Les informés du matin du lundi 26 février 2024

  • il y a 8 mois
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Renaud Dély et Salhia Brakhlia

Category

🗞
News
Transcription
00:00 *Musique*
00:08 Et ravie de vous retrouver pour Les Informer, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et France Info Télécanal 27
00:14 et c'est avec un immense plaisir que je retrouve Renaud Delis, bonjour Renaud.
00:18 Bonjour Salia.
00:18 Et nos informés de ce matin, Gat Lambray, journaliste politique à France Info,
00:22 on vous retrouve tous les jours, du moins le vendredi, le samedi et le dimanche, tous les jours du week-end donc,
00:27 pour le 8h30, pardon, je suis un peu enrouée ce matin.
00:32 A vos côtés Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express, bienvenue Etienne et Renaud Delis,
00:36 on commence tout de suite parce que le week-end a été marqué par une bataille politique au Salon de l'Agriculture.
00:41 Une bataille politique, une bataille d'images aussi au Salon de l'Agriculture,
00:44 avec samedi une visite extrêmement houleuse du chef de l'État Emmanuel Macron qui a été chahuté, hué,
00:51 il y a eu des heurts, des interpellations, il a dû finalement se réfugier pour pouvoir échanger avec des agriculteurs,
00:58 nouer un dialogue donc avec des agriculteurs, mais à l'écart d'un imposant cordon de sécurité
01:03 qui le protégeait du reste des présents qui donc voulaient le chahuter.
01:08 Changement d'ambiance hier avec la visite du président du Rassemblement National, Jordan Bardella,
01:13 une visite plus paisible, des supporters qui ont fait la claque autour de lui, autour du président du RN.
01:18 Alors pourquoi ces deux ambiances aussi différentes ?
01:21 Emmanuel Macron a laissé entendre qu'il était aussi tombé dans une sorte de guet-apens
01:26 tendu par un certain nombre d'agriculteurs proches du RN, qui avaient en tout cas des militants proches de l'extrême droite,
01:33 notamment des proches de la coordination rurale, c'est ce qui se dit du côté de l'Élysée, du côté de l'agricultif aussi.
01:37 La réponse du président du RN, Jordan Bardella, hier lors de sa visite au Salon de l'Agriculture.
01:43 Nos militants n'ont absolument rien empêché et les agriculteurs qui s'expriment depuis maintenant plusieurs semaines dans les rues du pays
01:49 ne sont pas des militants du RN, n'en déplaisent au chef de l'État.
01:52 Donc je pense qu'il est atteint non seulement d'une schizophrénie qui est inquiétante,
01:55 mais d'une forme de complotisme et de dérive paranoïaque qui est très inquiétante
01:59 quand on est le président de la République française et qu'on a entre ses mains l'arme nucléaire.
02:04 Alors voilà, donc le président du RN met en cause les facultés mentales d'Emmanuel Macron
02:09 et s'inquiète que le chef de l'État ait l'arme nucléaire.
02:11 Je cite Jordan Bardella, on voit une réponse toute en nuance.
02:15 Comment expliquer l'accueil qui a été réservé au chef de l'État ?
02:19 Est-ce que c'est le symbole de cette colère paysanne qui n'a cessé de monter au fil des semaines
02:24 et à laquelle d'ailleurs l'exécutif a eu bien du mal à répondre ?
02:28 Sans oublier bien sûr le pataquès de la semaine dernière avec la vraie fausse invitation lancée au soulèvement de la terre.
02:34 Ou est-ce qu'il y a eu aussi une forme d'instrumentalisation et de bataille politique ?
02:39 Rappelons aussi que le Premier ministre Gabriel Attal, hier soir,
02:42 lors d'un débat auquel il participait au Salon d'agriculture, a jugé, je le cite,
02:47 que le Salon d'agriculture n'est ni un cirque politique, ni un cirque médiatique, ni un cirque militant.
02:52 Agathe Lambret, d'abord juste sur le contraste d'accueil entre le président de la République et le président du RN.
02:57 Oui c'était assez hallucinant, d'un côté ce qui a failli tourner au fiasco
03:01 et qui a même été un certain fiasco, la visite d'Emmanuel Macron,
03:05 et puis de l'autre, Jordan Bardella, qui a été accueilli comme une rockstar.
