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DB - 05-03-2024

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00:00 Bonsoir. Nous avons vu hier le cas de ce mauvais garçon
00:11 qui pour se débarrasser d'un rival dangereux l'avait froidement assassiné en s'arrangeant
00:15 pour faire croire qu'il était en état de légitime défense, ce qui lui aurait valu
00:19 évidemment l'indulgence de la justice. A vrai dire, il avait inventé cette version
00:25 de la légitime défense qu'après coup, lorsqu'il avait dû renoncer à prendre la fuite. La
00:30 préméditation était flagrante. Rappelez-vous ces fameux résultats d'expertise qui excitaient
00:38 si peu l'enthousiasme de l'adjoint du commissaire. Le boeuf avait un branline dans la poche de
00:42 son veston. Tout le monde savait ça, y'a pas de mal là-dedans. À part ça, rien.
00:47 Pas d'empreintes sur l'envolverre de Morella, pas de traces de lutte antérieures au coup
00:51 de feu, rien. Avez-vous remarqué le résultat d'expertise ? Pas d'empreintes sur l'envolverre
01:00 de Morella. Normalement, il aurait dû y en avoir, à moins que Morella n'ait pris la
01:06 précaution de mettre des gants. Mais enfin dites-moi franchement, est-ce qu'un homme
01:11 surpris par un ennemi et qui se trouve par conséquent en état de légitime défense
01:17 prend le temps de mettre des gants ?
01:19 [Musique]
01:49 On ne va tout de même pas le laisser là sans rien faire, voyons. Qu'est-ce qu'on
01:57 attend, je comprends pas. On attend l'ambulance. Quel scandale, vous ne voyez pas qu'il souffre.
02:01 On dirait qu'il veut parler. Ben oui. Il a froid, personne n'a une couverture. Faudra
02:05 lui soulever la tête. Alors personne ne fait rien. C'est normal, il ne faut pas toucher
02:09 les blessés. Seuls les infirmiers savent comment les prendre. Vous trouverez que c'est
02:12 mieux de les laisser mourir comme un chien au bord de la route ? Y'a qu'à le porter
02:15 dans une voiture. Vous êtes médecin ? Non, bon, alors taisez-vous. Allez, je vous en
02:20 prie, messieurs-dames, dégagez. Dégagez. Alors, voyons.
02:25 Il y a toutes sortes de criminels. Les uns tuent avec le revolver, d'autres préfèrent
02:33 le couteau, d'autres le poison, d'autres encore se servent de leur automobile. Les
02:39 statistiques prouvent que de nos jours, le chauffard est la plus dangereuse espèce de
02:43 malfaiteur.
02:46 Il y a des gens qui sont en train de se faire un petit déjeuner. C'est pas grave, ça,
03:13 ça va. Vous avez vu, il y a des traces de pneus, là-bas.
03:42 Alors vous me les photographiez, hein ? Pas tout hasard.
03:45 Evidemment, personne n'a rien vu. Y'a pas eu un témoin de l'accident.
03:49 Ouais, monsieur, j'ai vu. J'ai tout vu. Tu as vu l'accident ?
03:53 Oui, monsieur. Tu as vu la voiture qui a renversé le cycliste ?
03:56 Oui, monsieur. Même qu'elle lui a fait une vache de queue de poisson.
03:59 Ah. Et où étais-tu, toi, au moment de l'accident ?
04:02 Là-bas. J'étais en train de regonfler mon vélo.
04:05 Là ? Oui.
04:11 Dis-moi, tu étais là quand tu as vu la voiture renverser le cycliste et tu n'as rien fait
04:17 pour lui porter secours ? J'ai cru qu'il était mort. Alors j'ai eu
04:21 peur. Pas très courageux, hein, tu ne trouves
04:27 pas ? C'est pas de ma faute, monsieur. J'ai jamais
04:29 vu de mort. Ouais. Alors cette voiture, tu peux me la décrire
04:33 ? Elle a filé à fond de train. J'ai à peine
04:36 eu le temps de la regarder. Et la couleur ?
04:39 Ah, ça, pour la couleur, j'en suis sûr. Grise.
04:42 Gris clair ou gris foncé ? Ouais. Et la marque ?
04:46 Ça, je ne peux pas dire. Vu d'eau, il y en a plein qui se ressemblent.
04:51 Bon. C'est même pas la peine que je te demande si tu as noté le numéro.
04:55 Ah, si, monsieur. J'ai relevé le numéro. Mais tu ne pouvais pas le dire tout de suite.
05:00 Vous ne me l'avez pas demandé. Bon. Alors, ce numéro ?
05:04 Ça se terminait par 75. 75. Bon, bah, c'est déjà un renseignement.
05:13 Et tu ne peux pas te souvenir des autres chiffres ?
05:16 Si. Q H 75. 37 02 Q H 75. Voilà. Tu es sûr du numéro ?
05:25 Oui, monsieur. Répète.
05:28 37 02 Q H 75. 75. Et tu peux répéter ça devant tout le monde ?
05:38 Devant n'importe qui, monsieur. Bon. Et tu peux le consigner par écrit ?
05:42 Tout ce que vous voulez. Dites, monsieur, vous croyez qu'il sera rattrapé, le type ?
05:48 Oh, sois tranquille, va. Maintenant qu'on a son numéro, ne pas courir loin. On le rattrapera toujours.
05:55 Bon, Martin. Oui. Allez, dégageons un peu ce vélo.
06:02 Quand ton jeune homme, on l'emmène avec nous.
