• il y a 6 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 [Musique]
00:08 Bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info avec du beau monde ce matin.
00:13 Nous avons autour de la table Nathalie Moret, journaliste politique à Paris pour le groupe Ebra, le groupe des quotidiens de l'Est de la France.
00:20 Bonjour Nathalie. - Bonjour.
00:21 A vos côtés Henri Verne, rédacteur en chef adjoint du Parisien Aujourd'hui en France. Bonjour Henri. - Bonjour.
00:25 Il y a aussi Eric Scholl, directeur de la rédaction de L'Express. Bonjour. - Bonjour, ça y est.
00:29 Et bien sûr l'excellent Renaud Dely. - Bonjour, ça y est.
00:32 Et Renaud Dely, à l'heure où on se parle, Emmanuel Macron s'est envolé pour la Nouvelle-Calédonie.
00:35 Et oui, donc Emmanuel Macron en vol pour Nouméa. Il est parti hier soir pour une visite éclair, 24 heures chrono en quelque sorte,
00:44 dans l'archipel qui est toujours sous une forte tension après une semaine d'émeutes.
00:49 Une semaine d'émeutes qui, rappelons-le, ont fait six morts dont deux gendarmes.
00:53 Le chef de l'État qui se rend donc à l'occasion de cette visite surprise en Nouvelle-Calédonie,
00:58 à la fois pour manifester sa solidarité, dit-on à l'Élysée, avec les néo-calédoniens qui ont été traumatisés par ces violences,
01:04 son soutien aux forces de l'ordre aussi, en garant de l'ordre républicain en quelque sorte,
01:09 mais aussi pour installer une mission, une mission de médiation pour essayer de rouvrir le dialogue et aboutir à une solution politique.
01:18 Et précisément, hier soir, alors qu'il était en meeting à Bayonne, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe,
01:23 qui a géré en son temps le dossier calédonien, s'est permis en quelque sorte de faire la leçon au chef de l'État,
01:29 en espérant que ses annonces aujourd'hui soient, je cite Edouard Philippe,
01:32 "à la hauteur d'une situation terriblement dangereuse et triste et beaucoup plus compliquée qu'il y a trois mois".
01:39 Au passage, il lui a donné en quelque sorte, il a tenu en quelque sorte une forme de discours de la méthode.
01:44 Ce qui compte le plus en Nouvelle-Calédonie, c'est l'accord politique.
01:49 Ça n'est pas le droit, ça n'est pas le rapport de force qui découlera ou ne découlera pas de l'accord politique,
01:55 c'est toujours l'accord politique.
01:58 Toutes celles et ceux qui voudront se placer en dehors de cette logique, soit en jouant le rapport de force, soit en jouant le drapur,
02:04 à mon avis se heurteront à des déconvenues cuisantes.
02:08 Ça résonne effectivement comme une leçon.
02:10 Le droit seul ne suffit pas, dit Edouard Philippe, sous-entendu la révision constitutionnelle en cours.
02:15 Le dégel du corps électoral, ça n'est pas le seul sujet évidemment.
02:18 Aujourd'hui, il faut essayer de trouver un accord politique qui aille bien au-delà.
02:21 Et il semblera, écoutez l'ancien Premier ministre, que l'exécutif ait oublié cette méthode et cet objectif au cours des mois qui viennent de s'écouler.
02:30 Alors est-ce que, dans ce contexte, la visite d'Emmanuel Macron est d'une part judicieuse et risquée ?
02:36 Nathalie Moret sur la leçon de politique d'Edouard Philippe.
02:39 Je la trouve d'une violence inouïe.
02:42 Si on a le sous-texte, c'est complètement fou.
02:45 Il est en train de dire au Président de la République "moi j'ai bossé pendant 3 ans et tout allait bien en Nouvelle-Calédonie
02:51 et depuis que je suis partie, en clair, le dossier n'est plus traité à Matignon et il n'est plus traité du tout".