03:09 J'en ai parlé avec des journalistes qui étaient présents au Salon et qui m'ont dit qu'effectivement,
03:13 il y avait des gens qui le suivaient, qui criaient "Jordan, président",
03:16 quand en parallèle on criait "Emmanuel Macron, démission".
03:19 Alors évidemment c'est plus simple quand on est dans l'opposition.
03:23 Emmanuel Macron, son problème aujourd'hui, c'est qu'on ne le croit plus.
03:26 Il a beau faire des annonces depuis des semaines, répondre point par point à plusieurs des demandes des agriculteurs,
03:32 il ne croit plus, alors que Jordan Bardella, il peut raconter n'importe quoi,
03:35 comme il n'a pas encore été à l'épreuve du pouvoir, et aussi parce qu'on lui accorde le bénéfice du doute,
03:41 certains, eh bien on y croit, alors même que son discours est nourri de contradictions,
03:48 notamment sur l'agriculture, par exemple Jordan Bardella qui appelle au protectionnisme,
03:53 par exemple, même le président de la FNSEA hier disait que ça n'avait pas de sens,
03:57 le protectionnisme pour l'agriculture, il n'a pas voté la loi EGalim en 2018,
04:03 Jordan Bardella, il a voté une fois la PAC, la fois d'avant, il ne l'avait pas voté,
04:07 donc en fait le discours de Jordan Bardella est indisible,
04:10 mais malheureusement aujourd'hui, ce n'est pas ça qui porte,
04:15 c'est le fait qu'Emmanuel Macron est au pouvoir, il est usé par le pouvoir,
04:17 et il a aussi certainement péché par orgueil Emmanuel Macron,
04:21 en pensant que lui, tellement habitué à retourner les situations et à convaincre tout le monde,
04:25 il pourrait faire débattre les soulèvements de la terre et les agriculteurs,
04:28 c'est-à-dire les pires ennemis ensemble, il s'est rendu compte que non,
04:31 et ça aussi, ça a mis de l'huile sur le feu, et ça explique aussi le fiat coût.
04:35 Sur les soulèvements de la terre, il a démenti l'information, on va revenir sur le fond des mesures.
04:39 Mais ça a quand même été envisagé par l'Elysée, donc le mal a été fait.
04:41 On va revenir sur le fond des mesures qui ont été annoncées par le président de la République,
04:45 sur ce que propose aussi le Rassemblement National, juste après le Fil info à 9h11 de Maxime Glorieux.
04:51 L'inauguration du Salon de l'agriculture a été perturbée samedi par une minorité d'ultra-violence,
04:57 est-ce qu'affirme ce matin la porte-parole du gouvernement ?
05:00 Pour Prisca Thevnaud, ces manifestants avaient des propos rappelant ceux de l'extrême droite.
05:05 Emmanuel Macron, lui, fait le lien entre la coordination rurale et le Rassemblement National.
05:10 La justice donnera-t-elle son feu vert à la vente de près de 300 magasins casinos ?
05:15 Décision attendue cet après-midi.
05:17 Si le plan de sauvegarde est rejeté, alors Casino sera déclaré en cessation de paiement.
05:22 La Hongrie prête à ratifier l'adhésion de la Suède à l'OTAN.
05:26 Il s'agissait du dernier obstacle après le feu vert de la Turquie le mois dernier.
05:30 La Suède veut intégrer l'OTAN face à la menace de la guerre en Ukraine.
05:35 Et puis coup d'envoi des inscriptions sur la plateforme MonMaster.
05:39 Les étudiants niveau Bac+3 ont un mois pour postuler dans tous les masters en France.
05:44 Le ministère promet des améliorations après une série de couacs l'année dernière.
05:48 Et les informer continue avec Renaud Delis, avec Agathe Lambret aussi journaliste politique à France Info.
06:05 Et Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express.
06:07 Plusieurs mesures ont été annoncées, Étienne, par le président de la République au Salon de l'Agriculture.
06:12 Là on peut le dire lâché, samedi, plan de trésorerie après état des lieux d'exploitation dans chaque département,
06:17 installation d'un prix plancher, il fallait rassurer, convaincre les agriculteurs.
06:23 Oui, une partie des mesures a été demandée par l'ensemble des agriculteurs.
06:28 Le point qui va susciter le plus de débats c'est les prix planchers,
06:31 demandés de longue date par la Confédération Paysanne.
