• il y a 10 mois
Choquée par la maltraitance animale dans l’industrie du tourisme, Aurélie lance sa propre organisation de voyages pour conjuguer le tourisme au bien-être animal. Son objectif ? Reconnecter les gens à la nature et les responsabiliser face à la bio-diversité.

Avec son agence Voyage Sauvage, elle accueille les touristes aux quatre coins du monde et les invite à se laisser surprendre en suivant la trace des animaux. Aurélie raconte son parcours du combattant.

Retrouvez son agence sur instagram : @voyage_sauvage_
Et son site internet : https://www.voyage-sauvage.fr/

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Voyages
Transcription
00:00 La plus grosse problématique dans mon métier, ça a été les éléphants.
00:03 On domestique les éléphants, on tue leur âme par le fagehane.
00:07 Le fagehane, en fait, c'est briser l'âme de l'éléphant,
00:10 et pour ça, ça demande une torture pour pouvoir "domestiquer" un éléphant.
00:15 En fait, c'est comme ça qu'on peut ensuite monter sur l'éléphant.
00:17 Je suis venue vous parler de mes deux passions, les voyages et les animaux.
00:22 Je suis gérante d'une agence de voyage depuis plus de 10 ans,
00:24 et j'ai créé la marque Voyages Sauvages,
00:27 qui avait pour but d'être en phase, en cohérence avec mes valeurs,
00:31 c'est-à-dire une offre où on prenait en compte le bien-être animal,
00:34 la préservation de la biodiversité.
00:36 J'ai toujours refusé de vendre les dérives du tourisme sur la faune sauvage.
00:41 La plus grosse problématique dans mon métier, ça a été les éléphants,
00:44 puisque dans quasiment tous les circuits, pour ne pas dire tous,
00:48 en fait, il y avait, alors au début de la création de mon agence,
00:52 c'est-à-dire à peu près il y a 10 ans,
00:54 il y avait à chaque fois la bataille d'eau d'éléphants,
00:56 en tout cas très souvent,
00:57 et surtout après, il y avait les camps d'éléphants.
01:00 Et quand je regardais un petit peu, parce que j'ai l'expertise
01:03 pour voir justement quel camp c'est, même si ce n'est pas noté,
01:07 par rapport à la situation, etc.,
01:09 j'ai déjà une idée de savoir quel camp c'est,
01:11 et malheureusement, en plus, la majeure partie,
01:13 ce sont vraiment des camps d'entraînement, ce qu'on appelle,
01:16 c'est-à-dire on domestique les éléphants,
01:18 on tue leur âme par le fagehane.
01:21 Le fagehane, en fait, c'est briser l'âme de l'éléphant,
01:24 et pour ça, ça demande une torture
01:26 pour pouvoir "domestiquer" un éléphant.
01:29 En fait, c'est comme ça qu'on peut ensuite monter sur l'éléphant.
01:32 Donc souvent, on n'a que l'aspect "je monte sur l'éléphant,
01:34 je peux lui faire mal", etc.
01:36 Ce n'est pas que cet aspect-là.
01:37 Il y a toute la maltraitance qui se cache derrière au quotidien.
01:40 Et quand on sait tout ça,
01:42 c'est quand même compliqué de vendre des circuits.
01:45 Quand on est une amoureuse comme moi de la faune sauvage,
01:48 forcément, en fait, ce n'est même pas que c'est compliqué,
01:49 c'est impossible.
01:50 Donc forcément, du coup, ça m'a attiré un petit peu,
01:53 oui, les foudres de l'industrie du tourisme,
01:55 parce que je mettais le doigt sur des choses
01:58 qu'il ne fallait pas montrer, en fait, et qu'il ne fallait pas dire.
02:00 Et en fait, comme justement, ça me fatiguait,
02:03 la Covid a été une vraie révélation d'arrêter de me fatiguer
02:06 à combattre les autres
02:07 et à créer moi-même, finalement, ce que j'attendais des autres.
02:11 C'est à moi d'être juste, d'être en adéquation
02:13 avec mes propres valeurs et ma propre éthique.
02:16 Je ne veux vendre que des voyages animaliers,
02:19 que des safaris animaliers,
02:21 mais qui prennent en compte la notion de non-dérangement,
02:24 la notion de bien-être animal.
02:26 J'ai envie que mon métier, en fait,
02:29 préserve la biodiversité plutôt qu'elle le nuise.
02:32 C'est vrai que c'est un sujet, bien sûr,
02:34 qui est de plus en plus d'actualité, le bien-être animal,
02:37 mais forcément pas assez à mon goût.
