Un Salon de l'Agriculture sous tension ? / Le débat de Macron tombe à l'eau ? / Imam Mahjoubi

  • il y a 8 mois
Mettez vous d'accord avec :
- Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris (agence de communication), cofondateur de l'agence Cogiteurs et auteur de "La com est un métier" (éditions Bréal/Studyrama)
- Nicolas Corato, président fondateur du think tank Place de la République
- François Kalfon, membre du bureau national du PS, ancien député
- Fanta Bérété, députée Renaissance de Paris

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-02-23##

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Transcription
00:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06 Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi pour commenter l'actualité avec le chaos, je
00:15 trouve pas le mot pour exprimer la situation actuelle, le bordel, je crois qu'il n'y a
00:20 pas d'autre mot à trouver avec ce qui s'est passé depuis hier soir, l'invitation à un
00:28 grand débat de la part du Président de la République qui a invité un groupe en particulier
00:36 à débattre avec des invitations, on va en parler avec vous dans un instant.
00:42 L'Imam Mahdjoubi expulsé en Tunisie, je dois des excuses à Gérard Darmanin parce
00:46 que j'avais dit qu'il n'y arriverait pas, et bien il y est arrivé.
00:49 Gérard Miller visé par une nouvelle plainte, c'est vrai que ce sont les Césars, on va
00:52 pouvoir commenter, on l'a un petit peu évoqué avec Laurie Cholléois, ce milieu du cinéma
00:58 qui pareil se déchire.
01:01 Tous ces sujets avec vous, Frédéric Fougerat, Président de Tenkan Paris, c'est une agence
01:06 de communication, vous êtes cofondateur de l'agence Cogiteur et auteur de la com'
01:10 et ta métier aux éditions de Bréal Studi Rama, certains auront peut-être besoin de
01:13 vos services.
01:14 Nicolas Corato, Président fondateur du Think Tank, Place de la République ne devrait pas
01:18 tarder à arriver.
01:19 François Calfon, membre du bureau national du PS, ancien député.
01:22 Et Fanta Berreté, bonjour.
01:24 Vous êtes député Renaissance de Paris, on va commencer avec vos coups de cœur et
01:29 vos coups de gueule, ce qui a retenu votre attention dans l'actualité.
01:34 François, on va commencer avec vous parce que c'est une actualité qui en plus reprend
01:40 ce matin avec un autre mort aux urgences.
01:43 Oui, c'est la litanie des morts aux urgences depuis une dizaine de jours.
01:46 Bien sûr, plusieurs points mis bout à bout ne font pas une ligne, mais quand on prend
01:50 SAMU Urgences France, ils ont commis une étude, il y a 140 morts qui auraient pu être évitées
01:57 l'année dernière.
01:58 Nous avons des études qui disent aussi que des gens de plus de 75 ans, ce qui est à
02:03 peu près la règle malheureusement aux urgences, qu'on laisse une nuit dans un brancard en
02:08 une surmortalité de plus de 40%.
02:10 Bref, nous sommes dans une situation critique.
02:13 On a traité en amont, le gouvernement a traité en amont, je crois que c'est sept ministres
02:18 de la Santé depuis l'élection d'Emmanuel Macron, donc ça n'aide pas à la stabilité,
02:23 le fait qu'on ne puisse plus venir aux urgences sans passer par une régulation.
02:27 Mais en réalité, le problème des urgences, ce n'est pas les méchants, puisque comme
02:31 d'habitude dans ce gouvernement, ce sont les méchants usagers qui trombosent les urgences.
02:35 Le problème, on l'a vu, puisque maintenant il y a ce filtre, on ne peut plus venir aux
02:38 urgences et malgré tout, il y a une litanie de morts.
02:42 C'est-à-dire que vous pouvez mourir d'un mauvais traitement et je reprenais l'histoire...
02:46 Oui, de mauvais traitement, c'est-à-dire qu'on ne peut pas se...
02:50 Ou d'absence de traitement.
02:51 Oui, c'est ça, mauvais traitement, c'est absence de traitement.
02:53 Je vais vous donner un exemple très précis, documenté, c'est celui du jeune homme qui
02:57 est décédé aux urgences d'hier, je crois.
03:00 Il est décédé parce qu'il avait une septicémie et pendant dix heures, il a envoyé des SMS
03:07 à sa propre famille.
03:08 Il n'a pas été observé.
03:09 Et malheureusement, j'ai été confronté familialement au passage aux urgences.
03:14 Je peux vous dire, et c'est extrêmement documenté, que d'abord, vous avez la conséquence de
03:19 tout ça, c'est qu'il y a une désaffection des personnels aux urgences.
03:23 Donc vous restez avec des personnels...
03:25 Épuisés.
03:26 Politiquement incorrects, ce que je veux dire, épuisés.
03:29 Et puis vous avez des personnes qui sont maltraitantes.
03:31 Et ces personnes qui sont maltraitantes, pourquoi elles sévissent encore, y compris aux urgences,
03:37 on y a été confronté familialement, parce que vous n'avez plus de personnel.
03:41 Donc on préfère garder des maltraitants plutôt que de ne plus avoir de personnel
03:46 du tout.
03:47 Et je rajoute encore la surcouche de ce qui se passe, vous avez des vacataires, puisque
03:53 les postes ne sont pas pourvus, des vacataires qui débarquent un jour aux urgences, qui
03:57 ne connaissent pas forcément les services d'urgence et qui font des mauvais gestes
04:01 médicaux.
04:02 Tout ça en avale de quoi ? Tout simplement parce que vous avez des gens qui restent 24
04:07 heures, 48 heures, 96 heures, c'est le temps des gardes à vue antiterroristes, sur des
04:11 brancards parce que vous n'avez pas les lits d'hospitalisation.
04:14 Et les lits d'hospitalisation depuis 10 ans, c'est plus de 20 000 lits qui ont été supprimés.
04:19 Et pardon de le dire, depuis 2022, parce qu'on pourrait croire qu'il y a une prise de conscience,
04:23 c'est 6 000 lits d'hospitalisation qui ont été fermés.
04:26 Alors je n'ose même pas faire le lien avec les 10 milliards d'économies qui ont été
04:31 prévues et qui, comme un coup de rabot, rabotent y compris encore et toujours les services
04:37 de santé.
04:38 Je vous préviens, ne soyez pas malade, n'ayez pas à passer par un service d'urgence.
04:43 Et maintenant, pour rentrer dans les services d'hospitalisation, il faut passer forcément
04:48 par les urgences en 2024.
04:51 Alors on pourrait dire ici à Paris, beaucoup nous écoutent en Provence, "Ah oui, mais
04:55 ça ne touche pas Paris".
04:56 Je peux vous dire que ça touche Paris totalement.
04:59 Et l'anecdote que j'ai pu vous raconter, c'est passé à l'hôpital européen Georges
05:04 Pompidou, soit disant un service de pointe finalement de la PHP.
05:08 Donc on est dans une situation où on est à l'os, c'est catastrophique, et on peut
05:13 risquer pour nos vies par un simple passage aux urgences.
05:17 Najwa El Haïti nous a raconté il y a une quinzaine de jours qu'elle s'est retrouvée
05:21 aux urgences avec sa fille, qui avait un problème inquiétant.
05:24 Elle est arrivée à 21h, elle a été prise à 9h le lendemain matin.
05:29 Avec une petite fille de 8 ans.
05:31 Mais vous dites ça, mais moi j'ai eu un certain âge.
05:35 Quand j'avais 20 ans, j'ai eu un problème.
05:37 J'ai été amenée par le SAMU aux urgences, j'habitais dans le 5ème.
05:41 J'ai tourné pendant je ne sais combien d'heures avant qu'on me prenne, et je me suis retrouvée
05:45 à l'hôpital d'Ivry-sur-Seine, parce que dans Paris il n'y avait aucun hôpital qui
05:50 pouvait me prendre.
05:51 C'était il y a 40 ans, très exactement.
05:53 Donc on savait déjà qu'il y avait ce problème là, qu'il y avait un problème de charge.
05:56 Je vous signale qu'il y a 50% des lits d'AVC qui sont fermés à Paris.
06:01 50% des services de lits d'AVC qui sont fermés à Paris.
06:05 C'est le professeur Amarenko, qui était à l'hôpital Bichat, grand spécialiste reconnu
06:09 dans le monde, qui tire la sonnette d'alarme.
06:11 Il n'avait plus que 7 lits.
06:12 Il y a un moment, et une infirmière me disait "j'arrête, je suis à Pompidou, j'arrête,
06:18 on était 26 dans le service, on est 11, je ne peux plus".
06:20 - Et il ferme les services parce qu'il ne trouve plus de personnel.
06:23 Donc si vous voulez, moi, homme politique que je suis, que j'ai été, je vous dis,
06:28 parler du grand débat ou pas du grand débat, on le fera tout à l'heure, ça ne concerne
06:32 pas les Français.
06:33 Ce qui concerne les Français, c'est qu'ils ont maintenant la crainte de venir dans un
06:38 service d'hospitalisation, pour eux-mêmes ou pour leurs proches, parce qu'ils savent
06:42 par avance qu'ils auront des phénomènes de non-traitement ou de mauvais traitement,
06:47 ou en tout cas, on a parlé beaucoup des EHPAD, de maltraitance institutionnelle faute de
06:51 moyens.
06:52 - Franta, un mot là-dessus ?
06:55 - Effectivement, c'est tragique.
06:57 Après, je voudrais rappeler quand même que par jour, il y a plus de 70 000 personnes
07:01 qui passent par les urgences et pour lesquelles la majorité des cas, et fort heureusement,
07:06 ça se passe très bien.
07:08 Après, on a un souci d'attractivité.
07:12 Il y a des lignes budgétaires qui sont ouvertes dans de nombreux hôpitaux et les postes ne
07:17 sont pas pris.
07:18 Parce qu'on a cette problématique de médecins pas assez, donc même si on a éclaté le
07:25 numerus clausus, il faut 10 ans pour former un généraliste et quasiment 15 ans pour
07:31 avoir un spécialiste.
07:32 Donc il y a un travail qui est fait pour réorganiser au niveau du territoire, Mme Vautrin qui a
07:37 ce super ministère, travail, santé, solidarité, s'est exprimé sur le sujet, avec une réorganisation
07:45 en lien avec l'ARS sur les territoires, mais ce n'est pas, je le dis, ce n'est pas encore
07:50 suffisant.
