Le sénateur LR des Hauts-de-Seine estime qu’une reprise des débats parlementaires sur le projet de loi de finances (PLF), interrompu par la motion de censure, permettrait de doter la France d’un budget « début février ».
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00:00Voilà, pour cette séance qui se tenait hier au Sénat, pour en parler j'accueille ici Roger Carucci, bonjour.
00:04Bonjour.
00:05Sénateur à LRD Hauts-de-Seine, alors sans surprise, le projet de loi spéciale a été adopté à la case d'unanimité
00:11et donc par l'ensemble du Parlement, voté conforme.
00:14Ça faisait depuis 1979 que la France n'avait plus besoin de ce dispositif d'urgence budgétaire.
00:20Alors est-ce qu'il faut juste se réjouir de ce texte ou c'est le plus dur qui commence maintenant ?
00:24Ah non, je crois que c'était une base, simplement que l'État puisse continuer,
00:29prélever les impôts, payer les fonctionnaires, lancer les emprunts.
00:33Le vrai travail commence maintenant, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on veut réellement comme budget 2025 ?
00:38Le Sénat a dû interrompre ses travaux après avoir adopté l'IR7,
00:43mais a dû interrompre ses travaux du fait de la censure au milieu du volet IR7,
00:48du volet à dépenses, mais naturellement maintenant il faut reprendre.
00:51Alors est-ce qu'on reprendra sur le texte du Sénat ?
00:53C'était ma question.
00:54Alors c'est la demande du Sénat.
00:56Nous nous disons attention, si on repart sur un délai normal, c'est 70 jours.
01:01C'est énorme.
01:01Donc c'est énorme, ça voudrait dire qu'on ne vote pas de budget avant fin mars.
01:05Si on peut reprendre à partir du texte du Sénat, ça peut aller beaucoup plus vite
01:10et la France peut avoir un budget début février.
01:12Alors après il faut se mettre d'accord sur le budget.
01:14Oui et surtout que ça envoie un signal que c'est la continuité avec Michel Barnier
01:17et que la censure n'a rien changé et ça c'est problématique politiquement peut-être ?
01:21Bah problématique politiquement, on peut, si on revient sur le débat,
01:24d'abord je rappelle qu'il y a encore toute une phase dépenses à traiter au Sénat,
01:29ensuite il y a une commission mixte paritaire où on peut faire évoluer.
01:32Si le nouveau gouvernement demande des modifications, etc.,
01:36ça peut être fait en commission mixte paritaire et en tout cas on ne perd pas du temps dans les délais.
01:40Je crois que ce dont ont besoin les ménages, comme les entreprises,
01:44comme les investisseurs étrangers, c'est de choses stabilisées et donc définitives.
01:49Il nous faut un budget vite.
01:51Est-ce qu'il faut des marqueurs dans cette nouvelle version du budget,
01:54même si on reprendrait l'ancien budget Barnier mais qu'on amenderait ?
01:58Est-ce qu'il faut modifier des choses, notamment pour changer aussi l'équilibre politique de ce budget ?
02:03Les 60 milliards, l'enveloppe globale, est-ce que c'était une marche trop haute ?
02:08Je ne crois pas que ce soit une marche trop haute.
02:10Regardez les agences de notation, elles disent toutes
02:13si vous ne faites pas d'efforts on vous dégrade,
02:15donc vous paierez encore plus cher vos emprunts.
02:17Non, le problème c'est plutôt l'équilibre dans la marche.
02:20Est-ce qu'il ne faut pas trouver des marges de réduction de dépense publique supérieures
02:25pour ne pas avoir les 20 milliards d'impôts supplémentaires sur les entreprises
02:30ou sur quelques ménages ?
02:32Mais tout ça doit être revu, on peut le revoir, mais on peut le revoir vite
02:36si le gouvernement est formé, naturellement,
02:38et si tout le monde est d'accord pour qu'on reprenne à partir de la base sénatoriale.
02:43Juste une toute petite question de calendrier, on a entendu Gérard Larcher ce matin sur TF1
02:47dire que le Sénat était prêt à reprendre les travaux
02:49dès que le gouvernement était nommé, dès le 6 janvier, non pas la semaine d'après.
02:54Vous le confirmez, ça a été dit en conférence des présidents ?
02:57Tout à fait, c'est très clair, la rentrée officielle est le mardi 14 janvier,
03:02mais naturellement, si le gouvernement est en place
03:05et s'il y a un budget préparé, on est prêt à reprendre dès le 6-7.
03:09Alors, des négociations sont organisées à Matignon avec tous les partis
03:12sauf la France Insoumise et le Rassemblement National,
03:15et en présence de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet,
03:18les LR ont-ils acté qu'ils resteront au gouvernement ?
