Avec Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance.
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00:00 Sud Radio, le grand matin-week-end, 6h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:04 Vous écoutez Sud Radio, il est très précisément 7h15.
00:08 A suivre sur Sud Radio, on va voyager dans quelques instants avec le petit futé Stéphan Zérémeta
00:13 qui vous fait redécouvrir la magnifique ville de Menton.
00:16 Mais avant ça, je le disais, parlons de notre industrie, de nos sites industriels
00:21 et de l'excellence industrielle française qui a peur de mourir en même temps
00:25 parce qu'il faut bien dire qu'on a changé de siècle et qu'on a changé de pratique.
00:28 On en parle avec notre invité, Joseph Tailleffet. Bonjour à vous !
00:32 - Bonjour !
00:32 - Et bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le secrétaire général de Plast Alliance.
00:36 Plast Alliance, c'est quoi ? C'est l'alliance de toutes les industries du plastique en France, c'est ça ?
00:40 - Tout à fait, c'est un syndicat professionnel qui représente les industriels français
00:44 de la plasturgie et des composites.
00:45 - Voilà, qui sont très largement, on peut le rappeler, situés en Auvergne-Rhône-Alpes.
00:50 C'est là le gros bassin d'emploi pour le plastique.
00:52 - Alors vous avez à peu près 800 entreprises dans la région Vannes-Rhône-Alpes,
00:54 mais vous en avez 2200 autres sur tous les autres territoires et régions.
00:58 - C'est ça, donc presque un tiers, un petit tiers ou un quart en tout cas en Auvergne-Rhône-Alpes.
01:03 Un petit clin d'œil à ceux qui nous écoutent, qui sont supporters d'Oyonnax
01:06 parce qu'on est sur Sud Radio, la radio du rugby, et à Oyonnax vous avez la Plastique Vallée.
01:10 Quoi qu'il en soit, revenons au dernier discours de politique générale du Premier ministre,
01:15 Gabriel Attal, qui a pris des engagements.
01:17 Il veut cibler les 50 sites industriels français
01:21 qui mettent le plus de plastique sur le marché.
01:25 Est-ce que ça concerne vos entreprises ?
01:27 - Alors tout à fait. Il faut savoir que la filière de l'emballage plastique
01:30 est le premier secteur de la plasturgie, c'est 40% du secteur.
01:34 Et quand on a entendu cette annonce, on était quelque peu surpris.
01:37 Quelques minutes avant, le Premier ministre Gabriel Attal disait
01:40 qu'il ne fallait pas désigner de bouc émissaire,
01:42 que l'écologie punitive s'était finie,
01:45 que la décroissance, il ne l'accepterait pas.
01:48 Et là on voit qu'il attaque les 50 plus grands sites,
01:51 c'est quand même des entreprises qui font plusieurs centaines de salariés,
01:54 donc c'est quand même beaucoup d'emplois.
01:56 Et concernant une pollution qui, il faut quand même le rappeler,
02:00 n'est pas le fait de la France au niveau mondial.
02:02 - Au niveau mondial peut-être, mais sauf qu'on est quand même sur celui de radio, parlons vrai.
02:06 On vient de traverser plusieurs années pendant lesquelles on a fini par s'habituer
02:09 sans aucun problème, alors qu'on n'y croyait pas,
02:11 à se passer de paille dans les restaurants fast-food.
02:14 Dans la plupart des supermarchés, on ne prend plus de sacs plastiques,
02:17 on a des sacs qui sont dans des espèces de matières tissées, recyclables ou autres.
02:21 Globalement, petit à petit, sur tout ce qui est jetable,
02:23 on a tendance à se passer du plastique.
02:25 Et vos industries, elles le savent, elles vont s'en passer aussi un jour ou l'autre.
02:28 - Alors ça, c'est ce qu'on essaye de faire croire, en tous les cas en France,
02:31 par les politiques publiques.
02:32 Il faut savoir que le plastique est le seul secteur au niveau mondial
02:35 dont les perspectives de croissance sont x2 ou x3.
02:38 Ni l'Union Européenne, ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni le Brésil,
02:42 ou la Russie ou l'Inde n'ont prévu, on va dire,
02:44 de réduire leur production de produits plastiques.
02:46 - Est-ce que ça signifie que si les autres veulent continuer
02:49 à mettre du plastique dans la nature, vous l'avez dit vous-même,
02:51 la pollution est le fait des autres pays,
02:53 il faudrait que la France continue à faire pareil.
02:55 Après tout, il faut montrer l'exemple.
02:56 - Il y a une différence entre produire du plastique et le mettre dans la nature.
