Le Grand Jury de Sébastien Chenu

  • il y a 9 mois
Le Vice-président de l'Assemblée nationale et député du Nord sera l'invité du Grand Jury de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 28 janvier 2024 avec Olivier Bost.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 [Musique]
00:14 Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
00:16 Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury, en direct sur RTL et sur Paris 1ère.
00:21 Bonjour Sébastien Chenu.
00:22 Bonjour.
00:23 Vous êtes vice-président du Rassemblement National et député du Nord.
00:27 Les agriculteurs en colère sont-ils vos nouveaux amis ?
00:30 Des syndicats agricoles veulent bloquer Paris.
00:33 Jusqu'où les accompagnerez-vous ?
00:35 Nous parlerons aussi de Gabriel Attal.
00:37 Comment trouverez-vous ces premiers pas de Premier ministre ?
00:41 Et puis dans l'actualité également, la loi immigration.
00:44 Vous l'aviez votée mais elle a été largement retoquée cette semaine.
00:48 Le gouvernement vous a-t-il joué un mauvais tour ?
00:51 Bienvenue dans ce Grand Jury, Sébastien Chenu.
00:53 [Musique]
00:54 À mes côtés cette semaine, Pauline Buissant de la rédaction de M6 et Jim Jarassé du Figaro.
01:00 Le Premier ministre Gabriel Attal est donc encore sur le terrain,
01:03 aujourd'hui dans une exploitation agricole.
01:05 Il y a deux jours, il a répondu aux inquiétudes par une série d'annonces.
01:10 Question de Jim Jarassé.
01:11 Oui, un premier train d'annonces vendredi, des mesures supplémentaires encore promises ce matin.
01:17 Diriez-vous Sébastien Chenu que le Premier ministre a réussi son premier baptême du feu avec les agriculteurs ?
01:24 Est-il en train d'éteindre la colère du monde agricole ?
01:28 Avant de vous répondre, et je vais vous répondre très précisément,
01:30 mais moi je ne peux pas commencer cette séquence sur l'agriculture
01:34 sans avoir une pensée pour Alexandra et sa fille Camille
01:37 qui ont été tuées par des gens d'ailleurs sous OQTF dans un barrage de l'Ariège.
01:42 Je veux avoir une pensée pour Jean-Michel aussi, l'époux d'Alexandra, désormais veuf.
01:46 Oui, oui, mais je pense qu'il faut commencer par là,
01:51 parce que ça dit beaucoup de la situation de nos agriculteurs.
01:55 Elles n'avaient évidemment rien à faire sur un bout d'autoroute
01:58 autrement que pour essayer de préserver sa situation.
02:02 En fait, c'est des partis de ce mouvement.
02:04 Ah mais ils sont très symboliques de ce que vivent nos agriculteurs,
02:07 très symboliques de ce qu'on veut faire vivre à nos agriculteurs,
02:11 c'est-à-dire les effacer.
02:12 Effacer derrière eux d'ailleurs la ruralité, effacer les gêneurs,
02:17 effacer les pollueurs, effacer ceux qui font du bruit,
02:20 effacer ceux qui embêtent une certaine société.
02:24 Je pense à Vincent Verschure par exemple, cet agriculteur de Saint-Obain-en-Bret dans l'Oise,
02:28 condamné à 100 000 euros dernièrement parce qu'il produisait quelques nuisances
02:33 liées à son activité agricole.
02:35 Ça en dit long quand même du sort que subissent nos agriculteurs.
02:39 Est-ce que vous pouvez, pour en revenir au Premier ministre, effacer les agriculteurs ?
02:43 Oui, bien sûr. Bien sûr que la philosophie qu'il soutient,
02:47 la philosophie d'Emmanuel Macron, celle de Gabriel Attal,
02:49 je vais revenir précisément à votre question si vous le voulez bien,
02:52 c'est une philosophie qui amène à effacer notre ruralité,
02:56 comme ils ont d'ailleurs effacé les petits commerçants,
02:59 les petits artisans, les indépendants du commerce au profit des gros,
03:03 comme ils effacent l'industrie française aussi.
03:06 Ça veut dire vouloir leur disparition ?
03:07 Oui, parce que ça ne correspond pas à leur modèle.
03:09 Leur modèle de société ne se satisfait pas de gens qui sont indépendants,
03:14 enracinés et qui représentent finalement une part de notre histoire économique et sociale.
03:18 Toutes les annonces de Gabriel Attal pour vous vendredi soir, par exemple, ce n'est rien ?
03:21 Alors, je pense que Gabriel Attal a répondu à 1% du problème,
03:26 puisqu'il a fait lever un barrage sur 100.
03:28 Donc il a répondu à 1% du problème.
03:30 C'est tout à fait vrai.
03:31 Le nombre de barrages qui ont été levés, c'est pas un sur 100.
03:36 La réalité est que Gabriel Attal, non seulement, n'est pas à la hauteur sur la réponse,
03:40 mais parce que derrière, ces réponses sont sous-tendues par une philosophie politique,
03:46 par des actes politiques aussi qu'on a pu mesurer ces dernières années,
03:50 qui sont en parfaite contradiction avec les demandes des agriculteurs.
03:53 La stratégie du ballot de paille à laquelle a essayé de nous faire croire Gabriel Attal,
03:58 il manquait plus que les bottes, voilà.
04:02 Sincèrement, elle trouve ses limites.
04:03 Vous ne pouvez pas faire croire à des gens que vous les soutenez,
04:07 lorsque pendant des années, vous avez soutenu des dispositions et des politiques
04:12 qui vont à l'encontre de leurs intérêts.
04:14 Il y a aussi des annonces concrètes de Gabriel Attal,
04:17 par exemple, sur les taxes sur le gazole non routier.
04:21 Le Premier ministre a promis la suppression de la hausse de cette taxe.
04:24 C'était une des grosses revendications des agriculteurs.
04:26 Et d'ailleurs, l'un des leaders de la fronde en Haute-Garonne, Jérôme Bail,
04:30 a levé son barrage sur la 64.
04:33 C'est bien que ces mesures ont quand même un certain écho auprès des agriculteurs.
04:37 Non, mais je suis désolé de vous le dire, c'est un statu quo, ce n'est pas une victoire.
04:40 La vie des agriculteurs, la vie économique des agriculteurs,
04:43 ne va pas être meilleure parce que la taxe qui existe aujourd'hui,
04:48 dont il bénéficiait, il bénéficiait sur ce GNR, quelque part, d'une taxe amoindrie,
04:52 et bien parce que cette taxe va rester au niveau où elle était.
04:56 Il ne gagne rien de plus, simplement, il ne perd pas davantage.
04:59 C'est une belle victoire, il ne perd pas davantage.
05:01 Alors bien sûr, nous, on avait demandé que cette taxe sur le GNR
05:04 ne puisse pas être alourdie.
05:07 C'est d'ailleurs Jean-Philippe Tanguy qui m'accompagne aujourd'hui,
05:09 qui est là dans la salle, qui est député de la Somme,
05:11 qui connaît bien ces problématiques, qui avait, à la tête de notre groupe,
05:14 avec Marine Le Pen, demandé lors du budget que cette taxe ne soit pas alourdie.
05:18 Mais si vous voulez, ce n'est pas une victoire,
05:20 c'est simplement quelque chose de négatif en moins.
05:23 C'est-à-dire qu'au milieu de la marée, au milieu du flot de difficultés des agriculteurs,
05:27 on ne va pas en plus surcharger ça par cette taxe du GNR.
05:30 Donc vous soutenez les agriculteurs qui vont continuer leur mouvement,
05:32 la FNSEA, les jeunes agriculteurs qui appellent demain à un bloc de Paris,
05:36 vous les soutenez, vous les soutiendrez jusqu'au bout ?
05:38 Mais moi, je soutiens les agriculteurs à 100%.
05:40 Avec Marine Le Pen, Jordan Bardella, les députés du Rassemblement National,
05:43 nous soutenons la ruralité, et nous soutenons au-delà même de la ruralité,
05:47 la France qui travaille, parce que ce que disent les agriculteurs,
05:50 nous voulons vivre de notre travail.
05:53 Ce ne sont pas des gens qui bloquent pour le plaisir de bloquer,
05:56 ce sont des gens qui, aujourd'hui, font une sorte de grève pour pouvoir vivre de leur travail.
06:01 Pas pour avoir des subventions, pas pour pouvoir bénéficier de quelconques avantages,
06:05 vivre de leur travail.
06:07 Donc bloquer Paris, c'est une action que vous soutenez ?
06:10 Que les agriculteurs choisissent leur mode d'action pour se faire entendre,
06:13 moi je les laisse juges, je les laisse arbitrer dans ce qui leur semble le plus pertinent
06:18 pour se faire entendre.
06:19 Est-ce que pour vous, il y a des actions qui ne sont pas possibles ?
06:21 Est-ce que bloquer Paris...
06:22 La violence n'est pas possible.
06:24 Au-delà de ça, les agriculteurs sont des gens responsables,
06:27 ils savent que les Français les regardent, et moi je sais qu'ils se tiendront bien,
06:30 je n'ai aucun doute là-dessus.
06:31 Vous parlez de soutenir les gens qui travaillent,
06:33 si demain les routes autour de Paris sont bloquées,
06:37 et d'autres routes en province, c'est aussi pour les gens qui travaillent ?
06:41 C'est pour ça que le gouvernement va devoir bouger, et rapidement.
06:44 Il y a un Conseil européen jeudi prochain, il va falloir des annonces,
06:48 il va falloir nous montrer qu'il change de cap.
06:50 Je vais y revenir parce que je crois que ce gouvernement ne le fera pas.
06:53 Il dit donc que ce n'est pas arrivé, nous sommes dimanche,
06:55 ce n'est pas arrivé vendredi, toutes ces histoires.
06:57 Au mois de novembre, les agriculteurs ont commencé à retourner
07:00 les panneaux d'entrée de nos communes rurales partout en France.
