Sabrina Agresti-Roubache, ministre déléguée à la Ville, à la Citoyenneté et à l’Intégration, répond aux questions de Romain Desarbres au sujet du Conseil d'État qui somme le régulateur des médias de mieux contrôler CNews, de l'hommage national à Robert Badinter et de la stratégie de lutte contre la délinquance.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Romain Desarbres" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres
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00:00 7h-9h, Europe 1 matin.
00:02 Tout de suite sur Europe 1, Sabrina Agresti-Roubach.
00:05 Bonjour Romain Desarbois.
00:06 Merci d'être avec nous ce matin sur CNews et sur Europe 1.
00:09 Grande interview, on est 15 minutes ensemble
00:12 et on va balayer toute l'actualité.
00:14 Vous êtes secrétaire d'État à la Citoyenneté et à la Ville.
00:17 Je voulais tout d'abord vous entendre sur la décision du Conseil d'État
00:20 qui a été saisie par Reporters sans frontières,
00:22 qui est censée défendre la liberté d'expression dans le monde
00:25 et qui demande que soient contrôlées et comptabilisées
00:28 les opinions politiques des animateurs de la chaîne CNews,
00:32 de notre chaîne, de cette chaîne,
00:34 les opinions des journalistes, des invités,
00:38 comme s'il s'agissait d'hommes et de femmes politiques.
00:42 Comment est-ce que vous jugez cette décision ?
00:43 Alors écoutez, moi j'ai une position assez simple en réalité sur ce sujet.
00:47 Déjà, rappeler peut-être aux téléspectateurs et aux auditeurs
00:50 que l'ARCOM est une instance indépendante et apolitique
00:53 et le Conseil d'État est là pour juger le droit.
00:56 Donc dans une position, et je ne suis pas de celles et ceux qui se contredisent,
01:02 j'ai toujours affirmé des positions très simples,
01:04 liberté de la presse absolue, liberté d'expression absolue,
01:08 on a le droit de penser ce que l'on veut dans le cadre de la loi.
01:12 Donc je vais laisser le Conseil d'État s'exprimer,
01:15 faire son travail de Conseil d'État.
01:16 Donc vous savez, je l'avais dit notamment sur d'autres textes de loi,
01:22 "Dur à l'axe, c'est de l'axe". La loi est dure mais c'est la loi.
01:24 Donc le Conseil d'État a été saisi,
01:27 l'ARCOM est une instance indépendante, apolitique,
01:30 et je pense que ce n'est pas aux politiques de dire ce qu'il est bon ou pas d'entendre,
01:34 ou pas à la télé, nous avons des instances vraiment qui savent faire ça,
01:38 l'ARCOM sait faire ça parfaitement.
01:39 Et le Conseil d'État est saisi, notamment par Reporters sans frontières,
01:44 c'est qu'ils ont dû juger que peut-être il y avait un problème de droit
01:48 ou un problème de représentation d'opinion politique,
01:51 peut-être plus pluriel, peut-être pas assez pluriel pour eux,
01:54 donc honnêtement je les laisse faire leur travail très tranquillement,
01:59 sans venir encore une fois perturber un débat qui me semble est assez glissant.
02:05 Je crois que là il faut prendre un peu de distance
02:07 et les laisser justement faire ce qu'ils savent faire,
02:10 regarder le droit, et en fonction de ce qu'ils diront,
02:13 on pourra après commenter ou peut-être agir d'un côté comme de l'autre.
02:18 Et le fond de ce débat touche à la liberté d'expression et à la liberté de la presse.
02:22 "Liberté" qui est écrit sur tous les frontons des mairies de France.
02:26 Je l'y tiens énormément.
02:27 Et nous donc.
02:29 Comment est-ce que vous comprenez le fait que cette décision
02:32 de Reporters sans frontières de s'attaquer à ces news ne concerne que ces news ?
02:36 Écoutez, moi je pense que Reporters sans frontières,
02:40 c'est juste pour rappeler, Reporters sans frontières,
02:43 c'est une grande association de journalistes
02:46 qui défendent la liberté d'expression au niveau mondial.
02:49 Je rappelle quand même qu'à chaque fois qu'il y a un sujet,
02:52 on fait quoi ? On muselle la presse.
02:54 Donc Reporters sans frontières est dans son rôle, selon moi,
02:57 là je donne vraiment ma position, est dans son rôle.
02:59 Elle saisit le Conseil d'État, qui lui-même va saisir l'Arkom.
