Les informés du matin du mardi 5 mars 2024

  • il y a 7 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 *Générique*
00:09 Et bienvenue dans "Les Informés" jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et France Info Télé,
00:13 canal 27 avec autour de la table ce matin Pauline Téveniot,
00:17 journaliste au service politique du Parisien Aujourd'hui en France.
00:20 Bienvenue Pauline.
00:21 - Merci, bonjour.
00:21 - Et à vos côtés Adrien Bec, chef adjoint du service politique de France Info.
00:26 Bien évidemment Renaud Delis est là.
00:27 - Et oui, je suis encore là.
00:29 - Bonjour Thalia.
00:30 - Bonjour Renaud.
00:30 Renaud, ça y est, l'IVG est inscrit dans la Constitution française.
00:33 - Voilà, donc un vote, une très large majorité hier lors du congrès qui s'est réuni à Versailles,
00:39 une très large majorité, 780 voix pour et seulement 72 contre.
00:44 Voici donc la liberté garantie aux femmes de pouvoir recourir à l'IVG est inscrite désormais dans la Constitution.
00:52 La France est le premier pays au monde à avoir adopté cette réforme
00:56 à l'occasion d'une réunion historique du congrès,
00:59 réunion durant laquelle le Premier ministre Gabriel Attal a tenu à rendre hommage à celle qui avait porté en son temps,
01:06 c'était il y a 50 ans, la loi légalisant l'IVG.
01:11 - Aujourd'hui, le présent doit répondre à l'histoire.
01:14 Alors mesdames et messieurs les parlementaires, 50 ans plus tard,
01:18 sous le regard de la famille de Simone Veil,
01:20 que la force de vos applaudissements pour son combat et pour sa cause
01:23 tonne plus fort encore que ses insultes et fasse définitivement justice à Simone Veil.
01:27 [Applaudissements]
01:30 - 50 ans après l'IVG, portée en 1974 par Simone Veil et donc inscrite dans la Constitution,
01:36 une décision historique, fierté française, message universel a réagi Emmanuel Macron.
01:40 La France est donc le premier pays au monde, je le disais, à adopter cette réforme.
01:44 Est-ce que ce succès sur une réforme sociétale, succès transpartisan,
01:47 évidemment une large majorité transpartisane,
01:50 pourrait inciter l'exécutif d'une part à espérer obtenir des majorités
01:54 sur d'autres révisions constitutionnelles ?
01:56 On sait que plusieurs ont été annoncées par le chef de l'État,
02:00 notamment en ce qui concerne la Corse, le droit du sol à Mayotte,
02:02 la Nouvelle-Calédonie ou encore la décentralisation.
02:05 Et puis d'autre part, sur le plan des réformes sociétales,
02:07 il y en a une autre, plusieurs fois annoncée, plusieurs fois repoussée,
02:11 qui est toujours dans les cartons de l'exécutif, c'est la loi sur la fin de vie.
02:15 Elle aussi d'ailleurs un principe légiféré sur la fin de vie
02:18 qui semble soutenu par une majorité de l'opinion.
02:21 Est-ce que le succès transpartisan, encore une fois,
02:24 qui s'est concrétisé hier, pourrait inciter le gouvernement
02:27 à aller plus vite dans cette direction ?
02:28 Pauline, d'abord sur ce qui s'est passé hier, journée historique ?
02:31 Historique, absolument.
02:33 On voit bien que ça parachève là quand même un combat féministe et c'est à noter.
02:37 On sait que la date s'inscrira désormais dans les livres d'histoire.
02:42 Et puis, si on regarde la petite histoire,
02:45 celle de la législature qui a démarré en 2022,
02:48 c'est peut-être le seul moment de très grande concorde.
02:55 Ce n'était pas l'unanimité, mais il y a eu une immense majorité de parlementaires
02:59 pour voter sur ça.
02:59 Des débats qui se sont tenus dans un climat apaisé, serein.
