Les informés du matin du 27 février 2024

  • il y a 7 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 *Générique*
00:08 Et bienvenue dans les informer, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info sur France Info Radio et France Info Télé,
00:14 canal 27 de la TNT avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:17 Bonjour Salia.
00:17 Et nos informés du jour, Sophie Drafinel, grand reporter au service politique du Figaro. Bonjour Sophie.
00:21 Bonjour Salia.
00:22 Et à vos côtés, Guillaume Darré, chef adjoint du service politique de France.
00:25 Bonjour Salia.
00:26 Bonjour à vous. Renaud, on commence tout de suite par cette réunion internationale qui s'est tenue hier à l'Elysée en soutien à l'Ukraine face à la Russie.
00:33 Emmanuel Macron s'est montré très ferme.
00:35 Et oui, Emmanuel Macron qui avait donc réuni hier à l'Elysée une vingtaine de dirigeants européens pour relancer, conforter l'aide à l'Ukraine.
00:41 L'objectif affiché étant de livrer davantage, notamment de munitions d'obus.
00:47 D'ailleurs, le président Zelensky ukrainien s'est plaint que l'Union européenne n'avait en l'occurrence rempli que 30% de ses promesses.
00:53 La Russie ne peut pas gagner cette guerre, ce serait impensable à répéter Emmanuel Macron.
00:58 Il a appelé ses homologues, je le cite, "un sursaut collectif car nous sommes à un moment décisif".
01:02 On sait que sur le terrain, la situation militaire se complique pour les Ukrainiens.
01:06 Et répondant à une question d'un journaliste lors de la conférence de presse,
01:11 voici ce que le chef de l'État a dit à propos d'un éventuel envoi de troupes au sol.
01:18 Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol.
01:26 Mais en dynamique, rien ne doit être exclu.
01:30 Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre.
01:33 Nous ferons tout ce qu'il faut, rien ne doit être exclu en dynamique.
01:36 Donc on n'est pas à l'aube de l'envoi de troupes françaises sur le sol ukrainien, bien entendu.
01:41 Il n'empêche que c'est la première fois que le chef de l'État agite cette menace.
01:45 Alors pourquoi ces propos ? À qui s'adresse-t-il d'ailleurs ?
01:50 À Vladimir Poutine, à l'opinion ?
01:52 Et puis de quoi s'agit-il dans l'esprit des Occidentaux ?
01:55 Il s'agirait peut-être plutôt d'ailleurs de l'envoi éventuel, donc à terme d'instructeurs pour former, soutenir les soldats ukrainiens.
02:03 Bref, pourquoi Emmanuel Macron a-t-il choisi hier soir de faire passer ce message ?
02:07 Guillaume Darré ?
02:08 Alors clairement, on voit qu'il y a une volonté du chef de l'État de reprendre une position ferme
02:13 et affirmer que ce soit au niveau de l'Europe ou au niveau français.
02:16 Au niveau français, parce qu'évidemment, ça va être sans aucun doute un enjeu de ces élections européennes.
02:22 Et que depuis quelques semaines, on voit que le rassemblement national qu'Emmanuel Macron met en avant
02:27 comme le principal adversaire de la majorité a tenté de lisser son image à l'égard de cette crise et de cette guerre entre l'Ukraine et la Russie.
02:33 Jordan Bardella reconnaissant lui-même, selon ses mots la semaine dernière,
02:37 une forme de naïveté collective à l'égard de l'attitude de Vladimir Poutine.
02:41 Donc je pense qu'en faisant ça, Emmanuel Macron va à nouveau cliver politiquement.
02:45 On le voit dès ce matin, notamment à travers la réaction à gauche de Jean-Luc Mélenchon,
02:49 qui explique que si on franchissait ce pas, nous deviendrons des belligérants.
02:54 On n'en est pas encore là, évidemment.
02:56 Et au niveau international, c'est aussi une façon de mettre une pression sur Moscou,
03:00 de dire que la France et l'Europe ne lâcheront pas l'Ukraine.
03:05 Mais on voit qu'au niveau européen, c'est quand même plus compliqué.
03:08 Parce que rien que sur la question, par exemple, des missiles de moyenne et de longue portée,
03:11 le chancelier allemand Olaf Scholz, hier, a fait savoir que lui ne pouvait pas suivre la Grande-Bretagne,
03:16 parce qu'il estimait qu'il y a un certain nombre de missiles qui pourraient atteindre trop le territoire russe,
03:23 et que lui ne pouvait pas assurer ce suivi.
