On le connait surtout pour son jeu tactique, défensif, son énergie débordante, et pour une victoire : celle de 1998, l’année où les Bleus ont décroché leur premier titre de champions du monde. On connait peut-être un peu moins son jeu d’acteur. Depuis 15 ans, pour voir l’ancien défenseur central de l’équipe de France de football est sur les planches. Des comédies populaires qu’il aborde avec sérieux et exigence, persuadé que le théâtre est aussi une histoire de rythme. Comment a-t-il préparé cette deuxième vie ? Comment le monde de la culture a-t-il accueilli cette reconversion improbable ? Quels auteurs cet admirateur de Jacqueline Maillant ambitionne-t-il de jouer ? Cette semaine Rebecca Fitoussi reçoit le comédien et footballeur Frank Leboeuf, dans l’émission d’entretien Un monde, un regard.
Année de Production : 2023
Année de Production : 2023
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00:00 Musique de générique
00:02 ...
00:21 -Notre invité est comédien.
00:24 Oui, comédien.
00:25 Je sais qu'en voyant son visage, vous vous dites autre chose.
00:28 Peut-être qu'il est un ancien footballeur,
00:31 peut-être un des champions du monde 98.
00:33 Vous avez raison, il l'est aussi.
00:35 Mais ça, c'était avant.
00:37 Depuis 15 ans, il joue au théâtre,
00:39 il est sur scène des dizaines de fois chaque année.
00:42 L'intrus, l'arnaqueur, drôle de campagne,
00:44 hernie fiscale, notre invité s'est offert une 2e vie.
00:47 Riche, drôle, collective,
00:49 faite de rencontres, de rires, de troupes, d'obstacles aussi.
00:53 Car il le sait, il le sent,
00:54 son virage en a dérangé quelques-uns.
00:57 Qu'est-ce qu'un sportif viendrait faire dans le monde du spectacle ?
01:00 Certains pensent qu'ils ont le sang royal du théâtre
01:03 et que je leur pique leur place.
01:05 Mais sa place, il a travaillé dur pour la trouver et la gagner,
01:09 à chaque étape de sa vie, dans le foot et la comédie.
01:12 Rien n'a été simple.
01:13 Est-ce que ce qui le caractérise, finalement,
01:16 c'est sa ténacité, sa détermination,
01:18 sa capacité à s'imposer là où on ne l'attend pas ?
01:21 Posons-lui toutes ces questions.
01:23 Bienvenue dans "Un monde à regard".
01:25 Merci d'avoir accepté notre invitation au Dôme tournant,
01:28 au Sénat, un lieu où on ne vous attend pas.
01:31 Est-ce que vous aimez mettre le pied dans la porte,
01:34 surtout dans la porte qui vous résiste ?
01:36 Est-ce que ça vous caractérise ?
01:38 -Je crois fortement en moi
01:39 et je m'autorise toutes les possibilités.
01:43 Et je ne comprends pas qu'on m'empêche de réaliser mes rêves.
01:48 Je vais à fond, je respecte tout le monde.
01:51 Je ne fais pas d'enfant dans le dos, comme on dit.
01:54 Je respecte tout le monde, mais je tiens à ce qu'on me respecte.
01:57 Et si on ne me respecte pas, ma force est décuplée
02:00 et ça devient difficile pour l'adversaire.
02:03 Je n'ai jamais pensé que j'avais un don spécial pour quoi que ce soit,
02:06 mais je crois tellement en moi
02:08 que je m'autorise à penser à l'impossible pour certains,
02:12 au fantasme pour d'autres.
02:13 Pour moi, ce n'est qu'une réalité.
02:15 -Quand on force le destin,
02:16 on peut se dire qu'on est atteint du syndrome de l'imposteur.
02:20 Est-ce que ça vous arrive, notamment dans le théâtre ?
02:23 -Oui, c'est pour ça que j'ai accepté ma première place de théâtre,
02:26 "l'intrus",
02:27 parce qu'en 98, je ne devais pas faire la finale de la Coupe du monde,
02:31 Laurent Blanc était expulsé, et je jouais à sa place.
02:34 Ça a posé peut-être des problèmes à certains.
02:37 Ça m'a fait rire, parce que le matin du match,
02:40 de la demi-finale, ma mère m'avait appelé
02:42 et elle m'a demandé si je jouais.
02:44 Je lui ai dit que je ne jouais que les finales.
02:46 (Rires)
02:48 Donc voilà, mais...
02:50 Oui, je peux comprendre que ça puisse déranger certaines personnes,
02:53 mais moi, c'est ma façon de penser,
02:55 cette façon peut-être américaine
02:57 de croire qu'on a le droit de faire plusieurs choses dans sa vie,
03:01 et c'est ce que je fais,
03:02 parce que j'ai envie d'avoir une vie pleine,
03:04 car elle va s'arrêter.
