Gaspard Proust - « Un seul pickpocket vous manque et tout est dépeuplé »

  • il y a 8 mois

Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 7h-9h, Europe 1 Matin.
00:02 Au programme jusqu'à 9h, dans un gros quart d'heure, le zapping politique avec Charlotte Dornelas,
00:07 la revue de presse signée cette semaine, Jacques Serais. Bonjour Jacques, allez, ce matin.
00:11 Un hommage, des polémiques et une colère qui ne retombe pas.
00:14 Merci, mais avant cela, l'une des plus belles signatures d'Europe 1, je veux parler de Gaspard Proust.
00:18 Bonjour mon cher Gaspard.
00:21 Bonjour, cher Équipe B, chers auditeurs, monsieur Bardella.
00:24 Oui c'est à vous Lionel, pour la relance.
00:28 Merci. Comment ça va, comment ça va ce matin Gaspard ?
00:30 Sur un nuage, parce qu'hier on a encore découvert un grand homme que j'aimerais mettre à l'honneur ce matin.
00:34 Alors désolé monsieur Bardella, je sais que c'est vous l'invité, mais là c'est d'un niveau, là vous pouvez pas lutter.
00:38 Ah oui, je vous sens ironique. Vous voulez parler de Frédéric Ockar, adjoint au tourisme à la mairie de Paris,
00:43 qui a déclaré, dans le Parisien, je cite,
00:45 "Si vous arrivez au pied de la tour Eiffel et que vous n'avez pas un joueur de bonne taux et un vendeur à la sauvette,
00:49 il vous manque quelque chose."
00:51 Mon région peut être du talent, mais le génie c'est à Paris.
00:54 Vous vous rendez compte du calibre du gars ? Un seul pickpocket vous manque et tout est dépeuplé.
00:58 Parce qu'au départ, naïvement, moi je pensais qu'il existait qu'une seule et unique Anne Hidalgo.
01:02 Mais non, il sont plusieurs !
01:04 T'sais en général t'as un Lionel Messi tous les 50 ans, là t'en as deux !
01:08 Ils bossent dans la même équipe !
01:10 Alors bon, si je vous demande de quel parti,
01:12 Europe Écologie Les Verts, personne ne sera étonné,
01:14 c'est plus un parti politique, c'est une pépinière à clowns.
01:16 Alors forcément, après avoir dit un truc aussi profond, je suis sûr que nos auditeurs ont envie de le connaître ce gars.
01:21 Vous croyez vraiment ?
01:22 Ah bah oui, c'est quand même un type qui lorsqu'il va en vacances est capable de se pointer à la réception en gueulant
01:26 "C'est quoi cet hôtel ? Ça fait trois jours que je suis là, j'ai toujours pas vu le début d'une punaise de lit !"
01:30 C'est le seul gars qui laisse un commentaire sur TripAdvisor,
01:33 "Hôtel propre et accueillant, personnel sympathique, cuisine raffinée, bref, nous ne reviendrons pas."
01:38 Forcément, je suis allé voir son CV, alors il est sur LinkedIn.
01:41 Et qu'est-ce que vous avez trouvé ?
01:42 Alors attention chers auditeurs, j'invente rien, tout est vrai, attachez vos ceintures, vérifiez vos angles morts.
01:46 Alors tout commence en 2014, Frédéric Ockart a été élu conseiller de Paris délégué à la nuit.
01:51 Bon déjà délégué à la nuit, c'est des trucs qui ne veulent rien dire,
01:55 pourquoi pas préposer au cycle lunaire ou référent Péchapier sur l'île de la Jatte ?
01:59 En octobre 2017, il a été nommé adjoint de la maire de Paris en charge de la vie nocturne
02:04 et accrochez-vous de la diversité de l'économie culturelle.
02:08 Alors diversité de l'économie culturelle, déjà c'est plus un mot, c'est une énigme.
02:12 C'est ce genre d'expression, tu sais que même en appelant 25 amis, Bercy, l'ONU, tu ne seras pas plus avancé.
02:17 Et vous avez pu découvrir que c'était cette fameuse diversité de l'économie culturelle ?
02:21 Oui, oui, alors je vous lis.
02:22 À ce titre, il fut en charge de sujets relevant de la vie nocturne, mais également des industries culturelles,