02:57 Et pour aller dans le sens de l'ancien Premier ministre, je garde en mémoire une conversation avec un membre du gouvernement éminent,
03:03 juste à la veille de l'adoption par l'Assemblée nationale du texte qui justement fait débat en Nouvelle-Calédonie.
03:13 Et ce membre éminent du gouvernement me disait qu'il n'y avait plus aucun problème en Nouvelle-Calédonie
03:19 et que ça n'allait pas s'écrème et que le Congrès allait être réuni avant le 30 juin.
03:24 Moins de deux semaines plus tard, on voit bien que rien ne va plus.
03:29 Et ça va, cette anecdote que je vous raconte, va en résonance avec ce que dénonce l'ancien Premier ministre
03:39 qui disait qu'il y avait quelque part une sorte de cécité du pouvoir actuel par rapport à ce qui se passe à 16 000 km de Paris.
03:46 Donc effectivement, le fait que le Président de la République s'y rende aujourd'hui, je pense que c'était une nécessité.
03:50 D'ailleurs, j'observe qu'il y a un consensus dans la classe politique.
03:53 Est-ce qu'il va arriver en moins de 12 heures à régler la situation ? Wait and see.
03:57 Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie pour essayer de désamorcer la crise.
04:01 On continue d'en parler juste après le Fil info de 9h10. Mathilde Romagnin.
04:05 Le Sénat a adopté hier plusieurs mesures pour réguler le marché des locations meublées touristiques comme Airbnb.
04:11 Cela permettra de donner des outils aux élus locaux dans les villes touchées, selon le ministre délégué chargé du Logement.
04:17 Guillaume Kasbarian était l'invité du 8.30 France Info.
04:20 Israël rappelle ce matin ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège, deux pays souhaitant reconnaître l'existence d'un État palestinien.
04:29 Oslo le fera dans une semaine, annonce ce matin du Premier ministre norvégien.
04:34 Irlande doit faire une annonce similaire dans la journée.
04:37 Le ministre israélien des Affaires étrangères prévient l'État hébreu ne restera pas silencieux sur cette question.
04:43 Emmanuel Macron est en route pour la Nouvelle-Calédonie.
04:46 Le chef de l'État sera sur place dès ce soir pour installer une mission et tenter d'apaiser les tensions dans l'archipel.
04:52 Après plus d'une semaine d'émeutes, violences liées à l'adoption d'une réforme électorale.
04:57 La Légion d'honneur à titre posthume pour les deux agents tués lors de l'attaque d'un faugon pénitentiaire la semaine dernière
05:03 dans le département de l'Eure.
05:05 Un hommage national leur sera rendu aujourd'hui à Caen à midi en présence du Premier ministre Gabriel Attal.
05:11 De retour sur le plateau des informés avec Nathalie Moré, journaliste politique pour le groupe Ebra,
05:27 le groupe des quotidiens de l'Est de la France, avec Eric Scholl, directeur de la rédaction de l'Express,
05:31 avec Renaud Dely aussi, et Henri Verney, rédacteur en chef adjoint du Parisien,
05:35 aujourd'hui en France, Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie.
05:38 Alors il y va pour 12-24 heures grand max.
05:42 Dans un premier temps c'était ça, c'était 12 heures qui étaient annoncées, alors peut-être que ça pourrait durer un peu.
05:46 Alors cela dit c'est déjà quand même un net progrès comme l'a expliqué Nathalie Moré,
05:49 parce que rappelez-vous il y a quelques jours il était question simplement d'une visioconférence
05:52 qu'aurait voulu organiser Emmanuel Macron avec toutes les parties en Nouvelle-Calédonie
05:56 et ça évidemment ça avait été très mal reçu, parce que tout simplement
06:00 le dossier est tellement complexe, tellement humain, qu'il faut vraiment
06:04 avoir du tangible et pouvoir être sur place.
