• il y a 9 mois
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline en direct sur CNews.
00:00:04 A la une ce soir, la colère toujours des agriculteurs alors que s'ouvre demain porte
00:00:09 de Versailles à Paris le salon de l'agriculture, souvent qualifié de plus grande ferme du
00:00:14 monde alors que les paysans craignent aujourd'hui pour la leur de ferme à eux et pour leur
00:00:19 survie.
00:00:20 Vous verrez que depuis ce matin plusieurs actions coup de poing sont organisées dans
00:00:23 la capitale.
00:00:24 L'imam Madjoub Madjoubi a finalement été expulsé vers la Tunisie et ce moins de 12
00:00:29 heures après son interpellation à Bagnole sur 16.
00:00:32 Le ministre de l'Intérieur s'est félicité sur les réseaux sociaux X et a félicité
00:00:36 sa loi immigration sans laquelle, selon lui, une telle expulsion aussi rapide n'aurait
00:00:41 pas été possible, on en débat dans un instant.
00:00:43 Et puis cela fera demain deux ans, jour pour jour, que la guerre en Ukraine a débuté,
00:00:47 l'occasion de nous intéresser à ce chiffre.
00:00:49 43% des français estiment que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne serait
00:00:54 d'une mauvaise chose pour la France.
00:00:56 C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:01:00 Nous en parlerons notamment avec le général Bruno Clermont, consultant défense.
00:01:04 Il sera avec nous tout à l'heure.
00:01:06 Je vous présente également mes autres invités mais d'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:01:10 C'est tout de suite et c'est avec Simon Guillain.
00:01:12 Madjoub Madjoubi va se défendre en justice pour retourner en France.
00:01:19 Cet imam tunisien de 52 ans a été expulsé hier du territoire français.
00:01:23 Seulement 12 heures après son interpellation dans le Gard, il dénonce une décision injuste
00:01:28 et arbitraire.
00:01:29 Madjoubi est accusé d'avoir tenu des propos anti-France lors de prêche.
00:01:33 20 000 foyers toujours privés d'électricité après le passage de la tempête Louis dans
00:01:37 une grande partie nord de la France.
00:01:39 Le courant a été rétabli dans 70 000 foyers, indique cet après-midi le gestionnaire du
00:01:43 réseau électrique Enedis.
00:01:45 Il s'agit de la plus grosse tempête en France depuis le début de l'année.
00:01:49 Et puis une sonde américaine s'est posée sur la Lune la nuit dernière.
00:01:52 C'est une première pour une société privée et le premier à l'unissage d'un appareil
00:01:56 américain depuis plus de 50 ans.
00:01:58 L'alunisseur de l'entreprise intuitive machine transporte notamment des instruments scientifiques
00:02:04 de la NASA.
00:02:05 Merci beaucoup Simon, on vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau rappel des titres
00:02:11 de l'actualité Punchline Weekend avec cette après-midi Judith Vintraud.
00:02:15 Ravie de vous retrouver, grand reporter au Figaro.
00:02:22 Bonjour Judith, bonjour à Jonathan Cixous, rétracteur en chef de Causer.
00:02:26 On va accueillir Marcel Turbot qui est avec nous, agriculteur et PDG de Turbot Céréales.
00:02:29 C'est bien ça ? C'est tout à fait ça, bonjour.
00:02:31 Et puis Florian Tardif du service politique de CNews.
00:02:34 Chose promise, chose due, les agriculteurs passent à la vitesse supérieure.
00:02:38 Alors que le salon de l'agriculture ouvre ses portes demain, les tracteurs sont entrés
00:02:42 dans Paris.
00:02:43 Ce matin plusieurs actions sont menées à différents endroits de la capitale.
00:02:47 Opérations escargots, manifestations, blocages.
00:02:50 On va sans plus attendre retrouver notre journaliste Maxime Leguet qui se trouve actuellement Place
00:02:55 Vauban dans le 7e arrondissement de Paris.
00:02:58 Maxime, vous avez pu suivre un convoi d'agriculteurs tout au long de la journée, racontez-nous.
00:03:02 Oui bonjour Michael, effectivement nous sommes Place Vauban dans le 7e arrondissement de
00:03:10 la capitale et pour être tout à fait honnête, la situation est en train un peu de dégénérer
00:03:14 ici puisque regardez vous avez ce face à face entre les tracteurs de la coordination
00:03:20 rurale qui font face aux gendarmes de la gendarmerie, les gendarmes qui bloquent la route puisque
00:03:27 ces agriculteurs ont essayé de partir direction Porte de Versailles.
00:03:32 Pour résumer la situation à nos téléspectateurs, les agriculteurs ont occupé les lieux depuis
00:03:37 la fin de matinée, ils avaient une autorisation de la part de la préfecture et puis ils devaient
00:03:43 rentrer chez eux calmement mais certains d'entre eux ont donc voulu prendre par surprise les
00:03:49 gendarmes, des gendarmes qui se sont donc opposés.
00:03:52 Voilà la symbolique et forte, cette image juste devant l'hôtel des Invalides, ce face
00:03:58 à face entre gendarmes et tracteurs de la coordination rurale, ils sont plus d'une
00:04:02 cinquantaine de tracteurs, une tension qui monte donc à cette veille d'ouverture du
00:04:08 salon de l'agriculture.
00:04:10 Merci beaucoup Maxime Legay et les images de Jules Bédot pour C News.
00:04:16 Alors Marcel Turbot vous êtes avec nous, vous avez vu ces images, il y a eu plusieurs
00:04:21 tentatives du gouvernement pour tenter d'éteindre l'incendie, surtout d'éviter ce qui est
00:04:25 en train de se produire, des annonces, des rencontres avec Gabriel Attal, avec Emmanuel
00:04:29 Macron, pourquoi est-ce que rien n'a fonctionné pour le moment selon vous ?
00:04:33 Je pense que là on a vécu au mois de janvier le match aller, on a eu des annonces, on s'est
00:04:39 un peu retiré, on a fait confiance, on a eu de l'espoir et depuis trois semaines on
00:04:43 n'a pas vu grand chose, mettre l'agriculture dans la constitution ça paraît du bon sens,
00:04:49 il n'y a pas de... il y a des annonces concrètes mais on les espère pour demain.
00:04:53 Alors en trois semaines il y a quand même eu des rencontres, des échanges ?
00:04:56 Non mais disons que c'est des petites mesurettes qui permettent, la taille des layers, des
00:05:02 choses comme ça, on a eu des acquis sur la chasse chère et tout, il y a eu des petites
00:05:07 choses de faits quand même intéressantes, mais là le gros problème c'est quand même
00:05:10 aujourd'hui la trésorerie des agriculteurs et là pour l'instant on n'a pas eu de grandes
00:05:14 annonces, voilà on attend demain voir s'il va y avoir quelque chose d'annoncée.
00:05:20 Judith Vintrobay, est-ce qu'on peut parler ?
00:05:22 Il y a eu quand même quelques annonces, je vais peut-être me faire l'avocat du diable
00:05:26 mais malheureusement effectivement ça ne va pas assez vite, c'est peut-être pas assez
00:05:29 pour bon nombre de secteurs mais il y a eu quand même des tentatives de réponse à
00:05:33 différentes revendications des agriculteurs sur la PAC, il y a quand même eu la majorité
00:05:39 des versements, voire la quasi-totalité des versements qui ont été effectués, il y
00:05:43 a eu des normes d'un point de vue administratif qui ont été modifiées voire supprimées,
00:05:48 je crois que c'était le chiffre de 63 qui avait été avancé par Gabriel Attal en milieu
00:05:52 de semaine, donc différentes mesures prises par les préfets qui ont été supprimées
00:05:58 pour tenter de vous faciliter la vie.
00:05:59 Alors bien évidemment et très souvent en fait on réduit l'agriculture comme si c'était
00:06:04 un seul secteur, alors certes c'est un secteur mais c'est un secteur large, je pense que
00:06:09 vous allez me dire exactement la même chose, c'est-à-dire que les problématiques des
00:06:12 viticulteurs ne sont pas les mêmes que celles des helbers, ne sont pas les mêmes que celles
00:06:15 de certains cultivateurs et malheureusement même s'ils parlent de concert simplement
00:06:20 parce que l'agriculture dans notre pays est en crise depuis de bons nombreux années et
00:06:24 que finalement ce qui se passe aujourd'hui est la conséquence d'une France qu'on a
00:06:28 oubliée tout de même ces dernières années, les revendications sont multiples et aujourd'hui
00:06:35 si certains agriculteurs ont vu une évolution on va dire ou en tout cas une tentative pour
00:06:42 aller dans le bon sens de la part de l'exécutif effectivement et on peut le comprendre certains
00:06:46 se sentent un peu laissés pour compte et pour lesquels cela ne va pas assez loin.
00:06:51 Marcel Chambaud, Florian Tardif nous dit qu'il y a eu des choses, des choses ont été faites
00:06:55 en dehors des annonces.
00:06:56 La PAC, le versement des aides compensatoires qui ont lieu en ce moment, ce sont des choses
00:07:01 qu'on aurait dû toucher il y a six mois mais il y avait un problème informatique
00:07:04 dans les serveurs et donc la problématique là, malgré tout l'agriculteur fait le banquier,
00:07:10 l'agriculteur joue au banquier avec l'Etat, c'est lui qui avance l'argent, on avance
00:07:13 pour la production donc là il y a un problème à ce niveau là et le problème de la trésorerie
00:07:16 c'est 70% des agriculteurs donc si on veut taper fort aujourd'hui il faut résoudre
00:07:21 le problème de la trésorerie, il faut que M. Macron annonce qu'il va rassembler les
00:07:25 présidents européens, le problème n'est pas qu'en France c'est dans toute l'Europe
00:07:28 et qu'on se mette autour de la table et qu'on dise par exemple on avance le versement
00:07:32 de la PAC qui arrive au mois d'octobre, on le verse dès le mois de mars, c'est 5 milliards
00:07:36 pour les agriculteurs, c'est 70% du chemin qui est fait.
00:07:39 Et là en gros ce que vous dénoncez c'est qu'il y a d'un côté le systémique, de
00:07:43 l'autre côté le paramétrique, là on a plutôt tenté de répondre au paramétrique
00:07:46 mais on ne s'est pas attaqué au système.
00:07:47 Alors Julie de Vintrobos, il est en train de se produire finalement ce que le gouvernement
00:07:51 semble avoir tenté d'éviter depuis un mois, est-ce qu'on peut parler d'échec du gouvernement
00:07:56 dans ce volet ?
00:07:57 En tout cas on peut parler d'un énorme raté mais j'imagine que ça va être le sujet
00:08:03 suivant à propos de la table ronde que voulait organiser Emmanuel Macron.
00:08:09 D'abord c'est une mauvaise idée à la base, demander à tous les agriculteurs, ils vous
00:08:15 expliquent que leurs demandes sont sur la table depuis des mois voire des années, il
00:08:20 ne faut même pas faire remonter ça au début du mouvement, les demandes n'ont pas évolué.
00:08:26 Concurrence déloyale au sein même de l'Europe par le coup de la main d'oeuvre, la fiscalité
00:08:34 et l'emploi au nom des pesticides, ça c'est avec nos voisins immédiats, par exemple l'Espagne
00:08:41 ou l'Italie, auquel se rajoute le problème de l'Ukraine.
00:08:45 Mais justement on se rend compte que finalement tout ça n'est peut-être pas vraiment entre
00:08:48 les mains de notre gouvernement.
00:08:50 Alors c'est ce que j'allais dire, le problème c'est que le gouvernement n'a que partiellement
00:08:54 la main et qu'en plus, sur le plan européen, le discours n'est pas clair.
00:09:03 Quand j'entendais Thierry Breton expliquer qu'évidemment on ne pouvait pas permettre
00:09:10 que le blé ou la volaille ukrainienne produise dans les conditions qu'on sait, c'est-à-dire
00:09:15 avec des pesticides, des quantités phénoménales, des unités extrêmement importantes avec
00:09:22 2 millions de volailles pour les plus grosses unités, fasse une concurrence déloyale à
00:09:27 la France et que l'Europe allait ériger des garde-fous et parler de clauses de sauvegarde.
00:09:36 Mais en même temps quand on gratte un peu, on nous explique à l'Union européenne que
00:09:41 la situation n'est pas si dégradée qu'il faille que ces clauses de sauvegarde soient activées.
00:09:47 Donc on n'y comprend plus rien, même quand on cherche et quand on étudie.
00:09:52 Je pense que ce côté obscur de l'Europe complique encore les choses et aggrave le climat.
00:10:03 Pendant que vous parliez, on découvrait à l'instant en direct les images de ces dizaines
00:10:08 de tracteurs qui sont réunis actuellement place Vauban dans le 7e arrondissement de Paris.
00:10:15 Un mot Jonathan Sixsou, concernant ce dont vient de nous expliquer Judith et concernant
00:10:23 justement le pouvoir du gouvernement sur ces dossiers qui restent limités puisqu'on le sait,
00:10:30 il y a beaucoup de sujets qui sont entre les mains de l'Europe.
00:10:33 Il y a beaucoup de sujets qui sont entre les mains de l'Europe, vous avez raison.
00:10:36 Néanmoins le gouvernement a quelques leviers, notamment il peut intervenir sur certaines
00:10:41 normes franco-françaises, il peut intervenir également sur la concurrence déloyale qui
00:10:48 aussi peut se décider à Paris et non pas uniquement et strictement à Bruxelles.
00:10:54 Ensuite le volet européen de l'affaire, si je puis dire, est assez marquant de voir que
00:10:59 en même temps dans tant de pays européens, les agriculteurs manifestent.
00:11:03 Et manifestent pas tous pour exactement les mêmes raisons, mais tout de même il y a
00:11:07 des causes qui se recoupent. Et c'est marquant de voir qu'en même temps il y a tant d'agriculteurs
00:11:16 qui demandent à la direction de l'Union Européenne des réformes.
00:11:19 Ensuite là où ça peut être aussi dans le camp de la France que d'agir, c'est de mettre
00:11:25 sur la table à Bruxelles ces sujets sérieusement pour qu'il y ait rapidement des avancées.
00:11:31 Après pour ce qui est de toutes les autres personnes qui ne sont pas agriculteurs, agricultrices,
00:11:37 Judith avait raison de souligner le flou entretenu sur toutes ces demandes qui sont d'un côté
00:11:44 très techniques, qui peuvent être comprises par les gens qui connaissent les dossiers
00:11:48 ou qui sont directement concernés par ces attentes, par ces demandes.
00:11:51 Et puis il y a tout ce que l'État et les commentaires qu'on nous offre qui peuvent
00:11:56 parfois nous brouiller un peu quelques pistes.
00:11:58 Et si je peux rajouter juste un élément de confusion, en fait le gros problème avec
00:12:03 l'Europe c'est ce pacte vert qui impose un modèle décroissant à l'agriculture.
00:12:10 Or ce pacte vert on n'y a pas du tout renoncé mais l'Europe vient de publier un échéancier
00:12:15 pour expliquer à quel rythme il faut aller vers la diminution des émissions de gaz de serre
00:12:22 et qu'est-ce qu'ils ont fait pour l'agriculture ? Ils ne l'ont pas mise dans l'échéancier.
00:12:27 Comme ça c'est pratique, vous n'avez pas de protestation, vous ne vous foncez plus.
00:12:31 Marcel Turbot, je vais vous redonner la parole dans quelques instants mais juste avant priorité
00:12:34 à nos journalistes sur le terrain.
00:12:36 On va tout de suite retrouver Audrey Bertheau qui se trouve actuellement avec Charles Pousseau
00:12:40 dans le convoi qui est en direction de la porte de Versailles actuellement.
00:12:44 Vous êtes dans un tracteur Audrey.
00:12:46 Oui bonjour Mickael, en effet on est rue Lecourbe dans le 15ème arrondissement de Paris
00:12:53 et on va se diriger dans quelques minutes vers la porte de Versailles, lieu du salon de l'agriculteur.