03:06 -Vous parliez de la méthode américaine,
03:08 car vous ne l'avez pas volée,
03:09 vous vous êtes formé, très sérieusement,
03:12 à Los Angeles, aux Etats-Unis, un an et demi,
03:14 quatre heures par jour.
03:15 Ça aurait été impossible de la faire en France ?
03:18 -Elle aurait été un peu tronquée par le fait
03:20 que les gens m'auraient reconnu,
03:22 ou que j'aurais été plutôt critiqué,
03:25 pas aidé, ou alors, au contraire, favorisé.
03:28 Je ne voulais pas ça.
03:29 Et puis, j'avais envie de partir encore à l'étranger,
03:32 d'aller à Los Angeles, où je n'avais jamais mis les pieds,
03:35 et voir comment ça pouvait fonctionner.
03:37 C'est vrai que j'ai fait l'East Strasbourg Institute,
03:40 qui est une branche d'acteurs studio,
03:42 et puis ça a bien fonctionné, j'étais content de le faire,
03:45 j'ai beaucoup bossé.
03:47 Et quand vous rentrez, vous faites une pièce de théâtre,
03:50 vous entendez les gens, "Qu'est-ce qu'il fait,
03:52 "appris le foot, le théâtre, il se prend pour qui ?"
03:55 J'ai travaillé comme toi, j'ai pris des cours,
03:57 et puis maintenant, je m'essaie, j'ai été "vert",
04:00 et je le sous-moins, parce que maintenant,
04:02 ça fait 1 400 fois, 1 500 fois que je suis au théâtre,
04:05 donc j'ai joué deux fois plus au théâtre qu'au foot.
04:08 -Vous dites que vous avez perdu des amis,
04:10 des gens qui vous ont évité.
04:12 De quel univers c'est venu le plus,
04:14 du monde du football ou du monde de la comédie ?
04:17 -Du monde de la comédie, du monde du cinéma.
04:19 Je connaissais des metteurs en scène, des réalisateurs
04:22 qui étaient...
04:25 J'ai ouvert les portes du foot,
04:27 je les ai fait rentrer dans les vestiaires de l'équipe de France,
04:30 je les ai invités, donc je ne vais pas le nommer.
04:33 -Vous pensez à quelqu'un ? -Oui, bien sûr.
04:35 Quelqu'un de très connu, en plus.
04:37 Et dès qu'il a appris que j'étais acteur,
04:41 un jour, je l'ai vu,
04:43 et il m'a retourné, il a fait,
04:45 "Ah, salut."
04:47 Je lui ai dit, "Tu te fous de ma gueule, toi ?
04:49 "Ça va pas ou quoi ?"
04:51 Et donc, voilà, j'ai découvert ça.
04:53 Et puis, après, des gens du théâtre,
04:55 mais c'est plutôt ceux qui ne jouent jamais,
04:57 qui vous disent que vous n'avez rien à faire.
05:00 -Et dans le monde du foot, non ? -Non, au contraire.
05:02 J'ai Bichat Elizarazo, qui m'a fait rire,
05:05 quand je lui ai dit que je prenais des cours,
05:07 il y croyait pas.
05:08 Et un jour, il a vu une affiche de moi dans Paris,
05:11 il m'a dit, "Mais il a vraiment fait, ce con ?"
05:14 Voilà, c'était mignon.
05:16 Et il me l'a dit, et j'ai quelques-uns qui sont venus.
05:19 Michente est venue me voir jouer, Laurent Blanc aussi.
05:21 -Ils sont plutôt solidaires. -Ils sont contents.
05:24 Ils savent que je me prends pas la tête,
05:26 que c'est vraiment une passion,
05:28 et que je le fais avec la plus grande légitimité.
05:31 -Le fait que vous soyez un ancien footballeur
05:33 a même été vu comme un atout par Alil Vardar,
05:36 auteur et metteur en scène de Hernie Fiscal.
05:39 Je le cite.
05:40 "Les sportifs, contrairement aux comédiens français,
05:42 "sont formés dans la douleur.
05:44 "Franck bosse comme un dingue.
05:46 "Il y a des comédiens qui n'écoutent rien,
05:48 "lui, il écoute tout, parfois ça le gonfle,
05:51 "mais il écoute."
05:52 Le fait d'avoir été footballeur vous donne une discipline
05:55 et une humilité que les comédiens qui ont un parcours classique n'ont pas ?
05:59 -Complètement. J'ai même produit, écrit une pièce,
06:02 mis en scène des pièces.
06:03 La hiérarchie, elle est difficile à imposer.
06:07 Un comédien pense qu'il passe devant tout le monde,
06:10 alors qu'un joueur de foot, en tout cas à notre époque,
06:13 c'est peut-être plus difficile,
06:14 à notre époque, mon entraîneur, même si je trouvais qu'il était bête,
06:18 s'il me disait "va faire trois tours de terrain",
06:21 j'allais faire trois tours, c'était mon boss,
06:23 et j'avais rien à dire.