07:04 Pour signifier une chose, on marche sur la tête.
07:07 Qu'est-ce qu'ils voulaient signifier ?
07:08 D'abord qu'ils étaient gavés, asphyxiés de normes, de zonages.
07:12 On flique les agriculteurs du soir au matin,
07:15 on leur impose de la norme, de la surnorme, on zone.
07:18 Il y a tous les zonages possibles et imaginables,
07:21 les zonages sur les zones humides,
07:23 puis après vous avez un sur-zonage pour la protection des oiseaux,
07:26 puis un autre sur les phyto, etc.
07:28 - Donc vous dites que le gouvernement n'a pas vu le problème venir, c'est ça ?
07:30 Il n'a pas vu le problème monter ?
07:31 - Non seulement il ne l'a pas vu, mais il a tourné le regard,
07:34 il a tourné la tête, parce que ici,
07:37 Gabriel Attal caresse les agriculteurs dans le sens du poil, si j'ose dire,
07:41 et là-bas, à Bruxelles, il les flingue, il les flingue,
07:45 et il les flique, parce qu'on fait fliquer nos agriculteurs par des drones,
07:48 on fait fliquer nos agriculteurs par tout un tas de dispositifs,
07:51 dont derrière la conséquence est de leur supprimer des pans entiers de la PAC,
07:55 s'ils ne répondent pas à la marche forcée de l'Union Européenne.
07:58 - On reviendra sur la politique européenne,
08:00 mais auparavant, l'incendie d'un bâtiment de la mutualité sociale agricole à Narbonne,
08:04 le plastiquage d'un bâtiment de la direction de l'environnement à Carcassonne,
08:08 est-ce que ça c'est des actions que vous comprenez ou pas ?
08:11 - Non, les actions de violence, je ne les comprends pas,
08:13 je vous ai dit d'ailleurs que la limite dans mon propos était évidemment,
08:16 toute action qui était liée à la violence, c'est, je crois, extrêmement marginal,
08:22 les agriculteurs sont des gens responsables, ils le savent,
08:24 vous savez, ce sont des gens qui montent des barrages,
08:27 ou qui vont peut-être demain bloquer Paris,
08:29 mais qui continuent d'essayer de faire tourner leurs exploitations en parallèle.
08:33 - Donc vous comprenez les messages de modération de Gérald Darmanin,
08:35 qui dit "on n'envoie pas de CRS, on ne vante pas les agriculteurs".
08:37 - Non mais bien sûr, moi je fais confiance, je fais confiance au monde de la ruralité,
08:41 mais je ne fais pas confiance à ce gouvernement,
08:43 parce qu'il nous a démontré qu'il avait travaillé,
08:46 non pas dans l'intérêt de cette ruralité,
08:48 mais il avait travaillé à effacer notre ruralité.
08:50 - Certains à gauche dénoncent un deux poids deux mesures sur ces modes d'action,
08:54 en comparaison avec la réponse policière qu'on a pu voir,
08:57 face aux mouvements sociaux ou écologistes.
09:00 Est-ce qu'il y a une complaisance vis-à-vis des agriculteurs ?
09:04 - Non, il y a une confiance en eux, nous avons confiance dans nos agriculteurs,
09:08 89% des français soutiennent les manifestations des agriculteurs,
09:12 nous avons confiance en eux, nous savons que ce sont des gens responsables,
09:16 et puis ils ont un avantage les agriculteurs, c'est qu'ils sont très directs,
09:18 avec eux on sait exactement ce qui va et ce qui ne va pas.
09:21 Ils vous le disent, ils vous disent "on est gavés de normes",
09:23 ils vous expliquent lesquelles, je ne reviendrai pas sur les haies,
09:26 je ne reviendrai pas sur les dingueries, les arrêtés anti-sécheresse,
09:29 je pense au département des Yvelines qui a eu deux mois d'eau,
09:31 et qui a maintenu un arrêté anti-sécheresse,
09:33 qui empêchait les maraîchers sous serre de pouvoir utiliser l'eau.
09:36 Enfin, est-ce qu'à un moment, dans ce pays, on se réveille,
09:39 est-ce qu'à un moment on arrête cette sur-administration, ce zèle ?
09:42 - Vous pointez le gouvernement, mais est-ce que vous diriez que les écologistes
09:45 sont responsables de la situation des agriculteurs ?
09:47 Gabriel Attal les a cités vendredi par exemple.
09:49 - Oui, non mais, alors les écologistes c'est encore autre chose,
09:51 eux détestent la réalité, détestent notre agriculture,
09:54 ils poussent évidemment au bio par exemple,
09:58 ils poussent à une viande qui ne soit plus la viande animale,
10:01 mais une viande végétale, ils poussent en fait à faire en sorte
10:04 que l'agriculture ne nourrisse plus les français.
10:07 Ils ont idéologiquement un problème avec l'agriculture.
10:09 - Donc il faut réduire les objectifs environnementaux ?
10:11 - En tous les cas, les objectifs imposés aujourd'hui sont intenables.
10:14 Il y a des pays qui aujourd'hui s'affranchissent de ces obligations.
10:17 La Suède par exemple s'affranchit des obligations que l'Union Européenne
10:21 essaye de nous imposer, des obligations en termes de terrain à cultiver,
10:25 les zones agricoles disponibles vont être de plus en plus réduites,
10:28 les obligations de Jachère, là encore de l'Union Européenne,
10:32 oui ces objectifs qui sont un peu l'obsession de Mme.Menderleyen
10:35 et l'obsession des macronistes au Parlement Européen,
10:38 parce que je le redis, ici Gabriel Attal monte sur un bâleau de paille
10:41 ou raconte n'importe quoi aux agriculteurs pour essayer de calmer,
10:45 mais à Bruxelles, ses amis qu'on retrouve au gouvernement avec M.Séjourné,
10:49 ont voté toutes les dispositions qui ruinent notre agriculture.
10:52 Pas d'aujourd'hui, depuis toujours.
10:55 Tous les accords de libre-échange, ils les ont tous votés,
10:58 nous nous y sommes tous opposés.
11:00 L'histoire de la taxe sur le gazoil qui concernait les agriculteurs,
11:03 c'est pour réduire globalement les émissions de CO2.
11:06 Est-ce que sur ces objectifs de réduction des émissions de CO2,
11:09 c'est ce qu'on avait vécu aussi avec les gilets jaunes,
11:12 est-ce qu'il faut revoir ces objectifs ?
11:14 Bien sûr. Le pacte vert, le fameux pacte vert,
11:17 qui veut réduire de 90% les émissions de CO2
11:21 dans les 15 prochaines années, est un pacte intenable,
11:25 qui coûte, qui coûte un fric fou,
11:27 120 milliards d'euros doivent être budgétés
11:30 pour réduire les émissions de CO2.
11:32 Mais la France n'est pas évidemment un mauvais élève.
11:35 Je vous rappelle que la France est 1% des émissions de CO2.
11:38 Donc il n'y a pas non plus raison de culpabiliser.
11:40 Nous ne pouvons pas aller à marche forcée,
11:42 parce que demain ce qui va se passer,
11:44 c'est que l'Union Européenne sera peut-être la championne
11:46 de la norme pro-anti-CO2,
11:49 mais nous n'aurons plus d'agriculture,
11:51 tout comme nous n'aurons plus d'ailleurs de voitures à batterie,
11:54 nous serons les mauvais élèves.
11:56 - Donc là, ce que vous dites, c'est qu'il faut abandonner
11:58 ces objectifs de réduction.
11:59 - En tous les cas, cela oui.
12:01 Ceux que Mme von der Leyen porte avec le soutien d'Emmanuel Macron
12:03 doivent être abandonnés.
12:05 Ils ne sont pas acceptables en termes de temps.
12:07 Le calendrier n'est pas le bon.
12:09 Les objectifs sont trop ambitieux
12:11 par rapport à la situation de nos agriculteurs,
12:13 qui eux-mêmes ont conscience de devoir préserver l'environnement.
12:17 Ils sont tout à fait responsables dedans.
12:19 - Est-ce que dans le programme du Rassemblement national,
12:22 par exemple pour 2027,
12:24 vous avez déjà un objectif de réduction des émissions de CO2 ?
12:28 Est-ce qu'il y aura pour le climat quelque chose ou pas ?
12:30 - Bien sûr.
12:31 Et vous savez que nous, on travaille beaucoup sur le développement
12:33 de l'hydrogène, ça en fait partie.
12:35 Bien entendu, on a conscience.
12:37 - Ça peine à démarrer.
12:38 Là aussi, c'est beaucoup plus de milliards.
12:40 - Ça peine à démarrer ici.
12:42 Regardez ce que la Chine budgette sur l'hydrogène,
12:44 vous allez voir que ça ne peine pas à démarrer ailleurs.
12:46 - Vous parlez des centaines de milliards d'euros dépensés ?
12:49 - Peut-être que dans quelques temps, on se réveillera
12:51 et on dira "Ah, mais si on avait su, il fallait mettre de l'argent dans l'hydrogène".
12:53 Nous, c'est ce qu'on propose.
12:54 Pas seulement, je parlais tout à l'heure des accords de libre-échange,
12:57 il faut sortir l'agriculture de ces accords de libre-échange.
13:01 C'est-à-dire qu'on continue à commercer avec le monde entier, évidemment.
13:04 - Et quand vous sortez des accords de libre-échange,
13:08 vous arrêtez le commerce ?
13:09 - Pas du tout. Non mais pas du tout.
13:11 Vous avez des accords de libre-échange qui reposent...
13:12 - Ah, les accords de libre-échange, c'est pour faire des échanges.
13:14 - C'est bien ce que je vous explique, qui reposent sur différentes choses,
13:16 qui reposent sur les services, qui reposent sur de l'industrie,
13:18 qui reposent sur du luxe, qui reposent sur différentes...
13:20 Eh bien, sortons l'agriculture comme on a sorti d'ailleurs les biens culturels,
13:23 comme on a sorti la culture, pour préserver la nôtre.