00:13:00 Et oui je suis dans un tracteur, je suis avec Jérôme Corby, agriculteur céréalier dans les Yvelines.
00:13:06 Merci de réagir sur ces news.
00:13:08 Alors monsieur Corby, vous êtes venu ici à Paris, quel est le but aujourd'hui ?
00:13:14 Tout d'abord bienvenue à bord de mon tracteur et merci de m'interviewer.
00:13:17 Écoutez le but est très simple, aujourd'hui toute production confondue nous n'arrivons plus à vivre dans notre métier.
00:13:26 Nous devons respecter les règles qui nous sont imposées par l'Union Européenne
00:13:31 et en plus la France, le gouvernement français ne trouve pas mieux que de surtransposer les règles.
00:13:41 Donc on n'y arrive plus, la coupe est pleine.
00:13:45 On nous interdit de produire sur certains standards et à côté de ça on importe de manière massive des productions
00:13:52 dont nos politiques et nos concitoyens qui sont consommateurs ne veulent pas.
00:13:58 Voilà ce que je peux vous dire.
00:14:01 On va se diriger vers la porte de Versailles, vous allez passer la nuit là-bas, le but c'est d'accueillir Emmanuel Macron demain matin ?
00:14:10 Le but de cette manifestation c'est pour montrer notre mécontentement
00:14:16 et pour faire comprendre au président Emmanuel Macron qu'il n'est pas le bienvenu au salon de l'agriculture.
00:14:22 D'autant plus s'il pointe le bout de son nez au salon sans nous apporter des solutions,
00:14:27 ce qu'on lui demande depuis plusieurs semaines, on ne souhaite pas sa présence.
00:14:34 Voilà ce que je peux vous dire.
00:14:36 Merci beaucoup. On commence à démarrer, à rouler en direction de la porte de Versailles.
00:14:43 Ici dans ce cortège, il y a exactement 14 tracteurs qui symbolisent les 13 régions de France, plus les Outre-mer.
00:14:52 Et juste derrière il y a environ 1000 à 1500 agriculteurs qui vont également marcher pour se diriger vers la porte de Versailles.
00:14:59 Merci beaucoup Audrey Bertheau et les images de Charles Pousseau pour ces news.
00:15:02 On va accueillir Alice Cordier qui nous a rejoint, directrice du collectif Numésis.
00:15:08 Ça vous fait réagir Alice ? Vous venez d'arriver, je vous donne tout de suite la parole.
00:15:12 Emmanuel Macron n'est pas le bienvenu au salon de l'agriculture demain, c'est ce que nous a dit cet agriculteur.
00:15:19 D'une certaine façon, on ferme tout de suite l'éventuel dialogue, l'éventuel débat qu'il pourrait y avoir demain avec les agriculteurs.
00:15:26 Il est évident que si Emmanuel Macron entendait se racheter une image au niveau des agriculteurs, on est mal parti.
00:15:33 Il y a eu plusieurs choses qui ont fait débat aujourd'hui.
00:15:36 D'abord, il y a M. Leclerc qui a commencé en disant "je ne suis pas invité, je ne viendrai pas".
00:15:40 On a eu dans un second temps la FNSEA qui a dit qu'elle ne voulait pas non plus se rendre à ce fameux débat.
00:15:45 Et enfin, Florian, vous avez mis ça en avant, la question du soulèvement de la terre,
00:15:50 qui a été une insulte à l'égard non seulement des agriculteurs qui ont vu pour certains leur exploitation être saccagée par cette organisation ultra-violente.
00:16:00 On en parlera un petit peu plus tard.
00:16:02 En tout cas, ça commence très mal et on se demande comment... Est-ce que finalement, il va même avoir des interlocuteurs en face de lui ?
00:16:09 C'est presque la question qu'on se pose.
00:16:10 Marcel Turbo, Emmanuel Macron n'est pas le bienvenu demain selon vous ? Vous confirmez ?
00:16:14 Moi, je dirais qu'il faut lui donner entre guillemets une chance, demain, de nous surprendre,
00:16:19 de nous annoncer que justement, venez avec moi, on va à Bruxelles ou quelque chose comme ça.
00:16:23 Il a une opportunité de transformer son échec deuxième mandat en une réussite.
00:16:29 Donc vous êtes plus nuancé que les propos du fréret allié qui est allé...
00:16:31 Moi, je dis, donne-lui 24 heures pour nous surprendre demain et faire une annonce qui peut sauver son quinquennat et sauver la France, les agriculteurs.
00:16:39 Mais c'est vrai que c'est mal parti.
00:16:41 Nous surprendre, méfiez-vous, Emmanuel Macron, parce que les surprises, c'est sa spécialité, elles ne sont pas forcément bonnes.
00:16:47 Mais c'est vrai que ce qu'il faut dire, et d'ailleurs, on l'a vu ces dernières semaines durant ce mouvement,
00:16:52 il y a eu énormément de respect de part et d'autre, malgré le fait que les revendications étaient certes,
00:16:59 on en a parlé, légitimes, mais les revendications, elles étaient parfois accompagnées de mouvements, de protestations importants.
00:17:09 On a vu des fumiers se déverser, etc., comme on peut le voir lors de différentes manifestations.
00:17:15 Mais à chaque fois, ce mouvement a été "tenu" par les syndicats.
00:17:19 Il n'y a pas eu de débordement important.
00:17:22 Et demain, globalement, même si bien évidemment la plupart des syndicats avec lesquels nous avons pu échanger estiment que ça va être très tendu, très, très tendu,
00:17:34 la plupart nous disent que ça reste le président de la République, il y aura tout de même un accueil républicain, courtois,
00:17:41 même si on a des choses à lui dire, même s'il y a une colère qui s'est exprimée et qui sera très certainement exprimée aussi demain.
00:17:48 Mais c'est vrai que la plupart des syndicats avec lesquels j'ai pu échanger me disent, voilà, on sait très bien que c'est le président de la République,
00:17:55 il y aura un respect de ce point de vue-là pour sa venue.
00:17:58 Et ce sera à suivre, bien sûr, demain, dans nos différentes éditions.
00:18:01 C'est une fête aussi, donc on ne va pas cacher une fête.
00:18:04 Le président est bienvenu pour venir nous apporter des bonnes nouvelles.
00:18:07 L'ouverture du salon reste une fête.
00:18:08 Mais c'est une fête quand même des agriculteurs, donc il ne faut pas l'oublier.
00:18:11 Bien évidemment. Dans l'instant de l'actualité, l'imam Madjoubi a finalement été expulsé vers la Tunisie.
00:18:16 Et ce, moins de 12 heures après son interpellation à Bagnole-sur-Seize, le ministre de l'Intérieur avait demandé son expulsion après des prêches anti-France prononcées sur les réseaux sociaux.
00:18:26 Et on peut souligner la rapidité d'exécution de cette mesure d'expulsion.
00:18:30 C'est vrai qu'on en parle avec vous une nouvelle fois, Florian Tardif, car c'est, disons-le, une petite victoire pour Gérald Darmanin,
00:18:36 qui ne s'est d'ailleurs pas privé de se féliciter sur le réseau social X.
00:18:39 Oui, de s'en féliciter sur le réseau social.
00:18:42 On a coutume de voir le ministre de l'Intérieur comme cela, se féliciter.
00:18:47 Après, il a raison de le faire, tout simplement, parce qu'on lui a beaucoup reproché, pour le coup, que sa loi Immigration et intégration ne servirait peu ou proie à rien.
00:18:57 Donc voilà, là, c'était le "maître" à l'épreuve.
00:19:00 Il prenait le risque ou pas, puisque assez tôt dans la semaine, on expliquait tout de même que l'expulsion serait effective,
00:19:08 même si on en doutait, compte tenu de ce qui s'était passé, on l'a rappelé tout au long de la semaine avec l'imam Iqyussen,
00:19:12 où on avait suivi cette affaire presque rocambolesque, où il y a eu cet arrêté d'expulsion qui avait été décidé,
00:19:18 ça avait été suspendu par le tribunal administratif, finalement cassé par le Conseil d'État.
00:19:23 Le ministre avait effuyé quelques déconvenus à ce moment-là.
00:19:26 Le ministre avait effuyé quelques déconvenus, on avait même parlé d'un camouflet pour Gérald Darmanin, etc.
00:19:32 Donc là, assez rapidement, tout de même, il s'est engagé, en tout début de semaine, en expliquant cet imam-là,
00:19:37 compte tenu des propos qu'il a tenus, il sera expulsé le plus rapidement possible.
00:19:41 On avait dit d'ailleurs, souvenez-vous, Florian, à l'époque de l'imam Iqyussen, on avait dit que Gérald Darmanin s'était peut-être un peu avancé trop vite,
00:19:47 lorsqu'il avait prononcé ces mots. Là, c'est ce qu'il a fait, finalement, mais ça a fonctionné cette fois.
00:19:53 Là, c'est ce qu'il a fait, avec effectivement ce changement, c'est qu'entre-temps, la loi immigration et intégration a été votée puis promulguée.
00:20:01 Et il est vrai que la promesse de Gérald Darmanin durant les débats était que cette loi permettrait de faciliter les expulsions,
00:20:09 notamment parce que les recours, qui sont toujours possibles, et d'ailleurs, j'ai cru comprendre qu'il y allait avoir un recours devant le tribunal administratif,
00:20:16 ne seraient plus suspensifs.
00:20:18 C'est-à-dire qu'on peut aller jusqu'à l'expulsion sans attendre qu'il y ait un recours et que ce recours soit étudié, etc.
00:20:24 Ce qui ralentissait tout de même l'expulsion précédemment.
00:20:27 Il a dit que sans la loi immigration, cette expulsion n'aurait pas été possible. Est-ce que c'est vrai, selon vous, Judy de Vintraube ?
00:20:33 En fait, ce qui a changé avec la loi immigration et avec le CZDA, puisque les deux ont été changés simultanément en janvier dernier,
00:20:42 c'est le rajout parmi les raisons qui font tomber ce qu'on appelle les protections contre l'expulsion.
00:20:49 Les protections contre l'expulsion, c'était arrivé en France avant l'âge de 13 ans ou ayant des enfants français mineurs, exemple de protection.
00:20:59 Désormais, ces protections peuvent tomber en cas de violation délibérée et d'une particulière gravité des principes de la République.
00:21:11 Le Conseil constitutionnel a été amené à se prononcer sur ce rajout et il a dit que ce n'était pas une atteinte exagérée,
00:21:22 étant donné la gravité des motifs aux libertés et aux protections dues aux gens qui ont des enfants français, par exemple.
00:21:32 C'est une chance supplémentaire parce qu'on savait qu'il pouvait l'expulser. Il suffisait de le décider.
00:21:41 C'est après que les choses sérieuses commencent avec l'exécution.
00:21:45 La décision de l'expulsion, c'était possible avant, c'est toujours possible maintenant.
00:21:48 Oui, ça, ce n'était pas un problème.
00:21:50 Mais c'est vrai qu'on peut noter cette rapidité, en tous les cas, d'exécution.
00:21:54 L'imam Madjoubi a annoncé qu'il allait tout faire pour revenir en France et qu'il allait tenter de faire annuler la décision d'expulsion.
00:22:02 Il s'est confié à nos confrères de l'AFP. A-t-il une chance d'y arriver selon vous, Jonathan Cixous ?
00:22:09 J'ai en tête le cas de ce fameux Ouzbek radicalisé que la France avait expulsé, que Gérald Darmanin avait réussi à faire expulser,
00:22:18 contrevenant par là à toutes les décisions de la Cour européenne des droits de l'homme, réclamant son retour en France,
00:22:26 et avec même une indemnité forfaitaire de l'État envers cette expulsion, aux yeux du Conseil européen, la Cour européenne, illégale.
00:22:37 Gérald Darmanin a dit que cet homme ne reviendrait jamais sur le territoire.
00:22:40 Donc peut-être que l'imam Madjoubi va, de toute façon, on n'en est qu'au début, il va y avoir des recours.
00:22:46 Tout le monde s'accorde à le reconnaître.
00:22:49 Ensuite, est-ce que la France, même si elle est condamnée à l'issue de ses recours, fera revenir cet homme ?
00:22:54 Peut-être que Gérald Darmanin pourra, s'il le peut, je ne sais pas s'il le pourra, afficher une même fermeté tout au long de ses procédures.
00:23:01 Alice Cordier ?
00:23:02 Ça va être un excellent test, en effet, pour voir si cette fameuse loi immigration dont on a tant parlé, où il y a eu tout un feuilleton,
00:23:08 va pouvoir enfin s'appliquer, et si le droit européen, cette fois, aura le dernier mot ou pas.
00:23:12 On avait en effet cet exemple de cet Ouzbékistan qui est revenu chez nous à nos frais,
00:23:16 alors qu'il avait quand même des liens, cette personne d'Ouzbékistan, pardon, avec des organisations djihadistes.
00:23:22 Donc c'était quand même pas rien.
00:23:24 Oui, le motif était qu'il risquait d'être en danger sur sa terre natale.
00:23:28 Là, on va voir en effet si le fait que cette imam a des enfants en effet mineurs va jouer ou pas en sa faveur.
00:23:35 Ça va être un excellent cas de figure.
00:23:37 Florian, un dernier mot sur ce sujet ?
00:23:39 Non, à part que oui, c'est présenté comme une victoire par Gérald Darmanin, et on peut lui accorder ce point.
00:23:44 Pour l'instant, effectivement, il a eu raison de défendre sa loi immigration et intégration,
00:23:49 puisque visiblement, les faits lui donnent raison aujourd'hui.
00:23:53 Le Salon de l'agriculture ouvre ses portes demain, porte de Versailles à Paris.
00:23:57 Un salon sous haute sécurité, vous le verrez.
00:24:00 On va en parler dans un instant dans la suite de Punchline Weekend, en direct sur CNews,
00:24:04 avec toujours Judith Vintraub, Jonathan Cixous, Alice Cordier, Marcel Turbot et Florian Tardif.
00:24:10 A tout de suite sur CNews.
00:24:11 De retour sur CNews pour la deuxième partie de Punchline.
00:24:18 Merci de nous rejoindre en direct avec toujours Judith Vintraub, Jonathan Cixous, Alice Cordin, Marcel Turbot, Florian Tardif.
00:24:26 On va accueillir le général Bruno Clermont, qui nous a rejoint, consultant défense.
00:24:30 On va parler du Salon de l'agriculture dans un instant, un salon sous haute sécurité.
00:24:35 Vous le verrez, les organisateurs craignent de possibles débordements.
00:24:38 Mais juste avant 17h30, voici le rappel des titres de l'actualité.
00:24:41 C'est avec Simon Guillain.
00:24:42 Vous le disiez, Mickaël, un salon de l'agriculture sous haute tension.
00:24:48 Les agriculteurs sont arrivés à Paris.
00:24:50 Aujourd'hui, à la veille de l'ouverture du Salon porte de Versailles,
00:24:53 des dizaines de tracteurs se sont installés dans le centre de la capitale,
00:24:57 où ils ont notamment bloqué le périphérique parisien.
00:25:00 Par ailleurs, la FNSEA annonce qu'aucun représentant du syndicat
00:25:03 ne participera au grand débat avec Emmanuel Macron.
00:25:06 La Tour Eiffel restera fermée demain.
00:25:08 La grève est donc reconduite pour une nouvelle journée.
00:25:11 Les syndicats du personnel continuent de protester contre la gestion du site.
00:25:15 Un accord devrait être signé dans les 15 jours sur les conditions d'emploi et de rémunération des salariés.
00:25:20 Si cette grève devait perdurer au-delà de dimanche,
00:25:23 elle serait la plus longue de l'histoire récente de la Tour Eiffel.
00:25:26 Et puis, c'est un rendez-vous à ne pas manquer.
00:25:28 La 49e cérémonie des Césars est à suivre ce soir sur Canal+ à partir de 20h45.
00:25:33 Parmi les films favoris, on retrouve La Palme d'Or,
00:25:36 Anatomie d'une chute de Justine Priet,
00:25:38 déjà récompensée par les Golden Globes aux Etats-Unis.
