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Au programme de cette édition, Joe Biden toujours plus affaibli. Après la polémique sur ses trous de mémoire et ses difficultés à se déplacer, c’est désormais un de ses ministres qui est inculpé… et son propre camp commence à envisager de le remplacer pour l’élection présidentielle.

Nous reviendrons ensuite en France où le gouvernement promeut un texte liberticide dans le cadre de la loi sur la lutte contre les dérives sectaires. L’objectif poursuivi est simple : museler les critiques vis-à-vis des géants pharmaceutiques…

Et puis nous partirons interroger des Parisiens pour recueillir leur avis sur les maux des agriculteurs français… Et nous reviendrons ensuite avec Rémi Tell sur le possible regain de tension dans le monde paysan, à deux semaines du Salon de l’agriculture.

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00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle page d'actualité.
00:19 Au programme de cette édition, Joe Biden toujours plus affaibli.
00:22 Après la polémique sur ses trous de mémoire et ses difficultés à se déplacer,
00:26 c'est désormais un de ses ministres qui est inculpé et son propre camp commence à envisager de le remplacer pour l'élection présidentielle.
00:33 Nous reviendrons ensuite en France où le gouvernement promeut un texte liberticide
00:37 dans le cadre de la loi sur la lutte contre les dérives sectaires.
00:41 L'objectif poursuivi est simple, museler les critiques vis-à-vis des géants pharmaceutiques.
00:46 Et puis nous partirons interroger des Parisiens pour recueillir leur avis sur les mots des agriculteurs français.
00:51 Et nous reviendrons ensuite avec Rémi Tell sur le possible regain de tension dans le monde paysan
00:57 à deux semaines du Salon de l'agriculture.
00:59 [Musique]
01:03 Joe Biden passera-t-il l'hiver ?
01:05 Après une semaine où les nouveaux trous de mémoire du président états-unien ont fait polémique,
01:09 c'est un de ses ministres qui est inculpé,
01:11 un horizon qui semble résolument s'obscurcir pour le camp démocrate.
01:15 Explication d'Olivier Frèrejac.
01:17 La candidature Biden est-elle encore vraiment envisageable ?
01:20 À neuf mois de l'élection du président de la première puissance mondiale,
01:24 Joe Biden est en grande difficulté.
01:26 Dernière mésaventure en date,
01:28 mardi, le congrès américain a inculpé le ministre de l'immigration Alejandro Mayorkas.
01:33 C'est la première fois qu'un ministre en exercice subit ce sort depuis près d'un demi-siècle.
01:39 L'éviction du démocrate est justifiée par sa gestion de la crise à la frontière avec le Mexique.
01:44 Les protestations du président, qui a dénoncé un acte flagrant de politique politicienne,
01:50 n'y feront rien, l'épisode montre que la fracture entre les deux Amériques s'accroît sous sa présidence.
01:55 La destitution du ministre demeure complètement improbable compte tenu de la majorité démocrate au Sénat.
02:01 Les Républicains poursuivent cependant leur offensive sur un sujet qui sera au cœur de la campagne de Donald Trump.
02:07 La question migratoire figure donc parmi les sujets phares de l'année électorale.
02:11 Mais pas seulement. En effet, la question de l'Ukraine demeure aussi un enjeu central.
02:16 Ainsi, Joe Biden a cérémonié l'opposition de droite en affirmant que l'histoire sera témoin de leur attitude
02:22 s'ils décidaient de torpiller l'aide à l'Ukraine que le Sénat vient d'approuver,
02:26 leur demandant non sans un brin de sophisme s'ils souhaitaient défendre la liberté ou prendre le parti de la terreur et de la tyrannie.
02:34 Il est ici question d'une nouvelle enveloppe de 95 milliards de dollars destinée à l'Ukraine, mais aussi à Israël et à Taïwan.
02:41 Un chantage au financement qui lie des dossiers divers mais qui permet à Joe Biden de se donner un peu d'air
02:47 alors que sa santé pose de plus en plus question.
02:50 C'est d'ailleurs un problème épineux pour les démocrates qui peuvent difficilement évincer leur président,
02:54 au risque d'admettre qu'il n'est pas en mesure de continuer mais aussi de s'exposer à un refus du principal intéressé,
03:01 donnant lieu à une lutte inédite entre l'un des deux grands partis du pays et son propre président sortant.