03:25 Donc Emmanuel Macron fait ça pour reprendre le leadership sur cette question au niveau européen,
03:29 au niveau français, mais on voit que ça suscite néanmoins encore des fractures politiques.
03:33 L'envoi de troupes en Ukraine, l'envoi de troupes occidentales en Ukraine,
03:36 envisageable, mais pas envisagé, c'est ce qu'a précisé ce matin Gabriel Attal,
03:41 le Premier ministre, qui était en interview chez nos confrères de RTL.
03:45 On continue d'en parler, de cette déclaration qui pose question du Président de la République,
03:49 juste après le Fil info à 9h10 de Valentin Lhottès.
03:53 Pour la première fois en 15 ans, l'émir du Qatar est en France,
03:58 pour parler notamment d'un cessez-le-feu à Gaza.
04:01 Une visite d'Etat rythmée par un dîner en présence de Kylian Mbappé,
04:05 la star du Paris Saint-Germain, propriété du Qatar.
04:08 Emmanuel Macron joue au chef de guerre, estime Marine Le Pen.
04:12 La chef de file des députés Rassemblement National réagit aux déclarations du Président hier soir.
04:17 Le chef de l'Etat n'exclut pas l'envoi de troupes au sol en Ukraine.
04:22 Comment mettre en place un prix plancher pour la viande ou le lait des agriculteurs français ?
04:27 Réunion à partir de midi à Bercy pour travailler sur cette promesse d'Emmanuel Macron.
04:32 Autour de la table également les banques et les assureurs pour discuter des conditions des prêts garantis par l'Etat pour la profession.
04:39 Et puis en football, premier quart de finale de la Coupe de France ce soir.
04:42 Lyon reçoit Strasbourg, coup d'envoi à 20h45.
04:57 On est de retour sur le plateau des informés avec Guillaume Darré, chef adjoint du service politique de France Télévisions, avec Renaud Dely aussi,
05:03 et Sophie Dravinel, grand reporter au service politique du Figaro, on parlait juste avant le Fil info de cette déclaration du Président de la République
05:10 qui disait "Rien n'est exclu" en répondant à une question sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine.
05:16 Mais il n'y a pas de consensus, a-t-il précisé au niveau européen, Sophie ?
05:20 C'est une forme de prudence évidemment parce que Emmanuel Macron fait un petit peu ce qu'il sait faire,
05:26 c'est-à-dire être un chef de bande en France comme en Europe et même à l'international,
05:30 puisqu'on a lu hier, en tout cas si ça n'a pas été fait je conseille à nos auditeurs de le lire,
05:35 une enquête tout à fait passionnante dans le New York Times qui révèle le niveau d'information de la CIA
05:42 via des bases en Ukraine qu'elle a participé à financer.
05:47 Évidemment ces informations des bases nombreuses et qui montrent le bon niveau d'information de la CIA en Russie via son réseau ukrainien.
05:55 Évidemment Emmanuel Macron ne veut pas être en reste vis-à-vis de ses alliés occidentaux
06:02 et donc de montrer un plus faible engagement puisqu'on a eu aussi hier des informations tout à fait intéressantes
06:08 venues cette fois-ci d'Estonie où là aussi on voit que les réseaux occidentaux sont très engagés dans l'État russe
06:16 au niveau des informations qu'ils peuvent recevoir.
06:18 Mais elles disent quoi ces informations ?
06:20 Elles disent qu'en fait Vladimir Poutine finalement est assez fragilisé parce qu'on voit que le niveau du renseignement va très profond,
06:27 va très loin au cœur du système de l'État russe et donc à un mois des élections en Russie,
06:34 parce qu'évidemment Vladimir Poutine qui a 71 ans et qui reprend pour six ans de mandat,
06:39 il y a personne face à lui il faut le dire, mais enfin il est quand même fragilisé.
06:43 Et c'est ce que les occidentaux veulent montrer en révélant le niveau, enfin disons ce à quoi ils peuvent avoir accès au sein de l'État russe.
06:52 Et donc Emmanuel Macron cherche lui aussi à montrer qu'il n'est pas en reste en matière de réactivité.
06:58 On n'est pas du tout dans les années 30 où tout le monde observait, fascinait cette espèce d'avancée du pouvoir d'Adolf Hitler.