00:25:41 Charles Michel.
00:25:42 Merci Simon.
00:25:44 Et nous retrouverons d'ailleurs la journaliste d'Europe 1 Marie Gickel,
00:25:47 qui sera en direct tout à l'heure de l'Olympia pour nous parler de cette 49e cérémonie des Césars.
00:25:53 Un salon de l'agriculture sous haute sécurité,
00:25:55 les organisateurs craignent de possibles débordements,
00:25:58 alors que la colère des agriculteurs est en train de monter d'un cran.
00:26:01 On va retrouver tout de suite Mathieu Devesse,
00:26:03 qui se trouve à l'intérieur du salon.
00:26:05 Mathieu, les organisateurs sont-ils inquiets à quelques heures de l'ouverture du salon,
00:26:10 demain, porte de Versailles ?
00:26:12 Bonjour Mickaël.
00:26:16 On va poser la question à l'organisateur du salon, Arnaud Lemoyne.
00:26:20 Bonjour monsieur, merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:26:23 Dans quel état d'esprit êtes-vous confiant, inquiet, à la veille du début du salon de l'agriculture ?
00:26:28 Écoutez, on ne va pas se mentir, c'est un salon un peu particulier.
00:26:31 C'est notre 60e édition, ça devait être un anniversaire, j'allais dire normal, avec des guillemets.
00:26:36 Évidemment, l'ambiance a un peu changé.
00:26:39 Après trois semaines de crise agricole et de manifestations,
00:26:42 on voit bien que ce salon est un peu sous tension.
00:26:44 Mais nous, en tant qu'organisateurs,
00:26:46 notre rôle c'est de faire en sorte que tout se passe le plus normalement possible.
00:26:49 On attend en moyenne 600 000 visiteurs comme d'habitude.
00:26:53 Notre rôle c'est aussi d'assurer leur sécurité et qu'ils puissent venir tranquillement au salon.
00:26:58 Et on a, comme vous voyez autour de nous, de nombreux animaux, de nombreux éleveurs
00:27:02 qui sont un peu la fierté nationale de l'agriculture
00:27:05 et qui sont là pour présenter leurs animaux, expliquer.
00:27:08 Pourquoi je dis expliquer ? Parce que quand on commence à expliquer de quoi est fait le métier d'agriculteur,
00:27:13 à la fin, c'est le respect qui s'impose.
00:27:16 Donc c'est vraiment un moment important.
00:27:19 Et on a aussi énormément de jeunes qui viennent,
00:27:22 dont on voit bien leur malconnaissance, leur méconnaissance du monde agricole.
00:27:26 On voit, je suis désolé de le dire à l'antenne,
00:27:29 des jeunes de 14 ans qui ne font plus le lien entre une vache et le lait, tout simplement.
00:27:33 Donc le salon a un rôle pédagogique de plus en plus important
00:27:37 à cause de ce bug de connaissances qui officie.
00:27:40 Arnaud Lemoyne, vous aviez évoqué ce dispositif de sécurité,
00:27:43 600 000 visiteurs, des milliers d'animaux.
00:27:46 Quel dispositif de sécurité concrètement aujourd'hui ?
00:27:49 On l'a renforcé parce que dans l'après-Covid,
00:27:53 on avait eu des problèmes d'alcool au salon.
00:27:56 On veut un alcool festif et pas un alcool excessif,
00:27:59 mais on a de toute façon renforcé la sécurité.
00:28:02 Ça veut dire quoi ? On passe en fouille obligatoire,
00:28:05 caméras, vidéos, surveillance active,
00:28:08 et on a renforcé de 30% les effectifs de sécurité.
00:28:11 C'est-à-dire 30% concrètement ?
00:28:14 30% de personnel en plus pour assurer la sécurité des visiteurs,
00:28:18 du salon, des exposants.
00:28:21 On veut que ce salon se passe au mieux, on ne peut pas tout éviter,
00:28:24 tout gérer, tout contrôler.
00:28:27 En tout cas, le salon fait cet effort parce que c'est nécessaire.
00:28:30 Demain, Emmanuel Macron va organiser un débat
00:28:33 avec les principaux acteurs du monde agricole.
00:28:36 Qu'est-ce que vous attendez ? Vous avez des informations peut-être
00:28:39 pour nous communiquer sur ce grand débat demain ?
00:28:42 J'ai l'impression qu'il va y avoir lieu.
00:28:45 J'ai compris qu'il y avait un débat dans le débat.
00:28:48 Nous, en tant qu'organisateur, on accueille le président de la République
00:28:51 qui inaugure depuis 60 ans. C'est une vieille tradition.
00:28:54 J'espère que tout se passera au mieux.
00:28:57 J'ai compris qu'il y avait des tensions.
00:29:00 L'important, c'est qu'on continue à parler du salon.
00:29:03 Le plus important, c'est qu'on continue à parler du 1er salon de France.
00:29:06 Comment va se dérouler ce débat ?
00:29:09 Je ne suis pas le plus au courant.
00:29:12 On accueille le président et son débat.
00:29:15 Dans l'organisation, on n'est pas partie prenante.
00:29:18 Il y a eu des petites polémiques avec les soulèvements de la terre.
00:29:21 Un collectif a été invité. Finalement, ils ne seront pas là.
00:29:24 Vous êtes inquiet ?
00:29:27 Non, je ne suis pas inquiet. J'ai appris ça depuis le temps.
00:29:30 Le salon est plus fort que le salon.
00:29:33 Quel que soit l'ambiance,
00:29:36 même si on peut le regretter,
00:29:39 il y a un moment donné, la masse des visiteurs,
00:29:42 la masse des exposants, qui fait corps,
00:29:45 qui est là pour une raison simple,
00:29:48 se comprendre, s'expliquer, parler entre eux.
00:29:51 Le salon va continuer à créer des vocations.
00:29:54 Des jeunes viennent ici.
00:29:57 Ils ne sont pas forcément familialement agriculteurs.
00:30:00 Ils se découvrent des vocations,
00:30:03 au moins des centres d'intérêt.
00:30:06 Aujourd'hui, il y a la souveraineté alimentaire.
00:30:09 On a un tas de gens en France qui ne pensent pas à cette souveraineté
00:30:12 pour une raison simple, les rayons sont toujours pleins.
00:30:15 Mais ça vient d'où ?
00:30:18 Il faut expliquer d'où ça vient,
00:30:21 de quoi est fait l'expression du "made in France"
00:30:24 et en quoi l'agriculture française est gage de qualité.
00:30:27 C'est la raison pour laquelle on a choisi Oréette
00:30:30 pour reprendre les exploitations et avoir la plus belle agriculture du monde.
00:30:33 - Merci à Arnaud Lemoyne d'avoir été en direct sur CNews.
00:30:36 Il est l'organisateur du salon de l'agriculture qui débute demain.
00:30:39 Avant de vous quitter, on va vous montrer l'égérie,
00:30:42 la star de cette 60e édition, Oréette.
00:30:45 Elle a 5 ans, elle est normande.
00:30:48 Elle a été choisie par les organismes de sélection
00:30:51 pour ses caractéristiques typiques, sa grande taille,
00:30:54 sa connaissance d'Oréette.
00:30:57 Merci à Mathieu Deveze et à Bamba Gueye.
00:31:00 Le salon est plus fort que le salon, c'est ce qu'a dit Arnaud Lemoyne.
00:31:03 C'est ce que j'ai entendu Marcel Turbot vous l'avez dit tout à l'heure.
00:31:06 Il faut que ça reste une fête tout de même.
00:31:09 - C'est la rencontre avec le consommateur.
00:31:12 Il faut séparer un peu.
00:31:15 C'est l'opportunité de pouvoir discuter avec les politiques pendant cette semaine.
00:31:18 Les actions plus dures vont commencer après.
00:31:21 Les consommateurs sont avec nous.
00:31:24 Il faut fédérer, fêter l'agriculture française.
00:31:27 Et lui apporter une vision.
00:31:30 La vision aujourd'hui est un peu floue.
00:31:33 - Arnaud Lemoyne a aussi dit qu'il y a le débat dans le débat.
00:31:36 Florian Tardif, j'aimerais bien qu'on en parle avec vous.
00:31:39 Il parle bien sûr de ce rétro-pédalage de l'Elysée
00:31:42 quand elle a venu demain du collectif Les Soulèvements de la Terre.
00:31:45 - Il parle surtout du débat dans le débat
00:31:48 et de l'idée de l'Elysée d'organiser un débat.
00:31:51 Il aura lieu, visiblement selon les quelques images
00:31:54 qu'on a pu voir du salon.
00:31:57 On a déjà pré-positionné des chaises.
00:32:00 Il faisait référence au débat dans le débat
00:32:03 qui consiste à dire est-ce que ceux qui ont été invités viennent.
00:32:06 Et effectivement, depuis plusieurs heures maintenant,
00:32:09 on a appris que la FNSEA ne souhaitait pas venir.
00:32:12 Contrairement à cette invitation lancée ou non par l'Elysée,
00:32:15 on a eu l'occasion d'y revenir concernant
00:32:18 les soulèvements de la Terre.
00:32:21 - On peut en parler, c'est intéressant.
00:32:24 Les soulèvements de la Terre ne participeront pas à ce débat.
00:32:27 L'Elysée parle aujourd'hui d'une erreur de communication
00:32:30 après avoir évoqué l'invitation de ce collectif écologiste.
00:32:33 Ils n'ont été ni conviés ni contactés.
00:32:36 Il s'agit d'une erreur faite lors d'un entretien
00:32:39 avec la presse en amont de l'événement.
00:32:42 C'est un communiqué publié sur X.
00:32:45 Vous avez des précisions à apporter à cette affaire ?
00:32:48 - Oui, tout simplement parce que je faisais partie
00:32:51 de ce briefing presse.
00:32:54 On va expliquer aux téléspectateurs qui nous écoutent ce qui se passe.
00:32:57 C'est un briefing qui a lieu dans la plupart des cas
00:33:00 avant quasiment tous les déplacements du président de la République.
00:33:03 Lorsque le président de la République se déplace,
00:33:06 ses équipes organisent un briefing presse.
00:33:09 On est tous conviés à se connecter en même temps
00:33:12 afin d'assister à un briefing de plusieurs conseillers.
00:33:15 Les conseillers spéciaux, c'est-à-dire ceux qui sont en charge
00:33:18 à l'Elysée, soit de l'agriculture, soit de l'environnement,
00:33:21 soit de l'industrie, etc.
00:33:24 Là, en l'occurrence, c'était plutôt autour des conseillers
00:33:27 en charge de l'environnement, de l'agriculture,
00:33:30 des questions de souveraineté alimentaire, etc.
00:33:33 Et des conseillers qui sont en charge de la gestion
00:33:36 des questions de souveraineté alimentaire, etc.
00:33:39 Et des conseillers de communication.
00:33:42 Lors de ces briefings presse, on peut poser différentes questions.
00:33:45 À un moment donné, on nous présente ce débat
00:33:48 qui est souhaité par les équipes du président de la République.
00:33:51 Il y a une question d'un journaliste.
00:33:54 Quels sont les acteurs qui sont invités par l'Elysée
00:33:57 pour participer à ce débat ?
00:34:00 On nous dit qu'il y aura des cultivateurs, des éleveurs,
00:34:03 des soulèvements de la terre.
00:34:06 On nous a donné ça comme ça.
00:34:09 C'était à peine assumé.
00:34:12 On a répété la question.
00:34:15 On a bien entendu "soulèvements de la terre".
00:34:18 On a vraiment posé la question.
00:34:21 Et ça nous a été confirmé durant ce brief.
00:34:24 Malgré cette confirmation, je sors de ce briefing,
00:34:27 j'ai tout de même du mal à y croire.
00:34:30 Les soulèvements de la terre,
00:34:33 un mouvement qui a tenté d'être dissous par le gouvernement lui-même
00:34:36 et qui est invité. Pourquoi pas ?
00:34:39 On rappelle les équipes concernées.
00:34:42 - Florian, je vous coupe et je vous laisse finir dans deux petites secondes.
00:34:45 Juste le temps de revoir un peu ce qu'est ce collectif
00:34:48 les soulèvements de la terre.
00:34:51 On va revoir le sujet de Mathilde Ibanez
00:34:54 qui nous explique qui sont les soulèvements de la terre,
00:34:57 leurs actions et derrière vous nous racontez la suite de cette histoire.
00:35:00 Les soulèvements de la terre, c'est un sujet de Mathilde Ibanez.
00:35:03 - Des affrontements contre les forces de l'ordre,
00:35:06 des dégradations de biens, des recours au sabotage.
00:35:09 Dans chacune de ces actions, des membres des soulèvements de la terre
00:35:12 et ses représentants.
00:35:15 Ce collectif est né en 2021
00:35:18 lors du mouvement à Notre-Dame-des-Landes
00:35:21 et est depuis dans toutes les batailles écologistes
00:35:24 de la guerre interdite qui se transforment en confrontation
00:35:27 avec les forces de l'ordre.
00:35:30 Notamment contre le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin
00:35:33 où près de 4000 personnes s'étaient mobilisées.
00:35:36 Ou encore cette autre action à Sainte-Soline
00:35:39 contre le projet de méga-bassine
00:35:42 qui a fait de nombreux blessés
00:35:45 du côté des manifestants et des forces de l'ordre.
00:35:48 Suite à ces actions jugées extrêmes et radicales
00:35:51 par l'exécutif, Gérald Darmanin avait même condamné
00:35:54 l'écoterrorisme des auteurs de ces violences
00:35:57 et pointé du doigt les soulèvements de la terre.
00:36:00 Il avait engagé la procédure de dissolution du mouvement
00:36:03 actée en Conseil des ministres mais suspendue
00:36:06 en référé par le Conseil d'État.
00:36:09 - Histoire d'avoir bien en tête de quoi on parle,
00:36:12 le collectif Les Soulèvements de la Terre.
00:36:15 Florian, concernant cette pirouette de l'Élysée.
00:36:18 - Je vous le rappelle parce qu'on a toujours du mal
00:36:21 à y croire malgré cette confirmation
00:36:24 durant le briefing.
00:36:27 On me dit qu'ils vont être invités,
00:36:30 c'est l'État de droit.
00:36:33 Cette dissolution a été cassée par le Conseil constitutionnel.
00:36:36 Ils font partie du débat.
00:36:39 Ils ont d'ores et déjà manifesté parfois
00:36:42 leur mécontentement durant le salon de l'agriculture
00:36:45 qui va assez vite vers une agriculture bio.
00:36:48 Et on me dit que le président n'a peur de rien.
00:36:51 Pour justifier les débats très certainement houleux
00:36:54 qui allaient se passer,
00:36:57 que ce soit avec le président de la République
00:37:00 mais y compris avec les acteurs eux-mêmes
00:37:03 puisqu'on sait très bien qu'il suffit d'aller sur la page
00:37:06 des soulèvements de la terre pour comprendre
00:37:09 que les soulèvements de la terre et la FNSEA
00:37:12 sont des sujets très critiqués.
00:37:15 C'est un euphémisme.
00:37:18 Ça aurait pu s'arrêter là.
00:37:21 C'était une erreur d'appréciation.
00:37:24 Ça arrive parfois.
00:37:27 C'est assez grave et regrettable dans le contexte.
00:37:30 Mais le problème, c'est que ça ne s'est pas arrêté là.
00:37:33 Ce matin, pour tenter de justifier cette erreur,
00:37:36 l'Élysée a publié un article
00:37:39 sur le réseau social X
00:37:42 dans lequel il explique ce que vous avez dit tout à l'heure.
00:37:45 C'est l'erreur d'un stagiaire de 3e.
00:37:48 C'est comme ça qu'on l'a compris.
00:37:51 C'est comme ça que ça a été résumé par Arnaud Rousseau,
00:37:54 le président de la FNSEA.
00:37:57 On nous dit que c'est une erreur lors du briefing.
00:38:00 On ne voulait pas vraiment les inviter.