03:03 Et c'est à noter aussi parce que finalement, ces assemblées,
03:07 en particulier le palais Bourbon depuis 2022,
03:09 tous ces derniers mois, nous avions plus à nous habituer aux affrontements
03:14 avec des mots très violents, aux jeux politiciens, à des atmosphères surchauffées.
03:20 Et voilà, ça s'est passé dans un climat apaisé et ça fait du bien.
03:25 C'est une petite parenthèse.
03:26 Le Premier ministre, Gabriel Attal, qui a salué justement cet effort transpartisan,
03:30 il l'a reconnu dans son discours.
03:31 Et c'est assez unique, effectivement, comme le disait Pauline
03:34 et Renaud a insisté sur le terme transpartisan.
03:36 C'est précisément la spécificité du moment qu'on a vécu hier,
03:40 c'est-à-dire que ça part d'initiatives parlementaires,
03:44 ça va à l'Assemblée, ça va au Sénat.
03:47 Finalement, il y a des mots qui changent parce que ça ne convient pas aux sénateurs.
03:50 Finalement, Emmanuel Macron reprend le projet avant de le soumettre au Congrès.
03:56 Tout ça passe par les différentes chambres.
03:58 En fait, il y a eu un travail vraiment où il y avait en tout cas une volonté,
04:01 peut-être moins politicienne que d'habitude,
04:04 et la volonté d'avancer tous sur ce sujet.
04:07 Sans doute aussi parce qu'il y a eu effectivement une forme de pression de l'opinion publique.
04:12 Des sénateurs ont raconté même la pression de leurs proches.
04:15 Et donc, c'est effectivement intéressant de voir ce moment où,
04:19 même nous, journalistes politiques, on peut parfois être un petit peu,
04:21 on a pu être parfois un peu surpris par la qualité des débats,
04:24 par le fait que c'était finalement assez peu politicien.
04:26 Mais est-ce que cela...
04:27 - Il faut le dire, plusieurs parties ont participé à l'élaboration du texte.
04:31 - Ça part de la France Insoumise.
04:32 Il y a aussi des horreurs bergers, des sénatrices communistes.
04:38 En fait, ça part, ça émane quand même d'un certain nombre de parties.
04:42 Finalement, la droite s'est un petit peu raccrochée au wagon derrière,
04:45 même si initialement, elle n'était pas forcément partie pour être d'accord.
04:49 Et donc, tout ça crée une espèce de climat,
04:51 mais qui aussi dit quelque chose du caractère unique de ce moment.
04:55 Et pour commencer peut-être à répondre à la question de Renaud,
04:57 qui donc ne présage pas forcément de ce que seront de futurs textes.
05:02 - Justement, vous faites la transition, Adrien Beck, on en parle.
05:05 Quelle autre réforme constitutionnelle possible après l'IVG ?
05:09 On en parle juste après le Fil info de Mathilde Romagnon à 9h10.
05:13 - Invité du 830 France Info, Eric Ciotti,
05:16 accuse ce matin Emmanuel Macron de "jouer avec les peurs", je le cite,
05:20 en envisageant un envoi de troupes au sol en Ukraine, en guerre avec la Russie.
05:25 Une sortie jugée intempestive par le président des Républicains,
05:29 qui isole la France, selon lui.
05:31 Le chef de l'État est aujourd'hui en visite en République tchèque
05:34 pour préciser sa position.
05:36 Une enquête ouverte après la mort d'un ouvrier hier
05:39 dans un accident de chantier à La Bège, près de Toulouse.
05:42 Le tablier d'un pont s'est effondré sur le chantier
05:45 de la 3e ligne du métro toulousain.
05:47 Plusieurs personnes ont été blessées, dont deux grièvement.
05:51 Aux États-Unis, des millions d'électeurs votent en simultané aujourd'hui,
05:55 dans 15 États, pour la primaire de la présidentielle de novembre.
05:59 C'est le Super Tuesday. Donald Trump espère être intronisé
06:03 comme candidat officiel républicain ce soir.
