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Réponses au quiz de fin :

/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
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Par quels mécanismes les forêts assainissent l'eau ?
Absorption des phosphates et nitrates pour fabriquer leur matière organique.

Quels sont les 3 grands animaux qui reviennent en France ?
Ours, loup, lynx.

A combien chiffre-t-on les économies que peut apporter le réensauvagement ?
Plusieurs milliards d'euros.

#réensauvegement #écologie #giraud #mihoub #weber #nature #aspas #chasse #ours #lynx #loup #eau #forêt #faune #flore #muséum #conférence #interview #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 [Musique]
00:06 Qu'est-ce que c'est que le ré-en-sauvagement ?
00:08 En bon français, c'est le rewilding, c'est un mouvement international.
00:14 Souvent, on se dit qu'il n'y a plus d'insectes, qu'il n'y a plus d'oiseaux,
00:17 qu'il y a des choses qui disparaissent, mais il y a aussi des choses qui réapparaissent,
00:19 et notamment les grands animaux.
00:21 Pour la France, par exemple, en 1995, il n'y avait plus que 5 ours.
00:25 En 2018, il y en a eu plus d'une quarantaine.
00:29 Donc les loups sont revenus à pâtes, naturellement, en 1992.
00:33 Les lynx sont à nouveau là.
00:35 Et puis il y en a qui reviennent, comme les cerfs aussi, qui ont failli disparaître.
00:40 Nos big five, donc ces 5 animaux, sont revenus.
00:43 Ils sont revenus grâce à des réformes et à des lois de protection, je suppose,
00:46 qu'ils ne sont pas revenus comme ça.
00:47 Oui, ça c'est la résilience de la nature.
00:49 C'est-à-dire que dès qu'on arrête de l'embêter, elle réapparaît.
00:52 Et on a arrêté de chasser des loutres et des castors, ils sont revenus.
00:55 Alors les castors, on les a un peu réintroduits, les loutres, c'est quasiment tout naturel.
00:58 Donc ça c'est très positif et aujourd'hui on en a vraiment besoin.
01:02 Donc avec l'ASPAS, on encourage ce rewilding en achetant des parcelles de nature, carrément.
01:08 On se permet ça, avec des fonds privés évidemment.
01:14 On est libre de toute subvention publique, donc on achète carrément un morceau de montagne ou autre,
01:18 et on la laisse en libre naturalité.
01:21 Ça c'est un concept qui fait très peur ceux qui ne connaissent pas la nature,
01:24 c'est-à-dire qu'on laisse la nature tranquille.
01:26 - Il n'y a personne qui est là à les aider, c'est vraiment les animaux entre eux ?
01:30 - Oui, parce qu'on a oublié que la nature était là avant nous,
01:33 et que l'homme est plutôt le problème que la solution.
01:35 Donc nous on offre à nouveau des territoires aux loups, aux aigles et aux cerfs,
01:40 et ça c'est pour tout le monde.
01:42 Alors on ne fait pas de publicité pour qu'il n'y ait pas, comme dans les parcs nationaux,
01:45 des parkings et des vendeurs de merguez.
01:47 C'est tranquille, on a le droit de s'y promener, on n'en fait pas trop de pub,
01:50 mais on redonne à la nature sa sauvagerie.
01:53 - Et comment faire pour que tous les chasseurs du coin ne viennent pas ?
01:56 - Ça les embête beaucoup.
01:58 En général, comme c'est des territoires de chasse qu'on pique aux chasseurs,
02:02 ils commencent à braconner, mais on a des caméras partout,
02:05 on va voir le maire régulièrement, et au bout d'un moment,
02:07 au bout d'un an, deux ans, ça se calme.
02:09 Et on accepte que la nature...
02:11 D'ailleurs ça leur sert à quelque chose, puisque le gibier est très...
02:14 - Il n'y a pas de frontière.
02:16 - Donc il se reproduit beaucoup plus,
02:19 les chasseurs sont même bénéficiaires,
02:21 ça c'est pour notre but premier évidemment.
02:23 - Et donc du coup, vous en êtes à combien de lieux de rayons sauvagement ?
02:27 - On a trois grandes réserves, et on a beaucoup de projets encore.
02:30 On a la réserve du Grand Barrier dans la Drôme,
02:32 on a la réserve des Delacs dans la Drôme aussi,
02:35 et on a une forêt le long du Léguerre, qui est un petit fleuve breton.
02:39 On a effacé un barrage là-bas, c'est-à-dire que la vie sauvage revient,
02:43 les saumons sauvages, les lamproies, il y a toute une faune, des frayères,
02:46 enfin tout renaît, simplement parce qu'on a laissé tranquille.
02:49 Donc ça c'est les trois qui sont acquises.
