rentré en me demandant comment on peut rentrer
02:14dans cette école, il fallait pour passer un examen d'entrée, donc j'ai passé l'examen,
02:21j'ai été reçu, c'est un peu comme ça quoi.
02:24Oui mais vous auriez pu rentrer dans une autre école, vous auriez, je sais, oui non
02:29mais j'adorais le cinéma, vous aviez quand même une, non je cherchais, vous voyez c'est
02:33après le bac, où aller, université, une école de commerce etc, il y avait une école
02:40de cinéma dans ma rue.
02:42J'aimerais aussi d'abord savoir quel était votre rapport au cinéma dans l'enfance ?
02:46C'est un rapport de spectateurs qui ne découvrent la réalité des choses qu'attrèvent les
02:52films finalement, on sortait pas de l'endroit où l'on vivait à l'époque, on vivait
02:56dans son quartier, on vivait, voilà et le cinéma c'était vraiment l'ouverture sur
03:01le monde, sur l'imagination etc.
03:03Le cinéma à ce moment là était partout, il y avait des salles partout, c'était quelque
03:08chose qui envahissait la vie, mais à aucun moment vous vous êtes dit, je vais faire
03:12ça, parce qu'il y a beaucoup de metteurs en scène ?
03:14Non parce que je ne savais même pas ce que c'était qu'un metteur en scène, je ne savais
03:18pas du tout comment on faisait un film, pour moi d'ailleurs c'était magique un film
03:22puisque je ne comprenais pas comment le personnage était là et puis après il était ailleurs.
03:27On n'avait pas d'informations aussi.
03:31Non mais dans les rues de Paris il y avait des tournages qui se passaient ?
03:35C'était beaucoup plus tard, évidemment à partir d'un certain âge j'ai commencé
03:39à, effectivement j'étais un peu à l'affût de ce qui se passait dans le cinéma, j'adorais
03:47les tournages, quand je tombais dessus, je pouvais rester des heures à regarder une
03:52équipe, je ne comprenais rien, mais c'était fascinant.
03:56Le plan que je tourne, je dis tout de suite que c'est un plan, un des plans plus pittoresques,
04:04le plus chorégraphe, le plus extraordinaire de mon film et le plus difficile peut-être
04:09parce qu'après ce plan là je ne peux plus tourner, c'est la seule fois que je peux
04:13le tourner.
04:14Et quand vous intégrez l'école Vosgirard, il y a quelque chose qui naît en vous, il
04:19y a quelque chose qui se passe, vous cristallisez une envie de cinéma, de tournage ?
04:22Le cinéma c'était beaucoup de possibilités, bon j'ai choisi une école technique qui
04:29formait les assistants opérateurs, caméramans.
04:31C'est ce que vous avez fait pendant très longtemps ?
04:34Voilà, donc à la sortie de l'école j'ai très vite travaillé comme deuxième assistant,
04:42même stagiaire avant, deuxième assistant et voilà, moi je me voyais lentement progresser
04:49vers la direction de photographie.
04:51Donc il n'y avait aucune ambition en fait ? Il y avait très peu d'ambition ?
04:54Non, ambition non.
04:56Enfin une ambition ce n'est pas forcément péjoratif, c'est une ambition artistique.
05:00Je vivais la situation au fur et à mesure, au jour le jour, au film le film.
05:04Tout le monde est prêt ?
05:05On est prêt.
05:06Ça y est.
05:07En silence !
05:08C'est une période dans le cinéma français qui est absolument incroyable, on est dans
05:12les années 50, il y a énormément de gens, vous travaillez avec Agnès Varda, vous travaillez
05:17avec Mocky, vous travaillez avec beaucoup beaucoup de gens.
05:21Oui, bon.
05:22Mais vous faites votre métier ?
05:24Je fais mon métier, je suis derrière les caméras, je charge les magasins, voilà,
05:30et puis je vois quand même, il y a un plateau, il y a une ambiance, et puis il y a un metteur
05:34en scène, on le voit un peu travailler, on voit un peu comment ? On s'imprègne un peu,
05:40plus ou moins consciemment, d'un métier aussi, d'un autre métier, que je n'imagine pas encore.
05:46Action !
05:48C'est incroyable, j'ai vraiment du mal à croire que vous ne vous imaginez pas en tant
05:55que metteur en scène à ce moment-là.
05:57Non, d'ailleurs si je l'avais imaginé, j'aurais essayé de tourner un court-métrage, j'aurais
06:01essayé de me racheter une petite caméra, j'aurais essayé de faire des choses, comme
06:06beaucoup de metteurs en scène l'ont fait, si vous voulez.
06:08Je disais, Lelouch par exemple, on lui a offert une caméra, il avait 15 ans, il n'a pas arrêté
06:15de tourner avec.
06:17Mais Lelouch, que j'ai rencontré, avec qui on a fait le même exercice, avait une vista,
06:23comme Mocky par exemple, c'est des gens qui avaient une vista de leur métier, qui voyaient,
06:28qui se projetaient en fait dans un avenir.
06:30On a l'impression, avec vous, que les choses se sont articulées, un peu malgré vous, vous
06:39faites une rencontre déterminante qui est la rencontre avec Chabrol, avec qui vous faites
06:4310 films, c'est déterminant quand même ce moment-là.
06:47Non, je ne dirais pas ça, c'est déterminant, c'est important, mais la rencontre déterminante
06:54finalement, c'est Philippe Clerc, et ça c'est déterminant, puisque...
07:00Ou Michel Ardent.
07:01Et Michel Ardent, c'est producteur, metteur en scène, ça me permet d'être, je suis
07:08chef opérateur, caméraman, mais il me demande de travailler sur son scénario, donc je deviens
07:12la gangman, je deviens co-scénariste même de la Grande Java.
07:16L'argent !
07:17Charnot, vous dites, répétez.
07:18Il veut qu'on répète.
07:19Le pognon !
07:20Le fric !
07:21L'argent !
07:22L'oseille !
07:23Le Grisby !
07:24Là je rencontre les Charnot sur le tournage, on se sympathise, et ils me demandent pour
07:32leur film suivant.
07:33Alors pour resituer Philippe Clerc, c'est un metteur en scène, on peut oublier aujourd'hui,
07:39qui est mort il y a quelques années, qui a découvert Aldo Matchon, qui faisait énormément
07:44ses comédies qui étaient très en vogue à l'époque, c'était Plus beau que moi tu meurs...
07:50Où t'es rentré, on t'a pas vu sortir.
07:52Voilà, c'est ça.
07:53C'était des films qui avaient un box-office absolument incroyable à l'époque.
08:00La Grande Java a fait 3 millions d'entrées.
08:02C'est là que vous rencontrez les Charnot.
08:05C'est là où je rencontre les Charnot.
08:09C'est là où je...
08:11C'est les Charnot qui proposent à Ardent, qui me proposent comme metteur en scène.
08:17Ça insulte mon plein gré.
08:19Oui mais vous accueillez ça comment, M. Zidi ?
08:22Comment vous accueillez cette proposition un peu farfelue de mettre en scène les Charnot ?
08:27Bah écoutez, j'étais déjà sur le plateau des Charnot, directeur de la photographie,
08:32c'est moi qui passais la caméra.
08:34Souvent même je leur donnais des petits conseils comme ça.
08:38Je faisais un peu une petite co-mise en scène.
08:48Vous êtes vraiment dans une dichotomie qui est assez incroyable.