07:05 Là on est vraiment dans une autre dynamique, dans une réponse des démocraties occidentales
07:09 et c'est ça qui est intéressant à observer, une réponse ferme et Emmanuel Macron souhaite y participer.
07:14 Mais ce n'est pas dangereux de tenir ce genre de propos, Renaud Delis, Marine Le Pen par exemple,
07:19 elle dit qu'Emmanuel Macron joue au chef de guerre.
07:22 Oui Marine Le Pen redoute, j'imagine que ce genre de propos froisse, fâche Vladimir Poutine.
07:26 Non non mais toute plaisanterie mise à part, la position de Marine Le Pen,
07:31 elle est dans le droit fil de celle du Rassemble National depuis deux ans,
07:34 puisque le Rassemble National, quoi qu'il en dise, continue de soutenir indirectement Vladimir Poutine,
07:38 en refusant de voter la plupart des aides économiques ou militaires délivrées à l'Ukraine
07:44 lors des votes des parlementaires européens du RN à Strasbourg,
07:49 en prenant un certain nombre de positions, par exemple aussi toujours à l'endroit du régime russe.
07:54 Ça a été rappelé il y a quelques jours, le RN a aussi toujours refusé de condamner les conditions de détention d'Alexei Nevany,
08:01 qui est mort récemment pour ne pas justement froisser Vladimir Poutine, mais d'ailleurs de ce point de vue…
08:06 – Qui est un opposant à Vladimir Poutine.
08:08 – Voilà, et qui est mort donc en détention, de ce point de vue-là.
08:11 D'ailleurs, Jordan Bardella, tête de liste du parti de l'extrême droite pour les européennes,
08:14 a été très clair ce week-end, il a expliqué que la Russie était un grand pays,
08:17 un pays puissant qui a l'arme nucléaire, donc tout ça justifie aux yeux de l'extrême droite
08:21 de ne pas fâcher Vladimir Poutine.
08:23 Donc je pense que c'est effectivement ce que disait Guillaume Darré,
08:25 c'est-à-dire que l'intérêt politique pour Emmanuel Macron de sa déclaration d'hier soir,
08:29 elle vise aussi à faire tomber les masques, c'est-à-dire ceux qui de fait, depuis le début,
08:33 continuent de plaider indirectement la cause russe, d'une part l'Assemblée nationale,
08:38 d'autre part les Insoumis, sont obligés de tomber un peu plus le masque.
08:41 Ces dernières semaines, encore ces derniers jours, des deux côtés,
08:45 que ce soit du côté du RN ou de la France Insoumise,
08:48 ils réclamaient tous les deux qu'on se tourne vers une voie, je cite, "pacifique de dialogue"
08:53 et ils souhaitaient, ces deux parties, que les armes cessent en Ukraine.
09:00 – Qui était en négocié.
09:02 – Qui était en négocié, en l'occurrence, ça veut dire négocier avec Vladimir Poutine aujourd'hui,
09:04 discuter avec Poutine et donc enteriner la victoire de fait des Russes,
09:07 qui occupent une bonne partie du territoire ukrainien.
09:10 Je pense qu'il y a une deuxième dimension dans cette déclaration d'Emmanuel Macron,
09:15 outre le jeu politique intérieur, évidemment le message indirect et lointain de Vladimir Poutine,
09:20 je pense que c'est aussi à l'adresse des opinions occidentales et de l'opinion française,
09:23 parce qu'on voit qu'au bout de deux ans de guerre, il y a une forme de lassitude,
09:26 voire de résignation vis-à-vis de ce conflit,
09:29 et que ça devient un sujet comme un autre dans l'actualité,
09:32 y compris au sein, encore une fois, de l'opinion publique française.
09:35 Si on prend par exemple le week-end dernier,
09:38 il y a deux sujets qui ont dominé l'actualité,
09:40 qui sont deux sujets ô combien importants, mais qui ont été, je résume,
09:43 et en France je parle, les déclarations de Gilles Goderich extrêmement importantes
09:48 lors de la cérémonie des Césars,
09:50 ou la visite mouvementée, pour le moins, d'Emmanuel Macron au salon de l'agriculture.
09:55 Et le deuxième anniversaire du début de l'agression russe en Ukraine
09:58 est passé totalement inaperçu jusqu'aux déclarations d'Emmanuel Macron hier.