06:07 Mais 12 heures évidemment, on se doute bien, étant donné la violence qui est contenue,
06:11 enfin qui est contenue, qui est d'ailleurs même exacerbée dans l'île,
06:14 évidemment ça paraît très optimiste de prétendre avoir le temps d'écouter tout le monde
06:19 et d'avancer des solutions. Alors évidemment que ça pourrait en réalité durer,
06:22 ne serait-ce que parce que d'abord sur ce terrain,
06:26 l'aspect coutumier, le temps de la palabre, de parler à ses interlocuteurs
06:30 est vraiment important, il faut installer ça, donc peut-être que ça pourrait déborder un peu.
06:34 Surtout il ne faut pas donner l'impression de pouvoir régler la va-vite,
06:38 et donc quelque part d'outre-penser et finalement d'être là avant tout pour l'image.
06:42 Néanmoins le président a une contrainte, c'est qu'il a une visite d'État en Allemagne
06:45 qui doit débuter dimanche, donc évidemment le temps du trajet, le temps de rentrée,
06:49 il faut calibrer tout cela, et cette visite en Allemagne, il faut savoir qu'elle fait suite
06:53 à une visite qui avait été reportée il y a un an, elle aurait dû avoir lieu il y a un an,
06:57 elle n'avait pas pu avoir lieu à cause des émeutes, là pour le coup c'était dans la cité du Jeanne-Ahel,
07:01 au mois de juin, et ce qui veut, il y a quand même un aspect symbolique là-dedans
07:05 d'un président quand même dont le pays est souvent à feu et à sang.
07:11 Donc ça c'est important. Et juste, alors c'est vrai qu'on a entendu la leçon de méthode,
07:15 tout à fait, d'Edouard Philippe, il y a quelque part aussi un petit peu d'amertume chez lui peut-être,
07:19 parce que l'ancien Premier ministre, évidemment à un moment il était pressenti pour être lui-même
07:23 l'un des médiateurs, par sa connaissance du dossier en effet, quelque part il s'est retrouvé
07:27 écarté du jeu, parce que là on voit bien un Macron qui reprend la main, d'ailleurs qui l'associe
07:31 à Tal de côté, alors qu'à un moment c'est justement une affaire de matignon.
07:35 Donc là il y a évidemment aussi cette espèce de déception peut-être un peu de record
07:40 d'Edouard Philippe qui aurait pu trouver là un beau tremplin à sa campagne présidentielle de 2027.
07:44 - Alors c'est pas Gabriel Attal qui se déplace, mais Emmanuel Macron
07:48 prend dans ses valises plusieurs ministres avec lui, dont Gérald Darmanin et Éric Scholl.
07:52 Gérald Darmanin, lui, qui a visé les émeutiers.
07:54 - Oui bien sûr, donc ça va être ça qui va être assez compliqué, Gérald Darmanin,
07:58 Sébastien Lecornu et la ministre Loutrebert. Ce qui va être assez compliqué,
08:02 c'est pour eux aussi de trouver les bons interlocuteurs. Parce qu'en réalité
08:06 maintenant on a deux camps qui sont arcs boutés, et c'est pour ça qu'il va falloir un petit peu de temps.
08:10 Rappelez-vous juste ce qui s'est passé en 1988, lorsque à l'époque Michel Rocart reçoit
08:16 Jean-Marie Thibaut d'un côté et de l'autre Jacques Lafleur,
08:19 Michel Rocart leur dit "on va discuter, on va prendre 72 heures".
08:23 En réalité ils sont arrivés à un accord dès le lendemain, mais ils se sont dit "on va rester ici pendant 72 heures".
08:27 - Et prendre le temps ! - Et c'est important le temps, c'est très important.
08:30 Là c'est ça qu'il faut trouver à la fois. Il faut pacifier, c'est-à-dire il faut quand même
08:33 restaurer, retrouver, retrouver quand même un peu de sérénité,
08:37 trouver des bons interlocuteurs, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui,
08:40 et ensuite effectivement trouver un accord politique, ce qui prend du temps.