07:51 Moi, j'ai même signé une tribune en début de semaine avec mes collègues députés sur
07:55 le fait que l'on puisse encore réfléchir à comment on retrouve du temps médical parce
08:01 que la question, elle est aussi là, tant sur les infirmières et il y a une boucle
08:05 qui est créée entre médecins, infirmiers et pharmaciens.
08:09 Par exemple, on a voté aussi un texte qui permet aux pharmaciens de faire un certain
08:14 nombre d'actes parce que ce temps médical alloué à quelqu'un qui arrive n'est pas
08:18 suffisant.
08:19 Malgré tout, il y a des avancées, mais nous devons encore œuvrer.
08:23 Non, mais hier, j'ai fait mon coup de gueule sur les pièces de 2 euros.
08:26 Je ne sais pas qui a eu cette idée de donner les pièces de 2 euros qui sont envoyées
08:31 dans les écoles du CP au CE1.
08:34 Ça va coûter 16 millions d'euros.
08:36 Vous allez me dire que c'est une goutte d'eau, mais 16 millions d'euros, on ne pouvait pas
08:39 en faire autre chose.
08:40 On ne pouvait pas augmenter les des infirmières.
08:42 Je ne sais pas, c'est très poujadiste de dire ça.
08:44 Mais qui a cette idée d'envoyer pour 16 millions d'euros de pièces de 2 euros à des gamins
08:49 de CP ?
08:50 C'est en lien avec les JO, je crois.
08:52 C'est ce que j'avais vu.
08:54 Après, en fait, sur les infirmières, aujourd'hui, on a ce problème d'attractivité.
08:58 On a augmenté les salaires, mais les gens ne veulent plus.
09:00 Donc, c'est toute la filière qui est concernée.
09:03 Mais elles ne veulent plus.
09:04 Pourquoi ? Parce qu'elles ont des conditions de travail impossibles.
09:08 Ce n'est pas qu'une question de salaire.
09:09 C'est quand elles se retrouvent à 11 dans un service au lieu d'être 30.
09:11 C'est la raison pour laquelle on fait tout pour former de plus en plus.
09:14 Et puis, il y a toute la sensibilisation qui est faite dès le 3 février.
09:18 Je veux bien la neuve langue macronienne sur les regroupements.
09:23 On a bien vu aux urgences, pour le coup, que maintenant, on ne peut plus venir en urgences
09:27 parce que, soi-disant, c'était les personnes qui avaient des mauvaises pratiques médicales.
09:31 À ce moment-là, faites en sorte que l'obligation des soins en médecine de ville soit garantie.
09:35 Mais en flux continu, depuis la première élection d'Emmanuel Macron, on n'a pas cessé
09:43 de supprimer, de fermer des lits d'hospitalisation.
09:46 C'est plus de 6000 lits depuis 2022.
09:50 Et quand vous dites "ah oui, mais il y a un problème d'attractivité", ben oui, il y a
09:55 un problème d'attractivité quand vous vous retrouvez dans des services où vous avez
09:58 pour 24 lits, la nuit, une aide-soignante, un poste pour une aide-soignante et une infirmière.
10:04 C'est l'enfer.
10:05 C'est-à-dire que l'infirmière, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle travaille à la chaîne
10:08 avec un chariot, vissée à un ordinateur à faire les soins dans la terreur d'avoir
10:12 une mauvaise pratique.
10:13 Et si vous avez un pouce-seringue, parce que c'est ça la réalité de l'hôpital, quand
10:17 on parle de chiffres, les réalités vécues, si vous avez un pouce-seringue de morphine
10:21 et que ce pouce-seringue sonne et que la famille est présente, il faut 40 minutes pour que
10:27 la seringue de morphine soit remplacée.
10:29 Donc moi, je veux bien tous les numéros verts du monde, mais à un moment donné, on est
10:32 complètement en train de craquer.
10:34 On va marquer une pause, c'est l'heure du journal et on se retrouve dans un instant
10:37 et vous pourrez évidemment réagir.
10:39 Je vois que ça fait beaucoup réagir nos auditeurs parce que je pense que tout le monde
10:41 a été confronté à ça et qu'on paye des impôts.
10:44 On paye des impôts.
10:45 Ils sont ouf à l'argent et je crois que Nicolas veut aussi réagir sur les 10 millions
10:50 de Bruno Le Maire.
10:52 10 milliards, c'était 10 millions ?
10:54 Oui, 10 milliards, pardon.
10:55 C'était 16 millions pour les pièces de 2 euros.
10:57 A tout de suite.
10:59 Sud Radio, parlons vrai.
11:00 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
11:06 Et on est ensemble, on va parler évidemment de nos agriculteurs, de ce grand débat qui
11:11 vire au cauchemar.
11:13 L'imam Majoubi expulsé vers la Tunisie, les Césars ce soir.
11:17 Bref, j'espère qu'on aura le temps de traiter tous ces sujets avec Nicolas Corato, président
11:21 fondateur du Think Tank Place de la République.
11:23 Comment on va vous classer quand l'Arkom nous demandera ce que ça faisait partie ?
11:27 Gauche, gauche, vous pouvez le mettre, je pense que c'est assez clair.
11:30 J'ai l'impression.
11:31 Parce qu'ils nous ont dit qu'il faut regarder les gens qui sont dans des think tanks.
11:34 Oui, gauche, gauche.
11:35 François Calfon, je ne vous demande pas, membre du bureau national du PS, ancien député,
11:39 Fanta Beretet, député Renaissance de Paris.
11:41 Et typiquement Frédéric Fougera, j'aurais du mal à vous classer parce que vous êtes
11:49 un, comme dirait François Jost, un humaniste et que de temps en temps vous avez des positions
11:54 d'un côté et de l'autre.
11:56 Donc, c'était ma petite pique du matin, je suis très énervée ce matin.
12:00 Président de Think Tank Paris et vous êtes cofondateur de l'agence Cogiteur et je rappelle
12:05 votre dernier livre, l'Arkom est un métier aux éditions Bréal Studi Rama.
12:10 Juste quand même quelques mots sur les hôpitaux et nos hôpitaux.
12:15 Effectivement, une auditrice me fait remarquer la problématique aussi des parkings payants
12:20 dans les hôpitaux.
12:21 8 heures aux urgences, 40 euros.
12:23 Mais quel scandale !
12:24 On ne va pas vous accabler Franta, vous vouliez réagir Frédéric Fougera sur ce que disait
12:32 tout à l'heure François Calfon.
12:36 Sur le coup de gueule de François, je partage un point, notamment un point avec lui, même
12:40 si je trouve difficile et justement n'appartenant à aucune boutique politique, une parole forcément
12:48 plus libre et plus facile.
12:49 Je ne suis pas certain que sur les questions de la santé, la question des urgences, on
12:53 soit obligé de faire de la politique politicienne ou parler de neuf langues macroniennes.
12:57 Je ne suis pas certain que ce soit au niveau du sujet et du débat.
13:00 Je suis d'accord avec lui sur le fait qu'on ne peut pas se contenter de mettre en cause
13:06 les patients qui viennent aux urgences pour dire que ça les encombre.
13:09 Monsieur Pelouc a dit ça, je ne fais que reprendre ses propos.
13:12 Sur ce point, je veux quand même rappeler que l'été dernier, et c'est un marronnier
13:18 de l'été souvent, la question de l'encombrement des urgences, quand même plusieurs chefs
13:23 de service d'urgence de grands hôpitaux parisiens expliquaient qu'il y avait environ 20% des
13:28 personnes qui se présentaient aux urgences qui venaient pour des raisons de confort et
13:31 pas du tout pour des questions d'urgence.
13:33 Donc évidemment, la question et la solution ne se règlent pas là, mais on ne peut pas
13:38 non plus écarter le fait que chacun de nous a une responsabilité et qu'on ne peut pas
13:41 toujours être en attente que ce soit l'autre qui fasse l'effort, que ce soit l'autre qui
13:45 trouve la solution.
13:46 On a aussi notre part de responsabilité et on peut aussi y réfléchir quand on décide
13:50 de se rendre aux urgences, même si j'ai bien compris, c'est de plus en plus compliqué.
13:54 Et pour revenir sur un point que vous évoquiez Valérie, sur votre propre expérience personnelle,
13:59 il faut aussi rappeler, et ça ne suffit pas à écarter le sujet et la question, que ce
14:06 sujet n'a rien de nouveau.
14:08 Je l'ai personnellement vécu il y a une quinzaine d'années, à suite à un accident de scooter,
14:13 je n'avais que trois côtes cassées, j'ai patienté longtemps sur un brancard, mais j'ai
14:18 surtout vu un très jeune garçon devant moi changer de couleur et décéder parce qu'il
14:22 n'était pas pris en charge.
14:23 Je vous assure que quand on le vit, on le ressent aussi différemment entre le disco
14:28 et le fait de le vivre.
14:29 C'est assez terrible et c'était horrible de voir un si jeune garçon décéder juste
14:33 parce qu'il n'était pas pris en charge.
14:35 Alors Nicolas Corato, on va passer à votre coup de gueule qui peut se lier à ce qu'on
14:40 vient de dire.
14:41 Oui, c'est à la fois sans et avec transition.
14:43 Il s'agit de l'opération coup de poing menée par Bruno Le Maire sur le plan d'économie
14:49 de 10 milliards d'euros annoncé à grand renfort de communication en début de cette
14:54 semaine.
14:55 Je voulais faire un coup de gueule en deux parties.
14:57 D'abord sur la forme.
14:58 Sur la forme, ça pose une grave question parce qu'il s'agit d'un ministre qui, par décret
15:03 et donc sans aucun contrôle de l'égalité, je le rappelle, part le Parlement.
15:08 Et ça, je ne dis pas que ce ministre se situe dans l'illégalité ou l'anticonstitutionnalité.
15:14 Je dis que c'est assez nouveau et que ça pose quand même une question au Parlement,
15:18 aux parlementaires et aux démocrates et aux citoyens que nous sommes.
15:22 Comment est-ce qu'un ministre, même de l'économie et des finances, a-t-il le droit aujourd'hui
15:27 de réintervenir et de rectifier des arbitrages qui ont été véridés par la représentation
15:32 nationale ?
15:33 Ça, sur la forme, ça pose une question majeure parce que sur le fond, ces arbitrages ne sont
15:38 pas neutres.
