SMART BOURSE - Le grand tableau de bord des marchés

  • il y a 7 mois
Vendredi 23 février 2024, SMART BOURSE reçoit Laurent Albie (Gérant, Next Momentum) , Pierre Miramont (Responsable Analyse Fonds et Portefeuilles Modèles, Quantalys) et Bertrand Lamielle (Directeur général, Portzamparc Gestion)
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00:00 [Musique]
00:10 Chaque dernier vendredi du mois dans Smart Bourse, trois experts, trois analystes
00:14 viennent vous apporter trois dimensions d'analyse des marchés justement pour ce
00:18 grand tableau de bord des marchés. Pierre Miramont est avec nous, le
00:21 responsable de l'analyse des fonds chez Cantalice. Bonsoir Pierre.
00:24 Merci beaucoup d'être avec nous. Bertrand Lamy, elle nous accompagne
00:27 également, directeur général de Ports en part gestion. Bonsoir Bertrand. Bonsoir
00:30 Grégoire. Et Laurent Albi, le responsable de Next Momentum. Bonsoir Laurent.
00:34 Ravis de vous retrouver. On va parler évidemment de la frénésie boursière, de
00:39 ce moment un peu hot que l'on vit sur les marchés boursiers, sur fonds d'engouement
00:43 pour l'IA et des résultats de Nvidia. Mais avant cela Pierre, quand on regarde
00:48 dans les tuyaux des flux, le truc qui saute aux yeux quand même en ce début
00:52 d'année 2024, c'est que pour beaucoup d'investisseurs, cash is king. Toujours.
00:57 Toujours en tout cas par rapport à 2023, c'est toujours le cas. Est-ce que c'est le
01:01 money time pour le monétaire ? Donc 2024, comme vous le disiez, en tout cas sur les
01:05 fonds distribués en Europe que nous référençons,
01:07 effectivement les actifs sans risque ont le vent en poupe, notamment le monétaire
01:12 qui collecte 34 milliards d'euros en ce début 2024. C'est le rythme moyen annuel
01:18 qu'on observe depuis dix ans. Donc en un mois on fait autant qu'en une année.
01:22 Donc c'est assez exceptionnel. Si on s'amusait à extrapoler sur un an, on
01:25 atteindrait 300 et 400 milliards de collecte. Ce serait deux fois plus que
01:29 2023 qui déjà était une très bonne année à 160 milliards d'euros de collecte sur le
01:34 monétaire en Europe. Donc c'est vrai que là on assiste à quelque chose d'assez
01:38 incroyable sur ce premier mois. L'obligataire aussi dans les actifs sans
01:41 risque fonctionne bien en termes de flux de collecte. On est à +8 milliards.
01:46 De l'autre côté, si on va voir les actifs risqués, on va dire, donc les actions
01:50 diversifiées. Là c'est un petit peu plus déceptif. Les actions ont du mal à
01:56 refaire surface mais à revenir dans le jeu. Là en moyenne sur 2023 on était
02:00 à 3 milliards d'euros de collecte l'an dernier. Sur l'ensemble de l'année ?
02:05 En moyenne, en moyenne. En moyenne ? Par mois. D'accord. C'est le même rythme qu'on a sur ce
02:08 premier mois de 2024. Donc c'était un rythme assez timide mais néanmoins
02:14 observable. Si on regarde au cours des dix dernières années par contre la
02:19 collecte, on est sur un rythme deux fois moins rapide.
02:22 Ouais, je comprends. Début d'année 2024, plutôt déceptif sur les actifs risqués et
02:28 alors sur les fonds diversifiés, ils sont un peu délaissés. On est à -12
02:31 milliards de la décollecte. Donc vraiment une classe... On y reviendra, c'est
02:35 intéressant de savoir pourquoi est-ce que les investisseurs estiment que les
02:38 diversifiés sont peut-être pas le bon véhicule aujourd'hui. Mais en tout cas, ce
02:42 que vous décrivez là s'inscrit parfaitement dans les tendances qu'on a
02:45 pu observer en 2023. Que ce soit le monétaire first et puis un peu d'action
02:50 au fur et à mesure. Enfin monétaire obligataire et un peu d'action au fur et à mesure.
02:54 C'est la continuité de 2023. Il n'y a pas vraiment de surprise sur les flux de collecte.
02:57 Sur la partie action spécifiquement, qu'est-ce qu'on peut dire là donc sur
03:02 ces 3 milliards de collecte actions mensuelles en moyenne, comment est-ce que
03:07 cet argent est distribué ou alloué Pierre ? Alors il y a deux, on va dire,
03:10 dynamiques intéressantes. La première c'est qu'entre les US et l'Europe, les US
03:15 sont favorisés, US et monde d'ailleurs, avec le monde souvent avec ce petit
03:20 billet américain. On a un milliard de collecte sur les stratégies US et monde
03:23 contre 4 milliards de décollecte sur les stratégies actions Europe. Donc la
03:28 résilience de l'économie US, le pivot dont on parle pour cette année, continue
03:32 peut-être de séduire les investisseurs. Tandis qu'une BCE peut-être un petit
03:36 peu plus timide avec des crises géopolitiques locales font un peu peur.
03:41 Ce qu'on voit c'est quand même depuis deux ans qu'on a cette décollecte quasi
03:45 continue sur les actions européennes. Exactement alors qu'à l'inverse il y a
03:49 des performances derrière qui sont non-objectives donc les flux de collecte ne sont pas
03:53 toujours corrélés aux performances. Très clair. Je vois au milieu de tout ça
03:56 quand même de l'intérêt pour l'Asie. Exactement donc ça c'est le deuxième
03:58 point intéressant sur les actions géographiquement en tout cas, c'est que
04:01 Asie-Japon collecte. Donc Japon d'une part mais aussi Inde et Chine donc là
04:07 pareil des mouvements d'opportunités. L'Inde a bien performé l'année dernière
04:10 on espère que ça va continuer. La Chine est bien soutenue par la Banque Populaire
04:13 de Chine. Peut-être que les marchés arriveront à rebondir donc là voilà des
04:17 mouvements d'opportunités sur sur ces classes d'actifs. Et le Japon retrouve
04:20 ses records de 34 ans je crois qu'on en parlera effectivement avec avec Laurent
04:24 Albi notamment. Décembre 1989 c'était le moment où sortait pour une génération
04:29 un film comme "Retour vers le futur 2". Voilà, non mais pour dire que ça date
04:35 c'est un film d'anticipation sur l'année 2015 et on montrait dans cette année
04:40 2015 une technologie qui était une technologie japonaise qui avait déjà
04:43 inondé le monde quand on réfléchissait à ça en 1989.
04:47 Bon il s'est passé des choses entre temps bien sûr. Bon les actions américaines
04:52 avant tout, l'Asie qui n'a pas à rougir et l'Europe qui reste en décollecte.