03:07 Le rapport du procureur spécial décrivant Joe Biden comme un « vieil homme aimable à la mauvaise mémoire »
03:12 est pourtant accablant et enterrine des sorties de routes médiatiques largement relayées sur les réseaux sociaux.
03:18 Il y a une semaine, le président des États-Unis s'était montré très agacé des critiques sur son état de santé,
03:23 ce qui semble attesté de sa détermination à se maintenir en place.
03:26 Mon souvenir ne s'est pas perdu, mon souvenir est bien.
03:29 Regardez ce que j'ai fait depuis que je suis devenu président.
03:32 Personne n'a pensé que je pouvais passer les choses que j'ai passé.
03:35 Comment ça s'est passé ?
03:36 Je crois que je n'ai oublié ce qui se passait.
03:38 Quelques secondes après avoir expliqué qu'il n'avait pas de problème de mémoire,
03:42 Joe Biden avait fait du président égyptien à Sicile le président du Mexique.
03:46 Comme vous le savez, au début, le président de Mexique, Sisi,
03:52 n'a pas voulu ouvrir la porte pour permettre aux humains de se faire.
03:56 Le 4 février déjà, le président avait parlé d'une rencontre avec le président Mitterrand en 2021,
04:02 lors du G7, faisant de ce dernier le président de l'Allemagne, 28 ans après sa mort.
04:06 J'ai assis et j'ai dit "l'Amérique est de retour".
04:10 Mitterrand, du France, m'a regardé et a dit...
04:18 La veille, le président avait déjà évoqué un échange avec Helmut Kohl en 2021,
04:22 le chancelier allemand est pourtant décédé en 2017.
04:26 Le rapport du procureur spécial a ajouté de l'eau au moulin des détracteurs du Démocrate,
04:31 en affirmant que le président ne savait plus en quelle année son fils Beau était mort,
04:35 ni les années durant lesquelles il était vice-président du pays.
04:39 Une mémoire défaillante pour un président choisi comme personnalité de compromis
04:43 lors de l'élection de 2020, mais qui aujourd'hui apparaît comme très diminué.
04:48 Tout son mandat a été jalonné par des chutes et des absents.
04:51 [Musique]
05:14 Une santé physique fragile et des pertes de mémoire,
05:16 la première puissance mondiale a aujourd'hui pour incarnation un chef d'État
05:20 qui ne semble plus en mesure de gouverner.
05:22 Les précédents sont peu flatteurs en la matière,
05:24 on peut ainsi penser à Abdelaziz Bouteflika, président de l'Algérie pendant 20 ans,
05:29 qui lors de ses dernières années au pouvoir semble n'avoir été qu'un faire-valoir d'un clan.
05:34 Les États-Unis peuvent-ils laisser penser qu'ils sont aux mains d'un clan ?
05:38 Si le président venait à admettre de se désister, ou s'il venait à mourir,
05:42 il faudrait trouver un remplaçant au pied levé.
05:45 Si nous évoquons souvent l'hypothèse Anthony Blinken sur TV Liberté,
05:49 d'autres soufflent le nom de Michel Obama,
05:51 ou du gouverneur de la Californie Gavin Newsom,
05:54 du gouverneur du Michigan Gretchen Whitmer,
05:57 ou encore celui du Kentucky Andy Beshear.
06:00 Le nom de la vice-présidente Kamala Harris est aussi régulièrement cité.
06:04 Il est en tout cas trop tard pour remplacer Biden à l'occasion de la primaire démocrate
06:08 qui a déjà débuté,
06:09 et à l'occasion de laquelle son seul véritable adversaire Dean Phillips
06:13 n'est pas en mesure de renverser la tendance.
06:15 La date limite pour déposer une candidature est dépassée dans 80% des États
06:18 et il faudra donc un abandon ou un décès pour évacuer l'homme de 81 ans.
06:23 Ce dernier scénario, celui d'une mort forte opportune,
06:25 ne manquera pas d'alimenter les théories plus ou moins farfelues
06:28 s'il venait à se produire.
06:30 Mardi, l'Assemblée nationale a supprimé un article de loi visant à interdire
06:38 de critiquer les préconisations sanitaires officielles.
06:42 Exceptionnellement, la tentative de verrouiller le débat
06:44 pour laisser libre cours à Big Pharma n'aura pas fonctionné.
