Un Mystère par Jour - 1973 - Série 3 - Episode 01

  • il y a 6 mois
DB - 04-03-2024
Transcript
00:00 [Musique]
00:07 Bonsoir. Vous me reconnaissez ?
00:12 Je vous ai présenté il y a deux ans un certain nombre d'énigmes criminelles.
00:17 Vous vous rappelez ? Ah bon, parfait.
00:20 Eh bien, je vous propose de reprendre notre petit jeu.
00:24 Mais, attention, les fameux indices qui vous permettront de trouver la solution
00:30 peuvent se trouver n'importe où.
00:32 Soyez donc vigilants de la première à la dernière seconde,
00:36 aussi bien à l'égard du texte que de l'image.
00:40 Et maintenant, passons à la première de ces affaires.
00:49 [Musique]
01:18 Le gangster Maurice Lesquin s'était fait dans le milieu une solide réputation d'organisateur
01:25 et qui lui avait valu son surnom, le chrono.
01:29 Ses coups méticuleusement préparés au dixième de seconde
01:32 avaient toujours réussi conformément à ses prévisions.
01:36 Et ses alibis étaient si bien calculés que la police n'avait jamais pu le prendre en défaut.
01:42 Entre autres exploits, on lui attribue notamment le célèbre coup du fourgon postal de Clermont-Ferrand,
01:49 dont il a toujours nié être l'auteur.
01:51 Mais, mais, mais, le proverbe dit qu'on ne prête qu'aux riches.
01:56 [Bruit de l'eau]
02:04 [Bruit de la piscine]
02:16 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
02:18 [Bruit de la piscine]
02:28 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
02:35 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
02:42 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
02:50 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
03:04 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
03:24 Allô ? La police judiciaire ?
03:27 J'aurais parlé au commissaire d'arcets, s'il vous plaît.
03:30 Oui, oui, c'est urgent. Très urgent.
03:35 [Musique]
04:03 [Musique]
04:23 Vous êtes chic, monsieur le commissaire, d'être venu tout de suite.
04:26 Il n'y a qu'en vous que j'avais confiance.
04:28 Eh bien, je ne peux malheureusement pas t'en dire autant, tu vois.
04:30 Et pourquoi ? J'ai jamais été condamné.
04:33 Vous n'avez jamais rien pu prouver contre moi.
04:35 Et alors ?
04:37 Bon. Après vous, monsieur le commissaire.
04:40 Et la place de l'entrée.
04:42 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
04:48 Regardez. Un vrai carnage.
04:52 On ne touche à rien pour l'instant.
04:54 Dans l'état où ils sont tous les deux, ils ont l'éternité devant eux.
04:59 Il y a un téléphone plutôt à la boîte pour qu'ils nous envoient de la voix avant ce soir.
05:03 Il y a un téléphone ici ?
05:05 Oui, dans l'entrée.
05:08 Nous, en attendant, on va tâcher de se trouver un petit coin tranquille pour bavarder.
05:12 Ecoute-moi, je ne sais pas si c'est mon téléphone qui marchait mal,
05:15 mais je n'ai absolument rien compris à ton histoire.
05:19 Assieds-toi.
05:29 [Bruit de la porte qui s'ouvre]
05:33 Bon, je t'écoute.
05:35 Ce n'est pas compliqué, monsieur le commissaire.
05:38 Je vous ai dit tout ce que je savais.
05:40 Et si on commençait par le commencement ?
05:42 Moi, je veux bien.
05:44 D'abord, c'est chez toi, ici ?
05:45 Non.
05:46 C'est chez qui ?
05:47 Je ne sais pas.
05:48 Tu commences déjà par tout embrouiller.
05:50 Paroles d'honneur. Je ne sais pas.
05:52 Explique-moi ce que tu fais ici.
05:54 J'ai mes rendez-vous avec deux copains.
05:56 Leur nom ?
05:57 Gilbert Duport et Pascal Miranda.
05:59 Tiens, un nom. De vieilles connaissances, dis-moi.
06:02 Et les deux types allongés sur les tapis du salon, c'est eux ?
06:06 Oui.
06:07 Ah.
06:08 Et qu'est-ce que c'était que ce rendez-vous ?