06:06 Jeff Bezos devient l'homme le plus riche du monde,
06:09 selon l'Index mondial des milliardaires de Bloomberg.
06:12 Le fondateur d'Amazon passe devant Elon Musk.
06:15 Le patron de Tesla et SpaceX occupait la 1ère place depuis 2021.
06:20 - France Info.
06:23 - Les informés. Renaud Dely.
06:27 - De retour sur le plateau des informés avec Pauline Tévenu,
06:33 journaliste au service politique du Parisien aujourd'hui en France,
06:36 avec Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info.
06:39 Renaud Dely, on se disait juste avant le Fil Info,
06:41 l'IVG, ce qui s'est passé autour de l'IVG dans la Constitution,
06:44 est-ce que ça peut se reproduire pour d'autres textes ?
06:46 - Alors oui et non. Non, là où je suis d'accord avec Adrien Beck à l'instant,
06:52 c'est effectivement, je crois qu'il y avait un climat très particulier
06:54 autour de ce texte, une dimension historique, symbolique.
06:57 Ça a été dit, ce qui s'est traduit par cette très large majorité parlementaire
07:03 et donc appuyée par un quasi consensus de l'opinion,
07:07 plus de 85-90% des Français, selon les enquêtes,
07:10 qui étaient favorables à l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
07:13 Ça, c'est un cas quasi unique qui, par exemple, ne se reproduira probablement pas
07:19 lors des éventuelles futures révisions constitutionnelles annoncées par l'exécutif,
07:22 si tant est que ces révisions aillent jusqu'au bout, en tout cas jusqu'au Parlement.
07:25 On peut penser par exemple à l'autonomie de l'accord, ce qui est en débat.
07:29 Si jamais cette révision voit le jour, on sait par exemple en particulier
07:33 qu'il y a des réticences, voire des oppositions assez franches,
07:36 plus particulièrement du côté de la droite, qui pourraient s'exprimer.
07:39 À l'inverse, la suppression du droit du sol à Mayotte,
07:42 annoncée par Gérald Darmanin lors de son dernier déplacement,
07:47 pourrait, cette réforme-là, si là aussi elle donne lieu à une révision constitutionnelle,
07:52 se heurterait sans aucun doute à l'opposition au moins de la gauche,
07:55 si ce n'est au-delà, et même au sein de la majorité,
07:57 il y aurait probablement des divisions.
07:59 Donc on voit bien que là, sur ces révisions constitutionnelles
08:02 qui sont dans les tuyaux, en quelque sorte,
08:05 on aura du mal à arriver au même climat d'unanimisme
08:08 que celui qu'on a observé hier à Versailles.
08:11 En revanche, il y a un autre sujet qui ne donne pas lieu à une révision constitutionnelle,
08:14 mais qui est une réforme sociétale importante,
08:16 qui, elle, était dans le programme, d'ailleurs, du candidat Emmanuel Macron,
08:19 c'est la loi sur la fin de vie.
08:20 L'inscription de l'IVG en réconstitution n'était pas dans le programme du candidat Emmanuel Macron.
08:25 Cette loi sur la fin de vie, on voit à quel point le chef de l'État,
08:28 depuis maintenant de nombreux mois, a pris des précautions.
08:31 Il y a eu la convention sur la fin de vie, qui a rendu son rapport il y a près d'un an,
08:35 c'était au mois d'avril dernier.
08:36 Il a consulté, de multiples reprises, les cultes en particulier,
08:39 pour essayer de ménager les consciences, pour ne pas braquer les mentalités,
08:43 c'est ce qu'on dit du côté de l'Élysée.
08:45 Là aussi, on a quand même, sur le principe de légiférer sur la fin de vie,
08:49 une très large majorité dans l'opinion, selon toutes les enquêtes d'opinion.