08:52C'est que d'un côté vous faites un film de Philippe Clerc,
08:54et de l'autre vous faites un film de Michel Drague qui va à Cannes.
08:58Rentre.
08:59Sauve-toi vite.
09:00Ne reste pas là, rentre.
09:01Sauve-toi, je t'en supplie.
09:02Non !
09:03Non, je vous en supplie, non, non, non !
09:06Là on est vraiment dans le cinéma d'auteur en plein,
09:09et de l'autre côté on est vraiment dans les Charnot,
09:12resitués les Charnot de l'époque.
09:14Non mais, je suis d'accord, mais un directeur de la photographie,
09:17bon, un metteur en scène l'appelle, et s'il est livre, il dit oui.
09:22Sauf si... enfin moi je disais oui.
09:25Revenir aux Charnot, en fait c'est l'entente avec eux
09:29qui vous permettent de faire votre premier film.
09:32Oui.
09:33Les Bidas en folie.
09:37Alors ce film, le revoir aujourd'hui est assez incongru,
09:42parce qu'on se rend pas...
09:43Non mais ce qui est incongru, Monsieur Zidi,
09:45c'est que ce film fait 8 millions d'entrées, je crois.
09:48Les Charnot à l'époque sont des stars absolument,
09:52enfin c'est vraiment incroyable.
09:55Ils ont un impact, ils font beaucoup de musique, etc.
09:57Mais aujourd'hui il en reste pas grand chose, les Charnot.
10:00Alors que De Funès est complètement pérenne aujourd'hui.
10:03Oui, oui.
10:04Comment vous expliquez ça ?
10:05Moi je me suis appuyé sur eux, sur le rythme à eux.
10:10Je les ai vus sur scène aussi.
10:12Sur scène ils faisaient déjà un peu n'importe quoi.
10:191m50.
10:21Enlevez votre casque.
10:2466.
10:29Très bien, 10 sur 10.
10:30Donc j'ai essayé de tirer au maximum de ça,
10:33de leur jeunesse, de leur fantaisie,
10:35de leur sourire, leur façon de vivre,
10:38de leur plaisir d'être devant la caméra.
10:41Quels souvenirs vous gardez de cette époque avec les Charnot ?
10:44Parce que vous avez fait 4 films avec eux.
10:47Il y en a un que j'aime particulièrement et que j'ai revu,
10:49c'est Le Grand Bazar.
10:50Parce qu'il y a quelque chose qui...
10:53On sent ce côté pied-niquelé
10:56et l'histoire de ces garnements
10:58qui luttent contre cette espèce de mondialisation.
11:04Ils aident.
11:07Ils adorent le bistrotier.
11:10Galabru.
11:13Ils veulent lui donner un coup de main comme ça, à leur façon.
11:16Ministère des Finances.
11:17Dernier avertissement.
11:23La suite.
11:24Trésorerie principale.
11:25Dernier avis avant la prosuite.
11:29La suite.
11:30Allocation familiale.
11:35La suite.
11:36Caisse de retraite.
11:37En fait, c'est la truculence des pied-niquelés,
11:41donc des Charnot,
11:42la truculence aussi de vos rôles secondaires,
11:46qu'on va énormément revoir.
11:48Coluche, c'est une de ses premières apparitions
11:50dans Le Grand Bazar, non ?
11:52Oui, oui, oui.
11:53La cuisine, entièrement équipée.
11:55Vous avez même le vide-ordure automatique,
11:56c'est très pratique.
11:57Vous mettez ça dedans.
12:04Enfin, vous mettez la poubelle là
12:06et ça tombe automatiquement dedans.
12:09Astucieux, hein ?
12:10Alors, comment vous rencontrez Coluche ?
12:12Coluche, il a...
12:13Je le rends compte de...
12:14Vous savez, le bruit dans Paris courait qu'il y avait
12:17un comédien qu'il fallait aller voir.
12:19Et je vais le voir au TTX.
12:21C'est un...
12:22Je crois qu'il avait monté une pièce
12:24qui s'appelait Thérèse est triste.
12:26Oui.
12:27Et il n'y avait pas grand monde dans la salle.
12:30Il y avait une petite troupe,
12:31ils étaient une demi-douzaine ou quoi.
12:33Et moi, j'ai trouvé ça formidable.
12:36J'ai trouvé lui formidable.
12:38Voilà, donc je lui ai proposé
12:39deux jours de tournage avec les Charnot.
12:42Voilà.
12:43C'est comme ça que j'ai connu Coluche.
12:45Là, il fait ce...
12:46C'est un peu...
12:47C'est un peu...
12:48C'est un peu...
12:49C'est un peu...
12:50C'est un peu...
12:51Voilà, il fait ce...
12:52Ce père de famille qui visite cet appartement
12:54ou qui se déglingue dans cet immeuble.
12:56Oui, complètement surréaliste.
12:58Vous allez le retrouver, Coluche,
13:00pour Banzai et pour Inspecteur la Bavure,
13:02plus tard,
13:03quand il est au pic de sa carrière.
13:07Maman !
13:08Michel !
13:09T'es recalé !
13:10Oui.
13:11Oui, non.
13:12Mais t'es recalé ou t'es reçu ?
13:13Regarde, j'ai tout, ça y est.
13:15Regarde, maman.
13:16Regarde, j'ai tout.
13:17Regarde, maman.
13:19Par rapport au Charlot,
13:21à un moment donné,
13:22les Charlots, c'est devenu une marque,
13:24ils ont fait énormément de films.
13:26Vous vous êtes dit,
13:27maintenant, ça suffit, j'arrête.
13:29Ou est-ce que c'est les circonstances qu'on fait ?
13:31C'est les circonstances.
13:32Mon agent me dit,
13:33tiens, il y a Pierre-Richard
13:34qui aimerait tourner avec toi.
13:35Et je ressors un vieux scénar
13:36que j'avais dans mes tablettes
13:39et c'était l'histoire
13:42d'un paparazzi et d'une star.
13:45Et j'avais pensé à l'époque
13:46à Belmondo, Bardot,
13:48je trouve que ça aurait été
13:49un couple formidable.
13:52Et donc, j'avais écrit une histoire
13:55qui était basée sur un pitch
13:59qui est que la vedette
14:00qui est tellement emmerdée
14:01par ce paparazzi,
14:03elle imagine de dire à tout le monde
14:06que c'est son nouvel amour.
14:08Donc, c'est le paparazzi
14:09qui devient une vedette
14:11qui est poursuivie par ses copains.
14:13J'avais laissé ça dans un tiroir
14:14et quand on parle de Pierre-Richard,
14:16j'ai fait ressortir ça
14:18et j'ai adapté le personnage.
14:36Dans ce que vous dites,
14:37dans ce que j'ai pu lire de vous,
14:38vous dites toujours
14:39ce qui m'intéresse
14:40ce sont les personnages.
14:41Pierre-Richard,
14:42quelqu'un de très, très singulier.
14:44J'ai eu la chance de tourner
14:45justement avec des acteurs
14:47qui avaient ça.
14:49Quand j'ai pensé au Ripoux,
14:51quand j'ai écrit le Ripoux,
14:52on cherchait un comédien
14:54et on a trouvé Noiret.
14:55Mais vous avez pensé
14:56à d'autres personnes
14:57avant Noiret ou pas ?
14:58Non, non, non.
15:00Non, mais quand on a pensé
15:01à Noiret, quasiment,
15:02on a développé
15:03le scénario autrement.
15:05Alors, on est complet.
