Regardez Lenglet-Co du 06 février 2024 avec François Lenglet.
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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h38 LangueLeco avec vous François Langley.
00:09 Bonjour à tous.
00:09 Arrow sur les SUVs, alors les "Spots Utility Vehicles"
00:13 Pas mal dit.
00:13 Merci, souvent surélevés et parfois volumineux, c'est vrai,
00:17 qui ne sont plus les bienvenus dans plusieurs grandes villes, à commencer par Paris maintenant.
00:20 C'est vrai.
00:20 Dimanche, les Parisiens ont voté pour tripler les frais de stationnement de ces SUVs,
00:24 en réalité de toutes les voitures supérieures à 1,6 tonnes.
00:28 A partir de septembre, pour les porter à, excusez du peu, 18 euros de l'heure,
00:33 dans le centre de la capitale.
00:34 Parce que ces voitures sont jugées encombrantes et polluantes.
00:38 Bon, montant considérable, 18 euros de l'heure.
00:40 Oui, oui, oui.
00:41 Paris suit d'autres métropoles comme Lyon et Grenoble, qui avaient pris des initiatives similaires,
00:45 mais à Paris, la méthode choisie atteint quand même le summum de la bêtise.
00:50 C'est l'exemple même de la décision politique, démagogique et irréfléchie.
00:56 Dites donc, vous êtes sévère, vous êtes contre la protection de l'environnement.
00:58 Ah mais pas du tout ! Il est nécessaire de réduire l'emprise de la voiture dans les villes.
01:02 Il n'y a pas de débat à lutter contre la pollution, mais tant qu'à faire,
01:05 pas n'importe comment, pas en créant des injustices.
01:07 Alors expliquez-nous, qu'est-ce qui vous choque dans la méthode ?
01:10 Écoutez, passons sur le fait que seuls 5,5% des électeurs parisiens ont voté.
01:14 Oublions ce détail.
01:15 C'en est pas un, mais bon.
01:16 Si la question de la légitimité de ce vote se pose,
01:20 c'est parce que les Parisiens ont décidé de taxer les voitures des non-parisiens,
01:25 qui passent dans la capitale,
01:26 tout en s'exonérant eux-mêmes du coup de massue,
01:29 puisque le tarif résident n'est pas concerné.
01:31 Autrement dit, nous, Parisiens,
01:33 qui profitons déjà massivement de l'investissement de la collectivité nationale,
01:37 avec les musées, les salles de spectacle, l'entretien des ministères,
01:40 payés par les impôts nationaux,
01:43 nous allons continuer à polluer comme des brutes,
01:45 tout en assommant les banlieusards et les provinciaux avec des tarifs prohibitifs.
01:50 Écoutez, c'est ni plus ni moins que le rétablissement de l'Octroi,
01:53 cet axe du Moyen-Âge à l'entrée des grandes villes.
01:56 - Très honnêtement, que les Parisiens aient leur mot à dire, c'est pas anormal.
01:59 - Écoutez Yves, c'est anormal qu'ils aient le dernier mot.
02:02 Paris n'appartient pas aux Parisiens,
02:04 compte tenu du pouvoir latif de la capitale,
02:06 surtout dans un pays aussi centralisé que la France.
02:09 J'irais même plus loin, supprimons le maire de Paris.
02:12 On a vécu sans pendant un siècle, faisons gérer la ville par l'État.
02:16 - C'est tentant. Alors vous le disiez, d'autres villes ont fait pareil.
02:19 - Oui, mais rien à voir.
02:20 A Lyon, la mairie a inventé un système intelligent,
02:23 qui touche aussi les résidents, avec des tarifs sociaux,
02:27 avec des tarifs familles nombreuses,
02:29 et qui n'a pas débouché sur une augmentation de 200%.
02:32 A Lyon, manifestement, les élus travaillent.
02:34 A Paris, ça roupille.
02:36 Ça apparaît sur la banquette arrière des voitures de fonction.
02:39 - Avec du refah ?
02:40 - Avec du refah.
02:41 - Alors, on pourrait vous rétorquer que cette mesure frappe les voitures des conducteurs aisés.
02:45 - Mais c'est faux ! C'est faux !
02:46 D'abord, ça ne frappe pas que les SUV, on l'a dit, mais les familiales.
02:49 La Peugeot 3008 électrique, par exemple,
02:52 la 3008, c'était quand même le modèle le plus vendu en France,
02:55 - Oui. - en tant que thermique.
02:56 Elle est frappée pleine balle, parce qu'elle est au-dessus du seuil.
02:59 Les voitures électriques et hybrides rechargeables sont plus lourdes que les autres,
03:04 parce qu'elles possèdent une batterie.
03:05 - Ah oui. - Oui, c'est comme ça.
03:06 Ce sont celles-là qui polluent le moins, en termes de carbone,
03:09 ce sont celles-là qui vont être matraquées.
03:11 J'ajoute qu'une fois de plus, la décision est prise
03:14 sans la moindre considération pour les solutions de remplacement.
03:18 Pas de parking aux portes de Paris qui permettent de passer sans difficulté
03:21 sur le réseau de transports en commun.
03:24 Quant au réseau de RER, il sombre depuis des années, faute d'investissement.
03:28 Manifestement, les leçons de la crise agricole n'ont pas été retenues.
03:32 Paris n'a rien appris, Paris n'a rien compris.
03:35 François Langlais, merci infiniment.
03:37 [SILENCE]