08:53 Donc peut-être que, de ce point de vue-là, ce qui s'est passé hier,
08:57 et au-delà, depuis, autour de ce débat sur l'IVG dans la constitution,
09:00 peut finalement aboutir à une solution, peut-être pas unanime, pas consensuelle,
09:07 il y a des débats sur la fin de vie,
09:09 mais on peut peut-être arriver quand même près d'une législation
09:13 assez soutenue par une large majorité.
09:16 Là encore, là, ce n'est pas une révision conscue en plus.
09:18 Donc là, il n'y a pas besoin d'une majorité des 3/5e,
09:20 il faut une majorité simple.
09:22 – Mais Emmanuel Macron peut profiter de l'élan de l'IVG
09:24 pour agir sur la fin de vie, Pauline Tévion ?
09:26 – Oui, alors, je ne sais pas si on peut formuler les choses en ces termes,
09:29 parce que, comme le disait Renaud à l'instant,
09:30 Emmanuel Macron, il est d'une prudence absolue sur ces sujets-là.
09:36 Donc je ne sais pas si même il conceptualise l'idée d'élan en la matière,
09:41 on voit plutôt qu'il avance à pas très, très, très prudent,
09:45 au point même qu'il y a des interrogations
09:48 sur ce que lui pense réellement de ce sujet.
09:52 – Oui, lui-même dit qu'il évolue sur le sujet au fur et à mesure.
09:54 – Voilà, mais il y a des militants du droit à mourir dans la dignité
10:01 qui disent finalement, même qui parlent d'ambiguïté,
10:03 qui disent qu'il essaye de contenter tout le monde,
10:06 ou en tout cas de ménager tout le monde, de braquer personne.
10:09 Donc je ne pense pas qu'il se départira de cette prudence,
10:14 et qu'il se dira "allons-y", comme il peut être un peu à la Hussard
10:18 ou à Saint-Broclair sur les réformes économiques.
10:21 Par contre, il y a un véritable parallélisme à faire avec l'IVG,
10:25 c'est que la fin de vie aussi, c'est un sujet qui est travaillé
10:27 depuis très, très longtemps au Parlement, de façon transpartisane,
10:30 il y a eu des propositions de loi qui ont été travaillées lors de la mandature précédente,
10:35 en 2021, il y avait même eu à cette occasion une lettre des députés,
10:39 avec notamment des députés de la majorité,
10:41 demandant à l'exécutif de mettre ce sujet à l'ordre du jour.
10:44 Il y a aussi une opinion qui est favorable,
10:48 et donc finalement tout ça peut cheminer vers un débat,
10:52 peut-être pas autant consensuel que l'IVG, mais en tout cas un débat apaisé.
10:58 Dernière chose, ce dimanche, dans Ouest France,
11:01 la présidente de l'Assemblée, Yael Broun-Pivet, disait quelque chose d'important,
11:04 elle disait qu'à ses yeux, ce débat prendrait un an, voire deux ans au Parlement.
11:07 C'est-à-dire que là, pas de procédure accélérée,
11:10 on prend le temps d'en discuter, d'en débattre,
11:12 et ça, ça peut aider aussi à la sérénité des discussions.
11:14 Adrien Becq ?
11:15 Il y a deux aspects, l'opinion effectivement est favorable, comme sur l'IVG,
11:20 néanmoins, il y a toujours une complexité,
11:23 c'est-à-dire qu'on ne sait pas exactement ce à quoi l'opinion est favorable,
11:25 quand on rentre dans le détail des propositions,
11:28 parce que précisément, il n'y a pas encore de propositions
11:31 de la part d'Emmanuel Macron sur la table.
11:33 Il y a quand même une difficulté, malgré tout, qui n'est pas insurmontable,
11:36 mais qui est quand même assez différente par rapport à ce qu'on a pu connaître sur l'IVG,
11:40 c'est que dans les partis, il y a des oppositions,
11:43 enfin, c'est vraiment, il y a beaucoup moins de lignes politiques, en fait,
11:47 que peut-être que sur l'IVG, c'est-à-dire que vous avez,
11:49 je sais que vous avez des communistes, par exemple,
11:51 qui ont des difficultés avec les sujets de fin de vie,
11:54 alors que vous avez sans doute des députés RN qui doivent y être très favorables,
11:58 et au milieu de ça, vous avez, j'imagine, y compris, par exemple,
12:01 sans doute chez Horizon, sans doute au Modem,
12:03 - Chez ONS aussi, d'ailleurs. - Bien sûr, et au Modem,
12:05 avec l'historique un peu chrétien-démocrate,
12:07 des personnes qui ont sans doute un petit peu des difficultés.
