LA BANDE PREND LE POUVOIR - La libido des jeunes en berne
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit au sondage Ifop selon lequel les Français font de moins en moins l'amour, en particulier les 18-24 ans
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00:00 Pablo, vous vouliez nous parler ce soir de la sexualité des Français, décidément.
00:04 C'est un article de l'Ibé, je vais vous laisser découvrir le titre de cet article de l'Ibé, si on peut le mettre dans l'écran.
00:12 Voilà, "Sexualité des Français, une grosse baisse de régime", vous l'avez Charles ?
00:16 Oui, très beau, mais j'adore les titres de l'Ibé, bien sûr.
00:19 Voilà, l'Ibé qui s'appuie sur un sondage IFOP, les Français font de moins en moins l'amour, en particulier les 18-24 ans.
00:26 Exactement, il y a une baisse généralisée chez toutes les catégories de la population, notamment toutes les tranches d'âge.
00:33 C'est renforcé effectivement chez les 18-34 ans.
00:37 18-24 ans.
00:38 18-24 ans, pardon, 34 ans je me suis incontournable.
00:41 Tu aimerais qu'on soit considérés jeunes jusqu'à 34 ans.
00:46 Non mais parfois il y a 18-34 ans dans les jeunes.
00:48 Il fait déjà 10 ans que je n'ai plus dans cette catégorie.
00:50 Alors c'est intéressant parce que justement dans cet article de l'Ibé, ils convoquent plusieurs spécialistes.
00:55 Donc il y a plein de... Ils cherchent en fait les raisons pour lesquelles les jeunes générations font moins l'amour que leurs ancêtres.
01:05 Donc il y a l'apparition des téléphones portables, donc on est beaucoup plus dissipé sur nos téléphones portables.
01:12 Qu'on préfère visionner une série ou faire un jeu vidéo plutôt que de s'adonner à l'acte.
01:17 C'est presque 45% des jeunes entre 18-24 ans qui préfèrent regarder une série plutôt que faire l'amour.
01:25 Je ne sais pas si faire l'amour est un terme qui est encore très usité.
01:28 D'avoir un rapport sexuel. Moi aussi je cherche.
01:31 C'est un peu complexe.
01:32 Tu peux dire baiser avec son prochain.
01:34 Je vais dire baiser avec son prochain. Voilà très bien Charles. Je dirais baiser avec son prochain.
01:37 Il y a d'autres éléments, par exemple la flemme, etc.
01:40 Moi il y en a un qui m'a vraiment particulièrement intéressé, c'est celui du marché de la baise.
01:45 Je cite Libération.
01:47 Libération me dit que c'est marrant parce qu'il y a plein d'applications pour se rencontrer.
01:52 Les interfaces sociales, notamment Instagram, sont aussi des interfaces qui incitent à échanger, à rencontrer des gens.
02:01 Sur la base du désir.
02:02 Et donc on se dit que derrière, ces jeunes vont plus se baiser.
02:06 Et bien en fait pas du tout.
02:08 Ils se lavent du coup.
02:09 C'est là que c'est intéressant. Il est presque minuit.
02:12 Comme c'est un marché, les désirs se concentrent sur quelques produits.
02:21 Et je déteste utiliser ce type d'analogie.
02:25 Mais c'est le cas.
02:26 Vous avez certaines personnes qui se retrouvent à concentrer les désirs de tous.
02:31 Et donc les autres, vous avez des rejetés de ce marché du désir que sont les mythiques, les grinders, etc.
02:38 C'était le premier livre de Welbeck, l'extension du domaine de la lutte.
02:44 C'est ça.
02:45 L'extension du domaine de la lutte, c'est justement le fait que la lutte qui sévit dans tous les strates de la société,
02:53 la lutte pour sa carrière, la lutte pour sa survie, etc.
02:56 s'étend au domaine de la sexualité, du désir.
03:00 Extension du domaine de la lutte.
03:02 C'est un témoignage d'épuisement.
03:04 Vous avez écouté avec un regard malicieux.
03:07 J'avais une préconnaissance de cette étude.
03:09 François Croce, qui est l'auteur de cette enquête et qui connaît bien le sujet, le suit depuis longtemps.
03:15 Quand on regarde, ce qui est assez intéressant, c'est que ça ne date pas récent comme phénomène.
03:19 C'est un phénomène qui remonte au début des années 90.
03:21 Et depuis, ça n'a cessé de diminuer la sexualité dans les jeunes générations.
03:28 Donc on voit bien que c'est quand même quelque chose d'assez ancien.
03:30 Parce que c'est vrai que ça ne concerne pas que les jeunes.
03:32 Ce n'est pas propre à la France, mais à toutes les sociétés occidentales.
03:36 Je me souviens de cette expression de François Giroux qui parlait de la parenthèse enchantée.
03:42 Je crois qu'en fait, de mon point de vue, c'est un peu la conséquence de tout ça.
03:46 La parenthèse enchantée chez François Giroux, c'était de 1967, la loi qui avait légalisé la pilule,
03:52 jusqu'à la découverte du sida en 1983-84.
03:57 C'est-à-dire que cette parenthèse pendant laquelle tout le monde s'est lâché,
04:00 il y a eu cette libération sexuelle.
04:02 Et puis à partir de la parution du sida, c'est-à-dire 1983-84,
04:06 il y a eu finalement une dégradation dans cette libération,
04:12 dans cette facilité à avoir des relations sexuelles.
04:15 Même s'il y a eu toute cette génération du préservatif,
04:19 et que maintenant les choses sont moins...
04:21 Il y a moins de terreur si vous voulez avoir cette sexualité un peu débridée, libérée.
04:25 Mais il en demeure pas moins que je crois que la fin de cette libération sexuelle
04:29 a impacté les comportements, et notamment chez les jeunes généraux.
04:34 En tous les cas, la Covid n'a été qu'une parenthèse,
04:36 parce qu'on avait cru que les Français se remettaient à faire des enfants,
04:41 que l'activité sexuelle remontait.
04:43 Eh bien non, la Covid est passée.
04:47 Les habitudes d'avant sont reparties.
04:49 Et avoir moins de rapports sexuels, pour une société, c'est pas forcément normal.
04:53 Il faut faire attention à ne pas stigmatiser.
04:55 Relativement, ils ont quand même de plus en plus d'idées suicidaires.
04:58 Et la violence, qui est quand même un corollaire, parce que la libido...
05:03 Les chiffres sur les jeunes sont quand même pas encourageants dans l'ensemble.
05:06 Ils ont plus de capacités d'attention, ils n'ont plus de rapports sexuels,
05:09 ils ont des idées suicidaires.
05:11 Je pense pas qu'on puisse mettre tout ça dans un petit sujet.
05:14 Amélie Oudéa-Caster est ministre de l'Éducation.
05:17 Et Bayrou va le devenir à sa place.
05:21 Mais vous nous spoilez.
05:23 Il y a quand même un vrai problème.
05:24 Vous spoyez mon sujet.
05:25 Non, c'est vrai, franchement.
05:27 Bon Charles, il a spoilé votre sujet.