06:47 Retour en images.
06:49 C'est une petite victoire sur Big Pharma qu'il ne faut pas bouder.
06:53 Mardi, l'Assemblée nationale a écarté l'article 4 du projet de loi
06:56 sur la lutte contre les dérives sectaires
06:59 en votant un amendement de suppression par 116 voix contre 108.
07:04 Sans surprise, l'intégralité des députés macronistes présents dans l'hémicycle
07:08 ont voté pour maintenir cet article.
07:10 Les alliés UDI ont suivi,
07:12 malgré la timide abstention de Sandrine Jossot qu'il faut relever.
07:16 Les 7 socialistes présents ont également tous voté pour ce texte.
07:19 Chez Les Républicains, 24 voix étaient favorables à l'amendement de suppression,
07:23 mais deux députés tenaient absolument à ce texte,
07:26 dont le célèbre réanimateur de l'hôpital Georges Pompidou, Philippe Juvin.
07:31 Le RN s'est unanimement prononcé contre l'article 4,
07:35 à l'instar des députés et les filles.
07:37 Si l'on se concentre sur le texte, celui-ci prévoyait, je cite,
07:41 "la création d'une infraction pour réprimer la provocation
07:45 à l'abandon ou l'abstention de soins
07:47 ou à l'adoption de pratiques dont il est manifeste
07:50 qu'elles exposent la personne à un risque grave ou immédiat".
07:54 Si le texte peut présenter de prime abord
07:56 une volonté de protéger de potentielles victimes,
07:59 il présentait un risque majeur pour les lanceurs d'alerte
08:02 et n'avait surtout pas grand-chose à voir avec les dérives sectaires,
08:05 comme l'a expliqué le député de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan.
08:09 C'est un cavalier législatif, c'est pas un cavalier législatif,
08:12 c'est un dinosaure législatif
08:14 qui vise tout simplement à censurer
08:18 la liberté des médecins, la liberté scientifique.
08:22 C'est d'ailleurs quand même paradoxal
08:24 que ce soit un groupe qui s'appelle Renaissance
08:26 qui sombre dans l'obscurantisme,
08:29 c'est-à-dire qui gèle, qui gèle
08:32 le progrès scientifique en un moment donné,
08:36 quand vous écrivez en l'état des connaissances médicales.
08:39 Vous avouez bien évidemment qu'avec cet article,
08:43 Irène Frachon et tous ceux qui ont fait avancer
08:46 l'analyse, la science,
08:48 auraient été mis en prison,
08:50 auraient eu 15 000 euros d'amende,
08:52 et aujourd'hui le Mediator serait toujours en distribution libre
08:56 et tuerait des gens.
08:57 Voilà la réalité de votre amendement,
08:59 de cet article.
09:02 C'est un article qui vise à créer une science d'état,
09:06 une médecine d'état.
09:07 Cette victoire contre l'article 4 n'est pas anodine.
09:11 En effet, le texte de la proposition de loi s'accordait parfaitement
09:15 avec la coercition mise en place par la Macronie
09:18 pendant la période de crise sanitaire.
09:20 Il était même une prolongation avec un bras législatif.
09:25 À titre d'exemple, si un tel article était adopté,
09:28 tout porte à croire que la généticienne Alexandra Horion-Côde,
09:32 ou le professeur Didier Raoult pour ne citer qu'eux,
09:35 n'aurait pas seulement subi la censure des médias du système,
09:39 mais aurait en plus été poursuivi par la justice
09:42 pour avoir alerté sur les dérives médicales pendant le Covid-19
09:46 ou sur les potentiels dangers du produit dit "vaccinal" à ARN messager.
09:51 De quoi comprendre pourquoi la majorité tient autant à ce texte.
09:54 D'ailleurs, le secrétaire d'État chargé de la citoyenneté de la ville,
09:58 Sabrina Agresti-Roubach, responsable de ce projet de loi,
10:02 n'a visiblement pas décidé d'en rester là
10:05 et souhaite représenter un texte modifié.
10:08 C'est ce qu'explique l'actrice engagée Béatrice Rosen,
10:10 qui a assisté au vote de l'Assemblée nationale mardi soir.