02:39 Quand on réserve avec Voyages Sauvages,
02:41 le but, c'est de ne s'attendre à rien.
02:43 La première chose, c'est qu'en fait,
02:45 on cible une clientèle qui est néophyte,
02:48 c'est-à-dire des personnes qui ne sont pas forcément
02:51 des grands amoureux de la biodiversité ou des animaux.
02:53 Nous, notre but, c'est vraiment justement de sensibiliser
02:56 ceux qui ne le sont pas.
02:57 On veut s'adresser en tout cas aux personnes
02:59 qui justement demanderaient à tous les grands tours opérateurs,
03:03 mais on se retrouve finalement avec une offre totalement différente.
03:08 Et ce qu'on veut surtout, c'est créer un déclic chez nos voyageurs
03:11 et qu'ils se disent "Waouh, je sors différent de ce voyage,
03:15 de ce que j'étais en entrant dans ce voyage,
03:18 dans notre monde, dans notre communauté Voyages Sauvages".
03:21 J'appelle ça une communauté
03:21 parce que c'est vraiment ce qu'on veut créer en fait.
03:23 On veut qu'il y ait une énorme prise de conscience
03:25 à la fois vis-à-vis du bien-être animal,
03:27 mais aussi vis-à-vis de l'écologie en général,
03:30 parce que tout est lié sur notre planète.
03:31 On a tous l'image de la tortue avec la paille dans le nez.
03:34 Faire attention à la faune, c'est bien plus grand
03:37 encore que le seul bien-être animal, la maltraitance,
03:41 c'est un sujet très vaste.
03:42 C'est simple.
03:46 Prendre en compte, déjà le plus important, c'est les activités.
03:49 Quelle activité je choisis ? Quel partenaire je choisis ?
03:52 Et derrière, il faut bien entendu prendre en compte
03:55 non seulement le bien-être animal,
03:57 c'est-à-dire la non-maltraitance de l'animal,
03:59 mais en plus derrière aussi le non-dérangement.
04:01 C'est-à-dire quand on est en liberté,
04:04 si on fait un safari, évitez...
04:06 Moi, en tout cas, on ne pratique pas par exemple le hors-piste.
04:09 On fait attention à ce que nos guides,
04:11 justement, à aucun moment ne dérangent les animaux,
04:15 même sans hors-piste.
04:15 De toute façon, le pire, en fait,
04:17 c'est surtout en termes de comportement du guide.
04:19 C'est-à-dire qu'on ne doit pas avoir la photo à tout prix,
04:21 voir l'animal à tout prix.
04:22 En fait, l'observation d'un animal sauvage n'est jamais garantie.
04:26 Et ça, c'est vraiment la première chose qu'on dit à nos clients.
04:29 C'est l'aspect surprise, privilège.
04:32 C'est là qu'on a les meilleurs souvenirs.
04:34 C'est quand on ne s'attend pas à voir ou à entendre,
04:37 à sentir, pourquoi pas aussi, un animal.
04:39 C'est là qu'on est le plus bouleversé, en fait.
04:42 Et c'est ces moments mémorables, en fait,
04:44 que je souhaite offrir à nos voyageurs.
04:46 Et donc, ça a commencé par l'Afrique du Sud,
04:49 qui a été un de mes plus beaux voyages.
04:51 Ensuite, le Costa Rica aussi.
04:53 Et ensuite, ce qui a très bien marché,
04:54 là, depuis la création de Voyages Sauvages,
04:56 c'est l'Ouganda.
04:57 C'est quand même une destination que je n'avais jamais vendue
04:59 avant de créer Voyages Sauvages.
05:00 C'est une destination qui est extrêmement méconnue,
05:02 qui est très chère.
05:03 Et en fait, je me suis très bien entourée.
05:06 J'ai vraiment trouvé mon correspondant local,
05:10 voilà, qui me fallait.
05:11 Enfin, on a vraiment travaillé ensemble,
05:15 main dans la main, pour créer les voyages,
05:17 les meilleurs rapports qualité-prix.
05:18 Et les retours sont incroyables.
05:20 Les retours sont incroyables et les gens nous disent
05:22 à quel point la rencontre forcément avec les gorilles,
05:24 c'est un moment extraordinaire.
05:26 L'Ouganda, ça fait partie des pays
05:28 qui sont vraiment des modèles d'éco-tourisme.
05:30 Il n'y en a pas beaucoup.
05:31 Le permis pour aller voir les gorilles, entre autres,
05:33 il y a aussi les chimpanzés, les golden monkeys aussi là-bas.
05:36 Les permis, en fait, sont très chers.
05:38 Ils coûtent à peu près 700 dollars.
