• il y a 9 mois
Avec Yoann Gillet, journaliste politique et Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste, écrivain

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Transcription
00:00 Bonjour François-Olivier Gisbert.
00:02 Bonjour camarade Garcia.
00:06 Bonjour camarade Gisbert, éditorialiste, écrivain.
00:09 Bonjour Yohann Gillet.
00:11 Bonjour à tous les deux, ça me fait bizarre d'entendre François utiliser ce genre de vocabulaire.
00:15 C'est un petit peu étonnant.
00:17 C'est très très rare.
00:19 Je sens qu'il y va être taquin ce matin.
00:21 C'est de l'amitié, c'est très très rare.
00:23 Ça n'est pas politique.
00:25 Non du tout.
00:27 Alors, réaction. Nos auditeurs sont ultra motivés.
00:30 81%.
00:32 Sauf que selon d'autres sondages d'un point de vue national, et notamment BVA,
00:36 seuls 54% des Français disent aller voter.
00:39 L'intérêt des Français pour les élections européennes a toujours été modéré.
00:43 Un Français sur deux est incapable de citer le nom de la moindre tête de liste.
00:48 Ces élections apparaissent comme désincarnées, à l'exception de Jordan Bardella,
00:53 qui fait toujours figure de grand favori avec 30%.
00:57 Comment vous l'expliquez-vous ça, François-Olivier Gisbert ?
01:00 C'est toujours un peu la même histoire.
01:02 C'est-à-dire que 81% des auditeurs de votre radio disent qu'ils vont voter.
01:07 On verra au moment venu.
01:10 Moi je suis toujours triste d'observer qu'aux élections européennes,
01:15 il y a finalement toujours beaucoup beaucoup d'abstention.
01:18 J'espère qu'il n'y en aura pas cette fois.
01:20 Ce qui est sûr, c'est que l'abstention risque plutôt de nuire à Jordan Bardella,
01:25 parce que ce sont plutôt les jeunes qui ne vont pas voter.
01:28 Si on regarde bien les études, les jeunes votent Rassemblement national.
01:33 Et moi je crois qu'on voit quand même aujourd'hui l'état des lieux,
01:41 le paysage politique français.
01:43 C'est un gros Rassemblement national, le Calvin-Poupe,
01:46 une droite qui est finalement assez forte puisqu'elle fait quand même plus de 10%.
01:51 Si vous rajoutez Reconquête aux Républicains, la liste de l'Allemagne,
01:56 vous arrivez quand même à un très gros score pour la droite.
02:00 Et puis ensuite...
02:02 Raphaël Glucksmann, on va parler de cette dynamique de Glucksmann.
02:05 Attendez, mais vous savez, les dynamiques, il faut se méfier.
02:08 Parce que justement, quand on a un peu d'expérience, chère madame,
02:13 vous verrez que, vous observerez, peut-être qu'on le verra à ce moment-là,
02:17 il y a toujours des surprises au résultat.
02:20 C'est-à-dire que ça peut être une surprise d'ailleurs qui amplifie la poussée de Raphaël Glucksmann.
02:26 Ce sera un très bon résultat, ce serait mérité, il travaille, il fait une belle campagne.
02:32 Et puis ça peut aussi reculer, vous vous souvenez, on a tous des souvenirs,
02:37 enfin peut-être pas vous, vous êtes trop jeunes,
02:39 les européennes qui avaient donné un score énorme aux écologistes,
02:48 je crois que c'était dans les années 90.
02:51 Enfin bon, bref, il y a régulièrement des surprises,
02:54 et il y en aura peut-être une encore cette fois-ci.
02:57 Et elle peut venir de n'importe où, moi je pense qu'il le verra plutôt de la droite,
03:00 encore que je le répète, les jeunes votants Rassemblement National,
03:04 enfin, il y a vraiment une grande majorité de jeunes qui votent pour Rassemblement National,
03:08 ils sont plutôt les retraités qui votent pour les macronistes par exemple.
03:14 Je pense qu'on peut avoir aussi une surprise de ce côté-là,
03:17 c'est-à-dire que Rassemblement National peut faire moins de prévues, surtout s'il fait beau.
03:20 - Surtout s'il fait beau, d'accord.