00:38:03 D'ailleurs, ils n'ont jamais été invités,
00:38:06 et d'ailleurs, les organisateurs du salon eux-mêmes,
00:38:09 certains de mes confrères ont relaté que les organisateurs
00:38:12 du salon eux-mêmes avaient été informés des différents acteurs
00:38:15 qui allaient être conviés à ce débat.
00:38:18 Donc c'est regrettable d'une, pourquoi pas faire cette erreur
00:38:21 d'inviter les soulèvements de la terre,
00:38:24 mais ensuite, il faut l'assumer et il faut réparer cette erreur.
00:38:27 Là, on s'enfonce un tout petit peu dans le mensonge
00:38:30 et c'est regrettable, je trouve.
00:38:33 - Merci beaucoup, monsieur le conseiller.
00:38:36 On va en débattre un petit peu plus tard dans l'émission.
00:38:39 Juste avant, je voudrais qu'on s'intéresse de plus près
00:38:42 à ce qui se passe en Ukraine.
00:38:45 Vous savez que demain, cela fera deux ans, jour pour jour,
00:38:48 que la guerre a débuté.
00:38:51 La situation sur le front dans l'est du pays, à Avdivka,
00:38:54 est très préoccupante.
00:38:57 On va faire le point avec Jean-Michel Decaze
00:39:00 qui est le président de l'Assemblée nationale
00:39:03 pour la lutte contre la guerre.
00:39:06 - Les Ukrainiens creusaient inlassablement des tranchées
00:39:09 pour renforcer la ligne de défense près d'Avdivka,
00:39:12 au sud de l'Ukraine.
00:39:15 Face à une armée russe supérieure en nombre et en armement,
00:39:18 les Ukrainiens ont cédé.
00:39:21 - Le bruit des canons ne s'arrête pas.
00:39:24 Il y a des explosions tout le temps,
00:39:27 à 200 km au nord-est, la ville de Robotyne,
00:39:30 du moins ce qu'il en reste.
00:39:33 Ici, les Ukrainiens résistent encore aux troupes russes
00:39:36 qui se sont renforcées.
00:39:39 La région proche de la mer d'Azov est vitale pour le ravitaillement
00:39:42 des soldats de Vladimir Poutine.
00:39:45 - Les Russes ont accumulé des troupes.
00:39:48 Nous voyons qu'ils sont en train de bouger en colonne sur la route.
00:39:51 Ils apportent des munitions.
00:39:54 Le personnel officiel est repoussé.
00:39:57 Ils pensaient prendre Robotyne facilement.
00:40:00 Ils ont échoué.
00:40:03 Ils n'épargnent ni le matériel lourd, ni l'infanterie.
00:40:06 - La tactique de l'armée ukrainienne consiste à causer
00:40:09 le plus de pertes possibles à son ennemi,
00:40:12 puis à quitter le terrain.
00:40:15 Autour d'Avdivka, les Russes auraient perdu en matériel
00:40:18 l'équivalent des équipements de l'armée de terre française.
00:40:21 - Général Bruno Clermont, comment envisagez-vous
00:40:24 une sortie dans ce conflit ?
00:40:27 - C'est même 10 ans après, puisque le conflit a commencé en 2014.
00:40:30 Il y avait déjà 20 000 morts et 3 millions de déplacés.
00:40:33 C'est un vieux conflit qui a eu une catastrophe.
00:40:36 En deux ans, il s'est enlisé très clairement.
00:40:39 L'objectif de Poutine était de sauter sur l'Ukraine
00:40:42 avec des colonnes et de prendre le contrôle de Kiev
00:40:45 en quelques semaines.
00:40:48 Deux ans après, il n'est pas arrivé à ses fins.
00:40:51 Il faut se souvenir que Poutine n'a pas gagné cette guerre.
00:40:54 Cette guerre, qui était une guerre pendant 8 mois
00:40:57 de mouvement dans laquelle il y avait des territoires
00:41:00 qui étaient pris et des territoires qui étaient perdus,
00:41:03 et les Russes ont beaucoup reculé après l'offensive initiale,
00:41:06 est devenue depuis presque 15 mois une guerre de position,
00:41:09 une guerre de tranchées, celle qui est décrite par vos journalistes,
00:41:12 dans laquelle vous avez une île de front de 1200 km
00:41:15 avec des guerres d'artillerie, des guerres de drones
00:41:18 et les combattants se battent corps à corps avec des gains
00:41:21 territoriaux qui sont très faibles.
00:41:24 C'est ce gel de la situation qui a transformé une guerre
00:41:27 de mouvement en guerre d'usure.
00:41:30 Dans cette guerre d'usure, la Russie a pris l'avantage
00:41:33 pour les raisons évoquées par votre journaliste.
00:41:36 Ils ont plus de munitions, plus de matériel et plus d'hommes.
00:41:39 L'armée ukrainienne comptait sur l'effondrement de l'armée russe.
00:41:42 Général, quel est le rôle de l'Europe aujourd'hui
00:41:45 dans cette guerre d'usure que vous décrivez ?
00:41:48 Aujourd'hui, les Ukrainiens, mais ça fait déjà quelques mois
00:41:51 que c'est le cas, dépendent totalement du soutien des Occidentaux.
00:41:54 L'Union européenne et les Européens s'inscrivent dans des stratégies
00:41:57 de soutien de l'Ukraine aux côtés des Américains.
00:42:00 Dans tous les paquets, on peut dire que l'Union européenne est restée unie.
00:42:03 Il y a eu quelques dissensions, mais globalement,
00:42:06 elle est solidaire pour continuer le soutien à l'Ukraine.
00:42:09 Il y a beaucoup d'argent.
00:42:12 L'Union européenne a déjà mis 88 milliards sur la table
00:42:15 et a voté un paquet de 50 milliards.
00:42:18 Le problème, c'est que l'aide de l'Union européenne
00:42:21 est essentiellement humanitaire et financière.
00:42:24 L'essentiel de l'aide militaire vient des États-Unis.
00:42:27 Or, les États-Unis, le paquet de 50 milliards,
00:42:30 ont absolument besoin des Ukrainiens.
00:42:33 Pour l'instant, il n'est pas approuvé par les autorités politiques américaines.
00:42:36 Les Ukrainiens n'ont pas assez de munitions,
00:42:39 d'obus, de bombes, et donc sont en risque de reculer.
00:42:42 Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que si,
00:42:45 dans les semaines qui viennent, le Congrès américain n'autorise pas
00:42:48 ce fameux budget de 50 milliards, dans lequel il y a les deux tiers
00:42:51 d'aides militaires, l'Ukraine risque d'être en grande difficulté.
00:42:54 Cela veut dire également que si les Américains se désengagent,
00:42:57 ce sont les Européens qui doivent les remplacer.
00:43:00 L'industrie européenne n'est pas au niveau, puisque depuis 30 ans,
00:43:03 notre industrie alimente des budgets militaires
00:43:06 qui ont été exsangues jusqu'à présent, qui commencent à peine
00:43:09 à monter au-dessus de 2 % du PIB. C'est vraiment une situation
00:43:12 très inquiétante. La bonne nouvelle, je pense, malgré tout,
00:43:15 c'est la solidarité de l'Union européenne, qui a compris qu'elle avait
00:43:18 peut-être un rendez-vous avec l'histoire, dans sa façon qu'elle va avoir
00:43:21 à aider l'Ukraine à résister à l'agression des Russes.
00:43:24 - Judith Vintraub, une réaction à ce que vient
00:43:27 de nous décrire le général Bruno Clermont, concernant cette
00:43:30 guerre d'usure qui n'est visiblement pas prête de se terminer,
00:43:33 et concernant le rôle de l'Europe. Il y a un sondage
00:43:36 assez intéressant qui nous dit que 43 % des Français
00:43:39 estiment que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne
00:43:42 serait une mauvaise chose pour la France.
00:43:45 L'Union européenne qui joue un rôle très important dans ce conflit.
00:43:48 - Qui joue un rôle très important sans que les opinions
00:43:51 ne soient consultées.
00:43:54 C'est un problème, ça a été un problème dès le départ,
00:43:57 et là, avec la situation sur le terrain que nous décrit
00:44:00 le général Clermont, c'est un problème de plus en plus important
00:44:03 auquel est venue se greffer la polémique agricole,
00:44:06 parce que les Français ont fait du mal à notre agriculture
00:44:09 pour aider les Ukrainiens, pourquoi ne pas leur donner
00:44:12 de l'argent directement, plutôt que ce soit nos paysans
00:44:15 qui en pâtissent. C'est la réaction de bon sens
00:44:18 de beaucoup de gens sur ce sujet.
00:44:21 - Je vais vous donner un exemple.
00:44:24 - C'est la réaction de bon sens de beaucoup de gens
00:44:27 quand ils découvrent le rôle de la levée des protections
00:44:30 en douanière vis-à-vis de l'Ukraine et son impact
00:44:33 sur le monde paysan européen.
00:44:36 - On a vu ces derniers jours de nombreux agriculteurs
00:44:39 partout en Europe, même en Pologne, bloqués la frontière
00:44:42 avec l'Ukraine.
00:44:45 - C'est un thème partout dans tous les mouvements paysans.
00:44:48 Vous ajoutez à ça la lecture des reportages
00:44:51 et les journaux, dont le mien sur la difficulté
00:44:54 à mobiliser en Ukraine les jeunes hommes
00:44:57 qui tentent par tous les moyens d'échapper à la conscription.
00:45:00 On les comprend, il n'est pas question du tout
00:45:03 de les juger. On n'est plus du tout dans le climat
00:45:06 du 24 février, du déclenchement de l'offensive russe.
00:45:09 - Jonathan Siction.
00:45:12 - C'est très intéressant de rappeler, comme l'a fait
00:45:15 le général Clermont, que c'est les deux ans de l'offensive
00:45:18 majeure de la Russie, mais ce conflit a 10 ans.
00:45:21 Il est assez marquant de voir que ces
00:45:24 dix dernières années, depuis 2014, le nombre
00:45:27 d'occasions manquées, soit du fait des Russes,
00:45:30 soit du fait des Ukrainiens, soit du fait des Européens eux-mêmes,
00:45:33 voire aussi des Américains, qui ont empêché que ce conflit
00:45:36 puisse connaître une résolution pacifique.
00:45:39 Cela n'est allé qu'en s'aggravant
00:45:42 au fil des ans, les deux camps
00:45:45 se radicalisant de façon incroyable.
00:45:48 Cela a été un dialogue de sourds.
00:45:51 Et là encore, les États-Unis et l'Union européenne
00:45:54 ont une petite part de responsabilité
00:45:57 tout de même dans le pourrissement de cette situation, jusqu'à ce que
00:46:00 finalement, les Russes décident d'employer la manière forte,
00:46:03 et il y a donc deux ans, d'envahir le voisin ukrainien.
00:46:06 Je suis assez marqué de voir comment
00:46:09 - c'est toujours facile avec le recul -
00:46:12 cette situation a pu pourrir
00:46:15 pendant dix ans, jusqu'à arriver à
00:46:18 cette situation actuelle, où bien objectivement,
00:46:21 je ne sais pas si les Européens seront suffisamment,
00:46:24 comme vous l'avez souligné, ni aussi bien organisés que les Américains,
00:46:27 et surtout aussi puissants économiquement,
00:46:30 pour pouvoir soutenir une armée ukrainienne
00:46:33 sans l'aide des États-Unis.
00:46:36 Vous partagez, général Bruno Clermont, ce que nous dit Jonathan Cixous,
00:46:39 sur le mot de la fin, l'Union européenne et les États-Unis
00:46:42 ont une responsabilité sur
00:46:45 cette guerre d'usure, sur ce pourrissement de la situation sur le terrain ?
00:46:48 Je crois qu'à partir du moment où on a décidé de s'engager
00:46:51 en soutien de l'armée ukrainienne il y a deux ans,
00:46:54 on ne peut plus arrêter notre effort. Ça serait trahir les Ukrainiens.
00:46:57 Et si jamais, en supposant que les Américains arrêtent
00:47:00 leur effort militaire pour aider les Ukrainiens, ça serait la situation de l'Afghanistan.
00:47:03 C'est-à-dire que toute la crédibilité que les Américains ont bâtiée sur leur solidarité
00:47:06 et leur capacité à être présents pour défendre nos intérêts, ça écroulerait.
00:47:09 Ça serait l'écroulement de l'OTAN. Donc je ne pense pas.
00:47:12 Moi je pense que les Américains vont trouver la raison, que Trump joue la politique du pire,
00:47:15 qu'il s'intéresse à la politique intérieure, à son bras de fer avec les démocrates.
00:47:18 Mais on a absolument besoin que les Américains et les Européens
00:47:21 continuent de l'administrer.
00:47:24 Sinon, le risque pour l'Ukraine, c'est que l'Ukraine devienne russe
00:47:27 dans les années qui viennent.
00:47:30 Donc, en quelque sorte, nous n'avons pas d'autre solution. Nous avons commencé à les aider.
00:47:33 Il faut aller les aider jusqu'au bout et faire les efforts nécessaires.
00:47:36 Et je comprends qu'effectivement, ça peut coûter à la France, ça peut coûter aux Français.
00:47:39 Mais mettons-nous la place des Ukrainiens. Rappelons-nous la Deuxième Guerre mondiale.
00:47:42 Je pense qu'il faut quand même prendre conscience des enjeux
00:47:47 concernant l'avenir de la nation souveraine ukrainienne,
00:47:51 telle qu'elle a été, dont la souveraineté a été accordée en 1991.
00:47:54 Mais comme le disait Judith tout à l'heure, on peut aussi se mettre à la place de nos agriculteurs,
00:47:57 par exemple, qui pâtissent aussi de cette situation.
00:48:00 Ce n'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre qui doivent être aidés.
00:48:03 Merci Général Clermont d'avoir été avec nous.
00:48:06 Les agriculteurs qui passent justement à la vitesse supérieure.
00:48:09 On va en parler dans un instant avec tous ces tracteurs qui sont entrés dans Paris.
00:48:13 Si vous êtes justement en Ile-de-France, vous les avez peut-être aperçus depuis ce matin à quelques heures
00:48:18 de l'ouverture demain du Salon de l'Agriculture.
00:48:21 Nous y serons, porte de Versailles avec nos journalistes sur le terrain.
00:48:24 Restez avec nous pour la suite de Punchline sur CNews.
00:48:27 A tout de suite.
00:48:28 Bienvenue sur CNews.
00:48:34 La suite de Punchline en direct jusqu'à 19h.
00:48:37 Ils attendent des garanties du gouvernement pour être certains que ceux derniers tiennent ses promesses.
00:48:42 Et à défaut d'en avoir, ils ont tenu la leur.
00:48:44 Les agriculteurs sont entrés dans la capitale à quelques heures de l'ouverture demain du Salon de l'Agriculture.
00:48:50 Face à un président de la République qui multiplie les maladresses à leur rencontre,
00:48:53 eux ont bien l'intention de profiter de ce grand rendez-vous pour une bonne fois pour toutes se faire entendre.
00:48:58 Depuis ce matin, plusieurs actions coup de poing ont lieu dans Paris.
00:49:02 Manifestations, opérations escargots ou blocages, des actions maîtrisées par les syndicats.
00:49:07 Mais jusqu'à quand les agriculteurs vont-ils finir par perdre patience ?
00:49:11 Et faut-il craindre de possibles débordements lors de ce Salon de l'Agriculture ?
00:49:15 On en débat ce soir dans Punchline avec mes invités.
00:49:18 Mais juste avant, voici le rappel des titres de l'actualité.
00:49:20 C'est avec Simon Guillain.
00:49:23 L'Elysée admette une erreur après avoir évoqué l'invitation des soulèvements de la terre
00:49:29 lors du grand débat demain au Salon de l'Agriculture.
00:49:32 Cette annonce avait d'ailleurs provoqué la colère de la FNSEA.
00:49:36 Le syndicat majoritaire a par ailleurs annoncé qu'aucun représentant du syndicat ne participera à ce débat.
00:49:42 Le verdict attendu dans la soirée au procès des attentats de Trebb et Carcassonne.