05:40 Et donc, cet argent, il est directement reversé
05:43 pour la gestion du parc national.
05:45 Là, c'est la forêt impénétrable de Bwindi.
05:48 Et pendant la Covid-19, justement,
05:50 la problématique, c'est qu'il n'y avait plus d'argent.
05:52 Il n'y avait plus d'argent, du coup, il y a des braconniers
05:54 qui sont venus, puisqu'il n'y avait pas d'éco-rangers,
05:56 enfin, pas assez, malheureusement, plus assez,
05:58 pour protéger les sites.
05:59 Et donc, il n'y a jamais eu autant de gorilles de mort.
06:02 Voilà, il n'y a jamais eu autant d'animaux,
06:04 même en Afrique, de mort que pendant la Covid-19,
06:06 parce qu'il n'y avait plus de tourisme.
06:07 Et souvent, c'est ce que je reproche,
06:08 c'est-à-dire que souvent, c'est vrai, on voit le mauvais côté du tourisme
06:11 et à juste titre par la viande, c'est vrai.
06:12 C'est pour ça que c'est important que les gens,
06:14 s'ils doivent donner un message aujourd'hui,
06:16 quand on voyage, il ne faut pas dire non au voyage,
06:18 il ne faut pas être dans l'extrême.
06:19 On peut dire, OK, je ne mange plus de viande,
06:21 mais on peut aussi se dire, je n'en mange que
06:23 en prenant la teneur, la qualité, en fait, de la viande
06:26 et on va, du coup, en avoir d'autant plus le goût.
06:28 Eh bien, le voyage, c'est la même chose, en fait.
06:30 On n'est pas obligé de partir en week-end,
06:32 tous les week-ends ou tous les mois.
06:34 On peut aussi se faire un beau voyage en Ouganda,
06:36 qui coûte certes cher, mais mettre l'argent de côté
06:39 et garder ce souvenir à vie.
06:41 Et là, ça aura beaucoup plus de sens.
06:43 Nous, c'est ce qu'on essaye en tout cas d'inculquer.
06:45 Et ces voyages-là, ils ont un sens,
06:47 puisque derrière, du coup, ils protègent ces animaux.
06:49 Sans le tourisme, aujourd'hui, il n'y aurait plus de gorilles.
06:52 Je vous le dis, il n'y aurait plus de gorilles.
06:54 Plein d'espèces seraient en voie d'extinction en Afrique, c'est certain.
06:57 Les touristes ont une responsabilité quand ils voyagent,
07:00 parce qu'en fait, ils peuvent, comme nous, professionnels du tourisme,
07:03 d'ailleurs, de la même manière, on a une responsabilité très grande,
07:06 encore plus grande, parce qu'on fait voyager beaucoup de personnes.
07:08 En fait, on a chacun notre responsabilité de faire du tourisme
07:10 un outil de conservation ou un outil de destruction de la biodiversité.
07:14 Tout simplement.
07:15 Parce que notre choix, si forcément je pars en Thaïlande
07:19 et que je vais voir un camp d'entraînement des éléphants,
07:22 vous avez bien compris tout à l'heure,
07:23 ou si je vais nager avec les dauphins en République dominicaine, par exemple,
07:27 ça, c'est encore une autre dérive,
07:29 puisqu'on sait que les dauphins sont delphinarium,
07:31 contrairement à ce qu'on pense,
07:32 ils ne sont pas du tout en liberté ou en semi-liberté,
07:34 comme on pourrait essayer de nous le faire croire au Bahamas, etc.
07:38 Non, non, ce n'est pas de la semi-liberté, ça reste du delphinarium.
07:41 Quand on peut vous garantir d'aller voir un animal,
07:44 c'est que forcément, il y a une dérive derrière, en fait.
07:46 Je ne peux pas être plus clair.
07:47 L'animal sauvage, il reste sauvage, on ne peut pas garantir d'un animal sauvage.
07:51 Donc, un partiel du moment, on peut vous le garantir.
07:52 Déjà, c'est qu'il y a un problème.
07:54 Le tout n'est pas de se culpabiliser, en fait, mais de se responsabiliser.
07:58 Quand on veut aller voir les dauphins, en fait,
08:01 on part plonger ou faire du snorkeling ou faire du bateau,
08:04 et on attend et on voit si ça se passe, en fait.
08:07 Et c'est là que c'est magique.
08:08 J'ai une anecdote sur les éléphants.
08:10 Donc, j'étais au Zimbabwe,
08:12 et donc, je suis partie avec un guide qui, malheureusement,
08:16 n'avait pas sensibilisé, justement, les clients.
08:19 C'est souvent le cas, malheureusement, aux consignes dans un safari.