04:57 Qu'est ce qu'on peut dire aussi en termes de taille de capitalisation ? Là
05:01 aussi c'est un grand sujet de 2024 j'ai l'impression et c'est vrai que de ce
05:04 point de vue là en tout cas en termes de performance de marché, le rebond des
05:08 small cap auxquels on assistait en fin d'année dernière n'a pas été suivi sur
05:12 ce début d'année en tout cas. Qu'en est-il des flux Pierre ? Alors sur les flux en
05:15 tout cas, l'important des flux va vers les large cap, plus 5 milliards.
05:19 Mais si on regarde relativement à la taille du marché on a plus 1 milliard de
05:24 collecte sur les petits et moyens de capitalisation pour un marché 15 fois plus
05:28 petit. Donc techniquement on a un petit engouement qui a commencé il y a 2-3
05:32 mois en tout cas. Donc c'est encore en train de se mettre en place mais en tout
05:36 cas nous sur les flux de collecte qu'on constate on voit que le small mid cap
05:39 depuis trois mois commence à séduire peut-être avec une opportunité, certains
05:45 voient une opportunité de rattrapage sur les performances sur ce marché là en tout cas.
05:50 Large cap toujours oui c'est ça large cap de ce point de vue là il n'y a pas de
05:53 problème. Comme d'habitude. Et dernière chose à noter sur les mélanges les
05:58 blends donc les on va dire des fonds moins purs, mélange de large et small mid
06:02 là on décollecte on est à moins de 3 milliards donc les investisseurs ont
06:05 préféré quand même aller vers des choses assez polarisées en fait.
06:08 Le blend le côté un peu intermédiaire ou moyen ça n'intéresse pas.
06:15 Beaucoup moins en tout cas.
06:19 Toujours le match traditionnel gestion active versus gestion passive où est-ce
06:24 qu'on en est de ce match Pierre ? Alors le match continue pareil David
06:29 contre Goliath puisqu'un petit marché indiciel contre un gros marché de la
06:32 gestion active et bien les fonds indiciels continuent de collecter plus 8
06:37 milliards en débuts d'année la gestion active décollecte moins 5 milliards donc
06:41 si on remet pareil relativement en taille des marchés c'est quand même une
06:43 vraie pénétration du marché indiciel contre le marché de la gestion active
06:48 bon les composantes on les connaît qui favorisent ces ETF, ils sont en train
06:52 d'être démocratisés par une large partie des distributeurs en Europe, ils
06:56 sont moins chers surtout qu'on parle à l'instant des classes d'actifs
06:59 favorisés sur les actions donc Chine, Inde, Japon peut-être parfois moins cher et
07:05 plus accessible via des produits indiciels que de la gestion active.
07:10 On se souvient quand même qu'il y a eu pendant au moins un an et demi une
07:15 préférence pour la gestion active qu'on n'avait pas vue depuis très longtemps
07:18 quand même Pierre. Oui le stock picking avait remonté à un moment et là en tout cas
07:24 en fin 2023 et début 2024 ça revient quand même beaucoup sur cette gestion
07:29 indicielle. Autre frontière ou ligne de démarcation l'ESG versus les
07:34 thèmes moins ESG ou non ESG qu'est ce qu'on peut dire de ce point de vue là ?
07:38 Alors là pour le coup c'est bon c'est pas surprenant puisqu'on en parle quand
07:42 même on commence à en parler mais l'investissement socialement
07:45 responsable est lui pour le coup moins apprécié.
07:48 Dans l'ensemble, toute classe d'actifs confondus, on a plus de
07:52 milliards de collecte pour les fonds dits ESG contre 26 milliards pour le non ESG.
07:58 Donc là pour le coup on a vraiment un changement on va dire de comportement du
08:03 marché. La composante ESG n'a pas été
08:06 discriminante dans la collecte donc on a vu beaucoup de monétaires donc les
08:09 investisseurs n'ont pas de préférence pour du monétaire ESG ou non ESG et de
08:13 la même manière en étant allé faire vers des actions assez cycliques
08:17 américaines souvent technologiques la composante ESG n'a pas joué un grand
08:20 rôle en tout cas dans ses choix d'investissement.
08:23 Est-ce que l'ESG paye aussi je sais pas une année 2022 et une partie de l'année
08:28 2023 qui a été particulièrement compliquée pour les performances ?
08:31 La hausse des taux a beaucoup impacté la gestion ESG.
08:34 Thème croissance plutôt.
08:35 Donc les gens sont sortis de ces positions là et ont un peu plus de mal à y revenir.
08:40 Et la tech est pas ESG ?
08:43 Pas toute la tech.
08:45 Non mais c'est bien de le rappeler parce qu'on parle beaucoup de tech en ce moment on a
08:47 beaucoup parlé d'ESG voilà tech et ESG sont pas forcément fongibles l'un dans l'autre.
08:52 Certaines grandes entreprises sont ESG en achetant un peu de crédit carbone mais
08:55 la tech dans l'ensemble n'est pas nécessairement ESG et même parfois pas du tout.
09:01 Les investisseurs à la recherche de rendement vous le disiez en
09:04 introduction c'est vrai que tous les produits à taux fixe, obligataires, crédits
09:07 ont beaucoup d'intérêt aujourd'hui chez les investisseurs.
09:10 Comment est-ce que là aussi comment est-ce que les sommes collectées sont
09:14 distribuées en fonction des différents segments du marché obligataire ?
09:17 Alors oui l'obligataire a beaucoup de succès +8 milliards on le disait juste avant.
09:20 Alors là ce qui est on va dire observable c'est que ça collecte à peu
09:24 près sur toutes les stratégies obligataires que ce soit du crédit à yield
09:28 ou de l'investment grade d'Etat.
09:32 Tout le monde collecte. Il y a quand même une petite préférence vers le crédit
09:36 européen et les obligataires monde diversifié donc plutôt aggregate.
09:40 Donc voilà si on peut citer les collectes crédit à yield +4 milliards
09:43 investment grade +1 milliard, l'aggregate monde +4 milliards.
09:47 L'obligataire qui collecte bien dans un environnement où les taux ont atteint
09:53 quand même un niveau plus intéressant. L'inflation a un peu baissé donc le
09:58 marché en tout cas apprécie. Grand retour des produits de taux, des taux, du
10:03 rendement etc. On ressort les gérants obligataires du placard où ils étaient
10:07 pendant une dizaine d'années. Non mais c'est ce que me disent les
10:09 directeurs d'investissement aujourd'hui dans les grands groupes.
10:13 Je reviens aussi à la question de la gestion diversifiée. Vous disiez des
10:17 collectes assez importantes pour les fonds diversifiés. Pourquoi ? Et pourquoi
10:23 il y a cette prudence qui est assez visible sur les flexibles même sur
10:27 des fonds prudents il n'y a pas d'appétit du tout aujourd'hui ?