06:25 On venait pas pleurer au président,
06:27 parce qu'il venait nous voir, on était pas contents.
06:30 L'histoire était finie.
06:31 J'ai découvert la discipline, la hiérarchie,
06:34 un peu comme dans l'armée,
06:35 et donc j'accepte ça, et l'effort vient de là.
06:38 On sait qu'on est tributaire des choix d'un entraîneur,
06:41 et si vous êtes pas bon, vous dégagez.
06:44 Si vous faites deux ou trois mauvais matchs, vous partez.
06:47 Au théâtre, il y a des gens qui se croient tout permis,
06:50 parce qu'ils ont été pris par un metteur en scène ou un producteur.
06:54 On sait que c'est que des choses de copains,
06:56 on va pas parler des Molières ni des Césars,
06:59 on peut même aller jusqu'aux Oscars,
07:01 pour voir que c'est une bonne équipe de copains
07:03 qui se congratulent chaque année.
07:05 On en parle, et pour faire des meilleures ventes,
07:08 on s'envoie les Molières comme on s'envoierait des bouquets de fleurs.
07:11 -Sur les points communs et les différences entre le foot et le théâtre,
07:15 il y a ce côté "one shot".
07:17 Au théâtre comme au foot, quand on rentre sur le terrain,
07:20 on ne peut pas refaire une prie si elle n'est pas bonne.
07:23 Au foot, quand on rentre sur le terrain,
07:25 on n'a pas de texte et on ne sait pas ce qu'il va se passer.
07:28 Si on devait comparer le plaisir pris quand on est joueur de foot
07:32 et le plaisir pris sur scène, lequel est le plus fort ?
07:35 Il n'y a aucune comparaison avec le sport.
07:37 Le sport a cette incertitude, cette dualité,
07:40 qui fait que vous ne vous retrouvez pas tout seul sur scène.
07:43 Si on compare et on fait une analogie avec le théâtre,
07:46 avec quelqu'un qui veut vous battre,
07:48 dans les tribunes, il y a la moitié,
07:52 si vous jouez à l'extérieur, c'est 90 % des gens qui vous haïssent.
07:55 Ce qui n'est pas vraiment le cas dans une salle de spectacle.
07:59 On ne connaît pas la fin de l'histoire au théâtre.
08:03 Maintenant, je trouve qu'il y a des petits rapprochements.
08:06 On joue avec ses coéquipiers, je faisais un sport collectif.
08:10 Au théâtre, je trouve que jouer le clown blanc,
08:14 bien lancer sa phrase pour que l'auguste fasse rire,
08:19 c'est jouissif, comme une passe décisive ou un huteur.
08:23 Je retrouve ça entre le sport et le théâtre.
08:28 À part ça, ce que j'ai connu en foot était tellement intense,
08:32 trop intense, peut-être.
08:34 - Le plus intimidant, ce sont les 80 000 spectateurs
08:38 ou les centaines de la Comédie Saint-Martin ?
08:41 - Ca va mieux.
08:42 Mes premières fois, je préférais jouer devant 90 000 personnes
08:46 que devant les 300 personnes que j'avais devant moi.
08:49 On ne maîtrise pas tout.
08:50 On est, comme je l'ai dit, vert.
08:52 On débute, mais maintenant, je suis heureux.
08:57 On fait plein tous les soirs.
09:00 Il y a une interaction avec le public.
09:02 Hier, des gens sont arrivés en retard.
09:06 Je leur parle et je vois les gens qui arrivent,
09:09 ceux qui étaient en retard,
09:10 et le public est retourné, qui ne vous écoute plus.
09:14 Vous vivez ça en direct.
09:16 J'arrête, j'attends, je fais la pause.
09:19 - J'en joue. - Je joue.
09:20 Tout ça fait partie du jeu et de l'expérience
09:23 qu'on va acquérir au fil des années.
09:25 Je trouve ça extraordinaire.
09:27 Travailler sur la psychologie des gens,
09:30 faire rire des gens, c'est une finesse technique extraordinaire.
09:34 Une phrase dite entière ne fera pas rire,
09:36 si vous la coupez en deux, elle fera rire.
09:39 On est vraiment très piqués, très précis.
09:43 On essaie des choses tous les jours pour être heureux.
09:46 On est payés au rire.
09:48 - Vous étiez tenace.
09:49 Un exemple flagrant pour votre première pièce.
09:52 Vous en parliez tout à l'heure.
09:54 Vous arrivez de Los Angeles, le producteur est parti,
09:57 il n'y a plus personne.
09:59 Vous reprenez le projet sur vos deniers personnels.
10:02 Vous produisez la pièce, 40 représentations,
10:05 vous perdez 35 000 euros dans l'histoire.
10:07 Vous êtes comédien à Paris.
10:09 - Oui. Il faut payer pour...
10:12 Quelquefois, il faut y aller et se dire...
10:15 On avait fait quelques petites promos,
10:17 c'était difficile d'avoir mis mon nom en avant.