15:06C'est vrai, monsieur le commissaire.
15:08Inspecteur.
15:09Eh bien, on va vérifier tout ça.
15:11Parce que ça, c'est un coup de génie,
15:12Noiret, Noiret là-dedans.
15:14Il est superbe.
15:15Mais porté aussi
15:16par les dialogues de Kaminka.
15:18Extraordinaire.
15:19Très bon dialogue.
15:20Et alors, le mélange des deux...
15:22Oui, oui.
15:23Bon, il y a ce que vous faites aussi.
15:24On va reparler des Ripoux
15:25parce que c'est un peu plus tard.
15:27En fait, j'aimerais remonter
15:28un petit peu le...
15:29Je ne veux pas dire que j'ai eu
15:30beaucoup de chance de tomber
15:31sur des grands comédiens.
15:32Oui.
15:33Mais d'insuperbes, quoi.
15:34Qui étaient...
15:35Qui rentraient dans...
15:36Qui prenaient le personnage
15:37et qui l'adaptaient
15:38à leur personnalité, quoi.
15:40Oui, mais vous êtes porté aussi
15:41par le vent du succès
15:42à ce moment-là.
15:43C'est-à-dire que
15:44tous vos films font...
15:45Au vent du succès, c'est-à-dire ?
15:47Non, mais très franchement,
15:48M. Zidane...
15:49Je ne sais pas si le public
15:50est sensible au vent du succès.
15:51Bien sûr, vous faites
15:52des millions d'entrées.
15:53Oui, mais le public,
15:54il va voir le film
15:55qu'il a envie de voir.
15:56Il ne va pas voir
15:57un film de Claude Zidane.
15:58Mais ça, c'est votre modestie.
15:59Je pense que...
16:00Vous ne vous rendez pas compte
16:01à quel point
16:02je pense que votre nom
16:03est devenu une marque
16:04dans la comédie française.
16:06Oui, mais à l'insu
16:08de mon plein veille.
16:09Non, non.
16:10Par exemple,
16:11j'ai cité un exemple
16:12sur Les loups-la-cuisse.
16:13Normalement,
16:14je vais avoir mon nom
16:15au-dessus du titre
16:16avec les noms
16:17des deux comédiens
16:18en dessous.
16:19Oui.
16:20Bon, c'était prévu
16:21dans le contrat.
16:22Et j'ai demandé
16:23au distributeur
16:24de descendre
16:25mon nom en bas
16:26parce que moi,
16:27ce qui m'intéressait,
16:28c'est de présenter
16:29un film
16:30avec De Funès-Coluche.
16:31Voilà.
16:32Il y avait leur visage,
16:33il y avait leur nom
16:34et c'était ça.
16:35Pour moi, le public,
16:36il va voir
16:37De Funès-Coluche
16:38dans Les loups-la-cuisse.
16:39Mais ça, ça vous honore...
16:40Le film de Claude Zidane,
16:41je ne suis pas sûr que ça soit...
16:42Non, mais vous êtes quand même
16:43dans le top 3.
16:44Il y a Henri Verneuil,
16:45une belle,
16:46et vous, quoi,
16:47dans le top 3
16:48des millions d'entrées en France.
16:49Tant mieux.
16:50Tant mieux.
16:51Non, non, mais je ne sais pas,
16:52mais quand même,
16:53c'est ce qui m'est arrivé.
16:54Bon, tous les produits sont là.
16:55Alors, je vais commencer.
16:56Alors, pour l'inspiration,
16:57il y a un film
16:58qui s'appelle
16:59Les loups-la-cuisse.
17:00C'est un film
17:01qui s'appelle
17:02Les loups-la-cuisse.
17:03C'est un film
17:04qui s'appelle
17:05Les loups-la-cuisse.
17:06C'est un film
17:07Alors, je vais commencer.
17:08Pour l'inspiration,
17:09Lucie.
17:10La rencontre avec De Funès.
17:11Bon, De Funès était
17:12un génie,
17:13un génie tyrannique.
17:14Est-ce que vous avez
17:15appréhendé cette rencontre?
17:16Moi, je l'ai rencontrée
17:17d'abord avant.
17:18C'est lui
17:19dont on a parlé, etc.
17:20J'étais chez lui.
17:21Ça s'est toujours
17:22très bien passé.
17:23J'avais un très bon contact
17:24avec lui
17:25et ça continuait
17:26sur le tournage.
17:27Alors, courez
17:28sous délice de l'océan.
17:29Ah, Lucie!
17:30Oh!
17:31Si vous courez
17:32comme ça,
17:33tous les jours,
17:34vous allez
17:35à l'académie française
17:36en petits slips.
17:37Je ne bouge plus.
17:38Comment vous expliquez
17:39qu'avec vous,
17:40ça se soit si bien passé?
17:41Ou avec
17:42Jean Giraud, par exemple.
17:43J'ai l'impression
17:44que c'était
17:45des collaborations
17:46très, très fortes.
17:47Une question de caractère.
17:48Parce qu'avec
17:49Molinaro, par exemple,
17:50c'était beaucoup
17:51plus compliqué.
17:52Avec Molinaro,
17:53c'était beaucoup
17:54plus compliqué.
17:55Oui, mais c'est pas
17:56Molinaro.
17:57Il n'est pas Ziddie,
17:58si vous voulez.
17:59Molinaro, c'était...
18:00Bon, il a...
18:01Moi, je suis
18:02un peu plus souple,
18:03sans doute.
18:04Puis, voilà,
18:05j'aime bien les comédiens,
18:06j'aime bien
18:07les voir jouer.
18:08Souvent,
18:09je ne dirige pas
18:10d'une façon intense,
18:11le comédien, surtout.
18:12De Funès,
18:13il a eu le scénario,
18:14il fait une prise,
18:15puis il fait deux prises,
18:16trois prises,
18:17quatre prises,
18:18et puis,
18:19il arrive
18:20exactement là où il veut.
18:21Il s'échauffe, voilà.
18:22Parce que quand vous dirigez,
18:23par exemple,
18:24De Funès et Coluche,
18:25qui sont des comiques,
18:26mais qui sont
18:27à des milliers
18:28d'années-lumière,
18:29comment on fait
18:30pour les comédiens
18:31et les comédiens
18:32qui sont
18:33à des milliers d'années-lumière ?
18:34Comment on fait
18:35pour les mettre
18:36dans le même plan
18:37et faire en sorte
18:38que la mayonnaise prend ?
18:39Écoutez,
18:40on les met
18:41dans le même plan,
18:42puis on voit
18:43ce qui se passe.
18:44En général,
18:45ça s'est bien passé.
18:46Ils ont joué
18:47la situation,
18:48ils ont joué
18:49les personnages
18:50avec leur façon
18:51de jouer,
18:52voilà,
18:53et ça s'est vraiment
18:54très bien passé.
18:553 étoiles.
18:56Tu goûteras
18:57toutes les spécialités
18:58crédit illimité.
18:59Ah bon ?
19:00Mais moi,
19:01j'avais prévu...
19:02Tu vas te régaler
19:03puis tu vas aller
19:04te changer tout ça,
19:05là,
19:06le costume.
19:07Est-ce que vous auriez
19:08préféré avoir deux funès
19:09avec Pierre-Richard
19:10ou avec Coluche, finalement ?
19:11Parce qu'au départ,
19:12c'était Pierre-Richard.
19:13Oui, au départ,
19:14c'était Pierre-Richard,
19:15puis il n'a pas aimé
19:16le scénario,
19:17il a dit non, bon.