10:30 Que ce soit de l'allocation profilé, prudent, dynamique, équilibre ou du
10:34 flexible il y a un désamour entre guillemets. Il est quand même plus
10:39 flagrant sur le flexible qui décollète 5 milliards donc c'est quand même en un
10:43 mois. Ce qu'on disait juste avant il y a une
10:46 certaine bipolarité on essaye d'aller vers des choses plus pures, plus
10:49 identifiables, plus compréhensibles. On le voit pour les ETF, on le voit aussi
10:52 pour les petites et moyennes capitalisations contre les large cap.
10:57 C'est dans cette continuité de préférence de produits plus lisibles
11:01 peut-être. Et au final alors effectivement ça donne l'idée d'un ce que les
11:06 financiers appellent un barbel. On va chercher un peu d'un côté et de
11:12 l'autre pour capter la performance. C'est ça, avant il n'y avait aucune
11:16 alternative. Maintenant c'est tarah je crois.
11:20 "Reasonable alternative" voilà donc maintenant on a le choix, la prime de
11:25 risque a changé, on doit arbitrer vers les meilleures classes d'actifs en tout
11:28 cas qui offrent le meilleur rendement par rapport au risque. Et donc on a ce côté
11:32 où on va ou aller chercher du monétaire qui a un bien meilleur rendement qu'il y a
11:35 quelques années et donc qui est devenu assez intéressant ou alors à l'opposé
11:39 des stratégies actions US cycliques vers les techno qui elles proposent des choses
11:43 plus agressives mais du coup plus rémunératrices. Et en France si on
11:47 prenait l'exemple de la France avec les français qui sont
11:52 assis sur des mannes financières. Très intéressant votre graphique sur la
11:55 distribution de l'épargne financière des français entre l'épargne de
11:58 précaution et l'épargne investie. Exactement si on regarde l'épargne de
12:01 précaution justement on est à 2000 milliards sur les 4500 et quelques
12:04 milliards donc ça c'est une épargne qui rapporte peu voir pas. C'est quoi les
12:08 comptes bancaires et délivrés ? Et délivrés, sous-rémunérés.
12:13 Donc on a une possibilité que ces mannes d'argent aillent vers quand
12:17 même des classes d'actifs qui sont maintenant beaucoup moins, pour le
12:20 même niveau de risque, qui ont des meilleurs rendements ou que les actions
12:24 US cycliques continuent de séduire justement pour ce profil de rendement
12:28 plus élevé. 2000 milliards d'épargne de précaution en France, je crois qu'aux
12:33 Etats-Unis on atteint quasiment le trillion de dollars investis sur des
12:37 money market fund, des fonds monétaires américains qui sont là aussi des fonds
12:40 de précaution utilisés en remplacement des produits bancaires
12:44 aujourd'hui. Merci beaucoup Pierre Bertrand, je me tourne vers vous.
12:49 Alors, commentaires sur le contexte de marché au terme de ce nouveau mois et
12:54 de cette semaine qui a été quand même une semaine clé peut-être pour les
12:57 investisseurs. Et puis reprenons un peu la question qui est posée par les flux
13:02 que nous apportait Pierre, entre gestion indicielle ou stock picking.
13:07 Est-ce qu'il y a un moment quand même où il faut revenir peut-être sur quelque
13:11 chose d'un peu plus fin en termes d'investissement boursier notamment ?
13:15 Oui, il y a clairement un coin qui a été mis sur la gestion
13:21 indicielle. On le voit à travers ces graphiques où on compare le S&P 500
13:26 avec le S&P 500 équipondéré. Donc on a toujours un avantage. Le mois
13:31 dernier je disais "ah il y a peut-être quelque chose qui est en train de se
13:34 passer" quand on regardait KAC équipondéré, il pointait au-dessus de sa moyenne
13:37 mobile 200 mais bon le signal n'était pas encore complètement clair et Laurent
13:41 nous le rappelait, on n'anticipe jamais un signal. Et du coup il avait
13:45 entièrement raison et sur le S&P bon c'était moins net, là ça
13:49 ressemblait plus à une normalisation. Donc on aurait pu... Donc quand on regarde ça
13:54 on se dit "ok on continue sur les ETF indiciels". Sauf que quand on va regarder
13:58 ce qui se passe notamment sur les SET magnifiques, on s'aperçoit que là il
14:01 commence à y avoir la dispersion. Tesla est parmi les plus mauvaises
14:05 performances du Nasdaq 100 avec un -20% depuis le début de l'année.
14:09 De l'autre côté on a Nvidia qui doit être à +60%. Et donc on voit que sur les
14:14 SET il y a trois blocs qui sont en train de se dessiner.
14:16 Donc on a Nvidia, Meta, Amazon et Microsoft qui sont toujours bien, toujours
14:22 lancés. Alors Amazon et Microsoft un peu plus soft. Nvidia et Meta ça cavale.
14:29 Et de l'autre côté, Tesla a plongé complètement et Apple c'est confirmé.
14:34 Et on a Alphabet, Google... Bon je vais peut-être un peu vite en
14:41 besoin mais en tous les cas il n'y a plus de puissance, il commence à y avoir
14:46 des signes de faiblesse. - Ça veut dire que les marchés se concentrent encore plus ?
14:49 - C'est la question ! - Mais quand on va regarder après... - Nvidia c'est un quart de
14:54 la performance du S&P 500 depuis le 1er janvier. Une boîte ! - Mais on voit que
14:59 s'invitent à la fête quand même pas mal de boîtes. Alors des grosses sociétés
15:03 comme par exemple dans la santé on a Eli Lilly qui a plus de 32 de
15:06 performance depuis le début de l'année. Donc la tech oui mais pas seulement.
15:11 Quand on regarde la participation c'est à dire le pourcentage de valeurs qui sont
15:15 en tendance haussière. L'an dernier, même l'année d'avant, je vous disais on est sur 15, 20, 25 %
15:22 ça y est ça se débloque ! - Ah quand même ! - On arrive à 45 % de participation aux
15:26 Etats-Unis. On est à 46 sur les larges européennes et sur les mid on est à 34.
15:32 - Donc là on voit que d'autres valeurs ont le droit de citer.
15:37 - Même si le groupe des 7 magnifiques se fracture un peu, vous dites en fait
15:42 derrière il y a d'autres valeurs en dehors de ce groupe qui viennent quand
15:46 même participer et alimenter. - Il y a d'autres valeurs qui arrivent donc si ça ça continue ça
15:51 veut dire qu'on peut imaginer que les indices
15:56 avancent moins vite, enfin ce soit plus la course est freinée et ça laisse de la
16:00 place à d'autres sur le podium. Et ça on le constate sur le S&P, on le
16:06 constate sur le Nasdaq, on le constate sur les grands indices européens.