10:14 Après la suppression de l'article 4 de la loi sur les dérives sectaires
10:18 hier soir tard à l'Assemblée nationale,
10:21 ce matin on apprend que la ministre en charge de cette loi au gouvernement
10:27 veut refaire passer ce texte,
10:30 veut le modifier avec le Parti socialiste et les écologistes
10:35 et le représenter pour le re-voter.
10:36 Donc c'est un déni de démocratie dans le sens où la voix,
10:41 la décision du peuple et de ses représentants n'est pas respectée.
10:45 Donc ça va repasser à l'Assemblée nationale aujourd'hui,
10:47 c'est absolument scandaleux, c'est un article baillon.
10:51 Évidemment que tout le monde est pour lutter contre les gourous et les charlatans,
10:54 mais en fait cet article est un prétexte.
10:57 La rapporteure Brigitte Nizot a dit que c'était l'article le plus important de la loi,
11:01 alors qu'il y a déjà un arsenal juridique suffisant selon le Conseil d'État
11:05 et selon de nombreux députés pour lutter contre ces gourous et ces charlatans.
11:09 Donc en fait cet article est uniquement pour censurer les lanceurs d'alerte,
11:14 pour censurer les victimes d'effets indésirables qui ne sont pas encore reconnus,
11:18 pour interdire les médecines complémentaires,
11:21 pour entraver le débat scientifique et instaurer une médecine d'État.
11:25 Une médecine d'État qui aura pour effet d'imposer sans contrepoids aucun
11:28 la propagande de Big Pharma,
11:30 relayée dans les alcôves ministériels par les cabinets de conseils suremployés,
11:35 quand ce n'est pas par les élus eux-mêmes.
11:37 Dans ce cadre, le texte battu en brèche a de quoi faire sourire.
11:40 En effet, le rapporteur du projet de loi, député Renaissance du Nord,
11:44 à la ressemblance certaine avec Brigitte Macron,
11:47 n'est autre qu'une certaine Brigitte Lizot,
11:50 dont le CV montre une expérience de visiteur médical
11:53 pour le compte du laboratoire GSK GlaxoSmithKline.
11:57 Le rédacteur du texte, en revanche, serait une certaine Stéphanie Riste,
12:01 également députée macroniste depuis 2017.
12:05 Médecin rhumatologue de métier, cette dernière avait fait parler d'elle
12:07 pendant la campagne des législatives,
12:09 après la révélation d'une vingtaine de milliers d'euros
12:12 perçus via des avantages offerts par les laboratoires pharmaceutiques
12:16 entre 2012 et 2016.
12:18 À noter que parmi les gentils contributeurs au train de vie de Mme Riste
12:22 se tient certes modestement le célèbre Pfizer.
12:25 Il aura également été reproché à Stéphanie Riste
12:28 de possibles conflits d'intérêts après que l'hôpital d'Orléans,
12:32 où elle officiait, s'est offert les services de son époux,
12:35 Grégoire Riste, patron de la société d'informatique Expo,
12:39 à l'origine d'un site web pour le service de rhumatologie de sa femme,
12:44 puis d'une application pour l'hôpital.
12:46 Les auteurs du texte, comme le texte lui-même,
12:48 semblent donc poursuivre des dessins assez limpides,
12:52 imposer des dogmes scientifiques d'état, accolés à ceux de Big Pharma,
12:57 comme s'il s'agissait d'une vérité indiscutable
13:00 au mépris de la philosophie même de la recherche et de la médecine,
13:03 basée sur les principes de débat et de réfutabilité,
13:07 deux concepts oni par la Macronie.
13:09 Les angoisses des agriculteurs ne sont toujours pas apaisées.
13:16 Près de dix jours après la mise en sourdine des révoltes,
13:19 la colère gronde toujours dans les campagnes.
13:21 Nous sommes allés à la rencontre des Français urbains,
13:24 cette fois pour avoir leur sentiment.
13:25 C'est très triste qu'on ne fait pas plus attention aux agriculteurs.
13:31 Je suis avec eux de tout cœur, parce que c'est grâce à eux qu'on mange.
13:36 Voilà. Et que je me dis que s'ils arrêtent, par exemple,
13:41 on crève de faim. Voilà. Donc ils sont essentiels.
13:45 Moi je comprends, enfin, mais si les agriculteurs,
13:47 ça pourrait être dans plein de métiers.
13:49 C'est-à-dire on travaille, les gens travaillent beaucoup,
13:52 contrairement à ce qu'on a tendance à dire,
13:54 et puis on ne les paye pas, les instituteurs, les professeurs.