13:26 - Vous savez très bien que si vous fermez par exemple sur l'agriculture,
13:28 la réponse des autres pays concernés, ça va être de dire "Votre luxe, on va le taxer".
13:33 C'est déjà arrivé.
13:34 - Non, non, non.
13:35 - Ah si, il y a déjà eu des taxes sur un certain nombre de produits.
13:38 - Des accords de libre-échange...
13:39 - Et c'est le résultat de ce type de négociations.
13:41 - Des accords de libre-échange doivent être équilibrés.
13:44 Ce n'est absolument pas le cas aujourd'hui.
13:46 - Mais vous voulez qu'ils s'équilibrent sans l'agriculture ?
13:49 - Absolument.
13:50 Nous considérons que c'est possible, nous considérons qu'il y aura toujours une demande.
13:53 Alors, on garde le vin dedans, parce que le vin...
13:56 Nous, on exporte énormément notre vin,
13:58 on n'a même pas assez, j'allais dire, de nos capacités de production en vin
14:01 pour pouvoir répondre à la demande mondiale.
14:03 Donc, on a la possibilité de continuer des accords de libre-échange sans problème,
14:07 mais pas avec l'agriculture.
14:08 En tous les cas, pas ceux que nous connaissons,
14:10 c'est-à-dire pas notamment le fait d'ouvrir, via l'Ukraine,
14:13 notre marché à une volaille ukrainienne qui va venir faire monter...
14:18 - Ça, c'est une question plus spécifique, puisque c'est un soutien à la guerre en Ukraine.
14:22 On a ouvert nos frontières, mais ce n'est pas un accord de libre-échange.
14:25 - D'accord, d'accord.
14:26 C'est un accord de libre-échange qui ne dit pas son nom,
14:28 puisqu'en fait, on soutient l'Ukraine au détriment de nos intérêts.
14:31 Très intéressant comme politique.
14:33 Donc, en fait, on va soutenir les pays du monde entier,
14:35 demain, on soutiendra le Bangladesh, au détriment des Français.
14:39 Moi, je ne suis pas d'accord avec ça.
14:40 Désolé, mais on est là pour défendre les Français et ceux qui produisent en France.
14:43 - Donc, il faut arrêter de soutenir l'Ukraine ?
14:45 - En tous les cas, pas comme ça.
14:46 Moi, je ne dis pas qu'il faut arrêter de soutenir l'Ukraine.
14:48 On a souhaité qu'on puisse, et on a voté d'ailleurs, des aides de soutien à l'Ukraine,
14:52 mais pas au détriment des intérêts des Français.
14:54 Enfin, est-ce que vous pensez qu'il y a un seul Français dans ce pays
14:57 à qui on dira "on soutient l'Ukraine au détriment de l'agriculture française",
15:01 est-ce que vous êtes d'accord ?
15:02 Mais les Français ne sont pas d'accord avec ça.
15:04 Évidemment, le problème, c'est qu'on ne demande pas leur avis aux Français
15:06 et qu'on continue à les négocier à Bruxelles, sur ce terrain-là,
15:09 sans écouter, sans entendre la volonté des Français.
15:12 - Mais si on ne veut pas sur le terrain de l'agriculture, qui est l'une de leurs forces,
15:14 et effectivement une force exportatrice, il faudra les aider autrement.
15:18 Donc dépenser plus, en menottant par exemple un bonnet direct d'armement et ce genre de choses.
15:22 - Mais moi, je ne suis pas favorable à ce que l'Ukraine entre dans l'Union Européenne.
15:25 L'idée de résoudre le conflit entre la Russie et l'Ukraine est une nécessité diplomatique.
15:31 Il faut mettre les gens autour de la table, nous l'avons déjà dit.
15:34 - Non mais l'enjeu, c'est que l'Ukraine ne perde pas la guerre.
15:36 - L'enjeu, c'est que l'Ukraine ne perde pas la guerre.
15:38 L'enjeu, c'est d'arrêter ce conflit.
15:39 Mais l'enjeu, ce n'est pas de déshabiller la France.
15:41 Or, si à la fin, l'Ukraine a gagné la guerre et que la France n'a plus d'agriculteurs,
15:44 ça nous fera une belle jambe.
15:46 - Est-ce que vous croyez à l'engagement de Gabriel Attal et Emmanuel Macron
15:50 de ne pas adopter le traité de libre-échange avec les pays d'Amérique du Sud, le Mercosur ?
15:55 Gabriel Attal l'a rappelé à nouveau. Est-ce que vous croyez à cet engagement ?
16:00 - Pas vraiment.
16:01 - C'est en négociation actuellement avec l'Union Européenne.
16:03 - Pas vraiment parce que je me souviens qu'en 2017,
16:06 le ministre de l'Agriculture macroniste Stéphane Travers s'était opposé au Mercosur.
16:10 Et puis ensuite, Emmanuel Macron lui-même a réouvert la possibilité de négocier.
16:14 C'est-à-dire que finalement, il a dit "Attention, attention, ne refusons pas trop vite, regardons".
16:18 Et maintenant, il se rétracte.
16:19 En fait, ils ne savent pas tellement où ils vont.
16:20 Ils ont très envie de ces accords de libre-échange.
16:23 C'est dans leur logique mondialiste.
16:25 Mais ils comprennent bien aujourd'hui que les Français, ils sont hostiles.
16:28 Mais regardez ce qu'ils ont fait avec le Chili en commission cette semaine.
16:32 Au moment où les agriculteurs sont sur des barrages,
16:34 ils négocient un accord de libre-échange avec le Chili.
16:37 Le Chili, c'est quoi ? Qu'est-ce qu'on va négocier avec le Chili ?
16:39 On va négocier des services, on va négocier des métaux,
16:42 notamment je pense au cuivre, contre de l'agriculture française.
16:45 Eh bien, ça veut dire que leurs logiques sont sans fin.
16:48 C'est une histoire de choix politiques.
16:50 Nous, on considère que l'Europe doit nourrir les Européens,
16:53 que les agriculteurs doivent vivre de leurs revenus,
16:55 et qu'une société sans agriculteurs, une société qui ne soit que le mondialisme,
17:00 que la transformation, que les échanges mondialisés déséquilibrés,
17:05 eh bien c'est une société qui marche sur la tête.
17:07 Donc non, je ne leur fais pas confiance.
17:08 Alors, pour revenir sur le terrain et en France,
17:10 Gabriel Attal était ce matin dans une exploitation en Indre-et-Loire,
17:13 Marine Le Pen est également sur le terrain, alors on se parle, dans le Nord.
17:17 Est-ce qu'il y a un match au chevet des agriculteurs qui se poursuit ?
17:21 En tous les cas, les agriculteurs sauront, je crois,
17:25 choisir qui est le plus crédible sur la longueur.
17:29 Moi, quand j'entends le Premier ministre, je me demande,
17:32 répétez ce que disent les agriculteurs,
17:35 je me demande si on n'est pas dans un hôpital psychiatrique.
17:37 Le Premier ministre dit tout et son inverse dans la même journée.
17:41 Le Premier ministre dit tout et l'inverse de la politique
17:44 qu'ils ont menée dans la même journée.
17:46 Faisons confiance à des gens qui ont de la cohérence.
17:48 La vision que nous portons, elle est différente de celle des modèles Macron.
17:52 Ce n'est pas un procès au macroniste que le dire,
17:55 on ne voit pas les choses de la même façon.
17:57 Mais je pense qu'effectivement, nous avons plus de crédibilité
18:00 parce que ce que nous avons dit sur le GNR,
18:03 ce que nous avons dit sur la loi EGalim,
18:05 ce que nous avons dit sur les accords de libre-échange
18:07 produisent les effets que nous constatons.
18:09 Donc je pense que oui, nous avons plus de crédibilité.
18:11 Selon le Premier ministre, vous butinez de colère en colère,
18:14 c'est ce qu'il a dit cette semaine. Comment vous réagissez ?
18:16 Oui, mais ça c'est facile.
18:17 Vous savez, c'est ces arguments de gens qui ne refusent d'assumer leur responsabilité.
18:22 Dans la vie politique, il faut savoir assumer ses responsabilités.
18:25 Et on pourra en reparler d'ailleurs.
18:27 Il faut savoir assumer ses responsabilités.
18:29 Ce gouvernement n'assume pas le fait,
18:32 d'ailleurs, le "missi domini si" à l'Union Européenne, M. Canfin,
18:35 c'est lui qui oblige les conversions agricoles dans le bio,
18:39 c'est lui qui oblige cette marche forcée dans le développement durable
18:43 sur le dos des agriculteurs.
18:45 Donc ce gouvernement, non seulement est schizophrène,
18:48 mais non seulement, et c'est le pire, n'assume pas ses responsabilités.
18:51 C'est comme Bruno Le Maire qui nous disait tous les mois,
18:53 on est au pic de l'inflation, c'est jamais de leur faute dans rien.
18:56 C'est comme Gérald Darmanin, c'est jamais de leur faute sur la sécurité.
18:59 En fait, ça fait 7 ans qu'ils sont au pouvoir,
19:01 et en fait, leur idéologie politique, bien avant, depuis de longues années,
19:06 et ils n'assument pas les conséquences de leur choix politique.
19:09 On peut quand même, la question de l'agriculture n'était pas une question
19:12 sur laquelle vous étiez extrêmement présent jusque-là.
19:14 Marc Fesneau, invité du Grand Jury la semaine dernière, le ministre de l'Agriculture,
19:18 s'est déclaré content que Jordan Bardella découvre ce que c'est que des bottes.
19:22 C'est vrai que Jordan Bardella ne s'est pas beaucoup jusque-là impliqué sur ces questions-là.
19:26 - Mais c'est quoi ce mépris en fait ?
19:28 Regardez les scores que nous faisons dans la ruralité.
19:32 Regardez simplement là où les Français votent pour nous.