10:20 Quand on est partis, j'ai dit...
10:23 "Allez, on y va."
10:25 - Il y a ce côté fonceur qui revient tout le temps.
10:28 - Oui, mais encore une fois, je crois en mon destin.
10:31 Il faut passer par des époques difficiles
10:34 pour réussir.
10:35 Comment apprécier la vie si on ne souffre pas ?
10:38 Je dis le gosse de riche qui n'a jamais rien fait
10:41 et à qui on offre une Porsche à 18 ans, un appartement à 20,
10:44 qu'on file du pognon tous les mois.
10:47 Quelle est sa fierté ? Quel est le plaisir ?
10:49 Comment il peut apprécier ces bons moments ?
10:54 Moi, j'ai souffert. Je n'ai rien gagné à ma vie.
10:56 J'étais à 800 km de mes parents à 18 ans.
10:59 Je me suis fait tout seul.
11:00 Je peux dire merci à la Terre entière, mais aussi à personne.
11:03 C'est ça qui fait ma force.
11:06 J'apprécie les petits moments, parce que j'ai souffert.
11:10 - On a l'impression que vous avez toujours voulu être acteur.
11:12 Quand vous avez 4-5 ans, vous regardez avec votre mère
11:15 "Au théâtre ce soir", qui diffuse des pièces de théâtre.
11:18 Vous y découvrez Georges Bélair, qui deviendra votre ami,
11:21 Jacqueline Maillan,
11:23 et une dizaine d'autres comédiens qui vous font rêver.
11:25 C'est à priori là que naît votre envie de devenir comédien.
11:28 Vous avez eu envie de devenir comédien
11:30 avant même de devenir footballeur ?
11:32 - Oui, parce que footballeur, pour moi, c'était pas un métier.
11:35 On jouait au foot, je jouais tous les samedis.
11:38 Tout le monde le faisait.
11:39 Il y avait une élite, mais je pensais pas que c'était un métier.
11:43 Alors que comédien, acteur, c'était à Paris.
11:47 Il fallait faire l'effort d'aller à Paris, il fallait travailler.
11:50 On sentait que, comme à l'école, on apprenait des textes.
11:53 C'était pour moi un métier.
11:55 Et surtout, c'était le...
11:56 "Qu'est-ce qui se passe derrière la scène ?"
11:59 Je voyais cette scène-là,
12:00 comme disaient Georges Bélair, Jacqueline Maillan,
12:03 tous ces marins, voilà,
12:04 et Préjean...
12:06 C'était mes idoles.
12:08 Quand Bélair, je l'ai joué avec lui,
12:10 Georges lui a dit "T'es mon platini des planches."
12:12 C'était vraiment ça.
12:14 Et moi, je rêvais, en regardant ces gens-là,
12:16 jouer dans ces beaux appartements parisiens,
12:20 avec ces beaux décors derrière,
12:22 je me disais "Qu'est-ce qu'il y a derrière ?"
12:24 On nous racontait une histoire en 1h30, 2h,
12:26 et je trouvais ça magique.
12:28 -A l'allure de celui que vous êtes,
12:30 quel conseil donneriez-vous au petit garçon ?
12:32 Qu'est-ce que vous lui diriez ?
12:34 -Encore une fois, croire en toi.
12:36 J'ai écrit un livre, il s'appelle "Y croire pour soi",
12:39 parce que je pense qu'on est tous des gens exceptionnels.
12:42 Maintenant, c'est à nous de savoir ce qu'on veut faire de notre vie.
12:46 -Qu'est-ce qu'on a d'exceptionnel ?
12:48 -J'ai toujours dit à mon fils,
12:50 on n'est pas là pour être connu, pour gagner de l'argent,
12:53 on est là pour faire ce qu'on aime.
12:55 Si tu veux être... Je sais pas...
12:57 Tu veux réparer des petites chaises avec de la paille,
13:00 dans un petit coin de Dordogne,
13:02 si t'as envie que ça te plaît, fais-le,
13:04 parce que c'est ce que tu auras envie de faire.
13:06 Il faut faire des choses avec passion.
13:09 Je sais que c'est difficile,
13:10 je sais qu'il y a des gens qui travaillent dur toute leur vie
13:14 pour juste attendre le week-end ou leur retraite.
13:17 J'ai vu quelqu'un qui disait qu'il avait fait un métier
13:20 pendant 50 ans qu'il n'aimait pas.
13:22 J'étais avec un jeune de 19 ans, j'ai dit, voilà.
13:24 C'est tout ça qu'il faut éviter.
13:26 Jusqu'à preuve du contrat, on a qu'une vie,
13:29 même si je suis bouddhiste,
13:31 je me dis que cet homme-là a gâché 75 % de sa vie.
13:35 C'est terrible.
13:36 -Le foot arrive très tôt dans votre vie.
13:39 Vos parents ont une entreprise de plomberie-chauffage,
13:42 mais votre père a aussi une activité d'entraîneur de foot
13:45 et de plomberie-chauffage.
