• il y a 10 mois
DB - 29-02-2024

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00:00
00:19 Bonsoir.
00:20 Voulez-vous que nous retournions sans attendre
00:23 chez Jacques Marquis, ce couturier des années 30
00:26 dont le mannequin vedette, Maud,
00:29 qui vient d'être assassiné
00:31 d'une épingle à chapeau plantée en plein cœur.
00:34 C'est ici, dans cette penderie, que l'on a trouvé le cadavre.
00:40 Pour entrer dans la réserve, vous l'avez vu,
00:43 il n'y a que deux portes.
00:44 Celle qui va à la cabine des mannequins
00:47 et celle qui conduit au bureau où s'était enfermé le maître,
00:54 Jacques Marquis, le génial créateur.
00:57 Personne ne devait le déranger pendant qu'il travaillait.
01:00 Il était resté seul, n'avait rien vu, rien entendu.
01:04 Du moins, le prétendait-il.
01:06 Quand le commissaire lui avait annoncé la mort de Maud,
01:09 il avait dit textuellement,
01:10 "Maud assassinée dans la réserve, juste en dessous,
01:15 et je n'ai rien entendu."
01:17 Il affirmait tout ignorer du crime.
01:20 Pourtant, il savait à quel endroit il avait été commis.
01:25 À cela, une seule explication possible,
01:28 c'était lui qui avait assassiné la jeune femme.
01:31 Il considérait Maud comme sa chose, son œuvre.
01:36 Il l'avait façonnée, fabriquée, à partir de rien.
01:41 Et voici qu'elle venait d'annoncer ses fiançailles.
01:43 Elle allait partir, lui échapper.
01:46 Le couturier s'était senti trahi dans ce qui lui était le plus cher.
01:50 Et quand, un moment plus tard,
01:53 sortant à l'improviste de son bureau,
01:55 il l'avait vue, vêtue de la robe de mariée qu'il avait dessinée,
01:59 lui, et qu'elle allait porter dans quelques semaines
02:02 pour épouser un autre homme,
02:04 s'en avait été plus qu'il ne pouvait supporter.
02:10 Il avait préféré détruire son œuvre
02:14 plutôt que de se voir abandonné par elle.
02:18 Les jurés de la Seine,
02:21 qui ne connaissaient pas la légende de Pygmalion et de Galatée,
02:25 lui refusèrent le bénéfice des circonstances atténuantes.
02:32 (musique)
02:41 La mort, la mort au pied du mur.
02:46 (musique)
02:52 Il faudrait que je change ce système de fermeture.
02:56 (tousse)
03:00 Voyons.
03:01 Ah! Sergio Lonza.
03:05 Dessinateur industriel, célibataire.
03:08 Né à Limone, Italie.
03:12 Le 11 mai 1933.
03:14 Décédé à Marseille, France.
03:17 Le 3 octobre 1961.
03:20 Un de ses travailleurs qui vienne tenter leur chance
03:24 de ce côté-ci des Alpes.
03:26 Il avait trouvé une situation au chantier naval de La Ciotta
03:30 et il avait loué un appartement à la périphérie de Marseille.
03:34 Enfin, appartement, disons, un studio,
03:38 plutôt comme il en existe des milliers,
03:41 tous plus ou moins semblables,
03:43 dans les grands ensembles
03:45 qui depuis quelques années s'élèvent un peu partout.
03:48 Les grands ensembles.
03:50 On en a tout dit, le pire comme le meilleur.
03:54 On en a fait un des problèmes de la société contemporaine.
03:57 À la grande joie des sociologues,
03:59 des hebdomadaires à grand tirage et des architectes.
04:03 C'est dans celui-ci que Sergio Lonza demeurait.
04:12 C'est là qu'il trouva la mort, le 3 octobre 1961.
04:17 C'est vous qui l'avez découvert?
04:30 Oui, M. le respecteur, ce matin, en sortant les poubelles.
04:33 Fractures multiples, hémorragie interne,
04:37 le crâne embouillé. Il est mort sur le cou.
04:40 Pensez, dit, tombé d'un 10e étage.
04:44 Vous avez les clés de l'appartement?
04:47 Je pensais bien que vous voudriez monter.
04:48 J'ai tout prévu, elles sont là, je les prends.
04:50 Et dis, je viens pas avec toi, hein?
04:52 Non.
04:53 Ah bon?
04:54 Non, tu essaies de te renseigner sur ce Lonza.
04:56 Pourquoi faire? C'est suicidé.
04:58 Bah, tu vois son employeur, hein, il faut bien établir un dossier.
05:01 Quoi? Un samedi? Et les bureaux sont fermés?
05:04 Pourquoi? Tu vas pas aller à la pêche qu'à lundi, non?
05:06 Allez, file.
05:08 File!
05:10 Merci.
05:29 Vous le connaissiez?
05:30 Un peu.
05:31 Un jeune garçon. Il paye son loyer régulièrement.
05:34 Jamais d'histoire.
05:37 Il sort de sa voiture.
05:39 Quelle voiture?
05:40 Bah, une de Phil Gordini.