06:35 La question en fait n'est pas est-ce que c'est bien ou c'est pas bien les prix planchers, c'est comment on fait.
06:41 Les prix planchers c'est l'idée qu'un produit va avoir un prix minimum.
06:47 De toute façon, il est sûr que ce produit-là ne sera pas vendu moins de 1,50€, 2€, 2,50€, etc.
06:56 Mais comment on fait ça ? Parce que ce prix il est calculé par rapport au coût de production.
07:03 Mais le coût de production il n'est pas égal partout sur le territoire.
07:06 Quand on élève par exemple des animaux à la montagne, ça n'a pas le même coût que dans la plaine.
07:15 Comment on fait vis-à-vis des produits étrangers, des produits européens,
07:20 qui ne sont pas soumis à droit de douane, qui ne pourront pas être concernés par ces prix planchers ?
07:26 On comprend bien que si on a un prix plancher français à 2,50€ et pas de prix plancher européen,
07:33 il y aura la tentation des européens de proposer un produit plus bas.
07:37 Le risque c'est un prix plancher trop bas et donc les agriculteurs n'y gagnent rien,
07:41 ou un prix plancher trop haut mais alors ça pèse sur les exportations ?
07:44 Exactement. Mais ces réflexions-là elles existent depuis des années et des années.
07:48 Et c'est pour ça d'ailleurs que jusqu'à présent, le gouvernement s'était toujours opposé au prix plancher,
07:54 avec des mots assez forts. Je me souviens de Marc Fesneau qui a même parlé d'un modèle soviétique je crois.
07:59 Alors comment vous expliquez le revirement de situation ? Je lui ai un discours très fort.
08:03 Oui c'est ce qui illustre la difficulté à laquelle sorte l'exécutive.
08:06 C'est-à-dire que ce revirement m'a mis encore quelques semaines.
08:08 Il y a 15 jours sur ce plateau, il y a un mois, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture,
08:10 a expliqué qu'effectivement il n'était pas question de prix plancher.
08:13 Et pendant des mois et même pendant des années, le gouvernement, le chef de l'État,
08:18 se sont opposés à cette mesure qui, rappelons-le, avait d'ailleurs notamment été portée par les insoumis
08:23 à l'Assemblée Nationale. Manuel Bompard l'a rappelé ce week-end.
08:27 Alors là le gouvernement dit que ça n'a rien à voir parce que là c'est un prix plancher
08:30 qui va tenir compte des coûts de production par filière.
08:33 En fait c'est exactement le même principe.
08:35 Ce qui est censé faire aussi la loi Egaline d'une certaine façon.
08:37 Mais ce revirement illustre le fait que le gouvernement n'arrive pas à répondre à la crise agricole.
08:45 Et qu'il est un peu en perdition effectivement.
08:48 Emmanuel Macron, bousculé samedi, sort cette mesure, cette nouvelle annonce,
08:52 en espérant qu'elle contribue à calmer l'ambiance, l'atmosphère.
08:56 Mais ça illustre bien effectivement de ce point de vue-là le fait que le gouvernement,
09:00 et plus particulièrement le chef de l'État, ne parviennent pas à répondre à cette colère paysanne.
09:05 Parce que la parole présidentielle est largement décrédibilisée.
09:09 Et ça s'est illustré aussi par le fait qu'il a voulu envisager ce énième grand débat
09:14 pensant qu'effectivement un nouveau one-man-show suffirait à péser les choses.
09:19 Et ça s'est donc retourné contre lui très clairement.
09:21 Mais sur le fond, le gouvernement ne cesse d'annoncer des choses et de promettre des choses
09:25 qui ne suffisent pas jusqu'à présent.
09:27 Et en revanche, le contraste est saisissant effectivement avec le fait que Jordan Bardella
09:31 se contente d'évoquer ce qu'il appelle le patriotisme économique,
09:34 mais sans aucune mesure concrète qui traduise cet engagement,
09:39 la main sur le cœur devant les agriculteurs,
09:41 évoque effectivement des mesures protectionnistes que les agriculteurs eux-mêmes rejettent.
09:46 Parce qu'ils savent que le protectionnisme, ce serait la mort de l'agriculture française
09:50 qui est d'abord exportatrice, pour de nombreuses filières en tout cas ce serait désastreux.