14:00 Voilà, on ne paye pas assez les gens, et du coup,
14:03 ils ont aussi l'impression de ne pas être considérés.
14:07 C'est terrible.
14:08 J'essaie le français, oui. Absolument. Et j'y tiens.
14:12 Pas que pour la nourriture, pour tout.
14:15 J'essaie que ça ne soit que français.
14:17 Je pense que c'est important.
14:20 Et au moins français, je suis sûre.
14:22 Quand ça vient d'ailleurs, je suis moins sûre.
14:24 Si tu as un produit qui est de bonne qualité,
14:25 en allant direct vers l'agriculteur,
14:29 le paysan, tu ne vas pas avoir d'intermédiaire,
14:33 tu auras un produit un peu plus cher, mais de meilleure qualité,
14:35 et la personne sera mieux rémunérée aussi.
14:38 Moi je fais beaucoup de récup, poubelle et tout pour me nourrir.
14:40 Après je vais dans un magasin de paysans à côté de chez moi,
14:42 je ne suis pas de Paris. Voilà quoi, en gros.
14:46 Maintenant le gouvernement essaye d'arranger les choses
14:49 parce qu'il y a le salon d'agriculture,
14:53 mais après le salon d'agriculture, je ne suis pas sûre
14:56 qu'il y aura une suite.
15:00 On leur a filé des petites miettes.
15:03 Eux, ils ne peuvent pas s'arrêter à Perpette.
15:06 C'est impossible. Donc il faut bien retourner à la ferme,
15:09 aller traire les vaches et faire ce qu'il y a à faire.
15:13 C'est vrai qu'ils ne peuvent pas rester là pendant dix ans,
15:15 quoique ça pourrait arriver.
15:17 Ça va surtout profiter aux seigneurs agricoles,
15:20 ceux qui ont déjà des terres, qui ont des gros moyens,
15:23 qui au final ne touchent pas à un tracteur,
15:25 mais vont payer des gens pour aller sur leur champ.
15:29 Ça va leur profiter.
15:31 Et les plus petits, ça ne va rien changer,
15:33 ou peut-être à peine profiter économiquement s'il y a deux, trois mesures,
15:36 et simplifier les démarches, vu qu'il y a ça qui a été fait,
15:40 mais ça ne va pas aller plus loin.
15:41 La norme tue la norme. Il y a des minimums.
15:45 Je veux dire, là, ça devient infernal.
15:48 Il y a tellement de normes que de toute façon, vous êtes hors loi.
15:53 Tellement il y en a qui se contredisent.
15:55 Donc on arrive à un truc complètement absurde.
15:58 Commencer à discuter avec le gouvernement, ça ne mènera à rien.
16:00 Il faut que les agriculteurs se prennent en main hors syndicat,
16:02 qu'ils commencent à agir pour pas qu'ils se fassent encore avoir par le gouvernement.
16:08 Déjà avec le bio, ça va écarter beaucoup de choses,
16:11 parce que les gens commencent à s'habituer maintenant au bio,
16:13 parce qu'ils se disaient souvent que le bio, ce n'est pas accessible,
16:20 c'est pour les riches, ce n'est pas pour tout le monde.
16:22 Maintenant, ça commence à être accessible.
16:26 Régresser sur l'environnement, je trouve ça dommage que ce soit ça qui trinque,
16:29 plutôt que juste revaloriser leur salaire et leur façon de fonctionner, leur mode de vie.
16:35 Moi, je suis vraiment pour l'Europe, mais par exemple,
16:39 en ce qui concerne tout ce qui est bio,
16:41 il faut que les pays aient tous les mêmes normes bio
16:45 et qu'on soit tous sur un pied d'égalité, à mon sens.
16:49 Si les pays le veulent, ils peuvent arriver à faire changer les choses.
16:55 Mais en même temps, quand on ne veut pas quelque chose,
16:59 et qu'on dit que c'est de la faute de l'autre, c'est ce que j'appelle se débiner.
17:04 Peut-être que sur mon balcon, je préfère pousser des poireaux, qu'est-ce que vous voulez ?
17:09 [Générique]
17:12 Rémi Tell est à présent à mes côtés.
17:13 Bonjour Rémi Tell.
17:14 Bonsoir Élise.