19:18Donc, effectivement,
19:19on passait
19:20de Pierre-Richard
19:21à Coluche,
19:22mais moi,
19:23j'aimais bien Coluche,
19:24donc je me dis,
19:25tiens,
19:26il peut,
19:27contrairement
19:28aux distributeurs
19:29qui pensaient
19:30qu'il n'avait
19:31pas d'intérêt.
19:32Vous voyez ?
19:33Donc, ça a été quand même,
19:34il a fallu se battre
19:35pour l'imposer.
19:36Moi, je pensais
19:37que c'était
19:38un grand comédien.
19:39Mais vous n'êtes pas
19:40trompé, hein ?
19:41Voilà.
19:42Donc, un grand comédien
19:43à un grand comédien,
19:44en général,
19:45ça fonctionne.
19:46Toi, sors ta voiture
19:47et attends-moi dehors.
19:48Mais alors ?
19:49Non, il n'y a pas de mail.
19:50Oui, papa.
19:51Je me change.
19:52Et comment ils s'entendaient ?
19:53Comment ils étaient
19:54tous les deux ?
19:55Comment ça marchait
19:56entre eux ?
19:57Ah, Coluche,
19:58ça a été Coluche
19:59avec tout
20:00ce que ça comporte
20:01avec Definesse
20:02qui lui racontait
20:03des histoires salaces.
20:04Et Definesse
20:05se marrait.
20:06J'ai pas envie
20:07de faire rire personne.
20:08J'ai pas envie
20:09de rire moi-même.
20:10Alors, continue
20:11à faire rire.
20:12Allez, hop,
20:13adieu.
20:14À l'époque,
20:15Definesse,
20:16à ce moment-là,
20:17il avait
20:18des problèmes
20:19de santé.
20:20Il avait fait
20:21un infarctus.
20:22Il était suivi.
20:23Je pense que vous
20:24aviez parlé
20:25aux médecins.
20:26Vous aviez...
20:27Il fallait absolument
20:28tourner en outant
20:29de semaines
20:30et ne pas dépasser.
20:31Moi, j'avais signé
20:32pour 6 semaines
20:33de tournage.
20:34En 6 semaines
20:35de tournage,
20:36j'avais le rôle
20:37de Coluche,
20:38de Definesse.
20:39Voilà.
20:40Je pouvais faire le film.
20:41Eh bien, on a tourné
20:4212 semaines
20:43avec Definesse.
20:44Tout le monde
20:45a un peu menti
20:46pour que le film
20:47se fasse.
20:48Hum,
20:49very, very,
20:50very good.
20:51Marvelous,
20:52wonderful.
20:53But very,
20:54very,
20:55noob.
20:56Hum,
20:57hum,
20:58but very,
20:59very nouveau.
21:00Je n'ai pas
21:01parlé
21:02de votre rencontre
21:03avec Belmondo.
21:04Oui.
21:05Sur l'animal.
21:06Moteur.
21:07Progrès,
21:0853 premières.
21:09Mike,
21:10vas-y.
21:11N'oublie pas,
21:12on t'a dit
21:13on rate la caméra,
21:14pas sur la caméra.
21:15Occupe-toi
21:16de ta mitraillette
21:17et moi du volant,
21:18s'il te plaît.
21:21Mais freine !
21:22Merde,
21:23mes freins.
21:24Arrête !
21:25Qu'est-ce qui s'est passé
21:26avec Belmondo ?
21:27Pourquoi est-ce
21:28que Belmondo
21:29vient vous chercher ?
21:30C'est mon agent
21:31qui me dit
21:32Jean-Paul
21:33n'a pas bien tourné
21:34avec toi.
21:35Pourquoi pas ?
21:36Et du coup,
21:37je suis parti
21:38de l'idée de cascadeur
21:39mais qui rate tout.
21:40Enfin,
21:41qui rate,
21:42qui n'est pas le meilleur.
21:43Parce qu'il y arrivait
21:44dans le cinéma
21:45un cascadeur,
21:46je ne me souviens plus
21:47de son nom,
21:48on le prenait
21:49quand tous les autres
21:50ne voulaient pas
21:51faire la cascade.
21:52Lui,
21:53il la faisait.
21:54Il se cassait
21:55quelque chose,
21:57voilà.
21:58Donc,
21:59je me suis inspiré
22:00un peu de ce personnage
22:01et j'ai pensé,
22:02je me suis dit,
22:03Bebel, c'est trop beau.
22:04Voilà,
22:05c'est parti comme ça.
22:06Je vais te dire,
22:07c'est même pas une cascade.
22:08J'ai l'impression
22:09de voler le pognon.
22:10Je m'habilisais
22:11un type de ma classe
22:12pour ça.
22:13Et alors,
22:14de nouveau,
22:15avec Bebel,
22:16vous ne le dirigez pas.
22:17Il est en roue libre
22:18complète là.
22:19Quand il fait l'acteur,
22:20quand il fait la grande folle
22:21et tout ça...
22:22Il fait comme il le faut.
22:23C'est ça.
22:24Je ne vais pas lui
22:25dire comment on fait
22:26la grande folle.
22:27Non, mais...
22:28Et en plus,
22:29ça, c'est le genre de choses,
22:30vraiment,
22:31il faut qu'il le fasse
22:32avec beaucoup de plaisir.
22:37Mais on voit
22:38qu'il s'éclate.
22:39Oui.
22:40Sauf peut-être
22:41la scène de l'escalier.
22:42Il s'est éclaté la cheville.
22:43Oui.
22:44Parce que cette scène,
22:45c'est quand même
22:46un sacré morceau.
22:47Oui.
22:48En plus,
22:49c'est un peu de ma faute
22:50s'il...
22:51Moteur.
22:52Partez.
22:56Il a fait six prises.
22:57Il avait déboulé déjà.
22:58Cinq, six fois.
22:59Et je lui ai demandé,
23:00écoute,
23:01tu peux m'en faire
23:02une dernière.
23:03Mais au milieu de l'escalier,
23:04tu essaies de rebondir
23:05et de...
23:06Il a sauté.
23:07Et en retombant,
23:08d'ailleurs,
23:09il y a une photo
23:10que je dois avoir
23:11dans mon téléphone
23:12où on voit quasiment
23:13qu'il se...
23:14La cheville
23:15qui part sur la gauche.
23:16Il s'est fait éclater.
23:17Il s'est fait éclater.
23:18Il s'est fait éclater.
23:19Il s'est fait éclater.
23:20Il s'est fait éclater.
23:21Il s'est fait éclater.
23:22Il s'est fait éclater.
23:25Il s'est fait éclater.
23:26Il a fait très mal.
23:27Mais il est remonté.
23:28Il piqure.
23:29Un produit.
23:30Il est remonté.
23:31Il en a fait une dernière.
23:32Oh, je peux la refaire ?
23:33Oui, bien sûr.
23:34Allez, monte l'escalier.
23:35Vite, vite.
23:36Bon, alors, il arrive,
23:37laissez-le.
23:38Tu es prêt là-haut ?
23:39Attention, Mike, hein.
23:40Attention, mec.
23:41Vous êtes un homme de plateau.
23:44Les gens aimaient travailler avec vous.
23:48Toutes les...
23:49Tous les gens
23:50qui ont travaillé avec vous,
23:51visiblement, ont...
23:52C'était un bon plateau.
23:53Oui.
23:54Ah oui, c'est comme les pelotons de Chabrol, vous voyez.