08:43 Et ça, en 12h-24h, ça paraît quand même une mission extrêmement compliquée.
08:48 Mais au fond, Emmanuel Macron nous a un peu appris à faire ce genre de choses.
08:52 - Jordan ? - C'est d'autant plus difficile qu'effectivement on a tous, depuis maintenant plusieurs semaines,
08:55 évoqué à chaque fois le précédent des années 80, puisque ces événements nous rappellent évidemment
08:59 la crise des années 80 et cette sortie de crise.
09:02 Mais il y a une différence qui est quand même fondamentale, c'est que le pouvoir n'a pas changé.
09:05 En 1988, lorsque Michel Rocart réussit à mettre en place ce nouveau processus de dialogue
09:11 à travers cette mission consensuelle qu'il envoie un certain nombre de représentants,
09:15 dont le préfet Christian Blanc à l'époque, les représentants des cultes de la franc-maçonnerie,
09:19 en Nouvelle-Calédonie, etc.
09:22 Ça n'est pas sous le mandat de Michel Rocart à Matignon que s'étaient produits les événements d'Ouverture.
09:28 L'assaut de la grotte d'Ouverture, les 19 indépendantistes et 2 gendarmes
09:33 qui ont été tués à l'époque, etc.
09:35 Donc il y avait eu une alternance de fait.
09:37 Le chef de l'État était le même, mais c'était Jacques Chirac à Matignon
09:41 qui a ensuite assédé sa place à Michel Rocart.
09:43 Là, c'est le même pouvoir et l'un des problèmes auquel se heurte ce pouvoir,
09:46 c'est qu'il est aux yeux d'une frange, en tout cas des interlocuteurs,
09:49 décrédibilisé de par une attitude qui a été jugée partielle ces derniers mois
09:53 dans la désignation d'un certain nombre de responsables,
09:57 dans l'attitude adoptée, dans la façon dont le 3ème référendum a été maintenu en décembre 2021
10:02 alors que les indépendantistes voulaient son report,
10:04 et puis évidemment à travers cette révision constitutionnelle.
10:07 Donc tout le problème, c'est de retrouver suffisamment de crédibilité
10:11 pour pouvoir discuter avec les deux parties,
10:14 et évidemment aussi d'inciter ces deux parties à discuter.
10:17 Et c'est là, me semble-t-il, qu'on touche les limites du voyage,
10:20 du déplacement d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
10:22 Il est sans aucun doute nécessaire et légitime et bienvenu,
10:26 parce qu'il montre que l'État, et en l'occurrence le chef de l'État,
10:30 prend la mesure de l'enjeu et il est perçu comme tel par les deux parties.
10:35 Le problème, c'est que je pense qu'il faut qu'Emmanuel Macron ait la sagesse
10:39 de disparaître en quelque sorte de la photo aussi vite qu'il s'y est imposé au premier plan.
10:43 C'est-à-dire qu'il faut qu'il y aille comme il l'a laissé entendre,
10:46 mais jusqu'où et dans quelle mesure, pour désigner effectivement
10:49 des médiateurs susceptibles de renouer le dialogue.
10:53 Mais si c'est Emmanuel Macron lui-même qui est à la manœuvre du début à la fin,
10:57 ça risque aussi de produire un effet contraire.
10:59 Et là, on a évidemment une petite inquiétude au regard du différent manifeste avec Édouard Philippe,
11:04 qui aurait pu apparaître comme un interlocuteur assez naturel au regard de son expérience du dossier,
11:09 qui était plus ou moins, dont l'on a été susurré, par un certain nombre de, justement, interlocuteurs,
11:14 et qui, comme par hasard, mais c'est en disant sur son lien avec Emmanuel Macron,
11:19 donc visiblement, ce dont on est sûr, c'est qu'il ne fera pas partie de cette médiation.