16:10 Sur le CAC 40, il y en a 15 sur les 40 qui font mieux que les... le CAC doit être
16:17 à 7 ou 8, sauf le valeur de ma part. - Depuis le début de l'année ? - Oui, il y en a 15 qui font
16:21 mieux donc bon, on voit que l'LVMH a du mal, Hermès va toujours très bien mais
16:28 on voit que dans les grosses, voilà, Total c'est compliqué, BNP malheureusement
16:34 ferme le banc du CAC en termes de performance sur to date.
16:37 Donc on voit bien que sur les grosses, il commence à y avoir de la dispersion.
16:41 On voit des dossiers comme Publicis ou Stellantis qui ne sont pas dans le
16:47 top 5 des plus grosses pondérations du CAC 40 qui performent très bien.
16:51 Donc on voit que ça commence à se fracturer et donc pour celui qui veut
16:56 faire du stock picking, il y a un niveau d'exigence. Alors on ne peut pas juste, voilà,
16:59 le singe a priori on le bat parce que si il y va à la fléchette avec les
17:04 scores que je vous ai annoncés, on est sur du 38-36% qui font mieux que l'indice
17:07 donc lui il aura une chance sur deux. Mais il faut être exigeant, il faut être
17:12 extrêmement exigeant et exigeant ça veut dire que typiquement sur des dossiers
17:15 comme Apple qu'on avait nous dans nos portefeuilles, c'est un dossier auquel
17:20 on a annoncé c'est une belle boîte, elle va pas faire faillite, des trucs comme ça.
17:22 Sauf que quand on regarde le momentum, notamment le momentum de croissance,
17:26 il n'est plus aussi important qu'il ne l'a été. La société donne pas
17:31 véritablement de perspective de retour sur des forts taux de croissance.
17:35 - C'est moins de 5% de croissance au global pour l'affaire d'Apple aujourd'hui.
17:38 - Les investisseurs regardent même pas la valorisation, en fait ils votent avec leurs pieds,
17:42 ils vont chercher d'autres sociétés qui ont des meilleurs taux de croissance et
17:45 on sait que la bourse digère toujours très mal la baisse de croissance.
17:49 Pourquoi LVMH en est là ? Parce que LVMH qui était sur des 20-25% de
17:53 croissance de chiffre de l'affaire a rétropédalé et voilà, Hermès arrive à
17:58 tenir son statut de valeur de croissance, elle reste en tête.
18:00 Et donc ça c'est ce à quoi on est en train d'assister.
18:06 - C'est pas évident quand même de sortir d'Apple parce que c'est quand même des positions...
18:09 Alors je sais qu'il faut jamais tomber amoureux de ses positions mais
18:12 Apple, comme LVMH ou d'autres valeurs avec ce statut-là, c'est des valeurs
18:19 qu'on fait quand même le bonheur des investisseurs, des clients pendant très très
18:22 longtemps. Donc se dire que c'est peut-être le moment de plus en avoir ou
18:26 beaucoup moins qu'avant, c'est pas évident. - Oui surtout qu'on sait que
18:29 forcément si le cavale elle va apporter beaucoup sur l'indice et donc que ça va
18:32 être dur de suivre derrière. Donc il y a effectivement cette peur là qui peut
18:36 saisir les investisseurs. La meilleure solution et moi ce qu'on fait
18:40 nous avec nos gérants et nos conseillers, c'est ce qu'on appelle des
18:44 "pair trade". C'est exactement ça, c'est-à-dire on en compare l'une à l'autre et là
18:49 il faut écouter ce que nous dit le marché. Donc à un moment donné, Apple va moins bien.
18:53 Encore une fois, elle pourra probablement revenir sur le devant de la scène à un
18:58 moment donné parce que c'est quand même la première en termes de rachat d'actions.
19:01 Elle est bourrée de qualités qui font qu'à un moment donné
19:05 elle reviendra sur le devant de la scène. Ce n'est plus le cas. Il faut avoir la force
19:08 d'en prendre acte et d'aller voir ailleurs parce qu'il se passe des choses ailleurs.
19:12 - Et aller voir ailleurs, c'est aller voir peut-être même en dehors de la tech, c'est
19:15 ça là, vous avez un match high tech versus low tech. C'est quoi ce thème ?
19:19 - On parle de Nvidia qui cavale et qui émeut tout le monde,
19:26 mais Hug, les chaussures magnifiques, on en parle ou pas ?
19:30 - Oui, je veux bien qu'on en parle ! - Regardez !
19:33 - Donc c'est Deckers, c'est ça le nom de la boîte ?
19:35 - Deckers, en fait, c'est une société de production et distribution. Ils ont entre
19:39 autres dans leur marque phare les chaussures Hug et les sneakers Uka.
19:44 - Oui, Uka ça oui ! Gros succès !
19:48 - Voilà, chacun choisira son camp. On peut en voir les deux.
19:51 - Les deux sont compatibles ! - On peut en voir les deux !
19:53 - En même temps mais... - Mais regardez la perf, là on redémarre
19:57 la perf à zéro début 22, et Deckers mine de rien ça cavale.
20:03 - Ah bah oui ! - J'en ai pas mis l'oubli.
20:04 - C'est un petit Nvidia quoi ! - Exactement ! Elle doit être juste 20% derrière
20:08 Nvidia en termes de performance, elle doit être à 240, Nvidia à 260.
20:11 - Mais c'est intéressant parce que c'est de la consommation discrétionnaire.
20:13 - Oui, oui, oui. - Et regardez Ralph Lauren en orange.
20:16 - Tiens, autre exemple de consommation. - Qui bat largement le Nasdaq et le S&P 500.
20:20 Et j'aurais pu vous mettre des Abercrombie & Fitch, j'aurais pu vous mettre des American Eagle Outfitter.
20:24 En fait, il y a sur pas mal de boîtes qui fonctionnent et qui vont bien.
20:30 - Ces enseignes, alors qu'ils sont directement sur de la consommation mode, fashion, discrétionnaire...
20:37 - Voilà, alors on n'est pas dans le luxe mais on n'est pas non plus sur...
20:39 - Non, parce que le positionnement pour ces marques-là c'est la clé.
20:42 Enfin, je veux pas refaire la liste de toutes les boîtes textiles de notre enfance
20:45 qui ont mis la clé sous la porte en France ces derniers mois et ça continue peut-être.
20:49 Mais il y a des positionnements qui sont, alors là pour le coup, pile au bon endroit au bon moment.
20:54 - Qui marchent bien en ce moment et qui ne sont pas dans l'univers de la tech.
20:57 Donc ça c'est la bonne nouvelle, c'est-à-dire qu'on peut constituer un portefeuille avec certes de la tech
21:01 parce que quand il y a un engouement comme ça, il ne faut pas passer à côté.