09:54 Puisqu'évidemment interdire un centre d'importation en France,
09:58 ça susciterait des mesures de rétorsion de la part de nos partenaires.
10:01 Sauf que Jordan Bardella ne rentre pas dans le détail et dans les mesures,
10:04 mais se contente d'afficher devant les caméras une forme justement d'empathie absolue.
10:10 Est-ce que ça suffira au bout à l'arrivée pour le Rassemblement national à convaincre ?
10:14 Il faut quand même attendre de voir.
10:16 Il y a les images qui ont été très clairement en sa faveur ce week-end.
10:19 Mais il faut rappeler qu'en 2022, lors du premier tour de la présidentielle,
10:22 Marine Le Pen n'a recueilli que 11% des suffrages au sein de l'électorat agricole des agriculteurs,
10:28 ce qui est à peu près la moitié de sa moyenne nationale.
10:31 Agathe ?
10:32 En tout cas, il y a une progression du Rassemblement national chez les agriculteurs,
10:36 année après année, et on le constate.
10:38 Pas dans les urnes pour l'instant.
10:40 Pas dans les urnes, mais quand même.
10:42 Non mais là dans les sondages, mais on verra.
10:44 En 2022, 11%.
10:46 Oui, 11%.
10:47 Alors après, il n'y a que des sondages et ils ne sont pas tous exactement…
10:50 Est-ce que les agriculteurs sont sympathiques avec le Rassemblement national ?
10:53 Parce qu'ils n'y en entendent rien pour le moment, puisqu'ils ne sont pas aux affaires.
10:56 Déjà, ensuite, Marine Le Pen promettait de sortir de l'Union européenne,
11:00 ce qui faisait très peur aux agriculteurs, et elle a écarté cette mesure de son programme.
11:03 D'ailleurs, c'est pour ça qu'Emmanuel Macron essaye de dire que Marine Le Pen, c'est le Frexit caché.
11:07 C'est pour renvoyer Marine Le Pen à ses vieux démons,
11:09 et pour dire aux agriculteurs, ne soyez pas dupes, ne vous laissez pas berner par Marine Le Pen.
11:14 En tout cas, il y a une progression du Rassemblement national.
11:16 Et d'ailleurs, on voit que la coordination rurale, le syndicat affiche ses sympathies très claires avec le parti de Marine Le Pen.
11:25 Donc, est-ce que ça suffira ?
11:26 En tout cas, moi, je pense que quand Emmanuel Macron sort un peu de son chapeau,
11:29 comme ça, une mesure magique sur les prix planchers,
11:32 sans vraiment expliquer comment il va la mettre en œuvre, quels en sont les contours,
11:35 je ne suis pas sûre que finalement, ça rende service aux partis de gouvernement
11:39 qui affichent leurs responsabilités et qui veulent montrer qu'avec eux,
11:42 d'accord, les choses sont complexes et on ne règle pas tout d'un coup de baguette magique,
11:47 mais on apporte des réponses réalistes.
11:50 Là, aujourd'hui, c'est Emmanuel Macron qui revendique la non-démagogie,
11:54 qui est confronté à des critiques sur sa mesure qui ne seraient pas réalistes et infaisables.
11:59 Alors, il faut dire que le Président de la République a donné rendez-vous aux agriculteurs,
12:02 à tous les syndicats, dans trois semaines, à l'Elysée.
12:05 Vous avez rendez-vous chez moi, c'est ce qu'il leur a dit samedi, lors du petit débat improvisé.
12:10 Il n'a pas fait le grand débat, mais il a fait un tout petit débat.
12:12 Et les agriculteurs lui ont mis la pression.
12:14 On attend dans trois semaines, on attend des résultats.
12:17 Évidemment, parce que le risque, c'est celui de la grande déception.
12:20 C'est de se sentir floué, qu'on ait l'impression qu'Emmanuel Macron a essayé de gagner du temps
12:25 pendant ce salon de l'agriculture.
12:27 On se revoit juste après, ne vous inquiétez pas, je vais faire des choses pour vous.
12:31 Et que dans trois semaines, la solution soit quelque chose qui ne satisfait pas les agriculteurs,
12:36 parce qu'on l'a bien compris, cette question des prix planchers, elle n'est pas du tout facile à trancher.
12:41 Comment véritablement la calculer de façon à profiter aux agriculteurs,
12:47 sans donner des avantages inconsidérés à nos concurrents européens ?