11:23 Mais après, on peut imaginer que l'Élysée n'envoie pas le président n'importe comment,
11:26 que visiblement, il a été calé à la dernière minute, ce déplacement,
11:29 puisqu'il devait présider la cérémonie d'hommage aux agents pénitentiaires qui sont morts.
11:34 Mais quand même, ils ne vont pas envoyer le président de la République faire tout ce trajet
11:38 pour qu'à la fin, il soit devant des gens qui ne veulent pas lui parler.
11:42 – Oui, en effet, ça suppose qu'à priori, il lui fallait du biscuit pour parler vulgairement.
11:46 On pense évidemment à un report possible de la réunion du Congrès
11:50 pour valider la révision, c'est-à-dire le dégel du corps électoral, il pourrait y avoir ça.
11:55 On voit bien de toute façon que comme c'est une réunion du Congrès,
11:57 il faudrait qu'il y ait 3/5 des députés et sénateurs qui soient d'accord pour le voter,
12:01 ce qui aujourd'hui paraît assez peu vraisemblable.
12:03 Donc ça pourrait être un premier geste.
12:05 Néanmoins, et là je reviens aussi à Edouard Philippe comme mes camarades,
12:07 c'est qu'il a bien parlé aussi de perspectives de contenu politique.
12:11 Il a bien dit à quel point la politique compte là-dedans.
12:14 Et ça, ça veut dire quoi ?
12:15 Ça veut dire que contrairement à ce qu'a fait le gouvernement cette dernière année,
12:19 disons, il faut retrouver une perspective politique.
12:22 Là, on a eu l'impression qu'après le référendum, le troisième nom,
12:25 mais dans un référendum quand même qui a été boycotté en 2021,
12:29 que tout s'était arrêté.
12:31 Or non !
12:32 Il faut d'ailleurs se rappeler, les accords Matignon de 88 dont parlait Renaud,
12:36 ils sont quand même, Chibau, le leader canadien, qui les avait payés de sa vie.
12:40 Il avait été assassiné un an plus tard.
12:41 Donc c'est quand même une histoire qui est extrêmement passionnante,
12:43 mais surtout qui n'est pas achevée.
12:44 Et donc ce qu'il faut retrouver, c'est cette perspective,
12:47 c'est-à-dire que l'histoire ne s'arrête pas là,
12:48 il faut trouver, comment dire, peut-être un moyen de dire que,
12:51 ben oui, référendum, pour tout de suite, non, on ne va pas en faire un tous les deux ans,
12:54 tous les trois ans, Edouard Philippe dit lui-même d'ailleurs,
12:56 mais pourquoi pas dans 20 ans ?
12:57 Enfin, il faut vraiment que cette idée-là puisse évoluer dans un sens comme dans un autre.
13:02 C'est ce que dit déjà Marine Le Pen, elle, qui dit,
13:05 il faut peut-être réorganiser un référendum, Nathalie Moret.
13:08 En fait, Marine Le Pen, elle a beaucoup évolué sur la question.
13:11 Donc c'est d'ailleurs ce qui rend ce dossier complètement...
13:14 le vote de ce dossier est complètement difficile.
13:17 Moi, je note quand même que le président de la République était absolument...
13:21 enfin, c'était obligatoire qu'il y aille, il n'est pas seul dans l'avion.
13:24 Il a a priori trois ou quatre grands hauts fonctionnaires dans l'avion avec lui,
13:28 qui sont des gens qui sont spécialisés dans le dossier calédonien,
13:32 qui ont travaillé par le passé avec Manuel Valls, Bernard Cazeneuve,
13:35 des gens qui vraiment connaissent bien ce dossier-là,
13:38 et c'est eux, finalement, qui auront à retisser le lien
13:41 et à créer les supports de l'accord politique qui devra être trouvé.