15:39 Ce ne sont pas des arbitrages techniques.
15:40 Ce ne sont pas des arbitrages de financiers.
15:42 Ce sont des arbitrages purement politiques.
15:44 Quand on regarde les principaux postes qui sont concernés par ces économies, on va
15:49 retrouver ceux que vous citiez aujourd'hui.
15:51 La santé, l'éducation, on retrouve l'écologie en première tête.
15:55 On retrouve même les moyens qui sont attribués aux services qui gèrent aujourd'hui les demandeurs
16:00 d'asile, les demandes d'asile et l'intégration des personnes immigrées en France.
16:05 C'est-à-dire qu'on a eu une loi et un débat qui nous a dit qu'on n'intégrait pas suffisamment
16:08 bien, qu'on ne mettait pas les moyens, qu'on n'avait pas suffisamment de limitations à
16:13 l'immigration.
16:14 On ne traitait pas assez vite les demandes d'asile.
16:15 Voilà, qu'on ne traitait pas suffisamment les demandes d'asile.
16:16 Et dans le même temps, le ministre de l'économie, tout seul, entre guillemets, bien sûr, avec
16:20 ses équipes, prend la décision de raboter encore plus les moyens de ses services dont
16:24 on sait, par exemple, ceux de l'OFPRA, qu'il manque considérablement de moyens pour suivre
16:28 les demandes d'asile.
16:29 Moi, j'ai une vraie difficulté, en tant que citoyen, de savoir en quoi est-ce qu'un ministre
16:34 est investi et légitime à pouvoir, tout seul, avec son cabinet, convenir d'un budget rectificatif
16:40 alors que ce pouvoir revient, de fait, au Parlement, dont je rappelle que la première
16:44 mission depuis la Révolution française, c'est bien d'établir le budget et de lever l'impôt.
16:49 Et au-delà des divergences qu'on peut avoir sur le fond, je pense que sur la forme, nous
16:53 devrions avoir un vrai débat sur la transparence démocratique de cette décision.
16:56 Enfin, moi, c'est ce qui me pose problème, et d'ailleurs, je vais d'emblée intégrer
17:02 la critique qui m'est faite.
17:03 A chaque fois qu'il y a des économies budgétaires à faire, elles se font en direction des Français
17:08 les plus modestes, et particulièrement avec ce gouvernement, parce qu'on n'interroge jamais
17:13 le volet recette d'un tel coup de rabot, d'une certaine manière.
17:18 Il est inscrit dans le marbre qu'il n'y aura pas de taxation de totale énergie et que
17:22 l'autorégulation à 1,99€ du litre de Super 95 suffit, alors que pour la deuxième année
17:29 consécutive, ils font des super profits qui sont tout à fait taxables, et qu'on ne m'explique
17:35 pas qu'il y a un gap technologique et qu'il y a un mérite de valeur ajoutée à l'entreprise
17:40 à des gens qui ne font que pomper de l'énergie fossile.
17:43 C'est tout à fait scandaleux.
17:44 Et là, on parle de 16 milliards.
17:47 Je ne dis pas qu'il faut tout taxer, il faut taxer ce qu'on appelle les super profits de
17:51 16 milliards, idem quand votre métier c'est d'importer des grandes boîtes qu'on appelle
17:56 des conteneurs, et que comme vous avez une tension sur les importations, en plus, on
18:00 importe du carbone à traverser, et que vous appelez CMA, CGM, et que vous faites 16 milliards
18:05 de bénéfices quand l'année précédente vous avez fait 2 milliards, et que bien évidemment
18:10 on ne trouve pas le moyen de taxer ces gens-là.
18:13 Alors on m'explique toujours "mais tu es anti-entreprise", mais moi je suis chef d'entreprise, j'ai ma
18:16 propre entreprise de conseil.
18:18 On est taxé, quand on a une TPE ou une PME, en moyenne à 23-26%, quand ces entreprises-là,
18:25 par l'optimisation fiscale, sont taxées à 1, 2, 3, 4%.
18:29 Je veux dire, ça ne devrait même pas être un débat interdit que de penser au volet
18:34 recette avant de faire payer aux Français les plus modestes, tout simplement l'inflation
18:39 et la baisse de prestations dans les services publics.
18:43 - Bon, on va avancer.
18:44 Les agriculteurs sont en train de bloquer les ponts dans Paris.
18:47 Je pense que les actions vont se multiplier.
18:51 On va vite revenir sur nos agriculteurs.
18:54 Fanta, vous vouliez faire un coup de coeur, un coup de projecteur sur certaines associations.
18:58 - Oui.
18:59 Donc, depuis 2 ans, la guerre en Ukraine, on rentre dans cette 3ème année.
19:04 Et j'aimerais rappeler que selon l'OFI, on a 100 000 Ukrainiens, donc 80% de femmes
19:11 et d'enfants, qui sont arrivés en France.
19:15 Et effectivement, même si chacun joue son rôle, je voulais qu'on puisse parler de
19:19 ces bénévoles, donc des gens comme vous, comme moi, comme vos auditeurs, qui accompagnent
19:25 au quotidien depuis plus de 2 ans toutes ces personnes qui arrivent.
19:28 Tant sur la question du logement, il y a des Parisiens, je veux parler de Paris, qui mettent
19:34 à disposition des appartements, on n'en parle pas suffisamment, qui partagent même parfois
19:39 leurs appartements, j'en connais dans le 17ème, dans le 8ème arrondissement, sur l'apprentissage
19:44 des langues, sur un certain nombre de sujets, de la scolarité, etc.
19:49 Et c'est vrai qu'on parle peu souvent des bénévoles, mais là je voulais qu'on puisse
19:53 parler des mamans d'Ukraine et d'autres structures qui, au quotidien, font en sorte que ces personnes-là
20:00 puissent s'intégrer, même si elles n'ont pas l'objectif, vraiment, de rester en France
20:06 pour des dizaines d'années, et pour beaucoup, elles espèrent rentrer en Ukraine le plus
20:10 rapidement possible.
20:11 Mais je trouve qu'il y a deux ans après deux ans de guerre, c'était important de
20:14 pouvoir en parler et d'avoir aussi vos réactions, parce qu'on parle peu de ces actions, mais
20:20 elles font le bonheur quand même de ces familles qui souffrent et d'avoir laissé souvent leurs
20:26 hommes sur le terrain.
20:28 - Bien sûr.
20:29 On marque une pause et on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
20:32 - Merci.
20:33 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
20:36 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
20:43 - Allez, on continue notre tour de table rapidement parce que je voudrais qu'on parle de cette
20:47 colère des agriculteurs avec des dizaines de tracteurs qui convergent dans Paris, qui
20:51 seraient en train de bloquer les ponts.
20:54 On peut s'attendre effectivement à un salon de l'agriculture assez mouvementé.
20:59 François, François, pourquoi j'appelle François ça, pas ce matin ? Frédéric, c'était
21:02 un coup de gueule qui vient des tripes.
21:05 - C'est aussi un coup de colère, un coup de gueule et qui nous concerne toutes et tous
21:09 autour de ce plateau, celles et ceux qui nous écoutent.
21:11 Vous l'avez vécu et vous le vivrez malheureusement encore et à nouveau.
21:15 Vous sollicitez un service public ou une entreprise et elle ne vous répond pas.
21:20 Elle ne vous répondra peut-être jamais ou alors peut-être trop tard ou peut-être pas
21:24 du tout.
21:25 Ça peut être le cas des impôts qui mettent des mois à vous répondre ou vous apportent
21:28 des réponses contradictoires dans un jargon si possible incompréhensible.
21:31 Comme ça, ça vous assure de bien vous sentir présumé coupable plutôt que de bonne foi.
21:34 Ça peut être France Travail, Feu Pôle Emploi qui accusent réception de chacun de vos messages
21:42 par un mail qui vous assure une réponse sous 48 heures.
21:44 Mais peut-être on ne vous répondra jamais.
21:47 Ce sont évidemment plein d'entreprises privées qui méprisent leurs clients et dans tous
21:51 les domaines.
21:52 On peut prendre l'exemple d'une banque qui vous démarche par courrier, qui vous somme
21:54 de lui livrer un certain nombre de données personnelles pour mettre à jour vos dossiers,
21:58 qui dans le même temps vous propose de cocher une case "je souhaite être rappelé par un
22:03 conseiller" et qui vous répond que vous ne serez pas rappelé par un conseiller et qui
22:07 vous invite à contacter l'adresse mail qui vous explique que vous ne serez pas recontacté
22:11 pour les contacter si vous avez besoin de les contacter.
22:12 C'est véridique, c'est absurde.
22:15 C'est ce qui crée de la colère, de l'agacement, de l'exaspération.
22:20 C'est de la violence qui crée de la violence.
22:23 Alors après on va reprocher qu'il y ait des gens qui viennent agresser dans une agence
22:25 bancaire, dans un service public, les gens qui sont à l'accueil et devant lesquels
22:29 ils vont se retrouver et qui sont les premiers réceptacles de cette colère.
22:33 Mais qui sont ces gens bordels qui ne font pas leur travail, faites votre travail, répondez
22:39 aux gens, ayez ce soin, cette élégance.
22:42 Vous avez en face de vous des contributeurs qui payent l'impôt, qui payent un service.
22:47 Le minimum c'est de leur apporter la considération qu'il aurait dû et au moins de répondre
22:51 à leurs attentes, surtout quand en plus c'est vous qui les sollicitez.
22:54 Moi je voulais raconter une anecdote qui m'est arrivée.
22:56 J'ai perdu ma carte vitale, c'est quand même un truc terrible.
22:59 Vous allez voir pourquoi c'est terrible de perdre sa carte vitale.
23:03 Parce que par amelie.fr, on me demandait de télécharger ma photo, de faire tout ça.
23:09 Je l'ai fait trois fois, ils ne sont jamais parvenus en ligne, comme on dit.
23:14 Ils ne prenaient pas en compte ma demande.
23:17 Donc j'ai fini par aller dans une agence de la science maladie, j'ai fini par rencontrer
23:23 une conseillère et qu'elle m'a dit "Monsieur, on va remplir le formulaire d'amelie.fr ensemble".
23:32 J'ai dit "Madame, ça fait cinq fois que je le remplis".
23:34 Elle m'a dit "à ce moment-là, il faut qu'on envoie ensemble une plainte, alors
23:38 un n+2 ou +3".