10:02 Donc je pense que c'est aussi une façon de rappeler à l'opinion,
10:06 y compris à l'opinion française, que le sujet le plus important
10:09 pour l'Europe et pour la France des mois et de l'année qui vient,
10:13 et peut-être au-delà, c'est évidemment ce conflit.
10:15 – Si je peux me permettre, Renaud Delis, oui, c'est effectivement,
10:19 depuis les déclarations d'hier, mais on voit déjà depuis quelques semaines,
10:22 un changement, on sent que chez Emmanuel Macron,
10:26 il est enfin convaincu du vrai danger,
10:29 c'est quelque chose qui n'était pas forcément évident jusqu'il y a peu.
10:33 Et il y a aussi un changement de braquet au sein de l'Elysée,
10:38 qui est confirmé par plusieurs sources sur ce sujet-là,
10:42 et on a vu qu'il y avait un vrai sujet, qui est celui de la guerre numérique,
10:46 dont votre invité parlait…
10:47 – Jean-Philippe Glucksmann hier sur ce plateau.
10:49 – Voilà, aussi, absolument, et cette guerre numérique, elle est réelle.
10:53 Et on a vu que Viginium, qui est le service de l'État,
10:56 chargé justement de lutter contre l'ingérence des pays étrangers
11:00 en matière numérique, a alerté sur un certain nombre de sites,
11:04 et les attaques sont réelles.
11:05 La présence des agents hybrides dans la crise européenne agricole,
11:09 dont nous parlerons après, est une réalité aussi.
11:13 On voit, selon les sources, des agents russes
11:16 qui portent des pancartes en soutien de la paysannerie européenne.
11:21 Et tout cela est quelque chose qui n'est pas que politique,
11:25 qui n'est pas que de l'influence au niveau national,
11:28 mais qui est une réalité sur le terrain.
11:30 Et cette réalité-là a, semble-t-il, enfin été considérée
11:35 comme quelque chose de réel par les autorités politiques.
11:37 – Guillaume ?
11:38 – Il ne faut pas exclure qu'il y ait non plus dans la prise de parole
11:40 d'Emmanuel Macron, à la fois, effectivement,
11:42 une conviction de politique internationale là-dessus,
11:44 et une volonté aussi de changer et de reprendre la main
11:47 sur l'agenda politique national.
11:49 C'est ce que Boris Johnson appelait le "dead catting" précédemment,
11:53 c'est-à-dire la stratégie du chat mort.
11:55 – L'ancien Premier ministre britannique.
11:57 – L'ancien Premier ministre britannique.
11:58 Des stratégies ou des thématiques qui peuvent vous gêner politiquement,
12:02 ou en tout cas sur lesquelles vous ne vous sentez pas à votre avantage,
12:05 il disait "on jette un chat mort" et il y a un nouveau sujet de débat politique.
12:09 – Donc là, clairement, on a trop parlé de sa visite houleuse
12:12 au Salon de l'agriculture.
12:13 – Ce n'est pas pour ça, ce qu'on ne peut pas enlever,
12:15 qu'il y ait effectivement cette réunion hier sur l'Ukraine,
12:17 qu'il y ait des convictions qui sont portées par le chef de l'État,
12:19 mais il sait aussi qu'en portant cette déclaration extrêmement forte
12:22 qui va faire réagir, ça écrase absolument tout.
12:25 Et on le disait, son objectif c'est de rescinder, de recliver,
12:28 avec d'un côté ceux qui soutiennent franchement l'Ukraine
12:31 et ceux qui sont plus modérés, et c'est réussi quand on voit ce matin,
12:34 effectivement, les réactions de Marine Le Pen ou encore de Jean-Luc Mélenchon.
12:37 – Tout ça est vrai, je partage l'avis de Guillaume Darré, bien sûr,
12:40 sur ses considérations politiques, en tout cas je partage
12:42 évidemment votre avis Guillaume. – Attendez, il va y avoir un "mais".
12:44 – Il y aura un "mais" avec le problème.
12:45 – Il ne faut pas oublier que ces déclarations, elles surviennent aussi
12:47 au lendemain, sur un lendemain, de l'appel au secours de Volodymyr Zelensky.