13:46 - Bon, on va suivre le déplacement du président de la République en Nouvelle-Calédonie
13:50 dès qu'il va atterrir, si je puis dire,
13:53 parce que ça prend du temps pour y aller, plus de 20 heures.
13:55 On s'arrête une petite minute, le temps du Fil info de Mathilde Romagnan, et on revient après.
13:58 - L'Espagne annonce ce matin la reconnaissance d'un État palestinien,
14:04 la semaine prochaine, le 28 mai.
14:06 La Norvège fera de même, selon son Premier ministre,
14:09 tout comme l'Irlande, mais sans donner de date pour l'instant.
14:13 Conséquence, Israël rappelle ce matin ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège.
14:18 Un hommage national rendu aujourd'hui à Caen,
14:21 aux deux agents pénitentiaires tués la semaine dernière lors de l'attaque de leur fourgon.
14:25 C'était dans le département de l'Eure.
14:27 Le Premier ministre Gabriel Attal assistera à la cérémonie.
14:31 Les deux agents sont faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume.
14:35 Le prix de l'eau va augmenter dans les Pyrénées-Orientales, prévient ce matin
14:39 le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut.
14:42 Il est en déplacement dans ce département, touché depuis deux ans par une intense sécheresse,
14:47 où il doit détailler le plan de résilience pour l'eau du gouvernement à Canet en Roussillon.
14:53 Les enquêteurs privilégient l'hypothèse d'une opération de déstabilisation en provenance de la Russie.
14:58 Après les tags de mains rouges sur le mur des Justes du mémorial de la Shoah à Paris,
15:04 c'était il y a dix jours.
15:06 [Générique]
15:17 Les informés continuent avec Nathalie Moret, journaliste politique pour le groupe Ebrard.
15:22 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint du Parisien Aujourd'hui en France.
15:25 Et Éric Scholl, directeur de la rédaction de L'Express et justement Renaud Delis.
15:30 L'autre fait d'actualité du jour, c'est toujours Emmanuel Macron, mais cette fois-ci en une de L'Express,
15:34 demain, auquel il a accordé un long entretien.
15:37 Un long entretien sur sa politique économique, tournée essentiellement d'ailleurs sur le bilan de ses sept années au pouvoir,
15:43 avec ce mot qui barre d'ailleurs la une de L'Express en kiosque demain,
15:48 "Notre stratégie est la bonne", sur le plan économique.
15:51 Donc alors rappelons que le déficit s'est dangereusement creusé à la fin de l'année dernière pour atteindre 5,5% du PIB,
15:58 que la dette dépasse désormais 3 100 milliards, que la croissance ralentit
16:03 et que le taux de chômage plafonne à 7,5% de la population active.
16:06 Et pour autant, à en croire le chef de l'État, on ne change pas une stratégie,
16:11 donc qui gagne en tout cas à ses yeux.
16:14 Pourquoi ? D'abord parce que la situation est pire ailleurs, explique-t-il,
16:18 notamment chez nos voisins allemands qui eux sont entrés en récession.
16:21 Et puis parce qu'il se fait fort de voir les fruits fleurir, en quelque sorte émerger,
16:27 de cette politique de l'offre dont il se veut le garant sur la longue durée,
16:31 le chef de l'État qui se réjouit justement dans cet entretien
16:35 de ne plus pratiquer la politique du yo-yo qu'il reproche à ses prédécesseurs.
16:40 Éric Scholl, il vous a fait une opération d'autosatisfaction, en fait, Emmanuel Macron.
16:44 Oui, il a vanté son bilan.
16:46 Et effectivement, paradoxalement, alors qu'on a des indicateurs qui sont soit très mauvais,
16:52 comme la dette publique, soit pour le moins on peut s'interroger, comme la croissance,
16:56 on a quand même une croissance molle, etc.
16:58 Mais en réalité, lui ce qu'il défend c'est plutôt le cap.
17:01 Il dit "je maintiens le cap".