13:47 Il est commun de 12 000 habitants dans le Var
13:49 et votre père vous entraîne.
13:51 "Protecteur" est un peu dur, je crois,
13:53 surtout quand vous perdez,
13:55 vous en entendez parler pendant 48 heures de la défaite.
13:58 Vous dites même, "Il a fallu que je gagne la Coupe du monde
14:01 "pour qu'ils me disent qu'il était très fier de moi."
14:04 Cette exigence paternelle vous a apporté quoi ?
14:07 Elle vous a construit ou vous a déstabilisé ?
14:09 -Elle a tout fait.
14:10 Je suis devenu champion du monde parce que mon père a été dur.
14:14 Il y a d'autres enfants, des joueurs de foot,
14:18 qui expliquent leur enfance.
14:19 Malheureusement, on passe par ça.
14:21 C'est terrible, parce qu'il n'y a pas de choix.
14:24 Si on vous gâte, si on vous dit que vous êtes le meilleur,
14:27 vous allez vous asseoir sur vos lauriers.
14:29 Mais si on vous rentre dedans, vous allez peut-être,
14:32 par votre personnalité, arriver à montrer le contraire
14:36 de ce que votre père décrit de votre personnalité.
14:40 -Qu'est-ce que vous pensez de ces parents
14:42 qui conduisent leur fils à faire du foot non-stop
14:45 pour devenir le futur Kylian Mbappé ?
14:47 C'est un phénomène qui est en train de...
14:49 -Il y a deux choses qu'il faut séparer.
14:52 Le père veut que son enfant soit un produit marketing
14:55 et gagne de l'argent.
14:56 Mon père l'a fait parce qu'il aimait le football,
14:59 il voulait que je devienne footballeur.
15:01 Il voulait une vie par procuration, mais pas pour l'argent.
15:04 On voit beaucoup de parents qui craignent un gosse
15:07 parce que ça permet de faire vivre toute la famille.
15:10 Pour moi, c'est terrible.
15:12 Les répercussions d'un enfant qui ne va pas réussir à faire ça,
15:15 elles sont terribles, même catastrophiques.
15:18 Moi, j'ai mes démons aussi.
15:20 Mon papa est parti il y a 20 ans.
15:22 J'en ai beaucoup voulu quand il est parti,
15:24 car j'avais des reproches à lui faire.
15:27 Mais j'ai été champion du monde grâce à mon père,
15:29 grâce à la mentalité qu'il m'a inculquée.
15:33 Mais encore une fois, je suis tout à fait contre
15:36 cette façon de construire...
15:38 -Vous n'avez pas reproduit ?
15:40 -Non, je ne pouvais pas, parce que c'était trop dur.
15:42 Comme vous disiez, quand je disais à mes copains,
15:45 "Vous, rentrez chez vous, c'est fini."
15:47 Mon père va m'en mettre la tête comme ça pendant deux jours.
15:51 Et il en a voulu à mes frères, il a fait des choses à mes frères
15:55 parce que, soi-disant, il portait ombrage à ma carrière.
15:58 Des choses comme ça que j'ai apprises après.
16:00 C'était tout pour Franck, mais tout contre Franck.
16:03 Mon père a été un monstre,
16:06 et en même temps, il a été mon héros.
16:08 C'est terrible d'en parler comme ça 20 ans après.
16:11 Je pleure quelques fois de ne plus avoir mon père,
16:14 mais je lui en ai voulu, mais très fortement aussi
16:17 de m'avoir construit comme ça,
16:19 parce que j'emmerde tout le monde.
16:21 J'emmerde mes parents, ma mère, ma femme,
16:24 mes enfants, pardon les grossiers,
16:26 parce que je suis imperfectionniste.
16:28 -J'ai un document à vous proposer,
16:30 qui a été transmis par nos partenaires
16:32 dans cette émission, les archives nationales.
16:35 C'est une photo.
16:36 J'avoue qu'on a été tentés par la photo du jour
16:39 où vous remportez avec l'équipe de France
16:41 la Coupe du monde de foot 98, 12 juillet, Stade de France.
16:44 En dehors de vos coéquipiers,
16:46 vous êtes entouré du président Chirac,
16:48 du Premier ministre Lionel Jospin,
16:51 Michel Platini, Noël Legret,
16:52 ancien président de la FFF.
16:54 Vous saviez que Chirac et Jospin
16:56 avaient pris 15 et 10 points dans les sondages ?
16:58 -Oui, je sais.
17:00 Moi, je les ai adorés.
17:02 Jospin, parce qu'il connaît le football,
17:05 et Chirac, parce qu'il connaissait rien au football.
17:08 C'était extraordinaire.
17:09 Moi, j'ai des photos avec ces deux personnalités
17:14 comme si c'étaient des potes.
17:16 C'était extraordinaire.