12:51 C'est-à-dire que Volodymyr Zelensky a expliqué ce week-end aux Occidentaux,
12:55 d'une part vous n'avez rempli que 30% de vos engagements en matière de livraison de but,
12:59 et d'autre part, notre victoire ou notre défaite, elle dépend de vous.
13:02 Et comme on le sait, ou comme il faut en prendre conscience,
13:05 la victoire ou la défaite de l'Ukraine, ça aura aussi des répercussions
13:09 sur l'ensemble des équipes de sécurité en Europe,
13:11 y compris sur la situation de la France.
13:13 Et donc c'est aussi au lendemain de cet appel au secours
13:15 qu'Emmanuel Macron a jugé bon d'aller un peu plus loin.
13:17 – Mais quand même, est-ce que ça, ça peut toucher l'opinion publique française,
13:20 qui vous l'avez dit, en fait, se détourne de ce sujet,
13:23 et qui est concentrée sur son quotidien, et les problèmes de pouvoir d'achat ?
13:25 – Il y a une volonté, je pense, Sophie, peut-être de prise de conscience,
13:27 ce qui a été moins relevé dans ce qu'a dit le chef de l'État hier aussi,
13:29 c'est de dire qu'il assume pour la première fois de dire que les pays
13:32 qui sont vraiment frontaliers immédiats avec la Russie,
13:37 effectivement, peuvent être attaqués dans les années à venir,
13:40 et qu'il faut se préparer à cela.
13:41 Ça, c'est quelque chose qu'on a du mal à comprendre.
13:43 Les ministres me disaient qu'en sommet européen,
13:45 les responsables politiques des États-Baltes, de la Finlande,
13:48 venaient le voir en disant "mais vous n'avez rien compris,
13:50 vous pensez qu'on peut négocier éventuellement à la Russie,
13:53 mais en fait, il faut attaquer Poutine,
13:54 parce que de toute façon, Poutine nous attaquera un jour".
13:57 Donc ces pays qui sont immédiatement frontaliers,
13:59 ils ont une peur immense que demain, et ils ont plus qu'une peur,
14:02 ils ont une conviction immense qu'ils sont les suivants
14:05 sur la liste de Vladimir Poutine,
14:06 et c'est ce que quasiment pour la première fois,
14:08 Emmanuel Macron a dit également hier.
14:10 - Et c'est ça qui est intéressant à souligner,
14:12 c'est l'état de l'opinion publique européenne relativement à cela.
14:15 Et je vous conseille pour cela, et je conseille aux auditeurs,
14:17 une enquête très intéressante relayée par Le Grand Continent,
14:19 qui est un site d'information numérique assez riche en géopolitique,
14:22 dans lequel vous avez justement une enquête "opinions"
14:25 sur la montée d'une inquiétude au sein de l'opinion européenne.
14:30 L'analyse a été faite dans six pays, donc c'est partiel,
14:34 mais enfin c'est quand même extrêmement intéressant,
14:36 parce qu'il y a cette volonté à laquelle je crois moyennement
14:39 d'une Europe de la défense, mais il y a aussi l'inquiétude
14:42 et donc la volonté pour les pays de ne pas forcément participer
14:45 au réarmement de l'Ukraine, mais au réarmement de chacun des pays.
14:50 Et c'est ce rock-rock-villement qui risque aussi d'être inquiétant
14:53 si les pays européens ne se mettent pas d'accord pour une défense cohérente.
14:56 - Les informés continuent après le Fil info de Valentine Lhottès à 9h20.
14:59 - Jamais la consommation de gaz n'a été aussi basse en France
15:05 en moins de 30 ans. D'après le gestionnaire du réseau,
15:07 elle a baissé de 11,4%, l'an passé de 20% même en deux ans,
15:12 historique selon GRT Gaz.
15:14 Israël arrêtera ses opérations militaires à Gaza pendant le ramadan,
15:19 le président des Etats-Unis l'affirme.
15:21 Joe Biden parle d'un accord avec les Israéliens
15:24 pour donner le temps de faire sortir les otages toujours aux mains du Hamas.
15:28 Les Jeux Olympiques de Paris, c'est une cible formidable
15:32 pour tous les types d'attaques informatiques, selon le directeur général de l'ANSI,
15:36 l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information.
15:40 "Il faut qu'on se protège", appelle Vincent Strubeul,
15:43 invité du 8.30 France Info ce matin.