17:15 Vous l'avez vu, les Français soutiennent massivement les agriculteurs,
17:19 même si ces derniers sont rentrés dans leurs exploitations.
17:23 Toutefois, le gouvernement craint particulièrement un regain de colère,
17:26 un retour de flamme, si je puis dire, à deux semaines du Salon de l'agriculture.
17:30 Oui, et le gouvernement Élise a raison, parce que si les grands médias n'en parlent pas,
17:35 on sent bien la tension monter d'un cran à l'approche du Salon de l'agriculture.
17:39 Ces dernières heures, de nombreuses actions ont eu lieu partout dans le pays.
17:43 Des éleveurs de moutons face au ministère de l'économie et des finances,
17:48 des blocages de banques en l'Octégaron,
17:51 le blocage aussi de l'autoroute A9 entre Narbonne et l'Espagne.
17:55 Du côté de la Confédération paysanne et de la coordination rurale,
17:59 on semble déterminé à poursuivre la lutte.
18:01 Et alors, on a le sentiment que du côté du gouvernement,
18:04 on redoute vraiment un retour de flamme, comme je l'ai dit,
18:07 on mise sur l'apaisement du moins de façade.
18:09 Oui, et la preuve c'est que Gabriel Etal a pris ce mardi
18:13 le temps de recevoir la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
18:17 Alors vous savez que ce sont les syndicats majoritaires,
18:19 mais une scission semble se dessiner entre les cadres de ces syndicats et la base,
18:24 et entre ces syndicats majoritaires et la Confédération paysanne
18:27 et la coordination rurale.
18:29 Sylvie Collas, qui a été secrétaire nationale de la Confédération paysanne,
18:34 déclarait récemment sur BFMTV que personne n'aurait dû rentrer à la maison
18:39 et beaucoup dans les campagnes se sentent floués par une forme de trahison
18:43 de la part des représentants syndicaux majoritaires.
18:46 Alors finalement, quand on nous entend, on a l'impression d'une division au carré,
18:49 c'est-à-dire une division au sein des différents syndicats
18:53 et une division dans chaque syndicat entre la base et les cadres.
18:57 Et peut-être que finalement la figure du patron de la FNSEA est la plus significative.
19:03 – Oui, il semble qu'il y ait clairement deux mouvements,
19:05 deux visions de l'agriculture qui s'opposent dans cette affaire
19:09 avec un point de cristallisation des tensions,
19:12 ce qui est Arnaud Rousseau, effectivement le patron de la FNSEA,
19:15 qui est également président du conseil d'administration du groupe Avril,
19:19 un groupe qu'Emmanuel Macron connaît bien puisqu'il l'avait conseillé
19:22 lorsqu'il était banquier d'affaires chez Rothschild.
19:24 Et c'est ce copinage, cet entre-soi, cette collusion entre l'agro-business
19:29 et le pouvoir politique qui est dénoncé par de nombreux agriculteurs.
19:32 – Et ce qui est aussi dénoncé par de nombreux agriculteurs, Emmanuel,
19:35 c'est que finalement on a vu ces manifestations,
19:37 on a vu cette mobilisation, on a vu cette exaspération
19:40 pour ne pas dire ce désespoir des agriculteurs
19:43 et malgré les mesurettes annoncées, ils n'ont pas été entendus.
19:46 – Oui, pas de changement de modèle en vue et pour preuve,
19:49 nous apprenons ce mercredi qu'une usine Danone du Gers,
19:53 l'une des plus grandes du groupe, arrête la production de lait de vache
19:56 pour la substituer par du lait d'avoine venu d'Espagne.
20:01 Des rustines pour les paysans, oui, un changement de modèle, pas encore.
20:05 – Merci beaucoup Rémi Tell pour cet éclairage
20:07 et on va suivre encore le sort des agriculteurs très attentivement.
20:11 On passe à présent à l'actualité en bref avec Renaud de Bourleuf.
20:13 [Générique]
20:16 – Le Panthéon confirmé comme temple de l'inversion des valeurs.
20:20 Après l'entrée de Simone Veil en 2018, c'est désormais Robert Badinter
20:24 qui devrait y reposer selon la volonté d'Emmanuel Macron et de plusieurs socialistes.
