La rockstar des librairies, l'auteur au plus de vingt millions de lecteurs, traduit dans quarante langues revient avec un thriller psychologique qui est déjà numéro un des ventes : "Un animal sauvage" est sorti aujourd'hui.
Regardez L'invité de RTL Soir du 27 février 2024 avec Julien Sellier.
Regardez L'invité de RTL Soir du 27 février 2024 avec Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL bonsoir, Isabelle Choquet et Cyprien Signe.
00:08 Allez RTL, bonsoir, la bande s'enrichit maintenant parce que notre spécialiste littérature nous rejoint.
00:13 Bonsoir cher Bernard Lehu.
00:15 Bonsoir la Dream Team.
00:16 Tous ensemble nous accueillons maintenant notre invité événement ce soir.
00:20 C'est une rockstar des librairies, plus de 20 millions de livres vendus.
00:23 Il est traduit en 40 langues.
00:25 Bonsoir Joël Dicker.
00:26 Bonsoir.
00:27 Et merci Joël Dicker d'être avec nous, Un animal sauvage.
00:30 Votre septième roman est publié chez Rosier & Wolff, votre propre maison d'édition.
00:35 Et bien sûr, comme à chaque fois, c'est un véritable événement.
00:38 Encore une fois, vous nous emmenez dans un labyrinthe de suspense.
00:41 Les rebondissements, les sauts dans le temps sont multiples.
00:43 Et nous lecteurs, nous restons accrochés, captivés par l'intrigue.
00:47 Joël Dicker, l'équipe a dévoré votre livre.
00:50 Alors cette fois-ci, pas de meurtre, mais un braquage en gestation.
00:53 Un mystérieux rôdeur et voyeur autour du quotidien en apparence idyllique de vos héros, Sophie et Arpad.
00:59 Couple beau, riche et sportif.
01:01 Joël Dicker, vous dites que vous vous demandez toujours si vos lecteurs vous suivront.
01:06 Et pourtant, quand vous sortez un livre, c'est systématiquement la plus grosse vente de l'année, malgré ce succès fou.
01:12 Vous doutez toujours ?
01:13 Toujours, heureusement.
01:15 Tant que je doute, ça veut dire que je le fais avec beaucoup de cœur.
01:19 Je mets dans ce livre mes envies, mes tripes.
01:22 Et donc il y a toujours cette crainte, mais j'espère qu'elle sera toujours là.
01:26 Parce que le jour où elle n'est plus là, ça veut dire qu'il n'y a plus d'enjeu.
01:30 Mais alors comment ça se manifeste, justement, cette crainte, ce doute, ce trac avant chaque sortie ?
01:35 Il y a des signes physiques, je ne sais pas ?
01:37 Ah, c'est les papillons dans le ventre.
01:40 C'est cette petite angoisse de celui qui monte sur scène.
01:45 C'est un peu différent là, parce que le livre existe déjà.
01:48 C'est-à-dire qu'il n'y a pas une performance d'un musicien qui va jouer sur scène et qui doit se rappeler de ses morceaux, etc.
01:53 Donc le livre existe, mais il y a eu cette attente qui rend le trac presque encore plus grand.
01:57 Et cette envie que les gens lisent, que les gens m'en parlent, de les retrouver.
02:02 C'est un trac, c'est une excitation, c'est beaucoup de choses.
02:05 C'est une bougeotte, vous parliez Bernard d'essayer une physique.
02:08 J'ai envie de bouger, j'ai envie que ça sorte.
02:11 Il est sorti.
02:12 Et est-ce que le succès des précédents rend le trac encore plus grand pour celui qui arrive après ?
02:17 Par exemple, là il est tiré à 400 000 exemplaires, c'est énorme.
02:20 C'est un trac supplémentaire, ça ?
02:22 Mais c'est fou, mais le chiffre, et je crois surtout en livre, il n'est pas très concret en termes de ce que ça représente,
02:28 parce qu'on ne les voit pas ces livres.
02:30 On voit les lecteurs, on voit les brésiliens, mais on n'a pas 400 000 personnes devant nous qui lisent.
02:34 C'est comme nous à la radio.
02:36 Heureusement qu'on n'a pas un million de personnes devant nous qui lisent.
02:39 Et ça rend abstrait.
02:40 Il y a un million de personnes qui sont là, mais elles vous écoutent, vous le savez, vous mesurez cet enjeu,
02:44 et en même temps, vous êtes entre vous.