15:45 5 000 foyers, toujours privés d'électricité en Bretagne,
15:48 après le coup de vent hier sur la région,
15:51 les côtes d'Armor et l'île Évilène sont les départements les plus touchés.
15:55 France Info
15:59 Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia
16:04 Et nous sommes toujours avec Sophie Dravinel,
16:08 grand reporter au service politique du Figaro,
16:10 avec Guillaume Darré, aussi chef adjoint du service politique de France Télévisions,
16:13 et Renaud Dely.
16:14 Le défilé des politiques continue au Salon de l'Agriculture
16:17 et ce matin c'est le Premier ministre, Gabriel Attal, qui est sur place.
16:19 Oui, Gabriel Attal qui est en ce moment même au Salon de l'Agriculture,
16:22 une visite qui doit durer toute la journée,
16:24 comme une séance de rattrapage d'ailleurs,
16:26 après la visite houleuse d'Emmanuel Macron,
16:28 ça c'était samedi bien sûr,
16:30 et puis le chef du gouvernement qui donc va essayer à nouveau
16:33 d'apaiser la colère paysanne et aussi de faire le service après-vente,
16:36 en quelque sorte, des dernières annonces de l'exécutif,
16:38 et notamment cette mesure annoncée samedi matin par Emmanuel Macron,
16:42 l'instauration de prix planchers par filière agricole.
16:46 Voici ce qu'en disait ce matin sur l'antenne de nos confrères de RTL,
16:49 le Premier ministre Gabriel Attal.
16:52 Je vous l'ai dit, je me déplace beaucoup au contact de nos agriculteurs et de nos éleveurs.
16:55 Il y a une chose qu'ils me disent tous,
16:57 parce que la réalité c'est qu'il y a des revendications, des attentes
16:59 qui sont très différentes selon les filières,
17:01 et au sein des filières, selon la taille des exploitations.
17:03 Mais il y a une chose qui revient partout,
17:05 c'est qu'on veut être rémunérés au juste prix,
17:08 et on veut être rémunérés au-dessus de notre coût de production.
17:12 Ça paraît quand même une forme de bon sens pour tous les auditeurs qui nous écoutent.
17:16 Et l'instauration des prix planchers devient donc une réponse de bon sens selon le Premier ministre,
17:21 sauf que l'exécutif pendant des semaines, des mois, voire des années, avait écarté cette hypothèse.
17:25 Alors pourquoi est-ce que d'un seul coup il s'y rallie ?
17:27 Et puis comment la mettre en œuvre ?
17:29 Est-ce que c'est effectivement une solution miracle ou efficace pour les agriculteurs ?
17:32 Ou est-ce qu'elle risque aussi de plomber en quelque sorte la compétitivité de l'agriculture française
17:38 au regard d'un certain nombre de nos partenaires ?
17:40 Sophie ?
17:41 Eh bien écoutez, en fait, la question est extrêmement débattue de savoir ce que c'est que ce prix plancher.
17:46 Et évidemment, Gabriel Attal ce matin a pris soin de préciser qu'il ne s'agissait pas
17:50 de se rapprocher des positions des insoumis en la matière,
17:54 qui selon Gabriel Attal veulent faire des agriculteurs, des fonctionnaires.
17:58 - Ils avaient voté contre en même temps, donc la majorité.
18:02 - Voilà. Mais ce qui est compliqué, ce qui lui a été rétorqué ce matin,
18:06 c'est effectivement la venue des produits étrangers et de comment poser ces prix planchers.
18:13 Alors Gabriel Attal a un petit peu cherché d'éviter les obstacles en disant que ce serait du cas par cas,
18:20 que ce serait par filière.
18:22 On sent que la volonté, comme l'a dit Emmanuel Macron lundi, est celle d'une mobilisation totale,
18:29 avec des termes quasiment guerriers, pour reprendre notre thématique précédente,
18:34 avec un intérêt général majeur.
18:36 C'est aussi ce qui a été dit par Bruno Le Maire.
18:40 Mais pour l'instant, on attend la réunion qui aura lieu dans trois semaines
18:44 pour savoir comment concrètement ces prix planchers vont être posés
18:49 et comment les agriculteurs vont être rassurés.
18:51 - Guillaume Darré.
18:52 - Le problème qu'a le Premier ministre, c'est qu'il a feuilletonné tout un nombre d'annonces
18:55 depuis désormais près de trois semaines.