03:03 Donc encore une fois, je ne suis pas Reporters sans frontières,
03:06 je suis la ministre en charge de la citoyenneté et de la ville.
03:09 Et je répète, et des fois je n'aurais pas été assez claire,
03:14 la liberté d'expression c'est quand même le fondement de notre démocratie.
03:18 La liberté d'expression c'est le fondement de notre démocratie
03:21 et de notre magnifique pays qu'est la France.
03:23 Hommage national à Robert Badinter.
03:25 Aujourd'hui vous allez y assister.
03:27 Robert Badinter qui a marqué le pays, évidemment.
03:30 Qu'est-ce que vous en retenez de Robert Badinter ?
03:32 J'en retiens que c'est l'homme et le ministre, le garde des Sceaux
03:36 de l'abolition de la peine de mort et de la dépénalisation de l'homosexualité.
03:42 Voilà ce que je retiens.
03:44 Un grand homme d'État, beaucoup de ça fait avec une sagesse immense.
03:49 Un grand humaniste.
03:51 J'en retiens qu'il va beaucoup nous manquer, que sa pensée nous manque.
03:55 Il a été l'architecte de l'abolition de la peine de mort en France.
03:59 Et Dieu sait si à l'époque ça avait été, rappelez-vous, on regardait,
04:03 on parlait de l'INAV juste avant, à quel point les débats ont été violents.
04:06 Vous voyez, pour changer une société, pour changer un point de vue dans une société,
04:10 parfois il faut passer par quelques combats très courageux.
04:14 Il l'a fait et encore une fois, il va beaucoup manquer à la France.
04:17 Est-ce que c'est un acquis fragile, l'abolition de la peine de mort en France ?
04:20 Est-ce qu'il faut encore convaincre les Français ou pas ?
04:22 Non, moi je ne crois pas.
04:24 Moi j'y suis extrêmement attachée.
04:26 Extrêmement attachée.
04:28 Y toucher, même ne serait-ce que penser y toucher, c'est revenir 40 ans,
04:33 voire 50 ans en arrière.
04:35 Et ça, pour moi, ce n'est pas concevable.
04:37 La famille de Robert Badinter a souhaité que ni le Rassemblement National,
04:42 ni la France Insoumise ne soient représentés à cet hommage.
04:45 C'est le droit le plus strict de la famille de Robert Badinter.
04:48 Marine Le Pen a fait savoir qu'elle respecterait cette volonté.
04:50 Décision de décence.
04:52 Décision de décence, la famille ne veut pas qu'on soit là, on ne sera pas là.
04:55 C'est le minimum.
04:56 Mais la France Insoumise aura deux représentants.
04:58 Elle ne suit pas ce qu'a dit la famille de Robert Badinter.
05:00 Comment est-ce que vous jugez l'attitude de la France Insoumise ?
05:02 Parlez de décence.
05:03 Vous savez, là, on parle au-delà de l'immense politique qu'a été Robert Badinter,
05:09 on vient d'en parler.
05:10 Il faut respecter le souhait de la famille.
05:12 Vous savez, dans un dernier moment, dans un décès,
05:15 s'il y a bien quelque chose qu'il faut faire, c'est écouter le souhait de la famille.
05:18 Donc, c'est un manque de décence absolu.
05:20 La délinquance, on va en parler.
05:22 Vous avez décidé de lancer un grand Beauvau de la délinquance,
05:25 sur le modèle du Grenelle, comme les Grenelles.
05:27 Mais voilà, Grenelle, c'est la rue de Grenelle pour le ministère des Affaires Sociales et l'Éducation.
05:32 Et puis, le Beauvau, c'est la place Beauvau, donc c'est le ministère de l'Intérieur.
05:37 Beauvau de la délinquance, c'est un sujet qui préoccupe énormément de Français.
05:40 C'est un euphémisme.
05:41 Les chiffres de la délinquance sont très mauvais.
05:44 Concrètement, quelle va être votre méthode ?
05:47 Alors, j'ai une méthode assez simple.
05:48 En quoi elle va être nouvelle ?
05:50 Qu'est-ce qui va faire que ça va fonctionner avec vous et pas avec les autres ?
05:54 J'espère, je l'espère.
05:56 Alors, pourquoi ? Parce que j'ai une méthode tout à fait simple.
05:59 Alors, déjà, juste pour reposer les bases, dans mon portefeuille de la citoyenneté,
06:03 puisque souvent on me pose la question, j'ai l'accueil des réfugiés,
06:07 j'ai les demandeurs d'asile, j'ai la naturalisation, j'ai la laïcité,
06:12 donc j'ai la prévention de la délinquance et la lutte contre la radicalisation.