12:09 Donc, c'est pour ça que le temps qui va être pris pour ce texte
12:12 va vraiment être nécessaire, parce que même si c'est une majorité simple,
12:16 c'est beaucoup plus difficile à lire qui peut être pour,
12:20 qui peut être contre, qui peut s'abstenir.
12:22 Donc, évidemment, Emmanuel Macron prend aussi le temps,
12:25 parce qu'il sait qu'il n'a absolument pas le droit à l'erreur
12:28 sur un texte comme ça, qui est un texte attendu.
12:30 - Et dans la méthode, il a raison de consulter les cultes, justement ?
12:33 - Rappelons quand même, juste sur le calendrier,
12:35 même s'il a changé à plusieurs reprises,
12:36 que Gabriel Attal a annoncé un premier débat parlementaire avant l'été.
12:39 Normalement, le texte devrait être dévoilé là, au printemps, et...
12:42 - Il sera le début de la procédure. - Il va cesser d'être décalé, quand même.
12:44 - Oui, évidemment, il peut y avoir un nouveau décalage, on a bien compris,
12:47 et on a cessé de le dire depuis tout à l'heure,
12:49 qu'effectivement, l'exécutif prend son temps,
12:50 mais normalement, là, il y a un nouveau calendrier qui est fixé,
12:53 et du côté de l'Élysée, on évoque une intervention prochaine,
12:56 prochaine du chef de l'État,
12:58 même si ce n'est pas lui qui va dévoiler dans le détail le texte.
13:01 Il a eu raison, sans aucun doute, de recevoir, de ménager les cultes,
13:05 ça faisait partie de ce processus, bien sûr,
13:06 mais on voit aussi, y compris, à travers l'adoption
13:09 de l'inscription de l'IVG dans la Constitution,
13:11 à quel point les cultes sont aujourd'hui sur un certain nombre de ces questions,
13:14 en l'occurrence, on l'a vu hier,
13:18 ont une influence marginale sur la société française d'aujourd'hui,
13:21 il ne faut pas se voiler la face.
13:22 Le Vatican, la Conférence des évêques de France,
13:24 la Conférence des évêques de France appelle au jeûne et à la prière,
13:27 le Vatican a réitéré son opposition,
13:29 ça n'empêche pas que 90% de l'opinion
13:31 était favorable à l'inscription de l'IVG dans la Constitution,
13:34 et on voit bien que ça n'a pas pesé sur l'issue politique.
13:37 C'est en ce sens que je pense qu'il peut y avoir un parallèle,
13:40 il y a un débat qui est plus compliqué sur la mise en œuvre
13:43 et les conditions d'encadrement de la législation sur la fin de l'Élysée,
13:47 de l'aide active à mourir, jusqu'où on va,
13:49 la question du suicide assisté, la question de l'euthanasie,
13:51 surtout si jamais elle doit passer par l'acte d'un tiers,
13:56 évidemment dès lors que le patient en fin de vie
13:57 ne pourrait pas lui-même s'administrer le produit nécessaire
14:01 pour abréger ses souffrances,
14:04 toutes ces questions-là, elles demeurent,
14:05 et on voit bien que de ce point de vue-là,
14:07 le chef de l'État, d'ailleurs, comme une bonne partie de la majorité,
14:09 sont extrêmement prudents.
