Concert avec Johnny Hallyday : «Il m'a fait avoir 14 ans pendant trois soirs», l'anecdote de Jean Reno

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : bit.ly/radioE1 Invité de Culture médias, Jean Reno revient sur son duo sur scène avec Johnny Hallyday. Sans préparation, il a assuré le show avec son ami. Retrouvez "Le portrait sonore de l’invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                  Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - Avec Kev Adams et Jean Reno !

00:02 - Encore un petit souvenir Jean Reno, on va jouer à Pyramid.

00:05 Si je vous dis Montréal en 2000 et première, qu'est-ce que vous me répondez ?

00:11 - Montréal... - Montréal en 2000 et première ?

00:14 - Non ça vous dit rien ça ? - Qu'est-ce que vous avez fait à Montréal en 2000 ?

00:17 - C'était une première pour vous ? - Rollerball ?

00:19 - Non je pensais plutôt à ça, écoutez...

00:21 - Aaaaaaah !

00:23 (Musique)

00:25 - Ouais, c'était la première fois.

00:27 - Ouais, avec Johnny.

00:29 - Votre premier duo ?

00:31 - Il m'a fait avoir 14 ans pendant 3 soirs.

00:34 - C'est génial ça.

00:36 - Il m'a dit "Eh tu chantes, tu viens avec moi".

00:39 - C'est vrai que ça s'est décidé la veille ?

00:41 - Oui.

00:43 - Vous avez répété une petite fois comme ça vite fait ?

00:45 - Une fois, parce que je voulais pas l'embêter.

00:47 Il sortait du concert de la Tour Eiffel.

00:49 - Ouais. Quel finissage.

00:51 - Donc on s'est retrouvé au théâtre Saint-Denis avec 3500 blocs.

00:54 - C'est incroyable !

00:56 - Et après on a chanté au Beacon à New York.

00:59 - Est-ce qu'il est vrai que vous avez fait exprès de rater la fin d'une phrase

01:03 pour voir s'il allait assurer derrière ?

01:05 - Oui.

01:06 - Et il a assuré ?

01:07 - Ah oui.

01:08 - Il assure toujours Johnny.

01:09 - Ah bah oui, parce qu'il chantait la chanson en même temps que toi.

01:12 Tu sais, on l'appelle le patron.

01:15 - Le taulier.

01:16 - Le taulier. Et il surveille tout.

01:19 Et tu sens ces ondes qui partent.

01:23 - C'est la musique, c'est sa vie.

01:26 Et c'était votre grande amie.

01:29 - Ça m'étonne pas du tout d'ailleurs qu'ils aient été si proches,

01:32 parce qu'ils sont deux êtres très similaires.

01:35 J'ai eu la chance de beaucoup connaître Johnny à la fin de sa vie.

01:38 Parce que quand j'allais à Los Angeles, à chaque fois il m'accueillait à la maison.

01:40 Laetitia était adorable, elle me disait "dès que tu viens ici, on est ta famille, loin de ta famille".

01:44 Et avec Johnny et avec Jean, j'ai eu ce même truc,

01:46 où il n'y a pas besoin de se dire mille trucs pour se capter, pour se comprendre.

01:50 - Il vous a donné des conseils ?

01:52 - Il me disait absolument rien pendant une heure.

01:54 Et au bout d'une heure, il me disait "tu viens avec moi ?"

01:56 On allait à côté de sa piscine, là-bas à Los Angeles, on s'asseyait sur des transats.

02:00 Et il te racontait des trucs de dingue.

02:02 Il me disait "t'aimes bien Ray Charles ? J'suis bien connu Ray Charles, j'ai été gentil Ray Charles."

02:06 Et d'ailleurs, il y a un hommage un peu caché à Johnny dans "Maison de retraite 2".

02:10 C'est que Jean fait un truc qui est devenu un running gag du film.

02:13 Il dit "alors ici il y a trois règles.

02:16 Un, vous faites attention. Deux, vous foutez pas les pieds ici.

02:19 Mais il n'y a jamais le troisième règle.

02:22 Et donc tout le film, les autres résidents se disent "il a vraiment un problème avec la règle de trois, c'est pas possible."

02:26 Et c'est directement inspiré d'une des interviews les plus célèbres de Johnny.

02:29 Où un jour il vient en France pour faire la promotion des Stades de France.