19:35 Regardez d'où viennent nos députés.
19:36 - Les agriculteurs n'étaient pas les premiers électeurs du Rassemblement National.
19:39 - D'accord, mais ils le deviennent visiblement.
19:40 - En 2022, un tiers des agriculteurs ont voté pour Emmanuel Macron,
19:45 c'est supérieur à son score national, et vous avez eu le retard.
19:50 - Et combien pour nous ? Un tiers aussi.
19:52 - Un peu moins.
19:54 - Regardez d'où viennent nos députés.
19:56 Grégoire de Fournasse, viticulteur, ou Christophe Barthez, viticulteur en Gironde et dans l'Aude,
20:01 Roger Chudeau dans le Loir-et-Cher, les députés de Picardie, Guignot dans l'Oise et autres,
20:06 ils viennent tous de territoires agricoles.
20:08 Bien entendu qu'ils savent ce dont ils parlent.
20:11 - Donc il n'y a pas d'opportunisme de la part du Rassemblement National ?
20:14 - Mais vous savez, il faut simplement suivre ce que disent les gens sur la longueur.
20:19 Nous on développe un discours, les Français y adhèrent ou n'y adhèrent pas,
20:22 on a le droit de le critiquer, on a le droit de nous combattre,
20:25 mais nous développons des analyses qui se fondent sur l'observation de ce monde,
20:29 de ce que font les uns et les autres, et nous proposons des solutions.
20:32 Il se trouve que tout ce que nous avons dit, et Marine Le Pen le disait déjà
20:35 lorsqu'elle combattait le traité sur le CETA il y a déjà plusieurs années,
20:38 et bien tout ce que nous avons dit sur les déséquilibres de ces accords de libre-échange,
20:42 sur le fait que Bruxelles ne soit pas au service des populations européennes
20:46 pour leur permettre d'être nourries par leur propre agriculture,
20:49 et bien amène les résultats que nous connaissons aujourd'hui.
20:51 On n'est pas extralucides, on ne s'est pas levé un matin en disant "il va se passer ça".
20:56 Ce sont les conséquences logiques des politiques qui sont menées.
21:00 - Est-ce qu'il n'y a pas malgré tout un changement de stratégie ?
21:02 On sait que pendant la crise des gilets jaunes vous aviez pris un peu plus de distance,
21:05 vous vous semblez plus actif, plus au contact des agriculteurs,
21:07 est-ce que c'est une stratégie qui change ?
21:09 - Mais ce n'est pas une stratégie qui change, c'est que nous nous faisons
21:12 une proposition politique aux Français qui repose sur une vision globale des choses.
21:17 Notre offre politique, elle se décline sur l'industrie,
21:20 elle se décline avec le patriotisme économique,
21:23 elle se décline sur l'agriculture, elle se décline sur la santé
21:26 et elle a une cohérence d'ensemble.
21:28 Chez Emmanuel Macron il y a une cohérence d'ensemble,
21:30 moi je reconnais que dans les politiques libérales, mondialistes, il y a une cohérence.
21:33 Mais cette politique-là, celle d'Emmanuel Macron,
21:36 elle n'est pas au service des peuples, elle n'est pas au service du travail.
21:40 Donc oui, nous nous considérons que notre offre politique correspond
21:43 aux besoins de la France, à nos capacités de production,
21:46 aux nécessaires productions à venir dont on a besoin pour nourrir les Français
21:50 et puis évidemment à notre histoire aussi.
21:53 - Juste pour une petite parenthèse sur le monde syndical agricole,
21:57 est-ce que la coordination rurale et les jeunes agriculteurs
22:00 sont deux syndicats qui sont vos alliés ou en tout cas des interlocuteurs privilégiés ?
22:05 - Non, ce sont des gens qui sont particulièrement indépendants.
22:08 Je note que la FNSEA avait appelé, enfin les dirigeants de la FNSEA,
22:12 avaient appelé, les mêmes qui ont négocié d'ailleurs le GNR,
22:15 avaient appelé à faire battre Marine Le Pen aux élections présidentielles.
22:18 Bon, ils ont le droit, je crois qu'ils se sont évidemment trompés
22:22 et qu'on a peut-être avec la coordination rurale ou les jeunes agriculteurs
22:25 des gens qui cherchent moins à s'immiscer dans un jeu politique
22:28 mais plutôt à faire ce qu'ils... et leur boulot,
22:31 défendre les intérêts qu'ils représentent.
22:33 Donc ce sont en réalité probablement des gens qui ont vraiment les pieds sur terre,
22:37 je crois que beaucoup... je vais beaucoup discuter avec les jeunes agriculteurs,
22:39 avec la coordination rurale, puis avec tous ces agriculteurs non syndiqués
22:43 car je pense qu'ils sont aujourd'hui majoritaires,
22:46 ils ont les pieds sur terre et on a une capacité de dialogue
22:49 qui est totalement authentique.
22:51 - On va parler maintenant du revenu des agriculteurs, Jim Jarassé.
22:54 - Oui, comment régler ce paradoxe Sébastien Chenu ?
22:57 Les français veulent payer évidemment leur nourriture le moins cher possible,
23:01 notamment les classes populaires, et les agriculteurs veulent
23:04 tirer le revenu maximum de ce qu'ils vendent.
23:07 Comment vous réglez ce problème qui touche finalement
23:10 votre électorat à la fois les classes populaires et les agriculteurs ?
23:14 - D'accord. Quelle est l'inflation de l'alimentaire ces dernières années ?
23:17 Quel a été le niveau d'inflation de l'alimentaire ces dernières années ?
23:19 - Une trentaine de pourcents. - Combien ?
23:21 - Les deux dernières années, une trentaine de pourcents.
23:23 - Voilà. Donc on n'a jamais eu autant... - Notamment avec la guerre en Ukraine.
23:25 - On n'a jamais eu autant d'inflation que ces dernières années.
23:29 Les agriculteurs vivent-ils mieux alors que l'alimentaire se vend plus cher ?
23:33 Non. D'ailleurs, le monde agricole est en crise.
23:36 Donc on voit bien qu'il y a une distorsion à nous dire
23:39 "Ah oui, mais si vous voulez une agriculture qui tienne le choc,
23:42 il va falloir payer plus cher votre alimentation."
23:44 La réalité, c'est que l'alimentation est très chère aujourd'hui
23:46 et que l'agriculture se casse la figure.
23:48 Donc ça veut dire qu'il y a quand même des gens, entre-temps,
23:50 les industries, les intermédiaires, la grande distribution,
23:54 qui ont des marges, des marges extrêmement importantes,
23:57 sur lesquelles il va falloir revenir. D'abord, rendre ces marges transparentes.
24:00 Moi, c'est une demande que j'ai eue jeudi, lorsque j'étais sur un barrage
24:03 à côté de Valenciennes, des agriculteurs qui m'ont dit
24:06 "Il faut la transparence des marges."
24:08 Ça, c'est la première chose.
24:10 Ensuite, il faut que la loi EGalim,
24:12 qui permet effectivement le revenu décent pour les agriculteurs,
24:16 soit appliquée. On nous dit "Bruno Le Maire va missionner 100 inspecteurs."
24:22 - Pour renforcer les contrôles.
24:24 - Oui, pour renforcer les contrôles.
24:25 À l'Office de la biodiversité, cet organisme qui se charge
24:28 d'ennuyer, pour rester correct, les agriculteurs,
24:30 il y a 3000 contrôleurs, qui matin, midi et soir,
24:33 regardent si l'agriculteur a fait son épandage
24:36 exactement au millimètre près.
24:38 - C'est tout à fait la même chose.
24:40 - Si le zonage a été respecté, etc.
24:42 - Il y a un travail de terrain dans un cas,
24:44 et de l'autre côté, il y a ceux qui inspectent le travail de terrain,
24:48 et qui viennent produire de la norme,
24:50 et pour ennuyer les gens qui produisent.
24:52 - Vous comparez des choses qui ne sont pas comparables.
24:54 - Je peux vous assurer que sur le terrain, les gens comprennent bien ce dont il s'agit.
24:56 Donc, au-delà de ça, c'est bien qu'il y a des gens,
24:59 avec les marges, des gens, des structures,
25:01 je vous l'ai indiqué, des centrales d'achats,
25:04 - La grande distribution.
25:06 - Il va falloir aussi, à un moment,
25:08 qu'ils contribuent peut-être davantage,
25:10 au-delà même de la transparence de leurs marges,
25:12 et l'explication de leurs marges.
25:14 Qu'ils expliquent comment ils arrivent à des marges pareilles,
25:16 alors que les agriculteurs sont mal payés,
25:18 et bien qu'ils contribuent peut-être davantage.
25:20 - Vous aviez rencontré Michel-Edouard Leclerc l'an dernier,
25:23 vos discussions portaient sur quoi ? Justement sur ça ?
25:25 - Mais déjà, à l'époque,
25:27 et je continuerai d'ailleurs à rencontrer, moi,
25:29 les gens de la grande distribution,
25:31 parce que ce sont des interlocuteurs,
25:33 ils font partie de la chaîne, ils doivent prendre leurs responsabilités.
25:36 Et puis, parfois, ils sont capables de nous dire
25:38 qu'ils ont des produits maison,
25:40 dont ils baissent le coût,
25:42 donc ça veut dire qu'ils peuvent faire des choses.
25:44 Oui, bien sûr qu'il faut les mettre autour de la table,
25:46 ils font partie des interlocuteurs,
25:48 mais il faut qu'ils le fassent dans la transparence.
25:50 Ce que les agriculteurs demandent,
25:52 c'est que leurs marges soient contrôlées,
25:54 qu'ils soient en rente, et qu'éventuellement,
25:56 effectivement, ils soient sanctionnés.
25:58 - Vous dites qu'il faut des amendes plus fortes
26:00 pour les distributeurs qui ne jouent pas du tout ?
26:02 - Oui, aussi, bien sûr.