02:28 des commerces culturels, donc librairie où tu peux boire une bière j'imagine, je ne sais pas,
02:33 des métiers d'art, mais également des musiques actuelles, des arts de la rue, des lieux interstitiels.
02:40 Manière élégante de dire une friche, hein.
02:43 Et du théâtre privé. Alors je rassure juste les parisiens qui nous écoutent et qui auraient un doute,
02:47 tout ça est bien payé par vos impôts. Merci.
02:49 Bon, allez on passe à autre chose parce qu'aujourd'hui c'est un jour un peu solennel,
02:52 parce que le président va animer la cérémonie d'hommage à Missak Manouchian.
02:56 Vous allez la suivre cette cérémonie, Gaspard ?
02:58 Ah non, c'est au-dessus de mes forces.
02:59 Alors c'est pas du tout contre Manouchian, mais c'est juste que ce qui va se passer,
03:02 c'est que le président va encore se sentir obligé de parler.
03:04 Et là, ça vous...
03:05 Ah moi je... Dès qu'il se met à faire son Malraux pour Kermesse de fin d'année scolaire, moi je...
03:10 Je pense qu'un jour, Macron, faire un discours solennel, ça va être comme les alertes au Polen.
03:14 Si vous êtes allergique, éteignez le poste.
03:16 Franchement, quand il se met à faire ses discours, je préfère lire ce que dit la nana en langue des signes, vous savez.
03:20 Parce que vous savez lire la langue des signes, vous.
03:21 Ah bah c'est facile, c'est toujours le même truc.
03:22 Écoutez pas ces couillonnades, ouvrez plutôt une boîte de thon, regardez une série.
03:26 Non mais Lionel, les commentateurs sont pas sensibles à ça,
03:28 mais c'est toujours la même emphase, la même companction,
03:31 cette voix qui essaie de faire profond, franchement, je vous le fais à l'avance son discours.
03:35 Allez-y.
03:36 "C'était par un froid matin de février 1944,
03:41 sous un soleil pâle, comme tiré dans le ciel, sans conviction, par un char,
03:47 emmené par quatre chevaux blancs, s'ébrouant sous les coups de fouet du dieu Zeus,
03:52 car Zeus comme moi, fut le dieu dû en même temps.
03:55 J'étais capable de tenir la foudre dans une main, sans se faire dresser,
03:58 la crinière des purs sangs dirant le char.
04:01 Electrificum, une prise de théram canaçon est,
04:03 comme disait le vendeur du rayon luminaire chez Darty."
04:06 Non là, moi ce blabla boursouflé, je peux pas.
04:09 T'as envie de lui dire "écoute, t'es là depuis sept ans, si t'étais malheureux, on l'aurait remarqué."
04:13 Bon, vous avez vu que le président relance ?
04:15 - Non mais c'est pas le point de contact.
04:18 Il a parlé dans le journal l'Humanité d'ailleurs, le président.
04:21 - Oui, je loupe pas le numéro de l'Humanité, d'ailleurs comment pourrais-je ?
04:24 C'est le seul journal que personne ne prend à la maison à la rédaction.
04:27 - C'est un secret de Polychinèles.
04:30 Autant pour avoir une chance de choper un Figaro dans la rédac,
04:33 faut être là à 4h du matin, l'Humanité, même le jour d'après, il est encore là.
04:37 - Donc si je comprends bien, ça vous a choqué qu'il ait parlé dans l'Humanité ?
04:40 - C'est quand même la première fois que le président de la République accorde une interview
04:43 à un magazine de bonds de réduction. Parce qu'il faut être honnête, c'est pas un journal.
04:46 Tu prends cinq tracts distribués à la sortie du métro après une manie de la CGT,
04:49 tu les aggraves, t'as l'Humanité.
04:52 - Merci. - On va faire la suite.
04:55 - Non, demain. - Demain ?
04:58 - C'est ce que vous voulez, moi vous savez, j'obéis.
05:01 - J'aime bien les gens dociles comme ça, c'est formidable.

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