21:04 Il faut effectivement diversifier sa façon de faire parce que Nvidia c'est bien mais il y a d'autres acteurs
21:11 et donc il faut savoir en profiter et explorer un peu plus large que ça.
21:15 Et à côté de ça, il y a des boîtes de santé comme Novodendis, comme LIDL, il y a des boîtes...
21:21 Donc il y en a pas mal qui permettent de faire son marché et d'avoir plusieurs fers au feu.
21:27 C'est-à-dire qu'à un moment donné forcément le vent va tourner.
21:30 Bon, il tournera peut-être pas en même temps sur tous ces items-là.
21:34 - Oui, c'est un moment où il faut quand même reconsidérer un peu ses portefeuilles,
21:39 peut-être se diversifier, regarder où est-ce qu'on est très concentré effectivement.
21:44 - Oui, rebalancer de temps en temps.
21:46 Et sur le sujet Nvidia, en fait, où on s'émeut de sa performance,
21:50 alors certes, là on est vraiment dans les queues de distribution comme ça arrive de temps en temps
21:53 où il y a des valeurs qui partent vite et fort et là on est...
21:56 Bon, quand on n'est pas dedans, c'est compliqué.
21:59 Et même quand on est dedans, on a des clients qui nous disent
22:01 "Bon, est-ce qu'à un moment donné, ça ne va pas s'arrêter ?"
22:05 Nvidia, la performance qu'elle a, elle a juste suivi la performance des bénéfices par action.
22:09 - Elle n'est pas plus chère après ses résultats qu'avant ses résultats ?
22:12 - Non, non, non, on est... Nvidia, on est sur...
22:17 Elle a fait x2 depuis 2021 et les bénéfices par action ont fait x2,5.
22:22 Donc, c'est impressionnant.
22:26 Mais voilà, donc, il y a la volatilité qui va avec.
22:30 Donc à tout moment, et en fait pour avoir gagné ce qu'on a gagné là sur Nvidia,
22:35 il faut avoir accepté trois ou quatre fois sur les deux dernières années des replis de 20-25%.
22:41 - Entre 2021 et 2022, ça perd même peut-être plus de 70 ou 80%, je pense Nvidia.
22:48 - Voilà, il faut le savoir, il y a un prix d'admission, il faut avoir les nerfs solides.
22:53 D'où l'importance, Nvidia très bien, mais il y a d'autres acteurs
22:58 et donc ils ne vont pas forcément souffrir en même temps et gagner en même temps.
23:01 Donc il y a de la place pour un début de stock picking.
23:05 - Laurent, si vous nous éclairez avec vos outils d'analyse technique,
23:12 qu'est-ce qu'une bulle et est-ce qu'on est en bulle sur la tech américaine dédiée à l'IA notamment ?
23:19 - Alors, le débat fait rage, puisqu'on se polarise de plus en plus.
23:24 Il y a deux camps, ceux qui disent qu'effectivement on est dans une bulle
23:28 et quand ils disent qu'on est dans une bulle, ils font le rapprochement avec la bulle internet des années 99-2000.
23:35 Et puis il y a ceux qui pensent qu'effectivement on n'y est pas encore ou qu'on n'y est pas du tout.
23:39 Alors on va revenir très vite à Robert Shiller,
23:41 qui a quand même lancé l'expression d'exubérance irrationnelle pour expliquer ce phénomène de bulle,
23:49 puisque une bulle c'est un prix d'actifs qui n'est plus justifiable du point de vue des fondamentaux
23:54 et qui correspond en fait à un espèce d'engouement collectif mimétique
23:58 qui ne correspond pas en fait à la réalité comptable financière de l'entreprise.
24:02 - On achète parce qu'on est convaincu que ça va continuer de monter.
24:05 - Voilà, et ça paye et on participe et on comprend plus vraiment.
24:09 - Sans comprendre pourquoi ça monte.
24:11 - Et on n'a pas forcément non plus les bénéfices par action qu'on parlait de Bertrand tout à l'heure qui suivent,
24:15 on n'a pas le chiffre d'affaires, bref.
24:17 Donc ça c'était vraiment 2000.
24:20 Aujourd'hui, est-ce qu'on peut parler d'exubérance irrationnelle quand on voit les résultats,
24:23 par exemple d'Anvidia, puisque c'est votre question, sur le secteur des subis conducteurs et de la tech ?
24:27 La réponse est non.
24:29 On est clairement sur des entreprises qui sont hyper solides,
24:32 qui ont des bilans époustouflants, qui génèrent des bénéfices spectaculaires,
24:37 donc j'ai presque envie de retourner la question,
24:40 est-ce que ça ne serait pas irrationnel...
24:43 - De ne pas en avoir ?
24:44 - De ne pas en avoir ?
24:46 Comme disait Bertrand, pas d'avoir que ça, mais de ne pas en avoir,
24:49 parce que c'est quand même les entreprises qui délivrent aujourd'hui le mieux, le plus,
24:54 avec Jensen Wang qui parlait de "Tipping point".
24:57 - Mais bien sûr, point de bascule.
24:58 - Oui.
24:59 - Ce n'est pas le point, c'est le point d'accélération et de diffusion mondiale de la technologie.
25:05 - Oui, prévoir double.
25:06 - Il dit "mes clients, ce n'est plus juste les gars-femmes,
25:08 c'est du service financier, c'est du healthcare, c'est des Etats, c'est..."
25:12 - Exactement, et là c'est déjà des dépenses à plusieurs milliards ou dizaines de milliards de dollars
25:18 venant de ces secteurs.
25:19 - Donc, je pense que c'est prématuré d'évoquer le cas d'une bulle
25:25 pour le secteur des semi-conducteurs.
25:27 Le mois dernier, je vous avais montré ce graphique depuis 15 ans,
25:30 et ce SOX qui était dans ce bull market.
25:33 Alors, je crois que c'était 2600% de hausse depuis 15 ans.
25:37 On peut me dire "mais Laurent, si ça ce n'est pas une bulle, qu'est-ce que c'est ?"
25:39 Mais je réponds "mais ce n'est pas ça une bulle ?"
25:41 Une bulle, qu'est-ce qui vous dit que ça ne va pas continuer pendant encore 2 ans, 3 ans ?
25:45 Donc, on est dans ce bull market,
25:47 et à mon avis, il y a effectivement des arguments pour penser qu'on n'est pas à l'aube,
25:52 à mon sens, d'un éclatement.
25:53 - Je reviens au graphe d'avant sur les valorisations,
25:56 le graphe qui montre la différence...
25:58 - Ah non, juste, si on peut revenir sur le graphe d'avant, si c'est possible, oui.
26:01 Simplement pour montrer qu'en 2000, on a quand même un PER sur le NAS d'Accent qui est à 73,
26:07 on était à 31,65 en 2023,
26:10 on est maintenant à 32,50.