17:17 On avait porte ouverte à l'Elysée,
17:19 on a même été à l'Assemblée nationale.
17:21 Merci de m'inviter au Sénat, c'est la première fois que je viens.
17:25 Mais on a découvert une autre vie.
17:27 On a fait plaisir aux Français.
17:29 Sans les Français, on n'aurait jamais gagné.
17:31 Au début de la Coupe du monde,
17:33 on s'était dit qu'on n'allait pas y arriver.
17:36 On s'était fait détruire par les médias.
17:39 Les gens ont commencé à croire en nous.
17:41 C'était extraordinaire de voir cet osmose avec ces Français.
17:45 -Il y a eu une forme de politisation de votre équipe
17:48 et de cette victoire, France-Black-Blanc-Beurre.
17:50 On en a beaucoup parlé.
17:52 Est-ce que ça vous a gêné ?
17:54 Ça a parasité les relations ?
17:56 Ou vous avez été fier de ça ?
17:58 -Non, ça a été un problème pour moi,
18:01 pour ma philosophie de vie,
18:03 parce que je n'aime pas qu'on se serve de moi
18:05 pour vendre ses idées.
18:07 Je trouvais que Black-Blanc-Beurre ne ressemblait à rien.
18:11 Deux mois après, les gens avaient les mêmes problèmes.
18:14 On a fait un match de foot, une compétition.
18:17 On l'a gagnée, on a rendu des gens fiers.
18:19 Mais je n'ai pas aimé, surtout que quatre ans après,
18:22 quand ça se passe mal, les mêmes personnes nous détruisent.
18:26 C'est là qu'on s'aperçoit
18:28 qu'on n'a pas fait grand-chose d'extraordinaire.
18:31 J'ai aimé ce que j'ai fait, je suis fier de moi.
18:34 On me parle de 98,
18:35 mais il y a une vie d'homme plus importante
18:38 qu'une vie de footballeur.
18:39 Les récupérations politiques m'ont toujours déplu.
18:43 Quand je vois, en ce moment, les Jeux olympiques arrivent,
18:46 je vois que des athlètes sont obligés
18:48 de se mettre sur les réseaux sociaux
18:50 pour essayer d'avoir un peu d'argent
18:52 pour pouvoir faire cette compétition.
18:55 On leur dit qu'ils ont intérêt à rapporter des médailles,
18:58 ça va être la honte de la France.
19:00 Je me dis, mais qu'est-ce qu'on fait pour eux ?
19:02 La France n'a pas compris que les sportifs
19:05 pouvaient amener tellement de belles choses à leur pays,
19:08 mais on ne les aide pas.
19:09 – Vous trouvez qu'Emmanuel Macron fait pression sur les sportifs ?
19:12 – Il l'a fait, clairement.
19:14 Il l'a fait à un moment donné où il a demandé à tous ces sportifs
19:17 de gagner, et c'était pendant les Jeux olympiques,
19:20 de gagner plus de médailles.
19:21 Mais donnant leur les moyens de faire ça.
19:23 Nous, au football, on les a, les moyens.
19:25 Ils sont plutôt privés.
19:27 – Mais en athlétisme, c'est une catastrophe.
19:30 – Si on revient au football, vous n'étiez pas prévu en finale,
19:33 vous l'avez dit, vous jouez parce que Laurent Blanc est suspendu.
19:37 La presse est très dure à ce moment-là,
19:38 elle laisse entendre que si la France perd, ce sera à cause de vous.
19:41 Quand vous êtes dans le couloir qui vous mène au terrain,
19:44 vous dites que vous avez eu envie de fuir, de disparaître même.
19:47 Vous étiez à 180 pulsations/minute en arrivant sur le terrain,
19:51 j'ai lu ça, vous allez peut-être me le confirmer.
19:53 – Alors en fait, l'histoire des 180 pulsations,
19:56 c'est en sortant du bus, c'est encore pire.
19:58 Le bus, c'est en rentrant dans l'investiaire,
19:59 j'ai dit il faut que tu te calmes, sinon tu ne vas pas y arriver.
20:01 Tu es à 2h du match, tu es à 180 pulsations,
20:05 et en fait je suis rentré dans l'investiaire, c'était fini.
20:07 C'était petit Franck qui préparait son match,
20:09 à Saint-Cyr-sur-Mer et qui allait jouer.
20:11 Je suis rentré dans l'investiaire, je me suis changé,
20:13 et puis l'ambiance, on la connaît.
20:14 – Et vous, on vous rassurait ou pas ?
20:16 – Non, on ne se fait pas parler.
20:17 – Vous ne vous êtes pas parlé ?
20:19 – Non, on ne se parle pas parce qu'on sait qu'on joue le match de notre vie,
20:22 on n'a pas besoin de se parler, on sait que les autres sont forts,
20:25 ils vont être là, ils vont vous aider, et vous, moi, je me dis, je ne suis pas prévu.