00:49:46 Les 7 accusés âgés de 24 à 35 ans ont eu la parole une dernière fois ce matin
00:49:51 avant que la Cour ne se retire pour délibérer.
00:49:54 Des peines allant jusqu'à 11 ans de réclusion criminelle ont été requises.
00:49:58 Les attentats de Trebb et Carcassonne ont fait 4 morts. C'était le 23 mars 2018.
00:50:03 Et puis Joe Biden a dévoilé une nouvelle série de sanctions contre Vladimir Poutine.
00:50:07 Le président américain souhaite que son homologue russe paye un prix encore plus élevé pour son invasion de l'Ukraine.
00:50:13 Il s'agit de la plus importante série de sanctions depuis le début de la guerre, il y a donc 2 ans, cher Mickey.
00:50:19 Merci Simon et à tout à l'heure pour un nouveau rappel de l'actualité.
00:50:24 Punchline Weekend en direct jusqu'à 19h avec Judith Vintraud, grand reporter au Figaro Magazine,
00:50:30 Jonathan Cixous, rédacteur en chef chez Causer,
00:50:34 Marcel Turbot est toujours avec nous, agriculteur, PDG de Turbo Céréales,
00:50:39 Alice Cordier également, directrice du collectif Nemesis
00:50:42 et on va accueillir Séverin Sergent qui est agriculteur et membre des Jeunes Agriculteurs d'Or et Loire.
00:50:47 Bonjour, merci de nous rejoindre sur notre plateau et plus florian tardif toujours du service politique de CNews.
00:50:54 Chose promise, chose due, les agriculteurs passent à la vitesse supérieure alors que le salon de l'agriculture ouvre ses portes demain.
00:51:01 Les tracteurs sont entrés, ça y est, dans Paris depuis ce matin.
00:51:04 Plusieurs actions sont menées à différents endroits de la capitale.
00:51:07 Retour sur cette journée avec ce sujet de Maxime Legay.
00:51:11 [Musique]
00:51:14 À coups de klaxons,
00:51:16 [Musique]
00:51:18 une cinquantaine de tracteurs quittent la porte de Saint-Cloud à Paris,
00:51:21 direction les Invalides, avec l'espoir d'interpeller le gouvernement.
00:51:25 Pour l'instant, ils ont annoncé des mesures par branches pour essayer de diviser les agriculteurs.
00:51:29 Il n'y a pas eu de mesure qui va améliorer notre revenu à tout le monde pour le moment.
00:51:34 On est toujours sur une concurrence déloyale des produits d'importation, donc il n'y a rien de fait.
00:51:39 Le président de la République prendra part à un grand débat au salon de l'agriculture ce samedi après-midi.
00:51:45 Son accueil risque d'être houleux.
00:51:47 Je ne sais pas s'il va être très bien reçu, monsieur Macron, parce qu'on n'est quand même pas très content.
00:51:52 C'est un peu du mépris qu'il a envers nous quand même, parce qu'il ne nous écoute pas.
00:51:57 Il envoie Gabriel Attal et puis il ne nous parle pas, il fait des annoncettes, donc on ne s'en sent pas écouter.
00:52:05 À plus de 700 kilomètres de là,
00:52:07 les agriculteurs de la coordination rurale déversent des bennes devant ce supermarché.
00:52:16 On continue toujours à être étranglés par la grande distribution qui nous impose toujours des prix de plus en plus bas,
00:52:21 ce qui fait que nous en Bouchesne, on n'arrive plus à vivre de notre métier et ça, c'est vraiment un problème.
00:52:26 Durant les deux semaines que dureront le salon, les agriculteurs se relaieront pour maintenir la pression.
00:52:33 Deux semaines qui s'annoncent compliquées, il faut le dire, pour les Parisiens. Alice Cordier ?
00:52:39 Oui, tout à fait. Alors ça va être compliqué.
00:52:42 Et en même temps, comme vous le disiez, le salon de l'agriculture, c'est quand même une fête où tous les Parisiens aiment aller.
00:52:47 On parlait tout à l'heure du président de la République et de ce début un petit peu loupé.
00:52:51 Je ne sais pas si les Parisiens sont vraiment à plaindre dans cette affaire.
00:52:54 Non, bien sûr, tout à fait, exactement.
00:52:56 Mais moi, je pense qu'il a quand même grand intérêt à y aller parce que, comme l'expliquaient les agriculteurs,
00:53:01 ils ne se sentent pas écoutés. Ce qu'Emmanuel Macron a bien compris, c'est que, contrairement aux émeutes,
00:53:07 on est face à une révolte qui est vraiment populaire et que la population valide.
00:53:11 95%, je crois, de la population valide cette révolte des agriculteurs, ce qui justifie aussi assez facilement,
00:53:19 puisqu'on a tous, dans notre entourage proche, un lien avec l'agriculture, soit de par nos grands-parents, notre histoire.
00:53:25 Et ça, Emmanuel Macron l'a bien compris.
00:53:27 Et puis, les agriculteurs aussi ont intérêt à discuter avec lui parce qu'on sait qu'il a un poids au niveau européen.
00:53:33 On sait à quel point les démarches qui sont faites par, notamment, Ursula von der Leyen sont importantes
00:53:39 et ont un lien direct, puisqu'elle veut se faire élire.
00:53:42 Elle va essayer de brosser dans le sens du poil le vote des écolos.
00:53:45 Et s'il y a bien quelqu'un qui peut peut-être l'en empêcher, c'est aussi Emmanuel Macron.
00:53:48 Les agriculteurs le savent.
00:53:49 Est-ce que vous ne croyez pas que ce soutien des Français pour les agriculteurs est aussi dû à la manière
00:53:54 dont est mené ce mouvement ? Lorsque les syndicats de la SNCF font grève juste avant les vacances de Noël
00:54:02 ou juste avant les vacances de février, la pilule est toujours un petit peu plus difficile à faire passer pour les Français.
00:54:08 Et puis, d'abord, au niveau de la SNCF, c'est tellement régulier.
00:54:12 En effet, les Français en payent régulièrement le prix.
00:54:16 Et puis, au niveau des agriculteurs, je rappelle que ce n'est pas un mouvement uniquement français.
00:54:20 C'est un mouvement européen qui a une vision bien plus globale que simplement l'intérêt du simple agriculteur français.
00:54:26 Et là, il y a vraiment une opposition entre la souveraineté et la question de l'Union européenne qui est partagée dans de nombreux pays.
00:54:31 Donc, il y a ça aussi que les Français voient.
00:54:34 Et puis, il y a la question, évidemment, là encore du pouvoir d'achat.
00:54:38 On aimerait pouvoir consommer local.
00:54:40 On n'a pas toujours la possibilité et on aimerait que les politiques aillent dans notre sens aussi.
00:54:44 Alors, je vais vous donner la parole, justement, Séverin Sergent.
00:54:46 Vous nous avez rejoint sur ce plateau.
00:54:49 Il y a évidemment cette difficulté aussi depuis un mois à tenter de durcir le mouvement sans pour autant...
00:54:57 Enfin, tout en évitant les débordements.
00:54:59 On l'a entendu.
00:55:00 Alors, il y a des craintes au niveau de la sécurité au Salon de l'agriculture.
00:55:05 On peut espérer, évidemment, que tout ça reste...
00:55:08 Se fasse dans le calme.
00:55:10 Mais est-ce qu'on peut mener un mouvement comme celui-ci dans le calme et tout autant arriver tout de même à se faire entendre ?
00:55:17 Je pense que oui.
00:55:18 Déjà parce que les agriculteurs sont des gens respectueux.
00:55:20 Contrairement à ce que certains pensent, ils respectent leur territoire, ils respectent leurs animaux, leurs sols.
00:55:26 Et en fait, ils respectent la fonction.
00:55:28 On reçoit le président de la République.
00:55:29 Évidemment, les gens sont à bout.
00:55:31 Quand vous voyez des agriculteurs, moi je le dis, j'ai rencontré un couple d'éleveurs
00:55:34 qui n'ont pas les moyens de payer les classes de neige de leurs deux filles.
00:55:37 Ces gens-là, ils sont à bout.
00:55:38 Et ils font 80 heures la semaine.
00:55:39 Donc, à un moment, il faut qu'il y ait des décisions de prise.
00:55:42 Pourquoi on a mené ce mouvement de cette façon-là ?
00:55:45 Ce qu'on a entendu, Gabriel Attal qui nous a dit, on va se voir au Salon de l'Agriculture.
00:55:50 Et au Salon de l'Agriculture, on va venir, on va vous dire, on va vous expliquer.
00:55:54 Et puis, on se rend compte qu'il a fait quelques annonces.
00:55:56 Moi, j'ai rencontré le préfet de mon département mardi.
00:55:58 Oui, il y a des annonces.
00:55:59 Et plus rien derrière.
00:56:00 Sur nos exploitations, la seule chose que nous avons reçue, c'est la suppression des jachères pour un an à titre dérogatoire.
00:56:06 Et à chaque fois, on nous dit, on va changer ça en l'état.
00:56:09 Mais non, en l'état, ce n'est pas ça qu'on vous demande.
00:56:10 On vous demande de la suppression, on vous demande de la compétitivité.
00:56:13 On vous demande de la réactivité.
00:56:15 Et on voit bien qu'ils ne l'ont pas.
00:56:16 Et Emmanuel Macron, là-bas au Salon, il attendait quoi ?
00:56:19 Il annonce 8,5 milliards d'euros de soutien économique à l'Ukraine sur trois ans en soutien militaire.
00:56:25 400 millions pour les agriculteurs français.
00:56:27 Et on sait très bien que le retour de ça, c'est des céréales, c'est du poulet, c'est toutes les importations qui sont faites.
00:56:33 Et qui sont faites de façon déloyale et qui sont faites sans les mêmes normes que nous.
00:56:37 Les agriculteurs en ont marre.
00:56:39 Mais le Salon de l'Agriculture, comme vous l'avez dit, est une vitrine.
00:56:42 Donc on ne va pas abîmer notre vitrine.
00:56:44 Et elle est très utile pour les éleveurs qui présentent leurs animaux.
00:56:46 Très utile aussi pour tous les producteurs qui viennent présenter leurs produits.
00:56:49 On sait très bien qu'on va faire entre 6 et 700 000 visiteurs minimum.
00:56:52 Et que ces gens attendent de nous une part de terroir et ce qu'ils aiment chez nous.
00:56:57 L'authenticité, la vérité.
00:56:59 On vient avec un discours de vérité.
00:57:00 On produit des diamants qu'on ne nous paye pas.
00:57:03 On va retrouver tout de suite Audrey Bertheau, justement, qui est en route en direction du Salon de l'Agriculture.
00:57:09 En direction de la porte de Versailles à Paris.
00:57:12 Audrey, vous êtes toujours dans ce convoi de tracteurs qui se dirige en direction de la porte de Versailles.
00:57:16 C'est bien ça ?
00:57:17 Oui, bonjour Mickaël.
00:57:21 En effet, on est toujours dans ce convoi.
00:57:23 À présent, on est rue de la Croix-Nivers, dans le 15e arrondissement de Paris.
00:57:29 Et puis, vous le voyez, je suis toujours en compagnie de Jérôme Corbi, agriculteur céréalier dans les Yvelines.
00:57:35 On roule maintenant depuis à peu près une heure.
00:57:38 Alors, on ne roule pas très vite.
00:57:40 On roule à environ 2 km/h exactement.
00:57:43 Donc, vous imaginez bien, on a parcouru, je pense, 1 km.
00:57:47 Et on arrive tout doucement vers la porte de Versailles.
00:57:51 Alors, autour de nous, vous le voyez, les Parisiens vraiment se rassemblent,
00:57:56 prennent des photos, applaudissent les agriculteurs.
00:58:00 On entend des gens qui crient "Bravo".
00:58:04 Donc, j'imagine, Jérôme Corbi, que ça fait chaud au cœur ?
00:58:09 Bah écoutez, oui, ça fait plaisir.
00:58:12 Et je vais vous dire pourquoi.
00:58:14 Au quotidien, nous travaillons sur nos exploitations et surtout lorsque nous sommes dans les champs.
00:58:19 Ça fait de nombreuses années que nous nous faisons insulter par des cyclistes, par des randonneurs.
00:58:24 Soit c'est des insultes ou des gestes obscènes.
00:58:27 Et ça, ça nous blesse au quotidien.
00:58:29 Et lors du premier blocus, il y a quelques semaines,
00:58:32 aussi bien les automobilistes que des piétons nous ont, on va dire, ovationnés.
00:58:38 Ça fait chaud au cœur.
00:58:40 Et surtout, beaucoup sont venus nous voir.
00:58:43 Nous ont apporté de la nourriture.
00:58:46 Certains ont voulu nous faire un don.
00:58:48 Et je peux témoigner que j'ai vu des agriculteurs avoir les larmes aux yeux, des larmes de joie et de réconfort.
00:58:56 Donc oui, aujourd'hui, encore une fois, ça fait plaisir.
00:59:00 Parce qu'on voit qu'on retrouve un soutien de la population, on va dire française.
00:59:05 Et il faut que ça continue à aller dans ce sens-là.
00:59:08 Et en tout cas, nous, de notre côté agriculteur, on fera en sorte de pouvoir conserver ce capital sympathie.
00:59:14 Et concernant le programme, on arrive à la porte de Versailles.
00:59:19 Ce soir, vous allez passer la nuit là-bas. Quel est l'objectif ?
00:59:23 Alors écoutez, il était prévu d'arriver vers 18h devant l'entrée du parc des expositions.
00:59:29 Là, on a pris un petit peu de retard.
00:59:32 Ensuite, il doit y avoir des prises de parole entre 19h et 20h.
00:59:38 Et puis après, nous aurons un moment de convivialité.
00:59:42 Merci beaucoup. Merci Jérôme Corbier.
00:59:45 Donc je vous le disais, on arrive dans quelques minutes à la porte de Versailles.
00:59:49 Merci beaucoup Audrey Bertheau.
00:59:51 Et merci à Charles Pousseau aussi, derrière la caméra, qui est en équilibre sur le tracteur,
00:59:57 pour pouvoir vous filmer, Audrey, et l'agriculteur qui vous accompagne.
01:00:02 Jonathan Cixous, c'est une image symbolique qu'on voit ici.
01:00:07 C'est-à-dire des tracteurs en plein Paris, applaudis par les Parisiens.
01:00:13 On parlait tout à l'heure de la situation des Parisiens qui peuvent peut-être se retrouver bloqués pendant 15 jours.
01:00:18 On a l'habitude, je pense. Je ne prends pas la voiture, mais les Parisiens qui prennent la voiture...
01:00:22 Moi, je prends la voiture et je peux vous dire qu'on a l'habitude.
01:00:24 Mais on n'a pas l'habitude, en revanche, de voir des Parisiens applaudir des véhicules roulés à cette allure,
01:00:29 et bloquer les rouilles.
01:00:30 Non, vous avez raison, mais c'est vrai de toute façon que les images sont toujours très fortes.
01:00:34 Vous avez derrière vous ces tracteurs devant les Invalides, c'est magnifique.
01:00:37 Il y a quelques jours, vous aviez une image similaire devant le château de Chambord, également,
01:00:40 qui montrait vraiment un ancrage émouvant.
01:00:44 Et si les Parisiens applaudissent, ce n'est pas simplement par néo-boboïsme, si je puis dire.
01:00:48 C'est parce qu'il y a, je pense, sincèrement, un réel attachement, d'une part, à ce que représentent les agriculteurs,
01:00:54 et puis autre chose, c'est également, et c'est assez rare aussi par les temps qui courent,
01:00:59 l'engourage que ces hommes et ces femmes ont pour protéger leur profession,
01:01:05 qui serait sans ça amenée à disparaître, et très rapidement.
01:01:10 Je suis marqué de voir que, finalement, la France enregistre une certaine baisse d'influence
01:01:16 dans plein de domaines depuis des années, en termes de diplomatie, en termes d'industrie.