26:12 Bon, enfin voilà, on n'est pas du tout sur des PER qui sont délirants.
26:16 Quand on regarde la performance du NAS d'Accent,
26:19 l'année dernière, on était à 54% en 2023,
26:23 en 91, on était à 65, en 98 à 85,
26:27 en 99 à 102,
26:29 donc on voit bien qu'on est sur une PERF qui est importante en 2023,
26:35 mais qui pourrait...
26:35 - Oui, puis surtout en 23, qui a été le rattrapage de 22,
26:40 ce qu'on n'avait pas à la fin des années 90,
26:42 on n'avait pas cette barre rouge à la fin des années 90,
26:45 qui nécessitait peut-être un rattrapage du NAS d'Accent.
26:48 - Le SOX, en 2022, il perd presque 50%.
26:51 Peut-être que l'abus, il est derrière nous, justement,
26:54 parce que là, on est dans un redémarrage,
26:56 et peut-être que justement, il y a eu cette déflagration
26:58 et qu'on est maintenant dans cette remontada.
27:01 - Je prends votre graphe du SOX,
27:02 donc l'indice phare des semi-conducteurs américains sur 15 ans, 2008-2023,
27:08 ce qui est quand même frappant, c'est ce côté un peu hyperbolique ou parabolique,
27:12 je ne sais pas comment vous dites,
27:13 auquel on assiste depuis quelques trimestres maintenant.
27:18 - Oui, mais encore une fois, regardez ce qui se passe en 2022,
27:23 il passe de 4200 points à 2100 points.
27:26 Il est quasiment divisé par deux.
27:28 Et en fait, il repart très très fort.
27:30 Mais quand on regarde les progressions précédentes,
27:33 à part tout en bas à gauche, où il s'était apprécié de 600%,
27:39 chaque fois qu'il a progressé, 2010, 180%, 2013, 130%, 2016, 164%,
27:46 en 2019, 280%, et là, on est à 122%.
27:50 Bon, donc on n'est pas non plus, vous voyez, sur un rythme qui est,
27:54 en tout cas à ce stade, un rythme qui nous permet d'anticiper un éclatement.
28:00 Bon, alors qu'est-ce qu'on peut prévoir ?
28:02 Qu'est-ce qu'on peut prévoir ?
28:05 Moi, je pense que, comme le disait Bertrand,
28:09 parce qu'en fait, la question de la bulle, elle est très importante,
28:11 parce que si on est dans une bulle,
28:14 tactiquement et stratégiquement, quand ça baisse, il faut fuir.
28:17 Si on n'est pas dans une bulle, on paye.
28:20 Si on n'est pas dans une bulle, on paye les replis.
28:22 Si on est dans une bulle, c'est-à-dire qu'on part sur -80%,
28:25 et là, il faut tout plier, partir, et puis c'est une histoire déterminée.
28:28 - Quand ça commence à descendre de 10, c'est maintenant, il faut tout de suite liquider.
28:31 - Moi, je ne pense pas qu'on soit dans ce phénomène-là.
28:33 Donc, je pense que les investisseurs se disent que si le Sox perdait 20 ou 30%,
28:38 c'est une opportunité.
28:40 Oui, parce que maintenant, on commence à parler de Nvidia à 1 000 dollars.
28:42 Bon, on verra si ça y va ou pas.
28:44 Mais si on vous proposait de la payer 500,
28:47 vous poseriez sérieusement la question
28:49 de savoir si ce n'est pas une opportunité, peut-être of a lifetime.
28:53 Donc, c'est ça, l'arbitrage se fait ici.
28:55 Et donc, c'est pour ça que je pense qu'il y aura peut-être une bulle,
28:59 mais peut-être dans deux ans, mais là, c'est encore trop tôt.
29:03 Je pense qu'on a encore de la marge.
29:04 Même si, même si, on peut encore baisser de 20 à 30%,
29:08 je ne l'exclus pas, parce que maintenant,
29:10 tous les catalyseurs, ils ont été annoncés.
29:12 Donc, qu'est-ce qui va faire qu'Nvidia va continuer de monter ?
29:15 Ce n'est peut-être pas évident.
29:16 Donc, s'il y avait un repli, peut-être que ça serait intéressant.
29:18 - Je crois que quand Greenspan, à l'époque patron de la Fed aux États-Unis,
29:23 évoque, reprend l'expression de Shiller sur l'exubérance irrationnelle des marchés,
29:27 c'est 96 ou 97.
29:28 - Décembre 96.
29:29 - Bon, ben voilà, on voit ce qu'il y était.
29:32 - Le Nasdaq fait x4.
29:34 - Et c'est mars 2000 que ça explose.
29:35 - En mars 2000.
29:36 - C'est ça.
29:36 - Le Nasdaq fait x4 d'ici mars 2000,
29:39 et quand le Nasdaq se casse la figure, donc il divise par deux,
29:42 mais ça laisse encore par rapport à 96, un x2.
29:45 - Ben oui.
29:47 - Donc c'est ça.
29:48 Internet, c'est 95 où ça démarre, il y a 94 qui est une année horrible,
29:52 95 ça démarre, on a le S&P, genre "mets mes lunettes",
29:57 on a le S&P sur 6 ans, quelque peu.
30:01 Le S&P fait x3 sur les 6 ans, le Nasdaq fait x11,
30:06 et ça dure 6 ans.
30:07 Là, on est juste au début de quelque chose,
30:11 donc une bulle peut-être,
30:13 mais essayons d'exploiter au maximum la création de richesses qu'on a devant les yeux.
30:17 - C'est un relais de croissance phénoménal.
30:19 - C'est Peter Lynch qui disait qu'on a perdu plus d'argent à éviter les crises qu'à profiter d'eux aussi.
30:24 - Et qu'on perd plus d'argent à anticiper les baisses
30:27 que d'attendre que la baisse arrive.
30:29 - On connaît tous les problèmes d'une bulle,
30:31 c'est sûr que mauvaise allocation du capital ou surallocation sur des thématiques particulières,
30:36 en l'occurrence là c'est une technologie visiblement qui est quand même très prometteuse, etc.
30:40 On sait que ce qui définit une bulle c'est aussi la manière dont elle se termine,
30:45 notamment, mais ce qu'il ne faut pas oublier c'est la phase de construction.
30:48 - Oui, mais effectivement...
30:49 - Mais vous ne dites pas "bulle" pour l'instant.
30:51 - Je ne crois pas.
30:53 Alors, à contrario,
30:55 ce qui inquiète, on l'a déjà dit, c'est la concentration,
30:58 parce que c'est vrai qu'on parlait des 7 magnifiques,
31:00 maintenant elles ne sont plus que 3 ou 4,
31:02 donc on ne peut pas...