06:15 Donc ça fait beaucoup, beaucoup de sujets dans ce sujet citoyenneté.
06:18 J'ai demandé et je vais le faire.
06:21 Et ça fait partie quand même de la feuille de route que m'a fixée le Premier ministre,
06:25 Gabriel Attal, et le Président de la République.
06:28 De dire, on va rénover la stratégie de la délinquance.
06:32 Comment ? Donc j'ai demandé à 25 préfectures, donc à 25 préfets,
06:35 de consulter localement les élus locaux, les associations, les habitants.
06:39 Je le redisais. Je veux que les mesures de bon sens,
06:42 je l'ai répété sur un plateau lundi, soient mises en haut de la pile.
06:46 Et pourquoi ? Parce que je ne veux plus, je ne le ferai pas,
06:50 de décisions qui viennent de Paris et qui sont complètement déconnectées
06:53 de la réalité de nos territoires.
06:55 Je le répète encore, Marseille, ce n'est pas Paris.
06:57 Paris, ce n'est pas Metz. Metz, ce n'est pas Lyon.
06:59 Et Lyon, ce n'est pas Brest.
07:00 Donc je pense que faire quelque chose dans la concertation avec les élus locaux,
07:04 qui sont eux, tous les jours, au contact de nos concitoyens.
07:08 Mais comme moi, je suis une fille de terrain, je le disais,
07:10 je ne connais que la vraie vie.
07:12 Et c'est que la vraie vie qui m'intéresse.
07:13 Alors, comment est-ce qu'on peut changer la vraie vie des gens ?
07:15 C'est en s'y intéressant et c'est en les consultant.
07:18 Donc ce Beauvau de la délinquance, donc de la prévention de la délinquance,
07:22 il y a va être des mesures qui vont remonter,
07:25 et j'en donne quelques-unes.
07:28 Par rapport à nos jeunes, le Premier ministre l'avait rappelé,
07:31 tu salis, tu nettoies, tu casses, tu répares, tu défies l'autorité,
07:35 on t'explique comment respecter l'autorité.
07:37 Donc c'est en réalité, il avait parlé des travaux d'intérêt éducatif
07:43 et d'intérêt général pour les parents qui seraient défaillants.
07:46 Encore une fois, je défends à chaque fois les familles monoparentales
07:49 qui ne peuvent pas exercer l'autorité sur leurs enfants
07:52 et qui justement n'arrivent plus à cadrer leurs adolescents.
07:56 - Une mère seule avec des enfants ?
07:58 - Une personne seule avec des enfants.
08:00 - Oui, une personne seule avec des enfants. Souvent la mère.
08:02 - Dans la très très grande majorité, la mère, bien sûr.
08:06 C'est souvent les femmes qui portent ça.
08:08 - Et le père est où dans ces cas-là d'ailleurs ?
08:10 Est-ce qu'on ne peut pas demander la responsabilité du père ?
08:12 - Bien sûr, la responsabilité des parents.
08:14 Rappelez-vous ce qu'avait dit le garde des Sceaux,
08:16 dans le post-émeute, qu'est-ce qu'avait dit Eric Dupond-Moretti ?
08:21 Notre garde des Sceaux avait dit une chose simple.
08:24 Ce sont les deux parents. Même si le parent ne vit pas avec l'enfant
08:27 et qu'il ne s'en occupe pas, au niveau de la loi, il est responsable.
08:31 Enfin, on parle de responsabilité parentale.
08:34 Et sur ces mesures, je compte vraiment mettre le paquet sur la prévention,
08:38 notamment sur les conduites addictives.
08:40 Parce que je l'avais dit sur la lutte contre le trafic de drogue.
08:43 Pas de consommateur, pas de dealer.
08:45 C'est ce qui se passe dans les tribunaux à Marseille, par exemple,
08:47 qui maintenant fait comparaître des consommateurs.
08:50 Le président de la République avait demandé quelque chose.
08:52 Le paiement de l'amende forfaitaire délictuelle
08:54 directement sur ceux qui sont sanctionnés
08:58 et qu'on contrôle avec une détention de drogue.
09:02 C'est une mesure, vous allez dire, c'est à la marge.
09:05 Non, c'est important de responsabiliser.
09:07 Important sur la prévention.
09:09 Important sur la prévention de la consommation, je parle.
09:12 Ça appartient, encore une fois, j'ai 47 ans, à une génération
09:16 qui a eu affaire à de la prévention.
09:18 On va être très concrets.
