• il y a 9 mois
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Karima Delli, députée européenne (EELV) et Pauline Déroulède, championne de France de tennis fauteuil répondent aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00 7h-9h, Europe 1 matin.
00:03 Et bon début de matinée avec Europe 1 7h12, Lionel Gougelot, vous recevez Pauline Desrouledes,
00:08 joueuse de tennis paralympique et l'eurodéputée Europe Ecologie Les Verts, Karima Deli.
00:12 Bonjour Karima Deli. Bonjour. Bonjour Pauline Desrouledes. Bonjour.
00:15 Karima Deli, vous avez été la rapporteur de ce texte qui sera soumis au Parlement européen à la fin du mois
00:21 et qui prévoit donc l'instauration d'une visite médicale avant l'obtention du permis de conduire,
00:25 une visite tous les 15 ans par la suite et tous les 5 ans au-delà de 60 ans pour les conducteurs.
00:31 C'est donc la fin, Karima Deli, du permis de conduire à vie ?
00:34 On l'espère, en tout cas ce qui est sûr c'est que l'Europe s'est fixé un cap,
00:37 nous devons réduire de 50% le nombre de morts d'ici 2030 et ensuite rentrer dans la stratégie zéro.
00:44 Zéro mort mais aussi zéro accident.
00:47 Je rappelle qu'en Europe c'est 20 000 morts mais c'est 160 000 blessés graves.
00:53 Donc il faut absolument mettre en place des nouveaux outils, un outil,
00:57 que l'Europe ouvre la voie dans une harmonisation, c'est une visite médicale obligatoire tous les 15 ans.
01:03 Harmonisation parce que déjà certains pays le mettent en place, ce permis de conduire sous condition.
01:08 Absolument, que ce soit les Pays-Bas, que ce soit les Danois, que ce soit les Finlandais ou même dernièrement les Italiens,
01:15 on voit qu'il y a une visite médicale qui accompagne notamment les conducteurs
01:20 pour être capable de dire on a toutes les capacités pour rouler sur la route.
01:25 Quand on dit visite médicale, ça veut dire quoi ? Contrôle de la vue, de l'ouïe, des réflexes ?
01:29 Absolument.
01:30 Parce que ça paraît un peu comme ça un truc impossible à mettre en œuvre.
01:34 Notre but de cette visite médicale c'est bien sûr de commencer par la vue,
01:38 mais il y a tous les autres réflexes, ça peut être le l'ouïe,
01:41 on peut aussi détecter parfois des maladies qu'on n'est pas censé savoir.
01:46 Ensuite, je crois qu'il y a véritablement le but, c'est de déculpabiliser une visite qui serait une responsabilité individuelle de main.
01:54 Le but aussi c'est d'accompagner des familles, parce qu'il y a certaines personnes qui ne devraient malheureusement plus être sur la route.
02:00 Vous n'êtes pas médecin Karimadelli, mais à partir de quand on dit stop, vous n'avez plus le droit à votre permis ?
02:04 À partir d'un certain degré de vision, de douille ?
02:07 Ça ne dépend pas de Karimadelli, ça dépendra du médecin, mais aussi de l'autorité administrative.
02:12 Mais il va falloir fixer des critères.
02:13 Oui, mais ce sera des critères qui seront fixés par les États membres.
02:16 Donc les États membres décideront quels sont les critères, ce n'est pas Karimadelli qui décide toute seule.
02:21 Pauline Desrouledes, je vous vois sourire, le grand public commence à bien vous connaître depuis ce terrible accident en 2018
02:27 dans lequel vous avez perdu une jambe après avoir été fauchée en plein Paris par un automobiliste de 90 ans,
02:32 pas plus de 90 ans, se permis de conduire sous conditions, pour vous c'est l'aboutissement d'un combat.
02:37 Effectivement, c'est le combat que je mène depuis bientôt 5 ans.
02:41 À la suite de mon accident, je me suis simplement dit que cet accident, dans lequel on était 3 victimes,
02:46 aurait pu être évité si une seule personne avait arrêté de conduire, puisque ce monsieur, du fait de son grand âge en l'occurrence,
02:52 n'était plus capable de conduire.
02:54 Et l'idée effectivement, la mise en place de visites médicales obligatoires tous les 15 ans,
02:59 pour tester les capacités cognitives, physiques, sensorielles, serait une véritable victoire,
03:05 avec, je rajouterais, une fréquence plus régulière à partir d'un certain âge, on le voit dans certains pays, ça existe déjà.
03:10 On n'est pas tous égaux, je prends souvent l'exemple d'un conducteur qui a 50 ans, qui a un début d'Alzheimer,
03:16 qui peut être plus inapte qu'une personne de 80 ans qui a toutes ses facultés, c'est pour ça qu'il faut contrôler tout le monde.
03:21 - Donc vous dites bien vous concrètement, dans votre cas précis, Pauline Desroulettes,
03:24 s'il y avait eu ce contrôle médical, cette visite médicale, cet automobiliste n'aurait pas pris le volant de sa voiture ?