23:40 Et donc j'ai fini par avoir ma carte vitale au bout de deux ans et demi.
23:43 Mais l'alternative au guichet, c'est-à-dire au tout informatique, au bot, etc.
23:48 C'était que nous remplissions ensemble une interface informatique.
23:52 Et c'est comme ça qu'on déshumanise totalement, sans oublier bien sûr tous ceux qui, je commence
24:01 par atteindre un âge canonique, qui sont finalement les naufragés des nouvelles technologies.
24:10 Mon père, 80 ans, qui hier me dit "je suis sommé par France Télécom", qui n'existe
24:17 plus, ça veut dire un peu la déconnexion, qui me somme de changer mon code d'accès
24:23 parce qu'on y passe à six chiffres au lieu de quatre.
24:25 Mais ça fait 20 ans que j'ai rentré mon code et je ne me souviens plus de mon code.
24:28 - Ah mais monsieur, il faut un point d'exclamation.
24:30 - Non, mais il ne sait même pas comment faire.
24:32 Et donc personne ne lui répond.
24:34 Il me dit "je suis sommé", ça rejoint à ce que disait Frédéric, c'est-à-dire que
24:38 c'est combinatoire.
24:39 Changer, sinon on vous coupe, vous n'aurez plus accès à votre téléphone.
24:42 Et puis un petit tacle à la porte-parole du gouvernement qui se réjouissait dans une
24:48 petite vidéo bien torchée, bien fabriquée par la com.
24:54 "Oh j'ai mon permis de conduire !"
24:56 Bah oui, tout le monde met le permis de conduire pour l'avoir sur son téléphone.
24:59 Il faut déjà avoir la carte d'identité.
25:01 Pour avoir la carte d'identité, c'est toute une procédure.
25:04 Donc ce n'est pas si simple que ça.
25:05 - Je l'ai Valérie.
25:07 C'est effectivement pas si simple, mais c'est quand même très facile.
25:12 C'est surtout un progrès fabuleux.
25:14 - Mais je trouve ça génial.
25:15 - Et pour le coup, pour le moment, il n'y a que...
25:16 - Mais j'ai vu que c'était compliqué parce qu'il fallait d'abord avoir la carte d'identité.
25:19 - Pour mettre le permis, il faut d'abord faire dans l'ordre.
25:22 Mais si on pouvait mettre aussi Amélie et plein d'autres choses, ça permettrait en
25:25 cas de perte d'avoir un secours.
25:26 - Et quand vous perdez le téléphone...
25:27 - Je ne sais pas si je peux vous garantir qu'Amélie, c'est pas sur...
25:30 Non, non, pour le moment, c'est que le permis de conduire.
25:32 Dès que vous êtes arrêté par la police, ils vous ont fiché.
25:35 Mais pour avoir votre remboursement, il faut la carte vitale, pour le coup.
25:40 - Et ce qu'il nous dit, c'est délirant.
25:42 Je dois passer par ma fille en République dominicaine pour accéder à mes documents
25:45 à France Connect.
25:46 Heureusement qu'elle est là à 10 000 kilomètres.
25:49 Et oui, on est obligé de passer par des intermédiaires.
25:51 Mais ça, c'est pas de la faute du gouvernement.
25:53 - Non, je ne veux pas vous dire que c'est...
25:55 - Mais la nouvelle qualité du temps, c'est la France.
25:57 - On est passé par une période où on a tout voulu numériser.
26:03 - Moi, ce que je tiens à dire, c'est que mes parents, par exemple, parlent très mal le français.
26:07 Donc c'est aussi compliqué pour d'autres raisons.
26:09 C'est le cas aussi de pas mal de gens.
26:11 Donc effectivement, il y a soit la solidarité familiale qui fonctionne.
26:15 Après, dans nos mairies, quelle que soit leur couleur,
26:18 il y a des personnes qui sont là aussi, moi-même, je le fais régulièrement
26:21 pour accompagner dans chacune des démarches de la vie du citoyen.
26:26 Et il y a ces maisons France Service, je sais ce que vous en pensez,
26:29 mais qui ont ouvert sur Internet...
26:31 - Un numéro en vert, un problème, une maison.
26:33 - Non, vous vous déplacez dans les maisons France Service
26:35 et vous avez même des cars France Service, notamment en Normandie,
26:38 qui font le tour des toutes petites villes pour proposer de l'aide et de l'accompagnement.
26:44 - Après, vous avez raison.
26:46 - Je suis complètement d'accord avec Frédéric.
26:48 Et d'ailleurs, il y a une loi qui avait été proposée par, pour la peine,
26:50 Madame Obono, j'en parle, vous voyez,
26:53 qui avait vocation à faire en sorte, justement,
26:56 qu'on ait plus de monde au guichet pour réaccueillir aussi les Français.
27:00 - On a une loi pour ça.
27:02 - Mais on pourrait avoir un principe, effectivement, législatif.
27:04 Je pense qu'à chaque fois qu'il y a une réforme numérique,
27:07 on oblige qu'il y ait une alternative humaine
27:10 pour les personnes qui n'ont pas accès au numérique,
27:13 qui ne maîtrisent pas la technologie,
27:15 et qui sont victimes de cette forme d'électronisme,
27:17 dont la défenseur des droits estime qu'un Français sur trois
27:20 a une difficulté majeure à accéder aux services en ligne,
27:23 qu'ils soient privés ou publics.
27:25 - Pour le permis de conduire, j'ai un témoignage
27:27 de quelqu'un qui me dit "il faut avoir la carte d'identité au format carte bancaire".
27:31 Et donc, moi je ne l'ai pas, et ma carte format normale,
27:34 périme en 2033.
27:36 Donc je vais attendre 2033.
27:38 - Le changement est gratuit.
27:39 - Donc on peut changer...
27:40 - On peut changer sa carte d'identité de l'ancien format au nouveau format,
27:43 gratuitement.
27:45 - On est chez les dingos, c'est-à-dire qu'il faut changer la carte d'identité.
27:48 Moi, la mienne est encore valable 7 ans,
27:50 pour pouvoir rentrer dans le smartphone.
27:52 On est chez les dingos.
27:53 - Mais t'as une ancienne carte d'identité qui est valable encore 7 ans.
27:55 - Mais elle est plastifiée, c'est pas non plus...
27:57 - Elle est en format...
27:58 - Non, non, non, carte de crédit !
28:00 - La vie petite, il faudrait soit format carte de crédit.
28:02 - Il faut que ce soit la dernière, et qui ait, comme le Linky,
28:05 en fait, une trace numérique.
28:07 - On va faire une émission qui va s'appeler "Cahiette d'oléance".
28:10 - Non mais c'est parce qu'on renvoie à l'ancien temps,
28:13 parce que j'ai, oh là là, c'est terrible,
28:15 une carte d'identité plastifiée qui n'a pas de puce électronique.
28:18 - C'est même suspect.
28:19 - Donc quand on les entend, Madame la porte-parole,
28:22 "Ah bah c'est formidable, en 5 minutes, j'ai tout dans mon smartphone",
28:25 bah non, il faut changer la carte d'identité !
28:27 - Mais vous n'êtes pas obligé de le faire, et vous l'envoyez à l'heure !
28:29 - C'est pas une simplification, c'est une complé.
28:31 - Pour certains, c'est une certitude.
28:33 - C'est une évolution, il faut avoir les outils qui correspondent.
28:39 - Mais...
28:40 - Sinon c'est quoi la proposition ? On n'évolue pas.
28:43 - Et alors cette personne me dit, "Ce n'est pas vrai, j'ai appelé l'ANTS,
28:49 ils ne le font pas, il faut faire une fausse déclaration de perte,
28:52 payer 25 euros, sinon ils ne la changent pas du tout."
28:55 - Il n'y a que des Français imbéciles qui n'ont pas compris, une fois de plus.
28:59 - Salon de l'agriculture, ça va pas, ça va pas, ça va pas,
29:05 quand ça veut pas, ça veut pas,
29:06 les agriculteurs sont en train de monter, de se diriger vers Paris,
29:10 ils sont en train de bloquer les ponts,
29:12 apparemment c'est très très compliqué de circuler.
29:15 - Il y a de la paille sur les Champs-Elysées, j'ai vu sur Twitter.
29:17 - Revenons quand même sur le couac d'hier, avec cette invitation,
29:21 enfin couac, c'est même plus un couac,
29:23 l'invitation, les soulèvements de la terre, à un grand débat avec le monde agricole.
29:27 J'entendais un agriculteur qui disait,
29:29 "Ils nous ont lacérés nos réservoirs d'eau,
29:33 ils nous ont bloqués des trains de céréales,
29:35 ils nous ont attaqués, mais qui ?"
29:38 Je vais reprendre Sophie de Menton qui dit,
29:40 "Mais moi je veux un responsable, qui a eu cette initiative d'inviter
29:43 le soulèvement de la terre."
29:45 Non mais c'est, je sais pas, Nicolas Corato ?
29:47 - Alors ça va pas vous surprendre, ça me choque pas plus que ça.
29:51 Et que les agriculteurs, comme tous les citoyens,
29:54 aient à débattre avec leurs homologues,
29:57 ça me choque pas non plus.
29:59 Alors est-ce que c'était le bon groupuscule à inviter,
30:03 ça c'est une autre question, mais,
30:05 que les agriculteurs décident de ne pas parler d'écologie,
30:07 ça, ça me choque un peu plus.
30:09 Et la réaction de la FNSEA, elle est un peu sur ce sujet-là.
30:13 D'autre part, sur le fonctionnement des soulèvements de la terre,
30:16 excusez-moi, mais bloquer les routes, bloquer les autoroutes,
30:20 ça vaut l'acérer une bassine d'eau, hein, je veux dire.
30:24 On a beaucoup, je trouve, de considérations
30:28 pour le mouvement des agriculteurs, et moi j'ai beaucoup de considérations
30:30 pour les agriculteurs, faut pas oublier que ce week-end,
30:33 on disait que les contrôleurs prenaient la France en otage,
30:36 j'entends moins les éditorialistes dire qu'aujourd'hui,
30:38 peut-être par manque de courage politique,
30:40 que les agriculteurs font la même chose avec les parisiens,
30:42 mais de fait, ce sont un peu le même genre d'actions.