31:04 Mais en même temps, ça commence à se diffuser partout,
31:07 on le voit, sur le cas qu'on voit bien,
31:10 qu'il y a quand même beaucoup de sociétés, même en France,
31:12 qui sont dans des belles hausses,
31:14 donc il y a cette vélocité, cette rapidité qui inquiète,
31:18 il y a une espèce de faux mot, une espèce de tsunami haussier
31:21 qui fait un petit peu peur parce que 60% depuis le début de l'année,
31:24 est-ce bien raisonnable ?
31:25 Je ne sais pas répondre à cette question,
31:26 je ne fais pas de l'analyse fondamentale,
31:28 mais bon, c'est vrai que, en tout cas, ça pose question.
31:31 Et puis il y a le fait que cette concentration,
31:33 elle inquiète un petit peu,
31:34 donc ça veut dire que, tactiquement,
31:37 il ne faut pas exclure une respiration,
31:39 mais stratégiquement, je pense que c'est comme ça
31:42 que les tendances existent.
31:44 Une tendance, ce n'est pas une ligne droite,
31:47 il faut qu'à un moment, il y ait des corrections intermédiaires,
31:49 qu'on prenne son argent, qu'on accueille de l'argent frais
31:52 de ceux qui ont mal participé ou pas participé,
31:55 et c'est comme ça que ça dure depuis 15 ans.
31:57 Donc moi, vous connaissez mon avis sur les semi-conducteurs,
32:00 je pense que c'est vraiment la nouvelle révolution industrielle.
32:02 Et quand on regarde, alors là, vous avez des graphiques,
32:04 on peut zoomer avec une unité de temps journalière ou hebdomadaire,
32:09 techniquement, il n'y a rien, même en zoomant là à court terme,
32:13 il n'y a rien qui invalide l'idée que le momentum est intact.
32:17 Alors, il y a deux manières d'essayer de jauger,
32:22 de l'existence d'une bulle.
32:24 La première, c'est à l'aide d'une droite de régression linéaire,
32:27 où on dit qu'effectivement, quand les cours sont écartés
32:29 de cette droite de plus de deux écarts types,
32:31 on est dans une zone où l'air commence à se raréfier.
32:35 Je ne vous le montre pas aujourd'hui, mais on n'y est pas, déjà.
32:39 Moi, j'utilise quelque chose que je préfère,
32:41 qui est le principe de régression à la moyenne,
32:44 à partir des moyennes mobiles de long terme.
32:46 Et on voit quand est-ce que l'actif, en l'occurrence ici le SOX,
32:50 quand est-ce que l'élastique est trop tendu ?
32:53 Et quand est-ce qu'il revient vers sa moyenne ?
32:56 Donc là, on est sur le SOX en daily,
32:59 et j'ai pris deux moyennes mobiles 65 jours,
33:02 c'est-à-dire 3 mois, et 200 jours, 10 mois.
33:05 Et on voit que l'écart avec la moyenne mobile à 65 jours,
33:09 il a été un peu excessif, c'est en rouge à droite.
33:12 On voit que c'est allé taper sur les 18% d'écart,
33:15 et qu'en général, ça a du mal à dépasser ça.
33:18 Mais ça veut dire que si le SOX consolide,
33:21 et que la moyenne mobile continue de monter,
33:23 il n'y a pas de correction, mais l'écart se réduit.
33:25 Et quand on voit que l'écart avec la moyenne mobile à 200 jours,
33:29 il est de 25%, alors qu'on pouvait aller en 2021 à 40,
33:34 il y a de la marge.
33:36 Donc du point de vue du principe du retour à la moyenne,
33:39 on n'est pas sur un marché qui est ultra tendu.
33:42 Ça ne veut pas dire qu'il ne va pas y avoir une correction,
33:45 parce qu'on se retrouve tous les mois,
33:46 et peut-être que le mois prochain, on aura assisté.
33:49 Mais je pense que s'il y a une correction,
33:50 elle est salutaire, elle est saine, quelque part.
33:54 Parce que ça ne peut pas continuer de toutes les manières à ce rythme.
33:58 - Pierre, dans les flux,
34:01 et vous êtes en plus responsable de l'analyse des fonds,
34:04 je le rappelle, chez Cantalice,
34:06 cet engouement pour des fonds thématiques, spécifiques,
34:10 IA, ou tech, ou semi-conducteurs, vous l'observez ?
34:14 Il y a quelque chose d'un peu tangible de ce point de vue-là, j'imagine ?
34:18 - Oui, en termes de création de thématiques,
34:20 - Voilà, nouveau produit !
34:21 - l'IA fait partie des nouvelles thématiques qu'on identifie.
34:24 On avait la robotique, on avait l'automisation, la disruption,
34:27 l'IA est venu compléter la gamme des thématiques un peu plus séculaires
34:31 parmi ces fonds thématiques.
34:33 - Et ce n'est pas un copier-coller du fonds robotique
34:39 qu'on avait lancé il y a quelques années,
34:41 et qu'on rebrande en mettant IA,
34:43 mais en gardant un peu les mêmes valeurs ?
34:45 - Ça combine à la fois du NVIDIA,
34:47 donc tout ce qui va être industrie qui produit les outils
34:51 pour pouvoir exploiter l'IA,
34:52 les producteurs d'IA, comme on peut retrouver dans les grandes techs US
34:56 qui développent des logiciels en IA,
34:59 et c'est la combinaison des deux en général qu'on retrouve.
35:02 Et c'est plutôt excluant de la robotique,
35:04 on ne va pas retrouver de l'industrie robotique, etc.
35:08 - Ça ne double pas par rapport à cette thématique robotisation ?
35:11 Et c'est plutôt agressif en termes de volatilité ?
35:15 - Oui.
35:15 - Ce qu'on disait, c'est qu'il faut être approché quand même.
35:17 - Ah bah oui, ça va vite, c'est la révolution !
35:20 - Alors on parle beaucoup de NVIDIA,
35:22 mais il faut quand même rappeler qu'en Europe,
35:23 on a des Infineon, on a des STMicro, on a des Dassault Systèmes.
35:26 - SAP qui a très bien fait aussi, je crois.
35:28 - ASM, bien sûr !
35:30 - ASML, ASMI, BE semi-conducteur.
35:33 - Oui, on a quand même des champions,
35:34 on n'est pas comme NVIDIA, mais on a quand même...
35:36 - Et on a, quand on exploite toute la chaîne,
35:39 puisque là on est en train de parler de ce qui arrive après NVIDIA,
35:42 on peut trouver des sociétés comme Mounters en Suède,
35:45 qui sont là pour rafraîchir les data centers,
35:48 avec des solutions innovantes qui font que les préférer à d'autres,
35:52 et qui commencent à marcher.
35:53 Donc on voit que là...
35:55 - Il y a tout un écosystème.
35:55 - Oui, oui, ça commence à cranter sur ces boîtes-là,
35:59 et les gens se disent "Ok, c'est pas..."