20:30 J'apprendrai après que certains joueurs étaient salés,
20:33 ils étaient tous même très contents que je sois là,
20:35 ce n'était pas un problème pour eux.
20:36 Et ce jour-là, j'ai vécu des choses extraordinaires,
20:38 tout en me disant, oui, comme je l'ai expliqué,
20:40 mais je préférais être tout seul dans la forêt tranquille,
20:43 mais laissez-moi tranquille quoi.
20:44 – Et fuir dans un trou de souris quoi.
20:45 – Je dis, c'est la pire journée de ma vie,
20:48 et c'est la plus belle soirée de ma vie.
20:50 – Et l'équipe de France d'aujourd'hui, vous en pensez quoi ?
20:52 Vous les voyez aller jusqu'où ?
20:54 – Je leur souhaite le meilleur,
20:56 le football de maintenant m'intéresse de moins en moins,
20:58 je travaille pour une chaîne américaine,
21:00 où on parle de football, l'équipe de France, Paris Saint-Germain,
21:03 la Première Ligue, la Ligue 1, tout ça.
21:05 Je n'aime pas cette mentalité, je n'aime pas ce football non plus,
21:11 ce football trop pensé, trop tactique,
21:13 qui devient un peu du basket américain ou du football américain.
21:18 Moi j'aime le football instinctif, le football anglais qui est allé vers l'avant,
21:22 je n'aime pas le football horizontal,
21:24 je ne veux pas être trop technique, mais le football vertical,
21:26 j'aime que ça aille vite, qu'il y ait des contacts,
21:29 c'est un sport de contact,
21:31 et là je ne me reconnais plus dans la façon de penser des joueurs,
21:35 ça s'individualise de plus en plus,
21:36 le ballon d'or est devenu quelque chose d'incontournable,
21:39 alors que nous quand Zizou, il a gagné le ballon d'or,
21:42 il a dit "Bravo Zizou, allez hop, on va s'entraîner, c'est fini".
21:46 On s'en foutait, ce n'était pas important,
21:48 et maintenant c'est le Graal pour les joueurs, on en parle pour les médias.
21:51 - Mais aussi à cause, ou grâce à vous, grâce à cette Coupe du Monde 98,
21:55 forcément votre équipe et cette victoire en 98,
22:00 elle a révolutionné le football français.
22:01 - Nous à l'inverse de ce qu'on entend,
22:04 et tout le monde est d'accord pour le dire, c'était une équipe.
22:07 Oui il y avait Zizou bien sûr, il y avait Barthez,
22:10 il y avait Deschamps, il y avait Desailly,
22:11 il y avait des grands joueurs, Djorkaeff, Blanc,
22:14 mais il y avait une équipe, il y avait des potes,
22:16 il y avait des mecs qui étaient contents de jouer avec eux,
22:18 qui encore se voient 30 ans après, font encore des trucs ensemble.
22:21 Je trouve ça extraordinaire, on se voit une fois par an,
22:23 on fait une bouffe ensemble.
22:24 Ce sont des potes qui ont joué ensemble pour un pays,
22:28 et qui n'ont rien calculé, c'est ça qui était génial.
22:32 - J'ai des photos à vous proposer, Franck Leboeuf.
22:37 La première, la voici, il s'agit de Thierry Henry,
22:39 qui a récemment confié les différents épisodes dépressifs qu'il a vécus.
22:42 Quand j'entends les gens parler de dépression,
22:44 ça fait tilt chez moi, tout au long de ma carrière,
22:46 j'ai dû être en dépression, est-ce que je le savais ? Non.
22:49 Est-ce que j'ai fait quelque chose à ce sujet ? Absolument pas.
22:52 Mais je me suis adapté, c'est ce qu'il dit dans une émission anglaise.
22:55 D'abord, est-ce que vous le saviez,
22:56 et est-ce que vous vous êtes un peu reconnu dans ce qu'il a dit ?
22:59 - Je me suis reconnu dans le fait qu'il ait parlé de son père, lui aussi,
23:01 et de la dureté de l'éducation qu'il a reçue,
23:04 et qui lui a permis, en même temps, il l'a avoué, d'être qui il est.
23:07 Et donc je me suis bien sûr reconnu, parce que j'ai connu la même chose.
23:10 - Des épisodes dépressifs ?
23:11 - Les épisodes dépressifs, j'ai connu ça aussi, après ma carrière,
23:14 parce que moi, je perds mon père, je divorce, j'arrête ma carrière,
23:17 je pars à Los Angeles où je connais personne.
23:19 Donc le seul endroit où j'étais bien, c'était dans mon lit,
23:21 et bien sûr, j'ai connu ça, et on a beau avoir tout ce qu'on veut,
23:25 quand ça vous tombe dessus...
23:27 - Mais vous en parliez, vous en avez parlé entre vous ?
23:28 - J'en ai parlé après, non, non, j'en ai parlé après.