06:11 Oh, c'est une affaire d'hommes.
06:14 Je ne sais pas si vous pouvez comprendre ces choses-là, monsieur le commissaire.
06:17 Eh bien, raconte toujours.
06:19 Il faut que je vous dise...
06:22 Pascal et Gilbert,
06:24 c'étaient deux potes à moi.
06:26 Plus que des potes, même.
06:29 Des frères.
06:31 Si vous voyez ce que je veux dire.
06:33 Pour Pascal ou pour Gilbert, j'aurais fait n'importe quoi.
06:36 Le hold-up de Clermont-Ferrand, par exemple ?
06:38 Oh non, ça, pour commencer.
06:40 Je n'en ai rien à foutre, moi, du hold-up de Clermont-Ferrand.
06:43 Je n'ai rien à voir avec ça. Ça ne m'intéresse pas.
06:46 Tout de même, un milliard et demi, ça t'intéresse, non ?
06:49 Moi, pas.
06:51 Un milliard et demi partagé en trois,
06:54 ça fait un demi-milliard pour chacun.
06:57 De quoi vous voulez en venir, non ?
06:59 Ne fatiguez pas, monsieur le commissaire.
07:01 Si j'avais un demi-milliard, vous pensez bien que je ne serais pas là.
07:04 Eh bien, ça, je n'en suis pas si sûr.
07:06 Et tu ne m'as toujours pas dit ce que tu faisais ici.
07:09 Je suis arrivé trop tard.
07:12 Je ne me pardonnerai jamais.
07:15 Pascal et Gilbert, ils étaient mes amis, tous les deux.
07:18 Mais entre eux, c'était la lutte à mort.
07:21 Ils n'ont jamais su ce qu'ils avaient eu.
07:24 Des histoires de bonnes femmes, je crois.
07:27 Toujours est-il que Pascal avait juré de descendre Gilbert
07:30 et que Gilbert était décidé à ne pas laisser l'autre tirer le premier.
07:34 On courrait la catastrophe.
07:37 Alors, j'ai dit, il faut que je fasse quelque chose pour mes potes.
07:41 Avec moi, qui pouvais les réconcilier.
07:44 Franchement, monsieur le commissaire, qu'est-ce que vous auriez fait à ma place ?
07:48 J'ai donné rencard à tous les deux en même temps.
07:51 En terrain neutre.
07:53 Cette maison appartient à un type qui est parti en voyage
07:56 et qui a laissé les clés à un de mes amis.
07:58 Tu as décidément beaucoup d'amis, toi.
08:00 C'est défendu.
08:02 Pour moi, les amis, c'est sacré.
08:05 Je suis donc arrivé une heure en avance.
08:08 J'ai ouvert les volets.
08:10 J'ai branché le réfrigérateur.
08:13 Et je me suis calé dans un fauteuil
08:16 réfléchissant à ce que j'allais pouvoir dire.
08:19 Et c'est seulement à ce moment-là que je me suis aperçu
08:22 que j'avais oublié d'apporter du champagne.
08:24 Ah, la paix, ça se fête au champagne.
08:28 Et j'avais juré de les faire trinquer ensemble, ces deux têtes de lard.
08:32 Alors, je me suis dit que j'avais encore le temps de foncer vite fait
08:35 chez le premier épicier de la Varenne
08:37 pour mettre au frein une bouteille de brut avant l'arrivée du premier de ses messieurs.
08:41 Et à tout hasard, j'ai laissé les portes ouvertes.
08:43 Mais je suis sûr que vous auriez fait pareil, monsieur le commissaire.
08:46 Alors, je saute dans ma bagnole.
08:49 Je vais bien chercher un épicier.
08:51 Vous savez ce que c'est, hein.
08:53 Les feux rouges et...
08:55 les sens interavis, les dragons.
08:57 Enfin bref, j'ai mis un temps fou.
08:59 Et quand je suis revenu avec ma bouteille à la main,
09:03 j'étais en train de me douter que mes deux potes s'étaient flingués à toi.
09:07 Quand je les ai trouvés dans le salon comme ça,
09:11 j'ai compris tout de suite.
09:13 Ça m'a fait mal au cœur.
09:16 Moi, je vous le dis.