08:23 Donc, la première consigne la plus importante,
08:25 il y en a plein d'autres, mais c'est surtout, en fait, de se taire,
08:28 de rester silencieux.
08:29 Moi, comme justement les autres safaris, c'était assez mal passé,
08:32 on avait énormément dérangé les animaux.
08:34 Du coup, j'ai pris la place du guide.
08:37 En fait, j'ai dit, voilà, il faut se taire, machin.
08:39 Enfin, j'ai donné les quelques consignes aux autres voyageurs.
08:42 Et vous verrez, ça sera d'autant plus mémorable,
08:45 et on vivra un moment magique.
08:47 Et donc, on est arrivé au Zimbabwe, sur ce safari.
08:51 Et là, en fait, ça a été plus que magique.
08:55 Ça a été un vrai privilège.
08:56 En fait, la pluie s'est mise à tomber,
08:59 comme si la vie, en fait, comme si la vie reprenait, en fait.
09:03 Et tout un troupeau d'éléphants est arrivé.
09:06 Et là, en fait, c'était juste magique.
09:09 On voyait le petit éléphanto qui jouait avec sa mère.
09:11 Au moment où il est juste magique, quand un éléphant vient vers toi,
09:14 qu'il te touche avec sa trompe, etc.
09:15 C'était magnifique et tout le monde est resté bouche bée,
09:18 alors qu'on a vu, entre guillemets, que d'autres éléphants.
09:22 Mais pour tout le monde, ça a été un moment d'autant plus magique.
09:24 Et tout le monde m'a remercié à la fin en disant,
09:26 c'est vrai qu'avec le silence, c'est mieux.
09:28 Là, on était totalement connectés, en fait, avec la nature sauvage.
09:31 C'était incroyable.
09:32 Bien sûr qu'avec Voyage Sauvage, j'ai trouvé plus de sens dans mon métier,
09:36 plus de sens dans ma vie.
09:37 C'est vraiment une réelle passion.
09:40 Je vis, je transpire, je vibre de tout ce que je fais au quotidien.
09:45 C'est juste ma mission de vie.
09:46 Je sais que je suis faite pour ça.
09:48 Donc, du coup, ça me vient naturellement.
09:50 Il n'y a pas de questions à se poser.
09:52 Il n'y a pas de retour en arrière possible aujourd'hui.
09:54 Alors Voyage Sauvage, forcément, il y a plein de projets.
09:57 Là, en fait, moi, je travaille avec une jeune femme,
10:00 Justine, qui est en fait consultante en écotourisme animalier.
10:03 Elle m'aide beaucoup, notamment sur la Thaïlande.
10:05 Et on travaille en fait sur place pour faire évoluer les gens
10:09 justement par rapport aux éléphants.
10:10 Donc là, elle part en avril.
10:13 Elle part dans quelques mois pour visiter tous les sanctuaires d'éléphants,
10:17 voir un petit peu lesquels sont bien, pas bien,
10:19 et surtout les faire évoluer en fait dans ce sens.
10:22 Donc ça, c'est les prochains projets.
10:24 C'est du coup, avoir une offre encore plus complète sur la Thaïlande,
10:28 encore plus diversifiée.
10:30 Et puis, en tout cas, sur l'Asie en général aussi,
10:33 parce que c'est un continent qui est compliqué.
10:34 Et donc, vraiment, je dis aux gens sur l'Asie,
10:37 vraiment faites attention.
10:38 Si vous n'êtes pas sûr, en fait, il faut éviter toute rencontre animalière sur l'Asie.
10:42 Parce que malheureusement, c'est quand même très souvent géré,
10:46 en tout cas, avec des notions de dérangement ou de maltraitance.
10:49 Mais tout est possible et tout est en train de changer.
10:51 Ça, c'est le positif.
10:52 C'est important de souligner, vraiment, tout est en train de changer depuis le Covid.
10:55 Mon rêve, en fait, ce serait justement de mieux gérer la cohabitation avec les loups
10:59 grâce à l'écotourisme en France.
11:01 Et c'est compliqué.
11:02 Je vous assure que c'est très compliqué.
11:04 Pour moi, c'est un véritable challenge.
11:05 Et j'espère qu'un jour, je le réussirai.
11:08 Et donc voilà, on croise les doigts tous ensemble
11:10 pour qu'on vive mieux nous aussi avec les animaux sauvages
11:13 et que nous, on puisse aussi, du coup,
11:16 créer de plus en plus de safaris animaliers en France.
11:19 Voilà, sans aller à l'autre bout du monde.
11:21 Sous-titrage Société Radio-Canada

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