02:47 Et moi, c'est ça.
02:48 Quand j'écris mon livre, je suis tout seul, et je ne fais lire à personne tant que le livre n'est pas fini.
02:51 Et donc il y a toute cette aventure très solitaire, que je ne partage pas.
02:55 À personne ? Même votre femme, qui est psychologue ?
02:58 Non, absolument, j'en aurais besoin.
03:00 Il y a parfois besoin de psychologue avec vos personnages.
03:02 Elle ne lit rien ?
03:03 Surtout pas.
03:04 Parce que je trouve que quand un livre n'est pas fini, avoir un avis, ça peut vous mettre des mauvais doutes.
03:08 Et donc il faut attendre, il faut avoir fini, il faut avoir un livre qui soit fini de A à Z,
03:12 pour que la personne qui vous lise puisse vous dire "j'ai aimé ci, j'ai moins aimé ça", mais qui ait une vue très large.
03:18 Donc voilà, je reste tout seul dans mon coin, et je crois que ça m'angoisse moins, vous voyez ?
03:24 Alors vous aviez habitué à des livres qui avaient plutôt un format de 600 pages,
03:28 ici on est autour de 400.
03:29 Qu'est-ce que c'est, Joël Dicker ? Un coup de flemme ?
03:32 Oh, il est gonflé, Bernard ! C'est horrible !
03:36 Vous savez quoi ? C'est encore plus difficile.
03:38 Parce qu'il faut couper, il faut reprendre.
03:41 Parce que c'est un livre qui fait, oui c'est vrai, 200 ou 240 pages de moins que le précédent,
03:45 l'histoire n'est pas moins riche, l'intrigue n'est pas moins longue, les personnages pas moins forts,
03:49 c'est plus dense.
03:50 Et ça c'est quelque chose que j'ai essayé depuis très longtemps.
03:52 Moi les nouvelles, c'est ce que je rêverais de faire un jour, c'est une nouvelle, j'ai toujours pas réussi.
03:57 Vous avez supprimé des pages, par exemple ?
03:59 Ah, toujours, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
04:01 J'ai supprimé pas loin de la moitié, je pense.
04:04 Dans l'excellent podcast Focus de Bernard, qui t'a écouté sur l'application R-Tel,
04:09 on a découvert vos secrets de travail chez vous à Genève.
04:12 Racontez-nous justement, pour créer des intrigues aussi extraordinaires, aussi dingues,
04:17 comment vous travaillez ? Parait que vous ne faites jamais de plans.
04:19 Non mais c'est la liberté, c'est ça.
04:21 Moi quand j'écris, j'ai le sentiment que le plan, il me limiterait.
04:24 Parce que je veux dire, bon, début, milieu, fin...
04:26 Il y a une trame quand même, une espèce d'arrêt nu, rien du tout.
04:29 Non, le plus important c'est envie, déjà, c'est l'envie d'écrire, de raconter quelque chose.
04:32 Alors là, j'ai eu une première envie avec ce livre, c'était Genève.
04:37 C'était raconter cette histoire dans ma ville, là où je vis.
04:39 Et puis j'avais une envie, depuis assez longtemps, c'est d'avoir un événement unique,
04:44 qui soit un événement qui va marquer la cadence, le tempo.
04:48 Le tempo est toujours très important.
04:50 Et cet événement, ça a été le braquage assez vite.
04:52 Et après, qu'est-ce qui se passe ? Il faut inventer, il faut créer.
04:55 Et c'est là que ça commence.
04:56 Mais quand vous commencez à écrire, vous connaissez la fin ?
04:58 Pas du tout.
04:59 Ah ouais ?
05:00 Ah non, je ne connais pas la fin.
05:01 Comme le lecteur en fait.
05:02 Mais c'est ça qui m'excite, c'est de ne pas savoir.
05:03 Je crois que si je connaissais déjà la fin, je me dirais,
05:05 bon, je sais déjà ce qui se passe dans le livre.
05:07 Pourquoi est-ce que je devrais écrire ce livre ?
05:09 Non, j'ai envie de savoir.
05:11 Et je trouve que c'est pour ça que les rebondissements les plus forts du livre,
05:15 nous ne parlerons pas ici, mais ils viennent justement parce que je ne sais pas.
05:19 Je me dis, ah, et si c'était ça ?