03:22 - Oui, vous savez bien, tous les politiciens blanchistes ou le harnais
03:28 ne sont pas contents quand il fait très très beau les jours d'élection,
03:30 parce qu'il y a quand même toujours un peu plus d'abstention, de pêcheurs à la ligne comme on dit.
03:34 - Alors attention à l'abstention côté jeunes, et attention à se méfier des dynamiques
03:39 deux ou trois mois avant, comment vous regardez ça, Yohan Djélé ?
03:44 - C'est vrai, il a raison de croire qu'il faut regarder, il faut faire la différence
03:47 entre les tendances TikTok et les tendances citoyennes, républicaines, c'est pas les mêmes.
03:53 C'est vrai que Jordan Bardella cartonne quand il s'agit d'aller en boîte de nuit
03:56 et mettre des lunettes de soleil en faisant le beau gosse,
03:59 et c'est d'ailleurs pour ça qu'il est haut dans les sondages,
04:02 c'est-à-dire qu'à l'aube de ces élections européennes, il ne parle pas d'Europe.
04:05 Et quand il parle d'Europe, généralement c'est à chaque fois pour changer d'avis
04:08 sur une mesure qui va concerner qui des agriculteurs, qui de l'Ukraine, etc.
04:11 Donc selon qu'on soit sur une semaine ou sur une autre, il n'a jamais le même avis.
04:15 Donc effectivement, ce qui fonctionne, c'est d'aller voir la jeunesse,
04:17 celle qui a besoin de vie, de fête, etc.
04:20 Est-ce que ça va se traduire dans les urnes ?
04:22 Si nos jeunes concitoyens sont au courant que le 9 juin il y a bien une élection,
04:25 j'ai fait un petit sondage dans les écoles dans lesquelles j'interviens,
04:28 il y en a beaucoup qui n'avaient pas du tout intégré à l'idée qu'au 9 juin,
04:30 il y avait des élections européennes, par exemple.
04:32 Ils croyaient que ça n'avait même pas traversé l'esprit.
04:34 Ça c'est une chose.
04:35 Par contre, la force du RN, c'est que tout simplement,
04:38 on ne sent jamais aucune division de ce côté-ci de l'éthique et politique.
04:42 Ça reste globalement assez fort, assez discipliné.
04:45 Tandis qu'à gauche, à l'inverse, c'est la totale division.
04:48 Vous avez vu les déclarations de Jean-Luc Mélenchon il y a quelques semaines.
04:51 Puisqu'ils n'ont pas été capables de faire une liste commune,
04:53 sous-entendu sous la couple, sous la houlette de la France insoumise,
04:56 parce que c'est ça qu'il veut Jean-Luc Mélenchon, toujours au bout du compte,
05:00 eh bien, j'appelle les électeurs à punir la gauche.
05:03 À punir la gauche.
05:04 Il a des termes d'ailleurs beaucoup plus violents à l'égard de la gauche française et européenne
05:09 qu'à l'égard de Poutine et du Hamas.
05:10 Et c'est ça qui est très compliqué.
05:12 C'est qu'en réalité, c'est qu'à gauche, aujourd'hui, il y a une bataille qui se dérange.
05:16 L'écologie, dont on n'arrête pas de répéter que c'est l'un des premiers sujets,
05:19 est totalement balayée des sondages.
05:21 Elle est très, très basse.
05:22 Et effectivement, la dynamique, elle reste somme toute du côté de Raphaël Gussman,
05:25 mais je crois, si je ne dis pas de bêtises, qu'elle est du côté de 11% pour l'instant.
05:29 Et ça ne suffit pas pour être une dynamique encore solide.
05:33 Là, on parle de 13%, d'attention au vote.
05:36 Et encore une fois, on nous reparle du vote utile.
05:40 Alors, vote utile en faveur de Raphaël Gussman,
05:43 qui pourrait attirer les déçus de la Macronie et de l'Échille.
05:46 Vote utile du côté de Valéry Ayé par rapport face au RN.
05:51 Le coût du vote utile, ça marchera encore cette fois-ci ?
05:54 - François-Duvé, J'espère ?
05:56 - Ça marche moins que dans une élection normale.
05:59 Puisque, je le répète, les élections européennes ne passionnent pas les foules.