36:01 On a par exemple des éditeurs comme Wolter Kluvers,
36:03 on en avait déjà parlé,
36:04 qui offrent des solutions sur le juridique, sur le technique.
36:08 Avant c'était les bouquins,
36:09 maintenant c'est les abonnements sur le web.
36:13 L'intelligence artificielle, eux, ils commencent déjà à l'exploiter
36:16 pour aider à aller plus vite.
36:17 Donc quand vous êtes typiquement un avocat,
36:19 et que vous voulez voir en gros ce qu'il s'est passé dans les cours de cassation,
36:21 soit vous êtes relativement âgé avec encore une bonne mémoire
36:24 et vous savez ce qu'il se passe...
36:26 - Soit vous avez des bons juniors qui sont prêts à travailler jusqu'à très tard le soir,
36:30 et qui savent bien tromper !
36:31 - Et vous avez l'apport pour aller chercher plus rapidement
36:36 tout ce qui peut se rapprocher et qui peut vous aider.
36:38 - C'est ce que vous disiez tout à l'heure avec le "Tipping Point" ?
36:41 - Oui, oui, oui !
36:41 C'est que microéconomiquement,
36:43 on a déjà quand même des exemples tangibles d'application, d'usage,
36:47 et de gains de productivité, d'efficience, etc.
36:50 - La santé va être un très gros consommateur.
36:52 On a des masses de données énormes qui sont déjà stockées,
36:55 qui ne demandent qu'à être exploitées.
36:57 Donc aujourd'hui, la santé, elle est faite essentiellement...
36:59 - Le diagnostic, le prédictif, etc.
37:02 - Les tests sur les médicaments, accélérer les tests sur les médicaments,
37:05 on a des assosystèmes notamment.
37:06 Mais ça, ça va aller plus loin.
37:08 Des sociétés, on parlait tout à l'heure d'Apple et Google, c'est un peu compliqué.
37:12 N'oublions pas qu'ils ont quand même stocké,
37:13 à un moment donné on en reparlera,
37:14 mais qu'ils ont stocké des masses de données.
37:16 Quand vous avez une Apple Watch,
37:17 Apple, il sait à peu près toute votre santé.
37:19 À un moment donné, ça peut être monétisé,
37:21 il peut y avoir des choses qui arrivent.
37:23 Donc ils ont les données, ils ont la technologie, ils ont l'argent.
37:27 Donc voilà, ça va moins bien, on s'éloigne,
37:30 mais on garde un oeil dessus parce qu'on sait que le retour peut être rapide.
37:33 - De la tech au Nikkei, oui, un pas à franchir effectivement.
37:37 Mais attends...
37:39 - Alors s'il n'y avait pas Nvidia,
37:40 peut-être que le Nikkei ne serait pas retourné sur les 39 000 points non plus.
37:43 Il a été aidé.
37:44 - Il n'était pas très loin, il n'était plus très loin avant les résultats de Nvidia.
37:49 - Je suis d'accord, il est allé sans Nvidia.
37:51 Mais en tout cas, il y a eu quand même un petit coup de pouce.
37:53 - Impressionnant.
37:55 - Et ce Nikkei, il revient depuis 34 ans, c'est ça ?
37:59 Sur son sommet.
38:01 Donc on le salue bien bas parce que c'est une belle perf qui met en place depuis 2009.
38:07 Alors pourquoi le Nikkei, moi, il m'intéresse aujourd'hui ?
38:09 Parce qu'on est un peu, d'une certaine manière, à l'opposé de tout ce dont on vient de parler.
38:14 On est sur des actions japonaises qui sont quand même encore considérées très value,
38:18 qui ne sont pas chères.
38:20 On a eu avec les Abenomics plein d'incitations à travailler tout ça.
38:27 Et donc le Nikkei, il me semble qu'il a du potentiel.
38:31 On a une banque centrale qui est quand même bien accommodante.
38:34 On a une économie un peu comme la nôtre, un peu moribonde.
38:37 Mais ça ne gêne pas la performance des actions.
38:41 Et donc, je trouvais que c'était intéressant de s'y intéresser et surtout de vous donner des targets.
38:47 - Parce que pour tous ceux qui ont raté la Romantada, justement,
38:50 bon après, il fallait bien travailler son point d'entrée.
38:53 Parce qu'il y a toujours eu des espèces de rallye un peu rapide sur le Nikkei,
38:57 mais ça s'est toujours essoufflé.
38:59 Ceux qui ont raté la Romantada, ils vont pouvoir jouer la nouvelle histoire
39:02 des 34 prochaines années du Nikkei, Laurent ?
39:06 - 34 ans, je ne sais pas.
39:07 Mais il y a quand même quelque chose que je suis obligé de dire, techniquement.
39:11 C'est que si on regarde le graphique, depuis le rallye commencé en 2009,
39:15 la bougie que vous voyez à l'écran, bimestriel,
39:20 puisque pour compacter les choses, chaque bougie représente deux mois.
39:24 La plus importante de tout le rallye...
39:26 - C'est la dernière.
39:27 - Ouais.
39:28 Ça, c'est pas terrible.
39:29 C'est pas terrible parce que ça fait un peu penser à ce qu'on a...
39:32 - Le même déguisement un peu ?
39:33 - Ouais, un blow-off, c'est-à-dire le contraire d'une capitulation,
39:37 où effectivement tous les retardataires, finalement, lâchent prise.
39:41 - C'est le crack à la hausse, quoi.
39:42 - C'est le crack à la hausse.
39:43 Alors, ça veut dire qu'on pourrait tout à fait
39:47 ne pas dépasser de manière significative ce sommet de 1989 tout de suite.
39:54 Peut-être qu'il va y avoir un petit travail de consolidation.
39:56 C'est la raison pour laquelle je vous ai mis sur ce graphique 36 150.
39:59 Pour moi, c'est un bon prix pour essayer de revenir sur le Nikkei,
40:03 voire un petit peu plus bas, sur les 33 000 points, ça sera encore mieux.
40:06 Et les extensions de Fibo, 41 220 et 43 790.
40:11 Il faut être long Nikkei, à mon avis, de toutes les manières.
40:14 C'est tactiquement que ça va se jouer.
40:16 Essayez de trouver le meilleur point d'entrée.
40:18 C'est jamais facile.
40:19 - Merci beaucoup, messieurs.
40:20 Merci de venir chaque mois nous apporter toutes ces dimensions d'analyse de marché.
40:25 Laurent Albi pour la partie technique,
40:28 notamment responsable de Next Momentum.
40:30 Les flux avec Cantalice et Pierre Miramont qui nous accompagnaient ce mois-ci,
40:34 le responsable de l'analyse des fonchés Cantalice.
40:36 Et la partie fondamentale et Momentum également
40:39 avec Bertrand Lamiel, directeur général de Porzampargestion.

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