20:28 Seront donc réunis celles grâce à qui les enfants naits peuvent être privés de vie
20:32 et celui qui aura défendu la vie des criminels,
20:35 en particulier quand ils avaient du sang d'enfant sur les mains.
20:38 Parmi eux, les fabricants du talcum orange à l'origine du décès
20:40 d'au moins 36 enfants par intoxication dans les années 70.
20:44 En effet, après avoir été avocat de la firme,
20:46 Robert Badinter proposera l'amnistie des coupables en 1981
20:50 alors qu'il est ministre de la Justice de François Mitterrand.
20:53 Une affaire peu connue puisque Robert Badinter entrera surtout dans l'histoire
20:56 avec son plaidoyer contre la peine de mort pour éviter le massicot à Patrick Henry,
21:00 reconnu coupable de l'enlèvement et de l'assassinat du jeune Philippe Bertrand,
21:03 âgé de 7 ans.
21:05 Pour la cérémonie en hommage à l'ancien garde des Sceaux
21:07 organisée ce mercredi devant la place Vendôme,
21:09 une cérémonie pourtant nationale et au frais du contribuable,
21:12 la famille Badinter a refusé la présence de personnalités du Rassemblement National
21:16 et de la France Insoumise.
21:18 Une décision acceptée par Marine Le Pen,
21:21 mais pas par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon
21:22 qui a tenu à envoyer deux émissaires républicains.
21:25 Gasol non routier, mais surtout usine à gaz.
21:28 Alors que le gouvernement avait décidé l'augmentation de 6 centimes par litre
21:32 de la taxe sur ce carburant, destinée notamment aux engins du BTP,
21:36 Bruno Le Maire a annoncé que la hausse serait compensée
21:38 pour les entreprises du bâtiment de 15 salariés ou moins.
21:41 Ce geste intervient dans un contexte d'activité en berne
21:44 pour le bâtiment de travaux publics,
21:45 et après que le mouvement des paysans a déjà permis la suppression
21:48 de la surtaxe du gazol non routier dans le secteur agricole.
21:52 La mesure devrait coûter 20 millions d'euros à l'État
21:54 et se limiter à 20 000 euros par entreprise.
21:57 Mais elles-ci devront s'armer de patience.
21:59 Ainsi, le remboursement au titre de 2024 ne sera effectué qu'en 2025.
22:03 Objectif un train sur deux,
22:05 l'SNCF est face à une grève de ses contrôleurs
22:07 qui devrait fortement perturber le trafic en plein milieu des vacances de février.
22:11 Le PDG de SNCF Voyageurs s'est dit confiant
22:14 et a présenté ses excuses aux usagers mercredi,
22:17 affirmant qu'il annonçait l'objectif d'un train sur deux en fonctionnement.
22:20 Les billets pourront être échangés sans frais ou remboursés.
22:23 Par ailleurs, la société de transport veut essayer d'assurer le maximum de liaisons.
22:27 En direction des Pyrénées, des Alpes,
22:28 où des vacanciers risquent de rester bloqués sans solution de logement.
22:32 Face aux revendications de l'extrême gauche syndicale sud et de la CGT,
22:36 le patron de la SNCF fait valoir la création de postes supplémentaires
22:39 et des hausses de salaire de 20% en moyenne en trois ans.
22:43 Liberté d'expression à géométrie variable.
22:45 La chaîne d'information CNews est dans le viseur du Conseil d'État,
22:48 après que la juridiction administrative a ordonné mardi à l'ARCOM, anciennement CSA,
22:52 d'évaluer le respect des obligations de la chaîne de Vincent Bolloré en matière de pluralisme.
22:57 Il est ainsi demandé à l'ARCOM de prendre en compte la diversité des courants de pensée et d'opinion
23:01 représentés par l'ensemble des participants au programme diffusé,
23:04 y compris les chroniqueurs,
23:05 et pas uniquement le temps d'intervention des personnalités politiques.
23:08 Une décision qui laisse un certain nombre d'inconnus,
23:11 notamment sur la classification des journalistes ou chroniqueurs,
23:13 gageant que les médias du système trouvent toujours la parade
23:16 pour conserver des rédactions non représentatives des Français
23:18 et majoritairement engagées à gauche de l'échiquier politique.
23:21 La sécurité privée comme palliatif à l'inaction de l'État.
