Les reportages de la rédaction - Comment éviter l'engorgement: reportage aux urgences d'Argenteuil

  • il y a 8 mois
Nos services d’urgences : un désastre sanitaire. Manque de lits, manque de personnel, moins de garde des médecins libéraux, et pour compliquer encore l’équation, une population vieillissante, la catastrophe est là. Comment inverser cette spirale mortifère ? Avant d’en débattre, reportage aux urgences d’Argenteuil, 225 patients accueillis chaque jour, avec Jonathan Dupriez.
Année de Production : 2022

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Transcription
00:00 ...
00:04 -Hôpital d'Argenteuil, dans le Val-d'Oise.
00:06 Dans ce service d'urgence,
00:08 défilent chaque année
00:10 quelques 110 000 patients.
00:11 Pour éviter l'engorgement,
00:13 la chef de service, Catherine Legal,
00:15 a mis en place une organisation au corps d'eau.
00:18 Pour les patients venus par eux-mêmes,
00:20 un premier tri est effectué dès l'accueil.
00:22 -La gestion des urgences, c'est vraiment
00:25 de profiler les patients dès l'arrivée
00:28 et de les mettre dans des process de soins
00:30 qui, pour certains, sont très éloignés des urgences.
00:33 -Qu'est-ce qui vous arrive ?
00:35 -Peu après, une infirmière dresse un premier diagnostic
00:38 avant d'orienter le patient selon la gravité des symptômes.
00:41 -On leur demande pourquoi ils viennent ici,
00:44 quels sont leurs symptômes,
00:45 ont-ils des antécédents ?
00:47 Par rapport à ça, on juge le tri qu'on leur attribue
00:50 et dans quel secteur on les envoie.
00:52 -Chaque jour, sur plus de 200 personnes prises en charge,
00:56 seulement cinq sont en urgence vitale.
00:58 Mais une centaine relève de la médecine de ville.
01:01 Ceux-là sont donc routés vers ce préfabriqué
01:03 ou officier des médecins généralistes.
01:06 -Ces patients ambulatoires
01:07 attendaient dans les urgences,
01:09 car ils passaient derrière les patients les plus graves.
01:12 De les mettre de côté dans un secteur de soins plus adapté
01:15 permettait d'en gérer plus et de désengorger les urgences
01:18 pour continuer à accueillir les malades les plus graves.
01:21 -Autre problème pour les urgences,
01:23 gérer l'afflux de personnes âgées aux pathologies non-urgentes.
01:27 Elles représentent 15 % du flux à Argenteuil.
01:30 Pour éviter qu'elles n'occupent des lits liés aux urgences vitales,
01:33 Catherine Legal dispose de 28 lits spécifiques
01:37 pour orienter ces malades particuliers.
01:39 -Les malades sont triés, là aussi, ils sont profilés,
01:42 pour avoir des problèmes médicaux pas trop graves
01:45 et souvent de gros problèmes sociaux.
01:47 Notre travail, c'est de leur trouver une porte de sortie,
01:50 qui est un peu l'hôpital, mais très peu l'hôpital.
01:53 A 70 %, les patients vont quitter ce service,
01:55 soit vers leur domicile en mettant en place des soins transitionnels,
01:59 soit vers des structures comme des EHPAD, voire des EHPAD.
02:02 -Si Argenteuil fait figure de modèle,
02:04 la mécanique de ces urgences demeure fragile,
02:07 notamment en matière de ressources humaines.
02:09 Chaque année, Christine Defenin s'emploie
02:12 à faire rester ses 250 brancardiers,
02:14 aides-soignants ou infirmières, tentés de quitter le navire.
02:17 -La province attire plus que le fait de rester en Ile-de-France.
02:22 On a des infirmières qui sont fatiguées
02:28 d'un service comme celui-ci, puisqu'il est très actif.
02:32 Nous sommes dans un service où il y a beaucoup d'agressivité
02:35 et beaucoup de gestion de comportements agressifs.
02:39 Ca peut être très fatigant pour elles.
02:41 -Idem du côté des médecins, dont le turnover permanent
02:44 menace la continuité des soins.
02:46 -Le risque, c'est la rupture.
02:48 C'est ce qui a fait fermer un certain nombre de services d'urgence.
02:52 Il faut améliorer les conditions de travail,
02:55 donc gérer le flux, mettre des organisations
02:57 pour que les gens ne se retrouvent pas dans un gros bordel,
03:00 qui génère de la tension, de la violence,
03:03 des événements indésirables,
03:05 parce que les malades peuvent être gérés,
03:07 ou les victimes secondaires sont les soignants.
03:10 -Au prix d'efforts importants, les urgences d'Argenteuil
03:13 parviennent à se maintenir, mais au niveau national,
03:16 la situation semble critique.
03:18 Aux Etats-Unis de France, 163 services d'urgence
03:20 ont dû fermer au moins une fois l'été dernier,
03:23 en raison d'un manque de personnel.
03:26 Sous-titrage ST' 501
03:28 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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