18:57 Il y avait ce rendez-vous du salon de l'agriculture qui devait marquer plutôt la conclusion
19:01 de ces annonces qui avaient été faites à partir de quasiment deux semaines
19:04 après son arrivée à Matignon.
19:06 Or, on voit aujourd'hui que ce n'est pas du tout la conclusion de cette crise agricole,
19:09 puisqu'Emmanuel Macron repousse encore à trois semaines.
19:12 Il y a eu une réunion de suivi hier faite à l'Elysée.
19:15 Il y a ce midi une réunion à Bercy entre le ministre de l'économie et des finances,
19:19 ministre de l'agriculture et puis les banques, les assurances,
19:22 qui veulent un petit peu leur tirer les oreilles pour pouvoir aider les agriculteurs
19:25 sur la question de la trésorerie et sur les aspects budgétaires.
19:27 Et on voit que l'enjeu désormais majeur, ça va être,
19:31 et je pense qu'on sent qu'il y a une volonté du gouvernement
19:34 d'ouvrir les portes des préfectures pour montrer qu'il y a une prise en charge,
19:37 notamment par ces fameuses permanences où l'État va demander aux préfets
19:42 d'aller frapper quasiment à la porte des agriculteurs, au cas par cas,
19:45 pour savoir là où il y a des problèmes de trésorerie, là où il y a besoin d'aide.
19:49 Et puis une volonté qui n'a pas été très claire hier par Bruno Le Maire
19:53 lors de sa visite au salon de l'agriculture,
19:55 qui a annoncé la volonté de mettre fin ou en tout cas de réduire les CERFAS,
19:59 vous savez ces formulaires administratifs.
20:01 L'État dit il y en a trop.
20:03 Comment ça va se passer demain ?
20:05 C'est souvent plus compliqué dans la mise en œuvre.
20:07 C'est effectivement la double difficulté à laquelle se heurte l'exécution.
20:10 Merci Bruno.
20:11 Une fois de plus Guillaume a raison.
20:15 Non mais d'abord c'est un feuilleton interminable.
20:17 Et à chaque fois d'ailleurs c'est même le gouvernement,
20:19 le Premier ministre ou le chef d'État qui remettent une pièce dans la machine
20:21 en quelque sorte, sans parler évidemment des cafouillages,
20:24 notamment à propos de ce fameux grand débat morné à l'ouverture du salon de l'agriculture.
20:29 Donc on a l'impression d'une succession d'épisodes sans fin effectivement.
20:33 Et d'autre part, face à cette urgence qui est celle à laquelle se heurtent les agriculteurs,
20:38 des réponses qui sont complexes en termes de mise en œuvre.
20:42 Et là par exemple pour ce qui est de l'instauration d'un prix plancher,
20:45 enfin deux prix planchers par filière,
20:47 Gabriel Attal a expliqué que ce matin ça va nécessiter évidemment un calcul assez complexe,
20:52 selon un système assez complexe,
20:54 pour calculer les coûts de production filière par filière,
20:57 afin ensuite d'instaurer ce prix qui tiendra compte,
21:00 donc qui reposera sur les coûts de production.
21:02 Sauf que ces coûts de production peuvent être différents,
21:05 ils le sont déjà par filière,
21:07 mais même par implantation géographique des exploitations,
21:11 selon qu'un agriculteur est dans telle ou telle région, etc.
21:14 Donc ça va être long et compliqué pour les agriculteurs et donc aussi pour le gouvernement.
21:19 - Merci beaucoup, merci à tous les trois.
21:21 Guillaume Darré, chef adjoint du service politique de France Télévisions,
21:24 merci d'être passé ce matin, à bientôt.
21:26 Sophie Dravinel, grand reporter au service politique du Figaro,
21:30 qui titre d'ailleurs ce matin...
21:32 - L'uniforme à l'école.
21:34 - Alors il y a l'uniforme expérimenté à l'école,
21:36 on sait que la ville de Béziers y est passée dès hier,
21:39 mais aussi le salon de l'agriculture et ses politiques en campagne,
21:42 pour les européennes, c'est donc à lire ce matin dans le Figaro.
21:46 Merci beaucoup Renaud.
21:47 - Merci à vous, salut.
21:48 - On se retrouve demain, les informés sont de retour ce soir à 20h,
21:50 avec Véran Gerbont et Jean-François Aquilli.
21:52 - C'est vrai.

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