06:06 [Musique]
06:34 [Bruit de la porte]
06:36 Entrez. Qu'est-ce que c'est ?
06:40 J'ai reçu une convocation. À quel sujet ?
06:43 On ne le sait pas. Montrez.
06:47 Parvizent-Laude, c'est vous ? Oui, c'est moi. Je vous assure, je ne comprends pas pourquoi on m'a convoqué.
06:55 Assoyez-vous. Je m'en vais vous le dire.
06:59 C'est une demande de renseignement émanant de la gendarmerie de Miroville dans le Loiret.
07:07 Vous voyez de quoi il est question ? Toujours pas.
07:11 Vous n'avez pas beaucoup de mémoire, on dirait.
07:14 Je vous assure.
07:16 Vous êtes responsable d'un accident survenu le 5 novembre vers 18h30 entre Cermez et Miroville.
07:25 Moi ? Donnez-moi vos papiers.
07:28 Je vous assure, je ne comprends pas du tout.
07:32 Permis de conduire.
07:37 Carte grise.
07:41 Assurance.
07:44 Carte d'identité.
07:48 On vous a encore jamais retiré votre permis de conduire ? Jamais.
07:52 Cette fois, je crois bien que vous êtes bon, avec toutes les charges au dossier.
07:56 Je voudrais savoir de quoi on m'accuse.
07:59 Vous avez renversé un cycliste et vous avez pris la fuite.
08:04 Ne me dites pas que vous n'en savez rien.
08:06 C'est pas grave, je n'ai jamais renversé de cycliste.
08:08 Le 5 novembre dernier, ce n'est pourtant pas si loin.
08:11 C'est une histoire de fou.
08:13 Soyez poli, je vous en prie.
08:15 Vous m'avez convoqué pour affaire me concernant.
08:17 Je suis venu, mais je vous assure que cette affaire ne me concerne pas le moins du monde.
08:21 C'est pourtant pas moi qui l'ai inventé.
08:23 Je n'ai pas dit cela.
08:25 Vous avez bien une voiture grise ?
08:31 Oui, surveux, gris-bleu.
08:33 Ah, immatriculée 3702QH75.
08:38 C'est bien ça ?
08:40 Oui, c'est exact.
08:41 Enfin, je vous répète une fois de plus que je n'ai aucun souvenir de l'accident dont vous parlez.
08:45 D'ailleurs, c'est bien ça que je ne connais même pas ce patelin.
08:47 Comment dites-vous déjà ?
08:48 Miroville.
08:49 Je n'ai pas la moindre idée de la région où ça peut se trouver.
08:52 Entre Tempes et Pitiviers. Vous connaissez ?
08:54 Oui, évidemment, je connais. J'ai même des clients à Pitiviers. Je suis représentant par Fumé.
08:58 Ah, vous voyez bien.
09:00 Enfin, je ne vois rien du tout. Il y a plus d'un mois que je ne suis pas passé dans le secteur.
09:04 Moi, je veux bien vous croire.
09:08 Seulement, il faudrait me dire où vous étiez jeudi dernier entre 18 et 19h30.
09:15 Jeudi dernier, à 6h30.
09:19 J'étais chez moi. Oui, c'est vrai, j'étais chez moi.
09:23 Et vous pouvez le prouver. Enfin, je veux dire, quelqu'un peut en témoigner.
09:28 Non, puisque j'étais chez moi.
09:30 Vous vivez seul ? Oui.
09:32 Et votre voiture, où était-elle à cette heure-là ?
09:35 Garée dans la rue, presque sous mes fenêtres.
09:37 Et vous êtes sûr que quelqu'un ne l'a pas empruntée pour aller faire un petit tour ?
09:40 Impossible, je m'en serais aperçu. Je relève le kilométrage tous les jours pour mes notes de frais.
09:46 C'est bien embêtant pour vous.
09:49 Parce qu'un accident mortel avec des lits de fuite, ça peut vous coûter cher.
09:54 Un accident mortel ? Je ne vous l'ai pas dit ?
09:57 Il est mort en arrivant à l'hôpital le cycliste.
10:01 Et en fait, Martin, vous avez fait développer les photos que vous aviez prises le jour de l'accident sur la route de Cermez.
10:10 Bien, j'aimerais les joindre au dossier.
10:12 Elles sont là.
10:16 Mais je croyais que ça n'avait plus d'importance.
10:19 Maintenant qu'on a rattrapé le chauffard...
10:22 Entre parenthèses, ça défend comme un brouillard celui-là.
10:26 Martin, regardez-moi ça. Qu'est-ce que vous en dites ?
10:42 C'est moi. Je n'avais pas fait attention.
10:46 Enfin, Martin, qu'est-ce que vous avez dans les yeux ?
10:49 Vous voyez pas que ce sale gamin nous a raconté n'importe quoi ?
10:53 Ça ne m'étonne pas que l'autre crie son innocence. Il n'y a pas une chance sur un million pour que ce soit lui le coupable.
10:58 Je me demande comment je vais présenter ça au juge, moi.
11:04 Comment, sur le simple examen d'une photo, d'ailleurs ratée,
11:11 l'adjudant de gendarmerie avait-il acquis la conviction
11:14 que le jeune Roger, unique témoin de l'accident, lui avait raconté des histoires ?
11:18 C'est une simple question de bon sens appuyée sur un fait d'expérience.
11:24 Réfléchissez un petit peu sur ce problème. Je vous laisse jusqu'à demain.
11:28 À demain. Bonsoir.
11:32 [Musique]
11:36 [Musique]

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