02:59 Quand vous avez la France qui est responsable à hauteur de 0,02%
03:03 de la pollution plastique dans les océans,
03:05 et que vous avez un pays comme les Philippines qui approche des 36%,
03:08 à un moment donné, si on veut traiter la question de la pollution plastique,
03:11 il faut le traiter là où elle se trouve.
03:13 En revanche, et il y a une question effectivement fondamentale
03:15 au niveau français et notamment au niveau européen,
03:17 c'est qu'aujourd'hui on n'est pas très bon dans le recyclage
03:19 notamment des emballages plastiques,
03:21 et la France est avant-dernière européenne.
03:23 Moi je vois des pays comme la Slovaquie qui approche des 60%,
03:26 ça me fait mal au cœur de voir un pays comme la France
03:28 qui a quand même l'arme nucléaire,
03:30 qui ne recycle que 23% de ses emballages plastiques.
03:32 - Alors, on est sur Sud Radio, parlons vrai.
03:34 D'abord, vous l'avez dit, près de 3000 entreprises en France,
03:37 c'est ça qui produisent du plastique d'une manière ou d'une autre,
03:39 on va le dire comme ça.
03:40 Si je résume grossièrement, la production de plastique globale française,
03:44 c'est quoi ?
03:45 Quelle est la proportion d'abord dans cette production
03:47 de sacs plastiques jetables ?
03:49 - Alors disons que l'emballage représente 40%.
03:51 - C'est considérable.
03:53 - C'est considérable, et surtout qu'aujourd'hui,
03:56 il faut bien prendre en compte aujourd'hui
03:58 que quand vous me dites par exemple que dans les supermarchés
04:00 on a remplacé le plastique par autre chose,
04:02 vous avez remplacé souvent le plastique par un autre produit jetable
04:05 qui n'est pas forcément mieux d'un point de vue écologique,
04:09 mais ça c'est effectivement un grand débat.
04:10 - Est-ce si près que les sacs qu'on achète pour le coup maintenant
04:13 dans les supermarchés, souvent 1€ ou 50 centimes,
04:16 ils sont suffisamment solides pour qu'avec eux on puisse faire nos courses ?
04:20 - Certains sont en plastique d'ailleurs.
04:21 - Bien sûr, mais sauf qu'avec eux on peut faire les courses plusieurs fois,
04:24 au moins, et des dizaines de fois.
04:25 - C'est ce qu'il faut faire.
04:26 - C'était pas le cas de nos vieux sacs plastiques d'intermarché Leclerc ou Carrefour ?
04:30 - Tout à fait, mais en l'occurrence c'est ça qui a un intérêt,
04:32 si vous les réutilisez un certain nombre de fois
04:34 et de manière assez importante.
04:36 - Mais c'est ce qu'on fait non ?
04:37 - Pas toujours, parce que moi je remarque,
04:39 en ce qui me concerne et même d'autres personnes que je connais,
04:41 il y a quand même un amoncellement à la maison de différents sacs plastiques pré-employés
04:44 qui commencent à s'accumuler.
04:45 - Sauf qu'on les jette pas parce qu'on sait qu'on les a achetés.
04:47 - On les jette pas mais on les stocke.
04:49 - Exactement, on les stocke, mais au moins c'est pas dans la nature,
04:51 mais vous avez raison, les pratiques changent petit à petit.
04:54 Est-ce que à terme, et je sais que la question est existentielle pour beaucoup de vos sites,
04:58 mais il faut la poser,
04:59 l'emballage par définition, c'est ce qui enveloppe un objet qu'on s'achète,
05:04 c'est pas du tout une raison qu'on va casser l'emballage, ou le déchirer, ou du moins l'ouvrir,
05:08 parce que c'est l'objet qu'on veut, pas l'emballage.
05:10 C'est par nature jetable un emballage.
05:12 Est-ce qu'à terme, vous pouvez admettre qu'on ne fera plus d'emballages en plastique,
05:17 qu'on les fera en autre chose,
05:18 et qu'on gardera l'excellence industrielle française
05:20 pour des plastiques à beaucoup plus haute valeur ajoutée ?
05:23 - Il faut comprendre que le plastique, s'il a été utilisé jusqu'à présent,
05:25 c'est qu'il avait quand même certaines propriétés.
05:27 - Ah, il était pas cher ?
05:28 - D'autres, et pas cher, mais surtout, je vais vous prendre un exemple très simple
05:31 franco-français, c'est l'interdiction des emballages plastiques pour les fruits et légumes.
05:34 J'étais en contact cette semaine avec la filière des pêches et des abricots,
05:37 et pour vous dire, la disparition des emballages plastiques pour les pêches et les abricots,
05:41 c'est une perte à l'année de plus de 10 millions d'euros.