23:26 Place Jean Jaurès à Marseille, un couple de squatteurs a été délogé de l'appartement
23:29 qu'il occupait illégalement par quatre hommes,
23:32 ces derniers appartenant vraisemblablement à une entreprise spécialisée.
23:35 Les faits se sont déroulés lundi soir en présence d'une patrouille de police qui n'a pas réagi.
23:39 Les habitants de l'immeuble en vente soupçonnent le futur acheteur
23:41 d'avoir fait procéder à l'expulsion sauvage des deux occupants.
23:44 Si la manœuvre est illégale, passible de trois ans de prise en ferme
23:47 et de 25 000 euros d'amende,
23:49 elle illustre la tentation grandissante de recourir à la justice privée
23:52 face à l'incurie des pouvoirs publics.
23:54 Une initiative qui pourrait faire tache d'huile.
23:56 Une attaque contre l'école privée passée inaperçue pendant plusieurs mois.
24:02 Le plan local d'urbanisme de la ville de Paris, adopté en juin,
24:05 doit réserver des terrains de la capitale,
24:07 parmi lesquels des bâtiments scolaires,
24:09 pour la construction de logements sociaux.
24:11 Sur ces emplacements, tout projet de construction neuve ou de restructuration lourde
24:15 doit affecter une part de sa surface à l'habitat.
24:18 Concrètement, ces ensembles immobiliers pourraient se voir refuser le droit de faire des travaux
24:21 s'ils ne transforment pas une partie de leurs bâtiments en logements sociaux.
24:24 Sept écoles catholiques privées sous contrat sont concernées.
24:28 Le plan local d'urbanisme fait l'objet d'une enquête en ligne jusqu'au 29 février
24:31 sur le site "Registre numérique, enquête publique dématérialisée".
24:35 Déjà, des voix s'y élèvent contre une volonté de faire disparaître des écoles privées
24:38 en leur empêchant de faire leurs travaux de remise aux normes.
24:41 L'interdiction de l'abattage rituel ne constitue pas une violation des libertés religieuses.
24:47 C'est ce qu'a estimé la Cour européenne des droits de l'homme mardi,
24:50 arguant donc que l'interdiction d'une telle pratique en Belgique
24:52 ne contrevenait pas aux droits de l'homme.
24:54 La demande portait sur l'interdiction en Flandre et en Wallonie,
24:57 où l'abattage rituel sans étourdissement préalable est prohibé.
25:00 Ce sont des citoyens et des membres des autorités culturelles musulmanes,
25:03 mais aussi juives, qui avaient contesté cette décision politique
25:06 prise au nom du bien-être animal.
25:08 Une affaire qui ne devrait pas avoir de répercussions en France
25:10 où une telle législation n'est pas au programme.
25:13 Les requérants devraient désormais porter l'affaire en grande chambre
25:15 et en cas de confirmation du verdict.
25:16 Et nous arriverons à présent presque à la fin de cette édition.
25:23 Dans un instant pour le Zoom du jour,
25:24 Mathieu Falcone présente son troisième roman "Le roi est nu"
25:28 publié chez Albin Michel.
25:29 Qu'on mette des personnalités dites populistes à la tête du pays,
25:33 qu'est-ce que ça change ?
25:34 Oui, qu'est-ce que ça change ?
25:36 Puisque de toute façon, c'est globalement l'Union européenne qui va diriger,
25:40 qui elle-même est quand même un vassal des États-Unis.
25:42 Enfin, on est dans un monde globalisé
25:46 où le capitalisme est très puissant
25:48 et en fait, on est obligé d'obéir à ses lois.
25:50 Et je pense que ce soit Mme Mélanie ou autres
25:55 sont finalement obligés de se plier à la réalité
25:57 qui est que le marché domine
25:58 et que de toute façon, il faut faire fonctionner les économies
26:02 et donc les entreprises.
26:03 Et donc en réalité, le pouvoir de décision est très mince.
26:08 Également au programme de votre soirée, à partir de 20h,
26:10 vous retrouverez "Choc du monde".
26:12 Edouard Chanault reçoit Alexis Tarrat,
26:14 secrétaire général de France-Russie expatriation
26:17 pour évoquer l'avenir des relations franco-russes.
26:20 C'est à présent la fin de cette édition.
26:22 Merci à tous pour votre fidélité.
26:24 Portez-vous bien et rendez-vous demain.
26:27 Bonsoir.
26:28 (Générique)
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