09:18 Alors, j'ai d'abord pensé à appeler le police secours.
09:22 Ça, c'est la meilleure chose que t'aurais dû faire.
09:24 Oui, mais je me suis dit que les flics d'ici étaient bien capables de tout mettre sur l'eau.
09:28 Alors, j'ai pensé à vous,
09:31 qui avez toujours été si corrects
09:34 et si compréhensifs.
09:36 C'est vrai, c'est vrai, monsieur le commissaire, c'est pas pour vous faire des compliments, mais...
09:40 vous êtes mon flic préféré.
09:42 Tiens, alors.
09:43 Alors, voilà pourquoi je me suis permis de vous déranger.
09:47 Le lamin sera là dans une demi-heure.
09:49 Très bien.
09:51 Dis-moi, tu as jeté un œil sur nos deux clients, là ?
09:54 Qu'est-ce que t'en penses ?
09:55 Un rôle de cinéma.
09:57 Ils avaient tous les deux un flingue à la main.
10:01 Il faudrait croire qu'ils ont tiré en même temps.
10:03 J'ai jamais vu un truc pareil.
10:05 Eh bien, tu vois, on en apprend tous les jours.
10:08 Alors moi, qu'est-ce que je fais, monsieur le commissaire ?
10:10 Toi, tu restes là.
10:11 Parce qu'il était comme ça, non ?
10:15 Eh bien, tu vois, soit dit sans te flatter,
10:17 toi aussi, t'es mon voyou préféré.
10:19 Cigarette ?
10:22 Merci, monsieur le commissaire.
10:31 J'ai pas de feu.
10:32 Moi non plus.
10:33 Moi, je fume jamais.
10:34 Il n'a pas là-dessus ?
10:36 Hein ?
10:37 J'ai laissé mon briquet dans la voiture. Vous permettez ?
10:39 Allons-y.
11:05 Permettez-moi de vous offrir du feu, monsieur le commissaire.
11:10 C'est à toi, ce briquet ?
11:13 Un cadeau d'une amie.
11:15 Elle a même fait graver mes initiales.
11:17 Et regardez.
11:19 Ah, c'est un très bel objet.
11:21 Je suppose qu'il est alors massif.
11:23 Oui.
11:24 Personnellement, je le trouve un peu lourd dans la poche.
11:26 Eh bien, tu vois, on ne peut pas tout avoir.
11:29 Tiens, je te permets de voir une dernière fois tes deux copains, tu veux ?
11:32 Non, merci, monsieur le commissaire.
11:35 Mais j'aime mieux pas.
11:37 J'ai trop de chagrin.
11:39 Je crois que...
11:40 Je crois que je n'aurai pas le courage.
11:41 Eh bien, assez !
11:43 Tu as pourtant eu le courage de les flinguer tous les deux tout à l'heure.
11:45 Qui ? Moi ?
11:46 Mais ce n'est pas vrai !
11:47 Ah, tu as bien foutu de moi, toi.
11:48 Avec ton histoire de rendez-vous manqué.
11:50 C'était la vérité !
11:51 Non !
11:53 Je veux bien croire que tu leur as donné rendez-vous.
11:55 Mais ta gaieté leur a arrivé.
11:57 Et tu les as flingués tous les deux.
11:58 Quoi ?
11:59 Je crois que je sais pourquoi, d'ailleurs.
12:00 Mais je vous dis qu'ils les aient trouvés comme ça.
12:02 Morts tous les deux.
12:04 Quand je suis revenu avec ma bouteille à la main...
12:05 Assez !
12:07 J'ai la preuve que tu as menti.
12:09 Je voudrais bien savoir laquelle, par exemple.
12:11 Ah !
12:15 Vous aussi, sans doute, vous voudriez bien savoir
12:18 sur quelle preuve le commissaire s'appuyait pour affirmer que le gangster avait menti
12:22 et qu'il avait lui-même exécuté ses deux complices
12:25 dont il se prétendait l'ami fidèle.
12:28 Je vous demande d'avoir la patience d'attendre jusqu'à demain.
12:32 Mais peut-être avez-vous trouvé tout seul.
12:35 Bon. À demain. Bonsoir.
12:38 [Musique]

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