03:21Question toute simple.
03:22Non, rien n'est acté, tout va dépendre de ce que dit le Premier ministre,
03:27de ses orientations, on l'a dit ces derniers jours.
03:31Qu'est-ce qu'il veut exactement en matière d'immigration ?
03:33Est-ce qu'il est d'accord pour qu'il y ait un texte de loi immigration ?
03:36Est-ce qu'il y a une grande loi, une loi avec quelques mesures ?
03:39Parce qu'on a vu qu'en fonction de la taille de la loi, ça pouvait aussi faire peur à d'autres alliés.
03:43Franchement, on n'en est pas à voter la loi immigration au kilo ou au nombre de pages,
03:48l'essentiel c'est qu'il y ait des mesures fortes, comme les souhaite Bruno Retailleau,
03:52et qu'on les fasse adopter.
03:54Est-ce que c'est toutes les mesures qui avaient été retoquées par le Conseil Constitutionnel l'année dernière ?
03:57Peut-être pas tout, mais l'essentiel de ce qui peut contribuer à réguler l'immigration doit être adopté.
04:03C'est une demande très forte des Français, quelle que soit, je le dis tout de suite, la couleur politique,
04:07et souvent avec des majorités de gauche sur certaines mesures.
04:11Donc là-dessus, on est à peu près tous d'accord, il faut le faire.
04:14De la même manière, est-ce que François Bayrou qui a dit qu'il voulait corriger le texte retraite et non pas l'abroger,
04:21qu'est-ce que c'est la correction qu'il souhaite ?
04:23Parce que là aussi, nous, nous l'avons voté ce texte au Sénat, donc nous souhaitons qu'il soit maintenu.
04:28Est-ce qu'il faut le corriger ? D'accord, peut-être, mais sur quels éléments ?
04:32Si on y touche trop, si on touche par exemple à l'âge, vous direz ligne rouge ?
04:35Oui, parce que si on nous dit non non, il y a plus de 64 ans, ou si on nous dit sur l'immigration non non,
04:41il n'y aura plus de mesures sur les régularisations, etc.
04:45Et si on nous dit sur d'autres sujets non non, sur la sécurité, à un moment, il faut que les choses soient claires,
04:51les éléments sont nets, il faut un pacte de gouvernement, si ce pacte est respecté,
04:58si François Bayrou, auprès de Bruno Retailleau ou auprès de nos amis sur les réformes des retraites pour rendre des engagements,
05:04nous participerons au gouvernement.
05:06Oui, Roger Carucci, on voit que François Bayrou n'arrive même pas à réunir les personnes qui soutenaient Michel Barnier,
05:12donc il arrivera encore moins à élargir ce socle, on se dit même cause, même conséquence,
05:17la censure est inévitable au début de l'année prochaine.
05:19Sans doute pas, d'abord parce que le Rassemblement National, qui a voulu faire la preuve qu'il pouvait censurer l'affaire avec Michel Barnier,
05:26est-ce que c'est même l'intérêt du Rassemblement National de le faire une deuxième fois très vite ?
05:30Je n'en suis pas sûr.
05:32Tout le monde a les yeux sur la ligne bleue des Vosges, c'est-à-dire la date de dissolution possible au mois de juillet 2025.
05:39Est-ce que les gens ont intérêt avant à une crise de régime ?
05:43Peut-être ceux qui souhaitent une élection présidentielle anticipée, tous les autres non.
05:47Que dire des premiers pas de François Bayrou à Matignon ?
05:50Beaucoup de responsables politiques qui ont été reçus à l'hôtel Matignon cette semaine ont dénoncé le flou au sortir de la réunion avec François Bayrou.
05:58Le Premier ministre était-il prêt ?
06:00Je crois qu'il est prêt depuis longtemps, François Bayrou.
06:03Ça fait longtemps, longtemps qu'il espère le poste.
06:06Il a même espéré la magistrature suprême, donc j'imagine qu'il est prêt.
06:10Après qu'il y ait des bévues de début...
06:13C'est que ça pour vous, des bévues ?
06:15Je ne pense pas que ce soit très grave.
06:17Je sais qu'on fait tout un élément, il est allé à Pau et tout.
06:21C'est des bévues, ça.
06:23Après, maintenant on veut du fond.
06:25On veut savoir sur le fond quel est le projet, quelle est l'ambition, avec quelle majorité.
06:29Merci Roger Carucci.
06:31Avant d'accueillir un deuxième invité à ce micro, zoom sur un deuxième temps fort de la séance qui se tenait hier au Sénat.