05:42 Il avait depuis plus de trois mois, mais il s'en amusait avec comme un gosse.
05:46 Alors, forcément, ça faisait du boucan dans la résidence.
05:49 Les gens se sont plais.
05:50 Les gens sont respecteurs.
05:52 Ah, inquiétez-vous.
05:54 Si vous voulez bien vous donner la peine, monsieur l'inspecteur.
06:04 Voilà.
06:06 Appartement modèle 3.
06:08 48 mètres carrés, plus la logia qui avance sur la façade.
06:12 Cuisine équipée, là, avec...
06:15 vue d'ordure automatique.
06:17 Salle de bain.
06:19 Oui.
06:21 Vous savez qu'il devait déménager à la fin du mois.
06:24 Ah bon? Pour aller où?
06:26 Je ne sais pas. Il a de laissé un congé à 20 tiers.
06:29 Mais vous pourriez demander à monsieur Miromont.
06:31 Il habite à l'étage en dessous.
06:33 Miromont? Qui c'est? Un ami de l'ensemble?
06:35 Oui. Ils travaillent ensemble au chantier naval.
06:39 Bon, j'irai tout à l'heure.
06:42 Monsieur l'inspecteur, vous n'avez plus besoin de moi?
06:45 Non, les clés.
06:46 Oui. Pardon.
06:48 Je vous apporte en descendant.
06:50 Bon, c'est parfait.
06:53 (Musique)
06:57 (Musique)
07:01 (Musique)
07:05 (Musique)
07:08 (Musique)
07:16 (Musique)
07:19 (Musique)
07:23 (Musique)
07:26 (Musique)
07:49 (Musique)
07:52 (Bruit de porte)
08:12 (Bruit de porte)
08:15 (Bruit de porte)
08:23 Ah, monsieur Miromont?
08:25 Oui, c'est moi.
08:26 Ah, vous aussi?
08:27 Oui. Bonjour.
08:28 Bonjour.
08:29 Il est descendu de chez moi hier soir, tard.
08:32 Au moment où j'allais me coucher.
08:34 Je ne sais pas ce que vous voulez d'ailleurs.
08:36 Tenez, asseyez-vous.
08:37 Merci.
08:38 Il avait envie de parler à quelqu'un, je suppose.
08:41 Il avait la robe là, complètement démoralisée.
08:44 Pour quelle raison?
08:45 Ça, vous savez. C'est avec ses Italiens.
08:47 C'est mon grand autre type.
08:49 Ça lui arrivait de temps en temps. Il avait des coups de cafard.
08:51 Un petit peu de...
08:53 Non, non, merci.
08:54 Bon, j'ai senti tout de suite que ça n'allait pas.
08:58 J'ai essayé de lui remonter le mourage.
09:00 Je n'aurais pas dû le laisser partir, bien sûr.
09:04 Mais je ne pouvais pas deviner.
09:06 D'ailleurs, qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre?
09:08 Pas très joli, hein?
09:14 Mais Gina y tient.
09:15 Ce n'est pas Lolo...
09:16 Non, non, non. C'est ma femme.
09:18 Ah bon?
09:19 Elle est à Toulon depuis hier.
09:21 Une des causes de sa soeur est tombée malade, alors...
09:23 Elle est allée lui donner un coup de main.
09:25 Heureusement, d'ailleurs, parce que...
09:27 Ça l'aurait drôlement impressionné, cette histoire.
09:29 On n'y voit pas bien, excusez-moi. Je...
09:32 Je garde les volets fermés.
09:33 Le soleil tape à pleine sur la façade.
09:35 Je n'ai pas de logis comme Lanza.
09:37 Ça ne serait pas tenable, sinon.
09:39 Dites-moi...
09:42 Vous étiez intime avec Lanza?
09:45 Non, mais on le connaissait.
09:47 C'est un voisin.
09:48 Il habite deux étages au-dessus.
09:50 Et d'ailleurs, nous travaillions au même bureau d'études.
09:53 Ah bon?
09:54 Et en dehors du bureau, vous vous voyez souvent?
09:56 C'est le moins possible, hein?
09:59 Chacun chez soi.
10:00 Tant ça, ce ne serait pas tenable.
10:01 C'est grâce aux immeubles.
10:03 D'ailleurs...
10:04 Lui, ce qu'il intéressait surtout, c'était de courir les filles.
10:07 Et moi, je suis marié, alors...
10:09 Et vous entendiez bien?
10:10 Bien, naturellement. C'est un copain.
10:12 On ne voyait pas du tout pourquoi il se serait suicidé.
10:16 Je vous l'ai dit, on ne se voyait peu.
10:19 Attention les doigts.
10:21 D'ailleurs, on n'avait pas tellement d'occasion de bavarder au bureau.
10:25 Oui.
10:26 C'est ça.
10:27 Marinette!
10:49 Julien!
10:50 Mais que tu fais là?
10:52 J'habite ici, tu vois bien.
10:54 Ah bon? Et ton frère, qu'est-ce qu'il dit?
10:55 Il travaille à l'EDF dans les bureaux.