17:03 Notre stratégie est la bonne, et sa stratégie en l'occurrence c'est celle des baisses d'impôts.
17:08 Donc il revient sur les baisses d'impôts à l'égard des entreprises et des ménages,
17:12 60 milliards d'euros quand même.
17:14 Il nous dit qu'il va poursuivre toutes ces réformes, il dit qu'il va continuer, qu'il va poursuivre.
17:20 Vous savez, il avait pris en janvier un engagement de baisser de 2 milliards d'euros les impôts,
17:24 il faut dire les classes moyennes pour 2025, il nous dit qu'il va tenir cet engagement,
17:28 et ça en dépit de toutes les mesures budgétaires à faire.
17:32 Alors il revient sur les mesures budgétaires, il dit que oui, qu'effectivement il faut quand même
17:35 un petit peu faire des économies, 10 milliards cette année, 20 milliards au total,
17:40 10 qui ont été décidées en début d'année, 10 milliards à venir,
17:43 on ne sait pas encore où on va faire ces économies.
17:45 Mais au fond, il défend la façon dont il a transformé, nous dit-il, la France depuis 7 ans,
17:52 en nous expliquant qu'en fait on est devenu, le pays serait devenu un partenaire fiable,
17:56 ce qui n'était pas auparavant, précisément à cause de ces yo-yo en termes de politique.
18:00 Il défend l'industrialisation, quelques jours après le sommet de Shoes France,
18:05 d'ailleurs il nous annonce l'arrivée d'une dizaine de nouvelles usines,
18:09 cette fois-ci d'investissements français, qui vont arriver dans les prochains jours,
18:12 et puis surtout quand il fait la comparaison, il tacle sévèrement le modèle allemand,
18:19 en expliquant que le modèle allemand aujourd'hui est "bousculé", c'est son terme.
18:23 Il nous dit que l'Europe, le modèle européen, il faut faire un "reset",
18:28 donc refonder le modèle économique européen.
18:31 C'est quand même à la fois un programme avec beaucoup d'intentions,
18:37 pourra-t-il les mener ? Non seulement ce n'est pas forcément facile à la fois en France,
18:41 mais aussi en Europe, il faut quand même convaincre, en particulier l'Allemagne,
18:45 en allusion au voyage à la visite d'Etat qui va avoir lieu dans quelques jours,
18:49 on sait bien qu'entre le chancelier Olaf Scholz et lui, le dialogue est difficile,
18:55 pour beaucoup de raisons, et en particulier aussi pour des raisons de politique allemande,
18:59 la coalition est pour le moins compliquée en Allemagne.
19:02 Donc, beaucoup d'intentions, un bilan qu'il déforme, et alors sans l'ombre d'un doute,
19:06 on peut dire qu'il n'y a pas un moment de "mea culpa" sur quoi que ce soit,
19:10 au contraire, c'est "on a bien fait et on va continuer".
19:13 - Nous avons la bonne méthode, mais en même temps, on a 3000 milliards de dettes,
19:16 plus de 3000 milliards de dettes Henri Vernet, est-ce que ce que dit le président de la République,
19:19 c'est audible par l'opinion publique française ?
19:21 - C'est vrai qu'y compris en lisant l'interview, on se demande vraiment
19:24 comment tout cela est tenable dans la même session, si je puis dire.