12:53 J'ai été regarder le programme agricole de Marine Le Pen, en 2022.
12:57 C'est assez intéressant aussi.
12:59 Il y a l'intervention de l'État dans la détermination des prix,
13:02 donc une forme de prix plancher.
13:04 En revanche, la seule mesure véritablement différenciante,
13:08 c'était le retrait de l'agriculture des traités de libre-échange.
13:12 On n'est pas encore dans le Frexit, mais on est quand même dans une forme de défiance par rapport aux traités,
13:19 notamment le traité de Lisbonne.
13:21 Comment on fait ça ? On ne peut pas faire ça.
13:23 C'est-à-dire qu'on ne peut pas retirer l'agriculture d'un traité tout seul dans son coin, de manière unilatérale.
13:29 Soit on négocie, et ça profite à tout le monde.
13:32 Soit on se retire du traité, c'est-à-dire qu'on sort de l'Union Européenne.
13:37 Et je crois que ce n'est pas ce que demandent les agriculteurs.
13:40 Retirer l'agriculture d'un traité de libre-échange, ça a forcément des conséquences sur les services, sur l'industrie, etc.
13:44 D'autres pans ont-ils, l'économie française, évidemment, souffrirait d'une telle décision.
13:49 On s'arrête une petite minute, le temps du Fil-info de Maxime Glorieux à 9h20, et on revient après.
13:53 Place à l'enquête dans la station du Mont-d'Or, dans le puits d'Aume.
13:58 Quatre morts dans une avalanche, cinq personnes ont survécu.
14:01 Des randonneurs à ski hors piste, pourtant accompagnés d'un guide professionnel.
14:05 Des pluies ont fait glisser le manteau neigeux.
14:08 La tenue unique sera testée dans 100 établissements scolaires à la rentrée prochaine.
14:13 Le seuil fixé par la ministre de l'Education nationale.
14:16 À ce stade, 92 établissements sont volontaires.
14:19 Premier test pour l'uniforme ce matin à Béziers.
14:22 Les alliés de l'Ukraine réunis à Paris aujourd'hui, une vingtaine de dirigeants européens.
14:27 À l'invitation d'Emmanuel Macron, le président Zelensky participera en visio à distance.
14:33 Il affirme que la Russie avait connaissance des plans de la contre-offensive ukrainienne, avant même qu'elle ne commence.
14:39 L'eau n'a jamais été aussi chaude au lac Léman.
14:42 Depuis plus de 30 ans, elle se réchauffe 4 à 5 fois plus vite que les océans.
14:46 Conclusion d'une commission internationale, conséquence une baisse du nombre de poissons et des bactéries qui prolifèrent.
14:53 (Générique)
15:04 On est toujours avec Agathe Lambret, journaliste politique à France Info, avec Étienne Girard, aussi rédacteur en chef à l'Express.
15:11 Et Renaud Delis, on en vient à ce deuxième débat des informés.
15:13 Il concerne celui qui était notre invité il y a quelques minutes, Raphaël Glucksmann.
15:16 Raphaël Glucksmann qui a été officiellement intronisé tête de liste ce week-end,
15:19 la liste PS place publique, comme il y a 5 ans, rappelons-le, en 2019.
15:24 À l'époque, il avait recueilli 6,19% des voix.
15:29 Il est donné un petit peu au-dessus dans les sondages aujourd'hui, entre 7 et 9% des voix.
15:33 Pour autant, y a-t-il vraiment un effet Glucksmann ?
15:36 Est-ce que cette liste peut rebattre les cartes à gauche ?
15:38 Beaucoup en doutent, et notamment évidemment parmi ses concurrents à gauche,
15:42 comme par exemple le député insoumis de la Somme, François Ruffin,
15:45 qui, il y a quelques semaines, par lettre ouverte interposée, a reproché à Raphaël Glucksmann,
15:50 je le cite, d'être hors sol, d'être l'incarnation d'une élite qui avance avec arrogance.
15:56 Ce sont les propos de François Ruffin, ou encore d'être déconnecté.
16:00 La réponse de Raphaël Glucksmann, il y a quelques minutes, sur ce plateau.
16:04 Nous allons montrer que nous sommes l'inverse de la déconnexion.