02:52 Et d'ailleurs, Rewinding Europe, qui est une association européenne,
02:55 n'a donné son label qu'à deux espaces en France,
02:57 et c'est nos deux réserves sauvages de la Drôme.
03:00 Donc ça veut dire que les parcs et les réserves de l'État ne font pas leur boulot,
03:05 on peut y abattre des chaînes centenaires,
03:08 ou des arbres même multi-centenaires,
03:10 on peut y chasser, dans la majorité,
03:12 les gens ne savent pas,
03:14 les espaces ne sont plus protégés en France.
03:16 Eh bien on fait le boulot.
03:17 Et dans vos espaces, est-ce que du coup, par contre,
03:19 vous autorisez des scientifiques ou des naturalistes comme vous
03:23 pour justement venir étudier les animaux, étudier leurs mœurs,
03:26 essayer de les aider ?
03:27 Au contraire, les naturalistes et les scientifiques sont les bienvenus
03:30 pour faire des comptages, pour savoir la richesse qu'il y a,
03:32 je n'aime pas le mot biodiversité, mais la diversité naturelle,
03:35 bien sûr ils sont les bienvenus,
03:37 ce n'est pas du tout fermé, il n'y a pas de grillage,
03:40 ce n'est pas interdit, c'est juste, on est respectueux,
03:43 et on ne laisse pas de traces quand on s'en va.
03:45 Et donc pour participer, on va sur le site ?
03:48 Allez sur le site de l'ASPAS, donc A-S-P-A-S-nature.org,
03:52 et évidemment, vos dons sont les bienvenus,
03:55 vous donner ne serait-ce que 10 000 euros, ça va nous arranger,
03:58 et on pourra acheter à nouveau des pans entiers de montagne.
04:01 Protéger le vivant, protéger la biodiversité,
04:12 uniquement pour faire joli, faire des belles images,
04:15 ou raconter des belles histoires, ou se nourrir,
04:18 c'est une question de survie.
04:20 Michael Weber.
04:21 Moi je dirais même qu'il ne faut surtout pas parler des belles images,
04:24 parce qu'on souffre, je crois, dans ce débat, dans ce combat-là,
04:27 des images, je ne sais pas, de l'ours polaire et d'autres,
04:29 bien sûr ça peut permettre une prise de conscience,
04:31 mais je pense que si on se résume à cela,
04:33 c'est encore une fois sortir d'une approche globale,
04:37 et je pense qu'on en a absolument besoin.
04:39 Et peut-être, juste parce que je pense que cet élément culturel,
04:41 il faut qu'on en ait vraiment conscience et qu'on puisse l'assumer.
04:43 Et on ne l'assume pas suffisamment.
04:45 Je reprends sur ce qui vient d'être dit,
04:48 la culture judéo-chrétienne, quand même,
04:50 elle est à la base de cette domination,
04:53 dont on pense être la vocation de l'homme,
04:57 la domination de la nature,
04:59 c'est quand même ce qui a été écrit dans un certain nombre de textes,
05:01 il faut le dire, religieux pour le coup,
05:03 où on dit, l'homme est là pour dominer la nature.
05:05 Et c'est aussi la problématique de la surpopulation à l'échelle planétaire,
05:10 parce que dans ces mêmes textes,
05:12 il y a cette nécessité non seulement de dominer la nature,
05:14 mais aussi de se reproduire,
05:16 d'être de plus en plus nombreux sur cette planète.
05:18 Donc on voit aujourd'hui les limites.
05:20 Et je crois que ce combat culturel-là,
05:22 qui est quand même devant nous,
05:24 et qui est effectivement, y compris auprès de ceux qui le prônent,
05:26 est aujourd'hui questionné,
05:28 je pense qu'il est important de l'avoir en mémoire.
05:30 Et puis, quand je prends juste l'exemple,
05:32 parce que je pense qu'il est intéressant de l'avoir à l'esprit,
05:34 ce qui est aussi un problème culturel,
05:36 l'exemple des trois espèces emblématiques
05:38 que l'on a dans les parcs naturels régionaux,
05:40 qui posent débat.
05:42 L'ours, le loup et l'inxe. Je commence par le loup.
05:44 Le loup, non seulement, je ne vais pas venir sur l'impact
05:46 que ces espèces ont sur l'élevage, etc.
05:50 Ce n'est pas le sujet.
05:52 Tous les trois ont un impact, c'est évident.
05:54 Mais le loup, d'abord, c'est le grand méchant loup.
05:56 Là aussi, c'est une réalité.
05:58 Et on a beaucoup cette histoire du loup
06:00 qui attaque les populations,
06:02 au-delà de l'attaque d'élevage.
06:04 Et donc qui suscite le rejet
06:06 d'une certaine population.
06:08 Pourquoi ce n'est pas la même chose avec le l'inxe,
06:10 qui pourtant, certes, n'a pas le même impact
06:12 en termes de prédation.