01:01:22 Et l'agriculture est sur la liste de cette perte d'influence, de cette, comment dire,
01:01:30 passation de responsabilité à autrui, en l'occurrence, pourquoi pas l'Union Européenne,
01:01:36 ou des accords bilatéraux et internationaux de libre-échange.
01:01:40 Et on a affaire à des gens qui disent "non, ça ne va pas se passer comme ça".
01:01:44 Et je pense que c'est aussi cette sincérité dans le discours et dans le combat,
01:01:49 et évidemment dans la façon pacifique avec laquelle tout ça se déroule.
01:01:53 Ça ne peut, je pense, créer que des adhésions, finalement.
01:01:57 Alors, il y a un mot qui revient beaucoup depuis un mois dans les différentes manifestations d'agriculteurs,
01:02:03 les différents blocages qu'on a pu voir et suivre sur notre antenne, c'est le mot "mépris".
01:02:09 Marcel Turbot, est-ce que vous vous sentez méprisé aujourd'hui par le gouvernement,
01:02:15 et plus particulièrement par le président de la République ?
01:02:18 Je dirais qu'il y a quelques années, on avait l'impression que la population nous méprisait.
01:02:22 Et c'est vrai que depuis 10 ans, il n'y a pas eu de manifestation.
01:02:25 Et là, on s'aperçoit que depuis 6 mois, la population est avec nous.
01:02:30 On parlait d'agri-paching et tout, non, les Français nous aiment.
01:02:33 Donc c'est déjà, on s'est dû à tromper.
01:02:36 Aujourd'hui, je pense que c'est de la politique politicienne qui fait que,
01:02:42 comme on dit souvent, les décisions se font à Bruxelles.
01:02:47 On a perdu le leadership. La France était le pays agricole.
01:02:52 Le problème, il est au niveau de l'Europe, selon vous ?
01:02:55 C'est au niveau de la France aussi, mais c'est nous qui devons impulser.
01:02:58 Il faut qu'on impulse l'Europe derrière nous.
01:03:01 Petit incise, il y a le président de la République qui vient de réagir.
01:03:05 Le débat prévu demain est annulé.
01:03:07 Le courage présidentiel.
01:03:09 Là, pour le coup, il a aussi entendu la colère qui a été exprimée.
01:03:15 Je sais que je me fais peut-être l'avocat du diable, mais on a été assez critiques.
01:03:18 Et j'ai été assez critique compte tenu de ce qui a été réalisé ces dernières heures.
01:03:23 L'annonce de ce débat avec des interlocuteurs qui étaient invités,
01:03:26 qui ne sont plus invités, qui n'ont jamais été invités, etc.
01:03:30 Ce qui a entraîné ces défections les unes après les autres.
01:03:35 Donc voilà, visiblement, les conditions du débat, et ils l'ont compris,
01:03:40 et on l'a tous compris, tout de même n'étaient pas réunies pour pouvoir l'organiser.
01:03:44 Le président de la République dit "don acte", donc pas de débat demain matin.
01:03:47 Alors ça s'appelle du pragmatisme.
01:03:49 Je vois que ça vous fait...
01:03:50 La fête peut avoir lieu.
01:03:51 La fête peut avoir lieu.
01:03:53 Ça vous fait sourire.
01:03:54 Oui, ça me fait sourire, mais c'est dramatique.
01:03:57 Ça me fait sourire parce qu'on attend d'un président de la République
01:04:01 et de ses équipes un peu plus au professionnalisme.
01:04:03 C'est clair.
01:04:04 Visiblement, quand je vois la photo derrière vous, je me dis,
01:04:07 il n'a pas compris que c'était les agriculteurs qui lui amenaient le soulèvement de la terre.
01:04:12 Chacun comprendra ce qu'il veut.
01:04:14 Et c'était une insulte et une humiliation au monde agricole.
01:04:18 Aujourd'hui, on demande de la liberté d'innover, de la liberté d'entreprendre.
01:04:22 On est prêts, les agriculteurs sont prêts.
01:04:24 En 50 ans, regardez la révolution qu'ont fait les agriculteurs.
01:04:27 On nous demande encore des efforts, de réduire les phytosanitaires.
01:04:31 On est dans l'ère de la robotisation, de la mécanisation qui aujourd'hui pilote, qui filme.
01:04:37 Et on nous met face à des gens qui nous disent qu'on détruit ce qu'on fait.
01:04:40 C'est de la folie.
01:04:41 Et là, on nous dit qu'on va recevoir 500 agriculteurs ou 300 agriculteurs
01:04:44 dans un panel pendant trois heures.
01:04:46 On sait très bien qu'il y en a 10 qui parlent.
01:04:47 Donc les gens savent qu'ils ne vont pas être entendus.
01:04:49 Sans vouloir prendre la défense du président de la République,
01:04:51 depuis ce matin, on entend beaucoup d'agriculteurs dire aussi
01:04:54 qu'on espère qu'ils ne viendront pas.
01:04:58 Moi, je n'espère pas qu'ils ne viennent pas.
01:05:01 Moi, je considère que si c'est un homme de courage, il vient.
01:05:04 Et il assume ses décisions ou son manque de décision.
01:05:07 Moi, je le dis depuis trois semaines, un mois, il doit aller à Bruxelles.
01:05:10 Il avait la capacité de convoquer, moi j'ai toujours un Versailles,
01:05:13 parce que c'est un peu l'image parfois où on réunit les élus,
01:05:18 mais ça pouvait être à l'Élysée, un conseil agricole européen
01:05:21 de tous les ministres européens.
01:05:23 Il avait l'occasion extraordinaire de reprendre la main
01:05:26 sur la politique agricole européenne et de montrer que la France
01:05:29 était un pays moteur, un pays pilote. Il ne l'a pas fait.
01:05:32 Donc, les agriculteurs sont déçus.
01:05:34 Donc, aujourd'hui, s'il vient, il paie la déception.
01:05:36 Mais comme vous le disiez tout à l'heure, du recul dans de nombreux domaines.
01:05:39 Moi, je n'oublie pas que quand il y a eu la crise des Gilets jaunes,
01:05:41 il a pris la parole à la télévision.
01:05:43 Quand il y a eu des émeutes, il a pris la parole à la télévision.
01:05:45 Et là, il a fait quoi ? Une modeste interview depuis Bruxelles.
01:05:48 Ce n'est pas ça qu'on attend.
01:05:50 On attend que le président nous dise qu'aujourd'hui,
01:05:52 400 000 agriculteurs sur le territoire font les paysages,
01:05:54 font l'entretien et que ces gens-là...
01:05:56 Il faut savoir que dans mon département, en Neuer-et-Loire,
01:05:58 on perd une ferme sur cinq en dix ans.
01:06:00 Il a reçu les agriculteurs à l'Élysée tout de même.
01:06:02 Oui, mais nous recevoir, ce n'est pas montrer aux Français
01:06:05 l'impact de l'agriculture dans la société.
01:06:07 Aujourd'hui, nous remplissons notre mission
01:06:09 de nourrir les agriculteurs de façon saine, de façon continue.
01:06:13 On l'a vu pendant le Covid.
01:06:15 Nous n'avons fait partie d'aucun plan de soutien pendant le Covid.
01:06:17 Et nous avons été là tous les jours. Les éleveurs ont trahi leurs vaches.
01:06:20 Les éleveurs de volailles, ils ont nourri leurs volailles.
01:06:22 Vous n'avez manqué de rien parce que l'agriculture a répondu à l'appel.
01:06:25 Comme les gens qui étaient dans les hôpitaux.
01:06:27 C'est pareil, tous ces gens qu'on a un peu oubliés.
01:06:29 - Julie de Ventrebome, le président de la République a-t-il raison,
01:06:32 selon vous, d'annuler ce débat prévu initialement demain ?
01:06:36 - Vu le fiasco, à mon avis, il n'avait pas le choix.
01:06:39 Mais je pense, contrairement à vous, qu'il y a beaucoup d'agriculteurs
01:06:42 qui veulent précisément le voir, l'entendre et parler avec lui.
01:06:47 Pendant les Gilets jaunes, il ne parlait pas avec les Gilets jaunes.
01:06:49 Il avait organisé des grands débats dilatoires avec, une fois, les maires,
01:06:54 l'autre fois, les femmes, me semble-t-il.
01:06:56 J'oubliais tellement il y en avait et tellement ça durait longtemps.
01:06:59 Quel était le but de cette manœuvre qui était une provocation insupportable ?
01:07:05 Éviter précisément, pour Emmanuel Macron, le face-à-face avec les agriculteurs.
01:07:09 - Alors, il n'a pas dit qu'il n'irait pas au Salon de l'agriculture.
01:07:11 - Ah oui, ça va. - Non, mais, par contre...
01:07:13 - Iran n'a pas dit que le jour... - Il va y aller.
01:07:15 - Je sais, mais il a eu raison de... Une fois que le fiasco était définitif,
01:07:19 il a eu raison d'essayer de tourner la page.
01:07:22 Mais le but de la manœuvre, c'était d'éviter le face-à-face avec vous,
01:07:26 avec les agriculteurs. Qu'est-ce qu'il fait ?
01:07:28 - Il y aura tout de même, pour le coup, un face-à-face.
01:07:30 - Si je peux faire venir ma phrase, qu'est-ce qu'il fait ?
01:07:32 Il prend des gens qui sont les bêtes noires des agriculteurs,
01:07:37 à savoir les sous-vélévants de la terre et consorts,
01:07:40 et les gens qui jettent de la soupe, les jetteurs de soupe sur les tableaux,
01:07:44 et autres soi-disant défenseurs de l'environnement.
01:07:48 Il les met face à face, et comme ça, lui, il peut apparaître comme un arbitre.
01:07:53 Et il n'a pas à subir ce face-à-face-là.
01:07:55 Donc, il a annulé cette manœuvre dilatoire,
01:07:59 qui était vraiment ridicule et provocatrice,
01:08:01 et effectivement, il va se retrouver face à face avec vous,
01:08:04 et c'est tant mieux.
01:08:06 - Alice Cordier ?
01:08:07 - Ça dénote tout de même d'un énorme échec aussi de sa part
01:08:09 de ne pas avoir su anticiper les bons interlocuteurs,
01:08:12 alors que, comme vous le disiez, s'il y avait bien un moment
01:08:14 où il pouvait saisir enfin ce dialogue très populaire,
01:08:17 finalement, c'était à ce moment-là.
01:08:19 Et au lieu de vraiment...
01:08:20 Parce que ça veut dire qu'il y a eu un manque d'anticipation
01:08:23 et un manque de finesse dans le choix des interlocuteurs,
01:08:26 c'est surtout ça que ça veut dire.
01:08:27 Et c'est dramatique pour la suite,
01:08:30 parce que ça veut dire, à ce moment-là,
01:08:32 qu'en fait, tout...
01:08:33 En plus, la communication qui était ridicule autour de
01:08:35 "on a peur de rien, il parle à tout le monde",
01:08:37 en fait, c'est pas vrai.
01:08:39 Et il le prouve là encore.
01:08:40 Alors oui, il sera présent, heureusement,
01:08:42 il ouvrira en effet sans doute le Salon,
01:08:44 mais là encore, il passe devant une belle occasion,
01:08:46 justement, de pouvoir vous parler.
01:08:47 - Jonathan Siction ?
01:08:48 - Je pense que l'une des choses que tout le monde
01:08:50 regardera aussi demain, c'est le temps que le président
01:08:53 de la République passera dans les travais du Salon,
01:08:56 s'il va pour montrer son amour de l'agriculture
01:08:59 et des agriculteurs, passer encore plus que 12 ou 14 heures,
01:09:02 qui était, je crois, son record précédent.
01:09:04 - Avec combien de gardes du corps ?
01:09:06 - Avec combien de capacités à serrer les mains ?
01:09:08 - Ça, c'est la cohue habituelle.
01:09:09 - Ça va être compliqué.
01:09:10 - C'est la cohue habituelle.
01:09:11 - C'est pour tous les politiques qui viennent au Salon,
01:09:13 c'est compliqué, les allées sont pas si larges,
01:09:15 et évidemment, il y a les léga...
01:09:17 - On peut pas lui reprocher le service d'avoir un service
01:09:19 de la communauté.
01:09:20 - Bien évidemment, parce que justement, c'est étroit,
01:09:22 parce que justement, il y a des mouvements de foule,
01:09:24 c'est normal dans un lieu clos,
01:09:25 il y a des mesures de sécurité évidentes,
01:09:29 dès lors que vous avez une personnalité,
01:09:31 quelle qu'elle soit.
01:09:32 - Corian, est-ce que l'on sait plus d'ailleurs
01:09:33 l'organisation de cette venue demain ?
01:09:35 - Le président de la République, finalement,
01:09:38 va faire une déambulation, comme il a l'habitude
01:09:42 de le faire à chaque fois qu'il vient dans le Salon,
01:09:44 c'est-à-dire qu'il n'y aura pas ce débat
01:09:46 qui devait être organisé demain matin, normalement,
01:09:50 avec différents acteurs, je parlais des agriculteurs,
01:09:53 des acteurs industriels de la grande distribution.
01:09:56 Donc, en général, ce qui est prévu,
01:09:58 c'est qu'il doit arriver aux alentours de 8h, 8h30,
01:10:01 un tout petit peu avant l'ouverture du Salon,
01:10:03 je crois que le Salon ouvre à 9h.
01:10:04 Et il s'entretient donc avec le président du Salon,
01:10:09 il est accueilli par ce dernier,
01:10:11 il va voir, en général, il y a un petit moment
01:10:14 qui est consacré à l'égérie du Salon,
01:10:17 là, en l'occurrence, Auréliette,
01:10:19 et il peut commencer son long parcours,
01:10:21 puisque pour l'avoir suivi à de nombreuses reprises,
01:10:24 en général, ça dure quelques heures,
01:10:26 voire, oui, plus d'une dizaine d'heures.
01:10:29 - Justement, est-ce qu'on peut imaginer
01:10:30 que cette année, ce soit peut-être un peu écourtée ?
01:10:32 - Tout dépend de l'ambiance.
01:10:34 Personnellement, pour avoir suivi tout même
01:10:36 des déplacements du président de la République,
01:10:38 on peut lui reprocher beaucoup de choses,
01:10:40 mais il aime aller au contact et parfois à la confrontation.
01:10:43 Donc, c'est-à-dire que même si l'ambiance est tendue,
01:10:46 ça peut presque le pousser, paradoxalement,
01:10:49 à rester plus longtemps,
01:10:51 parce qu'il aime avoir des interlocuteurs.
01:10:54 Parfois, je prends cet exemple d'un moment
01:10:57 de la campagne présidentielle de 2022,
01:11:00 où il faisait un déplacement autour des déserts médicaux.
01:11:04 Il me semble que c'était dans le Grand Est,
01:11:06 et il y avait un comité d'accueil,
01:11:08 avec notamment une personne
01:11:10 qui était vraiment en opposition frontale
01:11:13 au président de la République.
01:11:15 On était avant le premier tour de l'élection présidentielle,
01:11:17 qui comptait voter Éric Zemmour,
01:11:19 avec qui j'ai pu échanger,
01:11:21 et vraiment, il avait presque de la détestation
01:11:23 pour Emmanuel Macron.
01:11:25 Emmanuel Macron, lorsqu'il est arrivé,
01:11:27 il a été interpellé par cet individu.
01:11:29 Il a dû sentir qu'effectivement,
01:11:31 cet individu ne le portait pas dans son cœur,
01:11:34 et il a échangé pendant 10, 15, 20, 25 minutes
01:11:37 pour tenter de le convaincre.
01:11:39 Et à la fin de cet échange,
01:11:41 la personne en question a tout de même reconnu
01:11:44 que le chef de l'État lui avait opposé des arguments.
01:11:47 Certes, il ne partageait pas la même vision
01:11:50 entre guillemets du monde et de la France,
01:11:52 mais il était peut-être un tout petit peu moins offensif
01:11:56 qu'avant cet échange avec le président de la République.
01:11:59 Et ça, le chef de l'État le sait très bien.
01:12:01 C'est quand même un atout qu'il a.