30:45 Tout le monde s'est mis à des actions qui, d'une certaine manière,
30:49 sont jusqu'au boutisme, parce qu'on comprend bien
30:51 qu'avec ce gouvernement, il n'y a que comme ça que les choses arrivent.
30:54 - Non, là je parle de communication et de politique,
30:57 c'est-à-dire de dire "on va mettre autour d'une table deux extrêmes,
31:01 c'est de la com", alors là je me tourne vers Frédéric Fougera,
31:04 c'est de la com, pur et simple.
31:06 - La façon dont vous l'abordez, c'est de la com.
31:08 Vous avez posé une question, je pense qu'il y a deux questions à poser,
31:10 c'est qui est responsable de cette invitation,
31:12 mais surtout, est-ce que derrière, il y a une intention ?
31:14 Est-ce que c'est une erreur, ou est-ce qu'il y a une intention ?
31:16 Et alors à ce moment-là, quelle est l'intention ?
31:18 Est-ce que l'intention, c'est finalement de mettre tout le débat
31:21 sur la guérilla qu'il va y avoir dans un faux débat
31:24 entre des gens qui n'ont aucune raison de pouvoir s'entendre,
31:26 et donc éventuellement de ne pas parler de vrais sujets ?
31:29 Est-ce que c'est une erreur, et donc il n'y avait pas cette intention ?
31:31 Il y a ces deux questions, et je n'ai pas les réponses.
31:33 Mais effectivement, c'était une bonne façon de créer une animation
31:36 en voyant des gens s'entretuer sur les soulevements de la Terre.
31:40 Peut-être faut-il quand même rappeler que c'est une association de faits,
31:43 une association de faits, ça n'a rien d'illégal,
31:45 mais c'est quand même une façon de fuir la responsabilité.
31:47 - Que le président vous les dissoude il y a quelques mois.
31:49 - Oui, mais qui n'est pas une association, qui n'a pas la personnalité juridique,
31:51 c'est un mouvement, donc...
31:52 - Une association de faits n'a pas de personnalité juridique,
31:54 donc c'est une façon de fuir la responsabilité.
31:56 - Moi je ne me prononce pas sur la légitimité de leurs actions,
31:58 parce que ça c'est purement politique.
32:00 En revanche, sur les méthodes, je suis un petit peu moins complaisant que mon voisin.
32:05 Ils appellent à la désobéissance civile,
32:07 donc ça veut dire quelque part ne pas respecter la loi,
32:09 comme bien d'autres, mais je le déplore autant...
32:11 - Bloquer une autoroute, c'est ne pas appliquer la loi.
32:14 - Oui, mais je n'ai pas dit le contraire, et je n'approuve pas davantage de ceux qui le font.
32:17 Ils participent quand même à des destructions de biens publics et privés,
32:21 donc quand même, ils nous réservent et ils nous proposent
32:24 une société dans laquelle je n'ai pas spécialement envie de vivre,
32:29 et ils refusent le débat.
32:31 Ce qu'ils veulent, c'est imposer leurs idées par leurs actions.
32:34 Ne refuser le débat, quelque part, c'est refuser le vote,
32:36 et la vie démocratique dans laquelle on vit,
32:38 ce n'est pas non plus exactement la société dans laquelle j'ai envie d'évoluer.
32:41 - Alors on va revenir dans un instant,
32:43 vous aurez la parole tout de suite pour parler de ce qui est en train de se passer.
32:49 Ça a mis le feu aux poudres quand même,
32:51 parce que ça a déclenché une colère chez les agriculteurs avec la FNSEA,
32:53 qui a déclaré qu'elle ne participerait pas à ce débat.
32:56 A tout de suite.
32:57 - Et on est ensemble avec vous jusqu'à midi,
33:12 donc tension très très forte dans le monde agricole
33:16 à la veille de l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
33:19 Et hier, c'est une invitation qui a ulcéré,
33:24 pour ne pas dire mis très très en colère, le monde agricole,
33:28 puisque Emmanuel Macron a voulu lancer un grand débat
33:32 en invitant le mouvement des soulèvements de la terre,
33:35 ce qu'ont très mal pris les agriculteurs.
33:37 Alors peut-être Fanta, est-ce qu'on peut essayer de comprendre,
33:40 oui, pour la défense, comment cette invitation a pu être faite ?
33:43 Je veux dire, c'est...
33:45 - Moi je vais transformer ça en coup de gueule,
33:47 parce qu'en même temps, j'en ai marre.
33:49 En fait, quoi qu'on fasse, ça ne va jamais.
33:52 Ça ne va jamais.
33:54 On a eu des annonces sans précédent concernant les agriculteurs.
33:57 Je trouve que depuis le début de la semaine,
34:00 le Premier ministre est allé faire des annonces
34:03 sur les revendications, sur la centaine de revendications,
34:06 62 revendications ont déjà été prises en compte et planifiées.
34:09 Non mais c'est un fait en fait.
34:11 C'est un fait, que les gens le veuillent ou pas.
34:13 - Bien sûr, je trouve que vous avez raison.
34:15 Tout le monde attendait toute la semaine
34:17 comment le Président de la République allait arriver à la porte de Versailles,
34:20 ce qu'il allait faire, ce qu'il allait dire, etc.
34:22 Il a proposé ce format assez innovant.
34:25 - Bah, bah, bah...
34:26 - Oui, le soulèvement de la terre,
34:28 c'est peut-être une erreur,
34:32 cependant ça a été rectifié.
34:34 On a annoncé qu'il ne serait pas là,
34:37 et je pense que les syndicats devraient être présents,
34:40 parce qu'il s'agit de cette question de souveraineté alimentaire.
34:43 Moi ce que j'entends chez certains agriculteurs,
34:45 c'est "Quelle vision, quel cap pour les 5, 10, 15, 20, 30 ans à venir ?"
34:51 parce qu'on a compris que sur la simplification,
34:53 vous alliez être au rendez-vous,
34:55 mais sur le Mercosur et sur un certain nombre d'autres textes qui sont importants,
35:01 et puis la loi agriculture dans quelques temps,
35:06 on a besoin d'échanger.
35:07 Et on attendait la vision du Président,
35:09 et c'est ce qu'il va faire lors de ce salon.
35:11 Donc moi je pense qu'il est important que les syndicats soient présents au rendez-vous,
35:16 le soulèvement de la terre ne le sera pas,
35:18 on aura d'autres associations,
35:20 et on ne peut pas continuer à opposer agriculteurs et écologie,
35:24 parce que les agriculteurs disent qu'ils sont prêts,
35:28 que les écologistes sont des agriculteurs,
35:31 c'est pas la question.
35:33 Mais là, les soulèvements de la terre, c'était quand même ultra-historique.
35:38 - Ça a été corrigé, et je pense qu'on doit aussi entendre,
35:41 oui peut-être que c'était "too much",
35:44 mais on est revenu en arrière,
35:46 et est-ce qu'on n'a pas le droit de revenir en arrière de temps en temps ?
35:49 - Non, on n'a pas le droit à l'erreur.
35:51 - On a le droit à l'erreur, je ne serais pas d'accord avec vous.
35:53 - Sur un sujet comme celui-là, vous avez vu le bazar qui est en ce moment...
35:57 - Le bazar était déjà prévu, moi en tant qu'élue,
36:02 j'ai reçu dès mercredi,
36:04 toutes les informations relatives au blocage de l'avenue de la porte de Versailles,
36:09 et jusqu'au pont de Garigliani.
36:12 - Garigliano !
36:14 - Oui, pardon.
36:15 - Comme c'est votre circonscription, je précise quand même.
36:17 - Ce n'est pas ma circonscription, je suis plus haut.
36:20 Mais peu importe, c'était prévu,
36:22 il y avait plus de 1000 tracteurs qui étaient attendus,
36:25 ils sont là, donc voilà.
36:28 - Juste le tweet de Marc Fesneau,
36:30 je comprends parfaitement l'incompréhension et la colère
36:33 qui s'est exprimée à l'idée qu'on invite les soulèvements de la terre,
36:36 moi je considère que leur mode d'expression est le casque, le masque et le cocktail Molotov.
36:40 Donc que le ministre de l'agriculture n'ait pas été au courant de cette invitation,
36:46 puisque visiblement lui aussi il est très choqué,
36:48 peut-être...
36:50 Oui, pardon, excusez-moi.
36:52 - Non, mais écoutez, tout ça on voit bien,
36:54 c'est une mécanique macronienne très bien connue,
36:56 vous avez une crise, c'est les gilets jaunes,
36:58 on fait le grand blabla,
36:59 et qu'est-ce qu'il reste du grand blabla ? Rien.
37:01 Vous avez une crise agricole,
37:03 on veut finalement refaire la même,
37:05 c'est-à-dire le grand enfumage,
37:07 et être le prince Emmanuel Macron,
37:10 président de son ring,
37:13 où d'un côté vous avez les agriculteurs,
37:15 et de l'autre côté les soulèvements de la terre,
37:17 c'est-à-dire en fait ça s'appelle une diversion.
37:19 Pour faire quoi ?
37:21 Pour faire en sorte que nous ne voyons pas les vraies responsabilités.
37:24 Donc Fantin, je vous apprécie beaucoup à titre personnel,
37:27 mais simplement politiquement je ne peux pas vous suivre.
37:30 La vérité de la souffrance agricole,
37:32 elle se situe là où la politique agricole est décidée,
37:35 c'est-à-dire à Bruxelles.
37:36 Vos amis de Renaissance ont voté tous les traités de libre-échange.
37:40 C'est-à-dire que moi je vois sur les tracteurs,
37:43 sur les faces avant des tracteurs,
37:45 on veut produire aux mêmes conditions
37:47 que les pays qui nous envahissent de leur matière agricole,
37:51 et bien ça commence par faire en sorte
37:53 qu'il y ait par exemple dans les traités de libre-échange
37:55 ce que les écologistes ont demandé,
37:57 ce que la gauche a demandé,
37:58 les clauses miroirs,
38:00 c'est-à-dire qu'on ne puisse pas apporter des saloperies
38:02 qu'on interdit ici.
38:03 Et que font les députés macronistes à Bruxelles ?
38:05 Ils votent tous les traités de libre-échange.
38:07 La deuxième chose, c'est que l'agriculture paysanne
38:10 est en train de crever,
38:11 c'est-à-dire celle qui est consommatrice de main-d'oeuvre
38:13 et qui n'est pas forcément riche,
38:14 qui n'est pas sur les marchés mondiaux.