03:30 - Effectivement, pour avoir eu un échange avec mon conducteur, celui qui m'a fauchée, c'était très constructif,
03:36 ce monsieur m'a dit qu'il savait qu'il n'était plus capable, que c'était difficile d'arrêter de lui-même, que ses proches lui disaient,
03:41 et on parle souvent de cette culpabilité de la part des familles qui veulent faire arrêter de quelqu'un de conduire,
03:47 et ce monsieur, ce sont ses mots, m'a dit "s'il y avait une loi, je l'aurais respectée", et ça résonne encore en moi.
03:52 - Alors ce projet suscite quand même des oppositions, presque une levée de bouclier de la part de l'association de 40 millions d'automobilistes
03:59 qui lance aujourd'hui une pétition, Karim Adeli, "touche pas à mon permis", qui conteste l'efficacité de cette mesure,
04:04 et qui rappelle qu'un permis de conduire, c'est un diplôme, c'est un droit acquis.
04:08 - Alors c'est un droit acquis, mais je voudrais que... d'abord je suis très fière d'accompagner Pauline Desrouledes,
04:14 parce qu'elle a réussi à transformer malheureusement un drame en combat, et que moi, en tant que politique et responsable de la commission de transport,
04:22 j'ai l'obligation de transformer nettement la loi pour qu'il n'y ait plus ce drame.
04:27 Et on a justement dans notre... parce qu'on ne se connaissait pas du tout, c'est vraiment une vraie belle surprise,
04:32 on a notre objectif, et je le dis aux associations des automobilistes, notre objectif c'est de sauver des vies.
04:38 Sauver des vies, véritablement, la loi le permet de main, donc ça c'est notre but, ça c'est la première chose.
04:44 La deuxième chose que je tiens à rappeler, c'est véritablement la liberté commence là où celle... s'arrête celle des autres, vous voyez.
04:54 - C'est pas une mesure restrictive de liberté ?
04:57 - Absolument pas, au contraire ça protège le conducteur et ça protège aussi les gens qui sont sur la route.
05:04 Donc c'est gagnant-gagnant pour les... aussi bien pour le conducteur que pour le piéton ou le cycliste, etc.
05:10 - On va vous dire que ce sont les seniors qui sont stigmatisés, alors même qu'ils ne sont pas forcément les plus impliqués dans les accidents mortels de circulation, Pauline.
05:18 - Non, je l'ai dit, oui là j'ai un facteur qui peut altérer la conduite, mais encore une fois on n'est pas tous égaux, ça je le rajoute bien.
05:25 J'étais très étonnée de cette tribune de Pierre Chasseret que j'avais croisée et qui était d'accord pour mettre en place des tests de la vue.
05:31 Voilà, on parle de courage aussi, de courage politique, et c'est pour ça que je suis ravie d'accompagner Karim Adeli.
05:36 Et puis il faut prendre ses responsabilités, je pense aujourd'hui qu'on a le pouvoir de protéger tout le monde,
05:41 et je rajouterai aussi que ces mesures elles doivent aller, je l'ai toujours dit, avec des solutions alternatives de mobilité.
05:46 L'idée c'est de savoir qu'est-ce qu'on va faire des gens qui ne peuvent plus conduire, qu'est-ce qu'on va leur proposer comme offre,
05:52 et ça c'est très important parce qu'encore une fois on n'est pas là à dire on va isoler encore plus les gens qui ont besoin de la voiture
05:57 et qui aujourd'hui ne peuvent pas se déplacer sans, seulement on va protéger tout le monde.
06:01 Le conducteur, on est tous des victimes potentielles, on peut en un instant basculer dans le camp des victimes,
06:07 et moi pour avoir eu encore une fois ce conducteur en face de moi, il a été victime de lui-même,
06:11 et encore une fois s'il y avait eu une loi il l'aurait respectée, et je le crois parce que c'était pas du tout un conducteur irresponsable,
06:18 et il faut pas mélanger les deux.
06:20 - En un mot, Carima Delli, est-ce qu'on peut imaginer justement quel serait le système mis en place d'un point de vue sanitaire, médical,
06:26 justement pour organiser ces contrôles et ces visites médicales ?
06:30 - Ça peut être l'exemple italien où la visite médicale se fait à l'auto-école avec véritablement un médecin,
06:36 ça c'est possible, et après il y a d'autres dispositions, là on viendra dans le détail avec notamment dans la deuxième partie de la négociation.
06:45 Mais je voudrais revenir sur ce que Pauline a dit, c'est pas un combat contre les personnes âgées,
06:50 vous voyez, tous les 15 ans c'est dès l'obtention du permis, et on va suivre les personnes tous les 15 ans,
06:56 et en tout cas notre but, et il faut le rappeler, c'est de sauver des vies,
06:59 et ça, on va tout faire pour y arriver et gagner ce combat la semaine prochaine.
07:03 - Merci, merci Carima Delli, merci Pauline Desrouledes, merci d'avoir été en direct ce matin sur Europe 1,
07:08 et Pauline, on vous souhaite bonne chance pour les Jeux Olympiques, les épreuves de tennis-fauteuil, c'est bien ça ?
07:13 Rendez-vous à Roland Garros à la fin de l'été.
07:15 On croise les doigts pour vous. Merci infiniment d'être venu sur Europe 1.

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