26:04 - Jordan Bardella défend l'idée d'un patriotisme alimentaire,
26:06 ça passerait notamment par exemple
26:08 par des obligations d'achat de production française
26:10 pour les cantines, la restauration collective.
26:12 Ça, c'est pareil sur la question des prix,
26:14 comment vous faites pour que chacun ne paye pas
26:16 la cantine plus chère, que ce soit des achats réalisés en France ?
26:18 - Tout ça passe par des appels d'offres,
26:20 vous le savez bien, les collectivités sont soumises
26:22 à des appels d'offres dans lesquels vous pouvez mettre des critères.
26:24 Donc, effectivement, il faut faire rentrer un certain nombre
26:26 de critères qui favorisent notre production française.
26:28 Et puis, il faut aussi,
26:30 c'est l'affaire des clauses,
26:32 arrêter d'importer
26:34 des produits qu'on produit en France
26:36 ou qui sont soumis à des normes
26:38 qui ne sont pas les nôtres.
26:40 C'est-à-dire que c'est très facile d'importer des cerises
26:42 qui n'ont aucune norme, qui ne répondent à aucune de nos normes
26:44 et qui inondent notre marché.
26:46 Ça, c'est du patriotisme économique aussi.
26:48 - Vous disiez au début d'émission, le gouvernement veut effacer
26:50 les agriculteurs.
26:52 Jordan Bardella dit que l'Union Européenne
26:54 veut tuer l'agriculture française.
26:56 Moi, je vous pose une question simple. Pourquoi
26:58 l'Europe voudrait tuer les agriculteurs français ?
27:00 - Parce que ça coûte cher
27:02 pour eux, l'agriculture.
27:04 - C'est un tir du budget, mais on n'a jamais régulé.
27:06 - Bien sûr, et qu'ils veulent réorienter
27:08 ce cycle sur autre chose.
27:10 Parce que les agriculteurs sont vus
27:12 et perçus, et certains relaient ça
27:14 comme des empêcheurs de tourner en rond,
27:16 comme des gêneurs, comme des pollueurs, je l'ai dit
27:18 en début de propos, et que ces gens
27:20 dont M. Canfin, d'ailleurs, le relait
27:22 de M. Macron au Parlement européen,
27:24 mènent ce discours-là.
27:26 Oui, bien entendu, qu'ils veulent effacer
27:28 pas uniquement l'agriculture, mais la ruralité
27:30 dans son ensemble. L'absence
27:32 de services publics dans la ruralité,
27:34 la faim de nos commerces de proximité,
27:36 demain, la faim, peut-être
27:38 d'une certaine forme d'agriculture telle qu'elle est
27:40 aujourd'hui, amènera à cet effacement.
27:42 - Merci Sébastien Chenu, vous êtes notre
27:44 invité de ce Grand Jury
27:46 ce dimanche. Dans un instant, on va continuer
27:48 de parler d'agriculture et de voir si derrière
27:50 cette crise agricole
27:52 et puis le soutien des uns
27:54 et des autres, ne se cache pas non plus
27:56 la question des élections européennes.
27:58 A tout de suite.
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28:08 - Suite du Grand Jury, présenté
28:10 par Olivier Bost.
28:12 - Sébastien Chenu, le vice-président
28:14 du Rassemblement National et vice-président
28:16 de l'Assemblée Nationale, est notre invité.
28:18 Derrière la crise agricole
28:20 que nous avons largement évoquée dans la
28:22 première partie du Grand Jury, y aurait-il
28:24 une élection ? Pauline Buisson.
28:26 - Oui Sébastien Chenu, faites-vous des agriculteurs
28:28 votre nouveau cheval de Troie pour
28:30 attaquer l'Europe et pour lancer la campagne
28:32 des élections européennes ? - En tous les cas, le 9 juin
28:34 la liste que Jordane Bardella
28:36 va mener fera de l'agriculture
28:38 un des éléments de la défense
28:40 de notre agriculture, un des éléments
28:42 centraux de notre
28:44 campagne. Évidemment, nous ne faisons
28:46 pas semblant, oui, nous nous
28:48 adressons à la France de la ruralité,
28:50 à la France périphérique, en lui disant
28:52 "vous allez mourir si d'autres choix
28:54 ne sont pas faits". Ces autres choix, ils se font
28:56 au Parlement européen. Tout à l'heure, on a parlé
28:58 de la loi de la restauration de la nature. Vous savez, cette
29:00 titre, alors l'Union Européenne a toujours aussi la manière
29:02 de vous présenter les choses avec des titres
29:04 très aguichants, "la restauration de la nature",
29:06 on se dit "c'est formidable". Enfin, derrière,
29:08 c'est la baisse de 10% des surfaces agricoles.
29:10 En réalité, c'est "cultivez
29:12 moins". Eh bien, cette
29:14 disposition européenne,
29:16 elle est passée à quelques voix. Donc,
29:18 oui, il faut des députés du Rassemblement National
29:20 pour s'opposer à tout ça. Parce que les
29:22 macronistes, ils l'ont tous voté.
29:24 Totalement,
29:26 sans se poser de questions, ils l'ont voté.
29:28 - Donc, vous nous dites que l'agriculture, c'est le symbole de la technocratie de Bruxelles,
29:30 c'est ça ? - L'agriculture, c'est un des
29:32 fondements de la politique européenne.
29:34 L'Union Européenne a été
29:36 créée justement parce que l'agriculture
29:38 devait nourrir les Européens pour maintenir
29:40 cette agriculture. Donc, oui, c'est évidemment
29:42 un axe majeur de la politique
29:44 européenne. Et il faut des députés du Rassemblement
29:46 National. Et je suis persuadé que le 9 juin,
29:48 la France de la ruralité aura à cœur d'envoyer,
29:50 avec la liste Bardella,
29:52 des députés qui défendront ses intérêts.
29:54 - A propos des élections européennes, il s'est passé quelque chose d'important
29:56 cette semaine, à la fois pour
29:58 les élections et puis pour ce qui pourrait se passer
30:00 après. Marine Le Pen a remis en cause
30:02 l'alliance que vous avez aujourd'hui,
30:04 au niveau européen, avec le parti allemand,
30:06 l'AfD. Une réunion secrète révélée
30:08 par la presse, entre des groupuscules
30:10 d'extrême droite, des néo-nazis
30:12 et l'AfD, donc, pour imaginer
30:14 une solution pour expulser des Allemands non-assimilés
30:16 à provoquer des manifestations monstres
30:18 en Allemagne. L'AfD n'est
30:20 plus fréquentable ? - En tous les cas, nous sommes
30:22 en profond désaccord avec un certain
30:24 nombre de discours que celle-ci semble porter.
30:26 En tout cas, qu'une partie semble porter. Il y a aussi une partie
30:28 des députés de l'AfD qui ne sont pas
30:30 en accord avec ça. Et donc,
30:32 à partir du moment où nous nous assumons, nous avons des choix
30:34 clairs et nous avons des positions claires,
30:36 nous ne pouvons pas, évidemment,
30:38 être partenaire de gens qui auraient
30:40 des objectifs qui sont si éloignés des nôtres.
30:42 - C'est une rupture avec l'AfD ou pas ?
30:44 Pour bien comprendre. - On va voir, c'est à l'AfD
30:46 de nous dire ce qu'elle veut faire, parce que je pense qu'elle n'a pas acté
30:48 réellement ses dispositions
30:50 en matière migratoire pour l'élection européenne.
30:52 Nous, on est en désaccord, probable,
30:54 avec ce que cette partie-là
30:56 propose, mais il y a deux choses.
30:58 Un, ce que proposent nos partenaires
31:00 dans leur pays. Ce n'est pas la même chose que ce que nous
31:02 proposons, et chaque pays, c'est pareil partout,
31:04 chaque pays a des partenaires
31:06 qui ne proposent pas les mêmes choses. - Vous en mentionnez...
31:08 - Les macronistes, ils ont élu une présidente du Parlement
31:10 européen qui est favorable à l'avortement. Ça ne les
31:12 empêche pas de nous proposer... - Donc, on se trouve sur des positions
31:14 de la UE en Europe, vous pourriez continuer
31:16 à travailler avec eux. - Il y a des positions nationales
31:18 que nous ne partageons pas. Mais il y a aussi
31:20 des limites que nous ne souhaitons pas franchir, et donc
31:22 par conséquent, nous verrons bien
31:24 qui est envoyé par les électeurs allemands au Parlement européen
31:26 et nous verrons bien avec qui nous. - Parce que pour bien faire comprendre
31:28 l'enjeu, votre objectif et votre ambition,
31:30 c'est d'être le premier groupe au Parlement
31:32 européen pour pouvoir, bien évidemment,
31:34 peser sur les décisions européennes.
31:36 Sans l'AFD, ou avec une
31:38 bonne partie amputée des députés
31:40 AFD, vous ne pouvez pas avoir ce groupe.
31:42 - C'est pour ça qu'on verra qui
31:44 les électeurs enverront en Allemagne,
31:46 et si ce discours-là permet à l'AFD
31:48 d'envoyer du monde, et puis on verra aussi
31:50 quel est réellement le discours de l'AFD. Il n'est pas sûr
31:52 que du tout que l'AFD aille au bout de ce genre
31:54 de proposition qu'une partie de ses troupes
31:56 a visiblement mise sur la table. Dans tous les cas, nous, on est en
31:58 très accord avec ça. On ne souhaite pas
32:00 être partenaire de gens qui proposent la
32:02 "remigration", pour parler
32:04 très concrètement de cette
32:06 disposition, et on verra bien
32:08 ce qu'il y a dans leur programme. - Pour bien comprendre notre expulsion
32:10 et remigration, la remigration, ça veut dire
32:12 renvoyer notamment des gens dans des pays dont
32:14 ils ne sont pas originaires. C'est ce qui est en train de
32:16 se passer, ce que tente de mettre
32:18 en place la Grande-Bretagne.
