• il y a 10 mois
Quatre fois moins de sujets dans les JT de 20 heures, trois fois moins dans les matinales radio et deux fois moins sur les chaînes info. Tout ça, c’est si on compare la couverture du conflit l’an dernier par rapport à la première année de guerre.

Retrouvez l'édito média de Cyril Lacarrière sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 France Inter, le 7-10.
00:06 Et c'est l'édit aux médias Cyril Lacarrière, quelle place y a-t-il encore pour l'Ukraine dans les médias ?
00:12 De moins en moins, 4 fois moins de sujets dans les JT de 20h, 3 fois moins dans les matinales radio et 2 fois moins sur les chaînes info.
00:19 Tout ça, c'est si on compare la couverture du conflit l'an dernier par rapport à la première année de guerre.
00:23 Des chiffres révélés grâce à l'excellent travail de notre consoeur Camille Pettineo pour la Revue des médias, c'est le site de l'INA.
00:30 Si les chaînes d'info ont le moins décroché, c'est grâce à une chaîne, LCI.
00:34 Depuis février 2022, elle a dédié son antenne quasi exclusivement au conflit ukrainien.
00:39 Hier encore, elle a été la seule à retransmettre en direct la conférence de presse de Volodymyr Zelensky.
00:44 Et c'est payant côté audience ?
00:46 Jusqu'ici, ça a été très payant.
00:48 LCI a quasiment doublé son audience en deux ans.
00:51 Côté durée d'écoute, pareil, c'est aussi un succès, c'est la chaîne d'info sur laquelle les téléspectateurs restent le plus longtemps.
00:57 C'est aussi la chaîne qui a la moyenne d'âge la plus élevée, 66 ans, et c'est tout sauf un odin.
01:02 Si elle a décidé de tout miser sur la guerre en Ukraine, c'est aussi pour ça.
01:06 Le profil de ces téléspectateurs fait qu'ils sont les plus à même d'adhérer à ce parti pris éditorial.
01:11 Le risque, quand même, c'est que ça finisse par s'essouffler.
01:14 D'ailleurs, en janvier, les audiences de LCI ont pas mal reculé.
01:18 Un autre renseignement de ce bilan ?
01:20 C'est que l'audiovisuel public est au rendez-vous.
01:22 La radio, d'abord.
01:23 Les matinales de France Info et de France Inter sont celles qui parlent le plus de la guerre en Ukraine.
01:28 Sur les deux années de conflit, la matinale d'Info en a parlé trois fois plus que celle d'RTL,
01:33 et celle d'Inter deux fois plus que celle d'Europe.
01:35 C'est d'ailleurs encore le cas à ce micro, il y a quelques minutes.
01:38 Un constat identique, si on regarde les éditions de 20h à la télé.
01:42 À elles seules, France 2 a assuré plus d'un tiers de la médiatisation de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
01:48 Un écart qui s'est encore creusé depuis qu'on est entré dans la deuxième année du conflit,
01:51 avec parfois des disparités surprenantes.
01:53 Je vous prends un exemple.
01:55 La semaine du 11 septembre dernier, il y a eu 35 mentions du conflit aux 20h de la 2,
02:00 une seule dans celui de TF1.
02:02 À la décharge des chaînes, cette guerre a été tellement couverte que pour les journalistes sur place,
02:07 ça devient évidemment moins facile de raconter des histoires qu'ils n'ont pas déjà racontées.
02:11 Mais Cyril, est-ce que ce qui se passe avec l'Ukraine n'est pas le lot de toute actualité ?
02:16 Bien sûr Nicolas, vous avez raison.
02:17 Et d'ailleurs, même si on parle moins de cette guerre, deux ans après l'invasion russe,
02:21 elle reste un sujet très présent dans les médias.
02:24 Dans une époque où une actu chasse l'autre, ce qui se passe en Ukraine défie les lois du genre.
02:28 Volodymyr Zelensky, c'est plus que n'importe qui à quel point cette médiatisation est primordiale.
02:33 Hier, il a dit que les yeux du monde étaient braqués sur son pays
02:37 et que sa victoire dépendait des Occidentaux.
02:39 Un soutien qui doit aussi beaucoup à la couverture médiatique.
02:42 Plus que jamais, télé et radio jouent le rôle de lanceurs d'alertes démocratiques.
02:47 Merci Cyril.

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