14:11 Mais sur le principe, c'est vrai qu'on voit qu'il y a une large frange de l'opinion,
14:15 enfin une nette majorité qui est favorable au principe,
14:18 reste à voir les conditions d'encadrement,
14:19 et puis il peut aussi se produire sur ce débat-là,
14:21 ce qui s'est produit sur l'IVG, vous le rappeliez tout à l'heure,
14:24 c'est qu'il y a un certain nombre de sénateurs qui ont expliqué
14:26 qu'ils avaient évolué justement en écoutant des témoignages,
14:29 des récits de femmes qui leur ont expliqué à quel point c'était important
14:33 de sanctuariser en quelque sorte cette réforme dans la loi fondamentale.
14:36 Là aussi, on en entend tous les jours et on en connaît des témoignages,
14:39 on est aux prises de plus en plus,
14:42 évidemment au regard du vieillissement démographique,
14:44 avec cette réalité de la question de la fin de vie,
14:46 ces témoignages-là, ces récits, ces expériences
14:48 peuvent aussi participer de la maturation d'une décision politique raisonnable.
14:52 – De rien.
14:52 – Un tout petit mot, il ne faudra juste pas qu'il y ait dans le texte
14:55 la mesure qui va cristalliser, qui va susciter des passions,
15:00 c'est toujours le risque, on l'a vu sur plein de réformes d'Emmanuel Macron,
15:03 et donc c'est sans doute aussi ce à quoi il travaille,
15:05 pour éviter d'avoir la mesure dont tout le monde va parler,
15:08 qui parfois ne sera qu'un symbole, mais qui en fait peut cristalliser
15:11 et empêcher ce que vient d'évoquer Renaud,
15:14 c'est-à-dire que certains peut-être changent d'avis et donc créent une majorité.
15:17 – La mesure qui peut crisper ou même le mot qui peut crisper.
15:20 – Et parfois le mot aussi, vous avez raison.
15:21 – Même jusqu'au parlementaire.
15:22 Il est 9h21, c'est l'heure du Fil info de Mathilde Romagnon et on se retrouve après.
15:26 [Générique]
15:27 Emmanuel Macron est à Prague, en République tchèque aujourd'hui,
15:30 où il doit préciser sa position sur l'Ukraine.
15:33 Dans la presse tchèque, le chef de l'État a dit
15:35 "écarter toute logique d'escalade dans la guerre avec la Russie",
15:39 après ses propos controversés sur l'éventuel envoi de troupes au sol.
15:43 Un accord dès 27 pour limiter progressivement l'usage d'emballages plastiques.
15:48 Et ça commence par l'interdiction en 2030,
15:51 dans l'Union Européenne, des contenants plastiques à usage unique dans la restauration.
15:56 En revanche, les contenants en papier et en carton resteront autorisés.
16:01 Le parquet de Melun demande un procès pour homicide au lieu de blessures involontaires.
16:06 Dans l'affaire Pierre Palmaade, l'humoriste a provoqué l'an dernier
16:10 un grave accident de la route sous l'emprise de stupéfiants
16:13 et trois personnes avaient été gravement blessées,
16:15 dont une femme enceinte qui a perdu son bébé.
16:18 Va-t-il se qualifier pour les quart de finale de la Ligue des champions de football ?
16:22 Le PSG affronte ce soir la Real Sociedad à Saint-Sébastien, c'est en Espagne.
16:26 Huitième de finale, retour.
16:28 À l'aller, les Parisiens s'étaient imposés 2 à 0.
16:30 [Générique]
16:33 France Info.
16:34 [Générique]
16:35 Les informés.
16:37 Renaud Delis.
16:38 Salia Drakia.
16:39 [Générique]
16:41 Et les informés continuent avec Pauline Téveniau,
16:43 journaliste au service politique du Parisien, aujourd'hui en France,
16:46 avec Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info.
16:50 Renaud, on en vient au deuxième thème de ces informés,
16:52 l'Europe s'attaque aux emballages plastiques à usage unique.
16:55 Un véritable fléau en matière de pollution, évidemment,
16:59 auxquelles s'attaque l'Union européenne.