06:03 Et donc, les Français se décident un peu au dernier moment.
06:06 Et puis, selon les circonstances, ça va avantager.
06:09 Selon les gens qui vont aller voter, ça va avantager un courant ou l'autre.
06:13 Ce que je constate quand même, c'est que les macronistes tiennent.
06:16 C'est-à-dire que, quand on voit les sondages à plus de 20% pour Valéry Ayé,
06:20 que personne ne connaissait il y a encore quelques semaines,
06:23 on ne peut pas dire que ce soit une déroute totale.
06:26 Parce qu'à 22%, ce n'est pas une déroute.
06:28 Et je le répète, de l'autre côté, j'attends la surprise.
06:33 Parce que je pense qu'il y aura forcément une surprise d'un côté ou de l'autre.
06:36 Et qu'une fois de plus, nos autres commentateurs nous seront ridicules.
06:39 C'est pour ça que je préfère traiter le sujet avec des pincettes.
06:44 Parce que, je le répète, il y a toujours une grosse surprise.
06:47 Et on ne l'a jamais vu venir avant, en général, dans ces élections.
06:50 Ce qui est sûr, et là je voudrais reprendre ce que dit Yohann Gilet,
06:53 qui est souvent marqué au coin du bon sens, comme d'habitude,
06:57 mais c'est que les écologistes sont dans une situation compliquée.
07:01 Parce que jusqu'à présent, les européennes, c'était leur élection.
07:04 Souvenez-vous, c'est une invention de Martine Aubry.
07:06 Les écologistes, politiquement, ils n'existaient pas.
07:09 Jusqu'à l'accord un peu insane de 2011,
07:14 que Martine Aubry avait voté avec eux pour les faire renaître,
07:17 pour emmerder François Hollande pendant son cacanard.
07:21 C'était ça un peu l'idée.
07:23 Aujourd'hui, ils sont vraiment dans les choux.
07:26 Mais c'est aussi pour une raison très simple.
07:28 Les écologistes parlent de tout, sauf d'écologie.
07:31 On voit très bien que ce sont des gauchistes, ou des islamo-gauchistes.
07:36 - Des islamo-gauchistes, carrément ?
07:38 - Bah oui, bien sûr.
07:39 Écoutez, suivez les politiques, regardez leur amour pour Médine, etc.
07:43 Bon bref, je crois que la messe est dite pour beaucoup de Français là-dessus.
07:48 Je pense qu'ils ont compris qui sont les écologistes.
07:50 Et dans la mesure où ils ont abandonné l'écologie,
07:53 enfin ils ne l'ont pas abandonné d'ailleurs,
07:55 parce qu'ils ont pris d'assaut l'écologie,
07:57 ils ont viré les Antoine Wechter et autres qu'il a contrôlés au siècle dernier,
08:02 pour, disons, imprimer une idéologie d'extrême gauche.
08:07 Regardez les élus, excusez-moi, on peut faire le tour des maires écologistes si vous voulez,
08:11 vous allez voir, c'est pas triste, ce sont pas des maires vraiment écologistes.
08:16 Ce sont des maires gauchistes.
08:18 - Les écologistes ne parlent pas assez d'écologie, c'est votre avis aussi, Yohann Gillet ?
08:22 - Ce qui est certain, c'est qu'ils ne sont pas entendus, ils ne sont pas audibles,
08:27 pour une raison très simple, c'est que vous savez qu'à chaque fois qu'on est dans une période de guerre,
08:31 il est toujours très très difficile de faire entendre les sujets, j'ai envie de dire,
08:34 de responsabilité certes immédiates, mais qui sont moins impressionnants.
08:38 - Et pourtant, et pourtant, Yohann, et pourtant je vous coupe, hein,
08:40 mais les préoccupations des Français, même par rapport aux européennes,
08:43 ça reste encore, en premier, le pouvoir d'achat, devant même l'immigration.
08:49 - Oui, mais il y a une autre chose, vous avez vu, qui va rattraper tout ça,
08:52 c'est potentiellement le risque terroriste.
08:54 Pourquoi ? Tout simplement parce que vous avez des écoles qui ont été menacées,
08:58 vous le savez, à Paris et partout en France, à Tours, chez moi également, de lycées.