23:57C'est ça.
23:58Comme j'ai fait des films avec Chabrol, j'ai dû récupérer son ambiance.
24:03Oui, cette espèce de bonhomie rigoureuse, quoi.
24:07Oui, un peu rigoureuse, mais bon...
24:11Mais sans hurlement, quoi.
24:16Ils sont encore là, ces deux-là !
24:17Est-ce que vous allez me ficher le corps tout de suite ?
24:18Je ne veux pas vous voir vendre ma main !
24:19T'as 10 heures, j'ai compris ?
24:20C'est que ça !
24:21J'aimerais savoir comment se passe l'écriture d'un scénario de Claude Zidi.
24:26Donc, c'est généralement avec Michel Fabre ou Didier Kaminkac au dialogue.
24:34Comment ça se passe ?
24:35Ça se passe beaucoup dans les restaurants.
24:39Chabrol, encore ?
24:40Oui, Marboff, les restaurants Parker.
24:43C'est des déjeuners de travail, si vous voulez, où on parle de choses et d'autres.
24:49Et puis, à un moment, on commence à parler du scénario, de ce qu'on avait trouvé la veille.
24:57En général, on élimine 90 %.
25:00Mais on regarde un peu, quand même.
25:02Et puis, on avance comme ça.
25:05Et puis, on arrive à un synopsis, au bout d'un certain temps, un synopsis de 30 pages,
25:11que je reprenais à ce moment-là, que je développais.
25:13Je le donnais à Didier Kaminkac, où je revoyais aussi avec Simon, etc.
25:18Je le donnais à Simon.
25:19Alors, il y avait des dialogues indicatifs, souvent.
25:24Et Didier reprenait ça et fournissait les dialogues définitifs, avec son immense talent.
25:32Ne bougez pas, j'appelle la police.
25:34Mais je ne suis pas un cambrioleur.
25:35Vous êtes quoi, un journaliste ?
25:37Non, je suis professeur de mathématiques au Collège Bernadette.
25:40Mon père est député et maire chirurgien.
25:42Alors, c'est à cause de Patrick, tout ça, parce qu'il est parti avec mes copines de bac.
25:45Alors, mon père, lui, il est parti avec le rien.
25:48Et alors, moi, je suis resté avec le discours.
25:50J'ai rien compris.
25:51Il y a presque un côté Tex-Avry, dans vos premiers films.
25:54Il y a une volonté de rythme insoutenable.
25:57Enfin, insoutenable, qui est très soutenue, pardon.
26:00Très soutenue.
26:01Et, peu à peu, vous allez vers une écriture et une caractérisation,
26:06qui, à mon avis, trouve son point culminant avec les Ripoux.
26:10Oui, c'est possible, oui, oui.
26:12Nous avons déjà procédé à 3 247 arrestations,
26:15soit 11 % de plus que l'année dernière, à la même date.
26:19Ce qui veut dire que, si nous ne voulons pas passer pour l'arrondissement de Paris,
26:23où la petite délinquance a le plus progressé,
26:25il nous est gentiment demandé de différer, à l'année prochaine,
26:28l'arrestation des petits délinquants.
26:30Avec les charlots, c'était surtout gag sur gag.
26:33Oui.
26:34Il y avait quand même une situation, une petite situation, un prétexte.
26:39Mais c'était ce qui vous passe par la tête, quoi.
26:44Donc, on trouvait la situation pour le gag.
26:51Ils improvisent le jeu, ils improvisent leur jeu, oui.
26:53Ils trouvent leur façon de faire, de se déplacer, etc.
26:56Mais autrement, si vous voulez tourner un film en 5-6 semaines,
27:00qui n'est pas basé sur le dialogue, qui est basé sur le visuel.
27:06On est presque dans le cinéma muet, en fait.
27:08On ne peut pas improviser le visuel, il faut l'organiser avant.
27:21Ça a dû vous apprendre beaucoup, ça, sur la grammaire cinématographique.
27:27Alors, la grammaire cinématographique, je ne sais pas très bien ce que je connais pas.
27:33Non, mais c'est un langage, M. Zidi.
27:35Oui, je sais.
27:36C'est un langage.
27:37Je ne l'ai pas précisé, pour moi.
27:39Je m'adapte au fur et à mesure.
27:41Je n'ai pas de storyboard.
27:43Je regarde les acteurs jouer la scène et je me dis, tiens, je vais la filmer comme ça, comme ça, comme ça.
27:47Je n'arrive pas avec une construction de plan.
27:50Donc, il n'y a pas de storyboard préalable ?
27:53Non.
27:54Même pour les scènes d'action ?
27:55Non, sauf pour les trucages.
27:58Dans Astérix, par exemple.
28:00Ah oui, là, c'est une autre époque, c'est les CGI.
28:05Les trucages numériques, il faut leur donner exactement le début, la fin du plan.
28:25La critique ne vous a jamais...
28:27La critique, la grande critique, ne vous a jamais porté au nu.
28:32Est-ce que vous avez souffert de ça ?
28:34Non, parce que je lisais que les bonnes.
28:37Donc, je lisais très peu de critiques.
28:39Pourquoi ? Parce que vous aviez le public avec vous ?
28:42Oui, et puis, une mauvaise critique, ça ne sert pas à grand-chose, pour le metteur en scène, si vous voulez.
28:50Ça sert pour le public.
28:52Quand, moi, je lis des mauvaises critiques d'un film,
28:55j'en lis une deuxième, une troisième, une quatrième, je me dis, est-ce qu'il faut vraiment aller voir ce film ?
29:00Quand je lis une très bonne critique, je me dis, tiens, peut-être qu'il faut aller voir ce film.
29:04Les critiques ne sont pas faites pour les metteurs en scène.
29:08Non, mais les critiques...
29:10Elles sont faites pour le public.
29:12Oui, mais on est curieux des critiques, j'imagine que...
29:15Si on a envie d'être malheureux, oui.
29:17Et vous ne les avez pas lues ?
29:19Non, à tel point même que, quand mon film sortait, je partais à l'étranger.
29:24Ah bon ?
29:25Oui, oui. J'ai fait des tas de voyages, comme ça.
29:28Pourquoi ? Parce que vous étiez anxieux ?
29:30Ah, d'une anxiété totale.
29:32Mais pas par rapport aux critiques, si vous voulez.
29:34Par rapport au box-office ?
29:35La sortie, quoi, le phénomène de la sortie d'un film.
29:38Parce qu'en promo, on vous a rarement vus.
29:40Vous étiez à Paris ?
29:41Non, je n'étais pas là.
29:42J'étais en Écosse, j'étais au Sahara,
29:45j'étais à la Guadeloupe, en Martinique,
29:48en Thaïlande, mais je n'étais pas à Paris.
29:52Police, bouge pas ! Bouge pas !
29:55Va chercher les manettes dans la bagnole.
29:57Vous les avez pas sur vous ?
29:58Ça déforme les poches.
29:59Allez, grouille ! Merde !
30:04Je croyais t'avoir dit de te faire oublier, toi.
30:06La prochaine fois, je te coffre.
30:07Allez, dégage.
30:08Non, pas en haut !
30:13Dans Les Ripoux, vous arrivez à concilier les deux,
30:17public et critique.
30:19Mais il est où, le type ?
30:20Je l'ai essayé.
30:21Qu'est-ce qui fait, vous pensez, que le film prend cette ampleur-là ?
30:26Le film est devenu un classique.