16:08 Moi, ce que je veux montrer, c'est qu'en fait, les décisions qu'on va prendre
16:11 ont un impact immense sur la manière dont on vit aujourd'hui en France,
16:15 et que donc l'Europe doit pénétrer partout en France.
16:18 Moi, je ne veux pas faire campagne, simplement, dans le 10e arrondissement de Paris,
16:22 je vais aller dans les usines, je vais aller dans les fermes,
16:24 quitte à se faire engueuler, comme l'ensemble de la gauche,
16:27 sur le thème "vous nous avez lâchés, vous nous avez abandonnés".
16:30 Alors, Raphaël Glucksmann, fervent militant pro-européen,
16:33 soutien sans faille de la résistance ukrainienne face au danger Vladimir Poutine,
16:39 peut-il vraiment rebattre les cartes à gauche, contribuer à renouer,
16:43 notamment avec les classes populaires, son profil, la composition de la liste,
16:48 y compris, d'ailleurs, au sein du Part socialiste, ont suscité des critiques,
16:51 certains reprochant un manque de diversité, un manque de représentation,
16:55 justement, des catégories populaires sur cette liste.
16:57 – Agathe ?
16:58 – Oui, c'est toute la difficulté de Raphaël Glucksmann,
17:00 c'est qu'il arrive à imprimer sur les sujets des droits de l'homme,
17:04 des droits des peuples, son discours sur l'Ukraine est fort,
17:07 il a marqué les esprits en demandant à entrer dans une économie de guerre,
17:11 à prendre cette guerre au sérieux, de ce point de vue-là, il n'y a pas de problème.
17:16 En revanche, les Français, ils attendent aussi des réponses
17:19 sur le pouvoir d'achat, sur les questions sociales.
17:21 – Au moire quotidien.
17:22 – Voilà, et c'est vrai que quand on tape "Raphaël Glucksmann" sur Google,
17:25 ou quand on écoute ses interviews, il n'y a rien de saillant
17:28 qui ressort sur le pouvoir d'achat ou sur le social.
17:32 Donc, là, il doit encore faire un gros travail
17:35 et démontrer qu'il est capable de parler de ces choses concrètes.
17:39 Parce qu'il y a eu un petit effet de souffle au début,
17:41 parce qu'il y a une sorte de bulle médiatique autour de Raphaël Glucksmann,
17:45 c'est quelqu'un qui séduit les médias, il était donné assez haut au début dans les sondages,
17:49 c'était le troisième homme pour les européennes, autour de 10%,
17:52 là on voit que ça se tasse un peu, et donc sur la durée,
17:55 maintenant il va falloir se différencier sur le fond avec des propositions plus concrètes,
17:59 et c'est vrai qu'on n'a pas encore…
18:01 Là on entend Raphaël Glucksmann qui dit "je vais aller à la ferme",
18:03 mais c'est pas ça qui est crédible,
18:05 et c'est pas ça qui va faire de lui quelqu'un de populaire.
18:08 - Il va faire campagne dans les usines et les fermes,
18:10 est-ce qu'il peut se présenter comme un candidat populaire, Étienne Girard ?
18:13 - Non, mais à ce stade, c'est pas encore ce qu'on lui demande.
18:16 Déjà, Raphaël Glucksmann, il a des points forts, c'est pas le cas de tout le monde.
18:20 Points forts, on les connaît, il est identifié sur les sujets de liberté,
18:24 de grande valeur, de droit de l'homme, effectivement, d'humanisme.
18:28 Il a alerté très très tôt sur Vladimir Poutine,
18:31 les faits lui ont donné raison, c'est important.
18:34 Il sait faire campagne, il a déjà mené une campagne européenne,
18:37 il peut faire un score, il peut être le premier des candidats de la gauche,
18:41 et je pense que c'est ça son objectif à ce stade,
18:44 ce sera déjà quelque chose d'important.
18:46 Non, c'est pas parce qu'on est le premier des candidats de la gauche à 10 ou 11%
18:50 qu'on a un destin politique qui s'ouvre immédiatement.
18:53 Il a de vrais points faibles, qui est effectivement qu'on connaît pas,
18:57 ses idées sur 90% des sujets qui intéressent les français,
19:02 l'impôt, la sécurité, tout simplement,
19:05 ce qui est obligatoire quand on veut s'inventer un destin national,
19:09 et puis effectivement il apparaît comme l'homme des villes, vraiment.