09:19 Tu casses, tu répares.
09:20 Très bien. Comment ça se passe ?
09:21 Alors, tu casses, tu répares, c'est de ramener...
09:23 Ce sont des beaux mots, vous entendez la petite musique ?
09:25 Comment ça arrive ?
09:26 Il y a eu l'effet Wahoo de la nomination de Gabriel Attal.
09:29 Maintenant, les Français réclament du concret.
09:31 Tu casses, tu répares. Comment ça se passe ?
09:33 Un gamin de 14 ans qui va casser un abribus, comment est-ce qu'il répare ?
09:37 La responsabilité civile des parents.
09:39 Voilà, je vous réponds.
09:40 Avec la... la surinsanitation.
09:42 À l'école, quand un enfant casse les lunettes du copain...
09:46 On sollicite l'assureur.
09:47 Absolument. Et donc, maintenant, je pense qu'il faut aller vraiment sur cette voie-là
09:51 parce qu'on ne peut plus laisser des parents avoir des enfants
09:54 qui saccagent tout sans les mettre devant leur responsabilité.
09:57 Je l'avais dit pour les parents.
09:58 Tu es responsable de ce que tu fabriques.
10:00 Quand on fait des enfants, on en est responsable.
10:02 Sauf dans des cas où, effectivement, les problèmes sociaux,
10:05 les problèmes psychiatriques, les problèmes, on va dire, psychologiques
10:09 peuvent empêcher un parent ou des parents d'exercer leur autorité complètement sur les enfants.
10:13 Et moi, dans tout ça, je dis quoi ?
10:15 Il faut poser des cadres.
10:16 Maintenant, voilà, n'ayons pas peur des mots.
10:19 Les jeunes, les adolescents, les réseaux sociaux ont complètement bouleversé leur perception du monde.
10:24 Regardez ce qui s'est passé pendant les émeutes urbaines de l'année dernière.
10:27 Enfin, moi, je suis quelqu'un de tout à fait pragmatique.
10:30 Je suis moi-même maman d'une adolescente.
10:32 Donc, les responsables des enfants, ce sont les parents.
10:35 La première autorité que les enfants doivent avoir...
10:38 C'est les parents, ça ne doit pas être la police.
10:40 Sabrina Agresti-Roubach.
10:41 Mettons qu'après, le lien soit un peu distendu.
10:43 Secrétaire d'État à la Citoyenneté et à la Ville, commandée d'interview sur CNews et sur Europe 1.
10:48 Le constat, tout le monde le fait.
10:50 En fait, ce qui est compliqué maintenant à mettre en place,
10:53 et vous allez être jugée, vous et le gouvernement,
10:55 sur la réalisation de ces déclarations de volonté.
11:00 J'ai annoncé des mesures fortes.
11:02 La responsabilité civile des parents.
11:04 Tu casses, tu répares, ça veut dire ça.
11:05 Tu salies, tu nettoies.
11:07 À un moment donné, si un enfant, un adolescent salit quelque chose,
11:12 quand je dis "salit", ça veut dire "dégrade".
11:14 On va utiliser les mots, c'est "dégrade".
11:16 Il doit être responsable.
11:18 On ne peut plus accepter une société où tout le monde a laissé tomber.
11:21 Et je parlais aussi la dernière fois, pas de la démission des parents.
11:25 Et je le dis à chaque fois, Alain Boer avait dit quelque chose de très juste.
11:29 On a licencié les parents.
11:31 On a expliqué, peut-être pendant trop longtemps,
11:33 que finalement, ils n'étaient pas responsables de leurs enfants.
11:35 Ils sont responsables de leurs enfants.
11:37 Et poser un cadre à un adolescent, c'est lui rendre service.
11:40 - Sabrina Agresti-Roubach, dernière question sur la délinquance à proprement parler.
11:44 Les courtes peines, dès le premier acte de délinquance, pour ou contre ?
11:47 - Non, moi, par rapport aux enfants, parce qu'un adolescent, ça reste un enfant.
11:52 Je pense que les travaux, ce qu'a annoncé le Premier ministre,
11:55 est une excellente mesure.
11:56 - Au-delà de 16 ans ?
11:57 - Au-delà de 16 ans, je pense que je laisse la justice, encore une fois,
12:01 faire trier le bon grain de livret.
12:03 Moi, je ne suis pas magistrat.
12:05 Moi, je suis ministre.
12:06 Ce n'est pas exactement la même chose.
12:08 Donc, l'indépendance de la justice doit absolument être exercée,
12:11 comme au Parlement, la séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif.