23:30 Mais je crois que c'est 65 % des sportifs de haut niveau
23:35 qui tombent en dépression après leur carrière, mais c'est normal,
23:36 l'intensité, ce que ça demande, encore une fois, on parle de discipline,
23:41 après, il n'y a plus rien.
23:44 Après, il faut trouver quelque chose, essayer de se préparer.
23:46 - Quelque chose qui procure autant d'adrénaline et de...
23:48 - Mais l'aspect psychologique n'est pas encore assez développé,
23:51 je trouve, dans le sport de haut niveau, même dans le football,
23:53 même s'il y a des gens qui s'en occupent,
23:55 je pense qu'il faut vraiment s'y attacher.
23:57 - Une autre photo, il s'agit de Rachida Dati,
24:00 nommée ministre de la Culture,
24:01 une annonce qui a fait grand bruit dans le monde de la culture.
24:04 Elle a elle-même dénoncé un mépris de classe.
24:07 Est-ce que vous pensez que c'est un peu le cas ?
24:10 - Je pense qu'il y a des gens qui pensent que le théâtre ou le cinéma leur appartient,
24:15 et que, comme je disais, ils ont le sang royal de ces deux disciplines.
24:19 Ces gens-là n'ont aucun respect pour les gens qui arrivent.
24:23 Ils ont fait des spectacles aussi où ils étaient aidés par des subventions.
24:26 Donc, la qualité du spectacle importait peu
24:29 parce qu'on prenait le pognon et on s'en foutait.
24:31 - Alors, qu'est-ce que vous lui dites à Rachida Dati ?
24:32 Qu'est-ce que vous lui conseillez ?
24:34 - Il faut y aller, sincèrement.
24:37 Il va falloir nettoyer... Enfin, nettoyer, je vais être poli.
24:40 Il va falloir regarder un petit peu dans tous les coins ce qui se passe
24:43 parce que, sincèrement, moi, j'ai découvert des choses et je trouve ça pas beau.
24:47 - Une dernière photo, il s'agit de la chanteuse Lio
24:49 qui a confié son expérience de femme battue.
24:52 Son ex-compagnon la frappait régulièrement,
24:55 même quand elle a été enceinte de lui.
24:57 Plus généralement, évidemment, elle dénonce les violences sexistes et sexuelles
25:01 qui s'imposent aussi dans certains milieux,
25:03 notamment dans le spectacle et le cinéma.
25:05 Vous êtes le parrain d'une association contre les violences faites aux femmes.
25:08 Elles imaginent, c'est ça ? C'est un sujet qui vous tient à cœur.
25:10 - Oui, c'est un sujet qui me tient à cœur parce que j'ai une maman,
25:14 j'ai une femme et j'ai une fille.
25:17 Et je supporterais pas que mon beau-fils tape ma fille.
25:22 Je ne comprends pas qu'un homme puisse frapper une femme.
25:25 C'est une force de faiblesse extraordinaire.
25:27 Quand on pense que quelqu'un vous appartient, qu'il est acquis,
25:30 c'est que vous avez rien compris.
25:32 L'amour, c'est pas ça. L'amour, c'est...
25:34 Il faut le prouver, l'amour.
25:35 Il faut tous les jours travailler pour que ça puisse continuer.
25:38 Moi, si mon épouse considérait que je lui appartiens,
25:43 je suis un verso à son inverso.
25:46 C'est au revoir tout de suite.
25:48 C'est ça. Et pareil, du même côté,
25:50 avec tout le respect qu'on doit à chaque être humain, en fait.
25:54 Encore une fois, respectons-nous.
25:57 - J'ai une dernière question en lien avec le lieu dans lequel nous sommes.
26:00 Nous sommes entourés de quatre statues qui représentent chacune une vertu.
26:04 La sagesse, la prudence, la justice et l'éloquence.
26:08 Laquelle de ces vertus vous parle le plus ?
26:10 - J'adore les gens qui sont éloquents,
26:12 mais je trouve qu'il faut faire attention
26:14 parce que l'éloquence peut permettre de dire des choses.
26:17 Et on a souvent trouvé des gens qui étaient éloquents,
26:21 mais qui disaient des choses terribles.
26:23 - Prudence et sagesse.
26:26 - Faire attention à la prudence,
26:27 parce que quand on est trop prudent, on entend rien.
26:29 - Il n'y en a aucune qui vous plaît.
26:30 - Non, j'aime la sagesse.
26:31 - La sagesse. - J'aime la sagesse.
26:33 Mais un petit grain de folie, c'est quand même sympa.
26:36 Mais la sagesse, oui, elle me plaît.
26:38 Je suis content d'être là.
26:39 - On s'arrêtera sur ce mot, la sagesse.
26:41 Merci infiniment, Franck Leboeuf, d'avoir été avec nous
26:43 dans ce beau rendez-vous.
26:44 Et merci à vous de nous avoir suivis comme chaque semaine.
26:46 À très bientôt sur Public Sénat. Merci.
26:49 Sous-titrage ST' 501
26:51 ...