10:56 Et le rugby, ça marche?
10:57 Fini, depuis qu'il a quitté le lycée.
10:59 Et toi?
11:00 Tu parles que de la police?
11:01 Ben oui.
11:02 Tu ne viens pas pour m'arrêter au moins?
11:04 Allez, tu as bien cinq minutes, on ne va pas parler.
11:06 Allons-y.
11:07 Pauvre garçon.
11:13 Tu prends quelque chose?
11:14 Un petit pastiche, oui.
11:16 Il était gentil, tu sais.
11:18 Tiens, je l'ai encore rencontré hier soir en revenant du cinéma.
11:21 Il entrait chez mon voisin.
11:23 Même qu'il m'a blaguée.
11:24 Il était toujours prêt à rire, à s'amuser.
11:26 Vous le connaissez bien?
11:27 Oh non, bonjour, bonsoir, c'est tout.
11:29 Je croisais comme ça dans l'escalier.
11:30 Non, pas trop, pas trop.
11:31 De l'eau?
11:32 Oui.
11:33 Mais alors celui-là pour le baratin, pardon, il était un peu là.
11:37 Il m'a même proposé d'aller vivre avec lui en Italie.
11:40 Ah, ça t'aurait plu, hein.
11:43 Tu sais qu'il devait y retourner.
11:45 Ah bon, en Italie?
11:46 Il avait rencontré une femme, une italienne, il voulait la ramener là-bas.
11:50 C'est lui qui t'a raconté tout ça?
11:52 Avant-hier.
11:53 Avant-hier.
11:54 Assieds-toi.
11:55 Il m'a descendue en ville en voiture.
11:59 Oh là là, ce que j'ai eu peur.
12:01 Du dérapage contrôlé sur la grande corniche, tu te rends compte?
12:04 Il rigolait, cet idiot, il rigolait.
12:06 Dis-moi, à part ses talents de dérapeur, qu'est-ce que tu sais de lui?
12:10 Moi? Rien du tout.
12:12 Les femmes ne dont pas ce disant.
12:16 Il est au chantier naval?
12:18 Rien du tout.
12:19 Il venait de donner sa démission et il devait partir à la fin du mois prochain en Italie.
12:24 La fin du mois en Italie?
12:27 Un instable, quoi.
12:29 La fin du mois en Italie.
12:32 On rentre?
12:34 La fin du mois en Italie.
12:37 Il est presque onze heures, le temps de taper mon rafale.
12:40 La fin du mois en Italie.
12:43 Oh, dis collègue, tu m'entends?
12:47 Italien...
12:49 Je me demande pourquoi il se serait suicidé.
12:52 Bah, dans le savoir.
12:53 Un coup de folie.
12:55 Hum, sûrement pas.
12:57 Un type comme ça, sportif, équilibré, heureux de vivre.
13:04 Qu'est-ce que tu as à recevoir?
13:05 Bah, tout le monde le dit.
13:07 Tout le monde le sait, sauf Mirman.
13:11 Qui?
13:12 Mirman, un collègue de bureau.
13:14 Le gars qui habite deux étages en dessous.
13:17 Sa femme s'appelle Gina.
13:20 Elle est italienne.
13:23 Tu veux que je te dis, je parierais qu'elle avait aussi la nostalgie du pays, moi.
13:28 Oh, toi je te vois venir.
13:30 Tu penses qu'ils se sont consolés ensemble, hein?
13:32 Bon, et alors?
13:33 Qu'est-ce que ça change?
13:35 Bah, ça change tout.
13:36 Si le mari avait découvert la vérité, ça serait un bon mobile pour un meurtre, ça, non?
13:42 Ah, parle pas de malheur, hein?
13:44 Si c'était un meurtre, on n'est pas prêts d'en avoir fini.
13:46 Dis-moi, l'anze a descendu chez Mirman.
13:56 Les témoins l'ont vu.
13:58 Mais rien ne prouve qu'il ne soit remonté.
14:01 Et tu crois qu'il a tué?
14:02 Ça, mon vieux, c'est vite dit.
14:05 Il faudrait le prouver.
14:06 Eh bien, moi, je peux le prouver.
14:12 Ouais, mon petit père.
14:14 Oui, l'inspecteur était certain que Mirman avait tué l'anze.
14:21 Un détail venait de lui revenir en mémoire.
14:25 Un détail important, précis, qui ne laissait place à aucun équivoque.
14:31 Et vous, hein?
14:33 L'avez-vous repéré, ce détail?
14:35 Hein? Non?
14:36 Oh, c'est plus qu'un détail, en fait.
14:39 C'est presque une preuve.
14:41 Vous voyez? Non?
14:43 Eh bien, pour une fois, je vais vous aider.
14:47 Vous pensez peut-être que c'est le poisson.
14:50 Hein? Eh bien, non.
14:52 Non, ce n'est pas le poisson.
14:54 Non, et ce n'est pas non plus le disque de jazz.
14:57 Non.
14:58 À demain. Bonne soirée.
15:01 Bonne soirée.
15:04 ...
15:32 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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