32:20 C'est ce qui est effectivement évoqué par l'AFD,
32:22 c'est-à-dire de renvoyer tous
32:24 les étrangers sans papiers vers
32:26 le Rwanda, et après
32:28 que ce soit le Rwanda qui traite leur cas.
32:30 - Oui, mais c'est pas ce qu'on propose. - Vous êtes contre cette stratégie-là ?
32:32 - Nous, nous ne proposons pas ça. D'abord, nous nous proposons
32:34 de retrouver la maîtrise de nos frontières.
32:36 Ce qui, déjà, est la première
32:38 des choses. Nous nous proposons d'expulser
32:40 les gens dans leurs pays d'origine,
32:42 en renégociant des traités, en renégociant
32:44 des accords. - Les pays d'origine les acceptent. - Oui, d'accord,
32:46 mais enfin, il y a des pays avec lesquels on peut aussi monter un peu
32:48 le ton, si vous voyez ce que je veux dire. Par exemple,
32:50 l'Algérie, nous sommes,
32:52 nous subissons les accords de 68
32:54 qui régissent
32:56 nos relations avec l'Algérie.
32:58 On a bien vu tout ce gouvernement
33:00 aller en Algérie, se faire recevoir
33:02 par Pierre, Paul ou Jacques
33:04 là-bas, sans rien changer.
33:06 Donc nous, nous disons, oui, il faut remettre ces accords
33:08 sur la table. - Si certains parlent de remigration aujourd'hui,
33:10 c'est bien parce que cette stratégie-là, d'expulsion,
33:12 n'a pas fonctionné, ou ne fonctionne très mal.
33:14 - Je ne suis pas sûr que cette stratégie
33:16 de remigration fonctionne très bien,
33:18 au-delà du fait que ça puisse nous interpeller.
33:20 Et moi,
33:22 je ne suis pas du tout d'accord avec ça.
33:24 Eh bien, je pense que ça ne fonctionne pas du tout, non plus.
33:26 - Mais les pressions économiques, ou la pression
33:28 sur les visas, pour
33:30 que les pays acceptent leur ressortissant,
33:32 expulsés, jusque-là, celles-ci
33:34 ne fonctionnent pas. - On ne l'a pas tenté, ça, surtout.
33:36 On ne l'a pas tenté. Avec quel pays
33:38 la France a-t-elle dit qu'elle allait baisser son nombre de
33:40 visas, durablement ? - Avec le Maroc.
33:42 - Durablement. - Avec l'Ethiopie aussi. - Avec quel pays
33:44 la France a-t-elle dit qu'elle allait augmenter, notamment,
33:46 ses taxes sur l'argent qui est envoyé
33:48 dans les pays d'origine, qui est collecté ici, envoyé
33:50 dans les pays d'origine ? Aucun.
33:52 Donc, on n'a rien tenté. La réalité, c'est qu'on n'a rien
33:54 tenté, et que ce n'est pas cette petite loi
33:56 immigration, parce qu'on va y venir, et voyez,
33:58 je vous permets de faire une transition
34:00 tout en douceur, ce n'est pas cette petite
34:02 loi immigration qui changera, évidemment,
34:04 le cours des choses. - Justement. Jim Jarroset. - Oui, le Conseil
34:06 constitutionnel a retoqué
34:08 plus d'un tiers de la loi
34:10 immigration, cette semaine.
34:12 Jordan Bardella parle d'un
34:14 coup de force des juges. Pourquoi
34:16 dire ça, alors que les sages du Conseil n'ont fait
34:18 finalement qu'appliquer à la Constitution ?
34:20 - Non, mais toute
34:22 critique du Conseil constitutionnel
34:24 ne peut être reçue.
34:26 Enfin, je veux dire, on ne remet pas en cause l'État de droit quand on critique...
34:28 - Coup de force, c'est ce que disent nos opposants.
34:30 - Je vais vous dire, moi,
34:32 je pense, le triple signal qu'envoie
34:34 ce qu'a fait le Conseil constitutionnel.
34:36 D'abord, le premier signal, c'est que rien n'est faisable.
34:38 Alors, bon, finalement, on ne peut jamais rien faire.
34:40 Puisque le Conseil constitutionnel
34:42 vient tout
34:44 bouleverser, tout annuler, tout empêcher.
34:46 - Il outrepasse ses droits, le Conseil constitutionnel ?
34:48 Il fait de la politique ? - Alors, j'y viens. Il y a une portée politique.
34:50 En tous les cas, c'est décidément...
34:52 Parce que dans ce pays,
34:54 dans cette société dans laquelle on veut tout réguler,
34:56 on veut tout réguler, les contenus d'Internet,
34:58 la taille des
35:00 pommes de terre, on veut tout réguler, sauf l'immigration.
35:02 C'est-à-dire qu'en fait, le Conseil constitutionnel
35:04 vient nous dire "Vous pouvez tout réguler en France,
35:06 sauf l'immigration." Ça, première chose.
35:08 Deuxième chose,
35:10 le Conseil constitutionnel, il s'oppose à un certain
35:12 nombre d'articles avec une vision extrêmement
35:14 restrictive de ce qu'on appelle
35:16 les cavaliers législatifs. C'est-à-dire qu'en fait,
35:18 il considère qu'il y a des dispositions
35:20 qui ont été introduites dans la loi en cours
35:22 d'examen et qui ne concernent pas
35:24 la loi
35:26 telle qu'elle est. Par exemple, on nous dit "Le séjour
35:28 irrégulier d'immigrés en France
35:30 n'a rien à faire avec une loi sur l'immigration."
35:32 Ça nous laisse un peu rêveurs,
35:34 mais enfin, il a une vision...
35:36 - Il ne respecte que pas le droit d'amendement des parlementaires.
35:38 - Il a une lecture aujourd'hui restrictive.
35:40 Je note que ça n'a pas toujours été le cas
35:42 dans l'histoire. Ça n'a pas toujours été le cas.
35:44 Et puis, le dernier signal que ça envoie,
35:46 c'est aux pays qui
35:48 entendent ce discours
35:50 du Conseil constitutionnel. La France devient
35:52 donc un pays dans lequel on peut venir très librement.
35:54 Rassurez-vous, les associations pro-migrants,
35:56 les gens qui veulent
35:58 prendre la mer ou les passeurs
36:00 qui veulent inciter les gens à prendre la mer
36:02 pour venir en France, ils ont bien entendu.
36:04 Le Conseil constitutionnel
36:06 aidera de toute façon tout ce qui permet de s'installer en France.
36:08 - Est-ce que votre critique du Conseil constitutionnel
36:10 va jusqu'à sa remise en cause
36:12 sur son fonctionnement ou sur la façon
36:14 dont sont désignés les juges ?
36:16 - Son fonctionnement a beaucoup bougé.
36:18 Le Conseil constitutionnel, aujourd'hui, ce n'est pas le même qu'en 1958.
36:20 Il y a des choses qui ont bougé, par exemple
36:22 l'élargissement
36:24 de la saisine
36:26 a évolué, les questions
36:28 préalables de constitutionnalité
36:30 ont été introduites.
36:32 Donc, ce n'est plus exactement la même chose.
36:34 Mais c'est la nomination
36:36 aujourd'hui qui pose problème
36:38 des membres du Conseil constitutionnel
36:40 qui sont tous plus ou moins des acteurs du monde politique
36:42 et de l'entre-soi politique.
36:44 - Vos bouteilliers qui soient nommés par qui alors ?
36:46 - J'aimerais que ce soit des gens
36:48 qui affichent une véritable neutralité
36:50 c'est-à-dire qui n'aient pas été eux-mêmes aux commandes
36:52 d'un certain nombre de ministères.
36:54 - Donc pas de politique.
36:56 - Qui n'aient pas assumé de responsabilité politique dans notre pays.
36:59 D'ailleurs, c'est étrange,
37:01 sur tous les membres du Conseil constitutionnel,
37:03 les neuf, je crois qu'il n'y en a pas un
37:05 dont on peut imaginer qu'un jour dans l'Asie
37:07 on puisse voter pour le Rassemblement national.
37:09 On représente 42% des Français à l'élection présidentielle
37:11 mais en revanche, on n'est présent dans aucune nomination
37:13 que font les pouvoirs politiques
37:15 lorsqu'il s'agit de nommer des gens
37:17 dits "indépendants".
37:19 Ça pose la question, effectivement, des nominations.
37:21 - Est-ce qu'il faut qu'il y ait un vote au Parlement
37:23 pour l'élection, par exemple, des juges constitutionnels ?
37:25 Aujourd'hui, c'est les présidents de chambre qui décident.
37:27 - Oui, je...
37:29 - Qui peuvent nommer.
37:31 - Peut-être qu'on peut l'imaginer, je ne suis pas fermé à ça.
37:33 On le fait pour les nominations
37:35 responsables d'agences publiques,
37:37 l'ADEME,
37:39 les hautes autorités diverses et variées.
37:41 Il y a un passage devant le Parlement.
37:43 Peut-être, pourquoi pas, mais est-ce que c'est ça
37:45 qui va inciter à avoir des gens plus neutres ?
37:47 - Pour le coup, ça ne va pas être des politiques.
37:49 - Je ne suis pas sûr que ça incite à avoir des gens plus neutres.
37:51 Déjà, avoir des gens
37:53 qui n'aient pas assumé de responsabilité
37:55 ni élective, ni gouvernementale
37:57 en France. Il doit bien y en avoir.
37:59 Je pense qu'il y a quand même des gens
38:01 dans notre pays qui ont suffisamment
38:03 de talent, de constitutionnalistes.
38:05 On lit des articles très bien faits, matin, midi
38:07 et soir, par des gens fort
38:09 avisés, qui pourraient siéger au Conseil constitutionnel
38:11 et qui ne seraient pas des militants
38:13 ou qui n'auraient tout simplement pas mis en place
38:15 eux-mêmes des politiques. Parce que
38:17 la défense
38:19 de l'État de droit ne repose
38:21 pas entre les mains de Laurent Fabius,
38:23 pour moi. C'est pas lui qui est le garant
38:25 de l'État de droit dans notre pays. - Pour en revenir
38:27 sur la loi immigration, vous l'aviez donc votée.