38:15 Et bien on a une PAC qui profite à 20% des agriculteurs
38:19 quand tous les autres...
38:20 Qui a voté la PAC ?
38:21 La droite, le Rassemblement National, Renaissance,
38:25 alors que nous prenons une réforme de la PAC
38:27 vers plus d'écologie et vers plus de respect de cette agriculture paysanne.
38:31 On a beaucoup parlé des agriculteurs ici cette semaine,
38:33 j'aimerais qu'on parle de l'aspect politique des choses quand même,
38:35 sur la façon dont les choses sont en train de se passer
38:38 et sur la possibilité pour le gouvernement d'apaiser cette colère.
38:42 Et j'entends ce que disait Fanta,
38:44 où il y a des propositions qui ont été faites
38:46 et qu'il faut un peu de temps pour les mettre en place.
38:49 Valérie, je voulais rebondir sur ce qu'a dit Fanta
38:52 et sur le fait que quoi qu'on fasse, on sera toujours critiqué.
38:55 Je voudrais vous lire une citation,
38:57 et puis je vous dis ensuite de qui elle est et de quand elle date.
39:00 Il s'agit d'un ministre de l'Agriculture
39:02 qui est se retrouver dans des situations très similaires
39:04 à celles que nous vivons aujourd'hui.
39:06 Ce ministre disait
39:08 "Ce que je crains dans la France d'aujourd'hui,
39:10 c'est la montée des intolérances,
39:12 c'est que l'incapacité de s'écouter les uns des autres
39:14 rende toute action gouvernementale presque impossible ou paralysée,
39:19 qui que ce soit qu'il exerce et quel que soit le vainqueur des prochaines élections."
39:23 Ça date de décembre 1984,
39:27 et c'était Michel Rocart qui était ministre de l'Agriculture
39:29 et qui déjà prévoyait ce que nous vivons aujourd'hui,
39:32 qui déjà se battait, avait mis trois fois sa démission du gouvernement dans la balance
39:36 parce qu'on ne lui donnait pas les moyens,
39:38 les ambitions que l'on voulait avoir pour l'agriculture française.
39:41 Ça ne règle pas le sujet ni la question que vous avez évoquée.
39:45 C'est pour dire que cette difficulté à agir,
39:49 il est très facile de critiquer quand on n'est pas en responsabilité,
39:52 et le pragmatisme prend le dessus quand on est en responsabilité.
39:55 - Moi je voulais réagir sur l'aspect politique et poursuivre ce que disait François Calfon.
39:59 Certes c'est une diversion bien entendu, et on connaît la méthode,
40:02 mais c'est pire que ça, je pense que c'est une tentative aussi systématique de division
40:07 sur des sujets pour lesquels on doit retrouver un consensus,
40:10 et je suis assez d'accord avec ce que disait madame la députée.
40:13 Il faut le reconnaître, les agriculteurs ont obtenu en un mois
40:16 ce qu'aucun secteur de la société française n'a obtenu
40:19 depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
40:22 Gilets jaunes mis à part.
40:24 Finalement, les portes se sont ouvertes, les normes sont tombées,
40:27 on a renoncé à tout un pan de la politique écologiste,
40:30 on a renoncé à la lutte contre les pesticides sans aucun débat public,
40:33 sans aucun débat public, uniquement pour arrêter un mouvement social
40:37 dont on regardera peut-être dans des années exactement de quoi il était constitué
40:41 et de qui il était constitué.
40:43 Il est particulièrement constitué d'un syndicat, la FNSEA,
40:46 dont je rappelle qu'elle cogère concrètement le ministère de l'agriculture depuis 50 ans.
40:50 Donc la situation actuelle des agriculteurs,
40:53 elle est tout autant de la responsabilité de nos élus
40:56 que de ce syndicat qui tient la boutique depuis 50 ans.
41:00 Donc je pense qu'à un moment il faut dire les choses,
41:02 et dire qu'effectivement il serait temps que les agriculteurs,
41:04 y compris ceux qui souffrent le plus,
41:06 regardent concrètement ce que leur propose le gouvernement
41:09 pour sortir des postures syndicales qui sont en train de s'exprimer dans ce pays.
41:13 Et que moi je redoute que certains agriculteurs parmi les plus modestes
41:17 et les plus maltraités soient instrumentalisés
41:21 pour d'autres intérêts qui les dépassent et qui sont même contraires au leur.
41:25 Là-dessus je pense qu'il faut un peu de discernement,
41:27 et qu'effectivement ce serait intéressant qu'on arrête les tracteurs sur les ponts,
41:30 qu'on range la paille et qu'on regarde exactement ce que propose le gouvernement,
41:34 et qu'on regarde aussi quel est l'enjeu écologique de tout ça,
41:37 quelle sera la facture écologique que nous allons payer.
41:40 Moi, pardon, la lutte pour la biodiversité c'est une lutte majeure
41:44 pour les générations futures et d'abord pour les agriculteurs,
41:47 et je suis très inquiet des décisions publiques qui ont été prises en la matière,
41:50 qui sont une forme de moratoire,
41:52 qui ne vont pas nécessairement dans le bon sens.
41:55 - Pour aller dans le sens de ce qui vient d'être dit quand même,
41:57 quand vous avez le patron de la FNSEA qui est au micro de vos confrères de BFM,
42:01 explique que dans ses responsabilités d'entreprise,
42:04 puisqu'il est aussi président d'une entreprise qui regroupe les marques Puget, Le Sur, etc.,
42:09 lui-même avoue que l'entreprise qu'il dirige contourne la loi EGalim,
42:15 en négociant avec les centrales d'achat des grandes surfaces, y compris françaises, en Pologne,
42:21 vous vous dites qu'il y a une forme d'hypocrisie totale de la part de ceux,
42:27 la FNSEA et plus particulièrement des céréaliers,
42:31 qui viennent sur les tracteurs d'ISC qui sont contre les accords de libre-échange,
42:34 dont je parlais tout à l'heure,
42:35 et qui sont les premiers à en avoir besoin,
42:37 puisque quand vous êtes céréalier, vous exportez,
42:39 tiens c'est bizarre au Brésil,
42:41 tiens c'est bizarre en Amérique du Nord,
42:43 - Pour nourrir des poules qui reviennent en France.
42:45 - Vous n'êtes finalement pas si protecteur de l'agriculture paysanne française,
42:50 je pense aux arboriculteurs, je pense aux viticulteurs, je pense aux éleveurs,
42:55 puisque en fait vous êtes pieds et poings liés avec les agro-industries.
42:59 Je ne crois pas que le patron de la FNSEA,
43:02 qui est par ailleurs le patron d'une grande entreprise d'huile dans les agro-industries,
43:07 soit en guerre contre l'actalis, comme le sont les producteurs de lait.
43:11 - Oui, Fantin ?
43:13 - Je voulais dire l'avantage, parce qu'il faut aussi voir ce que tout cela permet,
43:17 c'est que comme beaucoup de français, moi je me préoccupais peu,
43:20 j'étais au chevet des entreprises, j'étais sur les questions de réindustrialisation,
43:24 et que là en fait ça permet aussi à chaque citoyen de se remettre aussi
43:28 face à ses responsabilités et face à l'enjeu qui est le même pour nous tous,
43:33 génération future, écologie, etc.
43:36 Donc ça c'est important.
43:38 - Et prix aussi.
43:39 - Comment ? Et prix.
43:40 Et ça permet aussi, par exemple, si je reprends le Mercosur,
43:43 c'est-à-dire que nous on regardait tous ces textes avec distance,
43:46 là on rentre dans le détail des textes, c'est-à-dire que certains agriculteurs
43:51 sont très favorables aux modalités qu'il y a à l'intérieur du Mercosur.
43:55 C'est moins intéressant pour les bovins, c'est plus intéressant pour les céréaliers,
43:59 et donc ça permet, il a été suspendu là sur les discussions,
44:02 mais ça permet aussi de rentrer dedans et de faire en sorte que chacun
44:05 prenne ses responsabilités face au débat public.
44:08 Et je pense que le Président de la République, dans le format Grand Débat,
44:12 va pouvoir aussi faire émerger ces sujets-là,
44:15 et que le Premier Ministre va pouvoir asseoir un certain nombre de décisions.
44:19 - Mais c'est quoi, vraiment, ça ?
44:21 - Oui, parce que vous savez, vous parlez des Gilets jaunes,
44:24 sur les Gilets jaunes, il y a quand même eu des avancées de sortie de crise,
44:27 il y a aussi eu, moi par exemple, je travaille sur la question des familles monoparentales,
44:31 parce qu'il y avait toutes ces femmes dans ces ronds-points,
44:35 on n'a jamais autant avancé sur cette question-là.
44:37 Et d'ailleurs, la semaine prochaine, je vais avoir une mission qui va m'être confiée
44:40 sur ce sujet, mission de six mois, sur des questions qui ont été évoquées
44:44 tout au long de ces dernières semaines.
44:46 - Et ce sont où les calés d'oléances ?
44:48 - Les calés d'oléances, un certain nombre de choses, vous le savez, ont été traitées,
44:51 tout n'a pas pu être traité, et depuis des années, on ne va pas dire qu'on ne fait rien,
44:55 je ne vais pas vous dire que tout est parfait, mais nous avançons sur un certain nombre de points.
44:59 - Question, donc on voit les tracteurs qui entrent dans Paris,
45:02 pourquoi les laisse-t-on entrer dans Paris ?
45:05 - Non.
45:06 - Non ? Enfin, on aurait pu les bloquer, là ils sont sur le pont Mirabeau,
45:10 ils vont vers la tour Eiffel, qu'est-ce que...
45:13 - Moi je n'entends pas ce que j'ai entendu sur d'autres mouvements.
45:16 - Oui, non mais c'est ça, là vous rejoindre...
45:18 - C'est pas le même champ lexical.
45:19 - Non mais vous rejoindre...
45:20 - Il n'y a pas de prise en otage, il n'y a pas de séditieux, il n'y a pas de factieux,
45:23 il n'y a pas de voyous...
45:25 - C'est en cours, c'est en cours, c'est en cours.
45:27 - Ce mouvement agricole a quand même abouti à des destructions de biens,
45:29 on se souvient tous de l'incendie de la MSA,
45:31 enfin, il ne s'est pas passé que des choses extrêmement pacifistes pendant ce mouvement,
45:36 qui rappellent en degrés de violence d'autres mouvements que nous avons vus,
45:40 qui n'ont pas eu le même traitement, ni judiciaire, ni en termes de maintien de l'ordre.