02:32 Et le journaliste lui dit "qu'est-ce qui compte pour vous dans la vie Johnny Hallyday ?"

02:35 Il dit "vous savez, dans la vie, pour moi il y a trois choses d'importantes.

02:38 Il y a le rock'n'roll, et ma femme Laetitia."

02:41 - Ah c'est génial !

02:45 - Mais ce qui est très drôle, c'est qu'en début d'émission Kev, vous avez décrit votre relation avec Jean Reno.

02:50 Et Jean, vous venez quasiment d'employer les mêmes mots pour décrire votre relation avec Johnny.

02:54 Le côté apaisant, il est près de vous, il donne des beaux conseils, il apaise tout le monde.

02:58 Il est réconfortant.

03:00 - Parce qu'ils se ressemblent beaucoup, ces deux mecs, je comprends qu'ils aient été amis aussi longtemps.

03:03 C'est la même typologie de personne.

03:06 - Et puis depuis fin décembre, il y a l'exposition Johnny Hallyday qui est à Paris.

03:09 Et c'est votre voix Jean Reno qui guide les visiteurs tout au long du parcours de l'exposition.

03:13 Ça a dû être une grande émotion, j'imagine, de raconter toute sa vie comme ça.

03:17 - Oui, vous l'avez dit.

03:19 Ça a duré deux jours, c'était en français et en anglais.

03:22 Et le deuxième jour, tout m'est tombé dessus.

03:25 Donc on a arrêté un petit peu pour évacuer l'émotion.

03:29 Mais c'est venu tout d'un coup, tu vois.

03:32 Tout d'un coup, tu réalises que tu essayes de le magnifier, tu parles de lui, et qu'il n'est plus là.

03:40 Parce qu'à la fin de la journée, il n'est plus là.

03:43 Et c'est ça qui fait mal.

03:45 - C'était quel genre d'ami pour vous ?

03:48 Vous avez souvent dit qu'il était très généreux, qu'il était toujours là pour vous.

03:51 - Tu ne pouvais pas lui dire qu'il avait une belle chemise.

03:54 Il te l'a donnée tout de suite.

03:56 C'est insupportable, arrête !

03:59 Je ne peux pas te dire que tu as une belle mouche.

04:02 Tu ne peux pas, Johnny, arrête !

04:04 - Et ça me regarde.

04:06 - Et ça le regardait.

04:08 - Une curiosité, une attention, une intelligence du rapport.

04:13 Et surtout, un chanteur formidable.

04:16 - Prodigieux.

04:17 Vous avez eu la chance de partager la scène avec lui.

04:20 Ça, j'imagine que c'est gravé à jamais.

04:22 - À jamais.

04:23 C'est extraordinaire.

04:25 Quand il envoyait, vous savez, des gens chauffent la voix.

04:29 Pas de Johnny.

04:30 - Il n'a pas besoin.

04:31 - Non.

04:32 Il rentre et il fait trois rock à fond les manettes avant de faire un slow un peu pour se reposer.

04:36 - C'est ça, c'est un chanteur.

04:38 - Et il chantait en fait avec le ventre.

04:41 Comme Pavarotti.

04:42 Et il m'a dit, mais ne laissez pas de le faire.

04:44 J'ai mis 15 ans à y arriver.

04:46 Et c'est vrai que c'est très difficile de contrôler le souffle.

04:49 Pas le ventre.

04:50 - Comme ça, il n'usait pas sa voix.

04:52 - Non.

04:53 Au début, et c'est pour ça que la voix a tenu.

04:55 Et c'est pour ça que la voix est différente du départ.

04:59 Il chantait beaucoup plus avec la gorge.

05:02 Une intelligence de la scène en plus.

05:05 Tu sais, Mick Jagger venait le voir.

05:09 Honnêtement.

05:11 U2 est venu le voir.

05:13 Tout le monde venait le voir, Johnny.

05:15 Il a été le premier à repérer Jimi Hendrix, à le signer pour l'amener en France.

05:20 Il était là dedans.

05:22 Mike Brandt, il signe Mike Brandt sur les conseils de Carlos, qu'il le découvre là-bas en Égypte.

05:30 Et quand Mike Brandt fait le succès, il lui rend le contrat.

05:35 - Ce n'était pas le taulier pour rien.

05:38 Johnny est allé.

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