38:29 Toutes les raisons pour lesquelles vous aviez voté cette loi ont été
38:31 retoquées. Qu'est-ce que vous allez faire
38:33 maintenant ? Les Républicains travaillent
38:35 sur un ou plusieurs textes
38:37 pour réexaminer au Parlement
38:39 tous les points qui ont été censurés au Conseil constitutionnel.
38:41 Est-ce que vous seriez prêt à les soutenir ?
38:43 - D'abord, j'aurais aimé que le gouvernement
38:45 et les Républicains fassent preuve d'un peu moins d'amateurisme
38:47 dans le texte qu'ils ont construit, qui visiblement
38:49 était assez bancal. Mais ils le savaient.
38:51 Un peu moins d'hypocrisie aussi,
38:53 parce que quand Emmanuel Macron... - C'était bancal, vous avez voté pour.
38:55 - Non, on l'a voté pour parce que ça envoie un signal.
38:57 On l'a dit idéologiquement, on considère
38:59 que ça ouvre une porte et que ça envoie un signal.
39:01 Mais quand Emmanuel Macron
39:03 saisit lui-même le Conseil constitutionnel,
39:05 en n'espérant d'ailleurs même pas
39:07 secrètement, en disant à ses troupes
39:09 et en le disant quasiment publiquement,
39:11 on espère qu'ils vont désinguer une partie
39:13 du texte, une grande partie du texte,
39:15 c'est totalement hypocrite. Moi j'aimerais qu'on sache
39:17 d'ailleurs, combien
39:19 de propositions, de suppressions,
39:21 de cavaliers législatifs
39:23 le secrétaire général du gouvernement a-t-il fait remonter ?
39:25 À quel moment
39:27 le secrétaire général du gouvernement
39:29 demande-t-il au Conseil constitutionnel
39:31 de désinguer la loi
39:33 qu'il a fait voter, qu'il a proposée
39:35 à sa propre majorité ? - Vous avez l'impression que vous vous êtes fait avoir finalement, c'est ça l'idée ?
39:37 - Mais c'est les Français qui se font avoir, madame.
39:39 C'est les Français qui se font avoir, parce qu'en fait, on leur fait croire
39:41 pendant des semaines et des semaines, qu'un texte
39:43 incroyable va arriver sur l'immigration.
39:45 C'était M. Darmanin. C'est incroyable,
39:47 vous allez voir ce que vous allez voir avec ce texte.
39:49 Et à la fin, le texte est totalement désossé,
39:51 il est mal construit. En revanche,
39:53 il a un avantage, nous l'avons dit,
39:55 c'est que idéologiquement, il ouvre
39:57 des champs et des perspectives
39:59 de débat, et il ouvre les yeux aussi,
40:01 je crois, de beaucoup, qui disent que, évidemment,
40:03 pour changer les choses, alors,
40:05 comme le dit Marine Le Pen, comme le porte le
40:07 Rassemblement national, il faut faire
40:09 évoluer la Constitution.
40:11 - En un mot, juste, les républicains
40:13 veulent reprendre le sujet,
40:15 refaire une loi avec tout ce qui a été retoqué,
40:17 ça, vous les accompagnerez ?
40:19 Vous êtes... - Oui, mais enfin, moi, j'ai pas
40:21 le goût de l'effort inutile. Refaire la même chose
40:23 pour arriver au même résultat, ça n'a pas de sens.
40:25 Nous, nous avons un texte,
40:27 proposé, présenté par Marine Le Pen aux Français
40:29 pendant l'élection présidentielle. On le retravaillera peut-être,
40:31 parce que les choses bougent, pour la prochaine
40:33 élection présidentielle. Ce texte,
40:35 il est lié à la nécessaire réforme
40:37 de la Constitution. Nous demanderons
40:39 que ce texte soit porté
40:41 par une réforme de la Constitution.
40:43 C'est exactement ce que nous allons faire, parce que
40:45 c'est comme ça que ça marchera. Le reste est
40:47 voué à l'échec, nous l'avons vu,
40:49 il y a des défenses, il y a des
40:51 empêchements qui sont tellement forts
40:53 que les choses n'aboutissent pas. Alors,
40:55 il faudra le faire dans l'ordre. Il y a la
40:57 possibilité de faire des référendums dans notre
40:59 pays, un certain nombre d'articles sont possibles.
41:01 Il y a la possibilité de...
41:03 la nécessité, même, de consulter
41:05 les Français. C'est ce que nous allons faire avec Marine Le Pen.
41:07 - On va maintenant parler un peu de l'actualité
41:09 de l'Assemblée nationale. Sébastien Chenu, en qualité
41:11 de vice-président de l'Assemblée,
41:13 vous étiez favorable, cette semaine, à une
41:15 augmentation des frais de mandat des députés,
41:17 300 euros de plus
41:19 par mois, puis vous avez changé d'avis dès le lendemain.
41:21 Est-ce que vous vous êtes fait taper sur les doigts
41:23 par Marine Le Pen, par Jordan Bardella
41:25 ou par les deux ? - Alors, plusieurs choses. Je note
41:27 que sur cette disposition,
41:29 tous les partis politiques, enfin, aucun parti
41:31 politique, plutôt, ne s'est opposé. Vous me posez
41:33 la question à moi, tout comme les vice-présidents...
41:35 - Vous êtes notre invité. - Oui, d'accord, mais
41:37 les communistes, les écolos, l'LR, enfin, l'ensemble.
41:39 - Et vous avez changé d'avis. - Nous avons
41:41 une spécificité. Nous sommes
41:43 les seuls à avoir demandé
41:45 le report de cette disposition.
41:47 - Le lendemain ? - Oui, bien sûr.
41:49 On nous a présenté ça, on ne nous avait pas dit, évidemment, la veille
41:51 qu'on allait devoir arbitrer sur ça,
41:53 comme une mesure d'indexation des
41:55 frais des députés sur l'inflation, qui permettrait
41:57 de mieux rémunérer leurs collaborateurs
41:59 en particulier. Il n'y a pas un euro
42:01 dans la poche des députés. Il n'y a pas un euro dans ma poche
42:03 en plus. Je trouve qu'il faut dire
42:05 les choses, et tout à l'heure, je parlais d'assumer ses responsabilités.
42:07 - Pour les frais de mandat. - Et c'est bien, voilà.
42:09 - Donc, c'était plutôt censé, la décision, alors ? - On nous a dit,
42:11 il y a une décision qui est celle
42:13 d'indexer sur l'inflation les frais de mandat des députés.
42:15 Décision mal perçue,
42:17 mal comprise, et à raison,
42:19 probablement par l'opinion publique. Eh bien, nous, quand nous considérons
42:21 qu'on a eu une erreur d'appréciation,
42:23 et on a eu cette erreur d'appréciation, eh bien,
42:25 on demande, parce qu'on assume les choses,
42:27 eh bien, que cette mesure ne soit pas
42:29 appliquée. Mais est-ce que les autres le demandent ?
42:31 Moi, j'ai demandé moi-même
42:33 à la présidente de l'Assemblée nationale de revenir
42:35 sur cette mesure en considérant que les Français
42:37 ne pouvaient pas la comprendre
42:39 eu égard aux difficultés que le travail traverse.
42:41 Elle assume cette décision en disant, comme vous le disiez,
42:43 ça ne va pas dans la poche des députés.
42:45 Et c'est pour, eh bien,
42:47 s'adapter à la hausse des... - On peut avoir ce débat
42:49 sur les moyens, mais il se trouve qu'aujourd'hui,
42:51 les Français ne peuvent pas
42:53 entendre ce débat. - Donc c'est une question de timing.
42:55 - Parce qu'ils sont confrontés
42:57 à des difficultés telles
42:59 qu'ils ne peuvent pas imaginer que même
43:01 pour mieux rémunérer nos collaborateurs,
43:03 les députés augmentent leur enveloppe de frais.
43:05 - Donc on comprend que sur le fond, vous êtes quand même
43:07 favorable à cette décision et que c'est juste une question
43:09 de communication et de timing. - Alors, moi, je ne suis pas favorable
43:11 à des augmentations de salaires
43:13 des députés, d'indemnités. On ne parle pas de salaire,
43:15 d'ailleurs. D'indemnités des députés. Je ne suis pas
43:17 pour qu'on augmente les indemnités des députés.
43:19 Je pense que les parlementaires, on nous
43:21 a toujours dit un jour, on travaillera sur le statut
43:23 du député, on parlera sur le statut
43:25 de l'élu local, je pense, sur le
43:27 cumul des mandats, moi, je ne suis pas favorable, par exemple,
43:29 à ce qu'on revienne sur le cumul des mandats.
43:31 Je pense que la loi va très bien, je ne suis pas favorable
43:33 à ce qui est davantage de cumul de mandats
43:35 et donc d'indemnités. Donc, je pense
43:37 qu'on peut parler, dans une démocratie,
43:39 on peut parler, du coup, de la démocratie
43:41 et des perspectives qu'on propose.
43:43 En revanche, il y a aussi une question d'acceptabilité
43:45 sociale. Les Français, aujourd'hui,
43:47 en bavent trop pour imaginer
43:49 qu'à l'Assemblée Nationale, on rémunère mieux
43:51 nos collaborateurs. Donc, nous avons demandé
43:53 le report. J'aimerais que les autres demandent
43:55 le report ou, Mme Bromet-Fivet
43:57 l'assume, c'est son choix. Moi, je crois qu'aujourd'hui,
43:59 ce n'est pas le moment. - Toujours à l'Assemblée Nationale,
44:01 qu'attendez-vous du discours de politique
44:03 générale de Gabriel Attal ? Ça sera
44:05 mardi. - Pas grand-chose.