30:27Vous avez fait deux suites.
30:29Il a failli être adapté en série télé.
30:32Parce que, moi, par rapport à ce que vous disiez,
30:35filmer des personnages portés par des grands acteurs,
30:40dans Les Ripoux, j'ai revu le film.
30:43Le film est vraiment incroyable.
30:45Il a une modernité encore aujourd'hui.
30:48Nous arrivons dans le dernier tournoi avec Macha Dumeril,
30:50qui va bientôt être attaqué par Maramba.
30:52Le 17 qui attaque Macha Dumeril, le 13.
30:55Lutte terrible sur le poteau.
30:57Sur le poteau premier, Maramba, le 17.
31:00Deuxième attaque, Dumeril, le 13.
31:02Le fait de penser à Noiret nous a beaucoup aidé,
31:05pour le personnage de Noiret.
31:06Je savais, par la presse, que Noiret adorait faire du choix.
31:13Il avait un manège, d'ailleurs.
31:15Il avait des choix dans le Sud.
31:17Donc, on a imaginé un univers,
31:19un personnage autour de cet univers, un peu.
31:22Un flic, mais qui adore jouer aux courses.
31:26Donc, ça a donné beaucoup d'humanité au personnage.
31:30C'est un costard qui est taillé pour Philippe Noiret.
31:33C'est lui qui a écrit une partie du scénario,
31:35sans le savoir, finalement.
31:37Ce qui me rend malade, c'est de voir qu'on ne fait pas notre travail.
31:39Qu'est-ce que c'est, notre travail ?
31:40C'est d'assurer la sécurité de nos concitoyens.
31:42Arrêter les délinquants, vous savez très bien.
31:44Tu veux arrêter quelqu'un ?
31:46Tu vas pouvoir faire un carton !
31:48Tiens, la terrasse du café, là !
31:50Trop longue d'un mètre !
31:52Interdit !
31:54Article R38-7.
31:56Cette bonne femme à poil sur l'affiche, là, c'est interdit !
31:58Article G92.
32:00Le clébard qui ne fait pas où on lui a dit de faire !
32:02Au gnouf !
32:04Et les deux mecs qui fument du hache dans le passage, là !
32:06Interdit ! Le commerçant qui n'affiche pas ses prix !
32:08Interdit aussi ! Alors, tu descends et tu arrêtes tout le monde !
32:10Comment vous allez chercher Thierry Lhermitte ?
32:14Pourquoi ? Parce qu'il...
32:16C'est en opposition à nous, finalement, quelque part.
32:18D'ailleurs,
32:20il me fallait un acteur
32:22avec les yeux bleus,
32:24qui représente
32:26l'honnêteté,
32:28le désir de bien faire, etc.
32:30L'ambition.
32:32Par rapport à Noiret,
32:34qui lui
32:36oubliait tout ça.
32:38Vous vous permettez quelque chose d'être plus
32:40dans une sorte de
32:42gravité
32:44comique ?
32:46Le personnage de René,
32:48oui, il a perdu sa femme
32:50d'un cancer, du crâbe.
32:52Il vit avec
32:54une prostituée
32:56qui est
32:58en fin de carrière, etc.
33:00Il n'a pas le droit, en plus, de le faire,
33:02parce qu'il est flic.
33:04C'est interdit.
33:06Évidemment.
33:08Et il joue aux courses.
33:10Il aime bien boire, manger.
33:12Bidouiller.
33:14Si il gratouille de l'argent
33:16à gauche, à droite,
33:18c'est pour aller jouer aux courses.
33:20Il n'a pas une ambition démesurée.
33:22C'est un tout petit ripoux.
33:24C'est ce qui fait toute son humanité.
33:26Oui.
33:28C'est un gagne-petit.
33:30Voilà. Mais j'aime bien.
33:32C'est un gagne-petit.
33:34J'ai jamais fait de film
33:36avec des héros.
33:40Qu'est-ce que tu dirais de tenir un commerce ?
33:42Un petit resto-tabac.
33:44PMU.
33:46Bien situé.
33:48Des personnages comme Noiré, Galabru, Guillaumard
33:50amenaient avec eux quelque chose
33:52de très, très singulier.
33:54Ils aimaient leur musique.
33:56C'est ça.
33:58Est-ce qu'on laisse la musique s'installer ou pas ?
34:00Moi, je la laissais.
34:02C'est pour ça qu'ils adoraient travailler avec vous.
34:04Ils aimaient bien, oui.
34:06En plus, j'étais très bon public.
34:08J'étais à côté de la caméra.
34:10J'étais pas sur l'écran de contrôle.
34:12J'étais à côté de la caméra.
34:14On a presque l'impression que vous faisiez des films
34:16pour vous, en fait. Pour vous marrer.
34:18Un peu, oui.
34:20Oui, oui.
34:22Une grande nostalgie du
34:24cinéma du samedi soir.
34:30Il va me manquer.
34:36Avant de parler un peu
34:38de la totale, j'aimerais parler
34:40des Rois du Gag. C'est vraiment un film
34:42que j'ai dû voir beaucoup, beaucoup de fois
34:44quand j'étais enfant.
34:46C'est les Rois du Gag.
34:48Pardon, qui ?
34:50Paul Martin, François Leroux, on a rendez-vous.
34:52Je trouve le film
34:54très, très jouissif, en fait.
34:56Et le film,
34:58il est peu connu.
35:00Il a pas plu.
35:02Dès que j'ai un peu de poyon, d'abord j'achète des draps en satin
35:04et ensuite une baraque comme ça.
35:06J'ai vu les entrées, paf, paf, paf.
35:08On a bien démarré.
35:10Puis ça s'est écoulé.
35:14On n'est pas vraiment débordé.
35:16C'est-à-dire qu'on a pas mal de projets,
35:18mais on va voir si on peut vous caser parmi d'autres trucs qu'on a.
35:20C'est un peu un film expérimental, finalement.
35:22On a essayé des trucs.
35:24Je sais pas si
35:26le public a suivi.
35:28On est des artistes, des futurs stars, on a le droit à l'erreur.
35:30Tu parles, t'es un raté, oui, un crève-la-faim.
35:32On a plus un sou, tout ce qu'il nous reste maintenant,
35:34c'est du fromage blanc.
35:36Oh, merde !
35:38Oh là là !
35:40En même temps, c'est presque un numéro de cabaret.
35:42Michel Serrault fait plusieurs personnages.
35:44Il fait cette espèce de comique
35:46sur roi de la télévision,
35:48de grand comique
35:50aimé par tout le monde,
35:52très populaire,
35:54qui a un problème à la maison,
35:56c'est que sa femme, Masha Merrill,
35:58aimerait qu'il fasse des grands films.
36:00Avant, quand nous nous sommes connus,
36:02c'était assez insignifiant, des petites choses,
36:04mais avec de grands metteurs en scène.
36:06Vous aviez de l'ambition, rappelez-vous.
36:08Vous avez même écrit un mot à Bergman
36:10quand il préparait les fraises sauvages.
36:12Malheureusement, nous n'avons pas eu de réponse.
36:14Arrêtez de faire le con, Gaëtan.
36:16Il a dû beaucoup s'amuser, Michel Serrault,
36:18en faisant ce film.
36:20Quel a été le rapport que vous aviez avec Michel Serrault ?
36:22Excellent.
36:24Il voulait refaire un film avec moi.
36:26Non, c'est très malentendu.
36:28Pourtant, il est pas toujours...