05:44 Parce qu'en l'occurrence, le carton qui est utilisé pour pouvoir le remplacer est beaucoup plus cher,
05:49 c'est quasiment 30 centimes à peu près de plus par unité,
05:52 mais surtout, c'est que vous n'avez pas du tout les mêmes propriétés.
05:54 Ils ont fait des études, et aujourd'hui, le plastique permettait quand même
05:58 de pouvoir protéger contre l'oxygène, contre l'air, contre les microbes,
06:02 chose que vous n'avez pas forcément avec le carton qui n'est pas étanche par nature.
06:06 - D'accord, et dont la production pollue aussi puisqu'elle demande beaucoup d'eau,
06:09 comme tous ces types d'industries.
06:10 - 500 litres d'eau pour un kilo de papier, 2 litres d'eau pour un kilo de plastique.
06:13 - D'un autre côté, il n'y a pas d'hydrocarbures dans le carton,
06:15 alors qu'il peut y en avoir dans le plastique, en général, c'est le principe.
06:17 - Vous l'utilisez de l'énergie, d'une manière ou d'une autre, pour le fabriquer.
06:20 - Ce que je veux dire par là, c'est ce que l'emballage des abricots tient.
06:22 C'est le cas de l'abricot, c'est le cas de l'abricot, c'est le cas de l'abricot.
06:27 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
06:30 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
06:33 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
06:36 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
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07:07 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:10 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:13 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:16 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:19 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:22 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:25 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:28 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:31 C'est un abricot qui est recyclable, c'est un abricot qui est recyclable.
07:54 Vous êtes en train de me dire que ça fait des années que je jette mon pot de yaourt dans ma poubelle à couvercle jaune et qu'en fin de compte il est brûlé comme les autres.
08:01 Tout à fait, c'est un scandale effectivement.
08:03 Pourquoi les industriels ne peuvent pas eux-mêmes créer une filière de recyclage de ces sacs plastiques ou de ces pots de yaourt en France ?
08:10 Pourquoi ont-ils besoin de l'État ?
08:12 Il faut bien comprendre que quand vous parlez d'industriel, vous avez ceux qui fabriquent des produits en plastique,
08:17 parce que c'est les personnes que je représente, et vous avez ceux qui sont chargés de la gestion et de la collecte des déchets et donc de la fin de vie.
08:23 Là en l'occurrence aujourd'hui en France, quand vous avez 23% à peu près des emballages plastiques qui sont recyclés,
08:28 il faut savoir que dans ces 23%, la grande majorité c'est des bouteilles et des flacons.
08:32 Et malheureusement, on ne veut pas aller chercher le reste.
08:35 Et le reste c'est quand même 70% du gisement, alors que d'autres pays, je vous l'ai dit, il y a quand même l'Allemagne qui a 50%, l'Italie qui a 50%.
08:42 Vous êtes entrepreneur, vous avez des entrepreneurs à Place d'Alliance, pourquoi on n'entreprend pas dans cette filière pour la créer et créer un business par exemple ?
08:49 En l'occurrence, vous avez, malheureusement la France n'a pas fait le travail, mais l'Union Européenne aujourd'hui est en train justement de mettre les choses en place,
08:56 parce qu'elle va demander un minimum on va dire de recycler dans les emballages, sinon vous ne pourrez pas mettre sur le marché vos emballages.
09:02 Sauf qu'une fois de plus, on sera, enfin une fois de plus, pas toujours, mais là en tout cas, on sera en retard dans une filière,
09:07 et que d'autres pays auront des entreprises plus compétitives que les nôtres, puisqu'on s'y sera mis trop tard.
09:11 En l'occurrence, c'est vrai qu'on est quand même beaucoup en retard, mais quand vous voyez des annonces, effectivement,
09:16 vous avez parlé des annonces de Gabriel Attal, mais il faut aussi prendre en compte les annonces de M.Béchu,
09:20 le ministre de la Transition écologique, qui avait annoncé quand même en décembre 2023 que plus tard il rentrerait dans la question du recyclage, mieux il se porterait.
09:27 Il l'a quand même dit, chez un de vos confrères actuel environnement, donc c'est quand même scandaleux.
09:31 Encore un instant, M.Le Bourreau, on aurait dit, tiens c'était le lendemain de la mort de Robert Benatar, il fallait quand même faire ce clin d'œil.
09:38 Merci beaucoup d'être intervenu sur Sud Radio, on en reparlera d'ailleurs de cette filière industrielle,
09:42 et aussi des défis environnementaux qu'elle pose et qui sont réels.
09:46 Joseph Tailleffet, je rappelle que vous êtes le secrétaire général de Plast Alliance.
09:50 Chose promise, chose due, il est 7h24 sur Sud Radio, après avoir parlé industrie, on voyage.