09:02 Donc forcément, c'est l'actualité qui vient toujours bouleverser.
09:05 Vous savez que, évidemment, que les Français ont une part de raison,
09:08 mais ils ont aussi une part de passion.
09:10 Et ce qui va venir, à un moment donné, les inquiéter à un tempé,
09:13 va complètement, à un moment donné, bouleverser la donne.
09:15 On a compris, d'un côté, Mélenchon, c'était "c'est moi ou le chaos",
09:19 du côté Vardela, c'est "mon sourire ou rien du tout".
09:21 Eh bien, le problème, c'est qu'on a des vrais sujets, et notamment la question ukrainienne,
09:25 la question terroriste aussi, qui revient sur le devant de la scène avec l'État islamique,
09:29 qui essaie de frapper les démocraties, et pas que les démocraties,
09:32 mais en tout cas leurs adversaires, qui sont aujourd'hui affaiblis
09:35 ou fragilisés par la guerre en Ukraine.
09:37 Et donc, il y a, à mon avis, une possibilité de remobiliser les électeurs,
09:40 quand même, sur quelques sujets internationaux qui sont importants.
09:43 Ça aurait été bien que l'écologie en fasse partie, vraiment, il y a un vrai sujet.
09:46 Je veux dire, là, on ne peut pas passer à chaque élection pour l'écologie.
09:50 - Oui, François-Olivier ?
09:51 - Oui, mais j'ai envie de répondre à Yves-Anthieu.
09:54 C'est que le dernier capable de parler d'écologie, nous le vois très bien,
09:57 ce sont les soi-disant écologistes.
09:58 Parce que, moi, je les appelle souvent les "escrologistes".
10:01 C'est-à-dire qu'il y a une forme d'imposture.
10:03 C'est-à-dire qu'ils ont, comment dire, pris le pouvoir
10:07 dans le soi-disant petit parti écologiste, enfin le parti écologiste,
10:11 mais, en fait, pas du tout pour faire de l'écologie.
10:13 Ils ne parlent pas d'écologie.
10:15 Donc, c'est ça aussi le sujet.
10:17 C'est-à-dire que ça fait quand même des mois qu'ils ne parlent pas,
10:20 des années qu'ils ne parlent pas d'écologie.
10:22 Je crois que c'est un souci,
10:23 parce que l'écologie est effectivement un vrai problème.
10:25 Et d'ailleurs, une grande partie de la classe politique
10:28 se l'est appropriée, à juste titre.
10:30 C'est là où la candidature de Raphaël Glucksmann,
10:33 pardonnez-moi, excuse-moi, Laurence,
10:35 où la candidature de...
10:37 de Laurence, non, de Raphaël Glucksmann,
10:39 est intéressante, parce qu'effectivement,
10:41 les sujets que Raphaël Glucksmann a toujours portés
10:45 en tant qu'élu européen, ça a été effectivement
10:48 les questions de responsabilité environnementale
10:50 en termes de production industrielle,
10:51 ça a été la protection des travailleurs
10:53 qui étaient effectivement exploités dans des conditions pas possibles,
10:57 ça a été aussi, bien sûr, la différence des minorités,
10:58 comme les Ouïghours, mais ces sujets,
11:00 ils restent écologiques dans la responsabilité de production,
11:03 dans ce capitalisme sans règles, parfois.
11:06 Donc, il y a quand même une écologie qui est portée
11:08 par Raphaël Glucksmann,
11:09 et les écologistes qui ont fait de la politique politicienne
11:12 n'ont pas réussi à se faire entendre,
11:13 effectivement, sur des sujets fondamentaux,
11:14 tels que le réchauffement climat.
11:16 - En attendant, comme dirait François-Olivier Gisbert,
11:19 méfiance, méfiance, il y aura peut-être des surprises,
11:22 et on rediffusera vos propos.
11:24 - Il y aura des surprises.
11:25 - Et bien voilà.
11:26 - Il y a toujours des surprises aux élections européennes
11:28 depuis qu'elles existent.
11:30 - Voilà. Merci beaucoup, François-Olivier Gisbert.
11:32 - De rien.
11:33 - Merci d'avoir été avec nous.
11:34 Merci, Yohan Gillet.
11:35 À très bientôt sur Sud Radio.

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