19:28 En effet, les baisses d'impôts dont il dit que cela sera maintenu et ça ira à son terme,
19:33 et puis ses économies, par exemple, il parle de réduire le déficit, revenir à 3%,
19:37 enfin étant donné les taux abyssaux dans lesquels nous sommes actuellement,
19:40 on voit mal comment il pourrait faire ça, réduire la dette,
19:43 tout cela ressemble quand même, oui vous avez raison, le côté programme, volontariste,
19:46 c'est pas hasard d'ailleurs, parce que cette interview,
19:49 alors j'imagine qu'elle était calée depuis quelques temps déjà,
19:52 elle s'inscrit dans une séquence, vous l'avez dit, où beaucoup,
19:55 où le côté justement économique, industriel est mis en avant, il y a eu de Tchouz France,
19:58 et puis ça c'était aussi une façon, parce qu'il ne faut quand même pas oublier
20:01 que derrière tout cela, il y a une élection qui est dans trois semaines,
20:04 où le parti présidentiel est quand même très à la peine, en difficulté dans les sondages,
20:07 et donc tout cela, cette séquence, elle était un petit peu,
20:10 voilà la France qui finalement, qui ne va pas si mal, y compris par rapport à ses voisins européens,
20:14 et donc vanter un petit peu cela, ça faisait un peu, quelque part,
20:18 un fonds électoral dont le président espérait qu'il allait être payant,
20:22 et puis patatra, qu'est-ce qui se passe ?
20:24 Eh bien, il y a l'affaire du fourgon terrible, qui ramène à ce sujet,
20:28 Régalien, sécurité, évidemment la Nouvelle-Calédonie qui prend les unes,
20:33 bref, tout cela est très contrecarré par un optimisme économique,
20:38 qui est quand même contrecarré par un État qui est en difficulté un petit peu sur tous les fronts.
20:43 C'est un optimisme anachronique en fait, Nathalie Moray ?
20:45 Il y a quand même une petite phrase qu'il dit dans votre interview,
20:48 sur le taux de chômage, donc il est à plus de 7 aujourd'hui,
20:51 et il s'est toujours engagé à faire en sorte que, à la fin de son décennat,
20:55 on dit comme ça, le taux de chômage soit au plein emploi,
20:59 donc 5% de chômage.
21:00 Et là il dit quand même, ce doit être effectivement l'objectif,
21:04 mais il y a ce doit être, et il dit dans les années qui viennent,
21:06 donc on voit quand même que, clairement, c'est plus tout à fait ça.
21:09 Il explique qu'il y a des cycles conjoncturels, néanmoins sur la croissance,
21:13 il dit, on s'en sort pas mal, oui, il prend une toute petite distance.
21:19 Juste quelques secondes pour dire que j'ai lu et relu, avec beaucoup d'intérêt,
21:22 cet entretien qui est effectivement extrêmement riche, extrêmement passionnant,
21:25 donc le chef de l'État en le disait, il fait à la fois le bilan de ses 7 ans de pouvoir,
21:28 de politique économique, dont il se satisfait plutôt des résultats,
21:32 depuis 7 ans d'ailleurs, il faut noter que c'est le même ministre de l'économie et des finances qui est à Bercy,
21:37 je n'ai pas trouvé son nom dans l'entretien, l'entretien fait 10 pages,
21:40 il n'y a pas eu une seule mention de l'existence d'un certain Bruno Le Maire,
21:44 visiblement le chef de l'État l'a oublié.
21:47 - Emmanuel Macron dit "on" ou "nous", l'englobe l'ensemble de l'État.
21:51 - Je le sais parfois, je le sais parfois.
21:52 - Merci beaucoup, merci à tous les quatre.
21:54 Nathalie Moret, journaliste politique à Paris pour le groupe Ebra,
21:56 le groupe des quotidiens de l'Est de la France, je vous renvoie vers les quotidiens régionaux,
22:00 Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint du Parisien Aujourd'hui en France,
22:04 et c'est le salon VivaTech qui est en une de votre journal,
22:07 des milliards d'investissements sont en jeu pour les start-up françaises.
22:11 Merci Eric Scholl, directeur de la rédaction de l'Express,
22:14 le numéro avec Emmanuel Macron sort demain, merci beaucoup Renaud.
22:18 - Aujourd'hui en ligne.
22:19 - Et aujourd'hui en ligne.
22:20 - Aujourd'hui en ligne sur notre site internet.
22:21 - Les informés sont de retour ce soir à 20h avec Véron Girbante.
22:24 gerbante.

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