36:30Il balance bien.
36:32Merde ! Bordel ! Putain de connerie !
36:34Mais bordel à queue !
36:36T'as les yeux en trous de pines, enculé !
36:38Piscrote, caca-boudin !
36:40Mais Gaëtan !
36:42C'est un sketch !
36:44Vous n'allez pas dire tous ces gros mots à la télévision ?
36:46Il y a des enfants qui regardent votre émission !
36:48Mais justement, c'est un sketch écrit uniquement
36:50avec des mots d'enfant !
36:52Il a toujours été comme ça, Serrault.
36:54Il dit des choses très sérieusement,
36:56mais il les pense pas.
36:58Il avait fait la cage aux folles.
37:00C'était vraiment une immense vedette.
37:02Oui, oui.
37:04Mais ça s'est bien passé.
37:06Malgré l'échec.
37:08Un échec relatif.
37:10Je pense que les passages en télévision...
37:12Non, mais je parle sur la sortie.
37:14Il a fait 3 millions d'entrées,
37:16quelque chose comme ça.
37:18Monsieur Zidi, 3 millions d'entrées,
37:20c'est un échec.
37:22Oui, c'est un échec parce qu'il fait
37:241,5 million la première semaine,
37:26700 000 la deuxième,
37:28300 000 la quatrième...
37:30Le bouche-à-oreille était pas...
37:32C'est un échec par rapport au public.
37:34René, viens me chercher. Appelez-moi un taxi.
37:36Non, on a la voiture.
37:38On a plus d'essence, on aimerait bien
37:40avoir une petite avance.
37:42Pourquoi vous êtes en retard ?
37:44C'est drôle comme réplique.
37:46Notez-le. C'est terrible.
37:48C'est moi qui trouve les idées,
37:50c'est vous qui êtes payés.
37:52On va rebondir sur un autre de vos grands succès,
37:54qui est La Totale.
37:58L'histoire de La Totale
38:00est complètement folle.
38:10J'aimerais savoir comment est venue
38:12l'idée de La Totale,
38:14à quel moment.
38:16Thibaut Michael, un ancien flic,
38:18il me dit, j'ai une invitation
38:20à un salon
38:22qui s'appelait
38:24les Millipolles, à l'époque.
38:26C'est au Bourget, c'est un salon
38:28de l'armement,
38:30des systèmes
38:32de protection, de détection,
38:34qui est réservé à une certaine clientèle.
38:36Ce qui m'a impressionné,
38:38c'est que les gens qui visitaient ce salon
38:40étaient des gens comme vous et moi,
38:42mais qui sont sans doute
38:46dans les services secrets, etc.
38:48C'est parti de là.
38:50C'est bon, j'ai un sujet.
38:52C'est quelqu'un qui travaille dans les services secrets,
38:54mais on croit qu'il est
38:56quelqu'un d'autre.
38:58Un camion explose sur un parking en Italie.
39:00C'est vous ?
39:02Vous avez reconnu ma signature.
39:06Qu'est-ce qu'il y avait dans ce camion ?
39:08Même avouer sur l'oreiller, j'ai pas le droit de le dire.
39:10Vous savez que vous pouvez avoir une totale confiance en moi.
39:12C'est marrant que vous me disiez ça,
39:14parce que c'est en sachant qu'une femme pensait à moi
39:16que j'ai sauté avec trois de mes hommes
39:18sur l'objectif.
39:20Est-ce qu'à un moment donné, vous imaginez
39:22que James Cameron
39:24et Arnold Schwarzenegger
39:26veulent en faire un remake ?
39:28Non, évidemment, on peut pas.
39:30C'est complètement insensé.
39:32Non, mais à Hollywood,
39:34il se tient tous les ans
39:36un American Film Market,
39:38un marché du film.
39:40Moi, j'ai été là-bas.
39:42On a fait un doublage
39:44en anglais.
39:46Et cette version a circulé.
39:48Elle est tombée, je ne sais pas comment,
39:50dans les mains du gendre
39:52de Schwarzenegger,
39:54qui savait que
39:56Cameron et lui cherchaient
39:58un sujet pour un film.
40:00Puis-je voir votre invitation, s'il vous plaît ?
40:02Bien sûr. Voici mon invitation.
40:04Alors, est-ce que c'est vrai
40:06que vous avez laissé
40:08les droits
40:10de la totale
40:12pour un dollar symbolique ?
40:14Il est symbolique parce qu'ils ne m'ont pas payé.
40:16J'aurais pu arrêter le tournage.
40:18Mais contre un
40:20intéressement au Bénézice.
40:22Et un pourcentage
40:24sur certaines recettes brutes.
40:26Vous n'avez pas perdu
40:28votre temps sur ce coup-là, je crois.
40:30Non, non, c'est bien passé.
40:34C'est ça, le problème avec les terroristes.
40:36Ils n'ont aucun égard
40:38pour les horaires des autres.
40:40Vous pouvez pousser le bouton
40:42au dernier étage, s'il vous plaît.
40:44Ce qui peut caractériser votre travail
40:46sur toutes ces années,
40:48c'est vraiment un désir
40:50complet de liberté.
40:52On a l'impression que vous avez fait
40:54exactement les films que vous vouliez faire.
40:56Oui, oui.
40:58On a l'impression que c'était facile.
41:00J'imagine que le succès aide.
41:02Ça l'a été pour moi.
41:04En plus, j'ai eu la chance de faire mon premier film
41:06en 71.
41:08C'était après mai 68.
41:10C'était l'époque de grande liberté.
41:12En même temps, il y a les servitudes.
41:14J'ai toujours tenu, et ça, Chabrol
41:16était un exemple,
41:18à faire les films dans le temps prévu,
41:20dans le délai prévu de tournage,
41:22et dans le...
41:24Comment dirais-je ?
41:26Le budget, aussi.
41:28Fechner et Claude Berry
41:30ont été
41:32très importants,
41:34des producteurs très importants pour vous.
41:36Il se trouve qu'au début des années 2000,
41:38ce vieux fantasme,
41:40cette marotte d'Astérix et Obélix
41:42qu'on voulait absolument mettre au cinéma,
41:44faire au cinéma,
41:46mais en live,
41:48voit le jour.
41:50C'est Claude Berry qui produit le film
41:52et il vous en propose la réalisation.
41:54Obélix !
41:56Obélix !
41:58C'est bien toi, le vrai, l'unique !
42:00Bien sûr que je suis moi.
42:02Pourquoi ?
42:04Est-ce que vous avez eu peur, à un moment donné,
42:06de cette immense
42:08projet
42:10qui était à l'époque le plus cher
42:12du cinéma français,
42:14avec des effets spéciaux
42:16digitaux balbutiants ?
42:18Est-ce que vous avez eu peur
42:20d'appréhender ce tournage ?
42:22Je n'ai eu beaucoup moins peur que le producteur.
42:26Non, je n'ai pas eu peur.
42:28À aucun moment, d'ailleurs, non.
42:30J'ai commencé
42:32dans le cinéma,
42:34au film américain.
42:36Le jour le plus long.
42:38Charade, Stanley Donen, vous en avez fait un.
42:40Oui, j'en ai fait quelques-uns.
42:42Ou un film comme Paris-Boulet-Îles.
42:44Donc les grosses machines.
42:46Je suis un peu grandi dedans.
42:48Je ne sais pas.
42:50On sait que c'est les grosses machines
42:52et on sait un peu comment ça fonctionne.