12:15 Je laisse les magistrats faire leur travail.
12:18 - Dès le premier acte de délinquance, avoir une peine réelle,
12:24 une véritable sanction, est-ce que ce n'est pas la solution pour éviter la récidive des 16 ans ?
12:29 - Non, moi, ce que je pense...
12:30 - Est-ce que ce n'est pas rendre service ?
12:31 - Ce qui peut être aussi la solution, c'est la prévention.
12:35 Encore une fois, moi, la prévention de la délinquance, c'est quoi ?
12:38 C'est essayer d'empêcher la commission de l'acte.
12:41 Voilà, là où je veux amplifier, c'est là.
12:43 Et permettez-moi juste de rappeler quelque chose,
12:45 travaillez beaucoup aussi sur la santé mentale de nos jeunes.
12:48 Si on a quelque chose à faire et si on leur doit quelque chose, c'est ça.
12:52 - Sabrina Agresti-Roubach, la loi contre les dérives sectaires,
12:55 elle est à l'Assemblée, elle va être votée.
12:58 Qu'est-ce que ça va changer ?
12:59 - Alors, qu'est-ce que ça va changer ?
13:00 Ça va changer beaucoup de choses.
13:02 Hier, l'article 4, par exemple, dans l'hémicycle, n'a pas été voté.
13:05 Donc, je vais tout à l'heure discuter avec la majorité
13:10 comment réintroduire, juste pour rappeler l'article 4,
13:13 c'est l'abandon de soins,
13:19 donc la provocation à l'abandon de soins.
13:21 Par exemple, quelqu'un est malade d'un cancer
13:24 et vous avez un gourou 2.0 qui explique qu'il faut abandonner sa chimiothérapie.
13:28 - Et qu'en mangeant de la soupe, il sera sauvé.
13:29 - Et en mangeant de la soupe, il sera sauvé.
13:31 Vous savez que 25% des dérives sectaires concernent la santé.
13:34 Moi, je ne fais pas un texte pour me faire plaisir.
13:36 Je fais un texte pour pouvoir agir sur la vie des gens
13:39 et pour pouvoir aider justement toutes ces familles
13:42 qui sont victimes de dérives sectaires.
13:44 Et je rappelle juste un chiffre entre 2015 et maintenant,
13:46 donc 2024, 86% de plus de signalements sur le site de la Mivilud,
13:52 la plateforme de la Mivilud.
13:53 Donc, je dis, nous avons un vrai sujet.
13:55 L'article 1 a été voté.
13:59 L'article 2, pareil, sur les circonstances aggravantes a été voté.
14:03 Donc voilà, cette loi, je vais la défendre avec beaucoup de courage,
14:07 avec la majorité et avec aussi le groupe socialiste qui soutient cette loi,
14:11 avec les écologistes.
14:13 On va essayer de réécrire ensemble cet article 4
14:15 pour qu'il puisse passer tout à l'heure dans l'hémicycle.
14:17 - Un dernier mot, la grève à la SNCF.
14:19 Ce week-end, les syndicats de la SNCF qui réclament des augmentations de salaires
14:24 est-ce que vous la comprenez ou est-ce que vous êtes choqués ?
14:28 - Non, je suis... Comment dire ?
14:31 Je suis millionnaire, le droit de grève est absolument fondamental dans notre pays,
14:34 donc je ne vais pas remettre en cause le droit de grève.
14:36 - Ce n'est pas ma question.
14:37 - Ce que je dis, c'est que ceux qui subissent en tout cas ces grèves,
14:40 posez-leur la question.
14:41 La dernière fois, vous, comme d'autres chaînes de télé,
14:44 on fait un micro-trottoir qui était passionnant,
14:46 où on voyait les gens qui disaient...
14:48 On comprend le droit de grève, mais nous, dans notre quotidien,
14:51 surtout sur un week-end de vacances, c'est très compliqué.
14:53 Moi, j'appelle quand même à une grande mesure...
14:55 - C'est votre point de vue ?
14:56 - Non, à une mesure quand même d'équilibre.
14:58 Je pense quand même qu'il faut penser un petit peu aux autres, aux usagers de la SNCF,
15:04 mais je laisse le président Farandou gérer ce problème.
15:08 - Merci beaucoup.
15:09 C'était la grande interview de Sabrina Agresti-Roubach, secrétaire d'État à la Citoyenneté et à la Ville.
15:15 Merci à vous d'être venue sur CNews et sur Europe.
15:17 Bonne journée, à bientôt.