01:12:04 Il s'est usé de son verre
01:12:06 pour tenter de convaincre ses interlocuteurs.
01:12:08 Il s'est retourné des preuves.
01:12:10 Il en abuse peut-être parfois,
01:12:12 mais voilà, c'est tout de même un atout
01:12:14 qu'il a dans sa poche.
01:12:15 Allez, la pause, on revient dans un instant.
01:12:17 Nous irons faire un tour à l'Olympia,
01:12:18 où se tiendra ce soir la 49e cérémonie des Césars.
01:12:21 À tout de suite pour la dernière partie de Punchline sur CNews.
01:12:25 À tout de suite.
01:12:26 Et nous sommes de retour sur CNews
01:12:31 pour la dernière partie de Punchline.
01:12:33 Direction l'Olympia dans un instant.
01:12:35 Vous savez que c'est à l'Olympia que va se dérouler ce soir
01:12:38 la 49e cérémonie des Césars.
01:12:41 Nous serons en direct avec notre confrère d'Europe 1,
01:12:44 Marie Gickel et Laurent Sélarier.
01:12:47 Mais juste avant, lui ne sera jamais nommé au César.
01:12:50 On se propose de retrouver Simon Guillain,
01:12:52 tout de suite pour le rappel des titres de l'actualité.
01:12:54 Gabriel Attal en Charente-Maritime.
01:12:59 Aujourd'hui, le Premier ministre a visité le marché de Royan
01:13:02 avant de rencontrer des représentants des agriculteurs.
01:13:05 Il s'est également entretenu avec des habitants de la ville
01:13:07 à l'occasion d'un déjeuner pour échanger sur leur quotidien.
01:13:11 Un drame évité de peu a bondi en Seine-Saint-Denis.
01:13:13 Une balle perdue est allée se loger
01:13:15 dans le plafond de la chambre d'un enfant.
01:13:17 Il n'y a heureusement pas eu de blessés sur place.
01:13:20 Plusieurs étuis de balles ont été retrouvés par les forces de l'ordre.
01:13:23 Et puis l'armée israélienne bombarde le sud de la bande de Gaza.
01:13:27 Des frappes aériennes ont visé la ville de Khan Youness
01:13:30 et celle de Rafa, qui est la ville la plus au sud de l'enclave palestinienne.
01:13:33 Et dans le même temps, une délégation israélienne est arrivée à Paris
01:13:36 pour de nouveau pourparler sur une trêve, cher Michael.
01:13:39 Merci beaucoup, Simon Guillain. J'ai été dur avec vous.
01:13:42 Vous êtes souvent dur avec moi.
01:13:44 Mais je vous aime beaucoup quand même.
01:13:46 - Il faut faire une conversion.
01:13:48 - Florent a raison, il ne faut jamais dire jamais.
01:13:51 Merci beaucoup, Simon Guillain.
01:13:54 Le cinéma français à l'honneur ce soir à l'Olympia.
01:13:57 49e cérémonie des Césars, un événement à ne pas manquer
01:14:00 à suivre sur Canal+.
01:14:02 On va tout de suite retrouver notre confrère d'Europe 1,
01:14:05 notre consoeur d'Europe 1, Marie Gickel, en direct de l'Olympia.
01:14:08 Bonsoir, Marie. On est à un peu plus de 2h du début de la cérémonie.
01:14:12 À quoi faut-il s'attendre ce soir ?
01:14:14 Qui sont les grands favoris de cette soirée ?
01:14:17 - Nous vous retrouvons depuis le tapis rouge de Tapis Rouge
01:14:21 qui va vous en doutez accueillir un parterre de stars.
01:14:24 Les yeux seront rivés sur Raphaël Kenard.
01:14:27 Le cas Raphaël Kenard est intéressant cette année
01:14:30 puisqu'il y a quelques mois on ne le connaissait presque pas.
01:14:33 Ce soir, il arrive avec 3 nominations dans 3 catégories.
01:14:36 Meilleur espoir et meilleur acteur pour notamment Yannick de Quentin Dupieux.
01:14:41 C'est dans ce film que l'on l'avait découvert.
01:14:43 Mais il se défend aussi pour le film Chien de la Casse.
01:14:46 Et ça c'est une autre particularité ce soir.
01:14:48 C'est que Chien de la Casse, c'est un film qui avait fait très peu d'entrées
01:14:52 lorsqu'il était sorti en avril dernier, à moins de 100 000.
01:14:54 Et ce soir, il est nommé 7 fois.
01:14:57 Autre particularité, Mikaël, il y en a, je verrai toujours vos visages.
01:15:01 Ce film sur la justice restaurative, son casting féminin monopolise
01:15:06 la catégorie de la meilleure actrice dans un second rôle.
01:15:09 4 comédiennes sur 5, Leïla Bechti, Miu Miu, Adèle Exarchopoulos et puis Elodie Bouchèze.
01:15:16 En marge de la compétition, Marie, cette cérémonie risque de nous réserver
01:15:21 quelques temps forts comme la possible prise de parole de Judith Godrech.
01:15:26 Oui, elle est très attendue cette prise de parole mais elle n'est toujours pas confirmée.
01:15:31 Judith Godrech, l'actrice qui est devenue la figure du Me Too dans le cinéma français,
01:15:35 elle n'a pas confirmé sa présence mais elle a fait des repérages lors des répétitions ici à l'Olympia.
01:15:41 Et puis l'autre moment fort, Mikaël, ce sera un hommage à Jane Birkin,
01:15:45 l'actrice et la chanteuse qui nous a quittés en juillet dernier.
01:15:48 Merci beaucoup Marie, J.K.L. et merci à Laurence Ellarié qui vous accompagne
01:15:54 et qui, me dit-on dans l'oreillette, est très chic ce soir.
01:15:57 Vous confirmez Marie ?
01:15:59 Très chic, effectivement, le nœud papillon de sortie.
01:16:02 Je vous remercie pour ma tenue aussi qui est pas mal chic.
01:16:05 Et la photo aussi, vous avez bien raison Marie.
01:16:08 Merci à vous en tous les cas.
01:16:11 Florian Tardif, 49e cérémonie des Césars et aussi la première pour la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati.
01:16:19 Oui, qui s'attend peut-être à ce qu'il y ait des happenings.
01:16:23 Alors, excusez-moi pour cet anglicisme mais c'est comme cela qu'on qualifie dorénavant
01:16:28 ces moments peut-être un tout petit peu plus politiques lors de ces cérémonies de récompenses de prix.
01:16:35 On en a vécu notamment l'année dernière autour de la réforme des retraites
01:16:40 où certains lauréats avaient pris à partie le gouvernement.
01:16:44 Est-ce que ce sera le cas ou non cette année ? On le verra.
01:16:47 Mais en tout cas, je pense que ça peut être assez intéressant de voir la réponse de Rachida Dati
01:16:53 si elle est interpellée sur tel ou tel sujet
01:16:55 puisqu'on la connaît comme étant une "puncheuse"
01:17:00 et qu'elle a été d'ailleurs nommée au sein du gouvernement Attal pour cela.
01:17:06 Pour son franc-parler, parfois pour ses répliques qui pour certaines sont devenues cultes.
01:17:10 Est-ce qu'il y en aura ce soir ou pas ? Réponse à partir de 21h.
01:17:14 Exactement, à suivre sur Canal+.
01:17:17 On va revenir sur l'actualité quand même de ce vendredi et du week-end.
01:17:21 C'est bien sûr le Salon de l'agriculture.
01:17:23 Avec ce qu'on a appris tout à l'heure, Florian, vous nous le confirmiez,
01:17:27 que le grand débat qui était initialement prévu demain matin par Emmanuel Macron est donc annulé.
01:17:33 J'aimerais qu'on revienne évidemment sur la polémique autour de ce débat
01:17:37 et sur le rétropédalage de l'Elysée quant à la venue possible du collectif "Les soulèvements de la terre"
01:17:43 pour débattre avec le président de la République et avec les agriculteurs.
01:17:47 On va regarder ce sujet de Mathilde Ibanez et on en parle juste après.
01:17:52 Alors non, on me dit que le sujet n'est pas prêt.
01:17:55 Alors Florian, est-ce qu'on peut revenir sur ce rétropédalage ?
01:17:59 J'ai l'impression d'avoir passé ma journée à expliquer ce qui s'était passé, mais c'est peu ou prou ça.
01:18:05 Hier, on nous a annoncé qu'il y aurait un débat qui serait organisé entre le président de la République
01:18:12 et différents acteurs du secteur, donc des cultivateurs, des éleveurs, des acteurs de la grande distribution,
01:18:19 des industriels, des associations également et certaines ONG environnementales,
01:18:26 mais également les soulèvements de la terre.
01:18:29 Ça nous a un peu tous interpellés.
01:18:31 C'était lors d'un briefing presse, comme on en organise certains,
01:18:35 avant les déplacements du président de la République.
01:18:37 C'était organisé par les équipes du président, avec des conseillers en communication, des conseillers spéciaux,
01:18:43 là en l'occurrence conseil spéciaux agricoles, environnement, souveraineté alimentaire et j'en passe.
01:18:50 Et lors de ce briefing, on a été interpellés par l'annonce de la venue potentiellement des soulèvements de la terre.
01:18:56 Donc on a reposé une question.
01:18:58 Est-ce que vous confirmez bien que les soulèvements de la terre font partie des invités à ce débat
01:19:02 qui serait donc organisé samedi matin ?
01:19:04 Oui, y compris après la fin de ce briefing.
01:19:08 On n'y croyait tellement pas qu'on a rappelé ces mêmes équipes.
01:19:11 Et on nous a dit si, si, le président de la République n'a peur de rien.
01:19:16 Et donc il y avait vraiment cette volonté, pas d'aller à la confrontation,
01:19:21 mais en tout cas d'être dans un choc des idées, tout simplement,
01:19:25 parce qu'on connaît très bien les idées véhiculées par les soulèvements de la terre
01:19:29 et celles portées par la FNSE.
01:19:31 Et puis, je le disais tout à l'heure, d'aller sur le site des soulèvements de la terre
01:19:35 pour comprendre grosso modo ce que ces derniers pensaient de la FNSE.
01:19:39 Et donc on a commencé à en parler un peu partout, à dire que c'était tout de même incompréhensible,
01:19:44 tout simplement parce que, tout de même, et je le rappelle, les soulèvements de la terre,
01:19:47 c'est un mouvement qui a tenté d'être dissous par le gouvernement lui-même.
01:19:52 Ça a été très peu apprécié par les syndicats eux-mêmes, la FNSEA, les jeunes agriculteurs.
01:19:57 Ils ont commencé à dire qu'ils ne viendraient pas à ce débat organisé par le président de la République et ses équipes.
01:20:03 Michel-Édouard Leclerc, qui vraisemblablement n'a pas reçu d'invitation,
01:20:06 a expliqué que de toute façon, même s'il en recevait une, il ne viendrait pas, etc.
01:20:11 Et in fine, les équipes du président de la République ont décidé d'annuler ce débat.
01:20:16 Emmanuel Macron l'a dit lui-même sur le réseau social X.
01:20:19 J'ai entendu les désidératas des uns et des autres, dont Acte.
01:20:24 Je n'organise donc pas ce débat demain matin.
01:20:27 Alors Julie de Vintrobas, est-ce qu'on peut imaginer que ce cafouillage de l'Elysée
01:20:31 autour de la venue et finalement de la non-venue des soulèvements de la terre
01:20:35 peut être à l'origine de l'annulation de ce débat prévu initialement demain ?
01:20:39 Ah ben oui, ça me paraît directement lié. Je ne vois pas quelle autre raison que ce...
01:20:44 Enfin, ils ne le diront pas en tout cas, c'est lié.
01:20:46 Ben si, ils l'ont à peu près avoué. Je crois même que l'Elysée a reconnu une erreur d'ailleurs.
01:20:51 J'ai vu passer des messages sur les réseaux.
01:20:54 Ils n'ont pas lié le fait d'avoir reconnu une erreur et le fait d'avoir annulé le débat demain.
01:20:58 C'était plus l'erreur d'un stagiaire de troisième, comme c'était présenté.
01:21:01 Non, non, ça a évolué. Pour quelle autre raison voulez-vous qu'il annule ?
01:21:05 Il voulait éviter une confrontation et ne pas justement une confrontation avec lui
01:21:11 et ne pas se retrouver face à face avec les agriculteurs.
01:21:15 C'est pour ça qu'il a inventé cette manipulation politique,
01:21:20 pour reprendre les mots utilisés par Michel-Edouard Leclerc dans son communiqué absolument furibard.
01:21:26 Il annonce qu'il ne se prêterait pas à cette manœuvre.
01:21:30 Je reprends de mémoire les mots utilisés par le patron, le grand distributeur.
01:21:37 Emmanuel Macron se rencontre, mais un peu tard.
01:21:42 Et après avoir essayé de se défausser sur le stagiaire,
01:21:46 qui aurait fait une erreur selon une méthode bien connue,
01:21:50 qui n'a fait qu'aviver la colère des agriculteurs qui se sentent méprisés, trompés, baladés.
01:21:58 En un mot, baladés.
01:22:01 Et vous l'avez rappelé tout à l'heure, notamment en ce qui concerne l'Ukraine, par exemple,
01:22:08 ou en ce qui concerne l'Europe, par exemple, on a quand même des belles paroles.
01:22:14 Oui, on va faire en sorte que vous ne soyez pas concurrencé,
01:22:18 concurrence déloyale par les céréales, le sucre, la volaille ukrainienne.
01:22:23 Emmanuel Macron est intervenu et l'a fait savoir pour que les céréales soient ajoutées à ces produits
01:22:30 que les Ukrainiens exportent en masse de telle façon qu'ils déséquilibrent le marché.
01:22:39 Mais on se demande quand ces freins, puisque l'Union européenne parle de freins,
01:22:44 quand ces freins vont être mis en œuvre. On ne le sait pas.
01:22:48 Alors c'est quoi le problème ? Alice Cordier, est-ce que le président de la République est mal conseillé ?
01:22:53 Est-ce qu'il y a de quoi s'inquiéter selon vous ?
01:22:55 Il y a de quoi s'inquiéter ?
01:22:56 Après, ce n'est pas la première fois non plus qu'on voit Emmanuel Macron,
01:23:00 on sait qu'il aime diriger seul aussi, humilier d'une certaine façon son gouvernement.
01:23:04 Parce que là, inviter les soulèvements de la terre à discuter avec lui vis-à-vis de Gérald Darmanin,
01:23:09 c'est une humiliation quand même sans précédent.
01:23:11 On avait déjà l'habitude avec Elisabeth Borne, il a dû pendant une dizaine de fois l'humilier
01:23:16 et la laisser faire le sale travail et puis passer derrière en rongeant.
01:23:20 À la limite, elle a été nommée pour ça, c'était marqué sur l'étiquette.
01:23:22 C'est vrai, mais elle a eu de la patience quand même, qu'on aurait peut-être pas eu.
01:23:25 C'est ça qui est dérangeant.
01:23:28 Et quelque chose aussi qui me choque, c'est qu'il y a deux jours,
01:23:31 Emmanuel Macron nous expliquait que le Rassemblement National n'était pas dans l'arc républicain.
01:23:35 Par contre, pour aller discuter avec des organisations ultra-violentes
01:23:38 qui ont manqué d'être dissoutes, alors là, il n'y a pas de problème.
01:23:40 Donc si vous voulez, il y a quand même quelque chose d'assez...
01:23:42 Oui, je pense qu'il m'a conseillée, ou alors qu'il fait les mauvais choix,
01:23:45 parce qu'on sait qu'il n'écoute pas toujours ses conseillers.
01:23:47 Comment rester crédible dans un contexte tendu comme celui-là
01:23:51 face aux agriculteurs quand on commet ce genre d'erreur, Jonathan Cixous ?
01:23:56 C'est de se rattraper.
01:23:58 Comment ? En décidant d'annuler le grand débat demain ?
01:24:02 Non, là, il y a un couac extraordinaire.
01:24:05 De toute façon, même en ayant tort, l'Élysée aura toujours raison.