45:45 Donc oui, effectivement, il ne faut pas...
45:47 C'est tout à fait cohérent avec ce qui vient de se passer ces dernières semaines,
45:49 qu'on laisse les tracteurs entrer dans Paris, c'est une volonté politique.
45:53 - Non mais vous êtes d'accord que c'est une vraie question ?
45:55 - Oui, c'est une vraie question.
45:56 - Puisqu'on les avait bloqués il y a quelques semaines, il y avait eu des barrages...
46:00 - Moi je me souviens, puisqu'il y a eu des manifestations en 2012, quoi,
46:05 contre la PAC, qui ont été extrêmement violentes,
46:07 puisque à l'époque, c'est pas en 2012 d'ailleurs, c'est plus vieux que ça,
46:11 à l'époque, oui, la force publique était intervenue pour les déloger.
46:16 Et les choses ont été moins sympathiques.
46:18 Donc oui, évidemment, pour le coup, je ne suis pas comme vous,
46:21 parce que j'ai l'impression que vous prenez partie des écologistes,
46:24 moi je prends partie des écologistes, comme des agriculteurs.
46:27 Il y a d'autres mouvements sociaux qu'on aurait pu traiter avec moins de violence,
46:30 ça c'est la réalité.
46:31 - On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
46:34 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
46:39 - Et nous continuons d'évoquer cette colère des agriculteurs,
46:50 un salon de l'agriculture sous tension,
46:53 et des agriculteurs qui sont entrés dans Paris,
46:55 qui ont bloqué, qui étaient sur le pont Mirabeau il y a quelque temps,
46:59 je ne sais pas s'ils bloquent tous les ponts de Paris,
47:01 mais en tout cas les tracteurs sont dans Paris,
47:03 et je posais la question de savoir pourquoi est-ce qu'on les laisse rentrer ?
47:06 Question de com', je ne vous pose pas que des questions de com',
47:09 mais malgré tout, c'est de l'image.
47:12 - Je suis là pour ça.
47:13 On est dans la gestion de crise,
47:16 donc en gestion de crise, qu'est-ce qu'on fait ?
47:17 On évalue les risques,
47:18 il n'y a pas un plan A ou un plan B qu'on applique en toutes circonstances,
47:22 on évalue les risques.
47:23 Donc est-ce qu'il est plus risqué ou moins risqué de laisser entrer les agriculteurs ?
47:27 Ça c'est une question qu'on peut se poser,
47:28 et là on est dans la gestion de crise pure,
47:30 mais aussi la gestion politique,
47:31 c'est quelle image ça risque de donner d'affronter les agriculteurs ?
47:34 Quelles images terribles si on voit des policiers en train de refouler
47:37 ou de taper sur des agriculteurs qui font le forcing ?
47:40 Et est-ce qu'il peut aussi y avoir un intérêt à laisser créer un débordement ?
47:45 Ça peut paraître très cynique comme question,
47:47 mais c'est aussi ça la politique.
47:48 Donc c'est une question d'image, une question de communication.
47:51 Quels sont les risques et quels sont les intérêts pour profiter de cette situation ?
47:55 Puisqu'on ne maîtrise pas la situation, essayons de maîtriser l'image.
47:59 C'est certainement ce que doivent se dire les décideurs politiques.
48:01 Comment vous voyez les jours qui viennent ?
48:04 On sent que le salon de l'agriculture s'ouvre samedi,
48:09 le mouvement n'est pas neutre qui se tienne en ce moment évidemment.
48:13 François, quel fond ?
48:14 Je suis à peu près convaincu que là finalement on laisse dégorger les escargots.
48:18 Pour ne pas avoir d'image d'affrontement avec la police,
48:22 depuis le début c'est comme ça,
48:23 puisque ça a été dit sur la MSA,
48:25 mais ils ont déversé leur lisier comme à chaque fois sur les préfectures,
48:28 quiconque aurait fait ça, il y aurait eu des images de BFM avec des interventions du RAD.
48:32 Donc ça c'est un récit.
48:35 Et dans le récit, le chevalier servant,
48:37 alors dans le temps à l'éducation nationale il y avait un syndicat surpuissant qui s'appelait la FEN,
48:41 ils étaient capables d'arrêter une grève.
48:44 Et bien la FNSE1 est capable en réalité d'arrêter cette grève,
48:48 et donc ne vous inquiétez pas, le pouvoir politique,
48:51 puisqu'il y a des intérêts très puissants des céréaliers,
48:53 ça a été dit, on a bien identifié tout ça,
48:56 la FNSE1 va mettre de l'eau dans le moteur du gouvernement,
48:59 alors ce n'est pas le grand débat, ce sera autre chose,
49:02 des annonces seront prévues pour que,
49:05 comme disait un dirigeant communiste, il faut savoir arrêter une grève,
49:09 que l'image du salon de l'agriculture,
49:12 qui est aussi le salon des agro-industries,
49:14 ne soit pas écornée,
49:16 et que la coordination orale dont on sait qu'elle est proche du Front National,
49:19 une fois qu'elle aura eu sa fonction tribunicienne,
49:23 puisse rentrer tranquillement à la maison.
49:25 Je crois que c'est un peu ça qu'ils vont essayer de jouer,
49:28 et je vous fiche mon billet ici, ça c'est de la com,
49:31 qu'on aurait droit aux 15 heures de déambulation,
49:34 l'an dernier c'était 13 heures de Super Macron,
49:37 aux 15 heures de déambulation,
49:39 - Mais c'est pas facile, à moi je l'ai fait deux fois avec lui,
49:42 c'est assez compliqué !
49:44 - Il est très sportif, on le connaît ici.
49:46 Voilà en gros, à mon avis,
49:49 avec quelques annonces au milieu,
49:51 voilà en gros le récit de ce salon de l'agriculture.
49:53 - Comment vous voyez les choses, Fanta Bereté ?
49:55 Parce que le grand débat, visiblement, c'est le grand flop,
49:58 puisque personne ne veut y aller.
50:00 - On n'y est pas, nous sommes encore en période de vacances scolaires,
50:03 donc il y a moins de monde à Paris aussi,
50:05 il y a moins de circulation,
50:07 non mais il y a un peu moins de circulation,
50:09 c'est pas comme si c'était arrivé vendredi prochain, non plus.
50:12 Donc à priori ils sont rentrés, vous nous le dites,
50:17 ils se dirigent vers la porte de Versailles,
50:20 sans en avoir été empêchés,
50:22 mais ils avaient déclaré la manifestation.
50:24 - Nous, nous, nous allons...
50:26 - Parce qu'on nous a déclaré une manifestation,
50:28 et déclaré... parce que je vois les images sur les chaînes d'info,
50:31 donc c'est nous d'être à bord d'un tracteur.
50:33 - Il faudra vérifier ce point-là.
50:35 Maintenant, je suis à te revenir,
50:37 le salon a toujours été un moment important
50:40 pour les politiques, pour les syndicats,
50:43 donc j'espère que chacun va se dire qu'on est là aussi
50:46 pour s'écouter et faire le point sur les mesures encore annoncées.
50:49 Parce que ce que je ne voudrais pas que les gens croient,
50:51 c'est qu'il n'y a pas eu des mesures.
50:53 On a quand même mis en place...
50:55 - Oui, mais on l'entend.
50:57 Sauf que Fanta, le discours, il passe pas,
51:01 enfin on l'entend, évidemment qu'il y a eu des choses,
51:03 mais il est à diffuser,
51:05 mais les gens ont beaucoup de sympathie pour les agriculteurs,
51:08 et donc sont prêts, je rejoins Nicolas,
51:10 à accepter des choses qu'il n'aurait peut-être pas acceptées.
51:12 - Il faudrait blancher sur le lait, par exemple,
51:14 on peut avoir toutes les mesures du monde,
51:16 parce que quand on discute en général,
51:18 on ne discute de rien.
51:19 La filière laitière, elle est réellement en train de crever.
51:21 - Elle est en difficulté.
51:23 - On ne va pas rentrer sur le fond de chacun,
51:26 parce qu'effectivement, il y a des...
51:28 - Ce qui se joue cette semaine,
51:30 je suis assez d'accord avec François Calfon,
51:32 c'est une sorte de mise en scène et de pièce de théâtre,
51:35 où l'enjeu, c'est pour la FNSEA,
51:37 de conserver son leadership sur le monde agricole,
51:41 et qu'il faut monter la pression
51:43 pour ne pas se laisser dépasser par la base,
51:45 et notamment par des organisations ou des mouvements,
51:47 vous parliez des soulèvements de la terre,
51:49 mais la coordination rurale,
51:51 ce n'est pas autre chose qu'un mouvement
51:53 tout aussi peu juridique que le soulèvement de la terre.
51:55 - Oui, c'est une constitution juridique.
51:57 C'est un syndicat, au sens...
51:59 - Ce que je veux dire par là, c'est que ce mouvement
52:01 est concurrent de la FNSEA,
52:03 et que l'enjeu pour la FNSEA,
52:05 c'est de ne pas se faire déborder,
52:07 et de mettre le couvercle.
52:09 On peut parier qu'à la fin du Salon d'agriculture,
52:11 on reparlera moins dans les médias
52:13 des problématiques qui sont réelles,
52:15 et de la colère et des inquiétudes réelles des agriculteurs,
52:17 parce que la FNSEA, au final,
52:19 a obtenu ce qu'elle souhaitait
52:21 dans les accords qui ont été présentés par le gouvernement.
52:23 Et c'est ça qu'on doit retenir de ce mouvement.
52:25 - Sachant qu'en plus, il y a des élections des chambres agricoles
52:27 dans les prochains mois,
52:29 je crois que c'est à la rentrée en septembre,
52:31 effectivement, et donc là,
52:33 chacun joue son rôle.
52:35 C'est dommage, parce qu'effectivement,
52:37 ça met sous pression tout le monde,
52:39 mais encore une fois, il y a des réponses
52:41 qui sont là, et je crois qu'il faut
52:43 véritablement avancer. - Quand on dit ça, on oublie
52:45 de dire un truc tout simple, c'est que l'agriculture
52:47 paysanne est en train de crever, c'est-à-dire qu'il y a de moins en moins
52:49 d'agriculteurs. - Ça, on le dit tous les jours.