17:01 Rappelons que les déchets d'emballage ne cessent d'augmenter,
17:03 près de 190 kilos par habitant sur une année.
17:08 Ce sont les derniers chiffres qui datent de 2021
17:11 et qui illustrent une progression de 32%, en disant un tiers, d'augmentation.
17:16 Une nouvelle réglementation est donc en discussion au Parlement européen
17:20 qui vise à imposer notamment aux emballages d'être recyclables d'ici à 2030
17:23 et recyclés d'ici à 2035.
17:26 Il s'attaque plus spécifiquement aux emballages à usage unique.
17:29 Effectivement, un texte extrêmement fouillé,
17:33 dont l'adoption n'est pas encore achevée,
17:34 qui détaille donc une liste d'emballages.
17:37 S'agit-il d'une véritable révolution capable de changer nos usages
17:40 et aussi nos mentalités de consommateurs ?
17:42 Et puis d'ailleurs, comment la mettre en œuvre, cette révolution,
17:45 dès lors qu'elle se heurte à un certain nombre d'oppositions, de lobbying ?
17:48 Voici ce qu'en disait ce matin sur l'antenne de France Info,
17:51 Pascal Canfin, député européen Renews
17:53 et président de la Commission Environnement au Parlement européen.
17:57 C'est le texte du pacte vert qui a été le plus lobbyé de tout le mandat européen,
18:02 parce qu'à chaque ligne, vous aviez un intérêt industriel derrière.
18:05 Mais je note qu'il y a des entreprises qui ont fait un lobbying offensif
18:09 pour aller vers davantage de réutilisation, davantage de vrac,
18:12 moins de déchets, plus de recyclabilité, etc.
18:14 Et puis d'autres qui ont fait un lobbying défensif.
18:17 Un lobbying défensif qui a d'ailleurs contribué à intégrer dans ce texte
18:20 un certain nombre d'exceptions, de dérogations,
18:24 un calendrier qui lui-même s'étend un petit peu dans la durée.
18:27 Donc est-ce qu'on peut effectivement espérer que l'Union européenne
18:31 contribue à couper en quelque sorte notre dépendance au plastique ?
18:36 Puis il y a aussi le fait que la France, et Pascal Canfin l'a rappelé ce matin,
18:39 se veut plus vertueuse que d'autres en prenant des législations un peu plus ambitieuses.
18:44 Est-ce que la France, là aussi, peut être un modèle pour ses partenaires ?
18:47 Pauline Téminaud ?
18:48 Il ne s'agit pas de pécher par excès de pessimisme,
18:51 mais on a un exemple en France justement, 2020,
18:54 il y a la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire qui a été adoptée.
18:58 Et récemment, il y a un rapport d'ONG qui a démontré que ces effets
19:03 n'étaient pas si incroyables que ça pour plusieurs raisons.
19:08 Parce que le lobbying, dont parlait Pascal Canfin en amont,
19:11 et dans la fabrique de la loi, il s'exerce aussi a posteriori.
19:15 Et donc les ONG dénoncent par exemple un décret qui a été publié
19:18 pour poser des exemptions à l'emballage des fruits et légumes.
19:21 Ça, c'était bien après le vote de la loi.
19:25 Les ONG, elles expliquaient aussi qu'en fait, il y avait plein de mesures
19:27 qui n'étaient pas réellement mises en œuvre,
19:28 et notamment parce qu'il n'y avait pas suffisamment de contrôle
19:32 et que les sanctions n'étaient pas suffisamment dissuasives,
19:34 typiquement les gobelets en plastique ou les sacs en plastique dans les magasins.
19:38 Donc on voit que c'est non seulement extrêmement difficile en amont du vote de la loi,
19:45 mais qu'après, ce n'est pas si simple non plus.
19:47 Et donc voilà, cet exemple de la loi Antilles-Gaspi montre
19:52 que ce n'est pas d'un coup de baguette magique parce qu'un texte est voté,
19:54 que les choses sont appliquées derrière, surtout en matière environnementale.