19:13 Encore plus qu'Emmanuel Macron, il l'avait même théorisé à une époque,
19:17 en le regrettant, il avait dit "hélas, je me sens davantage chez moi
19:21 dans n'importe quelle métropole qu'à la campagne dans mon propre pays".
19:25 Si on essaie aujourd'hui de lutter contre ce fait-là, c'est indispensable.
19:30 Il apparaît pas aujourd'hui comme étant crédible sur ces sujets-là,
19:35 mais ça viendra peut-être.
19:37 – Est-ce que le PS a eu raison de le choisir ?
19:39 Est-ce qu'il peut être le candidat anti-Mélenchon, anti-insoumis ?
19:42 – Je pense que le choix de Raphaël Gussman, d'abord,
19:44 c'est d'imposer au PS faute d'alternatives,
19:46 c'est-à-dire que les socialistes ne se sont pas bousculés une fois de plus,
19:49 comme il y a 5 ans, pour prétendre prendre la tête de liste aux élections européennes,
19:52 c'est le courage fillon quand même.
19:54 – Et ensuite, parce qu'effectivement, il a un bilan de député européen sortant
19:57 qui est tout à fait honorable, il a une identité européenne fédéraliste,
20:01 en tout cas pro-européenne fervente qui est tout à fait estimable,
20:04 et un certain nombre d'engagements que rappelait à l'instant Étienne Girard,
20:07 qui sont indéniables.
20:08 Mais je pense que ce choix, il illustre aussi toute la difficulté
20:10 du Lénarche-Franche de la Gauche, à commencer par le PS,
20:13 c'est-à-dire que ce profil-là illustre aussi le fait que le PS
20:18 a perdu le contact avec les classes populaires depuis belle durée, si j'ose dire,
20:22 et que ce n'est probablement pas cette campagne-là qui contribuera à l'aider
20:27 à renouer ou à se rapprocher des classes populaires.
20:30 Mais l'autre intérêt que présente Raphaël Luxanne, me semble-t-il,
20:33 pour les socialistes, c'est que c'est un candidat très anti-Mélenchon.
20:35 C'est-à-dire que si jamais il réussit à arriver en tête de la gauche,
20:40 alors tout dépend évidemment du niveau, il faut faire un bon score,
20:43 il ne suffit pas simplement d'être, selon la formule consacrée,
20:45 le plus riche du cimetière.
20:48 Si toute la gauche est en miettes et qu'il est à 7%, ce ne sera pas évidemment un triomphe.
20:53 Mais s'il arrivait à faire un score qui lui permettait de sortir en tête de la gauche,
20:57 là, dans l'esprit d'un centre de socialistes,
20:59 ce qui explique d'ailleurs qu'y compris les opposants à Olivier Faure au sein du Part socialiste,
21:03 ou même quelqu'un comme François Hollande ou Karl Delga,
21:06 ne tarissent pas des loges pour Raphaël Luxanne,
21:08 c'est que derrière, avec son profil extrêmement anti-Mélenchon,
21:11 il peut être celui, s'il fait un bon score,
21:13 qui aide la gauche à se débarrasser de l'encombrant Mélenchon
21:17 pour essayer de bâtir éventuellement autre chose en perspective d'ici 2025.
21:21 On va donc suivre la campagne de Raphaël Luxanne et de tous les autres candidats aux élections européennes
21:25 avec des spéciales qui seront organisées sur l'antenne de France Info avec différents candidats.
21:29 Le scrutin, c'est le 9 juin.
21:31 Merci beaucoup à tous les trois, Agathe Lambret, journaliste politique à France Info.
21:34 On vous retrouve, je le rappelle, pour le 8.30 France Info, le vendredi, samedi et dimanche,
21:38 aux côtés de Jean-Rémi Baudot, Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express.
21:42 Faire payer Poutine, c'est la une de cette semaine.
21:45 La guerre en Ukraine, la mort de l'opposant Alexeï Navalny.
21:48 Navalny, c'est le dossier de L'Express.
21:50 Magazine à retrouver, Étienne.
21:51 Dans tous les bons cas, ce qui est sur L'Express.fr.
21:53 Comme d'habitude, Renaud Delis, merci beaucoup.
21:55 Merci, à demain.
21:56 Les informer sont de retour ce soir à 20h avec Bérangère Abonte et Jean-François Achilli.
22:00 !

Recommandations