06:14 Parce que le l'inxe, c'est un gros chat.
06:16 Et tout le monde trouve que c'est un joli gros chat.
06:18 Et l'ours, là où il a été réintroduit,
06:20 c'est parce qu'il n'est pas venu de façon naturelle.
06:22 Il a été souvent réintroduit,
06:24 en tout cas, il est maintenu,
06:26 notamment dans l'hypérinée,
06:28 parce que c'est en gros Paris qui impose l'ours au monde rural.
06:30 C'est aussi ça, dans l'approche proprement dite,
06:32 dans la difficulté et le défi qui est le neutre,
06:34 c'est aussi cette problématique
06:36 de durée et d'ensauvagement.
06:38 Et puis, dernière chose, quand on dit comment faire en sorte
06:40 que ce soit peut-être plus acceptable par les populations,
06:42 il faut aussi se rappeler que tout cela a un coût.
06:44 Et on sait que nos concitoyens
06:46 sont quand même sensibles à cet argument-là.
06:48 Le coût, aujourd'hui,
06:50 des corrections que l'on peut faire,
06:52 des politiques publiques sur la pollution de l'air,
06:54 la pollution de l'eau,
06:56 sur la lutte contre les plantes invasives, etc.,
06:58 c'est quand même, on ne sait pas le quantifier aujourd'hui,
07:00 mais on sait que c'est plus de milliards d'euros.
07:02 Donc, si on sait aussi rappeler
07:04 que la lutte, effectivement,
07:06 contre ces types de pollution
07:08 ou ces problématiques liées au déséquilibre
07:10 de nos espaces naturels,
07:12 ça a un coût qu'on ne quantifie pas suffisamment,
07:14 je pense que c'est aussi dire
07:16 à l'inverse que tout ce que l'on peut faire
07:18 pour éviter ces situations-là
07:20 et protéger notre environnement,
07:22 ce sont autant d'économies qu'on pourra faire
07:24 et non pas corriger, mais investir.
07:26 On en parlait tout à l'heure
07:28 quand on préparait ce petit débat.
07:30 C'est aussi investir pour la nature
07:32 et investir pour l'environnement.
07:34 Rapidement,
07:36 parce que je voudrais qu'on donne aussi
07:38 la parole dans la salle.
07:40 Oui, on parlait de coûts,
07:42 et un exemple concret, tout simplement,
07:44 pour voir ce que ça peut nous rapporter
07:46 économiquement,
07:48 de protéger l'environnement.
07:50 Les forêts, notamment les forêts alluviales,
07:52 c'est-à-dire celles des bords des cours d'eau,
07:54 nous font de l'eau propre. Pourquoi ?
07:56 Parce qu'elles absorbent les nitrates et les phosphates.
07:58 On trouve un peu trop
08:00 de quantités dans les eaux
08:02 des notes périathiques.
08:04 Elles les absorbent pour fabriquer leur matière organique.
08:06 Il y a des mesures qui ont montré
08:08 que lorsqu'on mesure le taux de nitrate
08:10 à l'amont, c'est-à-dire à l'entrée
08:12 d'une forêt alluviale, d'une ripicilve
08:14 et à l'aval, le taux de nitrate
08:16 diminue après ce passage dans la forêt alluviale.
08:18 Et ça, il y a des villes qui l'ont
08:20 très bien compris. Forêt alluviale,
08:22 forêt de pente, vous prenez Munich
08:24 en Allemagne,
08:26 ils ont préservé toute la forêt
08:28 de pente des Préalpes bavaroises
08:30 au sud de Munich, ce qui leur permet
08:32 d'avoir, alors c'est les services municipaux
08:34 de la ville qui le mettent sur leur site
08:36 internet, l'eau de la meilleure qualité
08:38 au prix le plus équitable.
08:40 J'ai regardé sur leur site ce qu'ils appellent
08:42 un prix équitable, c'est
08:44 1,72€ le mètre cube
08:46 d'eau. Alors je me suis dit
08:48 tiens, voyons un peu combien ça coûte en France.
08:50 Le prix moyen en France,
08:52 il y a plus ou moins,
08:54 puisque c'est un prix moyen,
08:56 c'est pratiquement 4€ le mètre cube.
08:58 Donc finalement, quelque part, préserver
09:00 la nature,
09:02 lui laisser faire
09:04 le travail qu'elle nous fait
09:06 sans nous demander de l'argent, on n'a jamais
09:08 vu un arbre tendre la branche pour
09:10 nous dire "donnez-moi 10€ et je vous ai
09:12 fait de l'eau propre", et bien ça permet
09:14 de faire des économies et
09:16 de favoriser l'action
09:18 de populations défavorisées,
09:20 socialement, à un bien essentiel
09:22 qui est l'eau par exemple. C'est un
09:24 exemple, évidemment on peut les multiplier.
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