19:58 Une loi ne suffit pas, il y a aussi les comportements en fait.
20:00 Oui absolument, il y a les comportements et il y a aussi la philosophie.
20:04 Parce que pour ce qui est du plastique, il y a en consommer moins tout simplement,
20:09 et/ou le recycler.
20:12 Et en fait, la réalité, c'est qu'aujourd'hui, 15% du plastique au niveau mondial est recyclé,
20:16 donc ce qui est quand même vraiment peu, mais que finalement, y compris des pays,
20:20 alertent sur le fait que se contenter de recycler le plastique ne sera pas suffisant,
20:24 parce que vous avez des fuites, parce que recycler,
20:27 eh bien ça consomme de l'électricité, en tout cas de l'énergie.
20:31 Et donc voilà, donc finalement, la question, c'est quand même comment on arrive à baisser
20:35 globalement le volume de plastique, non pas seulement consommé, mais donc fabriqué.
20:40 Oui, il y a des industriels qui ne font pas le jeu.
20:41 Voilà, c'est l'œuf ou la poule.
20:43 Mais donc effectivement, le sujet, et là, quand Renaud parlait dans son introduction
20:46 de recyclage, le recyclage en soi n'est pas non plus l'apanacée,
20:51 parce que recycler, ça veut dire qu'on continue de fait à en utiliser.
20:54 Donc, en fait, ça ne résout pas fondamentalement le problème.
20:57 C'est vrai que le recyclage ne résout pas la question de la production.
20:59 La production elle-même à l'origine qui pose problème.
21:02 On voit un certain nombre d'industriels, de fast-food notamment et d'autres,
21:05 beaucoup d'autres qui font du lobbying pour obtenir des dérogations
21:08 ou des usages un peu divers et variés.
21:10 Puis, un autre argument qui commence à être poussé par ceux qui cherchent justement
21:14 à freiner cette législation ou ces restrictions, c'est la question de l'emploi,
21:19 parce qu'il y a aussi un certain nombre d'industriels qui disent
21:21 "mais attention, l'emballage, c'est aussi une industrie qui fait vivre".
21:24 Voilà, il y a des dizaines de milliers d'emplois qui sont en jeu.
21:26 Donc, on voit que cette législation, l'Europe aussi vertueuse se veut-elle
21:31 et quelles que soient ses ambitions, se heurtent à ces lobbying-là.
21:35 Et puis au-delà, comme le disait très bien Pauline Tévinion,
21:36 c'est vrai que de toute façon, ça renvoie ensuite à une mise en œuvre,
21:40 une mise en pratique au jour le jour, quasiment secteur par secteur
21:43 et donc forcément à des contrôles, à des sanctions, à des pénalités
21:46 pour ceux qui dérogent à ces réglementations qui, pour l'instant,
21:49 ne suivent pas, sans parler même, d'une autre dimension
21:53 qui est celle de nos comportements, de nos usages, de nos mentalités.
21:56 Parce que c'est vrai que tout en la matière ne tombe pas d'en haut
21:59 et que ça dépend aussi des comportements individuels
22:01 et d'une forme de prise de conscience collective.
22:04 – Merci beaucoup, merci à tous les trois Pauline Tévinion,
22:06 journaliste au service politique du Parisien aujourd'hui en France.
22:09 On va donc en profiter pour voir la une du jour
22:12 sur les différents trafics, notamment de cigarettes
22:15 dans le 18ème arrondissement de Paris.
22:18 C'est un article à lire, un dossier à lire ce matin
22:20 dans le Parisien aujourd'hui en France.
22:23 Adrien Beck, merci à vous,
22:24 chef adjoint du service politique de France Info.
22:26 Nous, Renaud, on se retrouve avec grand plaisir demain.
22:28 – Pas de plaisir partagé bien sûr, vivement demain !
22:31 – Vivement demain, les informés sont de retour ce soir à 20h.
22:34 - C'est pas possible. - C'est pas possible.

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