52:51 - Non, mais parce que, j'aime pas...
52:53 Il y a des mesures. Vous me disiez
52:55 vous-même hors plateau, il y a
52:57 de plus en plus de suicides d'agriculteurs.
52:59 C'est ça, les mesures ?
53:01 - Et un autre modèle est possible,
53:03 regardez en Italie. - Non, mais la loi agricole,
53:05 ça va de la formation
53:07 à la transmission.
53:09 - Un autre modèle est possible, regardez en Italie.
53:11 L'Italie a réussi à conserver
53:13 des exploitants, des petites
53:15 exploitations, des exploitants de proximité
53:17 qui vivent de leur
53:19 activité, qui sont certes subventionnés
53:21 par la PAC, mais qui n'ont pas du tout
53:23 la même épée
53:25 de Damoclès qui pèse sur eux,
53:27 et qui aujourd'hui, savent, les gays savent
53:29 transmettre leurs exploitations et transmettre leur savoir,
53:31 leur terroir. Ce qui fait d'ailleurs aujourd'hui,
53:33 peut-être pour conclure, que notre
53:35 grand pays, qui s'enorgueille d'être une force
53:37 gastronomique, est en train de perdre
53:39 du terrain,
53:41 parce que finalement, des exploitants qui sont capables
53:43 d'avoir des produits de qualité, il y en a de moins
53:45 en moins, allez regarder encore une fois
53:47 de l'autre côté des Alpes, et vous verrez que
53:49 des petits exploitants qui continuent à très bien travailler,
53:51 on a su les préserver dans ce grand
53:53 pays européen. Donc un autre modèle d'agriculture
53:55 est possible. - Frédéric Fougera ?
53:57 - Moi je m'étonne du refus
53:59 du président de la FNSEA de débattre,
54:01 je pouvais comprendre
54:03 qu'il mettait la condition de ne pas vouloir débattre avec les
54:05 soulèvements de la terre, à partir du moment où il n'y a plus les soulèvements de la terre,
54:07 maintenant il dit qu'il ne veut plus débattre non plus.
54:09 Je suis un peu étonné de
54:11 cette position et de cette stratégie, je trouve
54:13 assez... ça le décrédibilise un peu,
54:15 et puis surtout j'ai le sentiment qu'il va laisser le bénéfice
54:17 du bruit médiatique à la coordination
54:19 rurale. François Rappelec était proche
54:21 du Rassemblement National, donc là ils sont plutôt dans
54:23 une défense de position politique et pas dans la
54:25 défense des agriculteurs. Je suis
54:27 très étonné de cette stratégie, qui mon avis
54:29 n'est pas la meilleure pour les agriculteurs.
54:31 - Un mot sur l'imam
54:33 Mahjoubi, qui a été
54:35 renvoyé, expulsé hier.
54:37 Il s'exprimait ce matin
54:39 chez nos confrères de BFM, et il
54:41 juge que Gérald Darmanin
54:43 utilise son expulsion et assure
54:45 qu'il va tout faire pour revenir en France.
54:47 - D'abord,
54:49 moi j'ai pas de sympathie pour ce garçon,
54:51 que ce soit dit, parce que
54:53 quand on prend
54:55 l'ensemble de ces prêches, parce qu'on a retenu
54:57 le drapeau français qui serait un drapeau satanique,
54:59 il y en a pour tout le monde, il y en a pour les femmes,
55:01 pour les juifs, pour les homosexuels.
55:03 Bref, ça tourne le dos
55:05 à ce que sont nos valeurs.
55:07 Deuxième chose, ça signe totalement
55:09 l'échec de ce qu'on a appelé l'islam de France,
55:11 puisque ce garçon... - Il est là depuis 35 ans.
55:13 - Exactement, il est là depuis 35 ans.
55:15 Et d'ailleurs, c'est là où on tombe sur un problème.
55:17 C'est-à-dire que, attention aux effets boomerangs
55:19 des coups de menton.
55:21 Il a 5 enfants qui sont nés en France.
55:23 Il a une femme ici.
55:25 Donc c'est bien de mettre les gens dans les avions,
55:27 mais attention que ça respecte le cadre
55:29 du droit, parce que si demain
55:31 nous sommes sanctionnés d'abord par notre justice,
55:33 alors j'entends bien que certains diront
55:35 "oui mais c'est une justice d'extrême gauche", etc.
55:37 Non, on ne peut pas séparer une famille.
55:39 C'est les conventions internationales. Et que ce garçon
55:41 rentre en avion
55:43 parce que tout simplement,
55:45 on ne peut pas l'éloigner de ses enfants, ça signera
55:47 quelque chose qui a été présenté
55:49 comme finalement une
55:51 victoire, mais qui risque d'être une victoire
55:53 à la pire russe. Et finalement,
55:55 oui, il y a un problème d'islamisme radical,
55:57 ça je le dis, je ne suis pas partie de cette gauche
55:59 dont la main tremble,
56:01 ou la voix tremble pour dire cela,
56:03 mais ce n'est pas dans une espèce
56:05 de guéguerre ultra-médiatique,
56:07 ça nous renvoie, puisque nous avons un expert
56:09 de la communication à cette espèce de
56:11 match entre FNSEA et
56:13 Soulevement de la Terre. Eh bien,
56:15 la ministre de l'Intérieur a autre chose à montrer qu'un match
56:17 entre un
56:19 prédicateur de l'islam radical
56:21 et un ministre de l'Intérieur qui risque d'être défait par la justice.
56:23 C'est ça que je crains à la
56:25 fois où nous parlons.
56:27 - Un mot ? - T'as
56:29 l'accord avec François, si ce mec,
56:31 s'il n'avait pas utilisé
56:33 cette action pour montrer qu'il y avait
56:35 une tentative d'action, même si
56:37 au final, ce ne sera pas forcément ce qu'on a eu,
56:39 à ce moment-là, on le critiquerait en disant qu'il ne fait rien,
56:41 qu'il a la main faible, qu'il a la voix qui tremble.
56:43 - Effectivement, tout le monde disait qu'il ne pourrait pas
56:45 l'expulser, alors il l'a expulsé,
56:47 il y a de fortes chances qu'il soit
56:49 réélu, qu'il se revienne. - Il y a déjà eu un précédent,
56:51 M. Darmanin n'a pas fait preuve
56:53 de beaucoup de succès sur ses
56:55 coups de menton en matière
56:57 d'expulsion d'imams radicales.
56:59 Il y a un point quand même, quand vous écoutez les services
57:01 du ministère de l'Intérieur qui suivent
57:03 notamment ces personnes radicalisées,
57:05 se plaignent beaucoup de ces traitements
57:07 médiatiques, parce que le fait générateur
57:09 de la décision politique du ministère de l'Intérieur,
57:11 c'est quand même un émoi sur
57:13 Twitter, c'est-à-dire que c'est parce que des réseaux sociaux
57:15 se sont saisis de cette vidéo
57:17 que subitement, le ministère de l'Intérieur
57:19 s'est intéressé à cette personne.
57:21 - Il avait déjà surveillé le type d'enfant.
57:23 - Bien entendu, alors qu'il était surveillé.
57:25 Et on préférerait que le ministère de l'Intérieur fasse
57:27 moins de bruit sur ces sujets-là
57:29 et sur ces traitements-là, mais les mène à son terme
57:31 et de manière la plus légale possible
57:33 et la plus efficace possible, plutôt que
57:35 de réagir médiatiquement
57:37 à une pression populaire qui est
57:39 normale et qu'on peut
57:41 comprendre, mais qui enlève
57:43 toute efficacité à l'action publique.
57:45 - Je pense que aussi Gérald Darmanin
57:47 a un enjeu, il doit être au rendez-vous.
57:49 On a eu cette loi immigration
57:51 qui nous a tous torturés à la fin
57:53 de l'année dernière.
57:55 75% des Français la plébiscitent,
57:57 même si c'est compliqué.
57:59 Il faut aussi
58:01 des prises de guerre.
58:03 Je pense qu'on était
58:05 peut-être là-dedans. Maintenant,
58:07 tous les jours, il y a des gens
58:09 qui sont expulsés. Et d'ailleurs, sur le compte
58:11 de Gérald Darmanin... - Pas beaucoup.
58:13 - Sur le compte, j'ai pas les chiffres, donc je vais pas aller là-dedans.
58:15 - L'expulsion dans le Twitter de Darmanin.
58:17 - Non, non, non, mais...
58:19 - C'est l'expulsion tombe, tous les jours.
58:21 - Tous les jours, il y a des gens qui sont raccompagnés
58:23 chez eux. Je pense qu'il faut
58:25 le garder en mémoire.
58:27 Et concernant, en tout cas, ce dossier-là,
58:29 sur les informations que j'ai pu avoir ce matin,
58:31 il y a un travail quand même qui est fait
58:33 par les services, concernant
58:35 aussi la question de la carte de séjour.
58:37 Parce que ce monsieur est là depuis longtemps, mais il a
58:39 une carte de séjour. Donc, j'espère
58:41 qu'il pourra, au vu des faits
58:43 qui lui sont reprochés, parce qu'effectivement, il n'y a
58:45 pas que cette question de drapeau.
58:47 J'ai presque envie de dire qu'elle est presque anecdotique
58:49 par rapport à un certain nombre de choses qu'on a pu
58:51 entendre concernant... - Oui, la néolibéalité.
58:53 - Exactement. - C'est certain, car ce serait bien.
58:55 - Et là, il faudrait que ça fonctionne. Et je pense que
58:57 il y a un enjeu pour Gérald Darmanin
58:59 et qu'il sera certainement au rendez-vous.
59:01 - 65 000 au QTF
59:03 en 2022, 6% ont
59:05 été exécutés. C'est pas beaucoup, quand même.
59:07 - C'est la raison pour laquelle il y a ce texte-là.
59:09 Et j'espère que nous aurons
59:11 d'autres chiffres à proposer
59:13 à la fin de l'année. - C'est fini pour aujourd'hui.
59:15 Désolée Nicolas. - Merci à vous. - On se retrouve...
59:17 Non, on ne se retrouve pas lundi, je ne serai pas là.
59:19 Mais Christine Bouillot sera là et dans un instant,
59:21 c'est Alexis Poulin qui sera avec vous.
59:23 Sud Radio, parlons vrai.

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