05:21 Alors, vous l'avez dit, Genève est un personnage clé du livre.
05:24 Qu'est-ce qu'elle a de particulier, cette ville de Genève ?
05:26 Parce que pour nous, il n'y a que des banques et des monstres.
05:29 Venez voir !
05:30 Vous dites que c'est un carrefour de culture incroyable.
05:33 C'est incroyable.
05:34 Genève, c'est d'abord une toute petite ville.
05:36 On ne se rend pas compte parce que son nom a une portée
05:39 qu'on assimile à Londres, à Paris ou à d'autres.
05:41 Alors qu'en fait, Genève, c'est 300 000 personnes qui vivent.
05:44 C'est tout petit.
05:45 On est dans la nature et dans la ville parce qu'on voit le Mont-Blanc,
05:48 parce qu'on voit le Jura, parce qu'on a le lac devant nous,
05:50 parce qu'on a des parcs partout.
05:52 On a un nombre de nationalités extraordinaires.
05:55 50 % de la population est étrangère.
05:58 C'est extraordinaire comme mélange de gens.
06:00 C'est-à-dire qu'une personne sur deux n'est pas suisse,
06:02 est étrangère, parle une autre langue, a une autre culture.
06:04 Et il y a un mélange, il y a un brassage qu'on voit à l'école immédiatement,
06:07 mais dans la ville aussi, qui donne à cette ville un dynamisme très particulier.
06:11 - 300 000 habitants à Genève et votre roman est tiré à 400 000 exemplaires.
06:15 Vous vous disiez tout à l'heure que vous ne vous rendiez pas bien compte.
06:17 En fait, c'est comme si toute la ville de Genève,
06:19 et même plus que ça, lisait votre livre.
06:21 - C'est vrai.
06:22 - Je résume.
06:23 - C'est vrai, c'est une pression.
06:24 - Là, je tremble maintenant.
06:26 C'est vrai, c'est fou.
06:27 Mais quand on le dit comme ça, c'est fou.
06:29 - Joël Dicker, dans votre nouveau roman "Au-delà de l'intrigue",
06:32 dans lequel on plonge avec délectation,
06:34 il y a ce qui marque en tout cas, quand on le lit,
06:36 c'est la profondeur des personnages.
06:37 Et ce couple notamment.
06:39 En apparence parfait, et puis sous ce vernis,
06:42 on découvre tout ce qui est inavouable,
06:44 on découvre des secrets.
06:45 C'est ce qui vous fascine aussi ?
06:46 Ce que l'on a tous à cacher, en quelque sorte ?
06:49 - Oui, ce qui me fascine, c'est qui on est vraiment.
06:52 Et qui on est vraiment, et ce que ça raconte de nous,
06:55 peu de gens le savent.
06:56 Même nos proches, même notre mari ou notre femme,
06:58 parfois ne sait pas tout.
07:00 - Surtout pas. - Et surtout pas.
07:02 Mais on est dans un monde où on a de la peine, au fond,
07:05 à assumer qui on est,
07:06 comme si nos démons, ou nos pulsions,
07:09 ou nos côtés plus sombres,
07:11 pouvaient faire qu'on serait moins aimés.
07:13 Et je crois que c'est ce que j'ai envie de dire un peu.
07:15 C'est-à-dire, on ne nous aimera pas moins,
07:17 au contraire, je crois que si on arrive à être vrai,
07:19 si on arrive à se raconter vraiment,
07:21 et ça nous est arrivé à tous d'avoir un collègue,
07:23 un ami, un proche, qui un jour se révèle,
07:25 et nous dit "Voilà qui je suis vraiment,
07:27 voilà pourquoi je souffre,
07:29 voilà ce qui me fait vivibrer,
07:31 ou ce qui me fait me sentir mal ou triste,
07:33 on l'aime encore plus.
07:35 Pourquoi ? Parce qu'on a l'impression de le connaître mieux.
07:37 Et de connaître mieux les gens, au fond,
07:39 c'est ce qu'on a de plus cher,
07:40 dans un monde où on est dans l'image et les apparences,
07:43 et il faut se montrer, dans un monde où, je le disais avant,
07:45 on attend beaucoup de la validation des autres,
07:47 pour se valider nous,
07:49 si on arrive à s'ouvrir,
07:50 et si on arrive à s'accepter tel qu'on est,
07:52 je crois que ça c'est la vraie victoire sur la vie.