44:07 La réalité, c'est que j'ai l'impression qu'Emmanuel Macron
44:09 a déjà tout dit,
44:11 a déjà tout raconté. Je ne sais pas
44:13 sur quoi Gabriel Attal veut emmener
44:15 la France. Visiblement,
44:17 le chômage remonte, l'inflation
44:19 ne recule pas, le pouvoir d'achat
44:21 des Français reste très
44:23 endommagé, les agriculteurs sont
44:25 sur les routes, notre pays est en crise,
44:27 je ne parle même pas des crises
44:29 migratoires et sécuritaires. - Ça veut dire que, ici, une motion de censure
44:31 sera déposée juste après ce discours de politique générale ?
44:33 Vous la voterez ? - On verra.
44:35 Nous, on va voir ce que dit Gabriel Attal.
44:37 Je ne fais pas à Gabriel Attal de mauvais
44:39 procès, je veux l'écouter, je veux
44:41 l'entendre, mais je ne me fais pas beaucoup d'illusions.
44:43 - Est-ce que Gabriel Attal
44:45 est plus difficilement
44:47 attaquable ou moins saisissable
44:49 pour vous ? - Non, parce qu'il va retomber
44:51 dans les mêmes difficultés que...
44:53 Alors, il est plus sympathique humainement qu'Elisabeth Borne,
44:55 mais moins sympathique qu'Elisabeth Borne, c'était dur à trouver.
44:57 Donc, je pense que c'était impossible à trouver.
44:59 Il s'est retrouvé plus sympathique et plus populaire.
45:01 - Il invoque aussi le respect de l'ordre républicain.
45:03 - Mais ça ne fait pas une politique. - Il invoque aussi le respect de l'ordre républicain.
45:05 C'est le ministre qui a interdit
45:07 la baïa dans les écoles.
45:09 Vous reconnaissez quand même
45:11 une rupture positive avec Elisabeth Borne ?
45:13 Ou vous ne lui accordez aucun crédit ?
45:15 - Non, non, non, la baïa, c'était sous Elisabeth Borne.
45:17 C'est le même gouvernement.
45:19 Gabriel Attal a laissé une ardoise incroyable
45:21 à l'éducation nationale. Il n'a pas solutionné
45:23 grand-chose. Un prof devant chaque élève.
45:25 C'était ça le discours. Est-ce qu'aujourd'hui, il y a un prof
45:27 devant chaque élève ? Mon courage à Madame Oudéa,
45:29 déjà empêtrée dans ses histoires, pour pouvoir
45:31 aujourd'hui assumer cet engagement.
45:33 Non, je pense que Gabriel Attal
45:35 n'a pas été un bon ministre de l'éducation nationale.
45:37 Il a pris des sujets de société
45:39 qu'il a montés en mayonnaise pour s'assurer
45:41 une certaine forme de popularité. Ça a marché.
45:43 Moi, je suis contre la baïa à l'école. Très bien.
45:45 Mais ça ne fait pas une politique éducative
45:47 pour le pays. Que va-t-il faire demain
45:49 sur le pouvoir d'achat des Français ?
45:51 Pas grand-chose, puisqu'il n'a pas de majorité.
45:53 Que va-t-il faire sur la sécurité et sur l'immigration ?
45:55 On le voit, il est complètement verrouillé.
45:57 Donc, moi, je veux bien qu'on nous fasse
45:59 débattre de la fin de vie.
46:01 Mais la fin de vie,
46:03 c'est un beau débat qui passionne les Français.
46:05 Mais la fin du mois, a priori, c'est avant la fin de la vie.
46:07 Et quand vous lisez Gabriel Attal,
46:09 c'est l'arme anti-RN du Président ?
46:12 Oui, comme Gérald Darmanin était l'arme anti-RN.
46:14 Vous savez, on a déjà eu ça. Darmanin
46:16 était l'arme anti-RN. On a eu aussi Olivier Véran
46:18 dans les armes anti-RN. On ne sait pas trop
46:20 où il est passé. Une fois qu'il a terminé
46:22 sa tournée des villes RN,
46:24 il vient de disparaître,
46:26 mort au feu. Donc, oui, on les connaît,
46:28 les armes anti-RN. En général,
46:30 elles s'émoussent et elles permettent beaucoup de choses.
46:32 C'est que le Rassemblement National, au moins dans les sondages,
46:34 apparaissent aujourd'hui comme le parti politique
46:36 préféré des Français. Marie Le Pen, Jordane Bardella,
46:38 comme étant les hommes et femmes politiques
46:40 préférés des Français. Gabriel Attal, Premier ministre,
46:42 invoque aussi souvent le bon sens.
46:44 Ce sont des mots que Marine Le Pen, par exemple, utilise régulièrement.
46:46 Vous dites quoi ? Qu'il marche sur votre plate-bande ?
46:48 Non, mais Gabriel Attal
46:50 est un garçon qui sait communiquer. C'est un garçon de sa génération.
46:52 On le voyait derrière son petit ballon de paille
46:54 hier. Il sait faire
46:56 de l'image, il sait communiquer, il sait utiliser
46:58 les mots qui font plaisir à entendre.
47:00 Mais derrière, on en est où pour les Français ?
47:02 Au bout de sept ans de macronisme,
47:04 on en est où ? L'état du pays.
47:06 Sincèrement, quand M. Darmanin
47:08 nous dit qu'il expulse plus, il expulse
47:10 bien moins qu'il y a quelques années, bien moins
47:12 qu'en 2019. Je veux dire,
47:14 ces dirigeants politiques-là
47:16 ont mis notre pays dans l'état que nous connaissons
47:18 et aujourd'hui, ils essayent de guérir
47:20 les plaies par des mots doux. Ça ne marche pas.
47:22 Et quand Emmanuel Macron dit "pour que la France reste la France",
47:24 c'était lors de sa conférence de presse,
47:26 ça résonne comment ?
47:28 Oui, mais derrière, vous savez, c'est toujours pareil.
47:30 C'est les paroles et les
47:32 actes, c'est les mots d'amour et les preuves
47:34 d'amour. Tout ça, ce sont
47:36 des mots. Emmanuel Macron,
47:38 Gabriel Attal, sont des experts
47:40 de la rhétorique. Ils sont des experts
47:42 des mots. Souvenons-nous de ce qu'ils avaient fait avec
47:44 les Gilets jaunes, les grandes
47:46 réunions, les grandes consultations.
47:48 Mais tout ça, ça aboutit à quoi ?
47:50 Ça a servi à quoi, ces heures et ces heures de débat,
47:52 cette consultation permanente des
47:54 Français, ces gens qu'on met dans des salles et à
47:56 qui on apporte une tisane
47:58 pour débattre de tous les problèmes de la France ? Et à la fin,
48:00 il se passe quoi ? Rien.
48:02 Étiez-vous en boîte de nuit hier soir
48:04 avec Jordan Bardella ? Je suis passé
48:06 saluer Jordan Bardella et les jeunes
48:08 qui s'étaient rassemblés autour de lui
48:10 hier soir. Je suis passé, mais pour être en forme
48:12 auprès de vous ce matin, il ne fallait pas que je veille
48:14 trop tard. Parce que Jordan Bardella lance
48:16 un mouvement, les jeunes
48:18 avec Bardella. Vous trouvez que c'est une bonne idée ?
48:20 Un mouvement pour
48:22 Jordan Bardella ? Bien sûr,
48:24 Jordan Bardella est le président du Rassemblement National, il est notre
48:26 tête de liste aux élections européennes.
48:28 Il a un écho particulier
48:30 chez cette jeunesse de France.
48:32 Il faut pouvoir l'accueillir, la rassembler.
48:34 Beaucoup de jeunes
48:36 sont présents avec moi ce matin dans vos
48:38 studios, qui étaient tous hier soir
48:40 autour de Jordan. Eh bien, je pense
48:42 que oui, nous avons vocation à rassembler
48:44 la jeunesse de France. C'est un mouvement pour les élections
48:46 européennes ou pour plus tard, 2027 ?
48:48 Pour les élections européennes à minima,
48:50 et puis après pour Marine Le Pen au moment des élections
48:52 présidentielles. On tire tous dans le
48:54 même sens. Parce que
48:56 en réalité, vous rêveriez que ça se passe mal.
48:58 Rassurez-vous, ça va très bien se passer.
49:00 On a une candidate à la présidentielle, une candidate aux européennes.
49:02 Marine Le Pen a lancé son propre mouvement aussi.
49:04 Vous verrez bien ce qu'on fait
49:06 au moment des élections présidentielles. Le rendez-vous
49:08 là, c'est les européennes. Ça me permet de leur dire
49:10 le 9 juin, une mobilisation générale
49:12 et les jeunes avec Bardella vont y contribuer.
49:14 - Sébastien Chenu, vous êtes vice-président
49:16 de l'Assemblée. Vous avez une certaine
49:18 forme de visibilité médiatique. C'est pas le cas
49:20 de tous les députés de votre groupe
49:22 du RN. Très peu, finalement,
49:24 ont un sujet de prédilection précis
49:26 et vont sur
49:28 les plateaux télé. Comment vous l'expliquez ?
49:30 Est-ce que, finalement, il manque un peu
49:32 une armée de réserve pour Marine Le Pen en cas de victoire
49:34 en 2027 ? - Je crois pas. On a
49:36 beaucoup de députés qui se sont spécialisés
49:38 dans des sujets. Ils ne sont pas encore sur vos plateaux, mais invitez-les.
49:40 Frédéric Falcone sur le logement,
49:42 Emmanuelle Tachet de la pâcherie sur les violences faites aux femmes.
49:44 On a parlé de Grégoire de Fournaz
49:46 sur l'agriculture. Invitez-les, ils ont bien des choses à dire.
49:48 Vous allez les découvrir. Les Français avec vous.
49:50 - Merci beaucoup Sébastien Chenu pour
49:52 ce grand jury. Excellent dimanche
49:54 à vous tous. A la semaine prochaine.
49:56 [SILENCE]

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