01:24:08 Donc ils s'enlisent, finalement.
01:24:10 Là, c'est la fin de la séquence.
01:24:16 Demain, c'est l'inauguration, et je pense que ce serait intelligent
01:24:19 politiquement et humainement de mettre le paquet sur le 60e anniversaire
01:24:24 de ce salon, c'est un bel anniversaire tout de même, et de jouer le jeu
01:24:27 à fond, quitte à ce qu'on lui rappelle que la veille, il pensait faire
01:24:30 autre chose, etc., mais qu'au moins demain, ce soit cet anniversaire,
01:24:36 cette inauguration, qui soit mise en avant.
01:24:39 Un peu démagome, direz-vous, parce que les vrais problèmes, eux,
01:24:42 n'auront pas été réglés, mais il y aura ces heures et ces heures
01:24:45 de déambulation dans les travées qui feront que, de toute façon,
01:24:48 il aura l'occasion de faire passer les messages qu'il doit être déjà
01:24:52 en train de polir ce soir à l'Élysée pour pouvoir les distiller
01:24:56 tout au long de la journée de demain.
01:24:57 Je pense que là, il bosse ce soir à ce sujet.
01:24:59 - Marcel Turbot ?
01:25:00 - Peut-être passer même 24 heures avec les agriculteurs,
01:25:02 passer la nuit avec eux demain soir, pour montrer qu'ils les écoutent
01:25:06 et nous annoncer des belles choses dimanche, avant la messe.
01:25:10 - Vous lui lancez une invitation, là.
01:25:12 - Voilà.
01:25:13 - Séverin Sergent ?
01:25:15 - Non, moi, je considère que la com' c'est bien,
01:25:18 mais on n'en est plus là.
01:25:19 - Mais évidemment.
01:25:20 - Moi, je l'ai dit, je donne des chiffres qui sont parfois durs.
01:25:23 Un suicide d'agriculteur par jour, on sait qu'un agriculteur
01:25:26 qui suicide sur une exploitation agricole, c'est parfois reconnu
01:25:28 comme un accident du travail, donc ça masque les chiffres.
01:25:30 Si vraiment on arrive, comme certains le disent, à deux suicides par jour,
01:25:33 ça fait 700 par an, ça fera 7000 sous le mandat d'Emmanuel Macron.
01:25:37 On n'en est plus à la com'.
01:25:39 Les agriculteurs, ils ne montent pas à Paris par gaieté de cœur.
01:25:41 Un tracteur, ça roule entre 25 et 40 km/h.
01:25:43 J'ai vu ce midi que certains montaient du doux.
01:25:46 Ça veut dire qu'ils sont partis depuis un moment.
01:25:48 Ils ne quittent pas leur famille par hasard.
01:25:50 Donc, à un moment, ils peuvent venir déambuler, ils peuvent venir sourire.
01:25:53 Ce n'est pas ce que les agriculteurs veulent, le sourire, ils l'ont perdu.
01:25:55 Moi, ce que je dis, en plus, quand on invite les soulèvements de la terre
01:25:58 et qu'on voit ce que les agriculteurs ont fait comme mobilisation syndicale,
01:26:01 où il n'y a eu aucun débordement, il y a eu très peu de casse,
01:26:04 il y a eu très peu de casse, il n'y a pas...
01:26:06 Évidemment, quelques lisiers par endroits ou autres.
01:26:09 - Quelques feux parfois.
01:26:10 - On n'a touché à aucune force publique.
01:26:13 Les soulèvements de la terre, ils lancent des boules de pétanque,
01:26:15 ils lancent des cocktails Molotov.
01:26:17 C'est hallucinant de nous mettre dans la même arène
01:26:21 autour d'un président qui se met dans un ring
01:26:24 où d'habitude, on note des animaux.
01:26:26 C'est hallucinant.
01:26:28 - On va retrouver notre reporter Mathieu Devez,
01:26:31 qui est actuellement au Salon de l'Agriculture.
01:26:33 Justement, Mathieu, les derniers préparatifs avant l'ouverture du Salon Demain
01:26:37 sont à la porte de Versailles, à Paris,
01:26:39 et vous êtes accompagné d'une agricultrice, justement.
01:26:41 - Effectivement, cher Michael, je suis avec Marine,
01:26:47 qui est agricultrice dans le Puy-de-Dôme.
01:26:49 Bonsoir, Marine, merci d'être avec nous en direct.
01:26:51 Vous me disiez, je suis déçu, parce que le débat avec Emmanuel Macron
01:26:54 ne va pas avoir lieu. Pourquoi ?
01:26:56 - Oui, forcément un petit peu déçu, parce que c'est des moments importants,
01:26:59 surtout dans le contexte actuel, où le monde agricole
01:27:01 a des revendications très fortes.
01:27:03 Effectivement, c'est un rendez-vous crucial.
01:27:06 Il n'aura pas lieu, j'espère qu'il aura lieu sous d'autres formes,
01:27:08 qu'Emmanuel Macron saura venir à la rencontre des éleveurs,
01:27:10 parce que les agriculteurs, on a quand même beaucoup de choses à dire,
01:27:13 beaucoup de choses à porter, et je pense qu'il est urgent
01:27:15 que le gouvernement nous écoute.
01:27:17 - Beaucoup de choses à dire. Vous, personnellement,
01:27:19 qu'est-ce que vous auriez aimé dire à Emmanuel Macron ?
01:27:22 - Lui dire qu'aujourd'hui, c'est très compliqué dans les cours de fer,
01:27:25 qu'aujourd'hui, on a besoin de revenus,
01:27:27 qu'on est là pour montrer notre métier,
01:27:29 mais qu'il ne faut quand même pas qu'il oublie
01:27:31 que derrière ce côté festif et ce côté d'échange,
01:27:34 il y a aussi le désarroi d'agriculteurs.
01:27:36 Aujourd'hui, on n'a pas de revenus, on ne vit pas de notre métier,
01:27:39 nos produits ne sont pas payés, et on a l'impression
01:27:41 qu'il n'y a pas de reconnaissance,
01:27:43 et ce dont on a besoin aujourd'hui, c'est ça,
01:27:45 c'est d'un échange et d'action concrète sur nos fermes.
01:27:48 - Et concrètement, vous, votre quotidien,
01:27:50 vous pouvez nous en parler ? En quoi c'est difficile aujourd'hui ?
01:27:52 - Alors moi, j'ai un parcours assez particulier,
01:27:54 moi, je suis installée hors cas de familial,
01:27:56 c'est-à-dire que mes parents ne sont pas agriculteurs,
01:27:58 et j'ai repris une ferme hors cas de familial.
01:28:00 Donc forcément, au niveau de la trésorerie, c'est compliqué.
01:28:02 Aujourd'hui, on parle de rémunération,
01:28:04 moi, aujourd'hui, je me sors 1 000 euros par mois,
01:28:06 à 2, 500 euros chacun avec mon associé,
01:28:08 et forcément, c'est compliqué,
01:28:10 on a des horaires pas possibles,
01:28:12 on a une charge de travail très importante,
01:28:14 et on n'a pas de rémunération en face.
01:28:16 On parle de renouvellement de génération,
01:28:18 on parle d'agriculture française et de l'affaire perdurée,
01:28:20 mais moi, je ne vois pas comment on peut installer des jeunes
01:28:22 aujourd'hui, dans notre métier, sans rémunération.
01:28:24 Personne ne veut travailler aujourd'hui
01:28:26 en ayant une rémunération plus que faible.
01:28:28 - Merci beaucoup Marine, pour votre témoignage,
01:28:30 et on l'a bien compris, un besoin de reconnaissance
01:28:32 aujourd'hui pour vous.
01:28:34 Et Emmanuel Macron, qui ne va donc pas débattre
01:28:36 demain avec les principaux acteurs du monde agricole,
01:28:38 mais qui va bien rencontrer les syndicats agricoles
01:28:40 avant d'inaugurer le Salon de l'agriculture,
01:28:42 demain matin.
01:28:44 - Merci beaucoup Mathieu Deveze,
01:28:46 et merci à Bamba Gaye, qui vous accompagne,
01:28:48 Marcel Turbot,
01:28:50 cet agricultrice à mille doigts sur un sujet capital,
01:28:52 évidemment, c'est
01:28:54 les générations à venir, en fait,
01:28:56 de ce métier. Comment faire perdurer
01:28:58 ce métier dans ce contexte ?
01:29:00 - Déjà, c'est dire que c'est un beau métier
01:29:02 qui peut gagner. Sinon, aujourd'hui,
01:29:04 les jeunes n'ont pas envie de venir, comme ils se disent
01:29:06 "c'est un métier où on ne gagne pas d'argent". On peut gagner
01:29:08 de l'argent, mais il y a un modèle économique,
01:29:10 il y a un modèle européen, un re...
01:29:12 On est sur des choses il y a 30 ans,
01:29:14 il faut construire autour de la table, qu'on remette
01:29:16 des règles, des nouvelles règles, pour qu'on puisse gagner
01:29:18 notre métier. Il y a moyen de gagner.
01:29:20 Mais le problème, il n'y a pas la trésorerie,
01:29:22 ils ont besoin d'agriculteurs, ils n'ont pas de trésorerie.
01:29:24 Donc, si les banquiers, les agriculteurs
01:29:26 deviennent banquiers, on avance l'argent à l'Europe.
01:29:28 - On nous dit que d'ici 10 ans, près de 60 000
01:29:30 fermes seront à reprendre.
01:29:32 Comment y arriver ?
01:29:34 - Il ne faut pas que ça soit reprendre. Reprendre, ça veut dire que ça va être
01:29:36 les modèles un peu ukrainiens, on va faire de la grosse
01:29:38 cavalerie, autant garder...
01:29:40 - Non, seront à reprendre par les nouvelles générations.
01:29:42 - Ah !
01:29:44 Ou reprendre par des
01:29:46 grands industriels qui vont... Voilà. C'est ça, la crainte.
01:29:48 Il faut justement...
01:29:50 Il faut donner l'amour du métier aux jeunes pour que
01:29:52 c'est un beau métier, il ne faut pas croire que...
01:29:54 On manifeste aujourd'hui pour demain, justement.
01:29:56 - C'est vrai, sergent, un dernier mot ?
01:29:58 - Oui, quand vous dites 60 000 exploitations à reprendre,
01:30:00 évidemment qu'il faut continuer à installer des jeunes.
01:30:02 Mais pour installer des jeunes, il faut leur donner
01:30:04 des gages. Et les gages sont clairs.
01:30:06 On a vu Egalim, la loi n'est pas
01:30:08 si mauvaise que ça, au fond, puisque normalement, elle rémunère
01:30:10 les agriculteurs. Eh bien, il n'y a pas de contrôle.
01:30:12 7 ans sans contrôle.
01:30:14 Eh bien, à un moment, il y a des contrôles. Il y a des amendes.
01:30:16 Peut-être que demain, les amendes des grandes distributions,
01:30:18 les amendes sur les gens qui sont
01:30:20 en intermédiaire, doivent être faites
01:30:23 et elles permettent de financer l'agriculture.
01:30:25 Aujourd'hui, clairement, quand vous disiez à côté,
01:30:27 mon voisin à côté me dit qu'il n'y a pas de trésorerie
01:30:29 sur les fermes, oui. Il y a une mesure toute simple
01:30:31 aujourd'hui, c'est de ne pas fiscaliser
01:30:33 les... le résultat de l'entreprise,
01:30:36 mais fiscaliser les prélèvements privés. C'est-à-dire
01:30:38 fiscaliser ce que l'agriculteur consomme et non pas ce que la ferme
01:30:40 gagne. Ça évite de mettre de la fiscalité sur les trésoreries.
01:30:42 C'est quelque chose de simple. Évidemment,
01:30:44 peut-être que la première année, ça fait une enveloppe de 500 ou
01:30:46 600 millions d'euros. Et là, aujourd'hui,
01:30:48 Emmanuel Macron pourrait le faire rétroactivement
01:30:50 sur les deux dernières années. Ça redonnerait un vrai
01:30:52 souffle aux exploitations. Mais ils ne se creusent pas la tête
01:30:54 et ils n'ont pas envie de faire cet effort fiscal et social.
01:30:56 Il y a des mesures qui ont été proposées
01:30:58 dans tous les départements français, auprès
01:31:00 des préfets, pour sauver les exploitations.
01:31:02 Il leur suffit de lire et d'avoir un courage
01:31:04 politique et de dire
01:31:06 qu'est-ce qu'on veut. Est-ce qu'on veut encore une
01:31:08 agriculture productive,
01:31:10 efficace, environnementale, en France
01:31:12 ou pas ? - Et pendant que vous parliez,
01:31:14 on voyait les images de la porte de Versailles
01:31:16 avec les agriculteurs, le cortège d'agriculteurs
01:31:18 qui est arrivé sur place.
01:31:20 Florian Tardif, vous y serez
01:31:22 demain au Salon de l'Agriculture.
01:31:24 - Oui. - Et quel va être le
01:31:26 programme ? - Il est
01:31:28 en train d'évoluer, vous l'avez compris, puisqu'il n'y a plus
01:31:30 de débat. Après, comme je l'ai
01:31:32 expliqué tout à l'heure, en général,
01:31:34 le président de la République arrive
01:31:36 pour les gens qui nous regardent
01:31:38 et qui ont peut-être eu la chance d'aller au Salon
01:31:40 de l'Agriculture, qui est un très beau salon,
01:31:42 qui permet à
01:31:44 de nombreux franciliens épaques
01:31:46 de découvrir de nombreuses régions de France,
01:31:48 puisque c'est ça qui fait la beauté du salon.
01:31:50 Il ira au Hall 1
01:31:52 afin d'inaugurer le salon.
01:31:54 Il y aura un passage par l'égérie
01:31:56 qui est au niveau
01:31:58 du Hall 1. - Aux rayettes. - Aux rayettes,
01:32:00 cette année. Ensuite, en général,
01:32:02 il rencontre
01:32:04 les producteurs de lait,
01:32:06 il y a les producteurs de viande, tout simplement, parce qu'au niveau
01:32:08 du Hall 1, il y a le secteur bovin.
01:32:10 Ensuite,
01:32:12 il y a d'autres secteurs
01:32:14 qui concernent également l'élevage de moutons,
01:32:16 de porcs, etc. Donc, en général, il va
01:32:18 à leur rencontre.
01:32:20 Il me semble que vers
01:32:22 le fond du Hall 1, il y a la grande distribution.
01:32:24 Donc, il y aura très certainement
01:32:26 un passage par la grande distribution. Ensuite, il ira
01:32:28 à Hall 2, il y a les céréaliers.
01:32:30 Il est parfois prévu
01:32:32 qu'il passe par les Outre-mer, mais en général,
01:32:34 le président de la République, ces dernières années,
01:32:36 a passé tellement de temps avec
01:32:38 les éleveurs, la grande distribution,
01:32:40 les céréaliers, qu'en général, on n'avait pas
01:32:42 le temps d'aller jusqu'aux Outre-mer.
01:32:44 Est-ce qu'il fera un passage par les Outre-mer ? On verra.
01:32:46 Très bien. Merci à vous, Florian.
01:32:48 Merci à Marcel Turbot et Séverin Sergent,
01:32:50 nos deux agriculteurs, d'avoir été avec nous
01:32:52 en plateau. Merci à Judith Vintraub, grand reporter
01:32:54 au Figaro Magazine, Jonathan Cixous,
01:32:56 rédacteur en chef de Causeur. Merci.
01:32:58 À Alice Cordier, directrice du collectif
01:33:00 Nemesis. Dans un instant,
01:33:02 face à De Villiers, Eliott Deval,
01:33:04 Geoffrey Lejeune et Philippe De Villiers.
01:33:06 N'oubliez pas le QR code aussi
01:33:08 pour télécharger l'application CNews.
01:33:10 Et revoir toutes nos émissions.
01:33:12 Moi, je vous retrouve à 22h30, tout à l'heure,
01:33:14 pour Soir Info Week-end.
01:33:16 ...

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