07:54 - Alors vous, Joël Licaire, que les magazines,
07:56 il suffit de regarder ces derniers jours,
07:58 comme le genre idéal, le mari parfait,
08:00 quand on est comme vous, beau gosse, sportif, doué,
08:03 ce n'est pas Isabelle qui va me démentir.
08:05 - Non, pas du tout.
08:06 - Qui est le vrai Joël Licaire ?
08:08 Qu'est-ce qui se cache en vous ?
08:10 Quel est l'animal sauvage qui s'appelle Joël Licaire ?
08:13 - C'est l'heure des confessions.
08:14 - C'est l'heure des confessions.
08:15 L'animal sauvage,
08:17 et c'est aussi le titre de ce livre,
08:19 il ramène à la personne primitive qu'on est,
08:22 à l'être primitif,
08:23 et moi je crois qu'il reste cette obsession
08:25 du sens de la vie, de cette vie assez courte,
08:28 et de ce qu'on veut en faire,
08:30 de ce que j'en fais.
08:31 Et moi j'ai cette obsession,
08:32 je parle souvent,
08:33 je crois, j'imagine que
08:35 à la fin de ma vie,
08:36 quand il ne me restera plus que quelques minutes
08:38 et que je me regarderai nu dans la glace,
08:41 je ne me dirai pas
08:42 j'ai vendu 400 000 bouquins,
08:44 ou j'ai fait ci, ou j'ai fait ça,
08:46 je me dirai, est-ce que j'ai aimé ?
08:48 Est-ce que j'ai été aimé ?
08:49 Qu'est-ce que je laisse de ça ?
08:51 Et c'est ce qui m'obsède, je crois,
08:53 c'est ce qui me pousse, c'est ce qui régit ma vie,
08:55 et j'essaye de m'endormir le soir en me disant
08:58 est-ce que j'ai fait, pour les gens que j'aime,
09:00 très modestement,
09:01 mais une différence pour moi et pour eux, ensemble ?
09:04 - Bon alors vous n'y pouvez rien,
09:05 mais effectivement vous avez quand même
09:06 cette image de type parfait.
09:08 Il paraît que vous vous levez même à 4h du matin
09:10 pour écrire, c'est vrai ça ?
09:11 - Oui ça c'est vrai.
09:12 - C'est un peu surhumain quand même ?
09:13 - Non c'est très suisse, vous savez ?
09:15 C'est vrai !
09:16 Le suisse se lève très très tôt.
09:18 - Et il se couche à quelle heure le suisse ?
09:20 - Le suisse se couche tôt aussi,
09:21 mais le suisse mange tôt, le suisse se couche tôt.
09:24 Le suisse est pas très rock, mais efficace.
09:27 Voilà, et très sympathique.
09:29 - Vous n'êtes pas très rock Joël Dicker ?
09:30 - Moi je suis pas très rock, non.
09:32 - Merci d'avoir été notre invité ce soir,
09:34 votre invité événement dans RTL Bonsoir, Joël Dicker.
09:36 Un animal sauvage, votre nouveau roman,
09:39 tiré à plus d'exemplaires qu'il y a d'habitants
09:41 dans la ville de Genève.
09:43 Et donc Olivier Vary, merci d'avoir passé
09:45 un petit moment avec nous ce soir sur RTL.
09:46 - Merci à vous, bonsoir.
09:48 - RTL, bonsoir.
09:50 - Et l'émission continue dans un instant,
09:52 votre RTL Inside.
09:54 - RTL a testé pour vous l'exosquelette
09:56 qui va aider les agents de la RATP,
09:58 les voici, mi-hommes, mi-robots.
10:00 - Et après un Suisse, un Belge,
10:01 la visoconférence d'Alex Vizorek.
10:03 Le programme Alex.
10:04 - Je suis en train de surligner là,
10:06 vos versions du texte, pour que vous puissiez bien me relancer.
10:08 - Oh là là. - Ça va être bien.
10:10 Il y a du Macron, il y a de la chanson.
10:12 - Ça va être bien.
10:14 - Il y a du Delon, il y a de la chante aussi.
10:16 - Le mec qui se lance de fleur.
10:17 - J'essaie que les gens restent.
10:20 - RTL, bonsoir. Jusqu'à 20h.
10:22 Discover.
10:23 [SILENCE]