42:56Pour Claude Berry,
42:58j'imagine que ça doit être super important.
43:00Vous, vous étiez toujours dans les clous.
43:02Oui, oui.
43:04Je n'ai jamais dépassé.
43:06Je n'aime pas trop les heures supes.
43:08Les semaines supes, encore moins.
43:10Je ne sais pas.
43:12Il y a une gymnastique.
43:14Il faut s'adapter complètement à la situation.
43:16Il faut une certaine souplesse.
43:18Il faut aussi s'amuser avec ça.
43:20Quand il y a un problème, il faut s'amuser avec le problème.
43:22Pour ne pas le grossir.
43:24Pour essayer, non pas d'engueuler quelqu'un,
43:26mais de trouver la solution.
43:28Combien sont-ils ?
43:30Une centaine, environ.
43:32Et nous ?
43:34Nous ne sommes que 500, noble César.
43:36Que 500 ?
43:38Dis-moi, Centurion.
43:40Est-ce que tu ne te foutrais pas de ma gueule, par hasard ?
43:42Et de la mienne, pas de la même occasion ?
43:44Comment se passe le tournage
43:46de cette grosse production
43:48qui est le premier du nom ?
43:50Le film est probablement
43:52le plus proche
43:54de l'univers
43:56de Goscinny-Liaiseau.
43:58Au début, le film devait se faire avec Auteuil.
44:00Auteuil en Astérix ?
44:02Oui.
44:04On a fait des essais avec Auteuil
44:06et Depardieu.
44:08Et puis Auteuil est parti sur un autre film
44:10parce que ça traînait.
44:12On n'avait pas le feu vert.
44:14Ça a été très compliqué, je crois,
44:16pour Claude Biry,
44:18pour trouver le financement du film.
44:20Et l'idée de Clavier,
44:22c'est votre idée
44:24ou c'est l'idée de Claude Biry ?
44:26Je ne sais plus.
44:28Le tandem est assez imparable.
44:30Il a marqué l'inconscient collectif.
44:32C'est le meilleur tandem possible,
44:34évidemment.
44:56C'est qui que tu parles ?
44:58Qu'est-ce que vous pensez de toutes les suites ?
45:00Je mets le film de Chabat un peu à part.
45:02Je ne les ai pas vues, les suites.
45:04Ah bon ? Vraiment ?
45:06Jamais.
45:08Comme ça, ça me permet de ne pas répondre à la question.
45:20Est-ce que vous avez des regrets,
45:22M. Zidi, par rapport à certains films ?
45:24Est-ce qu'il y a des choses
45:26que vous n'avez pas fait
45:28et que vous auriez aimé faire ?
45:32J'ai écrit un scénario.
45:36Je n'ai pas réussi à le monter.
45:38Ça s'appelait
45:40Le meilleur d'entre nous.
45:42C'était une comédie.
45:44Comme quoi, les temps ont changé.
45:46Tout le système est différent,
45:48très différent.
45:50Heureusement, j'ai eu la chance
45:52sur une certaine époque
45:54où on téléphonait à un distributeur
45:56et on pouvait avoir une réponse
45:58assez rapide.
46:00Actuellement, il faut quand même contacter
46:02un certain nombre
46:04d'organismes.
46:06C'est beaucoup, beaucoup
46:08plus compliqué.
46:10Parce que vous n'avez pas beaucoup
46:12insisté pour pouvoir le faire.
46:14Certainement.
46:16Comme je n'avais jamais insisté avant,
46:18je manquais de métier.
46:20Ça fait pratiquement 20 ans
46:22que vous n'avez plus fait de cinéma.
46:24Est-ce que ça vous manque ?
46:26Par moments, quand je vois des films,
46:28je me dis que c'est pas mal
46:30de placer la caméra à cet endroit-là.
46:32C'est pas bête ce plan qu'il a fait.
46:34Il y a eu des petits désirs
46:36de mise en scène.
46:38J'ai en mémoire
46:40une phrase
46:42des Rois du Gag
46:44qui dit
46:46un t-shirt
46:48vous concernant, c'est
46:50« Être con, c'est notre métier. »
46:52Vous êtes vraiment cons.
46:54C'est notre métier, non ?
46:56Oui, d'accord.
46:58Il y a con et con.
47:00Est-ce que c'est quelque chose
47:02que vous portez haut et fort,
47:04cette insouciance,
47:06cette espèce de désinvolture,
47:08que rien n'a l'air très sérieux ?
47:10Dans la vie, c'est un peu différent.
47:12Oui, bien sûr.
47:14Le cinéma permet de vivre
47:16des choses qu'on ne vivrait pas,
47:18d'être différent.
47:20Je n'ai jamais étalé mes problèmes au cinéma.
47:22J'en ai comme tout le monde.
47:24Je n'ai jamais étalé mes...
47:26Ce ne sont pas des films autobiographiques
47:28du tout.
47:30Ce sont des films de fantasy,
47:32d'imagination.
47:34Vous faites une distinction
47:36entre votre vie
47:38et les films.
47:40Les films, c'est moi.
47:42Mais je ne peux pas être dans la vie
47:44comme mes films.
47:46Je le regrette.
47:48On est tous plus ou moins doubles.
47:50Je suppose qu'un auteur
47:52de romans policiers
47:54qui raconte des crimes
47:56plus ou moins horribles,
47:58n'est pas forcément un tueur
48:00dans la vie.
48:02Mais il se régale.
48:04C'était un grand plaisir de vous rencontrer.
48:06Je vous remercie beaucoup.
48:08Merci.
48:12Sous-titrage ST' 501
48:42Sous-titrage ST' 501
49:13Entre John Wick et Jason Bourne,
49:15Roche d'Isem ne recule devant rien
49:17ni personne pour protéger
49:19la jeune Noor, 13 ans, et sa maman,
49:21menacée par un mystérieux commando.
49:23Un film d'action
49:25a coupé le souffle.
49:27Si un jour tu as besoin de moi,
49:29je serai là pour toi.
49:43C'est comme ça qu'elle garde le contrôle.
49:45Ils l'appellent « l'appel ».
49:47Ils vont tous regarder et pleurer
49:49quand tu vas mourir.
49:51C'est moi.
50:13J'ai à vous parler, Groot.
50:15Votre famille est en danger.
50:17Quoi ?
50:19Maxime le Mal s'est évadé de prison.
50:21Je reviens me venger, Groot !
50:26On doit vous amener dans un endroit sûr.
50:28Il y a un distributeur !
50:30J'ai trop bien ici !
50:32Salut !
50:34Oh là là !
50:36Eh, eh, eh, eh, Lucas !
50:39Attention, le super méchant
50:41le plus populaire du monde est de retour.
50:43Sa mission ?
50:45Prendre soin du petit dernier de la famille,
50:47Groot Junior,
50:49qui ne rêve que de faire tourner son père
50:51en bourrique.
50:57C'est tout.
50:59Tu penses que je peux le faire ?
51:01Fan de fables provocatrices,
51:03ce triptyque est fait pour vous.
51:05Trois histoires,
51:07trois rôles différents
51:09pour chacun des protagonistes.
51:11Ouvre tes yeux et regarde clairement
51:13ce qui se passe autour de toi.
51:15On pourrait tous être en danger.
51:17Autour de Jess Plemons,
51:19prise d'interprétation masculine
51:21à Cannes pour ce film,
51:23on retrouvera l'épatante Emma Stone,
51:25Willem Dafoe,
51:27un casting 5 étoiles.
51:37Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org